Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jack Carter
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Jack Carter »

Alexandre Angel a écrit :
manuma a écrit :Mon second Troell après The Hurricane
Tu l'a vu comment et ça vaut quoi : je serais très curieux de revoir ça?
Passé sur OCS il y a un an ou deux, faudrait que je pense à me le regarder, tiens ! :idea:
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manuma
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par manuma »

Alexandre Angel a écrit :
manuma a écrit :Mon second Troell après The Hurricane
Tu l'a vu comment et ça vaut quoi : je serais très curieux de revoir ça?
Vu en effet sur OCS. Ce n'est pas franchement réussi mais ça vaut le coup d’œil, comme à peu près toutes les productions De Laurentiis de cette période. D'ailleurs, en parlant de Dino, par certains aspects, ça me fait penser à Mandigo, mais un Mandingo bancal, dans lequel le caractère revendicatif de l’œuvre, son souci d'authenticité, se heurtent cette fois à la dimension romanesque et spectaculaire du film.
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Alexandre Angel
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Alexandre Angel »

Merci, ça pourrait faire une édition dvd sympa.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Roilo Pintu
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Roilo Pintu »

Mes découvertes naphtas de l’année 2018, par ordre de préférence :

1- Johnny Guitare – Nicholas Ray (1954)
2- Tess – Roman Polanski (1979)
3- La terre des pharaons – Howard Hawks (1955)
4- Les feux de la rampe – Charlie Chaplin (1952)
5- Les flics ne dorment pas la nuit – Richard Fleisher (1972)
6- A cause d’un assassinat – Alan J. Pakula (1974)
7- Winchester 73 – Anthony Mann (1950)
8- Les cavaliers – John Ford (1959)
9- Amarcord – Federico Fellinin (1973)
10- La vérité – Henri Georges Clouzot (1960)

Egalement, sans ordre de préférence :

Caravane de feu (La) – Burt Kenedy (1967)
Chacal (Le) – Fred Zinnemann (1973)
Cheyennes (Les) – John Ford (1964)
Comancheros (Les) – Michael Curtiz (1961)
Egyptien (L’) - Michael Curtiz (1954)
Exorciste II (L’) – John Boorman (1977)
Félins (Les) – René Clément (1964)
Grand Sam (Le) – Henru Hathaway (1961)
Implacables (Les) – Raoul Walsh 1955)
Jardin du diable (Le) – Henry Hathaway (1955)
Livre de la jungle (Le) – Zoltan Khorda (1942)
Malédiction (La) – Richard Donner (1976)
Monsieur Verdoux – Charlie Chaplin (1948)
Odyssé du Hindenburg (L’) – Robert Wise (1975)
Quinze jours ailleurs – Vincente Minelli (1962)
Rio Grande – John Ford (1950)
Sergent noir (Le) – John Ford (1960)
Soldat bleu (Le) – Ralph Nelson (1970)
Sur la piste des Mohawks – John Ford (1939)
Taverne de l'irlandais (La) – John Ford (1963)
Will Penny le solitaire – Tom Gries (1968)

Au passage, quelques déceptions sur des films dont j’attendais « plus » compte tenu de leurs réputations : La balade sauvage (un cinéaste dont je reste malheureusement très éloigné, titre après titre) ; Les producteurs (grosse déception, complètement hermétique, alors que je place très haut Frankenstein Jr, je crois que le début m’a achevé) ; Ne vous retournez pas (un peu perdu et largué par ce final) ; Le gaucher (le plaisir de voir Paul Newman ne compense pas ce western que trouve « assez mou »).
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cinephage
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par cinephage »

manuma a écrit :
Alexandre Angel a écrit : Tu l'a vu comment et ça vaut quoi : je serais très curieux de revoir ça?
Vu en effet sur OCS. Ce n'est pas franchement réussi mais ça vaut le coup d’œil, comme à peu près toutes les productions De Laurentiis de cette période. D'ailleurs, en parlant de Dino, par certains aspects, ça me fait penser à Mandigo, mais un Mandingo bancal, dans lequel le caractère revendicatif de l’œuvre, son souci d'authenticité, se heurtent cette fois à la dimension romanesque et spectaculaire du film.
Everlasting moments, qui est disponible en DVD/BR, est assez réussi. Je préfère le dyptique des émigrants, mais ça reste un assez beau film, avec un travail de reconstitution et de caractérisation réussi.
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I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Jack Carter
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Jack Carter »

