Noboru Nakamura (1913-1981)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

A partir d'aujourd'hui, et jusqu'au 20 février, La Maison de la Culture du Japon à Paris consacre un cycle en 11 films au cinéaste Noboru Nakamura, totalement inconnu chez nous.
Noboru Nakamura (1913-1981) se fit connaître dans les années 1950 pour des comédies, des romances et des drames familiaux tournés dans le style moderne et léger dit "Ofuna", la marque de fabrique de la Shochiku, le grand studio où il a réalisé l’essentiel de son œuvre, comme Yasujiro Ozu. Au cours des années 1960, il signa de très raffinés portraits de femmes à l’esthétique précieuse et à la narration dépouillée. Ses films, à deux reprises nommés aux Oscars ("Kyoto", "Portraits de Chieko"), sont ainsi devenus l’élégante vitrine d’une certaine conception formaliste et littéraire du cinéma japonais. Avec le recul nécessaire, son œuvre contient une épaisseur insoupçonnée et il convient d’en gratter la surface à travers la douzaine de films composant cette première grande rétrospective en dehors du Japon.
Et pour une présentation plus complète
http://www.mcjp.fr/media/mcjp/155532-en ... kamura.pdf

Le plaisir en famille (1951)
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Un salary-man peine à joindre les deux bouts pour entretenir sa famille, au grand désarroi de sa cadette qui découvre par hasard leur grande précarité et se pose des questions sur ses études de peinture.

Titre le plus ancien de cette rétrospective, le plaisir en famille est une chronique familiale typique de la Shochiku dont l'auteur le plus connus demeure évidement Yasujiro Ozu. Ce n'est pas pour rien qu'on retrouve dans le premier rôle masculin Chishû Ryu :wink:
Entre tendresse, comédie, drame et tonalité douce amer, ce petit film simple et modeste dresse un portrait d'une classe moyenne japonaise un peu coincé entre les premières heures de la société de consommation et une économie encore titubante de l'après-guerre. Nakamura ne cherche pas à faire dans le social ou le néo-réalisme et reste centrer sur les membres de cette famille, surtout les parents et leur plus grand fille interprétée par Hideko Takamine. L'attention du cinéaste est donc focalisée sur ses comédiens et leurs réactions plus ou moins imperceptibles pour leur proche. La direction d'acteurs est ainsi un modèle du genre où un léger mouvement des lèvres, un regard hésitant quelques secondes, un geste maladroit traduisent beaucoup plus de sentiment qu'une longue discussion.
L'une des séquences les plus réussis à ce niveau est la fête organisée par les enfants en l'honneur de leur père qui vient d'obtenir une prime pour son travail dévoué... sans savoir que ce dernier n'ose leur avouer qu'il s'est fait voler l'ensemble de l'argent par un pickpocket. Le découpage est précis, fluide, toujours dans le bon timing.
Le style de Nakumura est celui d'une assurance tranquille qui ne s'impose pas mais vient en soulignement.

Plusieurs moments font ainsi preuve d'une très beau tact tout en finesse : Takamine découvrant que sa mère a placé ses bijoux au mont de piété, les excuses du mari à son épouse pour la vie un peu rude qu'il lui a fait vivre, leur regret à ne pas avoir dépensé immédiatement l'argent de la prime et un décès que le cinéaste effleure en 4-5 plans aussi sublimes que brefs : des pots de fleurs ramenés de l’hôpital, un portrait dessiné à la main posé sur un bureau, une jeune femme assise mélancoliquement dans des hautes herbes. C'est d'une sobriété exemplaire et un modèle de raffinement.

L'émotion tout en retenue est toujours toujours présente, frémissante à la surface sans faire de vague ni de remous. L'échange entre la mère évoque pour la première à sa fille ses rêves abandonnés vibre elle aussi d'une sensibilité très touchante sans chercher forcément à faire couler le maquillage.

Le scénario en revanche lui manque de surprise, on sait dès le début que le happy end sera inévitable et il apparaîtra en effet in-extrémis durant les dernières minutes. On est alors plus dans les conventions des films positifs un peu trop naïvement facile et qui tranche un peu avec des séquences plus lucides et réalistes comme la visite chez un peintre professionnel qui peine à cacher son dédain face à des tableaux médiocres.

Pas un chef d'oeuvre donc mais Nakamura n'avait de toute façon pas cette ambition, ce qui joue aussi en sa faveur.


Trois vieilles dames (1974)
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Une veuve voit débarquer chez elle sa belle-sœur et la maîtresse de son époux qui veulent toutes deux habiter chez elle.

