Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Strum
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Strum »

Julien Léonard a écrit :Mais Chien enragé a un côté "sur le vif" (encore une fois, le japon d'après-guerre, c'est monumental et très ressenti), assez "pur" dans son déroulement... Il y a quelque chose de littéralement pathétique et viscéral dans ce film (l'atmosphère est unique : la chaleur du jour, la moiteur nocturne, la pluie battante...). Alors que Entre le ciel et l'enfer est un film, disons, peut-être plus en retrait d'un point de vue émotionnel (quoique la toute fin m'ait retourné les tripes). La construction est de toute façon extrêmement différente.
Voilà, Chien Enragé est dostoïevskien et viscéral et cherche à comprendre, en faisant voir une ligne de démarcation poreuse entre haut et bas de la société, d'où cette mise en scène d'une extraordinaire expressivité. L'aspect procédural de l'enquête est intégré au film, qui conserve sa fluidité. Entre le ciel et l'enfer, très grande réussite, est un peu plus démonstratif, plus carré, plus pessimiste et froid, plus binaire, avec cette fois une frontière insurmontable entre haut et bas (High and Low, dit le titre international). Cette fois, l'aspect procédural de l'enquête s'impose au film en le découpant en trois.

Je ne peux que préférer le film dostoïevskien au film un peu plus démonstratif, malgré les qualités de Entre le ciel et l'enfer (quel dernier plan !). Si j'étais taquin, et à la lueur d'une récente discussion, je dirais que je trouve étonnant que tu préfères le film plus démonstratif Julien. :mrgreen:
Julien Léonard
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Julien Léonard »

Strum a écrit :
Julien Léonard a écrit :Mais Chien enragé a un côté "sur le vif" (encore une fois, le japon d'après-guerre, c'est monumental et très ressenti), assez "pur" dans son déroulement... Il y a quelque chose de littéralement pathétique et viscéral dans ce film (l'atmosphère est unique : la chaleur du jour, la moiteur nocturne, la pluie battante...). Alors que Entre le ciel et l'enfer est un film, disons, peut-être plus en retrait d'un point de vue émotionnel (quoique la toute fin m'ait retourné les tripes). La construction est de toute façon extrêmement différente.
Voilà, Chien Enragé est dostoïevskien et viscéral et cherche à comprendre, en faisant voir une ligne de démarcation poreuse entre haut et bas de la société, d'où cette mise en scène d'une extraordinaire expressivité. L'aspect procédural de l'enquête est intégré au film, qui conserve sa fluidité. Entre le ciel et l'enfer, très grande réussite, est un peu plus démonstratif, plus carré, plus pessimiste, plus binaire, avec cette fois une frontière insurmontable entre haut et bas (High and Low, dit le titre international). Cette fois, l'aspect procédural de l'enquête s'impose au film en le découpant en trois.

Je ne peux que préférer le film dostoïevskien au film plus démonstratif, malgré les qualités de Entre le ciel et l'enfer (quel dernier plan !). Si j'étais taquin, et à la lueur d'une récente discussion, je dirais que je trouve étonnant que tu préfères le film plus démonstratif Julien. :mrgreen:
Oui, je vois ce que tu veux dire. Mais c'est fait avec tellement de subtilité... Je trouve que le pessimisme de Kurosawa n'empêche pas son grand humanisme de faire surface là encore dans Entre le ciel et l'enfer. Et puis, le débat ne se situe pas à la même hauteur que précédemment, il s'agit d'autre chose. Nous parlions de cinéastes différents, avec des approches différentes, et des regards différents, bref, d'un travail différent. Là, il s'agit de Kurosawa pour les deux films, et nécessairement, même si l'un est plus "démonstratif" comme tu le soulignes, ils gardent tous deux la très puissante et très unique identité de leur cinéaste : à savoir celle d'un cinéaste humaniste et de toute évidence très émotionnel à chaque fois (et ce même si les films différents énormément sur de nombreux points). Ce sont deux films très différents, mais qui se parlent énormément. En outre, aucun d'eux ne peut prétendre à incarner une idée herméneutique du cinéma. Leur lecture permet à chaque sensibilité de réagir selon son expérience. Et c'est tout à leur honneur.

