Stalker (Andrei Tarkovski - 1979)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Lord Henry
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Message par Lord Henry »

C'est une bonne occasion de renvoyer les esprits curieux à lecture de ce bel ouvrage:

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John Anderton
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Message par John Anderton »

Lord Henry a écrit :C'est une bonne occasion de renvoyer les esprits curieux à lecture de ce bel ouvrage:

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C'est une analyse du film ?
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k-chan
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Message par k-chan »

John Anderton a écrit :C'est une analyse du film ?
Le roman original :wink:
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John Anderton
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Message par John Anderton »

k-chan a écrit :
John Anderton a écrit :C'est une analyse du film ?
Le roman original :wink:
Ah, ok... je ne me rappelais pas du nom des auteurs...
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Le film ne fait que reprendre le personnage principal et l'atmosphère. Mais c'est quasiment la suite du livre plus qu'une adaptation. Les frères Strougatski disent eux-mêmes qu'ils n'ont pas écrit une ligne du film.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Après ma découverte du Miroir il y a un peu plus d'un an, je n'ai pas vraiment eu la possibilité de découvrir d'autres Tarkovski (introuvables en dvd, pas de diffusions télé ou alors je les ai loupés, etc..). En sachant donc que j'avais la possibilité ce week-end de découvrir Stalker, je n'ai pas hésité une seule seconde.

Le Miroir m'avait totalement subjugué par ses images fascinantes et pleines de poésie. Evidemment, j'avais été dérouté, dérouté par une oeuvre dans laquelle je n'arrivais pas à me raccrocher à quelque chose de concret, tant son déroulement est imprévisible et hors de toute logique, si ce n'est celle des souvenirs et autres rêves de Tarkovski lui-même. Ici, avec Stalker, je pouvais déjà m'aggriper tant bien que mal au résumé de l'histoire que je connaissais avant de me lancer dans le visionnage. Mais le récit de cette oeuvre est, à son premier degrès de lecture, tout à fait limpide. Un guide, 2 voyageurs qui s'en vont dans la Zone, forcés de passer des lignes dangereusement gardés par la police pour ensuite aller se perdre dans des paysages post-apocalyptiques afin de se rendre à "la chambre", lieu où apparemment notre voeu le plus cher peut se réaliser.

Stalker, c'est d'abord un voyage. Initiatique, révélateur de la nature des choses, des gens, mais c'est aussi un ensemble de réflexions qui portent sur la foi, la religion, la vie et la mort, l'"être" et les raisons de sa nature. Après une première vision, il est difficile de se faire une idée précise de tout ce qu'a voulu traiter Tarkovski, tant ce film est dense et ce malgré un rythme incroyablement lent (mais jamais ennuyant). Difficile aussi de pleinement saisir son propos lorsque l'on est subjugué par tant de beauté plastique. Un arrêt sur image toutes les secondes permettrait d'en tirer une photo puis des les exposer dans une gallerie sans que cela soit étonnant. Le réalisateur Russe nous livre ici des images d'une splendeur, d'une puissance d'une magnificence rarement égalée, tout en prenant la peine de les charger de mystère et d'une ambiance à la fois fascinante et inquiétante. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que jusqu'à l'arrivée aux abors de "la Chambre" tous les plans qui comportent des travellings et/ou des zooms referment à chaque fois le cadre sur les personnages, les emprisonant à la fois dans des limites physiques mais aussi psychologiques. Et ce n'est que lorsque chacun se sera retrouvé confronté à lui-même que la caméra ouvrira l'espace, laissant alors respirer le cadre et par la même occasion, ses occupants.

Je pense toutefois qu'il est encore un peu tôt pour me lancer dans des suppositions sur la compréhension à adopter pour ce film tant il possède de niveaux de lecture, mais il devient d'ores et déjà l'une des oeuvres les plus étonnantes et belles que j'ai pu voir. Et par la même occasion, il devient aussi, sans le moindre doute, mon film du mois.
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MJ
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Message par MJ »

Colqhoun a écrit :Après ma découverte du Miroir il y a un peu plus d'un an, je n'ai pas vraiment eu la possibilité de découvrir d'autres Tarkovsky
pom,pom,pom... :fiou:
Sinon, totalement d'accord avec ton texte. Ca fait plaisir de pas montrer des films pour des prunes.
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Nicolas Brulebois
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Message par Nicolas Brulebois »

Cinetudes a écrit :on sera frappé par l'intelligence des idées présentées et par la profondeur et la complexité de la reflexion qu'elles déclencheront en nous, ce qui est le propre des grandes oeuvres d'art.
Mmmmoui… je ne suis pas tout à fait d’accord.

