Le polar français des années 50-60-70

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Le polar français des années 50-60-70

Message par Supfiction »

Paris, le 5 février. 15h.
Des hommes pénètrent dans le salon d'un forum.
Leur objectif : kidnapper les discussions, enfoncer des portes ouvertes, faire le ménage, braquer les projecteurs sur le polar français, celui de l'après-guerre qui prit son envol pour un grisbi et s'acheva alors qu'on ne savait plus bien qui était flic ou voyou..

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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Supfiction »

Robert se rebiffe !
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Des Femmes Disparaissent (1959)
Réalisation : Édouard Molinaro
Scénario : Gilles Morris-Dumoulin, d'après son roman
Dialogue : Albert Simonin

Un petit mot sur ce polar français d'Edouard Molinaro. Un film que m'avait conseillé Julien Leonard, en double programme d'Un témoin dans la ville, second polar/noir du réalisateur.

Ambiance nocturne (bruits de pas sur le gravier d'une résidence bourgeoise, dans des rues étriquées d'un Marseille surprenant où le linge pend dans les rues), musique jazzy d'Art Blakey (tambours, cordes et cuivres), zooms suggestifs, on est immédiatement happé par un récit qui tient en haleine durant 1h20.

Jeunes Femmes Vieux Messieurs
Le sujet est la traite des blanches. En suivant sa fiancée (la très jolie Estella Blain, vue aux côté de Ventura dans Le fauve est lâché), Béatrice, en route vers un mystérieux rendez-vous, Pierre Rossi (Robert Hossein) se retrouve devant une somptueuse demeure. Soudain, deux individus surgissent et l'assomment. Revenu à lui, il ne tarde pas à découvrir que la maison sert de repaire à un redoutable gang, dirigé par un certain Victor Quaglio et spécialisé dans la traite des Blanches. Bien qu'en mauvaise posture, il se jure de délivrer sa fiancée...
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"Pas d'Embarquement pour Cythère, ce soir nous jouons plutôt La belle au bois dormant".

C'est un festival de dialogues et de gueules (Jacques Dacqmine en tête), de tous ces habitués aux seconds rôles des années 50. Hossein, gueule de loubard, tient le rôle du jeune premier mais ne fait pas le poids face à la véritable attraction du film qui n'est autre que l'immense, le génial Philippe Clay (acteur-chanteur de légende!, quasi-sosie jeune de son comparse Serge Gainsbourg avec qui il a chanté souvent à la télé). Il est le tueur au chewing-gum, homme de main sarcastique et détaché ("je fais juste mon job, rien de personnel, tu comprends") mais implacable, n'hésitant pas à faire fouetter nue Magali Noël parce qu'elle l'a trahie(scène un brin osée pour l'époque je trouve). Magali Noël et Estella Blain apportent une touche érotique bienvenue (juste ce qu'il faut pour les vicelards).

Sexy, brutal et drôle. Un excellent divertissement.
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Dernière modification par Supfiction le 5 févr. 16, 16:23, modifié 1 fois.
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Supfiction
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Supfiction »

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Les étrangers (1969)
Réalisation : jean-Pierre Desagnat
Avec : Michel Constantin, Senta Berger, Julian Mateos et Hans Meyer.

kiemavel a écrit :Image
Les étrangers de jean-Pierre Desagnat avec Michel Constantin, Senta Berger, Julian Mateos et Hans Meyer.

3 gangsters dévalisent la banque d'une petite ville. Les braqueurs s'emparent d'une sacoche de diamants venant d'une mine voisine puis suppriment tous les témoins du vol mais l'un d'eux est aussi tué par un commerçant avant qu'un second ne le soit par les tirs de la police locale lancée à leur poursuite. Le dernier, traqué et certain d'être pris, dissimule les diamants dans une mine désaffectée avant de tomber inconscient. Il est recueilli par un homme vivant avec sa femme dans une ferme isolée au milieu du désert. Très vite, le mari comprend à qui il a affaire et il tente d'imposer au gangster qu'il partage avec lui son butin car le couple en fuite et recherché par un gang a un grand besoin d'argent pour démarrer une nouvelle vie...

