Alexander Mackendrick (1912-1993)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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O'Malley
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par O'Malley »

Très joli titre du roman de Hugues, plus révélateur que celui du film de Mackendrick...
julien
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par julien »

En fait il me semble que le titre original du livre est bien A High Wind in Jamaica mais il est tiré d'une pièce de théâtre de Broadway que Richard Hugues avait mis en scène auparavant et qui s'intitulait The Innocent Voyage. Sur certaines éditions on retrouve ce titre ou parfois même les deux : A High Wind in Jamaica : The Innocent Voyage
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richelieu jr
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par richelieu jr »

Le livre est bien venu avant la pièce.

Le film avait une histoire de production mouvementée, pour le moins dire (on peut le lire dans le live 'Lethal Innocence: The Cinema of Alexander MAcKendrick'...

SAndy m'a toujours dit, 'A great book never makes a good film, and ' A High Wind' is the perfect example."

Bien que je pense que le film a des problèmes, je ne suis pas complètement d'accord avec lui... Comme tous ces films, il y une amertume sous-jacent à ce sense d'aventure ou de film pour enfant... D'ailleurs, les producteurs qui cherchaient une aventure à la 'Ile aux trésors' ont eu une choc rude....
julien
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par julien »

Le bouquin de Richard Hughes était beaucoup plus cruel. La production a un peu arrondit les angles en éliminant quelques scènes un peu trop licencieuses ; certaines je crois ont d'ailleurs bien était tournées par Mackendrick mais non intégrées dans le montage final ; mais bon c'est une pratique qui se fait souvent au Cinéma. Dans le même genre, le film Our mother's House de jack Clayton était lui aussi beaucoup moins malsain que le livre original écrit par Julian Gloag.
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Wagner
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Wagner »

c'est assez étonnant de lire qu'il y a eu autant de coupes, Cyclone à la Jamaïque est un film qui cultive l'ambiguité et à qui rien n'a l'air de faire défaut, un peu comme le western de Brando qui a été coupé en deux alors qu'il est tellement bon comme il nous est parvenu
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julien
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par julien »

D'après ce que j'ai lu, le film aurait été amputé de 25% de sa durée initiale par le studio Century-Fox. En même temps, je pense que ce sont les coupes qui rendent l'histoire encore plus ambigüe. Si on avait la version du film intégrale, elle serait peut-être moins intéressante.
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ballantrae
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Alexander Mac Kendrick

Message par ballantrae »

A l'occasion du visionnage émerveillé de Cyclone à la Jamaique ( A high wind in Jamaica), j'aimerais attirer l'attention des classikiens sur ce chef d'oeuvre délicat et mystérieux.
L'action s'ouvre en pleine période victorienne mais dans un cadre exotique, celui d'une plantation de colons qui va subir les assauts d'un cyclone dévastateur: la nature est sensuelle, étrange mais la menace sourd de partout. Après le désastre, décision est prise d'envoyer les enfants dans un monde plus civilisé mais-manque de chance- leur bateau croisera celui de pirates dont ils vont partager l'existence par un hasard très plausible.
Mac Kendrick surprendra même ceux qui connaissaient ses délicieuses comédies ou Le grand chantage par cette aventure maritime au ton étrange, creusant avec délicatesse une réflexion sur l'enfance se refusant à tout angélisme et prônant au contraire une approche assez cruelle du motif de l'innocence perdue.Les pirates accomplissent un cheminement vers l'enfance tandis que les enfants découvrent la cruauté de l'existence sans parvenir tout à fait à la décrypter.Le jeu des gamins est fabuleux comme celui des pirates Anthony Quinn en tête et aussi James Coburn ou encore Ben Carruthers ( le jeune métis de Shadows de Cassavetes).La photographie est d'une beauté rare pas tant par la captataion de l'exotisme que par le choix de lumières rares, la création de cadres étonnants redécoupant l'espace selon des agencements signifiants et inventifs.Le bateau ainsi devient un espace de jeu étonnant y compris pour les pirates eux-mêmes par al manière dont les gamins se l'approprient.
En voyant ce film mutilé d'après les infos,on se demande ce qu'aurait donné le film que désirait Mac Kendrick car en l'état il s'avère aussi superbe et envoûtant que La nuit du chasseur, Moonfleet, Stars in my crown de Tourneur ou Le fleuve de Renoir.
Courez-y!!!
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Rick Blaine
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Re: Alexander Mac Kendrick

Message par Rick Blaine »

Cyclone à la Jamaïque avait été une petite déception pour moi. J'étais assez touché par la beauté de la photographie, mais pour le reste, un peu d'ennui, un film qui ne m'avais pas passionné, et au final quelque chose qui me marque beaucoup moins que d'autres films de Mackendrick, comme le Grand Chantage ou Tueurs de Dames
daniel gregg
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Re: Alexander Mac Kendrick

Message par daniel gregg »