Cette fois, c'est le film le plus tardif de cette rétro !
Le début fait très peur avec un style visuel proche des films des années 50 (mais en couleur) qui donne l'impression que le cinéaste est à côté de la plaque et n'a pas su évoluer pour une oeuvre totalement anachronique. Fort heureusement, ça ne concerne que l'introduction et ne servait que de clin d’œil pour rappeler le passé des 3 actrices principales qui avaient justement connu leurs heures de gloire 20 ans auparavant : Kinuyo Tanaka, Michiyo Kogure, Aiko Mimasu.

Une fois que l'histoire prend place dans la maison de la veuve, Nakamura devient moins passéiste, mais avec toujours cette discrétion qui pourrait faire croire à un académisme pépère. Pourtant, le découpage est loin de jouer la banalité et propose au contraire une belle variétés de cadrages sans jamais tomber dans l’exercice de style démonstratif (et sans avoir non plus la virtuosité de la bête élégante de Kawashima, THE référence du genre).
Dans le même ordre d'idée, la photographie est tout autant travaillée mais ne cherche pas à impressionner la rétine.

La mise en scène parvient ainsi à faire oublier la dimension théâtrale du scénario qui reste un huit-clos avec une demi-douzaine de personnages.
Quant au film, c'est une comédie assez savoureuse au final même s'il faut un peu de temps à apprécier le style de jeux des acteurs qui reproduisent la dimension espiègle et cabotine des années 1950 pour un interprétation assez appuyé donc, surtout chez les actrices les plus jeunes. Une fois accepté ce parti pris, on s'amuse beaucoup des vacheries que se lancent ce trio de femmes que rien de devait réunir sur le papier. Kinuyo Tanaka est d'ailleurs excellente dans son rôle et vole littéralement la vedette à chaque scène.
Pourtant derrière l'humour, on sent poindre un discours plus grave et amer sur la vieillesse et la place des personnages âgées dans la société. Ce malaise et cette mélancolie iront en s'accentuant pour donner quelques passages là aussi assez poignant quand ces vieilles dames laissent exprimer leurs véritables sentiments ou lorsque qu'un collègue du mari décédé vient vivre dans la remise de la maison, chassé par sa fille qui trouve sa retraite trop maigre pour un ancien de la finance.

L'épilogue va même encore plus loin en poussant jusqu'au malaise grinçant, un poil trop démonstratif sans doute mais qui demeure assez culotté dans sa critique de l’hypocrisie des institutions socio-politiques.

Une belle découverte dans l'ensemble qui parvient à parler avec humour et tendresse d'un sujet délicat sans pathos ni bons sentiments envahissant.
Dernière modification par bruce randylan le 18 févr. 16, 10:34, modifié 1 fois.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Et je remets un précédent avis, découvert lors d'un hommage à l'écrivain Yasunari Kawabata.

En le relisant, je me rends compte que j'étais un peu trop sévère et qu'un an et demi après, j'ai toujours plusieurs images en tête. Dommage donc que ce film ne soit pas repris dans l'actuel hommage.
bruce randylan a écrit :Des jours et des mois (Noboru Nakamura - 1969)

Une jeune femme traverse une crise alors qu'elle croise par hasard sa mère qui vit séparée de son père. Celle-ci est désormais en couple avec un homme beaucoup plus jeune. Ces retrouvailles sont trop fortes pour son ancien mari qui subit qui attaque cardiaque. Pour rajouter à la confusion de ses sentiments, l’héroïne doit aussi s’accommoder d'un fiancé qui mène une double vie (et dont le petite frère semble lui tourner autour).

