Orson Welles (1915-1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Orson Welles (1915-1985)

Message par Jeremy Fox »

Aucun topic spécifique pour le cinéaste. Voilà qui est fait.
C'est à un événement exceptionnel auquel nous convie le distributeur et éditeur de films Carlotta en ce début d'année 2014, il s'agit rien de moins que de la ressortie en salles de l'une des pièces maîtresses de la filmographie d'Orson Welles, à savoir sa fabuleuse adaptation d'Othello, le Maure de Venise de William Shakespeare, dans une version numérique restaurée haute définition (2K) pour faire redécouvrir dans des conditions techniques optimales ce joyau de l'expressionnisme "wellesien" aux accents de tragédie horrifique. Othello, Grand Prix du Festival de Cannes 1952, film au parcours chaotique dans sa conception comme dans son histoire à travers les années. L'acteur-réalisateur Orson Welles, l'artiste maudit, l'est aujourd'hui un peu moins grâce à cette fantastique opération de rajeunissement. Dans l'attente d'une édition Blu-ray à la hauteur de cette restauration HD, une vision en salles s'impose !
La chronique de Ronny Chester et notre top Welles à la rédac
Federico
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Federico »

La petite boutique d'Orson Welles, re-diffusion d'un numéro de l'émission Surpris par la nuit en 2007 sur France Culture et consacré à Welles au travail.
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Ann Harding »

Pour ceux que ça intéresse un film perdu d'Orson Welles, Too Much Johnson (1938) qui a été redécouvert l'année dernière est maintenant disponible sur le site de la National Film Preservation Foundation. On peut également le télécharger gratuitement.
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Rick Blaine
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Rick Blaine »

Ann Harding a écrit :Pour ceux que ça intéresse un film perdu d'Orson Welles, Too Much Johnson (1938) qui a été redécouvert l'année dernière est maintenant disponible sur le site de la National Film Preservation Foundation. On peut également le télécharger gratuitement.
Merci pour le lien. :D
aelita
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par aelita »

En espérant que ce film fera partie de la rétrospective Orson Welles à la Cinémathèque l'an prochain.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Watkinssien
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Watkinssien »

Oui merci pour le lien, même les petits cailloux de l'oeuvre de ce génie méritent obligatoirement d'être vus dès qu'il est possible de le faire !!
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xave44
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par xave44 »

Jeremy Fox a écrit :Aucun topic spécifique pour le cinéaste. Voilà qui est fait.
Merci Jeremy d'avoir mis fin à cette invraisemblable anomalie. :)
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Johnny Doe »

Pas un immense fan de Welles, même si c'est un cinéaste qui me fascine.

Citizen Kane
Bien sûr, grand film sans l'ombre d'un doute, pour moi une grande claque technique et malgré sa froideur (c'est souvent le cas chez Welles) le film avait néanmoins réussi à me toucher. Il faudrait que je le revois mais je me souviens avoir jubilé à ma découverte, tant Welles impressionne par sa virtuosité et son sens de la narration et du rythme. De ce que j'ai vu chez lui c'est clairement le haut du panier.

The Stranger
Un Welles de commande ou le monsieur s'amuse beaucoup avec sa caméra (toujours ce sens du cadre épatant, le meurtre en plan séquence, meilleur scène du film) mais qui grille bien vite toute ses cartouches. Welles acteur me semble en faire des tonnes et tout ça gesticule beaucoup pour finalement raconté une histoire pas forcément passionnante. Au delà de la réalisation un peu inspiré, un petit film plutôt médiocre.

The Lady from Shanghai
Grosse déception sur celui-ci, alors que j'en attendais beaucoup et que le début du film, avec cette voix-off inventive et un Welles très charismatique m'enchantait, plus le film avançait, plus j'avais l'impression de me retrouver devant un film noir au scénario fainéant, jamais vénéneux ou étouffant. Heureusement Rita sauve les meubles, parce que Welles, à partir de la moitié du film, a commencé à me fatiguer sévère. Je retiens encore une fois les 1000 idées de mise en scène, mais jamais je ne me suis départi de l'impression d'être devant une coquille vide avec un joli emballage. Pas d'ennui, mais beaucoup d'indifférence.

Touch of Evil
Peut-être le film qui m'a le plus impressionné de ceux que j'ai vu en matière de réalisation, avec son noir et blanc absolument sublime et cette modernité hallucinante d'un bout à l'autre. Et puis Welles acteur, pour le coup, est aussi terrifiant que fascinant et écrase clairement Heston et sa moustache. Je continue de trouver le film froid, distant, du coup j'aimerais pouvoir plus m'impliqué, mais ça reste un sacré morceau de cinéma, même s'il me touche très peu.