Les Emigrants et Le Nouveau monde sont disponibles sur la site VOD de la Cinetek pour ceux que ça interesse, ils viennent d'etre ajouté.
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par origan42 »

DÉCOUVERTE NAPHTA 2018
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TENDRE BONHEUR / TENDER MERCIES (Bruce Beresford, 1983) *****


Les autres films à 5 et 4 étoiles de l'année, sans ordre particulier (date butoir: 1984) :

*****
Le mensonge de Nina Petrovna (Hanns Schwarz, 1929)
Le Cid (Anthony Mann, 1961)
Vieilles légendes tchèques (Jiří Trnka, 1953)

****
Les trois lanciers du Bengale (Henry Hathaway, 1935)
L'emploi (Ermanno Olmi, 1961)
De la vie des marionnettes (Ingmar Bergman, 1980)
Une étoile est née (George Cukor, 1954)
Morgan, fou à lier (Karel Reisz, 1966)
Les seigneurs (Philip Kaufman, 1979)
La chasse au lion à l'arc (Jean Rouch, 1966)
La madriguera (Carlos Saura, 1969)
Fièvre sur Anatahan (Josef von Sternberg, 1953)
Les joyeux fantômes / Fantômes à vendre (Antonio Pietrangeli, 1961)
Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers (Dino Risi, 1968)
Le château de l'araignée (Akira Kurosawa, 1957)
Café de Paris (Yves Mirande / Georges Lacombe, 1938)
Symphonie pour un massacre (Jacques Deray, 1963)
Le joli mai (Chris marker / Pierre Lhomme, 1963)
Promenade avec l'amour et la mort (John Huston, 1969)
Pour l'exemple (Joseph Losey, 1964)
Capitaine de Castille (Henry King, 1947)
Pour l'amour du ciel (Sam Taylor, 1926)
La mission du commandant Lex (André De Toth, 1952)
Et puis ça va / Doctor Jack (Fred C. Newmeyer, 1922)
Easy Rider (Dennis Hopper, 1969)
La porte d'Ilitch / J'ai vingt ans (Marlen Khoutsiev, 1965)
Un mauvais fils (Claude Sautet, 1980)
Les pionniers de la Western Union (Fritz Lang, 1941)
Shoes (Lois Weber, 1919)
Crainquebille (Jacques Feyder, 1922)
Un mariage (Robert Altman, 1978)
Réveil dans la terreur (Ted Kotcheff, 1971)
Cocorico monsieur Poulet (Jean Rouch, 1977)
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Jack Carter
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Jack Carter »

origan42 a écrit :
DÉCOUVERTE NAPHTA 2018
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TENDRE BONHEUR / TENDER MERCIES (Bruce Beresford, 1983) *****
encore un fan 8)
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Jeremy Fox »

Je m'en vais à sa recherche
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Jack Carter »

Jeremy Fox a écrit :Je m'en vais à sa recherche
:mrgreen:
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Le Lys Noir »

mon très cher crépuscule des dieux , mais c'était une redécouverte, et puis le superbe film de Zulaswski l'important c'est d'aimer pour les plus grandes claques :D

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liste complète

plus de 5 étoiles

L'Important c'est d'aimer (d'Andrzej Żuławski,1975)
Le Train (de Pierre Granier-Deferre,1973)
Clair de femme (de Costa Gavras,1979)
Une femme à sa fenêtre (de Pierre Granier-Deferre,1976)
Le Magnifique (de Philippe de Broca,1973)
La Sirène du Mississippi (de François Truffaut,1969)
Cartouche (de Philippe de Broca,1962)