Le cycle de la MCJP consacré à l'écrivain Yasunari Kawabata donne l'occasion de faire connaissance avec ce cinéaste qui fut l'un des plus prestigieux de la Sochiku dans les années 60's.
Cette découverte donne un joli film, dans la mouvance des Naruse, Ozu et cie avec sa chronique intimiste et familiale qui refuse les grosses ficelles mélodramatiques pour une approche plus intimiste. Sans rivaliser avec les 2 autres cinéastes phares du studio, c'est plutôt réussi dans le genre. C'est du cinéma maîtrisé, consciencieux, appliqué, sûr de ces effets et de sa direction artistique. On sent que Nakamura est tout à fait conscient de chaque plans et des effets qu'il veut créer. Rien n'est laissé au hasard à commencer par un grand soin accorder au mobilier et au décor. Non pas que le film étale une exubérance dans ce domaine (ou même qu'ils soient fortement mis en valeur) mais le cinéaste témoigne d'une raffinement subtil et évident, à l'instar d'un Minnelli (toute proportion gardée) : la façon dont le mobilier s'intègre dans le cadre, les (dé)placements des personnages dans les pièces et l'utilisation de couleur automnales...
Seulement cette réalisation tend malheureusement plus vers un académisme qu'un classicisme même si elle n'a rien de figée ou froide.
D'ailleurs certaines séquences sont particulièrement jolies : ce train de campagne qui passe à proximité d'un jardin, les scènes dans le temple et le cimetière, les promenades avec le jeune frère ou cette femme jetant des coupelles dans une vallée (sorte de rituel mortuaire) et qui trouvera une grave répétition dans la conclusion.
Mais le rythme se relâche souvent pour une narration qui n'évite pas le surplace. D'où un régulier manque d'implication émotionnelle, encore que la fin s'avère vraiment touchante avec un sentiment de solitude poignant.
Seulement, sa "banalité" fait qu'il s'oublie très facilement (j'ai vu le film il y a un peu plus d'une semaine et il fallut que je fouille vraiment ma mémoire).
Sinon, le casting est irréprochable et Shima Iwashita est vraiment adorable.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

L'averse (1957)
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Un homme marié offre la gestion d'une auberge pour couple à sa maîtresse avec qui il a eu 3 enfants. Mais cette activité peu recommandable empêche le mariage de sa fille la plus âgée.

Pas de raison de changer : on reste dans le "Ofuna", c'est à dire ce genre typiquement japonais de la comédie dramatique familiale.
Celui-ci se différencie par son contexte assez original des "love-hôtels" qui commençait alors éclore au Japon pour défrayer la chronique. Le traitement se garde cependant bien de condamner ou de juger les responsables de ces établissements ainsi que leurs clients, échappant ainsi à un discours moralisateur trop envahissant (même si la fin perd malheureusement de ce regard neutre).
Comme souvent chez le cinéaste, le style est d'un agréable classicisme tout en discrétion avec une approche qui préfère effleuré son sujet plutôt que plonger directement dedans.
C'est très pertinent dans le premier tiers qui présente le cadre et les personnages sans annoncer immédiatement toute la nature des personnages (notamment le père dont on sait pas pourquoi il est si peu présent). De plus l'écriture, simple et humaine, rend les comédiens vivants et attachants.

Par contre, quand l'histoire commence véritablement à se développer, les qualités commencent à fondre comme neige au soleil avec des conventions mélodramatiques plus gênantes qui font perdre à l'œuvre son approche réaliste initiale. Outre les clichés, c'est surtout le manque de concision qui peine : les 20 dernières minutes sont totalement superflues et n'apportent rien de plus tout en répétant 2-3 fois les mêmes séquences.

La déception est forcément de mise d'autant que le cinéaste pouvait être plus subtil comme par exemple l'exploitation de la proximité de la ligne de chemin de fer qui sépare cette auberge de la ville par un pont, ce qui les place d'emblée en dehors de la ville "respectable" et dont le sifflement des locomotives accompagnent les cris muets de sa jeunesse déboussolée.


Le voyage de collecte (1957)
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Pour aider un enfant abandonné par sa mère et dont le père vient de décéder, des voisins décident d'organiser un voyage dans le sud-ouest du Japon pour recouvrir les dettes dues au défunt. On confie cette mission à un jeune homme qui vient de perdre son emploi, accompagnée malgré lui par une femme qui en profite pour retrouver d'anciens amants qui lui doivent aussi de l'argent.

On abandonne le noir et blanc un peu cafardeux du précédent pour une comédie rafraîchissante en scope couleur. Le seul point commun qui reste est le duo Mariko Okada et Keiji Sada qui sont tous deux mieux mis en valeur par ailleurs. Surtout Okada, lumineuse et irrésistible en femme indépendante qui tente de soutirer de l'argent de ces précédentes relations par des moyens assez peu moraux, exploitant au passage l'hypocrisie des petits bourgeois.
Son partenaire masculin est à l'inverse un adulte un peu prisonnier de la bonne conduite sociétale, méprisant donc (du moins au début) l'absence de gêne de sa comparse.
Leur duo est très plaisant sans pour autant chercher à s'inscrire dans la screw-ball comedy comme on aurait pu croire. En fait si le film doit se ratacher à un genre, ça serait la brochure touristique ! :o

