La comédie anglaise

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Boubakar
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La comédie anglaise

Message par Boubakar »

A la suite de ma réjouissante découverte de Morgan, signé Karel Reisz, où un homme un peu timbré va vouloir récupérer sa femme à tout prix, je voulais vous demander s'il d'autres comédies anglaises naphta sont à recommander ?
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Supfiction
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Re: La comédie anglaise.

Message par Supfiction »

Voyage à deux c’est anglais mais c’est réalisé par un américain.
Il y a les comédies d’Alec Guiness mais ça ne m’a jamais emballé personnellement.
Boubakar a écrit :A la suite de ma réjouissante découverte de Morgan, signé Karel Reisz, où un homme un peu timbré va vouloir récupérer sa femme à tout prix, je voulais vous demander s'il d'autres comédies anglaises naphta sont à recommander ?
http://www.dvdclassik.com/critique/morgan-reisz
Dernière modification par Supfiction le 17 août 18, 14:42, modifié 1 fois.
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tenia
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Re: La comédie anglaise.

Message par tenia »

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Karras
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Re: La comédie anglaise.

Message par Karras »

Une liste ici :
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_B ... medy_films

Sinon en priorité 2 comédies avec Alec Guinness : Noblesse Oblige et Tueurs de Dames
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Re: La comédie anglaise.

Message par joe-ernst »

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Profondo Rosso
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Re: La comédie anglaise

Message par Profondo Rosso »

Pour sortir un peu de Ealing il y une bonne partie de la filmo des frères Boulting très drôle et satirique (Le Ciel vous regarde, Après moi le déluge, I'm alrgight Jack), les film du duo de proucteurs/réalisateur Frank Launder/Sidney Gilliat bien corrosif aussi (Les Belles de St Trinians, The Happiest Days of our life, L'étrange aventurière), pour rester dans le côté 60's de Morgan que tu as apprécié il y a le génial Tom Jones de Tony Richardson et le sympa Joseph Andrews qui dépote bien le film en costume. Tamasa a sorti aussi pas mal de pépites méconnues de la comédie anglaise on en a chroniqué pas mal pour le site avec Ed.

http://www.dvdclassik.com/critique/il-e ... vire-frend

http://www.dvdclassik.com/critique/the-magnet-frend

http://www.dvdclassik.com/critique/les- ... an-launder

http://www.dvdclassik.com/critique/un-m ... ele-giliat

http://www.dvdclassik.com/critique/capt ... se-kimmins

http://www.dvdclassik.com/critique/le-c ... g-boulting

http://www.dvdclassik.com/critique/a-co ... i-crichton

http://www.dvdclassik.com/critique/scho ... rels-hamer

Et si veux vraiment le côté autre et bien barré il y a les films du studio Gainsborough j'avais ouvert un topic ici http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... =2&t=35097
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Jeremy Fox
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Re: La comédie anglaise

Message par Jeremy Fox »

Profondo Rosso a écrit : les film du duo de proucteurs/réalisateur Frank Launder/Sidney Gilliat bien corrosif aussi (Les Belles de St Trinians, The Happiest Days of our life, L'étrange aventurière),
Pour ma part, alors que les comédies Ealing ont du mal à me dérider (à l'exception de L'homme au complet blanc), celles-là au contraire me conviennent tout à fait.
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tenia
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Re: La comédie anglaise

Message par tenia »

Ah tiens, je croyais que St Trinian et The Happiest Days of Your life, c'était la Ealing.
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Profondo Rosso
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Re: La comédie anglaise

Message par Profondo Rosso »

tenia a écrit :Ah tiens, je croyais que St Trinian et The Happiest Days of Your life, c'était la Ealing.
Et non justement Frank Launder et Sidney Gilliat avait créé leur propre société de production avec laquelle ils ont fait pas mal de gros succès en Angleterre dans les années 50.
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Commissaire Juve
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Re: La comédie anglaise

Message par Commissaire Juve »

Pour mémoire... c'était il y a huit ans !
Commissaire Juve a écrit :Ayé, j'ai quand même fini par les visionner...

