Le Secret derrière la porte (Fritz Lang - 1947)

[Bob Harris]

Deux films "psycho-psychanalytiques" que j'apprécie particulièrement contrairement à ce Lang à la virtuosité visuelle indéniable qui après avoir démarré sur les chapeaux de roue tombe dans le lourd et le démonstratif. 6/10

100% d'accord.

Je viens de voir le Lang ce matin, et j'ai un peu décroché à la deuxième partie, malgré une belle mise en scène. Le scénario m'a paru fumeux.

[Bob Harris]

Et 200% d'accord avec Mac Lean :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?t=565

[vic]

J'y vois à la fois l'un des sommets formels de Lang (rarement les fondements d'une mise en scène se seront révélés à moi par ce que je sais d'un cinéaste), et un sommet du cinéma de fascination.
Je ne me suis toujours pas remis de l'originalité de sa structure narrative: l'intelligence du recours à la voix off notamment et plus particulièrement la césure introduite dans le point de vue exprimé à l'écran, digne selon moi du tour de force narratif du Hitchcock de Vertigo.
Magistral thème de Rosza qui est pour beaucoup dans l'inexorable envoûtement que suscite la vision.

L'un de mes trois Lang favoris. J'admets que la catharsis puisse être assez risible mais ce dénouement ne gâche en rien l'immersion pour ce qui me concerne.

Entièrement d'accord.
Et je ne vois pas, hélas, ce que pourrais ajouter d'original...

[kim]

Je reviens sur ce forum pour un hommage à Joan Benett qui illumina de son talent et sa beauté des chef-d'oeuvres du cinema;
à commencer par le très estethique LE SECRET DERRIERE LA PORTE, de 1948 réalisé par Fritz Lang, film envoutant, elle représentait remarquablement une femme soupconneuse.
Du même Lang, je pense à LA RUE ROUGE, aves Edward G.Robinson, film captivant de bout en bout, de 1946
LA FEMME AU PORTRAIT, que j'attend de découvrir avec impatience, de 1944
CHASSE A L'HOMME, de 1941.Elle jouait une prostituée londonienne au côté de Walter Pidgeon.
Elle travailla aussi avec Cukor (LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARCH),de 1933, Renoir (LA FEMME SUR LA PLAGE) de 1947,Ophüls (LES DESAMPARES) de 1949, Minnelli (LE PERE DE LA MARIE) de 1950.
Née en 1910, mariée à seize ans avec un millionnaire dont elle a un enfant, elle tourna donc avec des grands maître des rôles destinés en général aux stars européennes.
Sa carrière se divisa en 2 temps; elle commenca en blonde et légère dans les années 30, puis se conforma à une mode lancée par Hedy Lamarr et devint donc brune.
Son dernier film date de 1978, de Dario Argento, SUSPIRIA.

[frédéric]

Très bon film quand même qui ressemble à LA MAISON DU DR EDWARDS.

Je fais un test car mes messages ne passent plus sur le forum, avez-vous des problèmes aussi ????

[Johnny Doe]

Bof je l'ai vu il y a quelque temp et j'avais trouvé ça bien fade. C'est évidemment une claque visuel, là y a aucun doute, mais la scénraio et son traitement sont vraiment grossier et téléphoné au possible. La scène ou elle fait "ressortir le trauma à 2 francs" de Redgrave est tout bonnement risible. Mais y a pas mal d'idées sympas (les chambres par exemple) et encore une fois la réalisation est très réussi.

Sinon le début m'a fait penser à Undercurrent niveau scénario (malgré la plastique du Lang, je préfère le Minelli, pour Mitchum particulièrement)

[bruce randylan]

Je trouve d'ailleur ce F lang bien superieur a "Rebecca" de sir Alfred dont les themes sont commun

Pas moi !

Et ben moi si ( Etonnant non ? )
Sinon, je regrette surtout l'aspect psychanalytique pas très subtil.
En revanche pour moi, la femme se fait vraiment tuée par son mari ( changement de narrateur au niveau de la voif-off, sa femme n'apparait plus en présence d'autre personne et le dénouement est tellement improbable qu'on sent que le mari s'enferme dans sa folie comme la dernier scène qui n'est ni plus ni moins qu'un ersatz de souvenir )

[Banane]

Quand Hollywood s'enflamma pour la psychanalyse, on peut concevoir la façon littéraliste dont certains films des années 40 la mit en scène. C'était une "nouveauté" et on avait pas le recul qu'on a aujourd'hui avec l'oeuvre de Freud. Donc il faut restituer ce film dans ce contexte.