En effet, comme il doivent parcourir plusieurs villes de province, le film s'attarde fréquemment sur la beauté des sites parcourus (et leurs noms !) qui offrent il est vrai de magnifiques paysages entre lac/plages et montagnes verdoyantes, le tout égayé de quelques bâtiments historiques alléchants. Et on a vraiment envie de se joindre à eux dans ce périple qui offre des extérieurs rarement montrés dans le cinéma japonais. Le cinéaste se montre d'ailleurs bien plus à l'aise pour filmer ces paysages en scope que les scènes d'intérieurs dialoguées qui ne gagnent rien avec l'écran large. Dans ces moment là, tous reposent sur les 2 comédiens et leurs interlocuteurs dont certains ne manquent pas de piquant dont un gynécologue dragueur qui s'incruste dans leurs pérégrinations ("Si vous avez des problèmes de santé particuliers, je peux vous faire un examen gratuit" :lol: )

On ne peut pas dire qu'on se torde de rire (à part le coup de la séduction sous la moustiquaire) mais le sourire est souvent présent et les yeux sont ravis de ce qu'on leur propose, agrémentés de spécialités culinaires et d'événements culturels dont des danses traditionnelles très entraînantes.

Bonne surprise aussi, le dénouement est assez détonnant en refusant le happy end attendu pour une conclusion un peu plus douce-amer, mélancolique et lucide sur les rapports entre les deux héros.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Okada, lassée de la timidité et de la froideur de Sada, reste avec un ancien amant qui sait l'amuser.

A noter que la film connut une suite tournée la même année.

Et pour ceux qui voudrait planifier un séjour sur place, l'affiche d'époque reprenait le détail du voyage :mrgreen:
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Kyoto (1963)
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Chieko a été kidnappée lorsqu'elle était encore bébé par un couple sans enfant. Devenue une jeune femme, elle croise un jour celle qui est vraisemblablement sa soeur jumelle.

Adapté d'un livre de Yasunari Kawabata, Kyoto a tout d'une oeuvre de prestige qui vise un rayonnement international avec son mélange de classicisme et de modernité. Pas à moitié étonnant que le film figura dans les nominés à l'Oscar du meilleur film étranger.
Un prestige qui parait aujourd'hui curieux tant ce film ne tient pas la comparaison avec d'autres poids lourds du cinéma japonais de cette période. Il en reste maintenant un film un peu coincé justement par son cinéaste qui doit s'adapter à un style différent de celui qu'il maîtrisait habituellement.
On ne peut pas dire qu'on le sente à l'aise, contraint à intellectualiser sa réalisation. Il multiplie ainsi à outrance les plans qui tentent de rendre abstrait des logements, des enchevêtrements de rondin ou des troncs d'arbres. Mais on est bien loin des fulgurances graphiques des cinéastes de la nouvelle vague. Dans Kyoto, on a l'impression que ces effets sont plaqués en cherchant à faire illusion. D'ailleurs ces plans ne résument souvent à des transitions entre les séquences mais ne s'inscrivent jamais à l'intérieur des scènes.

Ca dessert au final l'histoire qui parait bien trop froide, étouffant dans l'oeuf les thèmes (très riches) notamment les différences de classes, effleurées en fin de compte. Tout reste assez superficiel et j'ai vraiment eu l'impression d'être devant l'ébauche d'un grand film mais pas le "classique" attendu... Sans doute parce que les producteurs en ont trop demandé à Nakamura, un peu comme si on avait imposé à Henri Decoin de faire du Alain Resnais.
En revanche, on peut saluer la prestation dans un double rôle de Shima Iwashita qui parvient à rendre palpables ces deux sœurs jumelles (aidée par des trucages invisibles). Elle est vraiment stupéfiante dans la séquence quasi érotique où les deux soeurs s'enlacent dans une forêt pluvieuse.
La direction artistique est irréprochables (les tissus et étoffes au cœur de l'histoire sont de toute beauté) permet aussi d'occuper le temps en attendant que l'histoire se déroule sans réelle passion (surtout celle du spectateur).


Le contour de la nuit / les méandres de la nuit (1966)
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Une jeune ouvrière est séduite par un salary man de son âge. Elle abandonne rapidement son domicile pour s'installer chez lui mais il s'avère bientôt que ce dernier est membre d'un clan de Yakuza qui la pousse dans la prostitution .

Un peu comme le précédent, Nakamura a été poussé par la production a se lancer dans des histoires dans l'air du temps afin de satisfaire un public plus juvénile (Oshima ayant été renvoyé, on lui demande en gros de prendre sa place). Le scénario évoque donc plus ou moins lointainement Contes cruels de la jeunesse et en reprend d'ailleurs l'actrice Miyuki Kuwano.

