Howard Hawks (1896-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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El Dadal
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par El Dadal »

Personnellement, je trouve les deux adaptations quelque peu problématiques, mais pas pour les mêmes raisons: le Hawks reste, dans ses deux montages, très -trop- elliptique dans sa narration et ses enjeux. On a du mal à s'attacher à qui que ce soit. Incidemment, je regarde le film pour le décorum, le glamour noir incarné à la perfection, tout en regrettant que l'époque de production ne permette pas d'aller plus loin dans ce qu'il montre et/ou évoque (le roman est beaucoup plus cash et touffu, et au passage tout à fait compréhensible au niveau de l'intrigue). Le Winner a pour lui d'avoir modernisé le cadre, ainsi qu'un Mitchum comme souvent aux petits oignons. Mais qu'est-ce que l'ensemble est mal rythmé! En outre, la modernisation du cadre aurait pu permettre de s'affranchir de l'intrigue originale, mais ce n'est pas le cas. On colle de très près au film de Hawks, et les surprises sont ainsi peu nombreuses. Peut-être qu'une restauration en haute définition lui ferait du bien, mais la copie dvd n'invite pas non plus à la clémence en terme de photo (ça surfe sur la vague caverneuse à la Get Carter, mais ça n'a que peu de style, alors que Winner n'est pourtant pas un manchot).
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Commissaire Juve
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Commissaire Juve »

El Dadal a écrit :... On a du mal à s'attacher à qui que ce soit.
Bien résumé. Je me suis retrouvé dans la position des collègues du forum qui restent de marbre (euphémisme) face à n'importe quel film français de la même période. Ça n'était tout simplement pas ma planète.

Je vois que le film est de 1946. Eh bien, en 1947, le "They made me a fugitive" de Cavalcanti (film UK) me parle cent fois plus... Et puis tiens : dans ce que je connais, j'ajoute "Out of the past" de Tourneur (1947) ou "The Killers" de Siodmak (1946).
El Dadal a écrit :... Incidemment, je regarde le film pour le décorum...
Même ça. Visuellement parlant, ça n'avait strictement aucun intérêt.
El Dadal a écrit :... Le Winner a pour lui d'avoir modernisé le cadre, ainsi qu'un Mitchum comme souvent aux petits oignons. Mais qu'est-ce que l'ensemble est mal rythmé ! ...
Oui, j'ai le souvenir d'un film nonchalant.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Edouard
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Edouard »

Kevin95 a écrit :
Commissaire Juve a écrit :Si les gens d'ARTE avaient été malins, ils auraient enchaîné sur la version Mitchum (dont je garde quelques souvenirs) ; on aurait pu comparer.
Surtout qu'en dehors du cousin américain, le film est difficilement trouvable à un prix décent. L'ancien DVD TF1 se vend à près de 40 euros neuf.
:shock:
Non, t'es sérieux ! Je suis riche ! Dire que j'ai eu dans une promo FNAC d'été 5 DVD = 30 €, il y a deux ou trois ans. Faudrait que je le vois.
Concernant le Hawks ce qui compte c'est l'ambiance, l'intrigue n'est qu'accessoire (cf l’anecdote de tournage sur qui à tué untel). Je le préfère de loin à Le Faucon Maltais.
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Federico
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Federico »

Belle déclaration d'amour envers l'un des plus beaux films de Hawks (autant dire de l'histoire du cinéma tout court) : Seul les anges ont des ailes.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Thaddeus
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Thaddeus »

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Scarface
Les cités modernes couvent en leurs flancs le cancer de la violence et de l’insécurité quotidiennes. De ce fléau, Hawks dresse une radiographie impitoyable : ses gangsters immatures et brutaux sont les reflets d’une société américaine qui se prenait alors la crise de plein fouet, où les syndicats avaient pignon sur rue et où les magnats de la pègre narguaient ouvertement Hoover et ses incorruptibles. La personnalité féroce et trouble de son Tony Camonte, habité par les démons de l’arrivisme et de la frustration, miné par un manque de lucidité, une soif de destruction, une jalousie maladive et incestueuse vis-à-vis de sa sœur, incite à une relecture moderne d’Œdipe, relevée d’une pincée de Borgia, et dont la morale sourd exclusivement du sens de la mise en scène, serrée, expressive, rigoureuse. 5/6

Train de luxe
Caractéristique de la première partie de l’œuvre hawksienne, cette comédie de situation repose sur un rythme binaire dicté par les deux fondements du cinéma américain que sont l’action et l’individu. La première sert évidemment la vivacité, alors que l’on s’arrête sur les seconds : il est donc logique que les mouvements renvoient à l’homme et les débordements à une normalité pressentie. Pour autant le cabotinage histrionique auxquels s’adonnent les comédiens, sous couleur d’autosatire des milieux théâtraux de Broadway, s’apparente à un concert hystérique de hurlements et de gesticulations, et le procédé consistant à rassembler dans l’espace clos d’un train une galerie de personnages loufoques sera porté à un point d’achèvement bien plus probant dans Madame et ses Flirts de Sturges. Inégal. 3/6