5 étoiles

La Mariée était en noir (de François Truffaut,1968)
Key Largo (de John Huston,1948)
Peur sur la ville (d'Henri Verneuil,1975)
The Cardinal (d'Otto Preminger,1963)
Z (de Costa-Gavras,1969)
Un homme de trop (de Costa Gavras,1967)
Dragonwyck (de Joseph L. Manckiewicz,1946)
Plein Soleil (de René Clément,1960)
Le Capitaine Fracasse (de Pierre Gaspard-Huit,1961)
Pierrot le fou (de Jean-Luc Godard,1965)
The Mark of Zorro (de Rouban Mamoulian,1940)


4 étoiles

Les Sœurs Brontë (d'André Téchiné,1979)
The Third Man (de Carol Reed,1949)
Le Salaire de la peur (d'Henri-Georges Clouzot,1953)
Section spéciale (de Costa-Gavras,1975)
Mr Klein (de Joseph Losey,1976)
The Thomas Crown Affair (de Norman Jewison,1968)
Borsalino (de Jacques Deray,1970)
Le Silencieux (de Claude Pinoteau,1973)
Le Trio Infernal (de Francis Girod,1974)
Gruppenbild mit Dame (d'Aleksandar Petrović',1977)
Police Python 357 (d'Alain Corneau,1976)
L'Horloger de Saint-Paul (de Bertrand Tavernier,1974)
The Duellists (de Ridley Scott,1977)
Jules et Jim (de François Truffaut,1962)
Vincent François, Paul et les autres (de Claude Sautet,1974)
Soylent Green (de Richard Fleischer,1973)
Il Innocente (de Luchino Visconti,1976)
Il Giardino dei Finzi-Contini (de Vittorio de Sica,1971)
A Foreign Affair (de Billy Wilder,1948)
The Robe (d'Henry Koster,1953)
Lebenszeichen (de Werner Herzog,1968)
Un Singe en hiver (d'Henri Verneuil,1962)
Touchez pas au Grisbi (de Jacques Becker,1954)
L'Homme de Rio (de Philippe de Broca,1964)
The Time Machine (de George Pal,1960)
Un amour de pluie (de Jean-Claude Brialy,1974)
The Victors (de Carl Foreman,1963)
Compartiments tueurs (de Costa Gavras,1965)
Les Mariés de l'an II (de Jean-Paul Rappeneau,1971)
Les aventures d'Arsène Lupin (de Jacques Becker,1957)
Triple Cross (de Terence Young,1966)
My Cousin Rachel (d'Henry Koster,1954)
Un homme et une femme (de Claude Lelouch,1966)
East of Eden (d'Elia Kazan,1955)
Un éléphant ça trompe énormément (d'Yves Robert,1976)
Le Cerveau (de Gérard Oury,1969)
Les Demoiselles de Rochefort (de Jacques Demy,1967)

3 étoiles et demie

Wuthering Heights (de William Wyler,1939)
10:30 P.M Summer (de Jules Dassin,1966)
La Menace (d'Alain Corneau,1977)
Les Aventuriers (de Robert Enrico,1967)
Jeder für sich und Gott gegen Alle (de Werner Herzog,1974)
La Califfa (d'Alberto Bevilacqua,1971)
The Man in the Iron Mask (de James Whale,1939)
Der Blaue Engel (de Josef von Sternberg,1930)
Boccaccio '70 (de Federico Fellini, Luchino Visconti et Vittorio De Sica,1962)
L'Alpagueur (de Philippe Labro,1976)
L'Aîné des Ferchaux (de Jean-Pierre Melville,1963)
A bout de souffle (de Jean-Luc Godard,1960)
Un Taxi pour Tobrouk (de Denys de la Patellière,1961)
Zorro (de Duccio Tessari,1975)
Les Parapluies de Cherbourg (de Jacques Demy,1964)
Let's make love (de George Cukor,1960)
Bloomfield (de Richard Harris,1971)
L'Arme à Gauche (de Claude Sautet,1965)
Katia (de Robert Siodmak,1960)
Die Ehe der Maria Braun (de R. W. Fassbinder,1979)

3 étoiles

Qui? (de Léonard Keigel,1970)
Die Deutschmeister (d'Ernst Marischka,1955)
My Lover my son (de John Newland,1970)

2 étoiles et demie

Monpti, Eine Pariser Geschichte (d'Helmut Käutner,1957)
Kitty und die Große Welt (d'Alfred Weidenmann,1956)
Die Halbzarte (de Rolf Thiele,1958)
Good Neighbor Sam (de David Swift,1964)
Bonjour Sourire (de Claude Sautet,1956)
Ein Engel auf Erden (de Géza von Radványi,1959)

2 étoiles

Otley (de Dick Clement,1968)

1 étoile et demie

1 étoile

zéro étoile
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Miss Nobody
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Miss Nobody »

Toujours bien en retard, je tente le récapitulatif des découvertes marquantes de l'année passée.
Je découvre au compte goutte la filmographie de Bresson et rien ne me déçoit.