Voilà il m'en reste pas mal à découvrir, j'ai aussi The Trial sous le coude mais après la découverte tristounette de The Stranger, je l'avais mis de côté. Pour terminer sur Welles acteur (et pour me réconcilier un peu avec Watkinssien :lol: ), je reste admiratif de son rôle d'Harry Lime dans The Third Man, dans lequel il vole la vedette à tout le monde en deux séquences (sa longue arrivée au parc d'attraction et son dialogue avec Cotten dans la grande roue, c'est juste immense).

D'ailleurs, dans le genre film sous influence, je préfère assez nettement The Third Man (qui rappel beaucoup Welles dans la réalisation) à tous les autres films que j'ai vu du gros Orson. :oops:
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Jeremy Fox
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Jeremy Fox »

Je me retrouve quasiment dans la même position que Johnny Doe à propos du cinéaste. Si je suis admiratif de Citizen Kane et de La Soif du mal (et dans une moindre mesure du procès et de La Splendeur des Amberson qui m'ont tous deux néanmoins laissé un peu froid lors de leurs derniers visionnages), le reste ne m'a jamais vraiment passionné et surtout pas The Stranger ni La Dame de Shanghai.
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cinephage
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par cinephage »

Il vous reste quelques réserves, mais c'est tout simplement parce que vous ne citez pas Monsieur Arkadin, qui est d'une finesse et d'une beauté fantabuleuse, et que je vous recommande très très chaleureusement. :wink:
A titre personnel, son Othello me plait beaucoup, et je suis totalement soufflé par son étrange documenteur It's all true, qui me confond toujours par son humour et son intelligence.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Jeremy Fox
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :Il vous reste quelques réserves
Pas pour moi ; j'ai vu tout le reste et Arkadin m'a profondément ennuyé :oops: Mais je retenterais un jour car ça commence à dater quand même.
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Johnny Doe »

cinephage a écrit :Il vous reste quelques réserves
Contrairement à Jeremy il m'en reste pas mal effectivement : Arkadin, La Splendeur des Ambersons, Othello, Macbeth, Le Procès et Falstaff. Donc oui j'ai risque d'en découvrir d'autres et j’espère que Welles parviendra à me toucher vraiment avec un de ces films, j'aimerais bien briser cette distance admirative (techniquement) que j'ai avec son cinéma (même si la fin de Citizen Kane est très belle).
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par A serious man »

Le reproche de froideur fait a Orson Welles, pour moi ne vaut que pour Citizen Kane, le reste de sa filmographie me semble plus lyrique et en tout cas plus passionné.

Personnellement je trouve le procès très supérieur a Citizen Kane, c'est un film absolument fascinant déjà en lui même, et il le devient encore plus confronté au roman de Kafka permettant de voir a quel point Welles s'approprie totalement l'oeuvre tout en en ayant une compréhension trés intime (a mon avis)
La splendeur des Amberson est un film magnifique qui serait sans doute supérieur a Citizen Kane lui aussi si il n'avait été mutilé par les studios avec une happy end ridicule qui tranche avec le reste du métrage
Même chose pour la dame de Shangai dont Welles n'a pas totalement maitrisé le montage, le film m'ennuie un peu aussi, mais c'est trés loin d'être une coquille vide, Welles anticipe toutes les futurs réflexion des cinéma moderne et post-moderne sur le statut de l'images son caractère vrai ou mensonger et sur l’idolâtrie de la star et réalise a mon avis le film définitif sur le sujet (pour avoir passer des heures et des jours a faire un dossier cette année sur ce film pour lequel je n'ai que peu de gout , c'est ma conviction intime :mrgreen: ) au point que tout les autres me semble un peu superflu a présent
Monsieur Arkadin et La soif du mal sont tout simplement excellent.

Mais le génie de Welles éclate surtout dans sa trilogie Shakespearienne, les meilleurs transposition de Shakespeare a l'écran l'alliage d'une vision hautement personnelle associé a une connaissance des textes vraiment érudite et passionnés Falstaff est pour moi l'un des plus beau film du monde aussi bien dans sa forme que dans son fond (une célébration d'un esprit populaire et chevaleresque de l'Angleterre médiéval au moment même ou il s’apprête a disparaitre, une tragédie a la fois joyeuse et mélancolique).
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."

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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Jeremy Fox »

A serious man a écrit :Le reproche de froideur fait a Orson Welles, pour moi ne vaut que pour Citizen Kane, le reste de sa filmographie me semble plus lyrique et en tout cas plus passionné.
C'est pourtant celui qui me touche le plus émotionnellement parlant, celui que je trouve le moins froid justement.
A serious man
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par A serious man »

Comme quoi on a toujours des surprises :)

il me semblait qu'il y avait un consensus autour de Citizen Kane pour lui reprocher la froideur auxquels l'entrainait sa perfection technique, bon aprés il y a des passages touchant mais bon dans l'ensemble ça reste très distancié quand même (m'étonne que ça ait plus a Brecht d'ailleurs) , La splendeur des Amberson, Falstaff, la soif du mal ou même Arkadin me semble plus humain
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