Il existe déjà un topic. :wink:
ballantrae
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Re: Alexander Mac Kendrick

Message par ballantrae »

Désolé! Merci donc de replacer cela où il se doit...je suis décidément une buse pour ce qui est de naviguer !
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Federico »

Je viens de regarder Un cyclone à la Jamaïque dont j'attendais monts et merveilles après avoir lu tant d'éloges de classikiens... et je dois avouer une certaine déception. Il y a pourtant tout pour en faire une oeuvre à part baignant dans l'atmosphère typically british des contes enfantins ambigus avec ces mouflets se retrouvant au milieu de pirates (le sommet du vraiment pas sage étant atteint lorsque la petite Emily est amenée auprès de la patronne du bouge puisqu'on se demande si elle ne l'envisage pas en future recrue).

Les gamins sont formidables et je suis d'accord : la jeune Deborah Baxter est absolument extraordinaire avec sa frimousse de mini-Julie Christie. Anthony Quinn campe à nouveau un personnage d'ours à bon fond et son attachement maladroit pour elle est vraiment touchant.
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Seulement voilà, l'ensemble est bizarrement fichu et sent très souvent le manque de moyens*, laissant une certaine impression de bordel, sympathique mais lassant (Quinn et ses hommes s'agitent beaucoup en mélangeant l'anglais et l'espagnol ce qui ne facilite pas la compréhension). Du coup, les deux accidents gravissimes qui touchent les enfants font un peu stupide (la chute de la fenêtre et le pic qui vient se planter dans la jambe d'Emily). Dommage aussi que le personnage de James Coburn soit si mal définit et que d'autres exagèrent l'aspect grotesque (même si j'ai bien compris que c'était pour placer le spectateur à hauteur d'un regard d'enfant) comme les deux capitaines pris par les pirates, d'abord Marpole** puis le gros Hollandais joué par l'inévitable Gert Fröbe (lui aussi tué dans des circonstances un peu tarabiscotées). Mais à la décharge de Mackendrick, ces défauts proviennent certainement en grande partie d'un tournage et d'une production très accidentés.

Il y a malgré tout d'excellentes idées comme la séquence où pour faire parler le capitaine, Quinn trace une ligne sur la cabine où sont enfermés les gamins et ordonne à ses hommes de tirer à sa hauteur***. Ou celle du début après le cyclone où juste après avoir découvert le corps sans vie du vieux Jamaïcain qu'ils aimaient tant, les enfants passent aussitôt à un jeu dans une flaque d'eau.

Le chef-d'oeuvre de Mackendrick reste pour moi et de loin Le grand chantage et pour ce qui est du regard exceptionnel des cinéastes britanniques sur le monde cruel de l'enfance, je préfère là aussi Lord of the Flies de Peter Brook, Le village des damnés de Wolf Rilla (ainsi que son étrange séquelle Les enfants des damnés d'Anton Leader) et surtout les deux sublimes films de Jack Clayton que sont Les innocents et Our mother's house.

(*) C'est flagrant lors de la plupart des scènes d'accostage où nous ne verrons ou plutôt n'entendrons les combats que de façon indirecte, prisonniers dans la cabine comme les marmots. Même si l'idée est bonne, elle est trop systématique.

(**) Joué par l'excentrique Kenneth J. Warren, inoubliable en détenu bas-de-plafond dans les fabuleux Criminels de Losey et en von Stroheim azimuté dans l'épisode Caméra meurtre de Chapeau melon et bottes de cuir.

(***)
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Bien entendu, le pas bien méchant pirate a pris soin auparavant de demander aux enfants de se coucher au sol. Le Fritz Lang de la séquence avec le panier du fakir du Tigre du Bengale ou le Tourneur de la séquence où la jeune fille frappe désespérément derrière la porte de The leopard man auraient peut-être été tentés par une issue beaucoup plus tragique... :?
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par Jeremy Fox »

La carrière d'Alexander Mackendrick avait débuté pour Ealing en Ecosse, avec Whisky à gogo. Il y retourna, quelques années plus tard, à bord d'un vieux bateau à vapeur guidé par un capitaine taiseux et roublard, pour tourner l'une des plus attachantes comédies du studio. Une comédie "culturelle", qui opposait la tradition écossaise à la modernité américaine, et habitée par la figure inoubliable d'un matelot aux yeux clairs. En bateau tout le monde !
La News pour la ressortie de The Maggie par Tamasa.

La chronique de Antoine Royer.
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Re: Alexander Mackendrick (1912-1993)

Message par ed »

Je ne l'ai pas mentionné dans la chronique, parce que je ne voulais pas piquer l'idée à la personne chez qui je l'avais lu, mais quelqu'un a décrit The Maggie comme un ancêtre "ealingien" de Local Hero, beau film de Bill Forsyth qui a ses fans ici, et si je n'y avais pas immédiatement pensé, la remarque ne manque pas forcément de pertinence. Si ça peut encourager à découvrir le film !
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