François Truffaut (1932-1984)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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les premiers films de Truffaut : le meilleur ?

Les 400 coups
57
41%
Tirez sur le pianiste
5
4%
Jules et Jim
9
7%
La peau douce
32
23%
Baisers volés
19
14%
Fahrenheit 451
6
4%
La mariée était en noir
10
7%
 
Nombre total de votes : 138

Bob Harris

Message par Bob Harris »

L'un de mes dix cinéastes préférés, tous catégories confondues.

Sa disparition prématurée m'attriste profondément, car il manque tellement au cinéma français.

J'adore Baisers Volés, L'Homme qui aimait les femmes, Jules et Jim, La Peau Douce...
Hank Quinlan
Doublure lumière
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Message par Hank Quinlan »

Mon réalisateur français préféré avec Pialat et Melville. Si j'aime bien sûr les grands classiques (La Nuit américaine, Le Dernier métro, Les Quatre cents coups), il a aussi fait quelques films magnifiques plus méconnus, comme Tirez sur le pianiste ou La Chambre verte.

A lire absolument : l'excellente bio de Toubiana et De Baecque (en poche).
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Billy Budd
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Message par Billy Budd »

Je connais mal car j'y suis peu sensible, trop français peut être
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Martin Quatermass
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Message par Martin Quatermass »

J'aime beaucoup La mariée était en noir.
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Jeremy Fox
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Domicile conjugal

Message par Jeremy Fox »

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Domicile Conjugal - 1970


Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) est désormais marié à Christine (Claude Jade), la jeune fille très sage qu’il courtisait tout au long de Baisers volés. Alors que Christine donne des cours de violon à domicile, Antoine travaille dans la cour de son immeuble, teignant des fleurs pour les rendre plus attrayantes ; un métier insolite qui lui permet d’être en contact permanent avec tous les autres locataires : le barman prolixe, la serveuse qui rêve de coucher avec lui, le retraité qui n’est pas sorti de son appartement depuis plus de 20 ans, le jeune homme peu loquace que l’on pend pour un éventreur… Antoine perd son emploi après avoir raté un mélange ayant détruit toutes ses fleurs mais, par un hasard chanceux, en retrouve vite un autre dans une firme hydraulique américaine où il doit faire manœuvrer des maquettes de bateaux. C’est dans le cadre de son nouveau métier (tout aussi peu banal que le précédent) qu’il rencontre une jeune japonaise avec qui il a une liaison alors même que son épouse vient d’accoucher de leur premier enfant. Mais cet adultère ne va pas rester longtemps secret ; va-t-il faire capoter leur mariage ? Antoine reviendra-t-il définitivement au domicile conjugal après que le couple se soit séparé ?

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"Quand on touche à l'adultère, ce n'est pas gai et, pour faire une chose gaie, il faut mentir comme dans certaines comédies américaines" disait Truffaut.

Domicile Conjugal est le dixième long métrage de François Truffaut et la quatrième chronique mettant en scène celui qu’il s’amusait à appeler son alter ego, le parisien Antoine Doinel. Il y eut tout d’abord Les 400 coups qui narrait l’adolescence tourmentée du jeune Antoine, séchant les cours, errant dans les rues de Paris pour échapper à la tristesse de sa vie familiale puis finissant dans une maison de redressement de laquelle il allait réussir à s’enfuir. Le court métrage Antoine et Colette se déroulait trois ans après ; Antoine vivait désormais dans un modeste appartement, avait trouvé un travail chez Philips et son seul soucis était désormais de réussir à convaincre une jeune bourgeoise, Colette (Marie-France Pisier), de tomber dans ses bras. Ses tentatives se solderont toutes par un échec et, après un laps de temps de cinq années, nous le retrouverons dans Baisers volés en tant qu’engagé volontaire dans l’armée -par déception sentimentale ?- au sein d’une caserne parisienne. Trop instable, il sera limogé et deviendra veilleur de nuit puis détective. Alors qu’il semble que son amie Christine le fasse tout autant lanterner que Colette, elle finira cependant par accepter le mariage. Le film se terminait sur une note assez insolite : alors que les deux futurs époux sont assis sur un banc, très complices, un homme inconnu vient déclarer sa flamme à la jeune femme. Antoine est tellement déstabilisé qu’il n’ose rien dire ni rien faire. Ils repartent néanmoins silencieusement, main dans la main, dans les rues d’un Paris ensoleillé. Ce fait à priori anodin a cependant jeté un froid et l’on ne sait pas comment les deux nouveaux amants vont réagir. Une fin ouverte qu’Henri Langlois ne veut pas accepter tellement il s’est pris de sympathie pour le couple ; à la fin de la projection du film, il dit à Truffaut qu’il souhaiterait ardemment les voir mariés. S’étant fait le reproche d'avoir proposé une vision ‘complaisante’ de l'adultère dans Jules et Jim, motivé par son mentor, il décide alors de poursuivre son cycle Doinel avec Domicile conjugal qu’il voit comme un remake ‘gai’ de La Peau douce dont il regrettait également la trop grande tristesse.