C'est un film plus intellectuel et ombrageux, méticuleux et réfléchi. Mais c'est aussi un film qui garde une grande part d'émotion quant aux classes défavorisées, et surtout une grande part d'effroi quand on regarde les conditions épouvantables de la "vie dans la rue". C'est une visite guidée dans l'enfer urbain noctambule et drogué, avec quelques lacérations émotionnelles. Et puis, ce dernier instant avec le rideau de fer... Cela fait voler en éclat toute compréhension logique. C'est la rage qui parle, la souffrance si forte qu'elle ne s'exprime plus que par le cri et la folie, face à l'impossibilité de réagir, de trouver un dialogue, un angle de discussion et d'échange.

Entre le ciel et l'enfer est un film bien plus humain et fragile que beaucoup d'autres films dits "démonstratifs". Bon, ça c'est pour ma défense personnelle. :mrgreen: J'y vois une grande aventure humaine, à côté du discours et de l'observation qui, évidemment, s'imposent.

Mais revenons à Chien enragé. Un film marqué par un évident côté "début de carrière" aussi, avec un cinéma plus sensitif que réfléchi, d'où le très puissant impact émotionnel qui émane de la fraicheur du film. Ce qui ne l'empêche pas de demeurer brillamment intelligent jusque dans ses plus petites allusions, verbales et visuelles.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Je viens de me rendre compte que visiblement j'avais le dvd du film à une époque et que je l'ai revendu en 2006.. Il faut croire que je n'avais pas été emballé ou que je n'était pas prêt pour Kurosawa à l'époque. Je suis bon pour repasser à la caisse !
Vu le prix unitaire, mieux vaut encore se prendre le coffret :
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Jack Carter
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :Je viens de me rendre compte que visiblement j'avais le dvd du film à une époque et que je l'ai revendu en 2006.. Il faut croire que je n'avais pas été emballé ou que je n'était pas prêt pour Kurosawa à l'époque. Je suis bon pour repasser à la caisse !
Vu le prix unitaire, mieux vaut encore se prendre le coffret :
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le coffret est à 200 euros sur Amazon :mrgreen:
ou attendre les blu-rays Wild Side (Chien enragé sort bientot, les deux autres suivront en 2016) et une promo.
Dernière modification par Jack Carter le 20 févr. 16, 23:44, modifié 2 fois.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par kiemavel »

Jack Carter a écrit :
kiemavel a écrit : Vu le prix unitaire, mieux vaut encore se prendre le coffret :
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Les 3 sont indispensables
ou attendre les blu-rays Wild Side (Chien enragé sort bientot, les deux autres suivront en 2016) et une promo.
Ah ben oui, merci ; je l'ignorais.

Edit :
le coffret est à 200 euros sur Amazon :mrgreen:

à partir de 23 sur primesinister :wink:
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Watkinssien »

Pour ma part ce film est aussi réussi que L'ange ivre qui peuvent être consacrés comme les deux films matrices de Kurosawa avant son aboutissement international, ce chef-d'oeuvre qu'est Rashômon !

Je n'ai pas grand chose à rajouter sur les beaux commentaires précédents, si ce n'est de dire que le film est hallucinant, qu'il dégage une moiteur en même temps qu'une énergie physique extraordinaire et que cela désagrège le moral de ses personnages. Le Japon post-Seconde Guerre Mondiale ressort plus que jamais avec un regard puissant sur les décors naturels, grâce à des profondeurs de champ superbes et un sens du cadre prodigieux dans certaines séquences.

Le film a une profonde unité en même temps qu'une fluidité remarquable. Il conserve sa force dramatique grâce aux enchaînements des situations (les poursuites sont criantes de vérité et de lyrisme), grâce à l'épaisseur psychologique et à la qualité des comédiens (Toshiro Mifune et Takashi Shimura, parfaits).

