Eraserhead (David Lynch - 1977)
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- Doublure lumière
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En fait pour ceux qui hésitent ce n'est pas réellement un film avec un début et une fin, c'est plus un trip, une succession de scène complètement barrées et vertigineuses sans vraiment aucune explication, et qui déclenche chez le spectateur des sensations proche de la vision d'une peinture particulièrement dérangeante, ou d'une installation d'art morderne basée sur les sens.... on per plus ou moins tous ses repères...
C'est le genre de trucs que j'aimerais voir plus souvent au cinéma à vrai dire, du cinéma qui fait appel au sens et à l'ambiance et non pas au rationnel ou à l'analyse...
Les seules choses que j'ai vu qui s'en rapprochent pour l'instant, ce sont deux courts métrages des frères Quay, et certains passages du Stalker de Tarkovski
C'est le genre de trucs que j'aimerais voir plus souvent au cinéma à vrai dire, du cinéma qui fait appel au sens et à l'ambiance et non pas au rationnel ou à l'analyse...
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- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
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Difficile de ne pas me rappeller de cette séance seul dans mon salon.
La photo noir et blanc, le travail terrifiant sur la bande son (les longs silences, le bruit des machines, les cris stridents du bébé, le radiateur, etc.), tout cela participe à une atmosphère particulièrement glaçante. La tension régnante dans le décalage de quelques scènes provoque une certaine apesanteur (le poulet qui gicle). En fait, on est toujours sur le qui-vive et les nerfs sont mis rudement mis à l'épreuve. Le premier film de Lynch est une expérience sensitive inoubliable dont on n'en ressort pas indemne. Elle possède la force et la maladresse de toute première oeuvre, un film fait de brics et de brocs, mais qui porte déjà la griffe de son maître.
A voir absolument, vous ne serez pas déçu!
La photo noir et blanc, le travail terrifiant sur la bande son (les longs silences, le bruit des machines, les cris stridents du bébé, le radiateur, etc.), tout cela participe à une atmosphère particulièrement glaçante. La tension régnante dans le décalage de quelques scènes provoque une certaine apesanteur (le poulet qui gicle). En fait, on est toujours sur le qui-vive et les nerfs sont mis rudement mis à l'épreuve. Le premier film de Lynch est une expérience sensitive inoubliable dont on n'en ressort pas indemne. Elle possède la force et la maladresse de toute première oeuvre, un film fait de brics et de brocs, mais qui porte déjà la griffe de son maître.
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- Flol
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Et comment ne pas citer cette scène surréaliste et hypnotique (en tout cas, c'est ce que ça a fait chez moi) où la jeune fille danse étrangement, un sourire stupide aux lèvres et en écrasant les petits animaux qui tombent du ciel ??
Je n'ai rien compris à cette scène, ni à son utilité...mais ce sentiment de vivre un cauchemar éveillé m'a subjugué.
Je n'ai rien compris à cette scène, ni à son utilité...mais ce sentiment de vivre un cauchemar éveillé m'a subjugué.
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Autrement dit la petite femme du radiateur, l'air confu, écrasant des spermatozoïdes dans une danse approximative... Dit comme ça c'est de suite beaucoup moins étrangeratatouille a écrit :Et comment ne pas citer cette scène surréaliste et hypnotique (en tout cas, c'est ce que ça a fait chez moi) où la jeune fille danse étrangement, un sourire stupide aux lèvres et en écrasant les petits animaux qui tombent du ciel ??
Je n'ai rien compris à cette scène, ni à son utilité...mais ce sentiment de vivre un cauchemar éveillé m'a subjugué.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Eraserhead
J'étais plus ou moins hermétique au film là... La fascination n'a pas pris, à peine quelques trucs dérangeant (sale gosse) et flippant ("Oh but you ARE sick"), d'autres assez drôle, mais en gros à part le visuel et le fait que malgré mon hermétisme, le film est passé très vite, c'est ce qui m'a le moins touché chez Lynch pour le moment.
Mais bon y a quand même un truc qui tue : "In heaven, everything is fine". D'ailleurs je crois savoir que Lynch aime beaucoup les Pixies (il avait insisté pour avoir Ana dans un scène de LH ce qui n'avais pas aboutit au final pour des raison de droit, il y a une référence à Monkey Gone to Heaven dans Fire Walks with me).
Plus ou moins déçu, enfin je sais pas trop quoi ressentir ni quoi dire devant un tel film, dans les autres Lynch ça va tout seul. Là non.