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Entre temps, très prolifique, Truffaut se sera rendu à la Réunion pour tourner une adaptation du roman de William Irish qu’Antoine Doinel lisait alors qu’il était gardien de nuit dans Baisers volés, La Sirène du Mississippi -film encore beaucoup trop mésestimé à mon goût-, avant de réaliser le très réputé L’enfant sauvage d’après l’histoire vraie du jeune Victor de l’Aveyron. L’envie de Truffaut lorsqu’il se lance dans Domicile conjugal est de réaliser une comédie à l’américaine du style de celles de Leo McCarey ou Ernst Lubitsch, cinéastes qu'il vénère. Son film n’obtiendra pas les mêmes dithyrambes que L’Enfant sauvage, le réalisateur lui-même n’en étant pas pleinement satisfait. Et c’est bien dommage, considérant au contraire cet opus comme l’un des plus délicieux de son auteur, bien plus harmonieux que Baisers volés. Il faut dire que les conditions de tournage ne furent pas les mêmes et que l’on retrouve dans Domicile conjugal la rigueur qu’il manquait au précédent par le fait que l’équipe n’avait au moment de l’opus précédent pas vraiment la tête au travail, venant sur le plateau qu’en guise de récréations entre plusieurs réunions extra-cinématographiques dans le but de maintenir Henri Langlois à la tête de la Cinémathèque française. On retrouve dans Domicile conjugal les mêmes qualités que dans Baisers volés mais dans un ensemble un peu plus tenu, plus harmonieux et bien moins débridé. Mais que ceux qui avaient apprécié ce mélange ‘truffaldien’ unique et immédiatement reconnaissable de réalisme et de fantaisie se rassurent : si la différence de ton entre Les 400 coups et Baisers volés était importante, la mélancolie se délitant en cours de route, Domicile conjugal se situe dans la droite lignée douce-amère de son prédécesseur, seulement plus rigoureux dans son écriture ainsi que plus posé, que ce soit au travers des situations qu’au niveau du rythme et de l’interprétation. Ce regain de sobriété n’empêche aucunement une toujours aussi grande virtuosité de la mise en scène, une toute aussi belle maîtrise formelle ainsi qu’une toute aussi revigorante vitalité.

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Domicile conjugal est une comédie de mœurs sur un couple marié, sa complicité et ses petits tracas quotidiens, puis enfin, dans une dernière partie, à propos de l’adultère et ses conséquences. Le générique s’ouvre sur une séquence qui annonce L’homme qui aimait les femmes, le réalisateur suivant le personnage de Christine faisant ses courses en ne filmant que ses jambes effilées. Que ce soit chez l’épicier ou chez le marchand de journaux (la voix de ce dernier étant celle de Truffaut), elle semble avoir une apparence tellement jeune qu’elle se fait appeler mademoiselle, cette dernière n’hésitant pas à corriger haut et fort avec un bel aplomb : "Non, pas mademoiselle, madame !" Elle qui regrettera plus tard dans le courant du film d’avoir encore été pucelle à 20 ans ("vierge à 20 ans ; j’étais un anachronisme vivant, un véritable monstre") affirme désormais avec fierté son nouveau statut de femme mariée. Le cinéaste, en ne la filmant d’abord que sous cet angle, semble nous dire que son alter ego en a bien de la chance d’avoir une épouse aux si jolis jambes. Il met également d’emblée en avant Christine plutôt qu’Antoine, la femme allant se révéler être la pierre angulaire de la famille, son membre le plus fort, le plus stable et finalement le plus rassurant (elle dit aimer ce qui est net et droit contrairement à son époux qui louvoie sans cesse), celui sur l’épaule duquel Antoine ne cessera de se pencher y compris alors qu’il est en train de passer la dernière soirée avec sa maitresse lors d’une séquence au restaurant qui doit beaucoup à Lubitsch. Quel plaisir de constater que le temps de présence de Claude Jade s’est multiplié au point de faire quasiment jeu égal avec son génial partenaire (plus sobre dans son jeu que dans 'l’épisode' précédent), que son rôle se soit considérablement étoffé, l’une des plus grandes qualités du film étant l’alchimie qui s’opère entre ce couple de comédiens qui offre à l’écran un couple de cinéma tout à fait crédible malgré la succession de situations qui oscillent sans cesse, comme c’était déjà le cas dans Baisers volés, entre réalisme (toutes les vignettes consacrées à la vie quotidienne du couple) et insolite (les professions d’Antoine, les tulipes qui s’ouvrent pour faire apparaitre des petits papiers cachés au sein de leur cœur, l’escalier de bibliothèque sans bibliothèque…)