Terrassant.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Jeremy Fox »

Chronique du film par Jean Gavril Sluka à l'occasion de la sortie du film en Blu-ray chez Wild Side.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Demi-Lune »

Jeremy Fox a écrit :Chronique du film par Jean Gavril Sluka à l'occasion de la sortie du film en Blu-ray chez Wild Side.
Bon, pas de miracle sur la restauration, donc... dommage, j'avais tellement hâte de revoir ce chef-d’œuvre. Je craquerai sans doute quand même.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Jeremy Fox »

Ca va au moins me permettre de découvrir tous ces films de jeunesse de Kurosawa. Finalement je ne connais pas grand chose de lui avant les années 60.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Jeremy Fox »

Décidément -et malheureusement- je me rends compte avoir quand même beaucoup de mal à me passionner pour le cinéma de Kurosawa pré-Barberousse (et d'ailleurs encore après, certains titres me sont totalement hermétiques comme DodesKaden). Non pas que je ne trouve aucune qualité à Chien enragé, loin de là, mais il n'est que rarement arrivé à me captiver, le trouvant bien trop long, n'accrochant pas à certaines idées de mise en scène, ne m'intéressant guère ni à l'histoire ni à ses protagonistes.

Une fois dit ceci et en être le premier attristé, Toshiro Mifune possède un sacré charisme, Takashi Shimura est excellent, Kurosawa arrive à nous faire ressentir cette chaleur qui suinte de tous les bords du cadre et quelques séquences m'ont touché comme cette pause lors du diner dans la maison familiale du vieux policier et cette discussion sur la psychologie criminelle. Mais rien d'autre qui fera que j'aurais envie de le revoir :(

Ceci dit, je ne vais pas m'en arrêter là même si je suis définitivement plus proche de l'univers intimiste et poétique de Ozu et Naruse.
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Rick Blaine »

Pour le coup c'est justement sa longueur "visible" qui fait l'une des grandes qualités du film je trouve, l'attente et l'inaction y sont très réussi, en cela j'y vois un polar très moderne. Pour ma part j'adore. :D
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Jeremy Fox
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit : en cela j'y vois un polar très moderne.
Ca ne fait aucun doute. Après, adhérer ou pas à un univers c'est du domaine de l'inexplicable. Disons que le film m'a plus ennuyé que captivé :oops:
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Rick Blaine a écrit : en cela j'y vois un polar très moderne.
Ca ne fait aucun doute. Après, adhérer ou pas à un univers c'est du domaine de l'inexplicable. Disons que le film m'a plus ennuyé que captivé :oops:
C'est parfaitement compréhensible. :wink:
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Thaddeus
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Thaddeus »

Strum a écrit :Voilà ce qui le fascine dans son enquête plus proche de la quête : se voir dans un miroir déformant. Or, si le meurtrier est son double, c’est donc son frère.
C'est peut-être l'aspect qui m'a le plus remarqué à la revision du film, il y a quelque temps, et c'est un aspect qui semble anticiper l'argument développé près de quinze ans plus tard dans Entre le Ciel et l'Enfer. Je me permets donc de rebondir sur ce point spécifique (ton texte est remarquable, au passage). Pour le personnage de Mifune, la perte de son colt signifie la perte de son identité, puisque sans arme il se confond avec tout le monde, il n’est plus rien de particulier. Qui plus est, lorsqu’il identifie l’arme meurtrière comme étant la sienne, il se sent responsable. C’est à la fois cette perte d’identité et cette culpabilisation qui le lancent sur la piste de son voleur, qui justifient la hargne – la rage – qu’il met dans son enquête. Mais plutôt que de chien enragé, il faudrait parler de chiens enragés, le limier et le criminel étant deux frères, voire les deux parties à la fois contraires et semblables d’un seul couple de forces. D’ailleurs, ainsi que le formule Shimura qui apporte son expérience à la fougue d’un jeune homme, le dicton ne dit-il pas qu’aux yeux d’un chien enragé il n’y a qu’une seule ligne droite ? Malgré les tours et détours de l’intrigue qui procède par multiples ricochets, l’inspecteur est obnubilé et ne suit qu’une seule ligne droite. À sa perte d’identité correspond chez le voleur l’acquisition d’une personnalité, voire même d’une virilité. Ce n’est pas un hasard si ses deux victimes sont féminines, ni s’il utilise l’arme pour offrir des bijoux à son amie danseuse de cabaret (la séquence du ballet est d’ailleurs significative de l’influence américaine sur le Japon vaincu). Mifune sans son colt est également impuissant. Il est dans la logique symbolique de l’histoire que ce revolver, qui constitue son moteur, se retourne contre son propriétaire, d’abord en blessant son maître et ami, puis finalement lui-même lors de la confrontation finale où les deux hommes se font face, s’affrontent dans les herbes avant de tomber dans une mare fangeuse laissée par l’orage, la boue recouvrant leurs vêtements parfaitement blancs, leurs visages, les uniformisant, les identifiant, particulièrement dans un plan à ras de terre où ils sont étendus côte à côte, également essoufflés, épuisés par l’effort, leur course, leur bagarre. Mais l’un a récupéré son colt, l’autre a les menottes aux mains.