Contrairement à Kyoto, Nakamura a l'air cette fois bien plus à l'aise. S'il conserve toujours ces transitions "abstraites" avec montage rapide, en remplaçant le bois par des néons et des enseignes, il parvient à moderniser sa réalisation par un fabuleux travail sur la texture des images, la photographie et les couleurs. C'est simple, pour certains plans on croirait être chez Wong Kar-wai ! (cf le visuel de l'affiche)
Un travail d'esthète qui n'est pas juste de la poudre au yeux mais prend sens en se mettant au niveau de l'humeur de son héroïne, avec notamment des teintes bleues prédominantes qui renvoie bien-sûr au "blues" et devient un miroir à son mal-être avec une utilisation de demi-fondus au bleu assez original.
La gestion de ces couleurs devient une sorte de pulsation cardiaque à la déchéance corporelle et morale de cette jeune femme.

Nakamura tente d'ailleurs des effets de style assez forts comme lors d'un viol collectif révoltant qui se déroule hors-champ, presque sans dialogue et avec un découpage au scalpel sur les sandales des yakuza qui se réduisent au fur et à mesure que les participants ont finis leurs "affaires".
Mais le cinéaste n'est jamais avant-gardiste et préfère se consacrer à ses personnages et donc ses comédiens pour des séquences assez longues, surtout celles intervenant après des séquences cruciales pour ne rien amoindrir du traumatisme vécu et éviter de paraître seulement racoleur ou choquantes pour choquer.

La performance de Miyuki Kuwano est à ce titre admirable et permet de faire comprendre son cheminement intérieur et même ses actions les moins compréhensibles. Le dernier quart est très réussi d'ailleurs dans sa relation avec son ancien bourreau désormais impuissant et qui se construit en un mélange de haine, de pitié et d'amour. Un cocktail certes complexes mais réellement touchant qui confine au tragique (d'autant que ce dernier, littéralement émasculer se révèle plus docile car il sait qu'il ne pourra désormais plus trouver d'autres femmes pour vivre avec lui).

Pour le coup, on peut presque parler de chef d'oeuvre. Sans conteste le meilleur film de son cinéaste découvert jusqu'ici.

Et la copie projetée est resplendissante (histoire de profiter de son scope couleur de toute beauté).
Il repasse samedi 20 février à 16h30 :wink:
Dernière modification par bruce randylan le 21 avr. 18, 15:23, modifié 1 fois.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Portrait de Chieko (1967)

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L'artiste Kotaro Takamura rencontre Chieko une peintre qui partage sa vision de l'art. Après 20 ans de vie commune et d'existence précaire dû au manque de succès de leur oeuvre, Chieko commence à témoigner des signes d'hallucinations et de démences.

Ce film est inspiré des nombreux poèmes de Kotaro Takamura (qui fut également peintre et sculpteur) dédiés à sa femme, même après sa mort. Cette histoire d'amour est donc l'une des plus populaires du Japon et l'on ne compte pas moins de 5 adaptation en (télé)films de 1957 à 1994.
Il y a avait un sujet en or qui traitait à la fois de l'art, l'amour, la dévotion, la passion au delà de la folie et du temps... Sans oublier tous les thèmes de société qu'implique cette histoire avec l'émancipation des femmes et leur nouveau mode de vie... Sauf que Nakamura opte pour un classicisme figé et glacial qui a annihilé pour moi toute émotion. :(

La première heure est la plus frustrante puisqu'il ne s'y déroule pour ainsi dire rien ; rien en tout cas qui pourrait me passionner avec une évocation plan-plan de la rencontre amoureuse, de leurs heures de galères, de leurs co-existence sous le même à façonner chacun de leur côté leur oeuvres, de la relation compliqué avec le père de Kotaro. Et surtout, la réalisation est vraiment d'un académisme désespérant triste. Quant à la dimension sociale, elle est réduite à un grotesque suicide dans un musée d'un jeune artiste et qui n'aura aucune influence sur la suite du récit.

Quand la folie de Chieko se développe dans la seconde moitié, le film gagne en qualité en progressant et demeure même un peu émouvant lors des dernières minutes mais on a presque l'impression que c'est malgré lui tant le cinéaste conserve un réalisation policée. Ca a devient presque incompréhensible de passer à côté d'un tel sujet alors qu'une mise en scène à peine plus vivante aurait pu en faire un chef d'oeuvre bouleversant, vibrant et déchirant.
Au lieu de ça, on a donc ce papier glacé qui tente d'expliquer (tardivement) que cette schizophrénie est due à une obsession pour la beauté que Chieko n'aurait pas réussi à capter dans ses tableaux et qu'elle aurait retourné sur elle-même. Un peu réducteur, assez mensonger par rapport à la réalité, et surtout c'est très maladroitement amené par des signes avant coureurs vaguement balancés comme ça et jamais introduit dans le récit (dont une frustration de ne pas avoir d'enfants qui n'est jamais traité dans la première heure).