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Pour en revenir à la première scène, on constate aussi instantanément que la musique d’Antoine Duhamel s’avère plus dissonante, moins mélancolique qu’auparavant ; comme si les auteurs nous prévenaient que maintenant qu’Antoine s’était casé, nous allions un peu moins rire ou sourire. Mais qu’on ne s’y trompe pas ; même si les auteurs se montrent critiques envers certaines mœurs petites bourgeoises ainsi qu'à l'encontre de l’institution du mariage, c’est toujours fait avec délicatesse et sans jugements hâtifs ; même si le film va aborder l’adultère (cependant pas avant la fin de la première heure), et si l’amertume et les désillusions seront de la partie, Domicile Conjugal n’en demeurera pas moins presque constamment savoureux et délicieux. La partie adultérine souvent vilipendée, ne l’est pas tant à cause du jeu de l’actrice japonaise, de ses intonations ou sa façon de parler qui participent au contraire selon moi de cette pointe d’incongruité, mais du fait de sa faiblesse d'écriture et de son manque de crédibilité ; on ne croit jamais vraiment à la relation entre Antoine et cette femme et surtout on a du mal à se faire à l’idée qu’il ait pu tromper une femme aussi charmante que son épouse avec une autre aussi glaciale et si peu aimable. Ce sera le seul point faible d’un film par ailleurs constamment réjouissant et, qui plus est, rempli de délectables hommages cinématographiques ainsi que de clins d’œil aux films précédents de la saga Doinel comme le ‘remake’ de la séquence du baiser dans la cave. Avec toujours en tête de tourner une véritable comédie, si Truffaut et ses auteurs parviennent à parfaitement bien retranscrire la vie du couple (auquel beaucoup de monde pourra s’identifier), ils font naitre également une belle et gouailleuse galerie de personnages, tous plus pittoresques les uns que les autres, ainsi qu’une multitude de situations insolites. On s’amusera ainsi de ce patron de café prolixe, de sa serveuse obsédée par l’envie de coucher avec Doinel, du retraité ne voulant pas sortir de sa mansarde tant que Pétain ne sera pas enterré à Verdun, de ce jeune artiste-imitateur (dont le texte de son sketch à la télévision est en partie celui de Delphine Seyrig dans Baisers volés) pris au départ pour un tueur, de ce collègue misogyne sortant cette phrase désopilante après avoir essayé de harceler sa secrétaire : "Si j’avais des seins je passerais mon temps à les caresser"… ; on sourira aux métiers trouvés par Léaud (coloriste de fleurs, manipulateur de maquettes…), à la façon dont il a obtenu sa place au sein de l’entreprise américaine, à sa manière de déclamer "Mon fils sera Victor Hugo ou rien !" en tenant le nourrisson à bout de bras, au running gag de l’ami ‘emprunteur’, à ses blagues à son épouse comme par exemple lorsqu'il lui fait croire que le journal Le Monde a écrit que lors d'un congrès, des VIP avaient reçu "une call-girl bien excitée au lieu d’une collation bien méritée"…

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Concernant les hommages on retiendra encore une fois celui à Laurel et Hardy, noms que donne Antoine aux deux seins ‘dissemblables’ de Christine (on voyait déjà dans Baisers volés deux enfants sortant du magasin de chaussures avec des masques des deux comiques), à John Ford, Léaud passant sous une immense affiche de Les Cheyennes à la façade d’un cinéma, à Lubitsch à travers des running gag et situations assez semblables à beaucoup de ceux et celles que l’on trouve disséminés au sein de ses films, à Jean Eustache, première personne que prévient Antoine par téléphone de son nouveau statut de papa, à Jacques Tati au travers de gags visuels ou sonores (l’attente de l’entretien d’embauche) mais surtout au travers d’une imitation très réussie de monsieur Hulot sur un quai de métro, ainsi enfin et surtout qu’à Jean Renoir, l’espace scénique que représente la cour de l’immeuble où se situe l’appartement du couple Doinel faisant très fortement penser à celui équivalent du Crime de Monsieur Lange, lieu aussi vivant et pittoresque, aussi important par le fait qu’une grande partie de l’action du film s’y déroule, par le fait d’être le carrefour de toutes les rencontres. Comme Renoir, Truffaut aime énormément ses personnages et il le fait savoir avec une exaltation assez bruyante qui semblera à certains parfois fatigante, à d'autres jubilatoire ; même si Truffaut se reprochera en revanche d’avoir porté des jugements de valeur sur le personnage joué par Jean-Pierre Léaud, il ne fait pas moins de Doinel un protagoniste profondément humain grâce justement aussi à ses innombrables défauts comme son égoïsme parfois haïssable (lorsqu’il décide du prénom de son fils derrière le dos de son épouse par exemple). Par son intermédiaire Truffaut dévoilera sa grande souffrance de n’avoir pas avoir été élevé par une famille aimante, reportant son amour sur les autres ("Quand j’aime quelqu’un, je tombe amoureux de toute la famille. J'adore les filles qui ont des parents gentils. J'adore les parents des autres quoi" dira Doinel avec une grande sincérité), son respect pour les prostituée, sa passion dévorante pour la vie au point de ne pas savoir s’ennuyer, son regret d’avoir voulu un temps ‘salir’ sa famille ('"une œuvre d'art n'est pas un règlement de comptes" lui lance sa compagne qui lui reproche de vouloir le faire dans son roman)…

