Le Rape and Revenge

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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hellrick
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Le Rape and Revenge

Message par hellrick »

Bon j'ai pas trouvé de sujet sur le rape and revenge donc j'en crée un pour les deux sorties d'Artus...



LES MARAIS DE LA HAINE
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Dès le générique, le spectateur se rend compte qu’il se trouve en présence d’une « entreprise familiale » puisque « Sebastian » semble le mot qui revient le plus souvent : Beverly et Ferd Sebastian se partagent ainsi la réalisation, le scénario, la production, la musique et la photographie tandis que dans le rôle du gamin muet apparait un Tracy Sebastian, sans oublier un Ben Sebastian. Bref, LES MARAIS DE LA HAINE fleure bon ces petites séries B (ou Z) filmée sans un dollar mais avec enthousiasme par des besogneux du bis, lesquels se porteront également coupables d’un slasher heavy metal rigolo (ROCKTOBER BLOOD) et d’un prometteur DELTA FOX.
Forcément, le film parait, dès lors, amateur, ce que traduit également un tournage ramassé (10 jours !), un budget misérable et une caméra majoritairement tenue grâce à un harnais, sorte d’ancêtre de la steadycam. Néanmoins, l’atmosphère quelque peu onirique et l’étrangeté des marécages apparait dans quelques plans, conférant une relative originalité à un long-métrage qui, sinon, se contente de décliner les motifs du vigilante et du rape and revenge.
Désirée Thibodeau est une sauvageonne vivant dans les marécages en compagnie de sa sœur Julie et de son petit frère muet, Big T. Alors qu’elle chasse les alligators, Désirée attire la convoitise d’un jeune homme, Ben Bracken, et d’un policier. En la poursuivant le flic abat accidentellement Ben mais, par crainte du patriarche des Bracken, affirme que la coupable est Désirée. Décidé à se venger, la famille Bracken part en chasse dans les marais : Julie est violée et tuée. Désormais, Désirée renverse les rôles et devient la chasseresse afin de supprimer tous les membres de la famille.

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Devant ce scénario rudimentaire on pense, forcément, à DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE, à LA CHASSE SANGLANTE et aux COLLINES DE LA TERREUR dans un climat déliquescent proche de DELIVRANCE. Le film joue ainsi la carte du sud profond par sa musique et quelques scènes, notamment la tentative de viol d’un des rednecks sur sa…sœur ! Une agression interrompue par le paternel vindicatif armé de son fouet. Pour épaissir l’intrigue les Sebastian imagine une longue rivalité entre les clans Thibodeau et Bracken, laquelle remonte à la tentative de viol commise par Leroy, un des fistons, à l’encontre de la sauvageonne. Laquelle n’a pas hésité à castrer son agresseur. Ce-dernier se vengera d’ailleurs en tuant la sœur de Désirée d’une balle entre les jambes. « C’est assez masculin pour toi ? ». Bien sûr, Désirée finira par exterminer tous ces mâles en rut…
Décédée en 1979 à seulement 29 ans dans un accident de la route, Claudia Jenning, ancienne Playmate de l’année, incarne la « femme sauvage » avec une belle aisance. L’actrice, que l’on revit dans le slasher SISTERS OF DEATH, dans FAST COMPANY de Cronenberg ou encore dans DEATHSPORT, reste de loin la meilleure comédienne de la distribution. Elle parvient à rendre crédible son personnage de jeune femme traquée. Si Sam Gilman impressionne parfois dans son rôle de pater familia dégénéré (le final nous apprend d’ailleurs qu’il est le véritable père de la « sauvage »), le reste des acteurs se montre, en revanche, peu crédible.
Les rares péripéties ne sont pas, non plus, très palpitantes et le film reste prévisible : avant même de lancer la lecture du dvd le spectateur pourra anticiper tous les événements d’un produit d’exploitation calibré et typique de son époque. De plus, en dépit d’une durée restreinte à 80 minutes, LES MARAIS DE LA HAINE parait souvent longuet et languissant, les longs plans sur les marais, échouant généralement à conférer le climat d’angoisse ou d’attente souhaité par les cinéastes.
Notons en outre la relative retenue du long-métrage dans les domaines de l’érotisme poisseux et de la violence : à part quelques plans assez brefs l’ensemble manque de punch et risque de décevoir les amateurs d’exploitation cradingue.
Entre survival, rape and revenge, thriller rural et pur « film de redneck », LES MARAIS DE LA HAINE anticipe les bien plus réussis LA TRAQUE et ŒIL POUR ŒIL mais se regarde toutefois sans déplaisir notamment grâce à son actrice principale bien sexy.
A condition de ne pas en attendre autre chose qu’une très modeste série B du samedi soir à destination du public grindhouse, le film remplit donc son contrat de divertissement sympathique.
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Re: Le Rape and Revenge