J'ai été très agréablement surpris par cette co-production (Fr. Esp. All. It.) tournée en Espagne par un français, Jean-Pierre Desagnat (le père du petit génie de D8). Ce film est à la fois un thriller et un film d'aventure dont l'action se déroule dans des paysages de western (tournage dans la région d'Almeria en Espagne). Un film parfois très violent mais aussi bourré d'humour avec des changements d'atmosphère qui peuvent être très brutaux et surprenants. Formidable casting avec un grand Constantin (dans le rôle du mari recherché par la mafia), la sublime Senta Berger (sa femme, qui a des ressources insoupçonnées), Julian Mateos est formidable en braqueur/tueur au comportement imprévisible et proche de la folie. Enfin Hans Meyer compose une figure de flic (encombrant car c'est un ami de la famille) très pince sans rire. Dialogues brillants dus à Pascal jardin (et les dernières lignes de dialogue les plus drôles que j'ai entendu depuis longtemps). Bonne musique de Francois de Roubaix. Surprenant. 7/10

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Excellent petit polar fauché aux faux airs de western spaghetti, âpre, violent et malpoli et qui de surcroit a probablement été tourné à Almeria (! B. initials B.B..).
Constantin a un beau charisme. Un acteur que j'ai beaucoup vu petit et plus du tout depuis, et que ce film m'a donné l'envie de redécouvrir ses meilleurs films. Pour moi Constantin, ça a toujours été avant tout une voix (et des sourcils). Une voix rocailleuse et puissante. Face à lui Julian Mateos en Joe Dalton plus fourbe et méchant que nature. Heureusement la belle et sensuelle Senta Berger veille sur son homme..
Il y a même Jacques Ballutin, ou presque, puisqu'il fait le doublage d'au moins un flic.

kiemavel a écrit :Dans l'esprit, oui, tu as raison on sent effectivement l'influence du policier et surtout du western spaghetti. C'est tellement évident que je n'en avais rien dit :mrgreen: Mais c'est juste ; y compris pour l'humour décalé qui vient contrebalancer la violence presque sadique : les scènes de "torture" notamment durant le huit clos entre Senta Berger et Matteos. J'ai beaucoup aimé aussi la froideur de comptable du shérif interprété par Hans Meyer et l'humour à froid qui se dégage de son interprétation ; et d'autre part, si lui est très malin, ce n'est pas le cas de ses deux assistants :mrgreen: Je t'invite à voir le second bon Desagnat : Vertige pour un tueur.
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Commissaire Juve
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Commissaire Juve »

Pour info (sans faire de pub... puisque j'ai laissé tomber le site), je rappelle que j'avais regroupé mes tests de polars à papa sur cette page du commissariat.

J'avais aussi choisi une autre chronologie.
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Pour moi Constantin, ça a toujours été avant tout une voix (et des sourcils). Une voix rocailleuse et puissante.
C'était un physique. Un peu notre Charles Bronson à nous :mrgreen:
Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : si lui est très malin, ce n'est pas le cas de ses deux assistants :mrgreen:
Surtout avec la voix de Jacques Balutin ! :lol: Et la musique à bases de flûte de pan qui rappelle par moments Vladimir Cosma renforce ce côté léger qui contrebalance la violence sadique.
La musique rappelle un peu Cosma ; oui, c'est vrai mais ça sonne surtout comme du François de Roubaix que tu as du entendre pas mal de fois. À 25 piges, il composait la musique des "grandes gueules" !…Puis Le samouraï, Les aventuriers, La scoumoune, etc…L'une de ses dernières, c'était pour "Le vieux fusil". Il est mort dans un accident de plongée cette année là. 36 ans ; presque comme Mozart : "Tu parles, le pauvre mec, il est mort à 35 ans...35 ans, tu te rends compte de la perte ! "

En ce qui concerne Ballutin, ça marche dans l'autre sens ; c'est parce que le personnage est tel qu'il est que l'équipe chargée du doublage a fait appel à Ballutin. D'ailleurs, si la musique est excellente, elle couvre une bande son pas terrible. C'était donc une coproduction européenne et la distribution internationale a du entrainer un casse tête pour constituer la VF. Senta Berger est doublée, tout comme les complices de Jullian Matteos et les flics assistants Hans Meyer…qui lui parle bien français mais avec un accent allemand, moins prononcé toutefois que l'accent espagnol de Matteos. Un peu étrange mais peu dérangeant en ce qui me concerne.

Un peu plus gênantes sont les petites maladresses de la mise en scène et le montage truqueur qui escamote certaines des séquences d'action un peu invraisemblables. Desagnat s'en sort par des ellipses (notamment pour la séquence des tueurs de la mafia). Défaut relativement mineur.
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Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Pour info (sans faire de pub... puisque j'ai laissé tomber le site), je rappelle que j'avais regroupé mes tests de polars à papa sur cette page du commissariat.