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Une comédie de mœurs d’une grande justesse et d’une immense fraîcheur qui ne cherche rien d’autre qu’à décrire les joies et peines d’une banale vie de couple, l’adultère, la séparation, les retrouvailles… Une succession de tranches de vie pleines de verve et d’humour, de fantaisie et de surréalisme, de tendresse et de justesse psychologique, qui se termine à nouveau sur une fin ouverte et incertaine. Il faudra attendre l’Amour en fuite en 1978 pour savoir ce qu’il va advenir du couple brinquebalant qui s’est tant bien que mal remis ensemble.
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Joshua Baskin
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Message par Joshua Baskin »

C'est drôle, j'aurai penser que Truffaut aurait fait la quasi unanimité et je vois que ce n'est pas du tout le cas.

Quelqu'un a déja vu Une belle fille comme moi ? Film assez méconnu avec Bernadette Lafont et André Dussolier, je ne l'ai jamais vu et il parait qu'il est assez à part dans sa filmo.
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Globalement, un cinéaste dont je reconnais l'importance mais qui ne m'a jamais bouleversé dans ce que j'ai vu de lui. J'apprécie néanmoins beaucoup les 400 Coups et Jules et Jim.
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Simone Choule
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Message par Simone Choule »

Joshua Baskin a écrit : Quelqu'un a déja vu Une belle fille comme moi ? Film assez méconnu avec Bernadette Lafont et André Dussolier, je ne l'ai jamais vu et il parait qu'il est assez à part dans sa filmo.
Le seul Truffaut que je n'ai pas vu...
S'il y a bien un cinéaste qui manque au cinéma français, c'est lui !
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

[Attention première partie du film spoilée au sein de ce résumé] A la Réunion, Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo), riche fabricant de cigarettes toujours célibataire, attend à la descente du paquebot Mississipi une nommée Julie Roussel (Catherine Deneuve) avec qui il est en relation épistolaire depuis un bon moment et avec qui il s’est fiancé par correspondance. Lorsqu’il vient l’accueillir, quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il se rend compte qu’elle ne correspond absolument pas à la photo de la petite annonce matrimoniale. Malgré de vaseuses explications de la part de la jeune femme, Louis s’en moque, tellement il est frappé par la beauté de ‘la remplaçante’. Le mariage a donc lieu sous les meilleurs auspices mais quelques temps plus tard Julie disparait avec toute la fortune dont il disposait. Louis engage alors un détective privé pour la retrouver mais mène néanmoins parallèlement son enquête qui le mène en France où il la retrouve sous le nom de Marion en entraineuse dans un Night-Club antibois. Déterminé à la tuer, il va se rendre compte être toujours fou amoureux et c’est le début d’une vie clandestine et mouvementée pour ce couple peu banal…

A Catherine Deneuve qui venait d'accepter de tenir le rôle féminin principal de son film, Truffaut écrivit : "Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux.". Entre deux volets consacrés à Antoine Doinel (Baisers volés et Domicile Conjugal), Truffaut alors très prolifique se sera donc rendu à la Réunion pour tourner une adaptation de Waltz into Darkness de William Irish, roman que Léaud/Doinel lisait alors qu’il était gardien de nuit dans Baisers volés : ce sera cette Sirène du Mississipi (avec un seul P comme le bateau et non comme le célèbre fleuve), son ‘grand film malade’ comme le réalisateur aimait à le décrire suite à son relatif échec public et critique, film encore beaucoup trop mésestimé à mon humble avis. Car comment un westernophile comme c'est mon cas pourrait ne pas s’attacher à un film dans lequel un homme arrive à convaincre sa compagne qui ne s’intéresse pas au genre de venir néanmoins l’accompagner pour voir Johnny Guitar en salles, la femme ressortant de la séance enchantée malgré ses à priori ! Plus sérieusement, comment ne pas retirer du plaisir devant les films d’un réalisateur faisant constamment montre d’un amour fou pour l’art pour lequel il travaille, comme le fera Quentin Tarantino plus de 20 ans plus tard avec la même générosité, la même jubilation ?! Car si on ne compte plus tout au long de son œuvre les références littéraires ou cinématographiques, La Sirène du Mississipi n’en est pas avare lui non plus, le film étant d’ailleurs dédicacé à Jean Renoir, ses premières images reprenant une brève séquence de La Marseillaise, Belmondo allant voir un film de la série Arizona Jim, personnage inventé par l’un des protagonistes du Crime de Monsieur Lange, l’image finale faisant quant à elle clairement référence à La Grande Illusion. En vrac sont convoqués aussi Balzac, Jean Cocteau ou Walt Disney mais l’hommage le plus flagrant est évidemment celui rendu à un réalisateur qu’il est désormais difficile de lui dissocier depuis leur célèbre entretien, Alfred Hitchcock ; nous aurons l’occasion d’en reparler.

