Howard Hawks (1896-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

Profondo Rosso a écrit :Wayne n'a d'ailleurs jamais été aussi tendre
Voir le début de La rivière rouge..
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

Quelqu'un a t-il vu Brume (Ceiling Zero) avec James Cagney?
Apparement pas grand monde, je n'ai rien trouvé sur le forum..
Le dvd fait partie de la promo fnac actuelle.

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Stromboli
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Stromboli »

supfiction a écrit :Quelqu'un a t-il vu Brume (Ceiling Zero) avec James Cagney?
Apparement pas grand monde, je n'ai rien trouvé sur le forum..
Le dvd fait partie de la promo fnac actuelle.
Peut-être pas au niveau de "Seuls les anges ont des ailes" mais très recommandable!
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

afaparis a écrit :
supfiction a écrit :Quelqu'un a t-il vu Brume (Ceiling Zero) avec James Cagney?
Apparement pas grand monde, je n'ai rien trouvé sur le forum..
Le dvd fait partie de la promo fnac actuelle.
Peut-être pas au niveau de "Seuls les anges ont des ailes" mais très recommandable!
Ok, merci. J'avais peur d'un film de propagande mais en vérifiant il date de 1936..
Julien Léonard
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Julien Léonard »

supfiction a écrit :
afaparis a écrit :
Peut-être pas au niveau de "Seuls les anges ont des ailes" mais très recommandable!
Ok, merci. J'avais peur d'un film de propagande mais en vérifiant il date de 1936..
C'est pas mal, mais pour une production Warner (qui plus est estampillée Hawks), c'est assez terne et plutôt plat, je trouve... C'est loin d'être le meilleur tourné dans le genre à l'époque, et ce n'est pas non plus le meilleur film d'aviation tourné par Cagney (il en a fait quatre, je crois). M'enfin cela reste tout à fait fréquentable. :wink:
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Re: ::: Les moins connus de Hawks :::

Message par Supfiction »

Beule a écrit : j'adore Après nous le déluge, comme Jeremy.
Je détère de vieux messages pour me faire une idée sur ce film actuellement dans la super promo Fnac..
Les avis ont l'air très contrastés entre Jeremy Fox et Beule qui adorent et d'autres qui le trouvent très moyen ..
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par feb »

C'est un Hawks que je qualifierais de mineur vis-à-vis de ses nombreux autres chefs d'oeuvre. Un mélodrame un peu trop bavard et statique qui vaut le coup d'oeil pour ses scènes d'avions et son casting de qualité (Cooper et bien entendu Crawford en tête qui a rencontré Franchot Tone sur ce tournage ainsi que Robert Young).
Le problème est qu'il n'y aucune alchimie entre Cooper et Crawford, ce qui est quand même fort dommage (un Gable aurait peut être plus fait l'affaire), et l'actrice semble bien plus à l'aise avec Tone, qui joue son frère dans le film (le coup de foudre sur le plateau aidant). Et ça manque de close-up sur Crawford qui est, en 1933, plus belle que tout.
La production MGM est bien là (Gibbons, Oliver T. Marsh et Adrian répondent présents), on le voit tout de suite à l'écran mais ça manque d'un petit quelque chose pour en faire une oeuvre plus importante dans la filmo du réalisateur.
Je pense qu'il va falloir que je lui redonne une nouvelle chance...
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Supfiction »

Avez-vous parlé précédemment dans ce topic de la spécificité de Hawks, de son opposition au style de Ford qui etait souvent faite par les cinéphiles (des 60's), et de ce qu'on appelle les personnages hawksiens ? Je cherche à "progresser" sur le sujet..
Pour ma part je saurai reconnaître un certain type de comédies que je qualifierai d'absurdes (Chéri je me sens rajeunir, Allez coucher ailleurs, L'impossible Monsieur Bébé, Le sport favori de l'homme (dans lequel on retrouve exactement le même gag de la robe ouverte) et dans une moindre mesure Les hommes préfèrent les blondes et La dame du vendredi.. mais pour le reste je ne saurai décortiquer un style particulier de mise en scène. Il y a cette histoire du champ/hors champ de Ford et Hawks notamment que j'ai entendu récemment dans un interview sans bien tout comprendre.
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.fr/2013/ ... pburn.html

Bringing Up Baby (Howard Hawks, 1938)

Ma femme et moi avions emprunté "Un million clé en main" à la médiathèque. Ce soir-là, nous nous apprêtions, tout joyeux et avides de voir un film avec Cary Grant et Myrna Loy, à passer une agréable soirée. Mais v'la-t-il pas que ces crétins (je pourrais être plus grossier tellement ils sont cons) chez Montparnasse ont eu la brillante idée de ne proposer sur leur dvd qu'un audio français. Déjà que ce genre de film ne doit pas se vendre à la pelle, si en plus, ces imbéciles le font comme des gorets en ne proposant pas au public acheteur une version originale... on marche sur la tête parfois. Il y en a comme ça qui ont de la peine à user de leur cervelle.