J'avais aussi choisi une autre chronologie.
Il est bien ton sujet sur les polars bien de chez nous. Je vois des tas de titres que je ne connais pas et découvre aussi qu'ils sont édités donc c'est bien utile mais par contre tu insistes surtout sur les pétouilles et les griffures mais je m'en tape moi de tout ça :P ; ce que je voudrais savoir c'est combien de coups de flingot, combien de paires de bas enlevées ? :twisted: :wink:
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

kiemavel a écrit :... tu insistes surtout sur les pétouilles et les griffures mais je m'en tape moi de tout ça :P
Oui mais... il y a 15 ans... quand j'ai créé le site, c'est ce qui intéressait les lecteurs. :mrgreen: Ce ne sont que des tests techniques.
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :
kiemavel a écrit :... tu insistes surtout sur les pétouilles et les griffures mais je m'en tape moi de tout ça :P
Oui mais... il y a 15 ans... quand j'ai créé le site, c'est ce qui intéressait les lecteurs. :mrgreen: Ce ne sont que des tests techniques.
J'ai bien vu mais pour certains films, tu évoquais brièvement l'intrigue quand même. Je n'ai pas fait le compte, mais il y en a un bon paquet que je ne connais pas...
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par kiemavel »

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Vertige pour un tueur de Jean-Pïerre Desagnat (1970) avec Marcel Bozzuffi (Marc), Sylva Koscina (Sylvie), Marc Cassot (le mari), Michel Constantin (René), Robert Dalban (Juan)

Charles Barcus, un truand dissimulant ses affaires louches derrière une façade présentable, ordonne à Marc, un de ses tueurs, d'exécuter un concurrent. Amené en voiture à proximité de sa cible par son patron et ses hommes de main, contre toute attente, le tueur rate sa cible et laisse le temps à l'homme de s'échapper par le métro. Barcus comprend alors que Marc a volontairement raté sa cible. Il est emmené pour être supprimé mais Marc parvient à s'échapper en abattant au passage le frère de son patron. Arrivé à Nice, Marc reçoit des nouvelles de son ami René…en qui on reconnait l'homme sur qui portait le contrat. Les deux hommes qui sont de grands amis avaient préparé leur coup. Ils doivent même se retrouver à Dakar où René est déjà arrivé. Mais alors que Marc s'apprête à prendre l'avion, les tueurs de Barcus qui ont retrouvé sa trace l'en empêchent. Il ne doit son salut qu'à l'intervention de Sylvie, une séduisante inconnue qui vient d'amener son mari prendre un avion. Elle le fait sortir de l'enceinte de l'aéroport et l'emmène dans sa luxueuse villa de l'arrière pays nicois...

Vertige pour un tueur ou quand le prédateur devient l'homme traqué et manipulé. Le tueur à gages nous est donc rendu sympathique de manière assez inattendue même s' il y a toujours pire que celui qui porte l'arme, il y a celui qui lui commande de tuer. Quand il se refuse à supprimer son ami, il rompt le contrat qui le liait à son commanditaire et même à son milieu et privilégie un lien plus fort, l'amitié, quitte à y risquer sa vie.

Dans la 1ère partie du film, on ne comprend pas très bien où on veut nous emmener car entre les scènes parisiennes impliquant Barcus, ses hommes, le tueur (Bozzuffi) et la cible (Constantin) ; on nous montre en parallèle 3 personnages : un couple et leur associé qui vivent sur la Cote d'azur. Il est question de projet immobilier et ce beau monde qui se déplace en yacht et vit dans de riches villas semblent incompatible avec le gangstérisme. L'explication vient avec la rencontre "fortuite" à l'aéroport…À partir de là, l'atmosphère change brutalement, le quasi huit clos entre Bozzuffi et Koscina amenant un petit jeu du chat et de la souris intéressant mais bizarrement peu érotisé. Cette partie centrale m'a semblé en tout cas moins réussie que le reste car la partie finale est elle remarquable et marque le retour de la violence. Les cadavres s'accumulent sans que l'on soit dans le policier sanglant "à l'italienne" alors que je l'avais un peu anticipé (en raison de la présence de Koscina mais aussi en raison de l'atmosphère régnant dans la villa). Jean Tulard présente le film comme du sous-Melville et effectivement l'influence est plutôt à chercher de ce coté là. Le personnage de tueur taciturne interprété magnifiquement par Marcel Bozzufi fait un peu penser à Delon et le montage très sec de toutes les scènes d'action -nombreuses dans la dernière partie- rappelle effectivement Melville. Coté interprétation, on regrette que Michel Constantin pourtant bien placé au générique soit d'aussi peu de scènes. Robert Dalban est mieux servi (il campe un patron de bar, ami de Marc). Moins original et moins réussi que l'autre bon Desagnat (Les étrangers) mais néanmoins un bon film. 6/10
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Major Tom
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Le polar français des années 50 à 70

