La ronde de l'aube (Douglas Sirk - 1958)
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La ronde de l'aube (Douglas Sirk - 1958)
The tarnished angels, en anglais: la lecture de la chronique de M. Driftwood consacrée à A Scandal in Paris m'a rappelé que Sirk avait réalisé ce film que j'avais découvert au cinéma avec un grand plaisir il y a quelques années déjà.
Le souvenir d'une oeuvre psychologiquement fine et assez puissante dramatiquement. Malheureusement aucun dvd à l'horizon.
Quelqu'un veut-il partager ce souvenir avec moi et me rafraîchir davantage la mémoire sur les mérites de ce film somme toute méconnu?
Le souvenir d'une oeuvre psychologiquement fine et assez puissante dramatiquement. Malheureusement aucun dvd à l'horizon.
Quelqu'un veut-il partager ce souvenir avec moi et me rafraîchir davantage la mémoire sur les mérites de ce film somme toute méconnu?
Night of the hunter forever
Caramba, encore raté.
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Malgré la coquille (il s'agit de "Pylon" de Faulkner), les précisions de Mr Fox m'ont permis de me souvenir que je l'avais également vu et énormément apprécié. Je crois même qu'il doit traîner sur une de mes VHS. Très beau film, poignant, dont certaines images sont restées gravées dans ma mémoire, alors que j'en avais oublié le titre.Jeremy Fox a écrit :Très beau film avec l'actrice fétiche de Sirk, Dorothy Malone, entourée de Robert Stack et Rock Hudson. Adapté du très beau roman de Faulkner "Python".
Etonnant de la part de Sirk à cette époque, il l'a tourné en noir et blanc.
I would prefer not to
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Découvert enfin ce Sirk que, comme tous les autres films que j'ai découverts de lui pour le moment -Magnificent Obsession, Tout ce que le Ciel Permet, Ecrit sur le Vent, Mirage de la Vie- je considère comme la quintessence du mélo stylisé n'ayant pas peur de l'emphase et du premier degré, portant fièrement ses acteurs d'une grande présence -Rock Hudson acteur limité comme toujours bien exploité par le cinéaste, Robert Stack excellent, Dorothy Malone très touchante- et son intensité de sentiments. Un film qui réussit à etre d'une grande puissance visuelle malgré l'absence d'un des éléments ayant fait la réputation de Sirk, la couleur, et ce par la force de sa mise en scène, de ses acteurs et de son scénario tiré de Faulkner. Ce que j'aime le plus dans mon genre cinématographique favori.
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Re: la ronde de l'aube
The Tarnished Angels (Douglas Sirk, 1958) :
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Un très beau cinémascope noir & blanc. Peut-être pour ma part le plus beau Sirk, esthétiquement parlant, dans le cadrage, dans le mariage savamment photographié entre ombres et lumière et surtout un mélodieux alliage entre image et récit : une magnfique mise en scène en somme. J'en suis encore ébloui.
Sur le plan émotionnel, il est vrai que je me suis senti moins bouleversé qu'à l'habitude. Un peu moins. Le sort réservé à Dorothy Malone est tout de même effroyable.
Avec un rôle de grand salopard pour un Robert Stack puissant et massif. Acier trempé, machoire serrée, et oeil fuyant malgré le sourcil ombrageux donc.
Rock Hudson me surprend encore, dense, humide, grand escogriffe au coeur tendre, poète, mélancolique, son personnage est très riche, l'acteur l'investit avec classe et mesure.
Dorothy Malone n'est pas une bombe mais je comprends que tous explosent sur son passage.
Pas une grande surprise quand on connait l'attrait de Sirk pour les histoires profondément humaines et les personnages multi-facettes qui posent milles questions.
J'adore ce film et je fais entrer Douglas Sirk dans mon panthéon. C'est officiel.
