Robert Day

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Robert Day

Message par Kevin95 »

THE BIG GAME - Robert Day (1973) découverte

Le film ressemble à une production européenne improbable mais non, vous voyez le mal partout car The Big Game est un bien un film américain. Bon... ça ne l’empêche pas de compter ses sous, d'écrire son scénario au bar du coin ou de racoler du coté de l'Afrique du sud pour quelques dollars et quelques figurants en plus. The Big Game relève du brique à braque, entre un réalisateur anglais qui ne comprend pas plus l’intrigue que nous, d'anciennes gloires hollywoodiennes venu cachetonner faute d'avoir passé le casting d'un Airport et une petite musique de Francesco De Masi nous faisant comprendre qu'il va falloir patienter. Une heure se passe sans qu'on ne sache pourquoi tout ce beau monde s'agite puis enfin l'assaut final et l'aveu des auteurs : oui, c'est bien pour une demi-heure de fusillade old school que le film existe. Ce qui a précédé détendait l’œil mais n'avait aucune utilité, tout ce qui nous intéresse dès lors, c'est un bateau infesté de terroristes comme un Under Siege (1992) avant l'heure. Le dernier bloc remonte le niveau, sans compter la fin ouverte où Stephen Boyd balance un monologue pessimiste mettant tous les gouvernements, tous les réseaux d'espionnage dans un même sac pourri (c'est gentil mais improbable). Un film d'action aux petits bras, mais une bande d'exploitation potable.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Profondo Rosso
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Profondo Rosso »

La Déesse de feu (1965)

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En 1918, deux officiers anglais, le major Holly et Leo Vincey, accompagnés de Job, visitent Jérusalem. Ils sont accostés par Billali, un arabe qui reconnait en Leo la réincarnation de Killikrates, un grand prêtre de l'ancienne Egypte. Le soir même, Leo est enlevé et se réveille dans une étrange maison auprès d'une splendide créature, Ayesha. Cette dernière lui remet un anneau et une carte lui permettant de traverser le désert pour rejoindre la cité cachée de Kuma où elle l'attendra, convaincue qu'il est bien Killikrates, son grand amour qui lui fut infidèle vingt siècles auparavant.


She est une production Hammer dont le succès permis au studio de renouveler son style, les ambiances gothiques alternant désormais pour les années à venir avec des films d'aventures exotique et bariolés comme Un Millions d'années avant Jésus Christ, La Reine des Vikings ou Les Femmes Préhistoriques. Première tentative du studio dans le genre, le film bénéficie de moyens énormes avec notamment un tournage en Israël pour les extérieurs, des décors studio imposants (sans rivaliser pour autant avec les mastodontes hollywoodien) et un casting de choix où on trouve entre autre le jeune premier John Richardson, les habitués Peter Cushing et Christopher Lee et dans le rôle de She une Ursula Andress encore tout auréolée de son nouveau statut de star après le succès de James Bond contre Dr No. Adapté du roman de H. Rider Haggard (à qui l'on doit aussi Les Mines du roi Salomon autre fleuron du genre), l'histoire avait déjà connu plusieurs versions à l'écran dont une par Méliès (adaptant le final uniquement) dès 1899 et une autre en 1935 par les auteurs de King Kong pour la RKO transposant l'histoire au pôle nord.

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Robert Day livre une réalisation efficace mais sans génie, qui n'apporte pas de plus-value à ce qui se déroule à l'écran, ainsi malgré les moyens et le cadre le film conserve néanmoins la patine bricolée et désuète qui fait le charme du studio, sans un Terence Fisher pour rehausser le tout.Ce qui fait l'intérêt principal du film, c'est donc son histoire d'amour tragique à travers les siècles magnifiquement illustrée et qui donne au film une ambiance onirique de rêve éveillée unique en son genre. La première partie lors du voyage dans le désert envoûte avec un John Richardson sentant l'appel d'une force inexplicable. Malgré un aspect un peu bavard lorsque l'on arrive à la cité cachée de Kuma, cette magie demeure et toutes les scènes entre Richardson et Ursula Andress sont chargées d'émotion et d'atmosphère. Ursula Andress trouve probablement le rôle de sa vie avec Ayesha, personnage ambivalent partagé entre la souveraine tyrannique et l'amoureuse éperdue, dualité parfaitement mise en image dans une scène de flashback expliquant la mort de son amant des siècles plus tôt.

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Day est particulièrement inspiré pour la mettre en valeur, l'entourant d'une photo diaphane et de tenue immaculée lors des scènes d'amour (on pense presque toute proportion gardée à Ava Gardner dans Pandora) et la filmant en contre plongée pour la rendre plus imposante encore en reine autoritaire. John Richardson est plutôt convaincant en amoureux éperdus, bien soutenu par Peter Cushing même si plus en retrait et Christopher Lee toujours aussi magnétique en prêtre énigmatique. La puissance de l'histoire d'amour fait donc oublier les défauts (petites longueurs et un final expédié) et certaines aberrations (le peuple caché descend des égyptien mais les soldats ont des tenues de centurions romain), occasionnant les plus beaux moments du film comme lorsque Léo ne peut se résoudre à tuer She pour sauver son amie, la première rencontre avec Ayesha où un final d'une grande puissance tragique. Cette ampleur nouvelle mais néanmoins soumise à l’économie du studio confère ainsi une tonalité intimiste adéquate au récit qui aurait sans doute dévié de son objectif en en mettant plein la vue. Un joli film d'aventure donc qui connaîtra grand succès et appellera une suite trois ans plus tard avec La Déesse des sables (Vengeance of She en vo) avec le seul John Richardson rescapé du premier film. 4/6

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Watkinssien
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Watkinssien »

Euh excusez-moi de ce petit HS, mais Robert Day est toujours vivant, non?
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par AtCloseRange »

C'est un miracle!
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Alexandre Angel »

C'est un gag surtout
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Watkinssien »

Il a même 94 ans cette année ! :fiou:
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Profondo Rosso »

Kevin95 l'a enterré trop vite :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Alexandre Angel »

Il l'a obituarisé d'office :uhuh:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par AtCloseRange »

C'est bien connu que Kevin95 préfère les réalisateurs morts de toute façon.
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manuma
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Re: Robert Day

Message par manuma »

De Robert Day, je garde In broad daylight, petit suspense TV écrit par Larry Cohen, avec un casting comme je les aime (Richard Boone, Stella Stevens, John Marley). J'aimerai bien voir un jour sa parodie de film noir, The Man with Bogart's face...
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Kevin95
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Re: Robert Day (1922-1991)

Message par Kevin95 »

AtCloseRange a écrit :C'est bien connu que Kevin95 préfère les réalisateurs morts de toute façon.
Oups, désolé. Samedi matin toussa toussa, la tête dans le...
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Re: Robert Day

Message par Jeremy Fox »

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