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1 - Le Journal d'un curé de campagne (Bresson 1951)
Je suis complétement séduite par la manière austère et fine de Bresson de portraiturer ses personnages, des hommes et des femmes souvent simples en surface, semblant appartenir à un passé révolu, mais à la vie intérieure riche et aux tourments universels. Dans cette adaptation de Bernanos, il est question d’un jeune prêtre en souffrance. L’âme solitaire et le corps malade, il est sûrement trop fragile pour la rudesse du monde et le poids de sa tâche. Celui qui devrait se tourner vers les autres se tourne alors essentiellement vers lui-même. Sa douleur sans pathos, la froideur des décors et de l’hiver boueux à la campagne, nous enveloppe tout au long du film et nous poursuit assez longuement.

2 - L'arnaqueur (Rossen 1961)
Un film de losers flamboyants comme je les aime, dans une veine noire, psychologique, fortement désabusée. L’introduction pré-générique, scène anthologique de billard, toute en tension, est superbe. Suivra une rencontre fortuite avec une jeune femme paumée et le développement d’une jolie histoire d’éclopés, rongés par leurs démons respectifs : l’alcool et le jeu. Mais ces losers là ne perdent à aucun moment leur fierté - quand elle n’est pas pure vanité. L’unique personnage féminin du film, interprété par Piper Laurie, évolue en second plan mais surprend par une personnalité beaucoup plus approfondie et retors que dans les films de la même époque ou du même genre. Paul Newman, beau comme un sou neuf, mais plein de rage et de mélancolie rentrées, est parfait lui aussi. Seule la fin du film déçoit un peu.

3 - Mouchette (Bresson 1967)
Sans pathos, sans fioritures mais avec intensité, Bresson raconte une petite fille disputée, abimée par la vie et les adultes, sans ami, sans argent, sans loisir, qui n’aime personne, ne croit personne et qui garde pourtant une petite part d’innocence (qui finira par s’envoler). Voilà un film désespéré, un peu trop cruel peut-être (avec sa jeune héroïne et avec l’humanité), mais dont la sobriété et le symbolisme fort séduit. Difficile de ne pas être frappé par le beau visage boudeur et un peu crasseux de Mouchette, ses grands yeux noirs insolents et mélancoliques… ils sont de ceux qui s’impriment durablement dans les mémoires de cinéphiles.

4 - Monte là-dessus ! / Safety Last ! (Newmeyer, Taylor 1923)
Je découvre enfin Harold Lloyd, la troisième figure burlesque du cinéma muet, avec « Safety Last ! », sûrement son film le plus célèbre. Le personnage, jeune homme aux lunettes rondes, est très sympathique et possède – même après 100 ans d’histoire et de cinéma ! - un fort potentiel comique. Pleinement optimiste, résolument divertissant, alors qu’il touche du doigt la cruauté d’un monde où il est quasiment impossible de se faire une place au soleil, où l’héroïsme désespéré des petits ne nourrit bien que l’avidité des grands, le film manque peut-être un poil de mélancolie (celle d’un Buster Keaton ?), d’amertume ou d’une petite charge humaniste. Au final, on retiendra surtout l’haletante séquence d’escalade d’un immeuble, justement entrée dans les séquences anthologiques du septième art.

