Notez les films naphtas

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Kevin95 »

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JOHNNY ALLEGRO (Ted Tetzlaff, 1949) Découverte

Scénario con-con, prétexte à caser le géranium George Raft quelque part. Des emprunts improbables à The Most Dangerous Game, un George Macready (futur général psychopathe de Paths of Glory) habité par son rôle de méchant, un rythme tenu et court donc pas de quoi véritablement se plaindre. De la série B très B mais (on ne prête qu'aux pauvres) dotée d'une sacrée photo (normal, le réal est un ancien chef op). 7/10

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PICNIC (Joshua Logan, 1955) Découverte

La Columbia veut faire la nique à la Warner et ses sujets adultes et provocants aussi elle se paye une pièce de William Inge qui respire la frustration et les pulsions érotiques, des comédiens qui en veulent et le file le bébé à... Joshua Logan ! Vraiment ? Le type responsable quelques années plus tard d'un des pires films avec Marilyn ou la comédie musicale qui plombe sévèrement la filmo de Clint et Lee Marvin ? Pour la peine Picnic va douiller mes petits potes : lourdeur incroyable de la mise en scène, TOUS les comédiens en font des caisses (même la propre fille de Lee Strasberg c'est dire) et les thématiques très osés... enfin sur le papier, passent pour des gamineries d'une Amérque prépubère. Et le pire, c'est que le film n'est pas nul pour autant, qu'il réussi même à rendre une vague émotion, à mettre en place des superbes scènes comme lorsque Kim Novak est couronnée ou encore lorsque William Holden rends la voiture à son ami friqué. Grosse réputation aux États-Unis (une culture nationale, c'est perso comme dirait l'autre), grosse afféterie que l'on finit (doucement) par apprécier vu de mon canapé. 6,5/10
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :
PICNIC (Joshua Logan, 1955) Découverte

Et le pire, c'est que le film n'est pas nul pour autant,
Ben si ; n'ayons pas peur de le dire ; ça te vengera d'autant mieux de ce que le cinéaste t'a fait subir auparavant :mrgreen: J'avais récemment trouvé ce film horrible.
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :
PICNIC (Joshua Logan, 1955) Découverte

Et le pire, c'est que le film n'est pas nul pour autant,
Ben si ; n'ayons pas peur de le dire ; ça te vengera d'autant mieux de ce que le cinéaste t'a fait subir auparavant :mrgreen: J'avais récemment trouvé ce film horrible.
Non mais une scène voir un photogramme de Bus Stop et je rends mon petit dej ! :mrgreen:

Pour Picnic et bien que je sois conscient de la faiblesse du film, certaines scènes m'ont touchées et le personnage d'Holden (alors que l'acteur cabotine à 1000) me touche par ses exubérances et sa mythomanie. Je me suis même surpris à trouver le dernier plan (le car qui rejoint le train) plutôt classe pour terminer le film.
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par AtCloseRange »

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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :
Non mais une scène voir un photogramme de Bus Stop et je rends mon petit dej ! :mrgreen:
J'aime assez Bus Stop :oops:
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Kevin95 »

Monroe et son look de cadavre et le crétin de rodeo boy qui hurle pendant deux heures ? Bien bien... :uhuh:
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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THE MEANEST MEN IN THE WEST (Des charlatans, 1978) Découverte

Je suis partagé entre la colère et la honte de mettre faire avoir comme un bleu à ce point, de jubiler à l'idée d'avoir trouvé sur le net une œuvre méconnue/inconnue de Samuel Fuller, de l'avoir regardé, d'avoir été surpris par l'aspect cheap du produit comme de son caractère visuellement et narrativement gênant (des incrustations horribles, la reprise quatre à cinq fois d'un même plan comme dans le pire du cinéma Z philippin, une histoire incompréhensible), de m'interroger sur ce qui a motivé le grand Fuller de faire un téléfilm aussi nul à chier et en même temps pourvu de quelques scènes bien foutues voir géniales comme ce dialogue autours de la violence entre Lee Marvin et Lee J. Cobb.
De ne pas voir le film référencé dans 50 ans de cinéma américain aurait dû me mettre la puce à l'oreille car j'en aurai cassé mon ordinateur lorsque je lu sur IMDB que la chose n'est qu'un remontage dégueulasse de deux épisodes de la série The Virginian dont un réalisé et écrit par Fuller. Bon, d'un coté j'ai perdu une heure trente de ma vie (et quelques neurones) mais de l'autre ça m'a vraiment donné envie de regarder cette série (et plus particulièrement l'épisode avec Marvin et Cobb). J'ai quand même sacrément honte. FIST/10

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MARCHE OU CRÈVE (Georges Lautner, 1960) Découverte

