Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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hellrick
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par hellrick »

Pour les femmes qui jouissent je cite Justin sur La main au collet et sa fameuse séquence du feu d'artifice

"Hitchcock sait faire monter la tension érotique comme personne. Ce montage alterné entre le rapprochement nocturne dans la chambre de Frances et l’explosion de plus en plus intense d’un feu d’artifice ne laisse pas planer le doute."

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hellrick
David O. Selznick
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par hellrick »

Oeil pour Oeil, Chuck sait y faire :wink:

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ed
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par ed »

hellrick a écrit :Oeil pour Oeil, Chuck sait y faire :wink:

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kiemavel
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Une place au soleil (George Stevens, 1951) : Elizabeth Taylor qui caresse du bout des doigts le goulot d'une bouteille de champ pendant que Montgomery Clift téléphone. Elle caresse, caresse, tripote et... le bouchon finit par sauter et la mousse par jaillir.
Il y a un truc comme ça dans un petit western de l'acteur réalisateur Richard Carlson : Four Guns to the Border (Quatre tueurs et une fille). La jeune fille interprétée par Colleen Miller entre dans le magasin général d'un patelin de l'ouest et se voit offrir un sucre d'orge par John McIntire. Elle le lèche toute langue dehors (c'est montré de dos) puis le suce ; après quoi un autre personnage (un indien je crois) lui offre à boire et là elle se met à secouer la bouteille jusqu'à ce que le liquide lui gicle dans la bouche. Il faut la voir tenir la bouteille et le regard de tous les hommes présent ... dont son père joué par Walter Brennan qui juste après parle d'elle comme d'une "Nice Kid"... Ce à quoi l'indien (ou bien Rory Calhoun, vedette du film, je ne sais plus) répond : Oh ... Ce n'est plus une enfant :mrgreen:
Par ailleurs, dans ce très bon western, il y a plusieurs scènes assez "chaudes". Edité par Sidonis/Calysta
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Kishizo
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Kishizo »

Dans L'Enfer blanc du Piz Palü de 1929, film co réalisé par Arnold Fanck et Pabst, on peut trouver du grain à moudre à ce sujet.
Clairement un film deux en un, la partie de Fanck correspond à la montagne et donne à voir le lyrisme allemand de l'époque, l'héroïsme des montagnards quittant leurs foyers pour porter secours à des alpinistes au péril de leur vie, l'organisation impeccable etc... La bande son d'accompagnement se devrait d'être wagnerienne.

Et pour ce qui nous intéresse, la partie de Pabst correspondant à l'intrigue amenant nos alpinistes à se retrouver en fâcheuse posture, un rapport triangulaire sulfureux. Je ne sais pas si Pabst a trouvé une motivation particulière en réaction à la toute grandeur de la partie de Fanck, mais il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Sans parler d'éviter la censure, je me demande même si Fanck était conscient de son petit manège. Son ignorance ne me surprendrait pas car pour relever l'implicite sexuel, il faut avoir les idées mal tournées, reconnaissons le :oops: :lol:
Si Pabst trompe la censure, il peut très bien échapper à l'attention de son coréalisateur plutôt en quête de sommets immaculés.



Donc pour ceux qui n'ont pas vu le film, un jeune couple loge pour sa lune de miel dans un gite de haute montagne, ils sont seuls, c'est la partie coquine des découvertes !
Comment le filmer quand on ne peut rien montrer ?

1ère scène implicite : de 11min25 à 12min42, "le stalactite et la jolie frimousse"
Cela mériterait de s'attarder sur sa construction et les différents cadrages mais je ne veux pas devenir graveleux, remarquons juste que Leni Riefenstahl le temps de la surprise passée apprécie la faciale du grand Piz Palü :fiou:

Ensuite passons sur les scènes de jeux dans la neige et ses positions scabreuses qui remplacent les guiliguili sur la paillasse, puis sur l'ami aviateur qui les survolant leur lance une bouteille de champagne avec ouverture par la donzelle en cadrage rapproché sur le goulot et son précieux liquide s'échappant, Pabst abuse des préliminaires :uhuh:

Un homme débarque pour troubler la parade amoureuse et se joindre à eux dans le gite.
Pabst nous fait comprendre assez rapidement que la jeune épouse n'est pas insensible à l'homme mature et mystérieux. Ce grand gaillard taciturne revient à chaque date anniversaire de la disparition accidentelle de sa propre épouse lors d'une ascension. C'est une âme en peine avec un romantisme si captivant pour la jeune donzelle. Ce charme vénéneux bien éloigné de son jeune époux insouciant apparaissant plus fade en comparo direct. Il y aura match lors d'une ascension prochaine :!:
L'arrivée du fantôme de la montagne est d'ailleurs soignée par Pabst à partir de 18min40, tout plein de bougies sur la table des jeunes tourtereaux, le vieux ouvre la porte et c'est l'effet kiss cool, les bougies soufflées ainsi que les cheveux de nos jeunes, et la bête se trouve là dans l'entrebaillement de la porte brrrr.

Peu de temps après, à 21min30, cet idiot de cocu (le neveu irl de Fanck) prend l'idée de faire du thé et part chercher de l'eau, arrive alors ma deuxième scène sélectionnée :
"Le poêle à bois et son petit bâton d'allumage"
Piz Palü vire à la pornographie :evil: plan sur le visage tout en invitation de la donzelle agenouillée qui n'arrive pas à se servir du petit bâton de bois pour allumer son poêle, elle veut fendre son amorce avec une hache mais n'y arrive pas, la bête a vu le manège et s'approche avec son couteau, oui elle espérait plus gros calibre la gourmande.
Le plan à partir de 22min13 mériterait des arrêts sur image, ce n'est plus un zob mais une torche, quelle pyrotechnie, attention de ne pas se brûler les doigts !

Passons à 41min03, la belle se prépare pour la nuit derrière un drap tendu sur lequel les ombres des deux hommes sont portées. Il n'y a qu'une paillasse, la logique voudrait qu'elle ne se couche pas au milieu des deux, mais à une extrémité séparé de l'autre par son homme, rempart de bienséance. Niet Pabst s'amuse, le vieux déclare que la place prévue pour la donzelle est froide car du côté au contact avec l'extérieur et que l'air entre par les fissures. Le cocu se jette sur le couchage et fait rouler son épouse à l'autre extrémité (les oreillers matérialisent les places de l'échiquier nocturne). Laquelle ne donne pas sur l'extérieur mais sur une paroi à l'intérieur du gîte, il pourra se tenir au milieu en séparation avec l'autre homme. Le jeune époux se prépare lui même pour la nuit en se déshabillant entouré d'une couverture, puis comme par enchantement et succession de plans, la coquine se retrouve au milieu du couchage :twisted: L'amant mature éteint la lumière en chef de maisonnée et se déshabille en posant de manière viril ses couvertures sur la paillasse car lui n'en a pas besoin pour se changer comme un homme sans pudeur 8)
Petit jeu de main involontaire dans la nuit, l'époux s'en rend compte, aucune réaction de sa part, mais la jalousie semble l'atteindre.

Plus tard, l'ascension de la face nord du Piz Palü revêtira pour le jeune époux un challenge, celui de reconquérir sans partage le coeur de sa belle. Rien ne se passe comme prévu, c'est encore le vieux qui prend le beau rôle en se fracturant la jambe pour le sauver. Quand cela ne veut pas le faire...
On attribue parfois à Pabst l'une des premières scènes lesbiennes dans Loulou, dans Piz Palü, il ne doit sans doute pas être loin d'être le premier à faire une scène de candaulisme.
Une apothéose proche du Sm, le vieux matou et l'épouse ficellent le cocu, le pauvre neveu à Fanck devient totalement impuissant au sens propre comme figuré :shock:
C'est ma dernière proposition, scène à partir de 1'41"48, "Bondage au Piz Palü".
Jeu de cadrage sur les jambes, un individu fait les cent pas comme un fou, deux autres paires de jambes groupées. Le jeune devient il fou par mal des montagnes, ce sera la version officielle :cry:
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Harkento
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Harkento »