Le vandale
Exemple rare (unique ?) de collaboration neutre entre deux réalisateurs de prestige. La paternité des scènes restant indéfinie, on peut se laisser aller à quelques supputations : à Hawks la description vivante de la vie des pionniers, la truculence d’une fidèle amitié masculine, la clarté d’un récit qui n’exécute aucun détour inutile ; à Wyler la complexité des caractères et la richesse psychologique, la sobriété allusive d’un traitement favorisant la vérité des êtres à l’effet spectaculaire. Dominé par la puissante création d’Edward Arnold, le film broche brillamment peinture sociale, chronique mondaine, mélodrame sentimental, à la faveur d’enjeux ambigus (telle la rivalité amoureuse entre le fils et le père, motivée par l’aveuglement et le remords du dernier). Quant à la belle Frances Farmer, c’est un soleil. 4/6

L’impossible monsieur Bébé
En cent minutes chauffées au fer blanc, dont pas un instant ne tire parti de l’irrésistible euphorie synergique que dégagent tous ses éléments, Hawks offre l’archétype le plus parfait, le plus éblouissant, le plus virtuose de la comédie sophistiquée. On y est le spectateur complice et ravi d’un ouragan de situations burlesques et de notations croustillantes, de personnages loufoques et de gags à double sens, qui voit le légendaire duo Cary Grant-Katharine Hepburn rejouer l’éternel conflit de l’amour et de l’antagonisme homme/femme sur le mode de l’allusion azimutée et dévastatrice : le mâle américain est ici totalement dépassé par une frénésie d’évènements déchaînée par une femme aux intentions plus concernées qu’elle ne veut l’avouer. Un pur régal de fantaisie, de rythme et d’intelligence. 5/6

Seuls les anges ont des ailes
De son passé d’aviateur, Hawks extrait un sens de l’aventure à filer le frisson, creuset harmonieux de toute sa philosophie – grandeur d’âme, esprit d’équipe, fidélité aux autres et à soi-même. Mais le cinéaste n’est pas du genre à sermonner : il traduit la tristesse de perdre son ami le plus cher à travers un "So long…" pudique, entérine l’honneur retrouvé d’un homme par le verre que lui offrent ses anciens ennemis, exalte le groupe autour d’un morceau de piano endiablé, ou fait d’une pièce à double face l’instrument d’une déclaration d’amour euphorique. On y ajoute le charisme tranquille de Cary Grant, la pétulante Jean Arthur, les mémorables apparitions d’une certaine Rita H. (20 ans et crevant déjà l’écran)... Ça donne ça : de la poésie pure, de l’or en barre, un film à hauteur d’homme, absolument merveilleux. La classe, la vraie. 6/6

La dame du vendredi
Le montage est une mitraillette, les dialogues à tiroirs crépitent, les comédiens parlent en même temps, les réparties cinglantes fusent à la vitesse de l’éclair, pleines de piques ou de caresses, ne laissant pas une seconde de répit : Hawks atteint une nouvelle apogée dans le sens du rythme et la mise en valeur du langage. Ses personnages sont des menteurs invétérés doublés d’immatures affectifs, pratiquant le revirement intellectuel comme un mode de vie : la satire du milieu journalistique est cinglante, amorale, joyeuse, d’une verve éblouissante. Mais sous le feu des situations délirantes, c’est la rivalité des rapports amoureux que l’auteur débusque, en n’oubliant jamais de tout filmer à hauteur d’homme et en mettant sa caméra au service de l’action et de l’acteur. Un grand modèle de la comédie de remariage. 5/6
Top 10 Année 1940

Sergent York
Pour la seule fois de sa carrière, le cinéaste traite d’une problématique religieuse et dépeint un personnage aux prises avec une contradiction morale qu’il est tenu d’éprouver à la réalité des faits, de manière on ne peut plus pragmatique. Entreprise assez inégale que ce film manifestement conçu comme un appel à la mobilisation et scindé en deux parties de nature et de qualité inégales : la chronique paysanne toute de truculence, de naïveté et de fraîcheur vire à mi-parcours au film de guerre idéologiquement ambigu voire douteux, qui voit son brave héros pacifiste se transformer en exterminateur gradé, tirer soudain les Fritz comme des pigeons et s’arranger avec sa conscience par l’adhésion à un bellicisme conforme aux vertus communautaires. L’exécution est souvent brillante, mais la saveur assez amère. 4/6

Boule de feu
D’un côté les livres, les tapis, les vêtements informes, la régularité monotone des promenades, la définition étroite des compétences au sein d’un cercle fermé sur sa fonction théorique. De l’autre l’éclat de la danse, les paillettes d’un costume de scène, l’humeur badine d’un comportement intuitif et spontané. La rencontre de ces deux mondes est celle du mat et du brillant, de l’intellect et de l’instinct, de la raideur et de la grâce, de l’homme et de la femme surtout, cette dernière brisant le rapport que le premier entretenait avec une image fausse de lui-même. Pleine de mots d’esprit pétillants et de situations loufoques ou tendres à la Capra, excellemment servie par Cooper et Stanwick, le film montre qu’il faut se livrer à un certain désordre et le dépasser pour rajeunir l’ordre, comme en une fête. 4/6