Message par hellrick »

LA VENGEANCE DE LA FEMME AU SERPENT

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Distribué par la Paramount en vidéo LES MARAIS DE LA HAINE fut un grand succès, ce qui amena la compagnie à commanditer aux Sebastian une suite qui s’apparente surtout à une sorte de remake déguisé. Big T, le jeune gamin muet du premier volet, a bien grandi et a miraculeusement retrouvé l’usage de la parole. En ce jour de liesse il convole avec la belle Angélique, une « fille de la ville » à qui il enseigne la manière de se défendre dans les marécages. Big T lui conte également la rivalité opposant les Thibodeau, sa famille, aux Bracken et en particulier à Leroy, castré jadis par sa sœur Désirée (et pourtant tué dans l’épisode précédent mais qu’importe…). D’ailleurs Désirée est absente de cette pseudo suite, un dialogue nous apprenant qu’elle est morte. Bien évidemment les Bracken gâchent la fête de mariage, laissent Big T se faire dévorer par les crabes et violent à tour de rôle Angélique. Laquelle, forcément, décide de se venger…

Le début de LA VENGEANCE DE LA FEMME AU SERPENT se révèle laborieux : fête cajun, arrivée de la bande des Bracken (dans une ambiance plutôt bonne enfant entre bagarre de western et burlesque – tarte à la crème incluse) puis scènes d’amour entre la belle et son nouvel époux. Pas moins de trois passages « sexy » en une trentaine de minutes, prétexte à dénuder l’actrice Jan Sebastian, ma foi fort bien faite de sa personne comme en témoigne également plusieurs séquences de bain aussi gratuites que plaisantes. Jan Sebastian se montre crédible dans son rôle (contrairement au reste de la distribution plutôt piteuse) mais on retient surtout sa tête d’ingénue et sa phénoménale paire de nichons. On la retrouva l’année suivante, sous le pseudonyme de Luscious Lisa, dans un film de catch réalisé par les Sebastian, AMERICAN ANGELS.

La suite de LA VENGEANCE DE LA FEMME AU SERPENT se conforme aux clichés coutumiers du rape & revenge, avec cependant l’adjonction d’un personnage intéressant, Luke, qui amoureux d’Angélique refuse tout d’abord de la violer mais finit par céder à la pression de ses pairs. Il aidera néanmoins la demoiselle à s’échapper ce qui permettra un derniers tiers purement revanchard dans lequel la jeune femme tue ses agresseurs un par un. Une variation, en plus complaisante, du final des MARAIS DE LA HAINE.

Le long métrage offre cependant quelques moments iconiques : la comédienne jambes écartés sur un mini short conduit un hors-bord avec ses pieds tout en manipulant un fusil à pompe. La vengeance d’Angélique se révèle également plus fun et tournée vers l’exploitation que celle de Désirée, avec une certaine imagination dans les mises à mort, notamment ce violeur mordu par un paquet de serpents. Le happy end final manque de crédibilité mais termine cette histoire de manière détendue et peu crédible, comme si les événements survenus n’avaient, finalement, eu aucune incidence sur les protagonistes.

