2001 : l'odyssée de l'espace (Stanley Kubrick - 1968)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

La parti pris de cette analyse est d'axer sa réflexion sur le conflit Homme-Outils et son évolution à travers les âges, ce qui est une clé certes intéressante du film, mais simplement l'une des inombrables clés qu'il recelle.

Cette reflexion fait l'impasse sur la dimension demiurgique du film, celle axée sur la puissance de la Création, le rapport de l'Homme face à Dieu, ce qui reste pour moi la clé essentielle du film.
C'est d'ailleurs l'approche la plus souvent retenue pour analyser ce film, et c'est notamment celle choisie dans l'excellent Hors Série Spécial Kubrick des Inrockuptibles (ce numéro est toujours disponible sur commande si ça vous intéresse).

Ceci dit, on peut apprécier 2001 sans être pour autant sensible à cette reflexion philosophique et préférer mettre l'accent sur l'aspect formel du film, son esthétique, qui à elle seule justifie l'appellation de chef-d'oeuvre pour ce monument du 7ème art.
Scytales
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Message par Scytales »

Bonjour.

Je place un lien vers une analyse intéressante qui développe la dimension nitzschéenne de 2001:

http://www.homecinema-fr.com/forum/view ... t=29690594
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Swan
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Message par Swan »

D'ailleurs, Kubrick reprochait à 2010 de donner trop d'explications.

En parlant d'interprétations, je l'avais revu il y a quelques temps en compagnie d'une amie qui le découvrait, et dont le premier commentaire fut : "C'est un film vaginal"...
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

"C'est un film vaginal"...
...









Complètement d'accord...




















Tu me présente ton amie, Swan? :mrgreen:
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Swan
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Message par Swan »

Ouf Je Respire a écrit :Tu me présente ton amie, Swan? :mrgreen:
Elle est mariée...
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Majordome
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Message par Majordome »

Swan a écrit :D'ailleurs, Kubrick reprochait à 2010 de donner trop d'explications.

En parlant d'interprétations, je l'avais revu il y a quelques temps en compagnie d'une amie qui le découvrait, et dont le premier commentaire fut : "C'est un film vaginal"...
Soit tu dois consulter un spécialiste des oreilles (c'est un film ORIginal... ;)), soit ton phantasme s'exprimait à travers cette déformation inconsciencente, soit elle a vraiment dit çà, et on veut des explications sur le concept ! huhuhu!
Swan
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Message par Swan »

Majordome a écrit :Soit tu dois consulter un spécialiste des oreilles (c'est un film ORIginal... ;)), soit ton phantasme s'exprimait à travers cette déformation inconsciencente, soit elle a vraiment dit çà, et on veut des explications sur le concept ! huhuhu!
Je te rassure, c'est la troisième solution. Elle était à l'époque étudiante de haut niveau en philosophie, donc je ne prétendrai pas avoir tout compris à sa théorie, encore moins pouvoir l'expliquer ici. Mais pour résumer, selon elle la narration du film est entièrement menée par l'idée de pénétration - de la station, du vaisseau, du systême interne de HAL, de la porte des étoiles,... les formes que prennent les vecteurs de cette pénétration étant pour le moins équivoques - le vaisseau, le monolithe,... l'aboutissement de ces pénétrations étant bien sûr la génération du foetus. Voilà, désolé, d'habitude je récuse les analyses psychanalytiques, mais j'avoue que sa théorie n'était pas inintéressante.
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Martin Brody
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Message par Martin Brody »

Pour rester dans la note, on peut ajouter que la forme du Discovery évoque irrésistiblement un spermatozoïde. :wink:
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

Elle est mariée...
Tu t'arrêtes sur des détails... :mrgreen:
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Message par harry callahan »

Swan a écrit :En parlant d'interprétations, je l'avais revu il y a quelques temps en compagnie d'une amie qui le découvrait, et dont le premier commentaire fut : "C'est un film vaginal"...
Ah mais oui, je la connais aussi, cette amie. C'est elle, non ?

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Très calée en art vaginal, surtout en peinture en ce qui la concerne.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Il y a de cela un peu moins de 3 ans, je découvrais pour la première fois 2001 sur un écran de cinéma, lors de la ressortie du film.

Je dois avouer que je m'y étais emmerdé comme jamais. Les 20 dernières minutes en particulier, furent un supplice incroyable et dès le premier mot du générique de fin, je fuyais la salle.

Lundi, en fouillant dans divers bacs dvd, j'y trouvais ledit film pour un prix plus que modeste.

Ce matin, profitant de mes vacances, je me levais tôt et lançais le re-visionnage de ce film mythique. Et quelle ne fut pas ma surprise de (re)découvrir un pur chef d'oeuvre, à la fois esthétique et philosophique.

D'abord sur un plan formel, ce film est une oeuvre d'art hallucinante. Les moindres petits détails sont paufinés, de manière à créer une atmosphère complétement épurée, froide, chirurgicale. Jamais un effet de trop, tout est pesé savamment.