Mais puisque les auteurs sont souvent les mieux placés pour parler de leurs œuvres et qu’ils sont même très logiquement les seuls à pouvoir nous dévoiler sans les déformer leurs intentions de départ, commençons cette chronique en laissant s’exprimer Truffaut lui-même lorsqu’il se confiait à Yvonne Baby pour le journal le Monde le 21 juin 1969 : "J'ai lu 'La Sirène du Mississippi' au moment où je faisais l'adaptation de 'La Mariée était en noir'. A cette époque, j'ai d'ailleurs lu tout ce qu'a écrit William Irish, afin d'être imprégné de son œuvre et d'être, malgré les nécessités de l'infidélité cinématographique, le plus près possible du roman. J'aime bien connaitre complètement l'écrivain dont je transpose le livre à l'écran. Ainsi, quand je devais affronter un 'problème Irish', j'avais des chances de trouver 'la solution Irish'. J'avais procédé de cette manière avec David Goodis pour Tirez sur le pianiste et avec Ray Bradbury pour Fahrenheit 451 [...] Dans La Sirène du Mississipi j'ai admiré surtout la répartition des évènements, les apparitions, disparitions et réapparitions des principaux personnages. J'ai donc respecté cette construction pour le film, j'ai cherché à en respecter toutes les proportions [...] Mon scénario définitif a été moins une adaptation au sens traditionnel qu'un choix de scènes. Enfin avec ce film j'ai pu réaliser le rêve de tous les cinéastes : tourner dans l'ordre chronologique une histoire chronologique qui représente un itinéraire [...] Le fait de respecter la chronologie m'a permis de construire le couple avec précision. Le récit étant à l'origine plein d'un romanesque du siècle dernier, j'ai pensé qu'il fallait doubler le trajet sentimental du roman (que nous avons suivi) d'un trajet physique. Cela signifie qu'à chaque étape, le spectateur doit savoir exactement où en sont les personnages dans leurs rapports physiques comme dans leurs rapports sentimentaux. C'est peut-être par-là que le film, qui pourrait appartenir à la catégorie des films 'd'amour et d'aventure' se trouve à décrire un couple d'aujourd'hui. La situation reste assez exceptionnelle mais les personnages sont proches de nous."

Comment expliquer plus concrètement la dernière phrase du cinéaste ? C’est avant tout parce que ce 8ème long métrage de Truffaut nous propose en quelque sorte deux films en un. Mais avant d’entrer dans les détails, sachez que cette chronique abordera de nombreux ressorts du récit ; et donc que ceux qui ne le connaissent pas et ne veulent qu’aucun mystère ne leurs soient dévoilés avant son visionnage stoppent immédiatement la lecture des paragraphes qui vont suivre. Moi-même lors de sa découverte avait été un peu trop focalisé sur l'aspect ‘aventure policière’ certes rocambolesque - et par ce fait ‘assez exceptionnelle’ pour un couple lambda - mais finalement assez mince, surtout prétexte à Truffaut pour payer son tribut à Hitchcock, ce dernier ayant lui aussi apprécié à maintes reprises de placer des couples d’américains moyens sans histoires au centre d’intrigues ‘incroyables’ (L’homme qui en savait trop par exemple) ; alors que l'important réside bien évidemment dans les relations passionnelles et fusionnelles amour/haine, désir/répulsion d’un couple moderne à qui nous arrivons facilement à nous identifier notamment lorsqu’ils sont réunis au cours des séquences un peu hors contexte, à savoir toutes ces innombrables et formidables parenthèses intimistes ponctuant cette histoire fiévreuse, principalement des petits déjeuners et des scènes d’amour, formidablement bien interprétées par un duo dont la complicité nous saute aux yeux : Catherine Deneuve qui aura rarement été aussi sensuelle et amoureusement filmée dans la peau d'un personnage grandement ambigu et immoral ; un magnifique et poignant Jean-Paul Belmondo dans un rôle à total contre-emploi, amant naïf et passionné au point d'aller jusqu'au meurtre – celui d’un détective privé qu’il avait engagé pour retrouver son épouse mais qui s’avère d’un coup bien trop gênant pour l'avenir de leur couple – voire même de se laisser en connaissance de cause empoisonner par sa femme. "La Sirène c'est finalement l'histoire d'un type qui épouse une femme qui est exactement le contraire de ce qu'il voulait. Mais l'amour est apparu et il l'accepte telle qu'elle est" disait le réalisateur.