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Un très beau cinémascope noir & blanc. Peut-être pour ma part le plus beau Sirk, esthétiquement parlant, dans le cadrage, dans le mariage savamment photographié entre ombres et lumière et surtout un mélodieux alliage entre image et récit : une magnfique mise en scène en somme. J'en suis encore ébloui.
Sur le plan émotionnel, il est vrai que je me suis senti moins bouleversé qu'à l'habitude. Un peu moins. Le sort réservé à Dorothy Malone est tout de même effroyable.
Avec un rôle de grand salopard pour un Robert Stack puissant et massif. Acier trempé, machoire serrée, et oeil fuyant malgré le sourcil ombrageux donc.
Rock Hudson me surprend encore, dense, humide, grand escogriffe au coeur tendre, poète, mélancolique, son personnage est très riche, l'acteur l'investit avec classe et mesure.
Dorothy Malone n'est pas une bombe mais je comprends que tous explosent sur son passage.
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Pas une grande surprise quand on connait l'attrait de Sirk pour les histoires profondément humaines et les personnages multi-facettes qui posent milles questions.
J'adore ce film et je fais entrer Douglas Sirk dans mon panthéon. C'est officiel.
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J'en profite (un peu tard) pour signaler la ressortie en salle de LA RONDE DE L'AUBE et d'ECRIT SUR DU VENT au Mac-Mahon (métro Charles de Gaulle Etoile).
Du mercredi 9 juillet au mardi 15 juillet
Horaires des séances :
LA RONDE DE L’AUBE
mercredi 9, vendredi 11 et samedi 12 juillet
Film direct à 14 h 10, 16 h, 18 h, 20 h et 22 h
ECRIT SUR DU VENT
dimanche 13, lundi 14, mardi 15 juillet
Film direct à 14 h 10, 16 h, 18 h, 20 h et 22 h
A surveiller si les projections sont reconduites au Mac-Mahon dès mercredi ou si les salles changent...
Du mercredi 9 juillet au mardi 15 juillet
Horaires des séances :
LA RONDE DE L’AUBE
mercredi 9, vendredi 11 et samedi 12 juillet
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ECRIT SUR DU VENT
dimanche 13, lundi 14, mardi 15 juillet
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk)
Carlotta va éditer en novembre 2008
un 2éme coffret DVD SIRK avec
La ronde de l'aube,All i desire,Demain est un autre jour,Les amants de Salzbourg .
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk)
Enfin revu The Tarnished Angels (1958) aujourd'hui à la Filmothèque du Quartier Latin!
Une grande œuvre que je trouve toujours aussi somptueuse sur tous les plans. Dorothy Malone crève l'écran : Elle est absolument superbe. Outre les trois acteurs principaux (Rock Hudson, Robert Stack et Dorothy Malone) déjà dirigés par Douglas Sirk dans Written On The Wind (1956), on retrouve aussi un second rôle que j'aime beaucoup : Robert J. Wilke, déjà dans Written In The Wind et qui a joué dans certains films de John Sturges. Un des plus grands films du réalisateur même si je lui préfère Written On The Wind. Sinon, à noter le très beau générique d'ouverture (voir photo postée par Alligator)... Un film à voir absolument!
Une grande œuvre que je trouve toujours aussi somptueuse sur tous les plans. Dorothy Malone crève l'écran : Elle est absolument superbe. Outre les trois acteurs principaux (Rock Hudson, Robert Stack et Dorothy Malone) déjà dirigés par Douglas Sirk dans Written On The Wind (1956), on retrouve aussi un second rôle que j'aime beaucoup : Robert J. Wilke, déjà dans Written In The Wind et qui a joué dans certains films de John Sturges. Un des plus grands films du réalisateur même si je lui préfère Written On The Wind. Sinon, à noter le très beau générique d'ouverture (voir photo postée par Alligator)... Un film à voir absolument!