Pourtant, si Chien enragé montre la duplicité fondamentale de l’être humain, il insiste également sur l’égalité des chances au départ (le détective et le voleur ont le même âge, ils ont vécu la guerre...), l’existence d’une alternative donc d’un choix individuel possible. C’est ce que montrent chacune à leur façon les scènes de la mère et de la danseuse, de la quiétude familiale du logis, de la jeune fille en kimono jouant au piano, et surtout les images finales d’un groupe d’enfants passant sereinement près des deux hommes affairés côte à côte. C’est l’espoir d’une cohabitation pacifique qui l’emporte, entre des apports occidentaux et des traditions japonaises, celui aussi d’une résolution des antagonismes profonds de l’homme. Par delà l’américanisation de surface de la réalisation, pas difficile de percevoir ici l’humanisme caractéristique du Kurosawa de cette période, un humanisme qui se laissera au fil des ans gagner par un scepticisme de plus en plus prononcé, jusqu’au tableau de la misère de Dodes’kaden ou à cette grande fresque de la désolation qu’est Ran. Si l’on descend aux enfers dans ce film, on remonte aussi et une séquence typiquement "kurosawaienne" le montre joliment, scène de calme où la poésie relaie pour un instant le réalisme cru de la trajectoire. Au milieu de cet univers sans pitié, croulant sous une chaleur torride qu’arrêtera seulement un orage libérateur, existe encore une plage de repos : c’est le moment où la femme du bus, que Mifune n’a pas lâchée d’une semelle, rend les armes et lui apporte gentiment un verre de bière. Elle se renverse en arrière et, surprise, en apercevant le ciel, explique que cela fait vingt qu’elle a oublié les étoiles. Or, si le tableau social du film est remarquable, s'il dépeint avec force, cruauté mais sans complaisance les rues pauvres, les intérieurs sordides où règne une chaleur étouffante, les music-halls minables qui font penser à Fellini et où s'entassent des femmes ruisselantes de sueur, les ruelles encombrées de vagabonds et de chômeurs, c'est bien ce rayon de lumière que l'on peut choisir de retenir comme leçon.
Strum
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Re: Chien Enragé (Akira Kurosawa - 1949)

Message par Strum »

Thaddeus a écrit :
Strum a écrit :Voilà ce qui le fascine dans son enquête plus proche de la quête : se voir dans un miroir déformant. Or, si le meurtrier est son double, c’est donc son frère.
C'est peut-être l'aspect qui m'a le plus remarqué à la revision du film, il y a quelque temps, et c'est un aspect qui semble anticiper l'argument développé près de quinze ans plus tard dans Entre le Ciel et l'Enfer. Je me permets donc de rebondir sur ce point spécifique (ton texte est remarquable, au passage). Pour le personnage de Mifune, la perte de son colt signifie la perte de son identité, puisque sans arme il se confond avec tout le monde, il n’est plus rien de particulier...
Merci, ton texte n'est pas mal non plus. J'aime bien ce que tu écris sur la perte d'identité de Murakami et le plan du ciel étoilé. :wink:
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