Message par Major Tom »

Yeah. Voilà un sujet qui me branche. Je ne sais pas qui a eu l'idée mais c'est une bonne idée. En revanche et à mon humble avis, je crois qu'il faut éviter de le faire sombrer d'entrée de jeu dans le piège d'un topic façon "Notez les films" qui n'invite pas franchement à la discussion, et puis ça vient peut-être de l'urgence, dans la frénésie de créations de topics, mais je trouve peu intéressant la copie de critiques venant d'autres topics, à mon humble avis, hein. Alors afin d'éviter que des amis ne me tirent une balle dans le dos dans une ruelle inquiétante éclairée par un réverbère unique, pour me reprocher de critiquer mais pas de montrer l'exemple, je reviens, très rapidement, le temps d'un après-midi londonien venteux et pluvieux, à mes premiers amours, l'écriture.
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Un peu de son pour nous accompagner, François De Roubaix, Ho !
On va commencer par les bases, comme si un néophyte découvrait le topic, sur la définition même du "polar", qui me semble importante. En 2005, L'Étranger... posait justement la question. Quelle est la différence entre polar, policier et thriller ? Je cite L'étranger... dans ce topic :
-Policier : le film est vu du point de vue de la police.
-Polar : le film est vu du point de vue du gangster.
-Thriller : le film est vu du point de vue de la victime.
C'est basique, mais ça, même wikipédia ne fait pas la différence.

Ensuite j'ai envie d'évoquer, en vrac, quelques gueules indispensables.
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Édouard Molinaro (1928-2013) est connu bien sûr pour ses comédies, beaucoup moins reconnu pour ses films noirs qui n'ont, hélas, jamais rencontré le succès. C'était pourtant le genre qu'il adorait par-dessus tout. J'aurais pu en citer d'autres en premier, mais j'ai une certaine tendresse pour le bonhomme. Rencontré peu de temps avant sa mort au festival d'Angers, à l'occasion de la sortie de son autobiographie (dans laquelle il ne cache pas son amertume), on pouvait se rendre compte que les seules questions qui revenaient tournaient finalement très souvent autour de ses comédies (et de sa mauvaise entente avec De Funès sur les deux films qu'ils ont fait, pas des moindres d'ailleurs : Oscar et Hibernatus). Certes, le monsieur en a fait beaucoup, vraiment beaucoup (il faut bien bouffer après tout), allant de la réussite estimable au ratage intersidéral (L'Emmerdeur, Pour cent briques t'as plus rien, La Cage aux folles, À gauche en sortant de l'ascenseur, Dracula père et fils, Le téléphone rose, les De Funès et j'en passe). Influencé (comme Melville) par le cinéma américain, on retrouve dans ses polars l'ambiance, l'atmosphère expressionniste du film noir à travers un admirable travail sur les cadrages et le jeu d'ombres & lumières. En voyant pour la première fois Le Dos au mur, c'était la chose qui m'avait frappé d'emblée (outre le jeu totalement anodin de Gérard Oury dans le rôle principal) : dès son premier film la mise en scène de Molinaro était très ambitieuse (dans un autre genre, ça me rappelait un plan d'une de ses comédies de commande, L'Emmerdeur, un plan-séquence en l'occurrence, et dans le bon sens du terme tel qu'ed l'entend ;) où Molinaro s'offrait le luxe de l'exécuter lui-même en caméra à l'épaule, cf. scène où le poseur de bombes rentre chez lui). S'il avait eu le succès mérité dans ses quelques polars, et donc les moyens, je suis sûr que Molinaro aurait pu nous offrir quelques remarquables pépites...
Comme Molinaro est un de ses cinéastes préférés et qu'il est celui qui en a parlé le mieux ici, il me paraît évident de vous renvoyer aux critiques du Dos au mur et d'Un Témoin dans la ville publiées pour le site par Rick Blaine. ;)

