Norman Jewison (1926-2024)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Norman Jewison

Message par Supfiction »

Roilo Pintu a écrit :Eclair de lune – Norman Jewison (1987) : 4/10
Entre chronique familiale et comédie romantique, un film assez mal rythmé, des personnages fades ou surréalistes (Cher et Nicolas Cage), dont on nous demande de croire – au forceps – à leur idylle, qui repose sur une première scène totalement ratée. Il n’est pas interdit de trouver du plaisir dans le cadre New Yorkais des années 80 pour passer le temps, mais c’est mince.
Au passage belle moisson d’Oscar pour ce film, 3 Oscars (Actrice, Actrice second rôle, Scénario :shock: )
sur 6 nominations.
Je viens de le voir justement, je l'avais enregistré sur Arte en Mars. J'ai trouvé ça plaisant.
Mais Oscar du scénario effectivement, c'est de la rigolade. En revanche, le film s'est fait pas mal pompé, par Working Girl et surtout par Pretty Woman, notamment la scène de l'Opéra qui est presque identique. Les personnages sont caricaturaux mais Nicolas Cage dégage une force animale remarquable déjà, bien avant Sailor.
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Roilo Pintu
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Re: Norman Jewison

Message par Roilo Pintu »

Supfiction a écrit : Mais Oscar du scénario effectivement, c'est de la rigolade. ..... Les personnages sont caricaturaux mais Nicolas Cage dégage une force animale remarquable déjà, bien avant Sailor.
Oscar remporté face à Radio Days de Woody Allen de mémoire.
Oui le film permet à Cage de poser quelques bases de son côté chien fou!
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Re: Norman Jewison

Message par beb »

Dernière modification par beb le 30 mars 23, 22:27, modifié 1 fois.
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Alexandre Angel
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Re: Norman Jewison

Message par Alexandre Angel »

J'aime bien aussi (mais c'est un peu une madeleine) Rollerball et aussi Dans la chaleur de la nuit.
Mais surtout Un violon sur le toit et sa belle direction artistique (photo, chorégraphie, décors..)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Norman Jewison

Message par O'Malley »

Et je me rends compte que Norman Jewison est toujours de ce monde et la nouvelle me fait plaisir (même si je ne suis pas un inconditionnel du cinéaste). Je ne vois plus que lui et Mark Rydell de la génération des cinéastes issus de la TV américaine des années 50, pratiquement décimée depuis près de 15 ans.
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Karras
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Karras »

Décès du réalisateur à 97 ans
https://www.francetvinfo.fr/culture/cin ... 21078.html

Filmographie (en lien les topics du forum)

1962 : Des ennuis à la pelle (40 Pounds of Trouble)
1963 : Le Piment de la vie (The Thrill of It All)
1964 : Ne m'envoyez pas de fleurs (Send Me No Flowers)
1965 : Gare à la peinture (The Art of Love)
1965 : Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)
1966 : Les Russes arrivent (The Russians Are Coming, the Russians Are Coming)
1967 : Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night)
1968 : L'Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)
1969 : Gaily, Gaily
1971 : Un violon sur le toit (Fiddler on the Roof)
1973 : Jesus Christ Superstar
1975 : Rollerball
1978 : F.I.S.T.
1979 : Justice pour tous (...And Justice for All)
1982 : Best Friends
1984 : A Soldier's Story
1985 : Agnès de Dieu (Agnes of God)
1987 : Éclair de lune (Moonstruck)
1989 : Un héros comme tant d'autres (In Country)
1991 : Larry le liquidateur (Other People's Money)
1994 : Only You
1996 : Bogus
1999 : Hurricane Carter (The Hurricane)
2003 : Crime contre l'humanité (The Statement)
Grimmy
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Grimmy »

J'aimerais beaucoup découvrir "Agnès de Dieu". Ce film semble avoir complétement disparu...
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Thaddeus
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Thaddeus »

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Le kid de Cincinnati
Dans le sillage de L’Arnaqueur (en moins cérébral, moins austère), le film joue la carte de la photogénie du jeu professionnel et de l’atmosphère prenante des salles de poker, pleines d’ombre, de silence et de fumée. Monde pittoresque de La Nouvelle Orléans pendant les roaring twenties, avec ses tripots et ses flambeurs, où le Kid cultive l’ambition de détrôner le roi incontesté du stud à cinq cartes. Steve McQueen contre Edward G. Robinson : un régal d’affrontement que le réalisateur orchestre en asservissant sa mise en scène à la hantise de la déperdition, au refus des temps morts, à la crainte de l’imprécision psychologique. D’où ce suspense dramatique parfaitement conduit, culminant dans une haletante partie finale où s’exposent en toute lumière les incertitudes de la réussite et les bizarreries de la fatalité. 5/6

Dans la chaleur de la nuit
Film à Oscars, film bien pensant suscitant l’adhésion d’une critique d’outre-Atlantique qui au même moment boudait le très moderne Bonnie et Clyde. Il est aujourd’hui difficile de le condamner sur ces préjugés-là. Héritier d’un cinéma américain dont le privilège consiste à individualiser les conflits sans les schématiser, Jewison sait doser les scènes d’action et les explications brèves et révélatrices, concilier maturité du traitement (jeu des acteurs, dialogues incisifs, portants) et de la mise en scène, au détriment de crescendos mesurés ou d’envolées lyriques douteuses. En résulte une œuvre honnête, forte et vigoureuse sur le racisme persistant de la société américaine, un polar sudiste dont la qualité d’atmosphère le dispute à la lucidité du discours, et celle de l’émotion à une rigueur de pensée maintenue. 4/6

