John Farrow (1904-1963)
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Re: John Farrow (1904-1963)
Les Yeux de la Nuit
Le point de départ est intriguant (un faux voyant qui devient vraiment clairvoyant) mais malheureusement, ça ne tient pas vraiment la longueur. C'est dommage parce que Edward G. Robinson y fait une de ses plus belles prestations mais dans la deuxième partie, il est moins présent et le soufflé retombe.
Le film est tiré d'une nouvelle de Cornell Woolrich et on se demande ce que le film aurait donné avec un Tourneur (il avait adapté Leopard Man du même Woolrich) ou un autre réalisateur de l'écurie de Val Lewton (le Mark Robson de la 7ème Victime).
Le point de départ est intriguant (un faux voyant qui devient vraiment clairvoyant) mais malheureusement, ça ne tient pas vraiment la longueur. C'est dommage parce que Edward G. Robinson y fait une de ses plus belles prestations mais dans la deuxième partie, il est moins présent et le soufflé retombe.
Le film est tiré d'une nouvelle de Cornell Woolrich et on se demande ce que le film aurait donné avec un Tourneur (il avait adapté Leopard Man du même Woolrich) ou un autre réalisateur de l'écurie de Val Lewton (le Mark Robson de la 7ème Victime).
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Re: John Farrow (1904-1963)
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Where danger lives (Voyage sans retour) (1950)
Un petit noir avec Robert Mitchum, ça se tente.
Malgré les petites ratures sur le papier, on en a pour son argent : du Mitchum bien mitchumien, avec les yeux tombants et la banane chahutée par les embrouilles, une nana à problèmes, un piège à cons bien crasseux, une fatalité bien costaude, déveine absolue. Les héros creusent leur tombe avec une drôle de vigueur ! Le vrai bon film noir !
Les derniers John Farrow que j'avais vus ne m'avaient pas paru bien composés, filmés sans imagination, pas toujours très équilibrés dans le rythme. Or, celui-ci est très bien réalisé. Certes, John Farrow ne nous sert pas de très grands moments de cinéma, mais quelques plans par-ci par-là dénotent une bonne maîtrise des codes du film noir. D'autre part, le rythme est excellent. La lecture de cette histoire est d'une belle fluidité.
Très efficaces, le scénario comme la mise en scène sont toujours très soigneux pour décrire une évolution bien "noire", bien dépressive. Dans leur lente descente en enfer, les deux héros rencontrent toute l'Amérique moyenne, de la plus sympathique à la plus répugnante. À chaque étape, c'est à un pan de l'humanité qu'ils ont à se confronter mais, enfermés dans leur course folle, bons et méchants ne font plus qu'une seule et même figure, celle du danger, la mort assurée. Et les deux personnages de courir de façon encore plus effrénée, jusqu'à un destin qu'on devine sale.
En fait, le gros problème de ce film est Faith Domergue. Ce n'est pas qu'elle soit foncièrement mauvaise, mais elle n'a pas une once de charme. Je ne sais pas ce qui cloche chez cette jeune femme, ses yeux un peu mornes ? Autant cette trogne de cocker fatigué va comme un gant à Robert Mitchum, autant chez cette actrice c'est d'une grande tristesse. Son rôle n'est pas évident et elle assure l'essentiel : plutôt crédible, sans excès. Seulement, elle ne dégage rien. C'est d'autant plus frappant qu'elle est face à un monstre de charisme.
Robert Mitchum peut jouer n'importe quoi. Ici, il est censé être un chirurgien. Il a autant l'air d'un chirurgien que moi d'un biniou... et on s'en fout. Totalement. Il avale l'écran. Il fait partie de ces types qui attrapent la lumière sans qu'on sache bien le pourquoi ni le comment.
Si vous n'êtes pas sensible à la mitchumitude suintante du film, vous trouverez sans doute pleine satisfaction (sur un temps très court, il est vrai) lorsque Claude Rains fait son petit numéro d'artiste, en tout point goûtu. En ce qui me concerne, sa scène est un délicieux petit moment, il est parfait, obséquieux, méchant, perfide, dégénéré, sa diction et son attitude au millimètre!
En somme, un petit noir pas mal du tout, recelant quelques bonnes petites scènes et qui valent à elles seules le coup de rétine, assurément!
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Re: John Farrow (1904-1963)
Pour le coup je suis d'accord avec tout ce que tu dis, sauf en ce qui concerne Faith Domergue que j'ai trouvé complètement fascinante, paumée à souhait, incertaine, hésitante, très loin des femmes fatales habituelles (et c'était tant mieux) et assurant effectivement (comme tu le dis d'ailleurs) la partie technique de son rôle sans problème. J'ai été d'ailleurs à nouveau vraiment intéressé par sa tueuse dans Duel sans merci et plus encore par sa femme-serpent dans Le Culte du Cobra. Une petite trilogie (film noir, western et film fantastique) qui en fait une de ces impératrices de la série B comme on aime ! Comme quoi les questions du charisme restent assez subjectives (j'étais persuadé que TOUT LE MONDE tomberait dans ses filets ...)