[dailymotion][/dailymotion]
bruce randylan a écrit :Sinon, je pensais également à Cluny Brown avec Jennifer Jones qui se met littéralement à ronronner après avoir débouché un évier au début du film.
Je crois même qu'elle dit clairement (en s'étirant d'une manière chafouine sur un divan si ma mémoire est bonne) à son interlocuteur que manipuler les outils ou la plomberie lui procure beaucoup de plaisir, ou une phrase similaire.
Dans Uniformes et Jupon court, Wilder n'y va pas de main morte ; Ginger Rogers, qui se déguise en une ado de 14 ans, discute avec un tout jeune militaire à coté d'un canon... Et le personnage de Ray Milland, qui se fait passer pour son oncle, lui dit clairement 'qu'il aimerait bien lui expliquer 'les choses de la vie' mais là, c'est du dialogue.
Sinon, dans The black swan de Henry King, Tyrone Power et Maureen O'Hara se partage un hamac pour se cacher de poursuivants : une manière d'illustrer leur désir sexuel réciproque donc.
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Alexandre Angel »

Harkento a écrit :en s'étirant d'une manière chafouine
Ça veut dire quoi, ça?? :lol:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par scottspeed »

Dans La Cinquième Colonne d'Hitchcock (Saboteur), à quelques minutes de la fin du film, lorsque Priscilla Lane reste seule avec Norman Lloyd (Fry) dans la statue de la Liberté : elle lui dit qu'il n'est pas très gentil de ne pas attendre 15 minutes avec une jeune femme seule, alors qu'il semble seul également ; en prononçant ces paroles, elle manipule son dépliant (qu'elle avait enroulé) d'une telle manière qu'on est bien davantage - pour l'époque en tout cas - dans l'explicite que dans la subtilité.
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par hellrick »

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Commissaire Juve
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Commissaire Juve »

UP ! (il était déjà en page 4)

Ce ouiquènde, je me suis refait Propriété interdite / This Property is Condemned (Sydney Pollack, 1966).

A un moment, Natalie Wood s'écrie : "Qui veut prendre un bain ?" Une partie des clients de l'hôtel courent se foutre à poil et se jeter à l'eau. Et dans la cohue, on voit une bouteille de champagne qui "éjacule" (disons-le).
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Commissaire Juve »

UP ! (le topic était en page cinq... heureusement)
ed a écrit : En gros, je cherche ... mais dans des vieux films :mrgreen:
DONC : tout à l'heure, j'ai pensé à toi, Ed (pas d'innuendo du tout ! :mrgreen: )

J'ai vu un extrait de Sept ans de réflexion : c'était dans un appart, Marilyn devait se trémousser (je ne sais plus trop), Tom Ewell la regardait avec l'air concupiscent tout en tenant un siphon à eau de Seltz (ou quoi ou qu'est-ce). Evidemment, à un moment, le siphon envoyait une bonne giclée de liquide !

Et là, j'ai pensé à ton topic. Voili voilà.
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Commissaire Juve »

Cet aprèm, je me suis passé le BLU de La Grande Combine / The Fortune Cookie (Billy Wilder, 1966)...

Après le repas de retrouvailles entre anciens époux, Judy West se prépare à se mettre au lit. Et il m'a semblé que la bougie tenue pendant un bon moment par Jack Lemmon -- bougie allumée -- était là pour symboliser son excitation sexuelle.
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Boubakar »

Ce n'est pas du naphta, mais j'y repense parce que le film est passé à la télé récemment ; dans Apprenti gigolo, il y a un rapport sexuel entre Sharon Stone et John Turturro, et pour montrer qu'il est sur le point de jouir, le point suivant montre une bouche à incendie exploser :| .
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Commissaire Juve »

Je pense toujours à toi...

Cet après dans Pleins feux sur Stanislas (1965)... Jean Marais roule une galoche à Nadja Tiller et... la caméra enchaîne sur un train qui entre dans un tunnel.

Classique.
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Farnaby
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Re: Le sexe implicite : métaphores sexuelles et innuendos

Message par Farnaby »

J’ai peut-être un problème, mais ces métaphores (train & champagne) me semblent bien plus obscènes que l’image de la chose elle-même... Je sais bien que Wilder and co ne pouvaient pas montrer l’éjaculation ni la pénétration, mais rien vaut mieux à mes yeux qu’une métaphore vulgaire. Autrement dit : le coït n’est pas obscène, le mauvais style oui.
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