J'ai dû mal à cacher ma déception devant un tel gâchis mais je dois reconnaître que d'autres spectateurs (plutôt des spectatrices en fait) ont mieux adhéré et certaines ont versé leurs petits larmes durant les dernières minutes.
Il faut croire que le film a sans doute rencontré son succès puisqu'il fut le seconde titre de son auteur à avoir droit à une sélection pour l'Oscar du meilleure film étranger. :idea:

En tout cas, Chieko et Takamura méritaient bien mieux. Les seuls à leur rendre un hommage à peu près digne de ce nom sont les deux acteurs principaux : Shima Iwashita et Tetsuro Tanba.
Dernière modification par bruce randylan le 13 juin 18, 08:36, modifié 2 fois.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Mon destin (1968)

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A la sortie de la guerre, une enfant empoisonne sans le savoir sa grande sœur, mentalement dérangée et nymphomane. Toujours traumatisée et devenue adulte, elle se fait la promesse de ne jamais faire l'amour

Un autre exemple de "Oshimaxploitation" que le cinéaste dû tourner durant les années 60's.
Le début est encore fois très proche de l'atmosphère des films de l'auteur phare de la nouvelle vague avec cette vision sociale désabusée de l'après-guerre entre prostitutions, occupation américaine et héritage d'un passé honteux, ici symboliquement représentée par une maladie génétique avec des risque de dégénérescence mentale.

Et comme souvent avec le cinéaste, ce n'est pas en empruntant le sillon d'iconoclastes rageurs comme Oshima qu'on sent le cinéaste dans son élément. Il est plus à l'aise en se recentrant sur la psychologie de son héroïne, profondément marqué par la vie. Comme dans Les méandres de la nuit, on trouve deux scènes de viols assez dures et qui, contrairement à plusieurs autres œuvres de la même époque, laissent vraiment des traces indélébiles chez celles qui l'ont subi. Cela se traduit par deux types de mal-être : la dépréciation de soi ou des envie de révoltes, voire de meurtre à l'image de la séquence où l'héroïne cherche a poussé son violeur sous un train.
L'issue de cette scène amène le film dans une seconde moitié qui oblique sur une approche différente avec la possibilité d'un bonheur (conjugal), loin de l'image de sa famille qu'elle cherche à fuir, notamment dans la poésie.

Mais on échappe pas à sa condition, et donc son destin, surtout avec deux sœurs qui ont emprunté des voies moins nobles : l'une utilise sa petite fille de 4-5 ans comme rabatteuse pour lui trouver des clients et la seconde a poussé un modeste employé à voler de l'argent (qu'elle dépouillera par la suite sans scrupule).
Il pèse donc sur elle comme une malédiction inéluctable qui attend patiemment pour frapper.
Cela permet de créer une tension sourde qui gronde toujours en surface sauf que c'est au détriment de la construction et la cohérence du récit qui souffre de plusieurs alourdissements pas forcément très (trop) mélodramatiques mais pas pour autant crédible. D'où quelques passages à vides, quelques changements de tons maladroits (l'héroïne en quête d'éphèbe !) ou de situations plus convenues.

Le cinéaste devait être tiraillé une nouvelle fois entre sa propre sensibilité et les impératifs du studio. Mais dans l'ensemble le bilan est largement positif, ne serait-ce que pour sa vibrante comédienne Yoshiko Sakuma qui parvient à faire vivre ce portrait féminin inhabituel et vivant. Sans oublier non plus une réalisation toujours élégante en scope couleur malheureusement parasitée par une copie virée.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Les trois visages de l'amour (1967)
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Dans son testament, un riche commerçant déclare que la grande majorité de son héritage ira à celle de ses 3 filles qui aura trouver le meilleur mari pour faire perdurer sa société. De quoi attiser les prétendants et créer des tensions dans la famille.