Bref, frustrés, nous nous sommes rabattus sur ce Bringing up baby, vu en ce qui me concerne il y a trop longtemps. Il me fallait ma dose de Cary Grant et un Hawks ferait l'affaire, d'évidence. Une grande screw-ball comedy pour se remettre sur les rails du plaisir vieillot : rien de mieux! Rien de plus efficace surtout.

Comme il se doit, le rythme est trépidant. Le débit des dialogues, sans frein apparent, mitraille le récit.

Les acteurs sont tous excellents, des premiers aux seconds rôles. Chez ces derniers, celui qui sort du lot est sans nulle conteste Charles Ruggles avec un adorable petit bonhomme. Je ne saurais dire au juste ce qui me charme chez lui : sa tête d'ahuri, ces airs de gentleman policé mais dont l'assurance est prise au dépourvu devant les incongruités de Cary Grant ou un léopard grognon?

Le jeune Cary Grant est au meilleur de sa forme, devant le cataclysme sur belles gambettes que représente Katherine Hepburn, on se prend de pitié pour lui, puis on l'envie. Avec l'aisance faussement gauche (oui ça se peut) qu'on lui connait, celle allure dégingandée mais follement séduisante, il traine un corps de scientifique aussi myope que niais.

Pauvre petit souris dans les griffes de la formidable Katherine Hepburn. A priori, comme ça au débotté, si l'on me parle d'elle, je n'ai pas de petite lumière qui s'allume. Je n'ai pas été marqué par un de ses films en particulier. Et là, ce soir, je prends soudain conscience que cette femme a un foutu coffre. Son rôle est très difficile, jonglant avec toutes sortes d'émotions, montant vers des tessitures élevées, jouant les femmes sûres de leur fait, comme les petites filles prises au dépourvu, avec une facilité et une assurance qui forcent les applaudissements. Devant ces prouesses, je suis à la fois ébloui, plein d'admiration et également beaucoup plus enclin à comprendre que le personnage de Cary Grant tombe amoureux d'elle. Il fallait la fougue et l'adresse de cette comédienne pour cette histoire d'amour fonctionne.

Et l'on comprend d'autant plus aisément que cette comédie, parmi tant d'autres, soit connue et reconnue comme une des meilleures. Le rythme est la clé de la mise en scène chez Howard Hawks, une clé vitale pour le genre. Ici grâce à sa direction d'acteurs très précise, grâce à un montage suffisamment serré qui laisse ce qu'il faut aux acteurs pour leurs répliques, grâce enfin à sa réalisation souple, allant au plus simple, Howard Hawks signe un spectacle qui va directement droit sur l'os. Oh, ce n'est pas un scoop évidemment, mais disons qu'il est bon de rappeler les fondamentaux : Hawks fait partie de ces cinéastes "assurance tout risque", vous pouvez prendre n'importe quel film du réalisateur, au hasard, et vous êtes sûr de tomber sur un bon film, bien charpenté, bien filmé, bien mis en scène.

Explosions souriantes, patchwork de loufoqueries, tracasseries des sentiments animent cette splendide comédie romantique qui mérite le regard et les revoyures.
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par someone1600 »

Un des films les plus droles qui soit. :wink:
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Profondo Rosso
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Profondo Rosso »

Après nous le déluge (1933)

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L'Angleterre en 1916 : Un américain, Richard Bogard, achète comme résidence secondaire le manoir que Diana Boyce Smith vient d'hériter de son père. Les deux jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre, mais Diana accepte néanmoins de se fiancer à Claude Hope, un ami d'enfance qui l'aime de longue date. Ronnie - le frère de Diana - et Claude rejoignent ensuite leur régiment qui combat en France. Diana elle-même rejoint le Front comme ambulancière et y retrouve les trois hommes, Richard s'étant engagé dans l'intervalle. Diana avoue alors à son frère l'amour qu'elle porte à l'américain...

Un Hawks méconnu qui nous offre là un bien beau mélodrame typique du romanesque "à hauteur d'homme" du réalisateur. L'intrigue nous plonge en Angleterre durant la Première Guerre Mondiale où la jeune Diana (Joan Crawford) subira tour à tour la perte de son père au front ainsi que la mobilisation de son frère Ronnie (Franchot Tone) et son ami d'enfance Claude (Robert Young). Parallèlement, Richard Bogart (Gary Cooper) acquiert la demeure familiale et Diane ayant acceptée de se fiancer avec Claude avant son départ va pourtant tomber amoureuse du nouveau venu à son grand désarroi. Hawks et son scénariste Wiliam Faulkner (d'après sa propre nouvelle Turnabout) font reposer l'ensemble du film sur l'urgence, le dépit et la frustration plongeant les personnages dans un constant sentiment de culpabilité. Diana accepte ainsi la demande de mariage de Claude dans l'urgence du départ comme si elle lui en était redevable dans l'épreuve qui l'attend et l'amour entre elle et Bogart ne s'illustrera que dans de brefs moments, reposant toujours sur un sentiment douloureux.