Double bunk (1961) : un jeune couple à la recherche d'un appartement s'offre un bateau... ou plutôt : une maison flottante. Bien sûr, une fois la vente effectuée, ils vont de surprise en surprise... C'est une comédie familiale sympathique, un peu dans l'esprit des films de Robert Dhéry & Colette Brosset (par certains côtés, il y a un peu de "la belle américaine" et du "Petit baigneur"), le grain de folie en moins.

Niveau d'anglais : plutôt abordable pour le couple de héros (Ian Carmichael et la jolie Janette Scott), nettement moins évident quand Sid James est à la barre (au sens propre comme au sens figuré). C'est le comédien cabotin qui parle avec des chamallows dans la bouche. Quant à Liz Fraser, elle promène ses gros poumons en prenant des airs ahuris, et n'a pas énormément de choses à dire. Quoi qu'il en soit, l'histoire se suit très facilement.

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Ladies who do (1963) : des femmes de ménages -- amies dans la vie -- découvrent qu'elles peuvent gagner des sous à la bourse en fouillant dans les corbeilles à papier des entreprises où elles font le ménage et, par là, contrecarrer un projet immobilier visant leur quartier... Je suis très bon public, mais je crois pouvoir affirmer que le film est vraiment drôle. Il doit beaucoup au bagout de son interprète principale -- Peggy Mount -- et au flegme réjouissant de son complice Robert Morley. Tout est dans les grimaces, les répliques et quelques situations poilantes (parce que, sinon, c'est filmé "plan-plan"). Il faut imaginer un bataillon de "vamps" (je parle des humoristes "les vamps", Lucienne et Gisèle) se mettant à faire tourner en bourrique d'affreux hommes d'affaires. J'avoue avoir bien ri.

niveau d'anglais : ce n'est pas un film ardu comme "A kind of loving", mais une bonne oreille et une bonne maîtrise de l'anglais sont plutôt nécessaires. Entre elles, les femmes de ménage s'en donnent à coeur joie dans le parler populo. La médaille d'or revenant évidemment à Peggy Mount qui en fait des kilos. Elle a une façon de passer les mots à la moulinette, boï boï boï ! Débutants, s'abstenir... Quoi qu'il en soit, l'histoire se suit très bien et on s'amuse bien. :mrgreen:

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Dommage que le format des films ne soit -- apparemment -- pas respecté. Très honnêtement, cela ne se sent pas (on a 80% d'image à l'écran), mais cela agace. Par ailleurs, les copies présentent une certaine quantité d'impuretés et de marques du temps. Le générique de Ladies who do fiche même la trouille.
Je suis plutôt polars ou "Des gens sans importance". Je crois que ce sont les deux seules comédies que j'ai tentées chez le "René Chateau" british.

J'ajoute ce StudioCanal (qui a été édité en BLU).
Eh bien, celui-ci, j'aurai mis le temps à le visionner... Commencé au moins trois fois et abandonné au bout de 10 minutes (pour des raisons de fatigue et de motivation, sans doute). La quatrième fut la bonne...

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... donc, film de Joan Littlewood (1963) : c'est une sorte d'histoire de retour du fils prodigue. Après deux ans d'absence en mer, Charlie (James Booth) revient dans son coin de l'East End dans l'espoir d'y retrouver sa petite femme Maggie (Barbara Windsor). Seulement, lorsqu'il arrive chez lui, il s'aperçoit que sa rue a été détruite et qu'on a construit tout autour des tours flambant neuves. Après quoi, c'est le début d'un jeu de piste : où diable est passée son épouse ?

Cette première partie du film -- la recherche de la femme -- est assez "drôle". Comme Maggie s'est mise à la colle avec un chauffeur de bus, tous les gens du quartier -- including la famille du héros -- font tout ce qu'il faut pour envoyer Charlie sur de fausses pistes et retarder les retrouvailles le plus longtemps possible.

Là, le réal nous emmène à la découverte de l'Angleterre du début des années 60, celle où les pelleteuses démolissaient les vieux quartiers pour construire de grands immeubles, celle où la population blanche accédait au confort dans des tours, des barres de béton, pendant que la première vague d'immigration extra-européenne prenait sa place dans ce qui restait des vieilles maisons (la même année, Basil Dearden montre la même chose -- sans l'immigration -- dans A place to go... dont j'ai déjà parlé).