5 - Le Septième sceau (Bergman 1957)
Film riche et exigeant qui nous perd un peu sur la durée mais dont on comprend aisément le statut de chef d’œuvre. Le film est en effet composé de toute une série de plans et de séquences remarquables et mémorables et ses thématiques sont au cœur des préoccupations humaines. On suit un chevalier dans ses questionnements métaphysiques et dans l’épreuve de sa foi ainsi que, le long de son parcours, les personnages qu’il rencontre dans des interludes tantôt horrifiques (terribles scènes de procession religieuse et de mise à mort d’une jeune sorcière), tantôt plus joyeux (scènes d’évasion par l’art). Sur sa route, la mort est partout. Dans un contexte où la peste noire décime la population européenne, celle-ci semble inéluctable. Certains cherchent à la tromper, d’autres à la fuir… ils finiront par tous lui faire face.

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6 - Andreï Roublev (Tarkovski 1969)
On ne peut pas dire que ce second film de Tarkovski, consacré à un peintre d’icônes du 15ème siècle à la biographie assez obscure, soit extrêmement facile d’accès. Long, mais découpé en chapitres bienvenus, Andreï Roublev trace le chemin de croix et le chemin de foi du moine-peintre en enchaînant les séquences magnifiques, revisitant au passage l’histoire russe et questionnant sans cesse l’humanité. Pendant trois heures, on demeure dans un état conjuguant subjugation et semi-torpeur. Il faut s’accrocher mais à la fin du compte, et même sans avoir eu la possibilité de tout absorber ou comprendre sans doute, on ne regrette pas le voyage.

7 - Jeremiah Johnson (Pollack 1972)
Un beau film d’évasion, de silence et de grands espaces, inspiré par un personnage réel (mais aussi un peu légendaire) de l’ouest : Jeremiah Johnson, le soldat déserteur qui quitte la ville et les plaines pour se faire vagabond trappeur dans les Rocky Mountains… Du film on retient avant tout la beauté des paysages, l’enveloppante atmosphère des montagnes enneigées américaines et toute la première partie initiatique où il faut communier avec une nature à la fois hostile et réconfortante…

8 - La Flibustière des Antilles (Tourneur 1951)
Peu souvent enthousiasmée par les films de cape et d’épée ou de pirates, j’ai été tout à fait ravie par ce film charmant et dynamique au technicolor flamboyant. Une incongruité qui ajoute au plaisir : c’est une femme que l’on retrouve à la barre, une pirate redoutable, sans pitié, interprétée avec charme et talent par Jean Peters… L’amour la perdra, bien entendu, puisque le destin la fera rencontrer Louis Jourdan et le charme français. Mais leur romance ne sera pas si convenue. Délicieux ! Seul le final est un peu décevant car assez confus.

9 - Assassins et Voleurs (Guitry 1957)
Une très agréable surprise que cette comédie enlevée, délicieusement légère et bien entendu amorale, à l’humour ironique et mordant.

10 - Le Joli mai (Marker 1963)
J’adore ce genre de document d’archive : plus les années passent, plus - il me semble - ils prennent de la valeur. Le cinéaste a son avis (et ne s’en cache pas vraiment dans un commentaire en voix off très écrit) mais fidèle aux principes d’un cinéma vérité, il filme et écoute avant tout, sans tricher. Des propos assez légers se confrontent à des réalités plus dures ; les gens vivent, tout simplement ; ils s’ouvrent et se ferment, ils ont des avis ou n’en ont pas. Bien sûr, tout n’est pas d’égal intérêt dans ce long documentaire, mais n’est-ce pas aussi le propre du monde ?

Autres découvertes réjouissantes de l'année :

- Il était une fois dans l'ouest (Leone, 1968)
- Conversation secrète (Coppola, 1974)
- What Price Hollywood ? (Cukor, 1932)
- Bed of roses (La Cava, 1933)
- La colline des potences (Daves, 1959)
- Solaris (Tarkovski, 1972)
- La fiancée de Frankenstein (Whale, 1935)
- Né pour tuer (Wise, 1947)
- 40 tueurs (Fuller, 1957)
- Le jardin du diable (Hathaway, 1954)
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Beule
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Beule »