Air Force
Deux ans avant John Ford et ses superbes Sacrifiés, le cinéaste se penche sur la guerre du Pacifique et puise même à son origine : l’attaque de Pearl Harbor, vécue par l’équipage du bombardier Mary-Ann. Si le conflit contre les Japonais explique et justifie sans doute l’engagement idéologique du propos, s’il motive une certaine propension à l’emphase qui culmine dans la bataille aéronavale conclusive (libératoire sur le plan cathartique), l’œuvre n’en demeure pas moins assez remarquable par la sobriété et le réalisme chaleureux avec lesquels elle décrit l’héroïsme sans gloire de soldats devenus en quelques heures des combattants. L’individu y est perçu comme un élément du groupe en action : grand principe hawksien par excellence, qui fournit une belle densité humaine à ce film de guerre quintessentiel. 4/6

Le banni
Officiellement Hawks n’a pas réalisé ce film, pris en main par l’autre Howard H., obnubilé selon la légende par le décolleté très échancré de la pulpeuse Jane Russell, ce qui enflamma les bien-pensants. Aujourd’hui c’est plutôt le sous-texte homosexuel qui frappe : les amitiés de Pat Garrett, Doc Holliday et Billy le Kid y sont racontées avec force chamailleries de pisseuses, jalousies boudeuses, stratégies de reconquête et retournements affectifs. Cantonnés à la rivalité virile, ils s’y disputent la propriété d’un cheval davantage que le cœur de la femme, et piétinent allègrement l’image lisse des preux chevaliers du western en pratiquant manœuvres et coups fourrés qui apportent un peu de piment à une œuvre somme toute assez molle, et trop hétérogène dans les registres auxquels elle recourt. 3/6

Le port de l’angoisse
Rien que pour la rencontre entre Humphrey Bogart et Lauren Bacall, aussi insolente que lui, cette adaptation d’Hemingway vaut le coup d’œil. Les zigzags de l’intrigue amènent des changements de ton, la discontinuité du ton et des registres augmente là encore l’impression de rapidité : emporté par l’aventure jusqu’au drame, le spectateur est vite ramené à la comédie sentimentale. Mais le plaisir provient également du brio des répliques, pleines de sous-entendus sexuels, de la ligne claire d’un récit dégraissé de fioriture, allant toujours à l’essentiel, du portrait original de Fort-de-France, décor idéal de tout un éventail de développements romanesques, et du parcours intérieur de son héros individualiste, confronté à des événements qui lui font prendre conscience de la nécessité de l’engagement. 4/6
Top 10 Année 1944

Le grand sommeil
Un général à la retraite, retranché dans une serre d’orchidées et père de deux araignées fatales, engage le détective Marlowe pour régler une fumeuse affaire... C’est l’un des films qui ont fait la légende du film noir et l’objet d’une multitude de commentaires, de biographies populaires, d’études sémiologiques. Faulkner s’empare du roman de Chandler et en tire un script hautement alambiqué que Hawks et son couple mythique d’acteurs transforment en songe nébuleux. Son atmosphère vénéneuse, ses personnages corrompus auxquels s’oppose Bogart, privé en quête de vérité dans un monde obscur, son atmosphère sensuelle et nonchalante, les rapports troubles et énigmatiques qu’il met en scène, sa photographie enveloppante en font un rêve idéal de polar ensorcelant, alimenté de mythologie intemporelle. 5/6
Top 10 Année 1946

La rivière rouge
De tous les (sur)westerns de Hawks, c’est celui qui s’ouvre le plus sur l’espace, les paysages, le ciel, celui également où le monde des hommes, lié au temps des pionniers, à la conquête des terres, est le plus fermé à la femme – avant que le récit ne lui offre finalement un rôle central. Sans jamais perdre de son brio ni de son humour, le cinéaste réunit avec génie tous les ingrédients qui ont forgé la légende du genre, en y ajoutant une évidente dimension psychanalytique. Les grandioses paysages naturels, la maîtrise dramatique impériale dont elle témoigne, les formidables morceaux de bravoure (telle la débandade nocturne du troupeau et de ses milliers de bêtes affolées) en font une passionnante équipée initiatique, qui offre à Montgomery Clift, face à la présence tutélaire de John Wayne, l’occasion de débuts mémorables. 6/6
Top 10 Année 1948