A mon sens, un film ne doit pas être un pensum… et malgré la beauté de certaines séquences, il me semble que Tarkovski ne parvient jamais à se départir de ses semelles de plomb. Bref : je trouve ça assez pesant, malgré toute l’intelligence et la PROFONDEUR surlignées au long du film…

Pour ma part, je préfère un cinéma qui me questionnerait de façon moins frontale et un peu plus « subtile ». Une œuvre d’art peut tout à fait proposer de grandes idées sur la vie, l’humanité, le cosmos (que sais-je encore !?) en les insinuant, les présentant au spectateur de manière détournée. En un mot : proposer une réflexion par le biais d’une histoire dans laquelle la philosophie serait habilement dissimulée derrière un récit, et non assénée en de longs discours rébarbatifs (comme cela me paraît un peu trop être le cas dans Stalker…).

A mon sens, profondeur ne devrait pas SYSTEMATIQUEMENT rimer avec pesanteur. On peut être (très) profond sous une apparence (faussement) légère. C’est en tout cas le genre de cinéma que, pour ma part, je préfère. Et la raison pour laquelle je suis assez peu féru de l’œuvre de Tarkovski, que je trouve sur-signifiante (jusqu’à la nausée, comme dans le Miroir) et jamais aérienne.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Nicolas Brulebois a écrit : Et la raison pour laquelle je suis assez peu féru de l’œuvre de Tarkovski, que je trouve sur-signifiante (jusqu’à la nausée, comme dans le Miroir) et jamais aérienne.
Je ne crois pas que Le Miroir soit sur-signifiant. Pour moi c'est surtout un patchwork de souvenirs, de rêves, des symboles imagés où il ne faut pas forcément chercher un sens mais plutôt un ressenti.
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Sergius Karamzin II
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Message par Sergius Karamzin II »

Le cinéma de Tarkovski n'est en rien sur-signifiant. Pour l'être encore faudrait-il qu'il use de symbolisme, hors il ne le fait jamais. Il est dans la poésie des images, des gestes, des mots.
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Message par tewoz »

Un jour je verrai un film de Tarkovski... :roll:
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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MJ
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Message par MJ »

Sergius Karamzin II a écrit :Le cinéma de Tarkovski n'est en rien sur-signifiant. Pour l'être encore faudrait-il qu'il use de symbolisme, hors il ne le fait jamais. Il est dans la poésie des images, des gestes, des mots.
Si cette description correspond parfaitement à un Zerkalo, elle me semble (à défaut d'être érronée) incomplète pour un Stalker qui au-delà de son aspect hédoniste, propose une réflexion aussi cohérente que pertinente, sur la foi, le sens de la vie, la recherche du divin, la manière de l'approcher. Je ne pense pas que ce film-là ne naisse, seulement, d'un ressenti.
En revanche pour Le Miroir tout à fait d'accord, et pour Solaris il y a matière à discussion en vue du sujet du film: le souvenir.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Heu, c'est moi qui parlais de ressenti à propos du Miroir. Sergius ne dit pas que tout Tarkovski est affaire de ressenti.
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Sergius Karamzin II
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Message par Sergius Karamzin II »

MJ a écrit :
Sergius Karamzin II a écrit :Le cinéma de Tarkovski n'est en rien sur-signifiant. Pour l'être encore faudrait-il qu'il use de symbolisme, hors il ne le fait jamais. Il est dans la poésie des images, des gestes, des mots.
Si cette description correspond parfaitement à un Zerkalo, elle me semble (à défaut d'être érronée) incomplète pour un Stalker qui au-delà de son aspect hédoniste, propose une réflexion aussi cohérente que pertinente, sur la foi, le sens de la vie, la recherche du divin, la manière de l'approcher. Je ne pense pas que ce film-là ne naisse, seulement, d'un ressenti.
En revanche pour Le Miroir tout à fait d'accord, et pour Solaris il y a matière à discussion en vue du sujet du film: le souvenir.
Evidemment il propose des réflexions cohérentes et pertinentes dans ses films. Je relevais juste le sur-signifiant qui s'attache probablement au traitement à l'image, et rien n'est sur-signifiant à l'image. Les lévitations ne sur-signifient rien, le terrain pommelé avant la zone non-plus, ni l'oiseau, ni le tunnel, ni rien de ce qu'on peut voir dans ses films. A la rigueur, les plans finaux de Nostalghia et Stalker ont des significations fortes, néanmoins très ouvertes quand a leur sens (interprétables différemment) et on pourrait les trouver appuyées (pas moi). Mais deux plans sur toute une filmographie ça fait léger pour être taxé de sur-signifiance ! :fiou:
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MJ
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Message par MJ »

Colqhoun a écrit :Heu, c'est moi qui parlais de ressenti à propos du Miroir. Sergius ne dit pas que tout Tarkovski est affaire de ressenti.
Ah mais ce n'est pas ta réflexion sur Le Miroir sur laquelle je rebondissais, avec laquelle je suis d'ailleurs entièrement d'accord et Sergius aussi, je crois.
En tout cas, j'ai personnellement compris sa phrase comme une généralité concernant le cinéma de Tarkovski.... et une généralité que je ne partage pas entièrement.

EDIT-KARAMZIN II: Après ton post, je comprends mieux ce que tu voulais dire. :wink:
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