Samuel Fuller (1912-1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24075
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Rick Blaine »

Bcar a écrit :J'en ai pas encore vu assez pour pouvoir affirmer cela, mais en tout il est dans mon top 5 pour l'instant.
Surtout que c'était mon premier Fuller, d'un coup je meurs d'envie de découvrir la filmo du bonhomme.
Un top 5 du Film Noir assurément.

J'aime presque tout ce que j'ai vu de Fuller (j'en ai vu assez peu finalement). Dans un registre oppressant, il faut voir le superbe Shock Corridor, mais aussi ses sublimes films de guerre comme J'ai vécu l'Enfer de Corée ou Au-delà de la Gloire.
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Federico »

Bcar a écrit :J'en ai pas encore vu assez pour pouvoir affirmer cela, mais en tout il est dans mon top 5 pour l'instant.
Surtout que c'était mon premier Fuller, d'un coup je meurs d'envie de découvrir la filmo du bonhomme.
Alors là, tu vas déguster du velu, je te dis que ça ! :D
Pick up on South Street fut aussi mon introduction à l'univers du grand Sam, découvert lors d'un très lointain dimanche soir concocté par l'ami Brion. Je l'avais trouvé remarquable mais, en ayant vu beaucoup d'autres ensuite, il est progressivement descendu de ma top liste Fuller. :?
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Bcar
Assistant(e) machine à café
Messages : 108
Inscription : 29 mars 11, 20:53

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Bcar »

Par contre j'en ai aucun sous la main, ça sera au fil des diffusions télé et des trouvailles de DVD, donc sur du très long terme, mais c'est sur que la carrière de Fuller à l'air assez passionnante. :wink:
découvert lors d'un très lointain dimanche soir concocté par l'ami Brion
Je le dois moi, au cinéma de minuit dimanche dernier et au discours d'Hollande qui a fait démarrer le film plus tard que prévut sans quoi j'aurais raté un bon quart d'heure et notamment la géniale scène d'ouverture. 8)
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Federico »

Bcar a écrit :Par contre j'en ai aucun sous la main, ça sera au fil des diffusions télé et des trouvailles de DVD
Les Fuller sont trop rares à la télé (je parle des chaînes non payantes) et ceux qui passent sont généralement les mêmes. Donc, privilégie les éditions DVD (chez Carlotta, Wildside, Warner et bien sûr d'autres en Z1).
la géniale scène d'ouverture. 8)
La meilleure séquence du film... que tu peux retrouver ici, analysée par Fuller himself en 1982 dans l'indispensable coffret Cinéma, Cinémas édité par l'INA.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Jeremy Fox »

Les Bas fonds New-yorkais vient de sortir en DVD dans la fameuse collection Les introuvables
Avatar de l’utilisateur
Père Jules
Quizz à nos dépendances
Messages : 16894
Inscription : 30 mars 09, 20:11
Localisation : Avec mes chats sur l'Atalante

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Père Jules »

Excellente critique même s'il y a un terme qui me gêne dans sa conclusion: "Ce style puissant, incisif, plus tapageur que subtil".
Le cinéma de Fuller n'est pas tapageur. Il est rentre dedans, violent, mais pas tapageur.

Peut-être LE chef-d'œuvre de son auteur.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Jeremy Fox »

Père Jules a écrit :Excellente critique même s'il y a un terme qui me gêne dans sa conclusion: "Ce style puissant, incisif, plus tapageur que subtil".
Le cinéma de Fuller n'est pas tapageur. Il est rentre dedans, violent, mais pas tapageur.

Peut-être LE chef-d'œuvre de son auteur.

J'imagine mal qu'il puisse être plus puissant et surtout aussi viscéral que Le Port de la drogue mais très hâte de le revoir. Vu une seule fois il y a plus de 20 ans et à l'époque, il ne m'avait pas spécialement marqué mais je pense que ce serait le cas désormais. Excellente critique.