Miss Nobody a écrit : La Flibustière des Antilles (Tourneur 1951)
Peu souvent enthousiasmée par les films de cape et d’épée ou de pirates, j’ai été tout à fait ravie par ce film charmant et dynamique au technicolor flamboyant. Une incongruité qui ajoute au plaisir : c’est une femme que l’on retrouve à la barre, une pirate redoutable, sans pitié, interprétée avec charme et talent par Jean Peters… L’amour la perdra, bien entendu, puisque le destin la fera rencontrer Louis Jourdan et le charme français. Mais leur romance ne sera pas si convenue. Délicieux ! Seul le final est un peu décevant car assez confus.
:D
C'est pour moi le Tourneur le plus éloquent dans sa manière de détourner les codes du genre dans lequel il s'inscrit. Il me semble d'ailleurs qu'en son temps Tom Peeping l'avait qualifié, avec beaucoup d'à-propos, de transgender drama. Les péripéties iconiques du film de pirate se troublent ici du voile de la confusion des genres, à l'image de cette joute truculente face à Barbe-Noire dans la taverne. Anne se produit sabre au poing, avec la fougue d'un paon en pleine parade nuptiale, avant de constater, désabusée, que son bien-aimé n'a pas même daigné admirer ses prouesses martiales. J'imagine que ce travestissement des codes, ce qu'il induit en termes de valse-hésitation chromatique et narrative en particulier, ne compte pas pour rien dans ton appréciation atypique d'un swashbuckler.

Petite incompréhension quant à ton bémol sur la fin, cependant. En quoi trouves-tu ce final confus ?
Ce suicide, ô combien abrupt, me paraît faire sens au terme d'une quête identitaire sans fond, car biaisée par la rouerie de celui sur qui elle a porté son dévolu. Qu'incapable de se réaliser en tant que femme, elle choisisse de boucler la boucle en disparaissant dans un dernier réflexe chevaleresque me paraît raccord avec la nature de son conflit identitaire. Conflit douloureusement patent avant même sa vaine tentative de transmutation (cf. sa confession au docteur Jameson dès la séquence post abordage du début qui témoignait déjà d'un mal-être profond).
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par Miss Nobody »

Beule a écrit : Petite incompréhension quant à ton bémol sur la fin, cependant. En quoi trouves-tu ce final confus ?
Ce suicide, ô combien abrupt, me paraît faire sens au terme d'une quête identitaire sans fond, car biaisée par la rouerie de celui sur qui elle a porté son dévolu. Qu'incapable de se réaliser en tant que femme, elle choisisse de boucler la boucle en disparaissant dans un dernier réflexe chevaleresque me paraît raccord avec la nature de son conflit identitaire. Conflit douloureusement patent avant même sa vaine tentative de transmutation (cf. sa confession au docteur Jameson dès la séquence post abordage du début qui témoignait déjà d'un mal-être profond).
J'avoue que ma mémoire n'est pas hyper nette sur ce point mais je pense que la fin m'a pris un peu de court.
Ce n'est pas tant le fait qu'Anne se lance dans une attaque complètement suicidaire qui m'ait déroutée mais je me souviens d'un final assez expéditif dans son déroulement, un peu surprenant aussi (on ne comprend pas forcément pourquoi Anne change d'avis assez subitement concernant les deux tourtereaux) et pas forcément très lisible (on s'attarde peu sur l'acte chevaleresque dont tu parles d'ailleurs, me semble t-il, mais plutôt - beaucoup trop - sur Jourdan et Paget).
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Re: Vos decouvertes naphtas de l'année 2018

Message par AntonChigurh »

Avec du retard... :oops: .
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Vertigo-Alfred Hitchcock
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Fenêtre sur cour-Alfred Hitchcock
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La Dernière Caravane-Delmer Daves
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La Flèche brisée-Delmer Daves
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Winchester 73-Anthony Mann
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La Nuit du chasseur-Charles Laughton
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La Vérité-Henri-Georges Clouzot
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Les flics ne dorment pas la nuit-Richard Fleischer
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L'Exorciste-William Friedkin
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Imitation of Life (Mirage de la vie)-Douglas Sirk
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My Darling Clementine-John Ford
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I Walked with a Zombie (Vaudou)-Jacques Tourneur
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Suspiria-Dario Argento
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Rencontres du troisième type-Steven Spielberg
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Dernière modification par AntonChigurh le 27 févr. 19, 15:55, modifié 1 fois.
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