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D'abord la première rencontre où Bogart maladroit s'extasie sur les objets du père de Diana sans savoir qu'elle vient d'apprendre sa disparition, et bien sûr la fuite immédiate de celle-ci après qu'ils se soient avoués leurs sentiments mutuel. Hawks n'a pas besoin de longues scènes d'expositions pour rendre tangible cette romance, notre couple ne fera que s'entrecroiser tout au long du film finalement mais ce sont autant les actes des personnages que l'intensité des acteurs qui l'exprimeront sans que les mots se fassent trop envahissant. Gary Cooper et Joan Crawford sont là au sommet de leur photogénie, figé dans une beauté juvénile et passionnée que Hawks capture par de nombreux gros plans mettant en valeur l'intensité des les regards de Cooper et le tourbillon de passions contenues par Crawford.

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Se fuyant et se poursuivant désormais sur le front de guerre, nos héros seront confrontés aux même dilemmes. Joan Crawford inaccessible de corps pour celui qu'elle aime et de coeur pour Ronnie, ce n'est que par le respect mutuel et l'effacement d'un des deux prétendants que le triangle amoureux pourra se résoudre. Les deux hommes se jaugent ainsi dans les airs et sur mer durant des séquences incroyablement spectaculaires où un Hawks filmera une longue bataille aérienne aux proportion épiques (et recyclant pas mal d'images des Les Anges de l'Enfer (1930) d'Howard Hughes) puis un scotchant torpillage de navire en hors-bord. Cela permettra à Cooper de mieux juger celui pour lequel son aimée le sacrifie et pour Young de comprendre les réels sentiments de Crawford.

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Une nouvelle fois l'action sert de révélateur et aucune scène d'explication superflue ne sera nécessaire à surligner ce qui s'est compris par les images, le mouvement et la gestuelle des personnages. Robert Young en jeune homme amoureux et fragile est très émouvant dans sa destinée tragique, tout comme Franchot Tone en confident taciturne et compréhensif. Tous les hommes du films ne semblent voué qu'à présider au bonheur de Diana que Joan Crawford campe avec tant de fragilité et modestie qu'elle ne vampirise jamais un film dont elle est au centre et laissant magnifiquement exister les autres. L'amour ne triomphera qu'au bout de bien des sacrifices où chacun n'aura eu de cesse que d'épargner les autres, quel qu'en soit le prix. Le titre original sonne ainsi comme une formidable libération après toutes ces épreuves. 5/6
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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Jeremy Fox »

Scarface, c'est le film de gangsters topique inscrit dans la mémoire collective. Aujourd'hui, tout le monde cite le film de Brian De Palma avec Al Pacino... Mais le film de Howard Hawks, sorti 51 ans plus tôt, reste au moins aussi fort. Impressionnant, percutant, enlevé, très violent et offrant un panorama social au vitriol typique de l'ère pre-code, Scarface ressort en salles, grâce au distributeur Moonriver qui nous l'offre en copie restaurée ! L'occasion de faire honneur à ce chef-d'oeuvre, comme il le mérite.


La critique du film par Julien Leonard ; ce qui nous permet à la rédac d'établir notre top Hawks.
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par bogart »

Une décennie est passée...On attend toujours une édition correcte de ce merveilleux film de Howard Hawks "La Captive aux yeux clairs" :evil:
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Geoffrey Carter
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par Geoffrey Carter »

Merci de nous offrir cette belle analyse. Effectivement, un film bien oublié de nos jours, écrasé par la popularité du remake de De Palma. Ce qui me désole le plus, c'est l'attitude de certains fans du film de 1983, qui refusent de voir le support d'origine, sous prétexte qu'il s'agit d'un film "trop vieux". :roll:
Sinon pour le top, j'y adhère dans l'ensemble. Très bonne surprise de voir Train de luxe dans le top de Julien Léonard :D
kiemavel
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Re: Howard Hawks (1896-1977)

Message par kiemavel »

Geoffrey Carter a écrit :Merci de nous offrir cette belle analyse. Effectivement, un film bien oublié de nos jours, écrasé par la popularité du remake de De Palma. Ce qui me désole le plus, c'est l'attitude de certains fans du film de 1983, qui refusent de voir le support d'origine, sous prétexte qu'il s'agit d'un film "trop vieux". :roll:
Sinon pour le top, j'y adhère dans l'ensemble. Très bonne surprise de voir Train de luxe dans le top de Julien Léonard :D
Mauvaise surprise en revanche de ne le voir que dans celui là :wink: …et surpris aussi de ne voir que 2 fois l'un des titres majeurs de sa filmo selon moi (La dame du vendredi)
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