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk)
ah ! Dorothy Malone ......et ces films de Sirk, super qu'ils les ressortent en salle .
otez moi d'un doute , cinéphiles invétérés:
dorothy, c'est bien elle? lunettes sur le nez, qui joue la libraire dans the big sleep,dans la fameuse scène très suggestive et d'une grande sensualité, quand elle tire le rideau de la porte d'entrée , et dénoue ses cheveux devant cet affamé sexuel de Boggie .....
je crois me souvenir que c'était sa première apparition sur l'écran ;
me trompé-je ?
otez moi d'un doute , cinéphiles invétérés:
dorothy, c'est bien elle? lunettes sur le nez, qui joue la libraire dans the big sleep,dans la fameuse scène très suggestive et d'une grande sensualité, quand elle tire le rideau de la porte d'entrée , et dénoue ses cheveux devant cet affamé sexuel de Boggie .....
je crois me souvenir que c'était sa première apparition sur l'écran ;
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Roger : " You don't ! "
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk)
Ouiwichita a écrit :otez moi d'un doute , cinéphiles invétérés:
dorothy, c'est bien elle? lunettes sur le nez, qui joue la libraire dans the big sleep,dans la fameuse scène très suggestive et d'une grande sensualité, quand elle tire le rideau de la porte d'entrée , et dénoue ses cheveux devant cet affamé sexuel de Boggie .....
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk)
Une des réussites mélodramatiques de Douglas Sirk, bouleversante évocation sur toute forme d'identité (sociale, sexuelle, etc...) et surtout impeccablement interprétée par la troupe fétiche du cinéaste, qui reste totalement inspiré sur l'ensemble du film.
Mother, I miss you
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Re: Notez les films - juillet 2008
La Ronde de l'aube de Douglas Sirk (1958)
Sans égaler ses plus grandes réussites du genre (un poil trop bavard et explicatif, et le technicolor flamboyant manque) un mélo puissant et intense de Sirk. En pleine compétition d'aviation un drame se noue entre un héros de la guerre sur le retour , sa femme délaissée et un journaliste incarné par Rock Hudson. Remarquablement écrit notamment dans l'absence de communication de son couple (excellent Robert Stack taciturne et obsédé par son avion), les scènes de vol sont remarquable et possèdent une vraie intensité (notamment celle dramatique à la fin au montage alterné fabuleux). Sinon un ton assez osé bien que discret au niveau du traitement de l'adultère, des rapports hors mariage et de la façon de transformer Dorothy Malone en objet sexuel (on sent que Marilyn est passé par là entre temps) comme lors de ces sauts en parachute où la scène d'ouverture où elle apparait en robe blanche transparente sous le vent des moteurs. 5/6
Sans égaler ses plus grandes réussites du genre (un poil trop bavard et explicatif, et le technicolor flamboyant manque) un mélo puissant et intense de Sirk. En pleine compétition d'aviation un drame se noue entre un héros de la guerre sur le retour , sa femme délaissée et un journaliste incarné par Rock Hudson. Remarquablement écrit notamment dans l'absence de communication de son couple (excellent Robert Stack taciturne et obsédé par son avion), les scènes de vol sont remarquable et possèdent une vraie intensité (notamment celle dramatique à la fin au montage alterné fabuleux). Sinon un ton assez osé bien que discret au niveau du traitement de l'adultère, des rapports hors mariage et de la façon de transformer Dorothy Malone en objet sexuel (on sent que Marilyn est passé par là entre temps) comme lors de ces sauts en parachute où la scène d'ouverture où elle apparait en robe blanche transparente sous le vent des moteurs. 5/6
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Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk, 1958)
La ronde de l'aube
Au milieu des mélodrames aux couleurs chatoyantes et aux sentiments exacerbés, Douglas Sirk a livré quelques oeuvres plus discrètes, plus intimistes, plus étonnantes, où les amours de bonnes familles s'effacent derrière des passions plus dévorantes encore.