Allez coucher ailleurs
À la fin de la guerre, un officier français et sa collègue américaine, qui ne peuvent pas se sentir, se lancent sur les routes bavaroises pour une mission. Rapprochement des contraires, amour qui ne s’avoue pas, homme et femme en embrouille perpétuelle mais faits l’un pour l’autre… Refrain connu, expédié par Hawks pour en arriver au véritable plat de résistance. Soit, lorsque les deux tourtereaux veulent se marier, une satire burlesque de l’administration qui introduit des perturbations et des mésaventures fantaisistes autour de l’inversion des genres et de l’ambigüité sexuelle – car Cary Grant devra pour épouser sa promise se faire passer pour une dame, jusqu’au travestissement. On aurait tort de ne pas en (sou)rire, mais la comédie est bien plus inoffensive et prévisible que dévastatrice. 3/6

La chose d’un autre monde
Un décor en huis-clos, l’apparition d’un corps étranger dont la forme incertaine évolue, un groupe qui se divise sur la conduite à adopter : convaincu du péril causé par la créature, les militaires cherchent à la détruire tandis que, poussés par leur soif de connaissance, les scientifiques veulent l’apprivoiser pour l’étudier. Ce n’est pas Alien mais bien le classique SF supervisé par Hawks, dont Carpenter fera trente ans plus tard le magistral (et très libre) remake que l’on sait. Quatre-vingt cinq minutes de suspense bien tendu qui joue de l’ombre et de la lumière (photo incandescente, alternance de blancheur et d’obscurité) pour créer un remarquable climat d’oppression fantastique, et qui évite toute digression au profit d’une narration prenante, en ligne droite, ponctuée de décharges électrisantes. 5/6
Top 10 Année 1951

La captive aux yeux clairs
Western en forme de périple sauvage et truculent, fertile en embûches, dangers et rebondissements. Sur un rythme lent et contemplatif, celui du fleuve Missouri que les personnages remontent pour y nouer les premières relations commerciales de la nation naissante, Hawks tisse une aventure initiatique bien de son cru, organisée autour de la confrontation entre les conceptions éthiques opposées de deux hommes liés par une tempétueuse mais solide amitié. L’objet de cet affrontement, celui du pragmatisme et celui de l’idéalisme, est rien moins que l’amour de la femme, d’autant plus mythique qu’étrangère, figurée par une Indienne sauvage et moderne à la fois, et qui comme Joanne Dru dans La Rivière Rouge mène le jeu des rapports sociaux, de la rivalité virile et de la solidarité de groupe. 4/6

Chérie, je me sens rajeunir
Des singes faisant tourner bourrique, Grant grimé en Indien qui scalpe le soupirant de sa femme, Marylin Monroe en ravissante idiote… On ne s’aventurera pas trop en affirmant que, derrière l’incongruité de l’argument et la fantaisie des situations, le cinéaste s’amuse ici des multiples inhibitions de l’âge adulte et du désordre social causé par le retour en enfance. De là à y lire un éloge de l’idiotie et de l’irresponsabilité, il y a un pas. Le mieux est encore de se réjouir de l’humour un peu régressif de cette tranche de burlesque garantie sans sous-texte intello, sorte de version comique de Benjamin Button qui culmine dans une dernière demi-heure assez désopilante, tant en convenant que l’on n’y trouve pas la précision infaillible, le rythme débridé et la jubilatoire drôlerie des plus grandes comédies hawksiennes. 4/6

Les hommes préfèrent les blondes
Case comédie musicale. Ici ce sont les femmes qui mènent la danse, au sens propre comme au sens figuré. Le strass et les paillettes assurent le spectacle, les numéros chantés (des deux demoiselles descendant l’escalier moulées dans leur lamé rouge à Marilyn, au faîte de sa séduction, chantant ses fameux Diamonds en robe fuchsia) font partie du répertoire. Mais c’est dans le comique des inversions et le jeu allusif sur l’union profitable du sexe et de l’argent que l’auteur se montre le plus mordant : la morale est sauvée alors que triomphent des valeurs chiffrables en carats, la marchandisation érotique est subordonnée tantôt à la vanité masculine, tantôt au besoin féminin de se mettre en valeur, et les relations amoureuses sont dépeintes avec un sens caustique de la dérision. 4/6

La terre des pharaons
Curieux péplum que cette introduction quasi ethnographique au règne de Kheops, dont l’obsession d’immortalité fut à l’origine du plus colossal chantier jamais accompli par la main de l’homme : la construction de la grande pyramide de Gizeh. Peu de place ici pour le folklore, le pittoresque, la fantaisie, une dramatisation réduite au minimum, et la dîme de moyens gigantesques consacrée à une description objective des lieux (plafonds bas, intérieurs éclairés par des torches, forme des colonnes), des valeurs, des croyances, des mœurs de la grande Égypte. Le film paye cette approche par une certaine sécheresse, qu’accentue encore le règne exclusif du machiavélisme, de la cupidité et de l’orgueil associé à l’exercice du pouvoir, mais sa rigidité et son relatif manque de souffle n’ôtent rien à son originalité. 4/6