[...] Le rythme retombe peu à peu quand Charlie retrouve sa femme. Pendant la première heure, tout le monde s'attend à ce qu'Ulysse de retour à Ithaque fasse un gros scandale, mais, dans la demi-heure qui suit, le récit a plutôt tendance à s'enliser. D'ailleurs, si vous le voyez un jour, le carton de fin est très symptomatique de cette difficulté à en finir...

Bilan : assez sympa dans l'ensemble (d'autant que James Booth fait un peu penser à un Jack Lemmon british... avec davantage de cheveux). Intéressant sur le plan historico-sociologique.

Niveau d'anglais : débutants s'abstenir... c'est bien simple, pendant un moment, je me suis demandé si on n'était pas retournés du côté de Manchester ! :? On a un parler East End pas possible, presque une langue inconnue. On comprend parfaitement ce qui se passe (on doit piger les 20 / 30% utiles + la magie du cinéma), mais, on perd une foule de détails dans un baragouin limite décourageant. Un grand merci à StudioCanal de n'avoir pas mis au moins des sous-titres anglais. :roll:
J'ajoute :
Storm in a teacup (Ian Dalrymple & Victor Saville, 1937)

Cela se passe en Ecosse. Un journaliste fraîchement débarqué de Londres (Rex Harrison) décide de prendre la défense d'une marchande de glace ambulante dont le chien doit être euthanasié parce qu'elle n'a pas payé la taxe sur les canidés. Il se heurte au maire, un type autoritaire, quelque peu borné, le ton monte, monte, et l'affaire finit par prendre des proportions considérables... le tout sous les jolis yeux de Victoria (Vivien Leigh), la fille de l'édile.

Wow ! Donc, comme le dit si bien le titre : "Tempête dans un verre d'eau" ! (traduction française, bien sûr).

En très résumé : vous prenez un film de Fernandel des années 30 / 40, vous remplacez les comédiens provençaux par des Écossais, vous saupoudrez avec des chiens et vous obtenez ce chef-d'oeuvre (dépeint comme une screwball comedy). Objectivement, ça ne vole pas tellement plus haut.

Même avec quelques très jolis plans de visage de Vivien Leigh.

Côté niveau d'anglais : wouf ! comme je l'ai dit, on est en Écosse et les comédiens en font des caisses avec l'accent. En dehors de Rex Harrison et de Vivien Leigh, tout le reste de la distribution est relativement épuisant -- pour ne pas dire "difficile" -- à suivre. On comprend l'histoire, mais on perd 70% des détails.

Pour la qualité du DVD : c'est par ici.

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Dernière modification par Commissaire Juve le 6 avr. 19, 13:39, modifié 1 fois.
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Supfiction
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Re: La comédie anglaise

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :
Ladies who do (1963) : des femmes de ménages -- amies dans la vie -- découvrent qu'elles peuvent gagner des sous à la bourse en fouillant dans les corbeilles à papier des entreprises où elles font le ménage et, par là, contrecarrer un projet immobilier visant leur quartier... Je suis très bon public, mais je crois pouvoir affirmer que le film est vraiment drôle. Il doit beaucoup au bagout de son interprète principale -- Peggy Mount -- et au flegme réjouissant de son complice Robert Morley. Tout est dans les grimaces, les répliques et quelques situations poilantes (parce que, sinon, c'est filmé "plan-plan"). Il faut imaginer un bataillon de "vamps" (je parle des humoristes "les vamps", Lucienne et Gisèle) se mettant à faire tourner en bourrique d'affreux hommes d'affaires. J'avoue avoir bien ri.

Tiens, l’argument est sympa, ça me fait un peu penser à Romuald et Juliette de Coline Serreau avec Auteuil.
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Boubakar
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Re: La comédie anglaise

Message par Boubakar »

Mes avis sur plusieurs comédies anglaises vues récemment ;

A cor et à cri (Charles Crichton, 1947) ;

Tourné et sorti en 1947, A cor et à cri fut vendu comme une comédie. Ce qui a en partie joué sur ma déception, car ce n'est pas drôle du tout. C'est plus l'histoire d'un ado qui se projette tant dans sa bande dessinée (nommée ... "The Trump" !) qu'il va convaincre ses copains qu'ils doivent mener une enquête policière.