Perosnnellement, j'ai apprécié, même si la scène d'exorcisme du mal du personnage de Redgrave me parait grossièrement téléphoné. J'aime beaucoup la voix et les regards de Joan Bennett, surtout la façon fascinante dont elle admire la scène des 2 mexicains se disputant les faveurs d'une femme. Elle est aussi envoutante que lorsqu'elle interprétait "Lazzy legs" toujours pour le même Fritz.

Je trouve tout de même qu'un Vincent Price ou un Joseph Cotten auraient été mieux pour le rôle masculin, j'ai pas trop accroché Redgrave dans ce film. Dans la série "Maman-j'ai-épousé-un-charismatique-assassin-potentiel", ce film est une réussite, même si le manque de charisme du perso masculin lui nuit un peu. Peut être que ce film aurait été un fabuleux chef d'oeuvre si le vrai sujet avait été le "Continent Noir", l'énigme qu'est la sexualité féminine pour les freudiens, car dans la scène de bagarre des mexicains, on sent bien que Joan est sexuellement attirée par le "danger" masculin. Or à la fin, elle se transforme en maman consolante et curatrice et non plus en amante, à moins bien sûr que ce soit un fantasme du personnage masculin qui l'a vraiment tuée.

Banane

[Petit]

J'ai mis le temps mais j'y suis enfin arrivé. J'ai regardé "Le secret derrière la porte" jusqu'au bout. Il paraît que Lang s'est inspiré de "Rebecca" de Hitchcok. C'est vrai que le thème de l'histoire est proche. Mais alors que l'ambiance de "Rebecca" est magique (sauf vers la fin quand toute l'histoire est dévoilée), celle du "secret derrière la porte" est lourdingue. Je reconnais que c'est bien filmé et que les jeux d'ombre et de lumière sont magnifiques. Mais la musique est vraiment pesante par moment. Cela dit, je le reverrais sans doute pour lui donner une seconde chance.

[O'Malley]

lourdingue est le mot. on ne croît pas un seul instant à cette histoire.

[Julien Léonard]

"Le secret derrière la porte" est un Lang qui m'ennuie un peu : poussif, parfois risible, perfection formelle certes, mais trop froide à mon goût... Comme quoi, le visuel ne fait pas tout. Par contre, je suis content de mon édition DVD collector Wild Side, pour ses bonus passionnants, notamment "Le dinosaure et le bébé"...

[Strum]

J'avais vu ce film pendant une des rétrospectives de la période américaine de Lang, et au milieu de tous ces chefs-d'oeuvres (Règlement de compte, La femme au portrait), je lui avais trouvé pas mal de défauts.

[angel with dirty face]

Secret Beyond The Door... est le genre de film inégal que j'aime. Fritz Lang signe un film noir splendide qui a tendance à lorgner vers le fantastique. De la voix off décalée de l'héroïne aux dialogues poétiques, sans oublier la musique envahissante mais sublime du grand Miklós Rózsa, les décors somptueux et les scènes surréalistes, tout semble participer à la folie de cette œuvre étrange. Secret Beyond The Door... regorge d'idées singulières comme la collection très étrange d'un mari de plus en plus inquiétant et les différents retournements de situations absolument remarquables, dont l'un, particulièrement, m'a fait penser à Laura (1944) d'Otto Preminger. Face à la magnifique Joan Bennett, c'est Michael Redgrave qui incarne Mark Lamphere : Par son jeu sobre, l'acteur donne encore plus de force à son personnage en le rendant encore plus tourmenté. Malheureusement, le film n'est pas exempt de défauts comme toutes ces scènes appuyées où il est question de psychanalyse (phénomène de mode ou facilité ?) à la mords-moi-le-nœud ou encore, cette fin, qui à mon goût, est un peu brutale pour ne pas dire bâclée...

On a cité un peu plus haut Spellbound (1945) et ça ma fait sourire parce que j'ai toujours eu un problème avec ce film d'Alfred Hitchcock à cause de toute la belle part donnée à la psychanalyse... Sauf pour la musique, composée par Miklós Rózsa (encore lui), qui fait partie de mon top ten soundtracks.

[Sybille]

J'ai découvert ce film en 2006, je l'avais alors énormément apprécié. Je ne l'ai pas encore revu, même si j'ai acheté le dvd il y a deux ans.
En tout cas, ce que j'aime beaucoup dedans, c'est le prologue avec la voix-off sublime de Joan Bennett.

[angel with dirty face]

En tout cas, ce que j'aime beaucoup dedans, c'est le prologue avec la voix-off sublime de Joan Bennett.

Je ne peux être que d'accord avec toi!