Rio Bravo
C’est un western exégétique, matriciel, un modèle d’exigence narrative et formelle, une pure tragédie antique déguisée sous les oripeaux du genre. Le décor est réduit à la dimension d’une scène, la simplicité des sentiments (violence, courage, amitié, amour) se raccorde à la limpidité absolue de l’intrigue et à l’évidence de la mise en scène, il n’y a pas d’action à proprement parler mais plutôt une savoureuse décontraction qui relève du sport d’équipe et qui n’exclut pas pour autant le plaisir du travail bien fait. Hawks élabore ici une véritable morale de la transparence, atteignant le cœur de son corpus thématique : l’esprit de groupe, la solidarité, l’entraide et le mouvement collectif de rédemption sont magnifiés avec une fausse et chaleureuse nonchalance, qui confère à cette œuvre la force inaltérable des classiques. 5/6
Top 10 Année 1959

Hatari !
Direction la Tanzanie, pour un nouveau portrait de groupe chaleureux au cœur de décors exotiques. Le canevas est mince, l’ambiance des plus indolentes, et ce film d’aventures, avec son ton vaudevillesque catapulté dans la savane, a quelque peu vieilli. Mais il diffuse toujours un charme tenace et suranné, qui tient à la fois de l’ampleur avec laquelle Hawks filme les vastes espaces vierges qui s’offrent à lui, à l’humour dont il imprègne les péripéties parfois ubuesques vécues par les protagonistes, à la tendresse qu’il porte à ces derniers, à la souplesse tranquille de sa narration, et peut-être plus encore à la manière dont il dédramatise certains de ses thèmes de prédilection (le conflit homme-femme, la difficulté à être aimé, la force du collectif) en les traitant sur un mode détendu. 4/6

Le sport favori de l’homme
Où le cinéaste facétieux, moraliste assez peu sarcastique, met une pincée de burlesque keatonien dans son jeu, l’agrémente d’un zeste de satire provinciale (sans jamais renoncer à la tendresse qu’il pose sur le milieu étudié), tout en poursuivant son étude amusée des rapports hommes-femmes. Difficile de plaindre le héros de cette comédie bucolique, harcelé par une ravissante emmerdeuse, tant ce qu’il endure n’est pas éloigné du dorlotage, et tant les épreuves qu’elle lui impose ne constituent que l’accès à une nouvelle lucidité, à sa dignité tardivement conquise. Les ressorts du vaudeville ne sont pas toujours d’une grande fraîcheur, on a connu Hawks plus piquant, plus enlevé, mais la permanence de sa pensée, ainsi que le charme et l’abattage de ses interprètes, attirent la sympathie. 4/6

El Dorado
Une poignée d’hommes bien peu gaillards, réunis autour d’un shérif alcoolique qui cherche à reconquérir sa dignité, s’allient contre la bande d’un riche propriétaire : chacun aura bien reconnu la situation. Commencée en un combat pour la lucidité, l’épreuve se termine par l’affrontement l’arme à la main, mais se rendre maître d’un tel combat n’est rien une fois que l’on est parvenu à l’être de soi-même. Hawks rappelle ainsi sa foi en la camaraderie dans une société en mutation où les repères viennent à disparaître et fait de ses deux as de la gâchette vieillis par les ans les ultimes tenanciers d’un genre qui s’éteint. Lorsque le film s’achève, que Wayne et Mitchum sautillent sur leurs béquilles en plaisantant, victorieux mais mal en point, le message est clair : ça a beau sentir le sapin, les héros sont toujours là. 4/6

Rio Lobo
Le dernier film du maître est comme le troisième maillon d’un cycle informel commencé avec Rio Bravo et poursuivi avec El Dorado. Une ultime fois, l’auteur déroule la coda de son univers sans verser dans l’ornière du pittoresque, du pastiche, de la facilité : face à des individus moralement dégénérés, il affirme une rigueur de comportement qui offre à l’homme, si tant est qu’il s’intègre à un groupe soudé et résolu, la possibilité de sans cesse se dépasser. Western tout de simplicité et de régularité, le film se place délibérément à rebrousse-poil de toute innovation pour n’extraire que le suc de situations et d’enjeux d’une extrême clarté. À chacun d’estimer où il place le curseur sur la ligne courant de la fadeur à l’ascèse, de la banalité à l’épure, de la convention décatie à la maturité d’une vision du monde. 4/6


Mon top :

1. Seuls les anges ont des ailes (1939)
2. La rivière rouge (1948)
3. Rio Bravo (1959)
4. L’impossible monsieur Bébé (1938)
5. La dame du vendredi (1940)

L’un des grands noms d’Hollywood, le cinéaste de l’évidence et de la transparence, attaché à la dimension humaine de ses récits, à leur efficacité simple, qui les élève le plus souvent à la hauteur de fables universelles. Ses classiques resteront d’éternelles sources de plaisir et d’émotion.
Dernière modification par Thaddeus le 26 sept. 23, 16:35, modifié 17 fois.
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Profondo Rosso
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Profondo Rosso »

Allez coucher ailleurs (1949)

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Après la Seconde Guerre mondiale, les troupes alliées occupent l’Allemagne et participent à la reconstruction du pays. Un capitaine de l’armée française, nommé Henri Rochard (Cary Grant), doit partir en mission avec la jeune et frétillante Catherine Gates (Ann Sheridan) qui lui sert d’interprète. Après de nombreuses péripéties, les deux jeunes gens tombent fous amoureux et se marient. Miss Gates est américaine et malheureusement Rochard n’a pas le droit de la suivre aux USA. Elle invente alors un subterfuge loufoque pour que son époux puisse s’embarquer avec elle à bord du navire qui les mènera de l’autre côté de l’Atlantique...