Le scénario est donc principalement axé sur l’évolution d’un couple à priori fusionnel et tout à fait de son époque quant aux mœurs et à leurs relations, d’autant plus moderne que le comportement des sexes est un peu inversé rapport aux ‘usages de l‘époque’ : ainsi l’homme est vulnérable, naïf et peu entreprenant alors que la femme s’avère forte, calculatrice et semble diriger la barque en prenant les initiatives tout en menant son partenaire par le bout du nez (si l’on veut en rester au-dessus de la ceinture). Cette histoire d’amour passionnelle va en passer par la trahison, la haine, la réconciliation, la fuite et le meurtre. Jean-Paul Belmondo c’est Louis Mahé, riche fabricant de cigarettes à la Réunion. Toujours célibataire, il a trouvé une fiancée par annonce matrimoniale, une certaine Julie Roussel avec qui il a entretenu une correspondance au travers laquelle "ils ont cherché à établir des choses définitives" comme il l’avouera plus tard à Marion, celle qui s'est substituée à Julie à la descente du paquebot ‘Mississipi’. Sur le coup Louis est choqué de découvrir en lieu et place d’une sage fille brune, une splendide blonde évanescente qui lui invente des excuses peu plausibles pour expliquer cette ‘différence’ ; mais par ‘choqué’ nous aurions pu dire tétanisé ou encore hypnotisé par la beauté parfaite de cette apparition, à tel point qu’il ne cherche même pas à savoir s’il s’agissait vraiment de la femme avec qui il avait correspondu. Comme prévu, usurpatrice ou non, il se marie et ne le regrette pas puisque les débuts de leur vie commune semblent idylliques. Malgré quelques éléments assez intrigants et quelques réactions pour le moins surprenantes (elle semble ne pas s’émouvoir de la mort de son oiseau, elle qui en parlait pourtant avec amour), Julie parvient à embobiner Louis par son charme, sachant se donner à lui aux moments opportuns afin qu’il oublie ses doutes d’un instant. Mais comme le spectateur l’avait déjà conjecturé malgré l’apparente complicité du couple (dont on doutera tout du long), Julie parvient à obtenir procuration sur le compte en banque de son époux et quelques jours plus tard s’évanouit avec la fortune qu’il possédait.

Louis embauche alors un détective (Michel Bouquet) pour retrouver son épouse volatilisée mais décide également de partir lui-même à sa recherche, bien décidé à se venger. Cela nous emmène en France où il la retrouve dans une boite de nuit où elle officie en tant qu’entraineuse. "Je ne sais pas si je suis heureux, mais je suis incapable de me passer d’elle" ; et du coup oublié sa rancœur et sa vengeance, il la suivra jusqu’au bout même si ça doit le mener jusqu'à la tragédie. L’intrigue nous emmènera ensuite d’Aix en Provence à Lyon pour finir dans les Alpes pas loin de le frontière Suisse. On voyage beaucoup dans La Sirène du Mississipi, ce qui rend le film assez exotique et dépaysant, le tout sur une musique d'Antoine Duhamel qui lui aussi, comme son réalisateur, rend discrètement hommage à Hitchcock par l’intermédiaire de quelques réminiscences stylistiques de compositions de son collaborateur fétiche, l’immense Bernard Herrmann. Mais c’est donc ce qui se passe - ou ne se passe pas – entre chaque étape qui donne avant tout sa chair au film, sa pulsation lyrique. "J’ai pu me concentrer sur l'intimité d'un couple : le passage du voussoiement au tutoiement, avec des retours au voussoiement, les confidences, les longs silences et ce qui, à travers des épreuves ou des déceptions, amène deux personnes à se rendre indispensables l'une à l'autre. La Sirène du Mississipi est avant tout le récit d'une dégradation par amour, d'une passion..." Comme son mentor Renoir, Truffaut mit en place une méthode de travail avant tout basée sur l’improvisation de ses comédiens pour rendre le résultat plus ‘vrai’ : "les acteurs avaient tout juste le temps d'apprendre les textes qu'on leur remettait au dernier moment, leur surprise passait alors immédiatement dans la scène et ils en vérifiaient l'intensité en voyant les réactions de l'équipe technique qui découvrait les péripéties avec eux". Une séquence exemplaire pour prouver le génie des deux stars choisies par Truffaut - ce dernier aimant à dire à l’époque que Belmondo était son comédien préféré avec Jean-Pierre Léaud - celle se déroulant dans une petite chambre d’hôtel lyonnaise et au cours de laquelle Belmondo fait une scène à sa partenaire, la traitant de tous les noms et la mettant plus bas que terre. L’acteur est ici aussi convaincant dans son inhabituelle colère que Catherine Deneuve dans son intelligence et sa roublardise, faisant tout passer par sa seule manière d'être : alors que son époux l’invective sans discontinuer, Marion continue à feuilleter son magazine étendue sur son lit, son regard nous faisant très bien ressentir qu’elle comprend que le mieux pour elle est de ne pas réagir, intimement persuadée avec raison que le lendemain il sera à nouveau dominé par son désir, qu’il lui demandera pardon avant de retomber dans ses bras.