Et c'est peut-être quelque chose qui m'a légérement dérangé, cette froideur continue. Les rares moments où l'on trouve un réconfort, sont ceux des téléphones entre les spationautes (d'abord le professeur et sa fille au début, puis Bowman et ses parents plus tard).

Et pour l'histoire elle-même, j'ai été cloué. Là aussi, pas un mot de trop, chaque phrase est nécessaire, rien n'est dit au hasard, renforçant d'autant plus l'aspect austère de l'objet au final.

Alors même si au final, j'ai encore de la peine à analyser le pourquoi de cette pièce de style Louis croix-v-bâton, j'ai tout de même saisi cette évolution de lui-même à laquelle Bowman est confrontée, jusqu'à se retrouver sous cette forme foetale, le liant pour l'éternité à l'espace, début de toutes choses.

Assurément impressioné (malgré les commentaires de ma mère qui est arrivé après 1h de film et qui n'y comprenait que dalle, me demandant sans arrêt si il allait se passer quelque chose !) et nécessitant une seconde vision.
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Jordan White
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Message par Jordan White »

J'ai eu une réaction un peu similaire à la tienne Enzo, même si elle était beaucoup moins virulente et plus contenue. Disons que j'avais trouvé le film incroyable mais qu'il y avait quelque chose qui m'avait comme empêché, retenu d'y adhérer à fond. Je l'avais vu sur VHS, enregistré sur Arte, et même dans les meilleures conditions et en VO je n'en avais pas retiré tout le plaisir que je peux en retirer maintenant.

Je pense que c'est un film qui interroge, qui nous interroge sur tellement de choses qu'il faudrait pour pouvoir développer ne serait-ce que sur l'impact visuel du film, un topic de dix pages, ce qui en l'état serait besogneux.
Même si Barry Lyndon est l'achèvement du style Kubrick dans la perfection des décors et de la photo, 2001 va plus loin encore en termes d'intemporalité. A aucun moment du film je ne me dis qu'il a été réalisé en 1968.

C'est un film qui grandit de vision en vision. Il peut paraître -il a été pour moi au début - un peu froid, glacial, presque trop parfait pour être vrai, mais c'est cette perfection qui en fait tout l'intérêt. Il n'y a pas un plan, pas une image en trop. L'oeuvre continue de mûrir pour moi, j'essaie de le revoir en DVD quand je peux, car il me reste encore quelques zones d'ombre et des scènes auxquelles je n'accroche pas à 100%, mais c'est en train de se faire en douceur, je redécouvre tout le temps quelque chose. La musique est sublime et en adéquation parfaite avec les images, dès le générique d'ouverture.

Pour le reste, c'est la fin qui peut-être m'impressionne le plus, il y a un vrai décalage, on est dans un rapport au temps modifié, ça part dans tous les sens. C'est très beau.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Jordan White a écrit : C'est un film qui grandit de vision en vision. Il peut paraître -il a été pour moi au début - un peu froid, glacial, presque trop parfait pour être vrai, mais c'est cette perfection qui en fait tout l'intérêt.
Moi je l'ai découvert sur une vieille VHS usagée un après midi avec le soleil qui rentrait dans la pièce et en VF alors que je ne savais pas ce que j'allais voir : le choc émotionnel a été immédiat ! Donc froideur certaine mais quelquechose de très fort vient de cette perfection absolue, chose qui m'émeut malgré l'aspect clinique : un film assez dur à décortiquer en fait mais l'un de mes 3 films préférés sans aucun doute.
Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Le choc en salles a été pour moi sans précédant et jusqu'à maintenant sans équivalent.
Mais j'ai eu plus de mal à le revoir en DVD, car sur petit écran sa lenteur se fait beaucoup plus sentir et par moment elle était assez lourde.
Je ne change pas mon avis sur le film, il reste mon film préféré de tous les temps(car grand écran ou pas, ça reste une splendeur), mais je vais devoir apprendre à le voir dans mon salon, comme un autre film, et pas en salle comme une expérience sensorielle avant tout.
ATcHoUm
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Message par ATcHoUm »

Philip Marlowe a écrit :Le choc en salles a été pour moi sans précédant et jusqu'à maintenant sans équivalent.
Mais j'ai eu plus de mal à le revoir en DVD, car sur petit écran sa lenteur se fait beaucoup plus sentir et par moment elle était assez lourde.
Je ne change pas mon avis sur le film, il reste mon film préféré de tous les temps(car grand écran ou pas, ça reste une splendeur), mais je vais devoir apprendre à le voir dans mon salon, comme un autre film, et pas en salle comme une expérience sensorielle avant tout.
Tient , c'est exactement le même sentiment pour moi :D Après ma decouverte en salle je ne pouvais même pas comprendre comment on pouvait trouver ce film lent, ou ennuyeux...Après une revision en DVD ( qui m'a prit beaucoup de temps...) et une legere déception car le choc ne fut pas le même ( une salle de cinéma c'est quand même fabuleux :D ) j'ai pu me rendre compte un peu mieu de la "lenteur" et de l'aspect " clinique" du film. Mais bon c'est quand même toujours LE film pour moi :D
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