C'est plus un polar version junior qu'on voit, avec une réalisation énergique de Charles Crichton, et surtout, ce qui m'a vraiment plu, des plans saisissants sur le Londres de 1947. Rappelons que la capitale anglaise a été bombardée à plusieurs reprises durant la Seconde Guerre Mondiale, qu'elle en porte encore les stigmates avec des bâtiments en ruines, au point que des enfants s'amusent à imiter le bruit des bombes et des mitraillettes. Pour eux, ce qui fut un drame pour les adultes est encore pour eux un jeu, avec l'un d'entre eux qui sait déjà comment tuer ou torturer.
D'ailleurs, tous les adultes, qu'ils soient policiers ou parents, ne sont pas vraiment représentés dans leur meilleur profil.

Mais en-dehors de ça, le film reste vraiment prévisible, avec une fin bâclée en quelques secondes, car c'est très court, et on rate une version anglaise du Club des cinq.

Le ciel vous regarde (John & Roy Boulting, 1963) ;

Sorti en 1963, Heaven's above s'attaque à la fois au capitalisme et aux dérives religieuses par le biais de Peter Sellers. Celui-ci joue un pasteur qui est envoyé par erreur à l'église de Orbison Parva (ville imaginaire). Il va changer la manière de vivre des habitants en donnant de la nourriture aux plus démunis, grâce à la générosité d'une vieille femme qui se laisse convaincre par la sincérité du pasteur Peters. Mais pire que ça, il engage un éboueur de couleur noire pour qu'il soit prête, double scandale, mais toute cette gentillesse, cette générosité a malheureusement un prix, celui de faire couler l'usine d’anxiolytiques qui fournissait du travail aux habitants de cette ville.

J'avoue que je n'ai pas tout saisi, ne connaissant pas non plus en détail la situation économique de l'Angleterre en 1963, mais l'abattage comique de Peter Sellers joue pas mal sur la réussite de l'entreprise, réalisée par les frères Boulting, qui étaient les auteurs du formidable Brighton Rock en 1947. C'est aussi un peu trop long, près de deux heures, mais surtout la fin est complètement folle, à base de décollage de fusée (!), comme si tous les excès étaient permis, mais là, ça a l'airvraiment déconnecté, comme s'il fallait trouver une solution aussi folle que les idés du Pasteur Peter Sellers.
J'aime bien aussi ce petit tacle donné aux aides sociales où un père de famille qui a sa charge une dizaine d'enfants, sa belle-soeur qui a aussi sa famille, ne veut pas travailler, sous prétexte qu'avec toutes les aides qu'il touche, il n'a pas besoin de boulot. D'ailleurs, cette famille est importante dans l'histoire, car elle se voit menacé d'expulsion de son terrain vague.

On sourit parfois, mais j'avoue que le délire critique, où le film est très connu Outre-Manche, me laisse perplexe.

Cette sacrée jeunesse (Frank Launder, 1948) ;

Après un bombardement, une école de filles doit aller s'intégrer dans un établissement uniquement réservé aux garçons, et donc le mélange des genres ne va pas faire que des heureux;
Énorme succès en 1950, The happiest days of your life est une comédie réjouissante en diable, elle-même tirée d'une pièce de théatre, basée sur la mixité des écoles, ce qui n'existait que peu ou pas du tout en Angleterre.

On a d'un côté un directeur, joué par Alastair Sim, qui reste très rigoureux, et l'autre la directrice incarnée par Margaret Rutherford qui se veut plus libérée, ouverte d'esprit, et entre les deux, il va y avoir des étincelles. Pour cet homme, l'arrivée de la gent féminine a l'air d'être équivalent au grand Satan, et c'est ce qui fait le sel de ce film.
Je parle surtout des deux personnages, car les écoliers et écolières sont en retrait dans l'histoire ; celle-ci aurait pu s'axer sur la découverte de l'autre, des sentiments, mais ça reste plutôt bon enfant.
Il n'y a que quand que ces demoiselles apparaissent en short et T-shirt après avoir fait du sport que ça a l'air d'émoustiller les garçons, alors qu'au fond, avec nos yeux actuels, ça reste très chaste.

