Michele Lupo (1932-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Michele Lupo (1932-1989)

Message par Kevin95 »

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UN UOMO DA RISPETTARE (Michele Lupo, 1972) révision

Mon Père j'ai péché. J'avais déjà le DVD pourri du film mais la VHS me faisait les yeux doux, alors je l'ai regardé. L'envoutement fut le même, la tristesse de ne pas voir le film dans des conditions optimales aussi (au moins, j'ai le bon format scope). Michele Lupo n'est pas une star du bis, l'intéressé a œuvré dans quasiment tous les genres mais n'avait pas la dinguerie de certains de ses collègues pour surnager dans un bassin bourré à craquer d'artisans populaires plus ou moins talentueux. Lui avait quelque-chose, pas du génie, mais une patte, une tendresse pour son acteur de prédilection Giuliano Gemma, un gout pour décaler les projets qu'on lui commandait comme de partir d'un sous Trinità pour arriver à Amico, stammi lontano almeno un palmo soit un western sur l'amitié et l'impossibilité de faire un couple dans l'Ouest délirant vu par les italiens. Au milieu de poliziottesco violents et fiévreux, il fait Un uomo da rispettare qui travaille la question d'un casse (du surgelé) sur un rythme lancinant, désabusé. Le décor d'Hambourg, la lumière froide de Tonino Delli Colli ou les trompettes de Morricone participent à ce climat frigorifique. Kirk Douglas sort de prison, refait un coup (pour la dernière fois comme le dit la chanson du genre) tout en calmant sa femme attristée (Florinda Bolkan) et en formant son cadet (Giuliano Gemma). Les trois se reniflent, semblent s'apprécier mais quelque chose cloche, Douglas en bon américain à sa franchise sur le visage, trop pro, trop vielle école. Bolkan ne sait pas sur quel pied danser. Gemma en fait trop pour être sur le coup (sa relation avec son ainé ressemble à une version tendue de celle entre Gabin et Delon dans Mélodie en sous-sol). Le coup arrive, millimétré, tendu, presque melvillien (Le Cercle rouge), il va vers sa fin et le film dérive. Un final noir, éloigné du ton badin de la première heure. Un polar ultra classe. Une petite merveille.
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Re: Michele Lupo (1932-1989)

Message par hellrick »

De Lupo j'aime bien la plupart de ses westerns (Méfie toi Ben, Charlie veut ta peau, Arizona Colt et surtout le crépusculaire - comme on dit - Adios California) mais j'ai une tendresse particulière pour son Week end murders, sorte de mélange entre un murder mystery très british à la Christie avec le giallo version familiale et plein d'humour, presque autoparodique (genre on découvre le majordome mort et un mec déclare "pour une fois on est sur que ce n'est pas le larbin le meurtrier") même si l'intrigue se tient plutôt bien.

A découvrir ça va te plaire :wink:
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Kevin95
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Re: Michele Lupo (1932-1989)

Message par Kevin95 »

Je note, je note.
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Kevin95
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Re: Michele Lupo (1932-1989)

Message par Kevin95 »

BOMBER - Michele Lupo (1982) découverte

Dernier film de Michele Lupo, artisan du cinéma de genre italien (un homme dans la foule en somme) qui termina une filmographie intéressante par des Bud Spencer histoire de ne pas trop se casser les genoux avant de tirer sa révérence. Après un Occhio alla penna (On m'appelle Malabar, 1981) un chouilla plus ambitieux que les autres films du barbu cogneur, Lupo et Spencer reviennent à du peinard et décalque quasiment leur Lo chiamavano Bulldozer (Mon nom est Bulldozer, 1978). Exit le foot américain, place au noble art et à de multiples façons de piller Rocky dans la joie et la bonne humeur. Bud aide un jeune gars au punch d'acier, fait mumuse avec Jerry Calà (sidekick vite relou) avant de monter sur le ring foutre une pèche au super méchant de l'affaire (que les distributeurs français ont délicieusement affublé de la voix française de Stallone). Guilleret, sans prise de tronche, Bomber est une péloche populaire tout ce qu'il y a de plus sympathique. En se concentrant, on peut même reconnaitre la mélancolie de Michele Lupo lorsque Bud marche seul sur une plage, silencieux, plongé dans une trauma passé. Ça ne dure que quelques secondes mais ça donne un peu de chair au film. Amusant même si la chanson des frères De Angelis reste longtemps scotché au cerveau. Faaaaaaannntaaaasyyyyy.
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Re: Michele Lupo (1932-1989)

Message par blaisdell »

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J'ai une certaine tendresse pour L'homme aux nerfs d'acier: Le charisme de Lee Van Cleef, l'humour de Tony Lo Bianco , la présence insolite de Jean Rochefort en mafieux, la belle photo de Joe D'Amato, la belle musique de Riz Ortolani.

Dommage que la deuxième partie vire à la pantalonnade !!!
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