J'étais plus ou moins hermétique au film là... La fascination n'a pas pris, à peine quelques trucs dérangeant (sale gosse) et flippant ("Oh but you ARE sick"), d'autres assez drôle, mais en gros à part le visuel et le fait que malgré mon hermétisme, le film est passé très vite, c'est ce qui m'a le moins touché chez Lynch pour le moment.
Mais bon y a quand même un truc qui tue : "In heaven, everything is fine". D'ailleurs je crois savoir que Lynch aime beaucoup les Pixies (il avait insisté pour avoir Ana dans un scène de LH ce qui n'avais pas aboutit au final pour des raison de droit, il y a une référence à Monkey Gone to Heaven dans Fire Walks with me).
Plus ou moins déçu, enfin je sais pas trop quoi ressentir ni quoi dire devant un tel film, dans les autres Lynch ça va tout seul. Là non.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
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- Doublure lumière
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Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitaient acheter la version restaurée du film mais sans compter payer une somme folle à Mr Lynch : Subversive Cinema aurait sorti cette version dans un packaging "normal" et à un prix "normal". Le test sur dvdtalk.
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- Nouvelle étape de l'évolution
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Reste plus qu'à trouver le bon site...Cucumber a écrit :Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitaient acheter la version restaurée du film mais sans compter payer une somme folle à Mr Lynch : Subversive Cinema aurait sorti cette version dans un packaging "normal" et à un prix "normal". Le test sur dvdtalk.
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- Doublure lumière
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Sur pacific par exemple.Carlito a écrit :Reste plus qu'à trouver le bon site...Cucumber a écrit :Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitaient acheter la version restaurée du film mais sans compter payer une somme folle à Mr Lynch : Subversive Cinema aurait sorti cette version dans un packaging "normal" et à un prix "normal". Le test sur dvdtalk.
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ERASERHEAD - David Lynch (1977)
Etrange ce besoin de me replonger fréquemment dans ce film.
Paradoxalement, je lui trouve une atmosphère chaude, voire chaleureuse... avec sa presque unité de lieu et de temps, ses éclairages tamisés... et surtout cette ambiance sonore omniprésente, sourde, organique... mêlée des accords d'orgue résonnants de Fats Waller.
Et puis quel plaisir aussi de trouver dans cet objet d'art brut tous les éléments en place d'une magnifique oeuvre future.
In Heaven, everything is fine.
Etrange ce besoin de me replonger fréquemment dans ce film.
Paradoxalement, je lui trouve une atmosphère chaude, voire chaleureuse... avec sa presque unité de lieu et de temps, ses éclairages tamisés... et surtout cette ambiance sonore omniprésente, sourde, organique... mêlée des accords d'orgue résonnants de Fats Waller.
Et puis quel plaisir aussi de trouver dans cet objet d'art brut tous les éléments en place d'une magnifique oeuvre future.
In Heaven, everything is fine.
- Truffaut Chocolat
- Rene Higuita
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[je raconte ma vie]
La nuit dernière, vers 2h/2h30, j'étais en forme et je me suis dit tiens, ça fait longtemps que j'avais pas regardé un film à cette-heure ci... en général, je choisis toujours quelque chose qui pourra procurer une expérience intense. J'ai cherché quelques secondes et je me suis tourné vers Eraserhead que je n'avais pas vu depuis un moment.
J'ai encore plus aimé que la première fois, et quand bien même j'en connaissais le contenu, j'ai été littéralement pris d'angoisses en le regardant. J'ai beau réfléchir, je ne vois pas aujourd'hui de film plus dérangeant, plus perturbant, plus fiévreux que celui-ci. Les spermatozoides géants, la famille de Mary, et cette chose, ce bébé... Je me demande encore ce qui a pu se passer dans la tête de Lynch pour filmer quelque chose d'aussi terrible.
[/je raconte ma vie]
La nuit dernière, vers 2h/2h30, j'étais en forme et je me suis dit tiens, ça fait longtemps que j'avais pas regardé un film à cette-heure ci... en général, je choisis toujours quelque chose qui pourra procurer une expérience intense. J'ai cherché quelques secondes et je me suis tourné vers Eraserhead que je n'avais pas vu depuis un moment.
J'ai encore plus aimé que la première fois, et quand bien même j'en connaissais le contenu, j'ai été littéralement pris d'angoisses en le regardant. J'ai beau réfléchir, je ne vois pas aujourd'hui de film plus dérangeant, plus perturbant, plus fiévreux que celui-ci. Les spermatozoides géants, la famille de Mary, et cette chose, ce bébé... Je me demande encore ce qui a pu se passer dans la tête de Lynch pour filmer quelque chose d'aussi terrible.
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