Sans oublier la fameuse et sublime caressante séquence devant la cheminée ("Tes yeux sont comme deux petits lacs marrons"…) au cours de laquelle Belmondo décrit amoureusement le visage de son épouse avant de se confier comme jamais auparavant ; nous nous sentons alors à cet instant totalement en phase avec Louis, Truffaut ayant d’ailleurs un jour dit : "je suis convaincu que le spectateur trouve son bonheur, simplement à regarder Catherine Deneuve et que cette contemplation rembourse le prix du ticket d'entrée. ". Au final, plus qu'une aventure agitée avec nombreuses péripéties où comme toujours chez Truffaut le hasard a le beau rôle (ici par exemple une inondation qui met à jour le corps du détective que notre couple pensait à jamais enfoui profondément dans une cave) et où à l’instar des films d’Hitchcock les invraisemblances sont légions sans que ça ne pose de problèmes puisque nous savons que l’essentiel se situe ailleurs... au final donc une magnifique histoire d’amour teintée aussi de pas mal d’humour parfois ’jouissivement’ trivial (les seins nus de Marion faisant faire une embardée à un conducteur passant à côté), le tout mis en boite avec maestria par un Truffaut peut-être plus sage et classique que précédemment mais toujours magistralement inspiré lorsqu’il s’agit de lyrisme échevelé, d’idées iconoclastes de mise en scène (les inserts à l’iris ‘rectangulaire’) et d’ampleur de mouvements de caméra. D’ailleurs, à propos de forme, toutes les premières séquences démontrent d'emblée la maitrise parfaite du réalisateur sur son matériau cinématographique, que ce soit l’arrivée en voiture de Jardine à l’hôtel ou loge Louis, truffée des faux raccords expressément utilisés que la Nouvelle Vague affectionnait, les ellipses maniées avec brio (suite à la phrase de Louis à Marion "tu es adorable, ce qui veut dire digne d’adoration", le plan suivant nous montre son usine de cigarettes sortir des paquets à l’effigie de son épouse adorée) tout comme l'exceptionnelle maitrise du cadre, du hors champ (la première apparition de Catherine Deneuve) ou encore la beauté des travellings ou (et) panoramiques lors de l’arrivée de Louis au port pour accueillir sa fiancée épistolaire. Sans parler d’intrigue, la mise en scène seule nous met déjà en joie et nous prouve que si Truffaut est devenu puis resté célèbre, ce n’était pas pour on ne sait quels caprices de critiques ou historiens.

A la fois passionné, culotté, mystérieux, touchant, ludique, iconoclaste et moderne, La Sirène du Mississipi n’a pas à rougir au sein de la fabuleuse filmographie de François Truffaut comparativement aux classiques qui l’entourent de près ou de loin. Avec une grande liberté d’action, Truffaut ne se soumet à nouveau jamais aux lois des genres abordés, que ce soit ici le film policier ou le film d’amour. Car il s'agit bel et bien sur fond de course poursuite d'une sorte d'initiation amoureuse délicate et crue toute à la fois, entre une femme ayant connue une existence difficile et qui ne peut plus vivre sans argent et un homme réservé qui une fois amoureux d’elle ne pourra jamais plus s’en détacher ; une œuvre inconfortable mais jamais ‘engoncée’, faite d’embardées, de détours et de pauses, le tout proposant un rythme expressément inharmonieux mais qui nous la rend d’autant plus précieuse par sa constante réussite alors même que son équilibre reste très fragile, toujours sur le fil du ridicule sans jamais y tomber. On pourrait dire la même chose des films du maître du suspense avec qui il possède également d’innombrables autres points communs : femme à double visage comme dans Vertigo, chute du détective dans l’escalier qui rappelle celle de Psychose, la voiture sillonnant les corniches comme dans La Main au collet, la ponctuelle frigidité de Marion qui fait penser à celle Marnie, les cauchemars de Louis qui renvoient à Spellbound, la boisson empoisonnée de Soupçons… Quant à la mystérieuse séquence de l’oiseau mort, je me demande si même Hitchcock aurait fait aussi bien pour nous faire ressentir cette 'anormalité' qui fait que dès ce moment-là, la méfiance quant à la personnalité de Julie/Marion va s’insinuer encore plus non seulement pour Louis mais également pour le spectateur, les questionnements s'additionner, la scène se terminant également comme souvent chez Hitchcock sur des images d’un fort potentiel érotique.

Sans s’embarrasser de vraisemblance ou de cohérence, malmenant sa narration sans se démonter et pour le plus grand plaisir de ceux aimant emprunter des chemins hors des sentiers battus, Truffaut nous propose une sorte de road movie intimiste, romantique et sensuel, un film assez unique où pour Louis Mahé regarder son épouse est à la fois "une joie et une souffrance" tellement il semble lui être lié à la vie, à la mort. Et puisque des liens se font constamment entre les films de Truffaut, ce qui renforce l’aspect ludique et très attachant de sa filmographie comme s’il s’agissait d’une sorte de comédie humaine balzacienne (‘La Peau de Chagrin’ tient d’ailleurs un rôle au sein de l’intrigue), ce dialogue est intégralement repris dans Le Dernier métro et fait partie d’une des scènes de la pièce de théâtre qu’interprètent Gérard Depardieu et à nouveau Catherine Deneuve. Truffaut disait à propos de l’échec de son film : "Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental. La Sirène du Mississipi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences)". Trop en avance sur son époque aussi par ses ruptures de ton et sa constante ambivalence (on ne sait jamais vraiment si Marion est sincère et l’on ignore donc les sentiments réels qu'ils éprouvent l'un pour l'autre), ayant pour ces raisons décontenancé pas mal de spectateurs et surtout les amateurs de Belmondo, La Sirène du Mississipi est un film sur l’amour fou tellement libre, amoral, sensuel, généreux et admiratif de ses pairs qu’il mérite qu’on lui redonne absolument une seconde chance. D’autant que le magnétisme du couple n’a pas fini de nous ensorceler.
Cinetudes
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Message par Cinetudes »

Salut,

j'avoue que Jules et Jim, les 400 coups et tous les films avec Doisnel me laissent vraiment de marbre pour ne pas dire m'agacent.