Tapageur ne me gêne pas concernant le style de Fuller ; il pourrait être aussi appliqué au cinéma d'Aldrich je trouve.
Avatar de l’utilisateur
Père Jules
Quizz à nos dépendances
Messages : 16894
Inscription : 30 mars 09, 20:11
Localisation : Avec mes chats sur l'Atalante

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Père Jules »

"Tapageur", ça se rapporte pour moi à des excès de mauvais goût. Aldrich et Fuller sont des cinéastes de l'excès mais sauf (rares) erreurs de parcours, je ne décèle dans leurs films aucune faute de goût. C'est dur, rentre dedans, sans concession (mon expression favorite pour les qualifier tous les deux) mais toujours "acceptable". AMHA :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Jeremy Fox »

Père Jules a écrit :"Tapageur", ça se rapporte pour moi à des excès de mauvais goût. Aldrich et Fuller sont des cinéastes de l'excès mais sauf (rares) erreurs de parcours, je ne décèle dans leurs films aucune faute de goût. C'est dur, rentre dedans, sans concession (mon expression favorite pour les qualifier tous les deux) mais toujours "acceptable". AMHA :mrgreen:
Leurs mises en scène n'est pas exempt de touches de mauvais goûts qui, à mon avis, dans le ton d'ensemble, ne dépareillent cependant pas. Exemple, le plan en vue subjective de l'intérieur d'un fusil dans 40 tueurs. Huston aussi pouvait lui aussi parsemer ses films de tels touches (la vue sur la croupe de Marilyn dans The Misfits) ; tout est affaire de dosage. Ces trois cinéastes (ainsi que Peckinpah) savent à mon avis remarquablement bien doser cet aspect tapageur qui en l'occurence pour moi ne s'avère pas négatif.
André Jurieux
Assistant(e) machine à café
Messages : 262
Inscription : 13 mai 11, 20:43

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par André Jurieux »

Underworld USA

Encore une grande réussite du grand Sam...Dès la séquence d'ouverture, nous sommes plongé dans un univers glauque.
Tolly, adolescent livré à lui-même, vole le portefeuille d'un poivrot et alors qu'il s'apprête à en regarder le contenu et que
la police rode, il se le fait voler par un autre enfant qui le frappe violemment au visage...Peu après, alors qu'il s'est
réfugier chez sa belle-mère, ils sont alerté par des bruit venant de la rue. Son père, alors qu'il rentrait chez lui est battu à
mort sous ses yeux...Plus loin, on assiste au meurtre d'un enfant, écrasé par la voiture du tueur de l'organisation criminelle...

Image

Un film coup de poing indispensable. Moins parfait dans sa forme mais aussi puissant sinon plus puissant que "Pick up on south
street" avec lequel il présente bien des points communs mais Underworld est plus stylisé (sans doute par manque de moyens),
moins rigoureux dans sa construction... et encore plus lyrique. Je crois notamment que les dialogues entre les 3 personnages
principaux, Tolly, Sandy et Cuddles ont une force presque inégalée dans l'oeuvre de Fuller.

En dehors des scènes d'ouverture extraordinaires, le film est ponctué d'autres scènes mémorables, à commencer par toutes celles
avec les 2 principaux personnages féminins.

D'abord, Sandy, la belle-mère, qui veille sur Tolly enfant puis le conseille et le sermone alors que celui-ci, devenu adulte ne pense
à rien d'autre qu'à assouvir sa vengeance en supprimant les meurtriers de son père. Elle cherche en vain à le rapprocher de Cuddles
que Tolly a sauvé du gang mais qu'il rejette.
Ensuite, toutes les scènes avec Cuddles, cette droguée, qui s'est sans doute livrée à la prostitution. La belle Dolores Dorn était sans
doute un peu trop glamour pour un rôle comme celui ci mais toutes ses scènes avec Cliff Robertson sont absolument fascinantes.
Les rapports qu'ils entretiennent rappelleront ceux existant entre Richard Widmark et Jane Peters dans "Le port de la drogue"...
Mélange de Méfiance, de Violence et de Tendresse...

Une remarque au sujet du rôle de la belle-mère... On retrouve d'autres rôles de femmes mures marquants dans d'autres polars de
Fuller, des rôles secondaires certes mais toujours intéressants . Dans Underword USA, c'est Beatrice kay, la belle-mère qui protège,
conseille et sermone Tolly. Dans "The crimson kimono", c'est Anna Lee, l'artiste bohème et un brin alcolo qui est la confidente des
deux inspecteurs de police.
Enfin, dans "Pick up...", c'est Thelma Ritter, plus ambigue car si elle conseille et aide Richard Widmark, c'est aussi elle
qui le trahira...