L’affaire Thomas Crown
Il y a deux façons d’apprécier ce suspense glamour au script chantourné, peut-être influencé par l'Arabesque de Donen, qui s’ébroue à l’image de son héros millionnaire dans un univers d’élégante mondanité. La première, sarcastique, assez peine-à-jouir, est d’y voir une machine à faire de l’argent, tournant et ronronnant bien rond, sans à-coup, reprenant une esthétique de publicité et cultivant au zoom et au split-screen une sophistication de magazine de luxe. La seconde consiste au contraire à se laisser séduire par la grisante légèreté du divertissement, la souplesse d’une exécution sans accroc qui préempte la supériorité de la surface sur celle du fond et le charme redoutable d’un duo d’acteurs alors au sommet de leur éclat : Steve McQueen en cambrioleur romantique, Faye Dunaway en Sherlock Holmes en jupon. 4/6

Éclair de lune
La communauté italienne de Brooklyn a nourri beaucoup de films américains. Si cette comédie romantique active a priori des clichés éprouvés et des situations convenues (la mamma qui se meurt en Sicile, la veuve au sang chaud, les petits commerçants volubiles, le mari angoissé à l’idée de "porter les cornes"…), son mérite repose sur la fraîcheur et la drôlerie d’une intrigue dans laquelle les sentiments sonnent juste, sur la simplicité d’un langage utilisé pour créer une famille imaginaire à laquelle chacun peut appartenir – même un professeur d’université dragueur, qui déambule dans une ou deux scènes. Quant à l’homogénéité de l’interprétation, elle confère une sorte de saveur du terroir ayant tout pour plaire aux spectateurs que nous sommes, éternels nostalgiques des splendeurs du cinéma d’avant-hier. 4/6


Mon top :

1. Le kid de Cincinnati (1965)
2. Dans la chaleur de la nuit (1967)
3. L’affaire Thomas Crown (1968)
4. Éclair de lune (1987)

Plus que de talent, il faudrait peut-être parler de savoir-faire pour qualifier les réussites de ce réalisateur de prestige. Plaisant, habile et accrocheur, son cinéma semble en effet s’inscrire dans la longue tradition d’un "hollywoodianisme" à l’efficacité éprouvée, capable de humer l’air du temps sans tourner le dos aux approches et aux schémas les plus classiques.
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Jeremy Fox
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Jeremy Fox »

Pas forcément admirateur du cinéaste mais j'aime énormément The Cincinatti Kid.
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par manuma »

Jamais été très convaincu par son cinéma également. The Cincinnati Kid, Justice pour tous, A soldier's story et Agnès de Dieu n'étaient pas trop mal dans mon souvenir. Mais tout ce que j'ai vu de lui commence à sérieusement dater, et je serai curieux d'un revoir certains (ceux précédemment cités, ainsi que In country, voire même Larry le liquidateur).
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Flol
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Flol »

Jeremy Fox a écrit : 23 janv. 24, 19:00 Pas forcément admirateur du cinéaste mais j'aime énormément The Cincinatti Kid.
Allez c'est décidé, je me le mets dans ma liste des must see de 2024. Il serait temps (et aussi pour enfin me délecter du boulot de montage de Hal Ashby, qui doit beaucoup à Jewison...et vice versa, d'ailleurs).
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Jeremy Fox
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Jeremy Fox »

Flol a écrit : 24 janv. 24, 11:12
Jeremy Fox a écrit : 23 janv. 24, 19:00 Pas forcément admirateur du cinéaste mais j'aime énormément The Cincinatti Kid.
Allez c'est décidé, je me le mets dans ma liste des must see de 2024. Il serait temps (et aussi pour enfin me délecter du boulot de montage de Hal Ashby, qui doit beaucoup à Jewison...et vice versa, d'ailleurs).
Ca devrait finir de te convaincre :fiou:

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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Watkinssien »

Flol a écrit : 24 janv. 24, 11:12
Jeremy Fox a écrit : 23 janv. 24, 19:00 Pas forcément admirateur du cinéaste mais j'aime énormément The Cincinatti Kid.
Allez c'est décidé, je me le mets dans ma liste des must see de 2024. Il serait temps (et aussi pour enfin me délecter du boulot de montage de Hal Ashby, qui doit beaucoup à Jewison...et vice versa, d'ailleurs).
Film commencé par Peckinpah mais qui a été viré au bout d'une semaine et Jewison en a profité pour signer ce film réjouissant: musique de Lalo Schifrin, montage de Ashby, un magnifique duel McQueen/Robinson, j'espère que tu apprécieras. :)
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Jeremy Fox »

Watkinssien a écrit : 24 janv. 24, 11:21
Flol a écrit : 24 janv. 24, 11:12
Allez c'est décidé, je me le mets dans ma liste des must see de 2024. Il serait temps (et aussi pour enfin me délecter du boulot de montage de Hal Ashby, qui doit beaucoup à Jewison...et vice versa, d'ailleurs).
Film commencé par Peckinpah mais qui a été viré au bout d'une semaine et Jewison en a profité pour signer ce film réjouissant: musique de Lalo Schifrin, montage de Ashby, un magnifique duel McQueen/Robinson, j'espère que tu apprécieras. :)
Certes mais je suis sûr qu'il sera encore plus sensible à mes arguments :mrgreen:
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Re: Norman Jewison (1926-2024)

Message par Flol »

Vas-y pour quoi je passe moi, encore... :roll:
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(bon j'avoue, Ann-Margret...:oops:)
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