Antonio Isasi-Isasmendi

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Antonio Isasi-Isasmendi

Message par Kevin95 »

UN VERANO PARA MATAR (Meurtres au soleil) - Antonio Isasi-Isasmendi (1972) découverte

Polar franco-italo-espagnol partant d'un postulat de western (un jeune homme veut buter un à un les assassins de son père) pour arriver vers une mélancolie étonnante. Si à priori le film d'Antonio Isasi-Isasmendi relève du cinéma d'exploitation pur, le cinéaste n'hésite pas trois seconde à glisser un peu de tendresse dans le moteur et à flinguer quelques croulants. L'espagnol donne à la génération de Franco le rôle d'assassin et celui de l'espoir à deux jeunes insouciants. Après une première partie vénère, Un verano para matar change de rythme et de sujet pour s’appesantir sur la relation entre le jeune revanchard (Christopher Mitchum froid comme un frigo) et sa captive (Olivia Hussey), fille du dernier salopard à éliminer. Pas vraiment syndrome de Stockholm puisque les deux ont le même âge et ne visent au fond qu'à se détacher de leurs parents (en faisant le deuil ou on les reniant). La dernière partie repart vers le cinéma d'action avec une poursuite pétaradante via moto, bagnoles et musique de Luis Enríquez Bacalov avant un final qui met un point d'honneur à nettoyer le dernier vieux con du récit (même si ledit personnage est bien plus complexe j'en dis pas plus). Par moment incertain (notamment lors des transitions action/drame), Un verano para matar est pourtant une petite réussite dans son genre, qui inspira musicalement et cinématographiquement Quentin Tarantino pour son Kill Bill.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Antonio Isasi-Isasmendi

Message par Kevin95 »

ESTAMBUL 65 (L'Homme d'Istanbul) - Antonio Isasi-Isasmendi (1965) découverte

Vous vous êtes toujours demandé ce qu'est devenu Horst Buchholz après The Magnificent Seven (1960) de John Sturges... Non ? Même un peu ? Bon, mettons que si, et bien hormis One, Two, Three (1961) de Billy Wilder, le môme c'est retrouvé chez lui, en Europe, dans une ribambelle de série B essayant (en vain) de jouer sur la carte du jeune premier plein d'avenir. La même année que le bordélique Marco Polo du trio Denys de La Patellière, Raoul Lévy et Noël Howard, Horst s'offre des vacances en Turquie avec un europsy tout choupinet mis en scène par le pas mauvais Antonio Isasi-Isasmendi. Que les réticents au genre se rendorment car Estambul 65 aligne tous les poncifs du 007 à l'européenne : collection de trognes, héros en dèche de charisme, pépés figées, décors exotico-datés et rythme... ah bah non, pas cette fois. Pas de quoi inquiéter les cardiaques mais le film d'Isasi-Isasmendi a suffisamment de rebondissements, d'humour et de peps pour sortir la tête (même légèrement) du bassin ingrat des europsy. Malgré sa durée un tantinet exagéré (deux plombes pour un film bis faut le justifier !), Estambul 65 sourit à la vie, carbure à l'excellente musique de Georges Garvarentz et voit Mario Adorf tenter de tueur le héros en slip de bain ou Klaus Kinski apparaitre juste le temps - lui-aussi - de mettre sa misère à Horst (ça reste en famille allemande). Coté action rien de déshonorant non plus, la séquence du terrain vague est au poil et les poursuites bien foutues. Et au milieu de tout ce petit monde affairé à torcher un europsy de qualité, on trouve un Horst Buchholz toujours aussi palot qui voit sa carrière lui glisser entre les pattes. Un vrai mercenaire !
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