Bernard Borderie (1924-1978)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

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ANGÉLIQUE, MARQUISE DES ANGES - Bernard Borderie (1964) révision

Ne riez pas mais c'est pas mal du tout Angélique. Le premier par exemple, est un four-tous jouissif, entre cape et d'épée et romance, entre film d'aventure et drame en costume, toutes les sixties populaires européennes sont ici invitées. Pour s'installer dans le film de Bernard Borderie, il est certes nécessaire de prendre en compte le talent volatile de son metteur en scène, l'aspect poupée de cire de son interprète principale et le ton cucul de l'ensemble (accentué par la musique Roger Vadim-esque de Michel Magne), mais une fois cela fait, on peut prendre pas mal de plaisir en face. Robert Hossein assure en beau-moche, Giuliano Gemma vient faire coucou, Jean Rochefort paye sa maison de campagne, le rythme est soutenu, le parfum sexuel empeste et la violence est pour le moins brutale. Tout va bien madame la Marquise, Angélique premier opus est peut-être ce que Borderie a fait de plus noble, de moins ronflant. Reste plus qu'à me taper les quatre autres.
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Commissaire Juve
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Commissaire Juve »

Kevin95 a écrit :... le ton cucul de l'ensemble (accentué par la musique Roger Vadim-esque de Michel Magne)...
:mrgreen: Ah ouééé, la musique !
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Pour revenir à ce premier opus : quand j'avais 10 ans, je ne dis pas. Mais ça fait un moment que je ne marche plus (sans doute parce que j'en ai 12... je parle d'âge mental, bien sûr).
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Kevin95
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

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MERVEILLEUSE ANGÉLIQUE - Bernard Borderie (1965) révision

On baisse d'un cran pour le deuxième Angélique, clairement l'opus le plus faible de la saga. Tout commençait bien pourtant, Giuliano Gemma et ses loubards donnent du fil à retordre aux bourgeois de Paname, Angélique joue les divas du ghetto et le film ne prend même pas le temps de niaiser. C'est une fois le bandit décimé que Merveilleuse Angélique se rappelle de son public nunuche et tartine dans les sous-intrigues de la cour, entre marchandage de cacao (oh que c'est cocasse), éducation des mômes (oh que c'est mignon) et roucoulement avec le cousin du coin (oh que c'est mi... hein ?) Heureusement, l'image est léchée, le sadisme n'a pas pris de vacances (voir la séquence pédo-timbrée de la torture du môme) et Jean Rochefort se marre tout seul. L'opus reste correct même si l'ombre de la Sisi-sploitation plane et que le toupet de Jean-Louis Trintignant est un crime capillaire.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

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ANGÉLIQUE ET LE ROY - Bernard Borderie (1966) révision

Après une Merveilleuse Angélique (1965), trop merveilleuse pour être honnête, retour à du tordu avec Angélique et le Roy. Le cousin un peu con-con qui fit chavirer le cœur de notre héroïne fout le camp cinq minutes après le début du film, place à un Sami Frey qui viole ses invitées avec calme et éloquence, à Jean Rochefort plus amoureux que jamais (qu'il en profite car après, plus de Jeannot dans la saga), au retour d'un personnage clé ou à l'apparition de deux Gendarmes loin de Saint-Tropez (c’est cadeau). Ce troisième opus est peut-être le plus dérangé du citron, le plus violent puisqu'on assiste à la défiguration d'une servante avec une robe empoisonnée ou encore à une cérémonie satanique avec corps de femme et sacrifice de bébé. Amis du bon gout bonsoir, Angélique et le Roy n'a aucune envie de s'emmerder dans des intrigues de cour de France et regarde en dessous de la robe des femmes. On sent que l'imagerie Louis XIV ne va pas faire long feu et très vite, celle du film de pirates rentre dans la danse... Mais ça c'est un autre opus.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

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INDOMPTABLE ANGÉLIQUE - Bernard Borderie (1967) révision

Versailles, les marquises, les complots, les bals costumés et tout le tsoin tsoin, ça va deux minutes. Après trois opus occupés à rincer la cour de Louis le quatorzième, Angélique prend un détour aussi salvateur qu'improbable du côté du film de pirates. Robert Hossein est de nouveau de la partie et conduit son bateau à la recherche de son gonz tandis qu'elle, subit les pires outrages chez des renégats de la pire espace. La séquence éprouvante du quasi viol collectif dans la soute, cristallise toute l'ambition d'Indomptable Angélique, des grands espaces certes mais surtout de la violence, du sadisme et (Angélique's touch) du cul qui ne dit pas son nom (ou le murmure). On aurait pu craindre un essoufflement de la franchise mais en prenant la mer, Bernard Borderie booste sa machinerie et l'envoi vers le cinéma de genre italien (qui à l'époque raffolait des corsaires). Quelques touches de Jules Vernes, une grosse louche d'opportunisme, Indomptable Angélique aurait pu être un formidable final, mais Borderie et son équipe préparent quelque chose de bien mieux pour le cinquième, et dernier, opus.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

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ANGÉLIQUE ET LE SULTAN - Bernard Borderie (1968) révision

