IL MEDAGLIONE INSANGUINATO (Emilie, l'enfant des ténèbres) de Massimo Dallamano (1975) découverte
Sur le papier, une énième copie des messes sataniques à succès The Exorcist (par William Friedkin) et The Omen (par Richard Donner). Sur l'écran, un objet bizarre, comme piraté par un Massimo Dallamano dont on commence seulement à découvrir l'originalité, si ce n'est le talent. La délicate musique de Stelvio Cipriani montre combien Il medaglione insanguinato se fout de toute efficacité honorifique, et privilégie une tristesse, une ambiguïté et un sens graphique accentué. Dellamano filme des corps fatigués, un inceste qui ne dit pas son nom (du moins dans la VF) et un passé qui ne passe pas. Pas de malédiction flippante mais une Italie emprisonnée dans un passé sanglant et contaminée par un héritage artistique (ici la peinture) sensiblement mélancolique. Les séquences purement horrifiques sont volontairement ridicules, le réalisateur expédie ces passages obligés pour mieux revenir à sa petite musique personnelle. Un film bancal mais fascinant.
Massimo Dallamano (1917-1976)
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Massimo Dallamano (1917-1976)
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Bandidos (1967)
Un western qui commence de manière plutôt incongrue, puisqu'il rend totalement impuissant son héros principal, présenté comme un as de la gâchette, dans les 10 premières minutes qui mettent déjà en scène le duel classiquement final entre le héros et le grand méchant. Un parti pris narratif plutôt singulier, qui va ainsi se concentrer sur les desseins de vengeance d'un tireur qui ne peut plus se servir de ses mains. Ces 10 premières minutes constituent clairement une grande séquence du genre, par leur intensité, l'efficacité du découpage et l'intensité de l'action. Des qualités qui existent durant tout le film, porté par un casting lui aussi un peu surprenant pour un western : Enrico Maria Salerno et Venantino Venantini. Les deux sont impeccables, et Salerno crée un personnage très étonnant, plus caractérisé par ses faiblesses et ses fêlures que par ses forces. Dallamano oblige, la photo est très belle, donnant la sensation d'un film cossu et léché. Clairement le très haut du panier du western italien, à la hauteur, dans un registre différent, des meilleurs réussites des 3 Sergio. A noter une très belle B.O. signée Egisto Macchi, dont je ne connaissais pas le non.
Je n'avais vu que La lame infernale dans l'œuvre de Dallamano, là aussi un film plus qu'intéressant, Il semble y avoir quelque chose à creuser dans l'œuvre de ce monsieur.
Un western qui commence de manière plutôt incongrue, puisqu'il rend totalement impuissant son héros principal, présenté comme un as de la gâchette, dans les 10 premières minutes qui mettent déjà en scène le duel classiquement final entre le héros et le grand méchant. Un parti pris narratif plutôt singulier, qui va ainsi se concentrer sur les desseins de vengeance d'un tireur qui ne peut plus se servir de ses mains. Ces 10 premières minutes constituent clairement une grande séquence du genre, par leur intensité, l'efficacité du découpage et l'intensité de l'action. Des qualités qui existent durant tout le film, porté par un casting lui aussi un peu surprenant pour un western : Enrico Maria Salerno et Venantino Venantini. Les deux sont impeccables, et Salerno crée un personnage très étonnant, plus caractérisé par ses faiblesses et ses fêlures que par ses forces. Dallamano oblige, la photo est très belle, donnant la sensation d'un film cossu et léché. Clairement le très haut du panier du western italien, à la hauteur, dans un registre différent, des meilleurs réussites des 3 Sergio. A noter une très belle B.O. signée Egisto Macchi, dont je ne connaissais pas le non.
Je n'avais vu que La lame infernale dans l'œuvre de Dallamano, là aussi un film plus qu'intéressant, Il semble y avoir quelque chose à creuser dans l'œuvre de ce monsieur.
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Et tu devrais trouver ton bonheur en poussant l'investigation...Rick Blaine a écrit : ↑17 sept. 21, 09:37 Je n'avais vu que La lame infernale dans l'œuvre de Dallamano, là aussi un film plus qu'intéressant, Il semble y avoir quelque chose à creuser dans l'œuvre de ce monsieur.
Pas tout vu du bonhomme, mais je trouve le cinéaste passionnant, à la personnalité beaucoup plus marquée que celles d'un Lenzi, Martino, Tessari, Guerrieri, ou encore De Martino, pour citer quelques cadors du bis italien de la même période.
Un gout prononcé pour les personnages tordus / torturés et sujets sulfureux, 2 très belles réussites du genre érotique, La Malizie di Venere et La Fine dell'innocenza, et 2 incontournables au rayon giallo, Cosa avete fatto a Solange? et La polizia chiede aiuto. Sinon je mise pas mal sur son Dorian Gray, en attente de visionnage, et je note pour ce Bandidos.
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Un des 10 meilleurs giallo amha!Rick Blaine a écrit : ↑17 sept. 21, 10:20Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Bien noté !hellrick a écrit : ↑17 sept. 21, 11:53Un des 10 meilleurs giallo amha!Rick Blaine a écrit : ↑17 sept. 21, 10:20
Celui là je l'ai sous le coude, je note pour un visionnage à cour terme.
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Re: Massimo Dallamano (1917-1976)
Tu fais bien, malgré une "modernisation" du mythe et un érotisme un tantinet kitschs, le film réussit à installer une ambiance malsaine aidée par une musique sous acide et la présence Visconti-enne de Berger.
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