Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
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Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
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Dernière modification par Stone Blue le 2 mars 18, 19:43, modifié 3 fois.
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Re: Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
Ouf !
Merci pour le beau texte sur ce monument musical, que l'excellent BR permet de revivre régulièrement.
Merci pour le beau texte sur ce monument musical, que l'excellent BR permet de revivre régulièrement.
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Re: Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
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Dernière modification par Stone Blue le 2 mars 18, 19:44, modifié 1 fois.
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Re: Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
Je vais faire plus court que Stone Blue.
Bien content d'avoir enfin découvert ce documentaire-fleuve pour tout ce qu'il représente à la fois devant et derrière les caméras (la genèse de l'association Scorsese-Schoonmaker, qui ne peut que fasciner un mordu de cinéma).
C'est difficile de mettre de l'ordre dans mes remarques face à une réalisation aussi ouvertement colossale, aussi n'en resterai-je qu'à de rapides impressions.
Déjà, la version director's cut qu'a diffusé Arte, de 3h45, passe comme une lettre à la poste. En voulant raconter objectivement cet évènement dans toutes ses dimensions, Wadleigh et son équipe maintiennent un équilibre et un rythme idéaux entre les plages de concert et des phases de reportage souvent aussi fascinants que ce qui se passe sur scène. On assiste à un kaléidoscope d'images mémorables qui rendent bien compte du caractère hallucinant (et halluciné) de l'entreprise. On pourrait même finir par croire qu'il y a de la mise en scène, une part chiquée... mais non. Ça dépasse la fiction. Grâce aux moyens du cinéma, la fabrication de la scène, l'arrivée massive de colonnes de voitures, l'orage et la pluie qui se massent au-dessus du site, la désinhibition générale deviennent des morceaux de bravoure. On regarde cette jeunesse pacifiste mais également défoncée et accro (faut le voir pour le croire: les organisateurs qui s'expriment au micro pour rassurer le public sur le fait que la merde qui circule n'est pas du poison, "juste" du mauvais acide) avec incrédulité, entre une certaine fascination et un fort embarras. L'évocation d'un mort par overdose ne suffit pas vraiment à assombrir cette banalisation de la drogue dont se réclame la plupart des jeunes interviewés, complètement stone et heureux de l'être.
A côté de ça, j'adore l'aspect multifacette du documentaire, les mecs étant allés jusqu'à donner la parole aux riverains (leurs réactions sont d'ailleurs souvent ouvertes ou du moins nuancées) ou au mec qui vidange les chiottes. Je suis admiratif devant le travail de malade créé par le montage, les juxtapositions créées par les split-screens qui mine de rien filent une pêche d'enfer aux performances live, les arrêts sur image scorsésiens, les surimpressions (cf. The Who), les prises de vue fiévreuses, le grain de péloche, les couleurs des projos de nuit sur les visages (cf. Crosby, Stills & Nash ou Janis Joplin). Formellement, le film communique vraiment la caractère habité de ce concert et ne donne jamais vraiment l'impression de verser dans la répétitivité de ses figures de style. Bon après, chacun aura sûrement ses préférences musicales, mais la perf' de Joan Baez, de Santana, de Jefferson Airplane, de Ten Years After ou de Joe Cocker sont celles que je relève en priorité à titre perso (celle de Hendrix est passée à la postérité, mais me lasse vite, à vrai dire).
Bien content d'avoir enfin découvert ce documentaire-fleuve pour tout ce qu'il représente à la fois devant et derrière les caméras (la genèse de l'association Scorsese-Schoonmaker, qui ne peut que fasciner un mordu de cinéma).
C'est difficile de mettre de l'ordre dans mes remarques face à une réalisation aussi ouvertement colossale, aussi n'en resterai-je qu'à de rapides impressions.
Déjà, la version director's cut qu'a diffusé Arte, de 3h45, passe comme une lettre à la poste. En voulant raconter objectivement cet évènement dans toutes ses dimensions, Wadleigh et son équipe maintiennent un équilibre et un rythme idéaux entre les plages de concert et des phases de reportage souvent aussi fascinants que ce qui se passe sur scène. On assiste à un kaléidoscope d'images mémorables qui rendent bien compte du caractère hallucinant (et halluciné) de l'entreprise. On pourrait même finir par croire qu'il y a de la mise en scène, une part chiquée... mais non. Ça dépasse la fiction. Grâce aux moyens du cinéma, la fabrication de la scène, l'arrivée massive de colonnes de voitures, l'orage et la pluie qui se massent au-dessus du site, la désinhibition générale deviennent des morceaux de bravoure. On regarde cette jeunesse pacifiste mais également défoncée et accro (faut le voir pour le croire: les organisateurs qui s'expriment au micro pour rassurer le public sur le fait que la merde qui circule n'est pas du poison, "juste" du mauvais acide) avec incrédulité, entre une certaine fascination et un fort embarras. L'évocation d'un mort par overdose ne suffit pas vraiment à assombrir cette banalisation de la drogue dont se réclame la plupart des jeunes interviewés, complètement stone et heureux de l'être.
A côté de ça, j'adore l'aspect multifacette du documentaire, les mecs étant allés jusqu'à donner la parole aux riverains (leurs réactions sont d'ailleurs souvent ouvertes ou du moins nuancées) ou au mec qui vidange les chiottes. Je suis admiratif devant le travail de malade créé par le montage, les juxtapositions créées par les split-screens qui mine de rien filent une pêche d'enfer aux performances live, les arrêts sur image scorsésiens, les surimpressions (cf. The Who), les prises de vue fiévreuses, le grain de péloche, les couleurs des projos de nuit sur les visages (cf. Crosby, Stills & Nash ou Janis Joplin). Formellement, le film communique vraiment la caractère habité de ce concert et ne donne jamais vraiment l'impression de verser dans la répétitivité de ses figures de style. Bon après, chacun aura sûrement ses préférences musicales, mais la perf' de Joan Baez, de Santana, de Jefferson Airplane, de Ten Years After ou de Joe Cocker sont celles que je relève en priorité à titre perso (celle de Hendrix est passée à la postérité, mais me lasse vite, à vrai dire).
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Re: Woodstock (Michael Wadleigh - 1970)
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