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Au sujet de Jean-Pierre Melville (1917-1973), j'aimerais rappeler ce que disait... et là, problème, je suis à Londres, loin de ma bibliothèque ("Ça me rappelle cette phrase de Spinoza, que j'ai oublié d'ailleurs, mais il avait raison, et c'est ça l'amour..."), et ne peux vérifier si c'était François Guérif dans Le film noir français ou Patrick Brion dans Le Film noir (celui qui peut vérifier corrigera), bref, l'un des deux (peut-être les deux en fait) revenait, tant qu'à faire un bouquin sur le film noir, sur les origines du film noir. Contrairement à une idée reçue, le film noir tel qu'on le nomme trouve ses origines en France, née d'une critique du Français Nino Frank, avant de voir cette appellation attribuée aux films américains. Le cas de Melville est intéressant puisque que c'est un cinéaste maniériste (français) qui s'influence énormément du cinéma américain. "Maniériste" en ce sens que Le Doulos, par exemple, se réfère à un autre cinéma pour exister. La Nouvelle Vague en général était d'ailleurs assez imprégnée du genre film noir (À bout de souffle n'en est-il pas un à la base, après tout ?). Cela étant, rien à voir avec un cinéma fait de récupérations (à la manière de Tarantino plus tard) car Melville va seulement recréer un monde fantôme pour faire exister ses histoires, comme plus tard, dans les années 80 et début 90, certains polars américains plutôt passéistes voire nostalgiques, où impers, borsalinos et femmes fatales, referont surface. Chez Melville on se balade, agréablement, dans des décors connus et fantasmagoriques, exposés sous une lumière blafarde, où évoluent de curieux personnages aux chapeaux vissés sur le crâne allant des salles de pokers aux dancings surréalistes... J'ai le souvenir de Tavernier venu présenter Le Doulos (sur lequel il était assistant de Melville), toujours à Angers, et expliquer que le réalisateur prenait très mal les critiques (déjà sur le plateau du film) sur le manque de réalisme, de cette France avec des coins de rues new-yorkaises et des fenêtres à guillotines.

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Melville, réalisateur naturellement incontournable dans ce topic, a permis à deux comédiens d'exister légitiment ici-même, en leur offrant peut-être leurs plus beaux rôles dans le cinéma de polar : Le Doulos et Le Samouraï, le feu et la glace ; Bébel et Delon c'est un duo (ou un duel) qui a permis de donner quelques pépites d'un côté comme de l'autre. Quand l'un cartonnait dans un domaine, l'autre semblait suivre, pour le meilleur et le pire, l'un et l'autre ayant finalement sombré dans le costume du flic au jean moule-burne et réparties ringarde. Aujourd'hui l'évocation du nom de "Delon" peut éventuellement prêter à sourire alors qu'il n'est plus qu'une parodie de lui-même, mais on fera (comme tout bon cinéphile) abstraction totale de l'aspect people pour se rappeler l'immense, l'incroyable acteur. Delon fait partie de la mythologie du cinéma au même titre qu'un Mastroianni. C'est une de ses figures qu'on n'oubliera jamais. C'est le regard froid et énigmatique, le charisme hallucinant, et la beauté féline qui a rendu mythiques ses interprétations, en tueur à gages (chez Melville dans Le Samouraï bien sûr, peut-être ce qu'il a fait de plus mythique, mais aussi dans Big Guns - Les Grands fusils de Tessari avec l'inoubliable "L'appuntamento" d'Ornella Vanoni), en apprenti cambrioleur chez Verneuil deux fois aux côtés de Gabin (Mélodie en sous-sol et Le Clan des Siciliens), accompagné de Charles Bronson dans le kafkaïen Adieu, l'ami, ou en compagnie de Montand et Gian Maria Volonte (Le Cercle rouge), en vraiment talentueux M. Ripley, tueur et voleur d'identité chez Clément (Plein soleil) ou en truand recherché par des malfrats toujours chez Clément (Les Félins), etc. En 68 sort Ho ! de Robert Enrico, où Belmondo incarne François Holin, dit Ho !, jeune truand dont on suit l'ascension puis la déchéance à la manière d'un Scarface camembert. Delon manque de peu de se faire renverser par lui le temps d'un caméo-éclair. En prime notre Ennio Morricone à nous : François De Roubaix... qu'est-ce qu'on peut ajouter à ça ? En 75, dans Flic Story de Jacques Deray, Delon incarne Roger Borniche à l'occasion de cette adaptation romancée d'une histoire autobiographique du vrai Borniche. Pour le coup ce n'est pas tellement Delon qui est intéressant (bien qu'il soit excellent évidemment), car si on suit ce dernier dans son enquête, le film alterne également avec l'histoire d'Émile Buisson, truand, voleur et tueur psychopathe incarné par Trintignant (pareil), au sourire de joker qui n'est pas sans rappeler Jack Nicholson (pas étonnant qu'il doublera l'acteur dans la VF de Shining). Plus un film policier qu'un polar, mais ça reste très efficace (rien que pour la cascade où Delon course Trintignant sur les toits en sautant d'une fenêtre au toit de l'immeuble en face, ça vaut le coup d'œil) et la reconstitution du Paris de 1947 est assez réussie.