« La ronde de l'aube » est un drame cru et cruel, adaptée d'un roman de William Faulkner. Les personnages sont des êtres qui se détruisent, qui se ridiculisent, qui tournent en rond. Leur vie est semblable aux manèges qui les entourent, qui les animent autant qu'ils les dévastent. Tous sont perdus, inutiles, médiocres, aux prises avec un avenir incertain, à la merci de leurs pulsions de vie et de mort. L'un vole sans but, l'autre est rongé par la jalousie, l'un boit pour oublier, l'autre se donne toute entière par amour. Ce sont des anges déchus, des désaxés, qui tomberont un à un... et parfois ne se relèveront pas.
Dans les rôles principaux, Sirk a réuni le trio d'acteur très glamour d'« Ecrit sur le vent ». Rock Hudson, Dorothy Malone et Robert Stack, alors qu'ils livraient des prestations peu mémorables dans le film sus-cité, semblent ici totalement transcendés par leur rôles. Hudson, notamment, a rarement été aussi bon, tandis que Malone (qui, dans sa robe blanche de Marilyn, dans sa chute sublime, offre ses jambes aux badauds) est tout simplement bouleversante. De même, la mise en scène de Sirk est plus que parfaite. Elle sert magistralement, en une heure trente à peine, des personnages à la psychologie étonnamment fouillée et au désespoir suintant. Seule ombre au tableau peut-être: des costumes très anachroniques. Mais cet écart sera aisément pardonné, en quelques plans, sur les chaussures à talons hauts de Malone, sa jupe noire trop ajustée, ou encore sur le maillot de corps humide, sali, très Brandosien, de Robert Stack. La sensualité 50's leur sied si bien qu'on aurait tort de s'en priver.
« La ronde de l'aube » est un mélo noir et touchant, majestueux et désabusé, qui se classe déjà parmi mes favoris du réalisateur.
« La ronde de l'aube » est un drame cru et cruel, adaptée d'un roman de William Faulkner. Les personnages sont des êtres qui se détruisent, qui se ridiculisent, qui tournent en rond. Leur vie est semblable aux manèges qui les entourent, qui les animent autant qu'ils les dévastent. Tous sont perdus, inutiles, médiocres, aux prises avec un avenir incertain, à la merci de leurs pulsions de vie et de mort. L'un vole sans but, l'autre est rongé par la jalousie, l'un boit pour oublier, l'autre se donne toute entière par amour. Ce sont des anges déchus, des désaxés, qui tomberont un à un... et parfois ne se relèveront pas.
Dans les rôles principaux, Sirk a réuni le trio d'acteur très glamour d'« Ecrit sur le vent ». Rock Hudson, Dorothy Malone et Robert Stack, alors qu'ils livraient des prestations peu mémorables dans le film sus-cité, semblent ici totalement transcendés par leur rôles. Hudson, notamment, a rarement été aussi bon, tandis que Malone (qui, dans sa robe blanche de Marilyn, dans sa chute sublime, offre ses jambes aux badauds) est tout simplement bouleversante. De même, la mise en scène de Sirk est plus que parfaite. Elle sert magistralement, en une heure trente à peine, des personnages à la psychologie étonnamment fouillée et au désespoir suintant. Seule ombre au tableau peut-être: des costumes très anachroniques. Mais cet écart sera aisément pardonné, en quelques plans, sur les chaussures à talons hauts de Malone, sa jupe noire trop ajustée, ou encore sur le maillot de corps humide, sali, très Brandosien, de Robert Stack. La sensualité 50's leur sied si bien qu'on aurait tort de s'en priver.
« La ronde de l'aube » est un mélo noir et touchant, majestueux et désabusé, qui se classe déjà parmi mes favoris du réalisateur.
9/10
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: La ronde de l'aube (Douglas Sirk, 1958)
C'est idiot comme la mémoire peut jouer des tours : j'étais persuadé que ce diamant était en couleurs...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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