J'ai trouvé ça vraiment charmant, basé sur des quiproquos sur la dernière partie, lors de la visite des parents et administrations où le côté féminin et masculin ne doit jamais se croiser, et grâce à l'abattage comique des deux acteurs principaux.
Pris dans le contexte de l'époque, The Happiest Days of Your Life est quasiment pris comme un film révolutionnaire, prônant la mixité dans les écoles, et pour nous, ça reste un film assez drôle, et qui va à cent à l'heure.

L'académie des coquins (Frank Launder, 1960) ;

Se sentant constamment rabroué dans son travail, voire ridiculisé quand il veut conquérir la femme qu'il aime, se faisant vendre une voiture hors de prix qui sent l'arnaque, un homme décide d'aller dans une école nommée Lifemanship où, sous la direction d'un professeur fantasque, il va reprendre confiance en lui.

Plus connu sous nos latitudes pour avoir été remaké en 2007 avec Billy Bob Thornton, voici un autre joyau de la comédie anglaise des années 1950-60, basée sur la rhétorique, et sur un problème au fond très actuel ; la confiance en soi.
Il faut dire que ce type, joué par Ian Carmichael, est tout à fait banal, mais il est très gentil. Malheureusement, il enchaine gaffes sur gaffes, surtout dû grâce au stress, pour les yeux d'une (très belle jeune) femme, la douceur incarnée, Janette Scott, mais entre les deux tourne un dragueur invétéré, qu'incarne Terry Thomas, qu'on a connu dans La grande vadrouille, et reconnaissable grâce à ses dents du bonheur.

Bonheur est le mot qui caractérise le plaisir que j'ai eu à voir ce film car outre le fait que j'ai l'impression qu'il a été écrit pour moi avec des décennies d'avance, il n'est basé que sur des quiproquos, ou des gags très simples comme cette voiture impossible qui fume de partout et fait des bruits de bulles de savon, que les vendeurs refourguent avec bonheur à ce pauvre type pour une fortune avec un baratin improbable.
Le film est clairement découpé en trois parties ; avant l'école, l'école, et les conséquences où, devenu sûr de lui, il va appliquer à la lettre les principes étudiées pour cette fois retourner toutes les situations à son avantage, y compris pour reconquérir la belle.

On retrouve aussi dans le film l'incontournable Alaistair Sim, jouant le directeur de cette école farfelue, un certain Mr Potter, et qui ira jusqu'à briser le quatrième mur, en demandant aux musiciens au générique de fin de cesser la musique !
Il y a quelque chose de très anglais dans ce film, avec les conventions de l'époque, et où un bref plan d'une femme en sous-vêtements lors d'une des leçons de cette école friserait presque la pornographie, mais surtout des dialogues débités au cordeau, pour quelque au fond de très gentil, où le méchant entre guillemets se fait botter les fesses, et où j'ai ri à plusieurs reprises. Ce qui en fait, à mes yeux, une grande réussite.

L'aimant (Charles Frend, 1950) ;

Privé d'école pour cause d'épidémie de scarlatine, un petit garçon échange sa montre invisible contre un aimant à un autre garçon jouant sur la plage, sans se rendre compte que ce troc bidon va lui attirer bien des ennuis.

En voyant ce film, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au Petit fugitif, sorti trois ans plus tard, et qui racontait lui aussi les aventures d'un petit garçon laissé pour seul sur une station balnéaire, Coney Island en l'espèce. Ici, c'est une station anglaise, avec cet enfant qui va prendre peur d'avoir en fin de compte volé cet aimant, et dont tout va lui faire peur, car il va croire qu'il va se faire arrêter.
Il y a aussi un parallèle amusant avec ses parents qui croient que son changement de comportement est lié au passage à l'adolescence, en prenant pour exemple que ses shorts ne suffiront plus et qu'il doit avoir des pantalons, alors qu'ils ont en fait tout faux. C'est plus une histoire de culpabilité, alors qu'entre-temps, cet aimant, donné à une œuvre de charité, va être vendu très cher, et on cherche ce fameux bienfaiteur.

