UN HOMME À ABATTRE - Philippe Condroyer (1967) découverte
Chasse au nazi comme un avant-gout de la fiction de gauche des 70's, deux ans avant Z de Costa-Gavras (qui donnera le top départ du genre). Philippe Condroyer filme sa traque avec sobriété pour ne pas dire distance, aux antipodes de son premier long métrage, l'inénarrable Tintin et les Oranges bleues (1964). Ambiance lourde, personnages opaques, musique tout sauf mélodieuse d'Antoine Duhamel, le film intrigue, passionne grâce au personnage de Jean-Louis Trintignant (comme toujours impeccable). Dommage que Condroyer n'assume pas la part "policière" de son intrigue et qu'il filme avec retenue des scènes appelant le suspense le plus tendu (la visite de l'appartement ou les règlements de compte filmés en plan large, sans dynamisme). Un homme à abattre reste une curiosité recommandable, ne serait-ce que pour son thème principal pas banal dans le cinéma français.
Philippe Condroyer
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Philippe Condroyer
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Re: Philippe Condroyer
Je trouve que c'est même plus qu'une fiction recommandable, j'avais trouvé ce film très atypique et étonnant par son ambiance, et justement par ce choix de prendre un peu le contre-pied de ce que l'on aurait attendu d'un polar "classique". J'en garde un très bon souvenir.
Ca me fait penser qu'il faut que je vois La coupe à 10 francs.
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Re: Philippe Condroyer
La Coupe à 10 francs : Philippe Condroyer 1974
Dans la France provinciale des années 70, de jeunes ouvriers ébénistes sont harcelés par leur patron qui les obligent à se faire couper les cheveux sous peine de se faire renvoyer de l'usine.
Une chronique tout à fait réussie de la France profonde de cette époque (superbes séquences familiales entre autres, qui font penser à du Pialat) en même temps qu'un pamphlet social contre la 'dictature' de certains patrons qui imposent des lois arbitraires au sein de leur société. Un de ces films qui nous donnent envie de nous indigner et qui préfigurent les films de Laurent Cantet (Ressources humaines) ou des frères Dardenne (Deux jours une nuit) ; l'image finale est même d'une rare force là où on ne l’attendait pas si l'on ne connaissait pas le fait divers à l'origine de l'histoire. Les plans sur la triste campagne française hivernale sont d'une belle puissance d'évocation (notamment cette route boueuse d'où arrive le bus ramenant André à la maison familiale), la musique utilisée renforçant le côté un peu sordide mais authentique de l'ensemble. Jeunes inconnus très convaincants, scénario jamais ennuyeux, une formidable réussite.
Dans la France provinciale des années 70, de jeunes ouvriers ébénistes sont harcelés par leur patron qui les obligent à se faire couper les cheveux sous peine de se faire renvoyer de l'usine.
Une chronique tout à fait réussie de la France profonde de cette époque (superbes séquences familiales entre autres, qui font penser à du Pialat) en même temps qu'un pamphlet social contre la 'dictature' de certains patrons qui imposent des lois arbitraires au sein de leur société. Un de ces films qui nous donnent envie de nous indigner et qui préfigurent les films de Laurent Cantet (Ressources humaines) ou des frères Dardenne (Deux jours une nuit) ; l'image finale est même d'une rare force là où on ne l’attendait pas si l'on ne connaissait pas le fait divers à l'origine de l'histoire. Les plans sur la triste campagne française hivernale sont d'une belle puissance d'évocation (notamment cette route boueuse d'où arrive le bus ramenant André à la maison familiale), la musique utilisée renforçant le côté un peu sordide mais authentique de l'ensemble. Jeunes inconnus très convaincants, scénario jamais ennuyeux, une formidable réussite.
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Re: Philippe Condroyer
Il est sur FilmoTV. J'essaie de le regarder bientôt.
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