Image

Une autre singularité de ce film, c'est que Fuller a manifestement choisit de nous montrer un crétin congénital à l'oeuvre et c'est
assez rare pour être signalé (depuis, les frères Coen sont arrivés pour prendre le relai). Il ne semble doué que pour une seule chose,
assouvir sa vengeance et parvient à ses fins en manipulant la police fédérale tout comme les membres de l'organisation criminelle.
Ceci prouverait au contraire l'intelligence de Tolly si cette vengeance longue à se décider et inutile ne l'empêchait pas de vivre sa
vie.
Dans ce rôle assez ingrat, Cliff Robertson, s'en sort plutôt bien même si pour moi, il est éclipsé par ses 2 partenaires féminines. Si
ce film a un maillon faible, pour moi, c'est celui là. Pour le reste, c'est un des chefs d'oeuvre de Samuel Fuller. Ma note : 9/10
Dernière modification par André Jurieux le 18 oct. 12, 09:44, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Père Jules
Quizz à nos dépendances
Messages : 16894
Inscription : 30 mars 09, 20:11
Localisation : Avec mes chats sur l'Atalante

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Père Jules »

Jeremy Fox a écrit :Ces trois cinéastes (ainsi que Peckinpah) savent à mon avis remarquablement bien doser cet aspect tapageur qui en l'occurence pour moi ne s'avère pas négatif.
Je trouve que Peckinpah se rapproche bien plus de cette idée. Son recours systématique au ralenti et au surdécoupage des séquences violentes étant pour le coup "tapageur".
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Federico »

Père Jules a écrit :"Tapageur", ça se rapporte pour moi à des excès de mauvais goût. Aldrich et Fuller sont des cinéastes de l'excès mais sauf (rares) erreurs de parcours, je ne décèle dans leurs films aucune faute de goût. C'est dur, rentre dedans, sans concession (mon expression favorite pour les qualifier tous les deux) mais toujours "acceptable". AMHA :mrgreen:
Cinéastes de l'excès ou cinéastes de la violence ou cinéastes de l'excès de violence !?... I don't know...
Sans concession, oui. Je les qualifierai pour ma part de cinéastes velus et inventifs. Aldrich a parfois fait preuve de plus mauvais goût (ou est plus mauvais genre pour reprendre le titre d'une émission que j'aime beaucoup et qui a souvent invoqué ces deux cadors) et Fuller est sans doute le plus ingénieux même si, des deux, celui auquel je dois ma plus grande baffe, c'est Aldrich avec En 4ème vitesse.
Je n'ai pas encore vu tous les Fuller (ni tous les Aldrich d'ailleurs) mais je suis d'accord avec toi : de ceux que j'ai vus, Les bas-fonds new-yorkais est celui qui m'a le plus marqué.
Hâte de le revoir car ça fait un bail. En plus d'un noir et blanc de la mort qui tue, souvenir entre autre (j'espère ne pas me tromper) d'une somptueuse séquence au bord de la piscine d'un big boss du crime...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Avatar de l’utilisateur
Père Jules
Quizz à nos dépendances
Messages : 16894
Inscription : 30 mars 09, 20:11
Localisation : Avec mes chats sur l'Atalante

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Père Jules »

Federico a écrit :souvenir entre autre (j'espère ne pas me tromper) d'une somptueuse séquence au bord de la piscine d'un big boss du crime...
C'est bien dans Underworld USA ;)
Revois-le vite !
André Jurieux
Assistant(e) machine à café
Messages : 262
Inscription : 13 mai 11, 20:43

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par André Jurieux »

Père Jules a écrit :
Federico a écrit :souvenir entre autre (j'espère ne pas me tromper) d'une somptueuse séquence au bord de la piscine d'un big boss du crime...
C'est bien dans Underworld USA ;)
Revois-le vite !
C'est presque l'épilogue du film avant le final Michel Poicardien...Bon là, il faut avoir vu le film ou avoir le décodeur...

C'est juste que pour ce final, Fuller a révélé s'être inspiré de Godard car juste avant le tournage Il avait découvert "A bout de souffle".
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Samuel Fuller (1912-1997)

Message par Federico »

André Jurieux a écrit :
Père Jules a écrit : C'est bien dans Underworld USA ;)
Revois-le vite !
C'est presque l'épilogue du film avant le final Michel Poicardien...Bon là, il faut avoir vu le film ou avoir le décodeur...
M'en souviens aussi. :)
C'est juste que pour ce final, Fuller a révélé s'être inspiré de Godard car juste avant le tournage Il avait découvert "A bout de souffle".
Un prêté pour un vomi comme dirait l'autre... :wink:

Image
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Répondre