Le film est souvent amusant, de par le ressentiment vécu par ce garçon, mais qui a au fond une bonne morale, en pensant en particulier à son geste à la fin, où il va devenir un héros. The magnet est sans doute destiné aux plus jeunes, avec néanmoins quelques éléments subversifs ça et là, comme le jeu de fléchettes où la cible est les fesses de Blanche-Neige, suivi d'un plan où le garçon, agitant sa bouteille de limonade, fait exploser le bouchon, faisant couler de la mousse...
Ça reste vraiment sympathique.

Les belles de St Trinian (Frank Launder, 1954) ;

Attention, voici un film culte chez nos amis anglais, qui auront consacré pas moins de trois suites, puis un revival dans les années 2000. C'est ce qu'on pourrait dire une représentation de l'anarchie dans l'éducation anglaise en 1954, mais surtout un formidable modèle d'impertinence.
Les filles qui composent cette école (fictive) de St Trinian sont des tire-au-flanc, ainsi que leurs profs, qui leur donnent des cours de manière plutôt originale. Les cours de chimie servent à fabriquer du gin dans le but de le revendre, et quand on fait de l'histoire-géo, c'est pour y trouver les meilleurs crus de champagne ! L'arrivée d'une jeune fille d'origine étrangère, envoyée par son père pour parfaire son éducation, va être l'occasion pour ces filles de gagner de l'argent, mais aussi la directrice, en misant sur un cheval durant une course prisée dont le père de cet enfant met en avant son destrier, et pour une belle somme...

Tout comme l'anarchie qu'on voit dans le film, c'est également représenté dans l'histoire qui part un peu dans tous les sens, mais on voit bien la panique qu'inspirent ces jeunes filles, qui jouent plus à être des méchantes qu'être réellement des teigneuses, où une fois qu'on apprend qu'elles reviennent à l'école après les vacances, tout ce qui est aux alentours, commerces, maisons, agence de police, ferment tout de suite, car la tornade arrive !
C'est souvent drôle, mais le clou du spectacle est assurément dans le numéro d'Alastair Sim qui compose deux personnages; le père de familles d'une des élèves qui essaie de soutirer des infos sur un cheval, et aussi il incarne la directrice de l'établissement, qu'on voit d'ailleurs fréquemment, et qui est formidable. Avec son anglais à couper au couteau, sa voix aigüe qu'il ne force pourtant pas et ses vêtements donnant l'impression qu'elle est imposante, c'est assurément une performance que je ne me lasse pas de voir durant les 90 minutes de l'histoire.

Quelque part, le film est une version corrigée de The happiest days of our lives, qui montrait déjà un certain chaos dans ce qui allait devenir une école mixte par défaut, mais ici, les filles sont outrageuses, sont assez audacieuses sur l'éveil à la sexualité avec leurs bas qu'elles exhibent à tout bout de champ, voire qu'elles défient les règles de la bienséance en s'asseyant jambes écartées, où l'on peut rapidement voir leurs culottes (noires) quand elles se tournent. Pris dans le contexte de 1954, dans une Angleterre encore dans un contexte très strict en ce qui concerne l'éducation, St Trinian a de quoi surprendre sous ses aspect de pure comédie. A se demander comment le film a pu contourner les mailles de la censure...
Quoi qu'il en soit, malgré son aspect parfois confus, St Trinian est une véritable réussite et un des joyaux de la comédie anglaise des années 1950. Et puis quand même, quel acteur, cet Alastair Sim !
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Commissaire Juve
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Re: La comédie anglaise

Message par Commissaire Juve »

Ton message m'a donné envie de revisionner Ladies who do (1963).

Et là, j'ai constaté que la musique était signée Ron Goodwin, le gars qui s'est occupée des Miss Marple de Margaret Rutherford. Il exploite exactement le même filon, ça met tout de suite dans l'ambiance.

D'ailleurs, dans ce topic, on pourrait évoquer ces miss Marple dont je ne me lasse pas (abstraction faite du dernier qui est plus mou du genou).

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