Édouard Luntz (1931-2009)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Édouard Luntz (1931-2009)

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L'HUMEUR VAGABONDE - Édouard Luntz (1972) découverte

Film toc (toc) pour époque marteau. Je ne sais pas si le film prend des libertés avec le livre de Blondin (pas lu, mais je m'y colle prochainement monsieur le juge) mais des libertés avec la narration classique ça, le film en prend. On sent l'influence de Resnais (L'Année dernière à Marienbad) ou de Rivette (Paris nous appartient) et le parfum des seventies, de ces films français qui faisaient les malins avec le cinéma classique, au mieux pour défendre une certaine vision du cinéma (Robert Benayoun), une vision politique (les post 68), au pire pour épater le bourgeois. On commence par regarder L'Humeur vagabonde avec curiosité, surpris par l'opacité du traitement, par la liberté prise (notamment les apparitions multiples et jouissives de Michel Bouquet) et par la lenteur adoptée. Très vite, on se dit que le film ne va pas être une sinécure, mais on garde le cap quand à mi-parcours, on se rend compte qu'on se fait copieusement chier. Trop hermétique, trop mou et sans humour (s'il ont omet Bouquet qui se marre comme un gosse), L'Humeur vagabonde tire la gueule, ne bouscule jamais tant le sommeil est lourd à son contact. Il y a bien quelques belles idées (Bouquet... Quoi ? Je l'ai déjà dit ?) mais aussi pas mal de poses arty. Seule la superbe musique d'Eric Demarsan me reste en poche, finalement trop belle pour des images aussi vides. C'était mon premier Édouard Luntz et ce fut une énorme déception. Le réalisateur a pourtant une cote auprès des cinéphiles, jugé comme rare et précieux. Est-ce parce que ses films sont durs à chopper qu'il est sublimé par quelques happy few ? Est-ce moi qui n'est pas réceptif à sa poésie ? Est-ce L'Humeur vagabonde et seulement ce film qui me passe par dessus la tête. On verra bien.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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