Deuxième long de Lautner, tourné à l'économie, au premier degrés et autours d'un genre (l'espionnage) qu'il dynamitera quelques années plus tard non sans malice (et peut être un poil d'ironie sur lui-même) avec Les Barbouzes. Pas de clins d’œil ici (même si la présence de Blier amène un humour pince-sans-rire) mais un sens du rythme, de l'action comme dans un entre-deux jouissif entre une imagerie américaine bien digérée et un sentiment terriblement français, brumeux, tel un fantôme de l'occupation qui planait déjà dans le sous-estimé Les Espions de Clouzot. Série B qui a de la gueule (mais un acteur principal un peu palot) par un réalisateur dont on commence seulement à découvrir les qualités. 8,5/10

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LE DUEL SILENCIEUX (Akira Kurosawa, 1949) Découverte

Gros mélo qui cache son intention derrière une sobriété toute japonaise et la théâtralité de son récit. Les scènes en rapport à la maladie de son personnage sont la valeur ajoutée du film de Kurosawa et plus particulièrement toutes celles en rapport avec le soldat à la source du mal (la découverte de son enfant et la caméra en hors-champ... j'en ai encore des frissons) en revanche, je suis moins convaincu de celles autours du couple impossible. Des scènes figées, cul cul et longuettes qui semblent gêner plus qu'autre chose le réalisateur, lequel n'a jamais vraiment gouter aux émotions amoureux dans le reste de sa filmographie. Une réussite pourtant. 8/10
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Demi-Lune
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Message par Demi-Lune »

Kevin95 a écrit :Image

THE MEANEST MEN IN THE WEST (Des charlatans, 1978) Découverte

Je suis partagé entre la colère et la honte de mettre faire avoir comme un bleu à ce point, de jubiler à l'idée d'avoir trouvé sur le net une œuvre méconnue/inconnue de Samuel Fuller, de l'avoir regardé, d'avoir été surpris par l'aspect cheap du produit comme de son caractère visuellement et narrativement gênant (des incrustations horribles, la reprise quatre à cinq fois d'un même plan comme dans le pire du cinéma Z philippin, une histoire incompréhensible), de m'interroger sur ce qui a motivé le grand Fuller de faire un téléfilm aussi nul à chier et en même temps pourvu de quelques scènes bien foutues voir géniales comme ce dialogue autours de la violence entre Lee Marvin et Lee J. Cobb.
De ne pas voir le film référencé dans 50 ans de cinéma américain aurait dû me mettre la puce à l'oreille car j'en aurai cassé mon ordinateur lorsque je lu sur IMDB que la chose n'est qu'un remontage dégueulasse de deux épisodes de la série The Virginian dont un réalisé et écrit par Fuller. Bon, d'un coté j'ai perdu une heure trente de ma vie (et quelques neurones) mais de l'autre ça m'a vraiment donné envie de regarder cette série (et plus particulièrement l'épisode avec Marvin et Cobb). J'ai quand même sacrément honte. FIST/10
T'as déjà vu son dernier, Sans espoir de retour ? Ça vaut son pesant de cacahuètes, aussi.
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :
Kevin95 a écrit :
Non mais une scène voir un photogramme de Bus Stop et je rends mon petit dej ! :mrgreen:
J'aime assez Bus Stop :oops:
J'aime bien Bus Stop aussi :oops: :oops: , mais je n'avais pas aimé Pïcnic. En plus voir Holden en faire des caisses et ne pas être crédible une seconde en jeune homme qu'il est sensé être !
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Kevin95 »

Demi-Lune a écrit :T'as déjà vu son dernier, Sans espoir de retour ? Ça vaut son pesant de cacahuètes, aussi.
Il prend racine sur mon PC, j'ai peur (mais pour le cas de The Meanest Men in the West, Fuller est au dessus de tout soupçons car ce bébé foireux lui a été fait dans le dos).
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Kevin95 »

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THE LAWLESS BREED (Raoul Walsh, 1953) Découverte

Faut toujours écouter les plus grands que soi et remercier monsieur Fox d'avoir chaudement recommandé ce titre car après le quelconque Gun Fury, je ne pensais pas qu'une réussite emmènerait du duo Walsh / Hudson. Là c'en est une, clairement, une vie d'homme narré pied au plancher en moins d'une heure trente et bourré à craquer de péripéties au point où l'on croirait changer de film toutes les dix minutes sans pour autant avoir la sensation de survol ou de bâclage. La duel avec Lee Van Cleef sous une tornade est incroyable, les courses de chevaux sont rudement bien menées et le meurtre d'un des personnages principaux reste un des moments les plus étonnants du film. La fin (à rallonge) un poil moralisatrice est moins réussite (et rappelle, via la vision de Rock Hudson grimé, le coté conformiste de Giant de George Stevens) mais pour le reste c'est du tout bon. 8/10
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Message par Jeremy Fox »