Mais alors pour le reste, quel grand réalisateur que Truffaut qui à une démarche de cinéphile/réalisateur assez proche de celle de Scorcese dans l'esprit. Il à su garder les reférences de ses films préférés tout en développant son style propre et ne tournant que des oeuvres satisfaisant sa sensibilité.

Alors j'adore vraiment :

-Tirez sur le Pianiste
-La Peau Douce
-Farenheit 451 (malgré ses défauts)
-La Mariée était en noir
-La sirène du mississipi
-L'enfant Sauvage
-L'Histoire d'Adèle H
-L'homme qui aimait les Femmes
-La Chambre verte
-Le Dernier Metro
-La Femme d'a Coté
-Vivement Dimanche

Il avait une vraie sensibilité et un talent incroyable pour raconter les histoires sans faire sentir le poids des références et du médium cinéma, à l'inverse de Godard.

Stef
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Flol
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Message par Flol »

Je n'en ai vu que 2 :

Les 400 Coups : magnifique, j'adore...
La Peau Douce : m'a beaucoup ennuyé et je trouve l'interprétation vraiment médiocre...c'est peut-être l'époque qui veut ça (comme m'a dit Joshua de vive voix), mais ça sonne trop faux pour moi (oui oui, je trouve que même Jean Desailly joue faux...il est bien meilleur en foot).
Par contre, la musique de Delerue est splendide (attendez vous à lire bientôt une réaction de Christian, maintenant que j'ai dit ça ! :lol:).

Voilà, c'est tout ce que je peux en dire. :roll:
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

ratatouille a écrit :Je n'en ai vu que 2 :


La Peau Douce : m'a beaucoup ennuyé et je trouve l'interprétation vraiment médiocre...c'est peut-être l'époque qui veut ça (comme m'a dit Joshua de vive voix), mais ça sonne trop faux pour moi (oui oui, je trouve que même Jean Desailly joue faux...il est bien meilleur en foot).
Par contre, la musique de Delerue est splendide (attendez vous à lire bientôt une réaction de Christian, maintenant que j'ai dit ça ! :lol:).
je trouve au contraire que Dorleac et Desailly sont fabuleux dans ce film et c'est pour ça qu'on croit tant à cette touchante histoire d'amour.
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Message par christian »

ratatouille a écrit :La Peau Douce : Par contre, la musique de Delerue est splendide (attendez vous à lire bientôt une réaction de Christian, maintenant que j'ai dit ça ! :lol:).
"La Peau Douce" est un chef d'oeuvre absolu, tant au niveau du film (et je rejoint Jeremy) qu'au niveau musical (et là je te rejoint, Ratatouille :-))

Hé Ratatouille, au fait, je comprend mieux maintenant pourquoi tu trouves que Delerue est franchement pas gaté coté éditions CDs ;-)

Pour "la peau douce", tu n'as que 2 éditions (trop courtes) :

- "Les passions amoureuses - musiques des films de F.Truffaut" - CD Milan (réédité en 2000)

- "Le mépris et autres BOs" - Universal Jazz (2000)

sur le 1er, tu trouves le 45T d'origine avec les sublimes "Retour à l'hôtel" et le bouleversant "thème de Franca" et sur le second, le "Pierre et Nicole" remasterisé et surtout un inédit : "Adultère" conçu d'après 2 thèmes importants du film : la course vers l'aéroport puis le passage sombre après que Franca est découvert les photos de la liaison et qu'elle décide de préparer le fusil de son mari pour la scène finale que l'on connait... mais manque la scène d'amour dans le motel quand Pierre dégrafe les bas de Nicole, hallucinante de modernité (genre polytonal), hélas, hélas... :-(

Un MUST ABSOLU !!!!
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Flol
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Message par Flol »

christian a écrit :Un MUST ABSOLU !!!!
Calme-toi, je possède déjà la compil' de Stéphane Lerouge. ;)
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Il m'arrive souvent de préférer le personnage à ses films. Mais je le tiens pour l'un des plus grands réalisateurs européens.
De plus, il est de ceux qui ont le mieux traités du monde de l'enfance. C'était un cinéphile engagé et enragé, malgré toutes les dérives induites par cette passion, et déjà pour cela je l'aime.
Et il faut ajouter qu'il fut un vrai romantique et ses films me procurent autant de joie que de souffrance.
Emotion, sensibilité, amour, intelligence, culture cinéma, engagement, transmission du savoir, etc... bref je suis vraiment "fan".
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