Moins connue et célébrée que les classiques La Dame du vendredi (1940) et L’impossible monsieur bébé (1938), Allez coucher ailleurs est pourtant une des screwball comedy les plus réussies et originales de Howard Hawks. Le film s’inspire de la vraie histoire de Roger H. Charlier (mais crédité du nom du personnage du film Henri Rochard au générique), ancien officier belge fiancé à une américaine durant l’après-guerre et qui rencontra les pires difficultés à rejoindre aux Etats-Unis. En effet, la législation américaine était organisée pour faciliter l’accompagner des épouses étrangères mais absolument pas les maris. Howard Hawks réunit Hagard Wilde sa scénariste de L’Impossible Monsieur Bébé Charles Lederer celui de de La Dame du vendredi pour tirer toute la substance comique de cette histoire. Dans toutes ses screwball comedy (à celles déjà citées on peut ajouter le génial Boule de feu (1941), Chérie je me sens rajeunir (1952) et le tardif Le Sport favori de l’homme (1964)), Howard Hawks place un homme immature et infantilisé face à une jeune femme espiègle qui va se jouer de lui dans réjouissant charivari amoureux. Ici il s’agira du capitaine de l’armée française Henri Rochard (Cary Grant) forcée de s’acoquiner la jeune américaine Catherine Gates (Ann Sheridan) qui va lui servir d’interprète pour une mission au sein de l’Allemagne d’après-guerre.

A cette opposition classique au sein de son cinéma, Hawks ajoute une entreprise de démasculinisation de son héros au détriment de sa compagne de voyage. La première partie dépeignant leur périple à traver l’Allemagne est la plus réjouissante pour illustrer cette idée. Régulièrement titillé et moqué par Catherine, Henri sera humilié plus qu’à son tour. Cette domination s’affirme déjà par le moyen de transport, un side-car piloté par Catherine tandis qu’Henri est réduit à l’état de passager dans le cockpit. C’est la jeune femme qui prendra toutes les décisions durant le voyage tandis que chaque tentative d’initiative d’Henri l’humilie toujours plus à travers des gags hilarants : soulevé par la barrière en voulant traverser une voie ferrée, sauvé de la noyade par Catherine, emprisonné et incapable de retrouver l’objet de sa mission suite à une mauvaise blague. Le rapport homme/femme implose complètement, Henri faisant office de « repos du guerrier » en massant Catherine après une journée de turpitude. C’est finalement elle qui concrétisera le rapprochement amoureux par son audace, Henri exprimant ses sentiments par une manifestation sensible là aussi plutôt associé à une héroïne dans les comédies romantique de cette période. Une fois le couple établi, l’effacement de l’archétype de mâle viril et dominant se poursuit pourtant en constant miroir de la première partie. Les obstacles ne sont plus physiques mais administratifs, d’abord par le chemin de croix de paperasse pour officialiser le mariage puis pour le consommer. Le cliché ancestral du guerrier ramenant une épouse de ses campagnes étrangères s’inverse, l’administration américaine n’ayant prévu des procédures que pour les maris rentrant au pays avec leur épouse. Ce flou juridique empêche les époux de cohabiter et de passer leur nuit de noce mais va permettre à Henri de suivre tant bien que mal Catherine sur le chemin du retour, perdant un peu plus de ses atouts masculins à chaque avancée.

Cary Grant est bien évidemment génial, gardant bagout et prestance malgré tous les outrages et faisant passer par son charisme la déchéance de son personnage. Ann Sheridan est typique des héroïnes de Hawks avec un peps, une distance et une drôlerie de tous les instants auxquels on peut ajouter une autorité naturelle qui contrebalance avec l’inconséquence de Cary Grant. Après avoir enfilé un pantalon pour conduire le side-car et affirmant ainsi « porter la culotte » au sein du couple, la boucle est bouclé lors du final où Henri est carrément obligé de se travestir en femme pour la dernière marche avant le départ. Ce n’est que dans l’intimité enfin accordée de leur cabine qu’il pourra retrouver ses attributs pour une nuit de noce tant attendue. Hilarante et progressiste, une belle réussite qui souffre juste d’un déséquilibre de rythme (la partie voyage est bien plus trépidante que celle de l’enlisement administratif), vive Howard Hawks ! 5/6
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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Jeremy Fox »

Swashbuckler Films vous propose dès mercredi d'aller voir ou revoir Allez coucher ailleurs.
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Mama Grande!
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Mama Grande! »

Carpenter parle de Hawks.

