Massimo Dallamano (1917-1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par Kevin95 »

IL MEDAGLIONE INSANGUINATO (Emilie, l'enfant des ténèbres) de Massimo Dallamano (1975) découverte

Sur le papier, une énième copie des messes sataniques à succès The Exorcist (par William Friedkin) et The Omen (par Richard Donner). Sur l'écran, un objet bizarre, comme piraté par un Massimo Dallamano dont on commence seulement à découvrir l'originalité, si ce n'est le talent. La délicate musique de Stelvio Cipriani montre combien Il medaglione insanguinato se fout de toute efficacité honorifique, et privilégie une tristesse, une ambiguïté et un sens graphique accentué. Dellamano filme des corps fatigués, un inceste qui ne dit pas son nom (du moins dans la VF) et un passé qui ne passe pas. Pas de malédiction flippante mais une Italie emprisonnée dans un passé sanglant et contaminée par un héritage artistique (ici la peinture) sensiblement mélancolique. Les séquences purement horrifiques sont volontairement ridicules, le réalisateur expédie ces passages obligés pour mieux revenir à sa petite musique personnelle. Un film bancal mais fascinant.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24130
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par Rick Blaine »

Bandidos (1967)

Un western qui commence de manière plutôt incongrue, puisqu'il rend totalement impuissant son héros principal, présenté comme un as de la gâchette, dans les 10 premières minutes qui mettent déjà en scène le duel classiquement final entre le héros et le grand méchant. Un parti pris narratif plutôt singulier, qui va ainsi se concentrer sur les desseins de vengeance d'un tireur qui ne peut plus se servir de ses mains. Ces 10 premières minutes constituent clairement une grande séquence du genre, par leur intensité, l'efficacité du découpage et l'intensité de l'action. Des qualités qui existent durant tout le film, porté par un casting lui aussi un peu surprenant pour un western : Enrico Maria Salerno et Venantino Venantini. Les deux sont impeccables, et Salerno crée un personnage très étonnant, plus caractérisé par ses faiblesses et ses fêlures que par ses forces. Dallamano oblige, la photo est très belle, donnant la sensation d'un film cossu et léché. Clairement le très haut du panier du western italien, à la hauteur, dans un registre différent, des meilleurs réussites des 3 Sergio. A noter une très belle B.O. signée Egisto Macchi, dont je ne connaissais pas le non.

Je n'avais vu que La lame infernale dans l'œuvre de Dallamano, là aussi un film plus qu'intéressant, Il semble y avoir quelque chose à creuser dans l'œuvre de ce monsieur.
Avatar de l’utilisateur
manuma
Décorateur
Messages : 3676
Inscription : 31 déc. 07, 21:01

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par manuma »

Rick Blaine a écrit : 17 sept. 21, 09:37 Je n'avais vu que La lame infernale dans l'œuvre de Dallamano, là aussi un film plus qu'intéressant, Il semble y avoir quelque chose à creuser dans l'œuvre de ce monsieur.
Et tu devrais trouver ton bonheur en poussant l'investigation...

Pas tout vu du bonhomme, mais je trouve le cinéaste passionnant, à la personnalité beaucoup plus marquée que celles d'un Lenzi, Martino, Tessari, Guerrieri, ou encore De Martino, pour citer quelques cadors du bis italien de la même période.

Un gout prononcé pour les personnages tordus / torturés et sujets sulfureux, 2 très belles réussites du genre érotique, La Malizie di Venere et La Fine dell'innocenza, et 2 incontournables au rayon giallo, Cosa avete fatto a Solange? et La polizia chiede aiuto. Sinon je mise pas mal sur son Dorian Gray, en attente de visionnage, et je note pour ce Bandidos.
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24130
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par Rick Blaine »

manuma a écrit : 17 sept. 21, 10:15 Cosa avete fatto a Solange?
Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par hellrick »

Rick Blaine a écrit : 17 sept. 21, 10:20
manuma a écrit : 17 sept. 21, 10:15 Cosa avete fatto a Solange?
Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
Un des 10 meilleurs giallo amha!
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24130
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par Rick Blaine »

hellrick a écrit : 17 sept. 21, 11:53
Rick Blaine a écrit : 17 sept. 21, 10:20

Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
Un des 10 meilleurs giallo amha!
Bien noté !
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Massimo Dallamano (1917-1976)

Message par Kevin95 »

manuma a écrit : 17 sept. 21, 10:15 Sinon je mise pas mal sur son Dorian Gray.
Tu fais bien, malgré une "modernisation" du mythe et un érotisme un tantinet kitschs, le film réussit à installer une ambiance malsaine aidée par une musique sous acide et la présence Visconti-enne de Berger.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Répondre