:D

Gun Fury reste néanmoins bien sympa même si beaucoup moins ambitieux.
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Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :Gun Fury reste néanmoins bien sympa même si beaucoup moins ambitieux.
J'ai dû le voir deux trois fois à l'époque où je possédais le DVD et j'en garde/gardais absolument aucun souvenir. Un film anonyme à mon avis même si la tentation de le racheter m'a titillée après la découverte de The Lawless Breed.
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Re: Notez les films naphtas de juillet 2015

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :Un film anonyme à mon avis
Tout à fait. Mais une série B remarquablement pêchue et avec des Bad Guys franchement vilains. Je ne me souviens plus non plus de l'intrigue mais j'y prends un malin plaisir à chaque vision :mrgreen:
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Message par Kevin95 »

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TRIPLE CROSS (Terence Young, 1966) Découverte

Histoire (parait-il) vraie intéressante, pleine de rebondissements et de jeux de dupes mais un projet confié à des bâcleurs. Une production qui sert la ceinture (trop d'acteurs peut être), Christopher Plummer en rôle titre parce que toutes les stars se sont débinées et Terence Yong derrière la caméra qui se fout complétement de ce qu'il filme du moment que tout le monde est dans le cadre (et l'argent dans la poche). Daté mais sympa comme une bonne soirée téloche sur France 3 dans les 90's, Yul Brynner vole la vedette aux autres (c'est dire) et la musique de Georges Garvarentz imite celle des James Bond. Un peu plus de rigueur et de sérieux (car le personnage principal est sur le papier plus ambigu que dandy) n'aurait pas fait de mal (un Losey derrière la caméra et Michael Caine devant, vous imaginez le tableau). Une petite restauration n'est pas de trop car le DVD est vieillot au possible. 7,5/10

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LA COURSE À L'ÉCHALOTE (Claude Zidi, 1975) Révision

Énième visionnage dans une copie télé entrecoupée d'une multitude de pubs. Le plaisir est encore et toujours là, Zidi n'a jamais été aussi bon à l'image que lorsqu'il était en scope, le duo Richard/Birkin tutoie les anges et le scénario (calqué sur La moutarde me monte au nez) ne s’arrête jamais une seconde. J'ai cru deviné devant cette télévision estivale quelle était la thématique qui court de film en film chez Claude Zidi : l'idée d'une vie quotidienne morose et séquestrante qu'il fallait quitter coûte que coûte via les chemins de traverse que constituent le spectacle (cirque, cinéma, humour etc.) ou la marginalité (flics maladroits ou ripoux, doux-dingues squizant l'armée etc.). Bon, quand est-ce que l'on donne un peu de crédit à la filmographie de ce cinéaste ? 8,5/10

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MR. ARKADIN (Orson Welles, 1955) Révision

Copie restaurée du milieu des années 2000 (donc américaine je crois). A chaque fois je me fais avoir (cette fois-ci avec une personne qui ne connaissait pas du tout le film), je regarde consciencieusement le film, note les informations puis me prends la tête dans les mains perdu que je suis au milieu de ce foutoir pas possible. Je lâche alors l'affaire et me se laisse hypnotiser par le gourou Welles, par ses personnages qui traversent les quatre coins du monde en un clin d’œil comme dans un Tex Avery, par ses noms, ses lieux, ses scènes improbables qui ne coïncident jamais avec l'idée d'une trame mais celle d'un voyage, d'un délire. Arkadin donne un bal, Arkadin va à Berlin, Arkadin prend un avion, Arkadin vous souhaite de faire de beaux rêves. Magique et exténuant. 8,5/10

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IL VERO E IL FALSO (Eriprando Visconti, 1972) Découverte

Après s'être attaqué à l'intolérance religieuse (La monaca di Monza), Eriprando Visconti (neveu de) s'attaque à la justice de son pays. Une femme accusée à tort (ou non) commet un crime (ou non) et se voit aidé d'un avocat jeune et gentil (ou non) face à l'accusation incarnée par un arriviste sans foi ni loi (ou... si là ça marche). Les traits sont gros mais bien dissimulés dans le cordage du cinéma policier, le scénario devient par moment vertigineux même si son réalisateur n'en fait rien. L'objet est propre, lisible, génère de la colère juste ce qu'il faut, manque juste l’énergie d'un Rosi, l'ironie d'un Petri ou la solidité visuelle d'un Damiani. Ici c'est par moment du Cayatte italien même si la fin sèche et choquante (re)donne un peu de sauvagerie à l'ensemble. Un film prenant que l'on peut conseiller sans risques majeurs. 8/10
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