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Bien sûr, impossible de ne pas évoquer José Giovanni (1923 - 2004), qui est un peu au polar français ce que Boileau-Narcejac étaient à Clouzot et Hitchcock. Ex-gangster rescapé d'une condamnation à mort et reconverti en écrivain, puis scénariste, puis réalisateur, avant de pratiquer ce dernier métier il a permis à d'autres de réaliser quelques-uns de leurs meilleurs films. Citons bien sûr Melville (Le Deuxième Souffle), Sautet (Classe tous risques), Enrico (Ho !) ou encore Jean Becker (Un nommé La Rocca que Giovani "remakera" plus tard avec La Scoumoune), même si je me souviendrai davantage, à titre perso, du grand classique (et dernier film) réalisé par Becker-père, Le Trou (qui figure dans mon Top Ten All-Time) où d'ailleurs apparaît pour la première fois dans un vrai rôle Michel Constantin...

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Michel Constantin (1924 - 2003), version "Canada Dry de Lino Ventura" disait de lui Francis Veber au moment d'Il était une fois un flic de Lautner (dans lequel Lino devait jouer à la base), est évidemment de la partie. Chef des "racketteurs américains" dans Un Nommé La Rocca (alors qu'il tiendra le rôle de Xavier, donc le second rôle principal dans le remake de Giovanni), Stan dans La Loi du survivant (du même Giovanni, suite des Aventuriers, du moins seconde partie du roman qui n'était pas adaptée par Enrico), Chamoun dans Les Étrangers et René dans Vertiges pour un tueur de Jean-Pierre Desagnat, le tueur vengeur Jeff dans La Cité de la violence de Sergio Sollima, le "Mataf" du film du même nom, etc. Bref, Constantin c'est une trogne géniale qui vaut finalement bien celle de Lino, lui-même certes impeccable dans tous ses rôles de truand, mais Constantin amène la connivence et le côté "sympathique", à la fois le gentil et le méchant. Avec Lino, même un flic qui viendrait lui demander ses papiers s'excuserait de l'importuner au premier regard froncé de l'ancien lutteur.
Le Mataf mêle voleurs, tueurs-maîtres-chanteurs, hold-up et microfilms, et est réalisé par Serge Leroy (1937 - 1993), réalisateur de quelques films policiers intéressants dans les 80's (comme L'Indic avec Lhermitte en truand, Auteuil en inspecteur et la jolie mais hélas peu prolifique Pascale Rocard qui hésite entre le flic et le voyou), mais aussi dans les 70's de La Traque, une sorte de rape and revenge à la française. Dans Le Mataf, il y a aussi Adolfo Celi et Annie Cordy (!) mais surtout une musique morriconienne période romantique de Stelvio Cipriani.

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En vrac, quelques autres...

Paul Gégauff (1922-1983). Avant d'être l'idole de yaplusdsaisons, le scénariste était surtout adulé des petits gars de la Nouvelle Vague, adorateurs de belles actrices mais se résignant à un amour platonique et qui jalousaient le talent de séducteur invétéré de Gégauff. Fait troublant, il serait mort assassiné par sa maîtresse après lui avoir déclaré : "Tue-moi si tu veux, mais arrête de m'emmerder." Bref, un génie. Son sens de la répartie très reconnaissable (il ne faut pas rater le début de Qui ? de Léonard Keigel, assez hallucinant et inattendu d'entrée de jeu - on est à 10 secondes de film et il y a déjà eu : une dispute violente, suivie d'une bagarre de couple, un coup de feu et un démarrage en trombe) et son amour du verbe a apporté une plus-value évidente aux films auxquels il a participé. Bien sûr, on le connaît notamment pour le nombre important de films de Chabrol qu'il a (co)écrit comme À double tour ou surtout Que la bête meure, ou les Barbet Schroeder More ou La Vallée (pour les dialogues), mais celui que je préfère, c'est justement Qui ? (1970), sorte de polar lorgnant furieusement du côté du giallo, mettant en scène l'excellent Maurice Ronet et Romy Schneider -la même année elle faisait Max et les ferrailleurs avec un même trench en cuir (époque où elle était vraiment au top de sa beauté), et des apparitions inquiétantes de Gabriele Tinti (Don Cesar dans La Folie des grandeurs) sur les notes d'un Claude Bolling plus rocker hargneux et speed que jamais...