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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Jeremy Fox »

Le Théâtre du Temple nous offre l'occasion dès aujourd'hui d'aller redécouvrir l'une des rares incursions du grand réalisateur Howard Hawks dans le domaine de la comédie musicale ; une œuvre intelligente et enjouée dans laquelle le cinéaste offre une nouvelle fois des rôles de femmes fortes et indépendantes à ses actrices. Un pur joyau, digne des plus grandes réussites de l’usine à rêves hollywoodienne.
Il s'agit de la reprise de Les hommes préfèrent les blondes.
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Supfiction
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

André Jurieux a écrit :
TWENTIETH CENTURY
(TRAIN DE LUXE, 1934)

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Avec John Barrymore (Oscar Jaffe), Carole Lombard (Lily Garland), Walter Connolly (Olivier Webb), Roscoe Karns (Owen O'Malley) et Etienne Girardot (Mathiew J. Clark)

Oscar Jaffe, un célèbre metteur en scène de Broadway, commence les répétitions de sa nouvelle pièce. Tout le monde trouve sa nouvelle vedette, un ancien mannequin qu'il a rebaptisé Lily Garland
incompétente mais il s'obstine à en faire une actrice et à force de travail il y parvient. La pièce est un franc succès et Lily devient une vedette du théâtre New-Yorkais....et la femme de Jaffe.
Mais au bout de trois ans, lassée par le pouvoir tyrannique de Jaffe, elle le quitte et part tenter sa chance à Hollywood ou elle devient vedette.
Pour Jaffe, au contraire, les échecs se succèdent. Un jour poursuivit par les créanciers il fuit à bord du "Twentieth Century", un train de luxe...A quelque temps de là, Lily accompagné de son amant
monte à son tour à bord du train...
Lorsqu'il la rencontre, Jaffe ne pense plus qu'à la reconquérir...

Ce film est tenu pour être une des premières Screwball Comedy. C'est d'ailleurs la première comédie parlante de Hawks et c'est le film qui fit de Carole Lombard une vedette...ce n'est déjà pas mal.
Maintenant ce n'est pas ma comédie préférée de Hawks mais ce film viendrait tout de même juste après Bringing Up Baby et His Girl Friday. C'est à ce dernier film que "Twentieth..." fait le plus penser.
On retrouve ici les dialogues étincelants, bourrés de sous-entendus et débités à un rythme de mitraillette du chef d'oeuvre ultérieur. La différence c'est que dans ce coup d'essai, le film ne change jamais
de braquet...On ne changera pour ainsi dire jamais de registre. Le film n'avance pas, n'évolue pas. Les deux acteurs principaux jouent tout du long la même partition, géniale certes mais répétitive.
A cet égard, il faut tout de même signaler le numéro extraordinaire de Barrymore en metteur en scène prétentieux, emphatique et grandiloquent. C'est un despote absolu que sa création finira par fuir
mais le vieux cabot s'accroche...
Carole Lombard suit sans problème ce rythme d'enfer mais sans les excès géniaux de Barrymore.

Contrairement aux chefs d’œuvre ultérieurs, cette partition n'est pas non plus nuancée ou contrebalancée par la présence de seconds rôles suffisamment intéressants ou présents pour susciter un intérêt
secondaire à l'intrigue ou pour servir de faire valoir talentueux aux deux monstres.
On peut juste signaler l'interprétation d'Etienne Girardot en escroc mystique, qui distribue les chèques sans provision....mais sème à tout va des petits papiers énigmatiques faisant la promotion de la
repentance. On voit aussi passer Roscoe Karns en agent de publicité toujours bourré...et même 2 rabbins...

Vu en vost. Le film est passé sur cinéfil dans les années 90 et semble t'il n'a jamais été rediffusé depuis. Y'a des coups de pompe qui se perdent...
Troisième tentative de ma part pour aimer ce film culte, pour la première fois avec des sous-titres. Décidément j'ai encore et toujours du mal avec les interprétations survoltées et illuminées de Barrymore et Lombard qui hurlent approximativement 90% des répliques. Pour moi, ce genre de sur-interprétation passe bien au théatre mais à plus petites doses au cinéma. Et pourtant le propos (sur les stars et leur créateur, sur la véracité de leurs sentiments) et le scénario sont excellents et de nombreux gags font mouche. Pas tout à fait d'accord avec toi André concernant "l'absence de seconds rôles intéressants". En vérité, ils sont bien là. Tu as mentionné Etienne Girardot et ses stickers sur la repentance (une allusion aux ligues de vertu / anti-alcoolique si puissantes de l'époque ?) et les gags autour de sa folie (le soucis de placer son argent quand on en a trop), mais il y a aussi le très bon Walter Connolly (peut-être insuffisamment exploité) ou encore Charles Lane (le second rôle qu'on voit tout le temps sans jamais savoir son nom).
Alors c'est vrai, John Barrymore est un acteur énorme mais je ne peux m'empêcher de penser qu'en la jouant un chouia en bémol, le film y aurait gagné. Je suppose que c'est Hawks qui a poussé les deux acteurs à ces extrémités à l'instar de Rosalind dans La dame du vendredi ou de Bringing up baby.
A titres d'anecdotes : à l'époque du film, les deux références ultimes en terme de jeu et d'acteurs de théatre étaient encore les français Sarah Bernhardt et "Sardouuu!" (Valentin Sardou je suppose, père et grand-père de michel) mentionnés dans le film par Barrymore.
Ce film est un peu le Misfits des années 30 puisque pratiquement tous ses interprètes décèderont dans les quelques années qui suivirent.
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Eugene Pallette
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Eugene Pallette »