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Re: John Farrow (1904-1963)
Je rejoins francesco sur Faith Domergue : elle est superbe d’ambiguïté et personnellement, je me suis laissé prendre par son jeu troublant
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Re: John Farrow (1904-1963)
Le Renard des océans (The Sea Chase) - 1954
Excepté un bon casting (malheureusement sous utilisé), un Technicolor flamboyant et un John Wayne égal à lui même dans le très beau rôle d'un homme intègre mais qui doute d'être ou non vaniteux, un film d'aventure guère captivant et bourré de clichés que ce soit dans les situations ou les dialogues. Dommage car le postulat de départ était prometteur. Mais John Farrow ne fait rien pour arranger un ensemble assez ennuyeux et l'on ne félicite pas les maquilleurs d'avoir rendu Lana Turner aussi peu photogénique. Malgré quelques bonnes séquences éparses sur l'île de Pom Pom Galli, un film plus que moyen.
Excepté un bon casting (malheureusement sous utilisé), un Technicolor flamboyant et un John Wayne égal à lui même dans le très beau rôle d'un homme intègre mais qui doute d'être ou non vaniteux, un film d'aventure guère captivant et bourré de clichés que ce soit dans les situations ou les dialogues. Dommage car le postulat de départ était prometteur. Mais John Farrow ne fait rien pour arranger un ensemble assez ennuyeux et l'on ne félicite pas les maquilleurs d'avoir rendu Lana Turner aussi peu photogénique. Malgré quelques bonnes séquences éparses sur l'île de Pom Pom Galli, un film plus que moyen.
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Re: John Farrow (1904-1963)
BOTANY BAY de John Farrow (1952) découverte
Quatrième film tourné par John Farrow en cette année 1953, on ne peut pas dire que le bonhomme aime à buller chez lui. C'est sans doute sa plus belle année, du moins sa plus belle période car parmi les quatre films, on compte l'excellent Ride, Vaquero ! et ce Botany Bay, amusant film d'aventure pompant avec sobriété le Mutiny on the Bounty de Frank Lloyd. Meilleur est le méchant, meilleur est le film disait ce brave Alfred, Farrow l'applique à la lettre car si Alan Ladd sort (comme souvent) de la machine (propre mais vite oubliable), James Mason est absolument exécrable donc génial dans le rôle du méchant capitaine anglais. Civilisé jusqu'aux bouts des souliers, James va faire chier son monde avec un tact et une élégance sadiques. La dernière partie en Nouvelle Zélande est un tantinet moins trépidante (Ladd reprend le récit en main, malheureusement) mais tout ce qu'il se passe sur le navire est méchant à souhait (le môme du navire en bave comme tout le monde). Bonne pioche.
Quatrième film tourné par John Farrow en cette année 1953, on ne peut pas dire que le bonhomme aime à buller chez lui. C'est sans doute sa plus belle année, du moins sa plus belle période car parmi les quatre films, on compte l'excellent Ride, Vaquero ! et ce Botany Bay, amusant film d'aventure pompant avec sobriété le Mutiny on the Bounty de Frank Lloyd. Meilleur est le méchant, meilleur est le film disait ce brave Alfred, Farrow l'applique à la lettre car si Alan Ladd sort (comme souvent) de la machine (propre mais vite oubliable), James Mason est absolument exécrable donc génial dans le rôle du méchant capitaine anglais. Civilisé jusqu'aux bouts des souliers, James va faire chier son monde avec un tact et une élégance sadiques. La dernière partie en Nouvelle Zélande est un tantinet moins trépidante (Ladd reprend le récit en main, malheureusement) mais tout ce qu'il se passe sur le navire est méchant à souhait (le môme du navire en bave comme tout le monde). Bonne pioche.
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Re: John Farrow (1904-1963)
Horriblement mal servi par le dvd en vigueur .Kevin95 a écrit :l'excellent Ride, Vaquero !
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: John Farrow (1904-1963)
Clairement. J'y pense mais ce qui est drôle, c'est que Ride, Vaquero ! et Botany Bay ont ce point commun d'avoir un héros fadasse (Robert Taylor et Alan Ladd) et des méchants du tonnerre (Anthony Quinn et James Mason)Alexandre Angel a écrit :Horriblement mal servi par le dvd en vigueur .Kevin95 a écrit :l'excellent Ride, Vaquero !
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Re: John Farrow (1904-1963)
Fini de rire (1951)
Petit polar tout à fait fréquentable signé John Farrow mais qui aurait été retourné en grande partie par Richard Fleischer. Ca met un peu de temps à démarrer, mais la deuxième partie est sympathique avec un Robert Michum qui en prend plein la tronche, un très méchant Raymond Burr et une très belle Jane Russell. Sans oublier Vincent Prince excellent avec quelques moments de comédies surprenants. Tout à fait agréable (par contre bonjour le titre français stupide).
Petit polar tout à fait fréquentable signé John Farrow mais qui aurait été retourné en grande partie par Richard Fleischer. Ca met un peu de temps à démarrer, mais la deuxième partie est sympathique avec un Robert Michum qui en prend plein la tronche, un très méchant Raymond Burr et une très belle Jane Russell. Sans oublier Vincent Prince excellent avec quelques moments de comédies surprenants. Tout à fait agréable (par contre bonjour le titre français stupide).
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"And Now Mr Serling"
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