Ou encore Jacques Deray (1929-2003), déjà évoqué précédemment pour Flic Story, il a réalisé au moins deux films bien connu du public. D'abord La Piscine où Delon et Maurice Ronet (un de mes acteurs favoris et alter-ego parfait de Delon avec qui il a partagé plusieurs fois l'affiche) sont entourés de Romy et Jane, et puis surtout Borsalino où il offrait à Delon et Belmondo l'occasion de compter le nombre de mots dans les dialogues pour s'assurer qu'il soit identique. Mais il a surtout réalisé un autre polar efficace où Trintignant en tueur à gages perdu à Los Angeles affronte Roy Scheider dans Un Homme est mort (musique seventies pas degueue de Legrand, plus stylée et nettement moins insupportable que dans La Piscine), et avec également Michel Constantin.

C'était un peu rapide, il en manque évidemment mais ça ne se veut pas exhaustif, à l'avenir on pourra parler de Julien Duvivier (1896-1967) ou Jules Dassin (1911-2008) évidemment, mais surtout des perles obscures... en espérant que des Rick Blaine, kevin95, Jack ou Père Jules et d'autres finissent par se pointer. :twisted:
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par kiemavel »

Belle introduction…Tu reviens à tes "premiers amours, l'écriture" et tu fais bien car ça faisait longtemps qu'on attendait ça ! J'espère toutefois que tu seras moins frustré que moi car c'était aussi mon premier amour mais il est hélas resté platonique… Tes amis te reprochent " de critiquer mais pas de (sic) montrer l'exemple" :D … alors il faut saluer cet effort. Merci car pour une introduction rédigée "très rapidement", elle lance enfin dignement ce nouveau sujet. Le final est en revanche décevant. J'ai juste esquissé un petit sourire pour la conclusion qui bât le rappel des désirés. Tu risques d'avoir mal aux yeux car je n'ai pas l'intention d'abandonner aux bons ce sujet qui m'intéresse également. Ton intervention vient directement de ta nouvelle sortie sur le cancre Kiemavel et les textes illisibles. Supfiction y avait répondu. 2 jours plus tard, il ouvre ce nouveau sujet et à la suite de Supfiction et moi, tu y annonces benoitement : On m'a demandé "de montrer l'exemple"…alors voilà. Ça m'a surtout fait rire car encore, concevoir ainsi ton intervention et se voir en sauveteur d'un nouveau sujet qui partirait mal, pourquoi pas, mais l'exprimer aussi ouvertement…Puisque c'est aussi exprimé, on peut s'amuser que les conseils prodigués par bruce (se consacrer à des taches plus constructives) et semble t'il d'autres, se traduisent ainsi, c'est à dire une autre forme de provocation, certes plus finaude que les deux précédents : t'écris comme une merde, que tu m'a adressé…car certes, il y a du progrès. Si ! ce : "Regardez comment on fait", c'est un progrès … et puis, si on enlève le mépris qui suinte, beaucoup de choses sont très intéressantes dans ton texte…

Allez, c'est bien, passons sur les intentions et le sous texte et avançons…En essayant d'éviter le mépris, si ce n'est pas trop demander. Le nom c'est Supfiction ; c'est lui qui a eu l'idée du sujet, c'est emmerdant, ok, mais c'est comme ça. Le sujet a en effet été démarré dans l'urgence et, comme c'est souvent le cas, pour débuter il a été alimenté avec du recyclage. Molinaro et Desagnat, c'est éclectique mais ça l'est plutôt moins que cette introduction au polar dans laquelle on retrouve des figures du genre, certes emblématiques, mais qui ont déjà des sujets dédiés. Ton ami Molinaro a déjà son sujet bien alimenté (et que vient faire l'énumération de toutes ses comédies dans ce sujet). Melville a évidemment aussi le sien, ce à quoi s'ajoute les sujets sur ses principaux films. Ensuite, un acteur et un scénariste...Tu nous montres la voie, c'est bien mais s'il y a des choses évidemment intéressantes, c'est un peu le boxon. C'est un début ; des portes ouvertes sur un genre mais plutôt que de ressasser des réflexions lues et relues sur Melville, on pourrait s'intéresser à ces "perles obscures" ; objets d'étude que tu appelais de tes voeux à la fin de ton message. Ou bien, ce pourrait être aussi le lieu où l'on pourrait discuter des évolutions du cinéma criminel français au cours de ces 3 décennies (je préfère ce terme généraliste... aux frontières pour moi insatisfaisantes entre film policier, polar, etc…) . Évidemment le sujet est ouvert…et à tout le monde ; à Supfiction...mais aussi à Rick Blaine, Père Jules, etc... :D
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Jack Carter
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Jack Carter »