Totalement affranchi des exigences du studio et de l'influence de la nouvelle, Nakamura retourne à ses premiers amours avec cette chronique familiale amer, romantique et cruel. Contrairement à ce que son synopsis pourrait faire croire, le film ne sera pas un règlement de compte ou une satire du capitalisme et de l'arrivisme (même si ça reste en filagramme).
Ce qui l'intéresse avant tout est, comme souvent avec lui, l'étude de portraits féminins. Un peu déséquilibré, il s'attache (et c'est le mot) essentiellement à l'ainée des 3 sœurs, la plus proche sans doute de sa sensibilité. En effet cette dernière désire perpétuer l'art des ceintures en soie pour les Kimonos à une époque où l'industrialisation et la normalisation deviennent des menaces palpables. Dans cette éloge de l'artisanat, j'y ai vu un parallèle avec sa condition de cinéaste à une époque tumultueuse avec l'arrivée de la télévision, le début de la fin des grands studios ou l'essor du cinéma d'exploitation et du Pinku eiga. Nakamura est sans doute conscient qu'il l'un des derniers représentants d'un certain savoir-faire qui va bientôt disparaître.
Conscient de cette situation, il soigne encore plus que d'habitude sa réalisation pour un scope couleur de toute beauté qui témoigne d'un extrême raffinement avec une gamme chromatique délicieusement automnale (et plus riche dans ses palettes sur les créations artistiques) et un sens du cadre sophistiqué et élégant.
D'un pur point de vue plastique, c'est l'un de ses plus aboutis, toujours dans cette retenue jamais démonstrative.

L'histoire n'est donc pas en reste et l'étude psychologique des personnages est très intéressante avec des comportements masculins motivés par plusieurs sentiments. On est ainsi souvent dans l'ambiguïté pour savoir si les hommes du récit n'agissent que par calcul, s'ils demeurent un tantinet sincères dans leur cour ou s'il ne s'agit pas un mélange un peu opportuniste des deux. Le cinéaste laisse suffisamment de place aux nuances pour alimenter les doutes féminins. Celles-ci sont également loin d'être lisse à l'image de la plus jeune qui cherche à séduire avec désinvolture l'homme que sa sœur aime par jeu personnel (mais sans mauvaise attention) avant de se faire prendre à son propre piège.
Il en va de même pour la sœur la plus manipulatrice qui agit pour faire taire les critiques à son encontre et qui la ramènent à chaque fois à son statut d'enfant illégitime. Les défiances à son égard en ont fait une femme froide et implacable sans que son caractère ne soit stéréotypé. Son face à face à sa mère est un grande réussite pour renverser en quelques secondes notre vision d'un second rôle passant du mépris à la pitié.

Réussir à humaniser autant de personnages (dont certain n'ont parfois qu'une seule scène pour exister) est un bel exploit qui prouve la sensibilité d'un cinéaste qui préfère la discrétion en demi-teinte aux formules et facilités commerciales. Assurément un grand petit film. :D
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

Un père de 21 ans (1964)

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Mototsugu a fugué de sa famille depuis plusieurs mois. Tout le monde l'imagine vivre une vie de débauche en apprenant qu'il a un emploi dans un pachinko. Il n'en est rien : il travaille en réalité durement pour vivre avec la femme qu'il vient d'épouser, une aveugle.

L'un des grande réussite du cinéaste et tout simplement une grande réussite tout court.

Le cinéaste est ici en pleine possession de ces moyens, c'est à dire cette discrétion d'une rare acuité qui lui permet en quelques plans de dresser avec intelligence et sensibilité des relations très humaines entre différents individus.
Ce refus des "grosses scènes" (séquences tire-larmes, conflits violents, dialogues explicatifs, scènes aux effets appuyés, scénario démonstratifs...) font que le film ne cherchent jamais à impressionner le spectateur. Au contraire, ce dernier est presque bercé par la réalisation invisible, l'économie de moyen, le calme (apparent), la politesse et la courtoisie des échanges... Sauf que derrière tout ça, le cinéaste aborde mine de rien des choses très profondes et lucides sur l'état du Japon et de la mentalité de ses habitants : l'esprit de compétition, les pensées rétrogrades, le malaise de la jeunesse en panne de repère, les tensions entre générations ou le désir de se construire seul.

Tout cela est parfaitement intégré à un scénario habilement construit qui progresse avec fluidité et sobriété. Nakamura touche donc souvent juste avec trois fois rien comme la rencontre entre le père et sa belle-fille dont il ignorait l'existence (et dont on apprend la cécité qu'à la fin de la scène). Le timing des acteurs (silence, regard, pause, gestuelle), la précision du découpage et du cadrage nous immerge directement dans les états d'âmes des protagoniste sans que ceux-ci ont besoin de l'exprimer verbalement. Dans un registre très différent, le dernier face à face entre les deux frères est d'une violence incroyable alors qu'il ne s'y déroule rien qu'un plat échange littéraire durant un repas de famille.
La scène où le fils porte sa mère sur son dos alors qu'elle vit ses derniers instants est tellement pure dans sa simplicité et sa concision qu'on est immédiatement sous le coup de l'émotion. Pas une émotion manipulatrice mais bel et bien une émotion universelle et directe.