Qu'on se rassure, le cinquième opus d'Angélique est aussi le dernier. Après les pirates d'Indomptable Angélique (1967), place à de l'exotisme de pacotille, qui ravit l'œil et enchante les bisseux puisque tous les clichés y passent (sultan tyran, marché aux femmes, mon Dieu est plus fort que le tiens...) Lawrence of Arabia (1962) de David Lean pour les nuls, ça n’empêchera pas le film d'être jouissif, spectaculaire, brutal, voir le sort réservé à l'excellent Jean-Claude Pascal. Bizarrement, Angélique et le Sultan est peut-être le meilleur opus de la saga alors qu'il s'échappe totalement de l'iconographie Arlequin des bouquins d'origine. On sent ici la fin de règne du cinéma de papa, l'envie de se mesurer aux spectacles de l'époque fin 60, de relancer la machine de peur que les spectateurs ne ronflent à l’unisson. En même temps, quoi de plus décalé de l'année 1968 que ce film-ci qui se réfugie dans une esthétique publicitaire histoire de faire décoller le français qui sue devant les images du désert tout en bouffant sa glace Miko. A l'époque, ça faisait grincer des dents, aujourd'hui c'est charmant, dépaysant et si naïf qu'on lui pardonne tout, même le recours au Women in Prison lorsqu'Angélique est en taule chez le chef arabe. Angélique, icône du bis à la française.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :alors qu'il s'échappe totalement de l'iconographie Arlequin des bouquins d'origine.
As tu lu les romans ?
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :alors qu'il s'échappe totalement de l'iconographie Arlequin des bouquins d'origine.
As tu lu les romans ?
Feuilleté pour être honnête. J'ai ouï dire que les bouquins étaient plus complexes qu'on ne le croit. Pas de bol, je suis tombé sur les pages les plus relous.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
As tu lu les romans ?
Feuilleté pour être honnête.

Car dans mon souvenir-c'est vrai assez lointain- c'est tout le contraire de la littérature Arlequin. C'est du bon roman historique, sanglant, réaliste, assez cru et parfois aussi captivant que du Dumas. A l'époque, j'avais découvert les romans en même temps que les films et il n'y avait pas photo. Autant j'avais trouvé les films totalement tartes, autant les romans m'avaient passionné, lisant toute la série d'une traite. Ceci dit je ne vais pas les relire ni les revoir pour vérifier :wink:
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :
Feuilleté pour être honnête.

Car dans mon souvenir-c'est vrai assez lointain- c'est tout le contraire de la littérature Arlequin. C'est du bon roman historique, sanglant, réaliste, assez cru et parfois aussi captivant que du Dumas. A l'époque, j'avais découvert les romans en même temps que les films et il n'y avait pas photo. Autant j'avais trouvé les films totalement tartes, autant les romans m'avaient passionné, lisant toute la série d'une traite. Ceci dit je ne vais pas les relire ni les revoir pour vérifier :wink:
Dans ce cas mea culpa. Un peu de mauvaise foi pour gonfler un film, ça ne fait pas de mal ! :oops: :mrgreen:
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :
Jeremy Fox a écrit :

Car dans mon souvenir-c'est vrai assez lointain- c'est tout le contraire de la littérature Arlequin. C'est du bon roman historique, sanglant, réaliste, assez cru et parfois aussi captivant que du Dumas. A l'époque, j'avais découvert les romans en même temps que les films et il n'y avait pas photo. Autant j'avais trouvé les films totalement tartes, autant les romans m'avaient passionné, lisant toute la série d'une traite. Ceci dit je ne vais pas les relire ni les revoir pour vérifier :wink:
Dans ce cas mea culpa. Un peu de mauvaise foi pour gonfler un film, ça ne fait pas de mal ! :oops: :mrgreen:
Surtout que c'est quasiment le seul moyen d'en dire du bien :lol:

Plus sérieusement, si je revoyais les uns et relisais les autres, si ça se trouve j'aurais un avis tout différent de celui que j'avais vers 18 ans. Je laisse donc juste le bénéfice du doute.
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Kevin95
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :Surtout que c'est quasiment le seul moyen d'en dire du bien :lol:
Je dois même être le seul sur le forum à me faire suer à regarder des Borderie.
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par Jeremy Fox »

Non mais franchement : tu m'as presque donné envie de m'y replonger avec tes avis :wink:
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hellrick
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Re: Bernard Borderie (1924-1978)

Message par hellrick »

J'en lirais bien un par curiosité d'Angélique :fiou:


J'avais lu le premier Pardaillan, c'était sympa malgré les longueurs de l'édition originale au point que j'ai switché sur une version écourtée (oui c'est pas bien mais les écrivains payés à la ligne c'est pas toujours passionnant)...version écourtée qui était d'ailleurs encore un bon gros pavé. Du coup j'avais revu le film et c'était plaisant.
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Message par mannhunter »

O'Malley a écrit :
Demi-Lune a écrit : ça a beau être mal fichu, je trouve qu'il subsiste toujours un vrai charme, une vraie âme. Pour moi il y a quelque chose de "beau" là-dedans, et je ne sais pas comment le formuler.
L'univers d'Angélique,à la fois tragique et frivole, la beauté de Michèle Mercier et comme tu l'as souligné, la musique de Michel Magne y est pour beaucoup...

Kevin95 a écrit :Image

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idem...c'est peut-être en partie la nostalgie mais je l'ai revu récemment en BR sans déplaisir. :oops:
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