Bref, LA VENGEANCE DE LA FEMME AU SERPENT s’avère un rape an revenge tout à fait classique, sous l’influence manifeste (bien plus que le premier volet plus orienté survival) du classique ŒIL POUR ŒIL. Nous avons donc droit à un premier tiers bucolique (romance, fête redneck,…), un second tiers purement « rape » (humiliation et longue scène de viol quoique le film soit relativement timoré) et dernier tiers complètement « revenge » au cours duquel tous les dégénérés sont exterminés par la belle sauvageonne.
Les bonus du dvd reviennent sur l’obsession du viol dans le cinéma sudiste avec cette envie de toujours souiller une fille pure (à la peau très blanche), le plus souvent dans la boue ou le marécage.

Au final une belle édition (image un peu vieillie mais potable, chouettes bonus) pour un film certes très moyen mais assez emblématique des direct to video d’exploitation du milieu des années 80.
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Re: Le Rape and Revenge

Message par Addis-Abeba »

De ces deux Gator Bait , j’ai surtout apprécié le 1er, que je trouve vraiment dépaysant, j'ai toujours aimé cette ambiance bayou :D
La musique est fantastique, d’ailleurs si la VF est apparemment sympathique, on perd beaucoup de l’ambiance sonore( tout les bruits du marais) et en VO avec le casque l'immersion est vraiment excellente.
La belle Claudia Jenning est crédible et possède assez de charisme pour tenir le film à bout de bras, de toute façon je ne me suis pas ennuyé du tout, je le répété j'adore cet univers.
Jan Sebastian pour le second épisode fait certes ce qu'elle peut, mais passer après Claudia Jenning n'est pas à son avantage (je ne parle pas des seins Hellrick :mrgreen: ).
Ce second épisode est fatiguant, ca ne fonctionne plus, les méchants sont trop crétins, les personnages moins intéressants (le père et le fils flic apportaient une touche d'originalité ) la musique moins bonne, le marais moins bien exploité, bref une suite bien inutile, plus portée sur le cul et l'humours débile.
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Re: Le Rape and Revenge

Message par Addis-Abeba »

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Il y a pas mal de petits films du réalisateur Philippin Cirio H. Santiago que je trouve sympathique (Les roues de feu,Women in cages,Stryker,Caged Fury,Equalizer 2000) et ce Naked Vengeance est une réussite, certes modeste, mais bien réelle.
La jolie Deborah Tranelli n'a pas de chance, elle assiste à la mort de son marie en plein LA, tué par un voyou .Elle retourne dans sa ville natale pour tenter d'oublier, mais 95% des hommes de cette ville, n'ont qu'une envie, c'est de la mettre dans leur pieu, et finiront par la violer.
Vu en version uncut, c'est certes caricatural, tout les mecs sont des salops qui veulent montrer à quel point ce sont de vrais mâles.
Mais c'est filmé de manière très efficace, les meurtres sont variés, les lieux aussi : on a droit à un très bon passage, très tendu, dans une fabrique d'énormes blocs à glaçons.
Le gros point fort est l'actrice principale, parfaitement à l'aise dan ce rôle , elle s'attaque même à des types plus costaud seulement armée d'un croc de boucher, et elle arrive à être crédible.
Pas d'humour bidon pour contrebalancer le tout, oui ce Naked vengeance est un Rape and revenge qui s'il n'arrive pas aux niveaux des plus connus, est plus qu'honorable, jusqu’à son final lui aussi bien dans l’esprit du film.
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Re: Le Rape and Revenge

Message par Rockatansky »

Tu l as vu chez l'oncle d'Amérique?
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Re: Le Rape and Revenge

Message par Addis-Abeba »

Rockatansky a écrit :Tu l as vu chez l'oncle d'Amérique?
Chez le primate indiscipliné 8)
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