Je viens de regarder Red River et bien j'ai été très agréablement surpris, vraiment un très bon film de "périple" où l'on s’ennuie guère, où Hawks mêle le dramatique et la comédie (grâce à Walter Brennan surtout). Enfin j'ai trouvé que John Wayne s'était vraiment surpassé sur ce rôle, bien plus que dans Fort Apache de Ford de la même année (où je le trouvais bon mais son rôle était effacé par rapport à Fonda je trouve).
J'ai regardé la version "Standard" et non la version longue (blu-ray Wilde Side), et bien je l'ai trouvé bien faîte, à croire que parfois (voir même souvent) une version "cutter" peut être meilleure !
Par contre un peu déçu de la qualité du blu-ray, il est vrai que j'ai vu Fort Apache juste avant et la comparaison n'est pas à l'avantage du film de Hawks. J'aurais également voulu un peu plus de bonus mais bon bien content d'avoir ce film dans ma bluraythèque !
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Roilo Pintu
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Roilo Pintu »

La Terre des Pharaons (Howard Hawks - 1955)
Flamboyant, passionnant, merveilleux, Howard Hawks nous offre le faste des reconstitutions hollywoodiennes. Les décors sont grandioses, les figurant sont à perte de vue (rarement vu autant de monde) le retour de campagne de Khéops est incroyable, des scènes que nous ne verront malheureusement plus. Les mattes painting sont superbes (supérieures je trouve à l'Egyptien que je viens de voir). La reconstitution est précise (bien que je ne sois pas spécialiste / l'illusion est là en tout cas) avec d'impressionnantes scènes pour nous faire les témoins de la construction des pyramides et de ses systèmes ingénieux pour y enfermer les trésors et les secrets. Le Cinemascope met en valeur les scènes de chantiers, les processions funéraires, les flottes de bateaux à perte de vue sur le Nil (no CGI!) Vive le Cinemascope!
Il n'existe pas (encore) de blu ray, pourrais-je avoir un retour sur le DVD (qualité? Bonus?). Merci.
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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Jeremy Fox »

Roilo Pintu a écrit :La Terre des Pharaons (Howard Hawks - 1955)

Il n'existe pas (encore) de blu ray, pourrais-je avoir un retour sur le DVD (qualité? Bonus?). Merci.

http://www.dvdclassik.com/test/dvd-la-t ... -du-cinema
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Roilo Pintu
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Roilo Pintu »

Jeremy Fox a écrit :
Roilo Pintu a écrit :La Terre des Pharaons (Howard Hawks - 1955)

Il n'existe pas (encore) de blu ray, pourrais-je avoir un retour sur le DVD (qualité? Bonus?). Merci.

http://www.dvdclassik.com/test/dvd-la-t ... -du-cinema
:oops: oups... Désolé et merci.
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Alexandre Angel
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Alexandre Angel »

Roilo Pintu a écrit :La Terre des Pharaons (Howard Hawks - 1955)
Flamboyant, passionnant, merveilleux, Howard Hawks nous offre le faste des reconstitutions hollywoodiennes. Les décors sont grandioses, les figurant sont à perte de vue (rarement vu autant de monde) le retour de campagne de Khéops est incroyable, des scènes que nous ne verront malheureusement plus. Les mattes painting sont superbes (supérieures je trouve à l'Egyptien que je viens de voir). La reconstitution est précise (bien que je ne sois pas spécialiste / l'illusion est là en tout cas) avec d'impressionnantes scènes pour nous faire les témoins de la construction des pyramides et de ses systèmes ingénieux pour y enfermer les trésors et les secrets. Le Cinemascope met en valeur les scènes de chantiers, les processions funéraires, les flottes de bateaux à perte de vue sur le Nil (no CGI!) Vive le Cinemascope!
Il n'existe pas (encore) de blu ray, pourrais-je avoir un retour sur le DVD (qualité? Bonus?). Merci.
Je ne saurais que te conseiller de te procurer en poche le livre cocasse et spirituel que Noel Howard, réalisateur de 2ème équipe, a écrit sur le tournage de ce péplum et qui s'intitule Hollywood-sur-Nil :wink: .
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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