Je me doute bien ce qui vaut ton premier sourire, mais tu as raison.
Je ne sais pourquoi il m'a évoqué dans son énumération des contributeurs possibles.
Fin Du HS
Place au topic.
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Major Tom »

Mais pourquoi voir du mal partout ? Je proposais à d'autres de venir de contribuer au sujet , c'est tout. :D
kiemavel
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par kiemavel »

Reconversion inattendue chez les Dalton
Spoiler (cliquez pour afficher)
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Désolé, il aurait fallu prévenir qu'un tel bouleversement était intervenu en deux jours. J'en étais bêtement resté aux épisodes précédents.
Maintenant que le malentendu est dissipé et que des deux cotés, on est prêt à accueillir les diverses contributions avec bienveillance : place au cinéma alors...
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Re: Le polar français des années 50-60-70

Message par Major Tom »

kiemavel a écrit :En essayant d'éviter le mépris, si ce n'est pas trop demander. Le nom c'est Supfiction ; c'est lui qui a eu l'idée du sujet, c'est emmerdant, ok, mais c'est comme ça. Le sujet a en effet été démarré dans l'urgence et, comme c'est souvent le cas, pour débuter il a été alimenté avec du recyclage. Molinaro et Desagnat, c'est éclectique mais ça l'est plutôt moins que cette introduction au polar dans laquelle on retrouve des figures du genre, certes emblématiques, mais qui ont déjà des sujets dédiés. Ton ami Molinaro a déjà son sujet bien alimenté (et que vient faire l'énumération de toutes ses comédies dans ce sujet). Melville a évidemment aussi le sien, ce à quoi s'ajoute les sujets sur ses principaux films. Ensuite, un acteur et un scénariste...Tu nous montres la voie, c'est bien mais s'il y a des choses évidemment intéressantes, c'est un peu le boxon. C'est un début ; des portes ouvertes sur un genre mais plutôt que de ressasser des réflexions lues et relues sur Melville, on pourrait s'intéresser à ces "perles obscures" ; objets d'étude que tu appelais de tes voeux à la fin de ton message. Ou bien, ce pourrait être aussi le lieu où l'on pourrait discuter des évolutions du cinéma criminel français au cours de ces 3 décennies (je préfère ce terme généraliste... aux frontières pour moi insatisfaisantes entre film policier, polar, etc…)
Honnêtement, à mon humble avis hein, je ne trouve pas que cela soit la bonne méthode de lancer un topic en pensant que tout le monde connaît déjà le gros du sujet (dans ce cas, quel serait l'intérêt ?), et foncer tête baissée sur les films "obscurs" direct et d'autant plus en en faisant une espèce de "Notez les polars". Il est plus intéressant de commencer par le commencement, faire un retour sur les figures emblématiques en un seul post, même si c'est chiant, je comprends, et aussi sur la définition du polar. Les modos éditaient les anciens topics comme ça en mettant des liens dans le premier message, vers des topics dédiés aux cinéastes, ce qu'a fini par faire Supfiction et c'est mieux comme ça, mieux que juste mettre une simple photo du Deuxième souffle (il n'y a même pas le titre). Mais je comprends ce qu'il a voulu faire, Jack avait proposé l'idée de ce topic dans le topic sur les poliziotteschi, en la suggérant à kevin95 une dizaine de minutes avant, et Supfiction qui trouvait l'idée bonne, n'a pas voulu que ça lui échappe. No big deal, mais cela aurait été mieux de ne pas se précipiter et se contenter de poster des photos et des récup' de vieilles critiques pour alimenter tout seul le topic. C'est un forum, pas un blog.
Bref, je ne veux pas donner "l'exemple" dans ce sens, ni la voie, je ne veux simplement pas revoir Bruce pointer du doigt que je "critique mais ne fais rien" :twisted: (alors qu'il y a deux jours encore j'écrivais un texte pour donner mon avis sur le ciné français contemporain sur ce même forum, sympas les copains)... Voilà qui est dit, on a tous donné notre avis, c'est dommage d'avoir perdu du temps là-dessus puisque le sujet me branche totalement, mais maintenant passons aux choses sérieuses... :D
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