Ce qui est le plus surprenant, c'est que dès que cette émotion pourrait être trop prononcée (et donc artificielle), Nakamura passe à la séquence suivante avec un sens de l'ellipse et du hors champ d'une rare noblesse.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Comme l'accident de circulation traité en un ou deux plans subliminaux se déroulant juste avant le drame. Un accident symbolique qui représente le refus d'une société à laisser deux jeunes "marginaux" vivre pleinement leur amour en dehors des codes et des conventions conservateurs
Difficile enfin de ne pas passer sous silence la dernière séquence qui se focalise sur un second rôle dont on se demandait alors quel était sa véritable place dans l'histoire. Quand on comprend finalement pourquoi, les lumières se rallument et on se lève un peu hébété en se disant qu'on vient de voir quelque chose de plus grand que le cadre de l'écran de projection. Et chuchoté du bout des lèvres avec une délicatesse infini.

J'en fais peut-être un peu trop mais j'ai vraiment été autant touché par cette histoire que par la manière dont Nakamura la met en scène. Et j'étais loin d'être le seul.
Même Fabrice Arduini (pourtant peu client du cinéaste) murmurait à des amis en sortant de la salle "c'était bien hein ?" comme si le dire à voix haute aurait été une insulte.

Le film repasse samedi après-midi à 14h30, ça serait dommage de le laisser passer. :wink:
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

D'amour chante mon coeur (1969)
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C'est malheureusement sur un retour à un cinéma platement académique que se termine pour moi cette mini-rétrospective.

Ce n'est qu'à moitié surprenant car à l'instar du portrait de Chieko, Nakamura dépeint la vie d'un poète intransigeant (Hideo Yoshino) mais peinant à insuffler de la vie à ce personnage malgré quelques poèmes qui sont, il faut le reconnaître, très beaux et émouvants... C'est juste qu'il ne sont pas mis en valeur. :?

Pourtant le film possédait quelques séquences assez touchantes dans la relation de Yoshino avec ses épouses successives : la découverte d'un cancer en phase terminale est par exemple typique de la sensibilité pudique de son auteur, avec peu de dialogues, un découpage précis et une direction d'acteur subtile (comme la demande en mariage dans un registre plus léger où le poète courtise sa gouvernante pendant qu'elle étend du linge).
Mais à côté de ces moments assez rares, il y a quantité d'autres moments plus inconsistants et ratés avec en premier lieu tout ce qui évoque le fils peintre et dépressif tout juste sorti d'un hôpital psychiatrique. La scène où il sombre dans la folie en détruisant ses œuvres avant de mettre le feu à la maison en devient presque gênante tant elle ne fonctionne pas à cause d'un caractère que Nakamura ne comprend clairement pas. On a l'impression qu'il ne sait pas dépeindre les interactions entre les différents membres de cette famille, ce qui est un comble pour lui.

Il va sans dire que le film s'oublie vraiment très rapidement.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par dgustafson2000 »

Where can I buy the DVD of "Portrait of Chieko" (1967)? Aidez-moi, s.v.p. :)
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par Commissaire Juve »

dgustafson2000 a écrit :Where can I buy the DVD of "Portrait of Chieko" (1967)? Aidez-moi, s.v.p. :)
Nowhere (as far as I know).
Bruce Randylan saw the movie two years ago at the Japanese Cultural Center in Paris.
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par bruce randylan »

I'm not even sure that a japanese DVD is available (and if it is, there're probably no subtitles)
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Re: Noboru Nakamura (1913-1981)

Message par k-chan »

Vraiment pas terrible cela dit, Portrait de Chieko. Académique et soporiphique... Je ne serais pas contre des éditions dvd ou blu-ray de films de Noboru Nakamura, mais celui-ci ne me paraitrait pas prioritaire (même si j'achèterai en tant que collectionneur :mrgreen: ).
Par contre, Le contour de la nuit ou Mon destin sont de vraies pépites. Le voyage de collecte et Le plaisir en famille sont super sympathiques aussi. Un père de 21 ans était bon aussi, mais assez austère (moins enthousiaste que Bruce sur celui-ci). Trois vielles dames aussi est sympa. Un cinéaste à sortir de l'oubli.
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