Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1967

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : L'Année 1960

Message par Jeremy Fox »

Major Dundee a écrit :
Maintenant à chaque fois que je trouve un western que je ne connais pas, la première réaction c'est "Je vais aller voir ce qu'en dit Jeremy" 8)

Ca fait rudement plaisir ; merci beaucoup :wink:

J'avoue avoir eu une grande frayeur mais finalement il est bien là (à la 48e place mais bon, il est là)

Et encore les places, ça ne veut pas dire grand chose à ce niveau, les films pouvant être intervertis à tout moment au hasard d'un nouveau visionnage ; disons que ce sont les 50 westerns que j'aime le plus.
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Cathy
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Re: Le Western américain : L'Année 1960

Message par Cathy »

Major Dundee a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Mon top 50 arrivé à cette date :
Moi j'ai vu les 50 films et je n'ai rien à redire sur ton Top. Je les aime beaucoup tous.
J'avoue avoir eu une grande frayeur mais finalement il est bien là (à la 48e place mais bon, il est là) :D

Maintenant à chaque fois que je trouve un western que je ne connais pas, la première réaction c'est "Je vais aller voir ce qu'en dit Jeremy" 8)

Merci encore pour le travail fourni et la suite à venir !
C'est marrant, j'ai exactement le même réflexe :D !
someone1600
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

Moi de meme. :D
Jeremy Fox a écrit :
someone1600 a écrit :Bien sur, malgré que mes commentaires risquent d'être bref, je n'ai malheureusement pas ta plume pour décrire mes impressions sur les films. :(
Ah mais deux ou trois mots suffisent ; juste pour savoir si j'ai été de bon conseil. :wink:
Ca je devrais arriver à le faire. :wink:
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

Voila, j'ai débuter hier soir par un revisionnement de La prisonnière du désert, un de mes westerns préférés, qui m'a encore plus captivé car j'essayais de me souvenir exactement des endroits que j'ai moi-même visité. C'est particulier de voir a quel point la réalité est travesti par John Ford alors que les personnages traversent les décors qui sont en réalité tout près les uns les autres, et que l'on nous affirme dans le film qu'ils doivent franchir plusieurs kilomètres. En fait, ils ne font que tourner en rond dans Monument Valley pendant 10 ans. :roll:

Mais ensuite, je viens de regarder Johnny Guitar, excellent western, mais qui ne parvient pas pour ma part à accéder au top, qu'il faudrait bien que je réactualise d'ailleurs. Il lui manque ce petit quelque chose qui me fait tripper à fond sur les Anthony Mann, John Ford, Howard Hawks et Sergio Leone. Ceci dit, il est particulier de voir un western dont l'intrigue repose sur la rivalité entre deux femmes fortes, autour duquel gravite tous les hommes entraînés malgré eux dans l'explosion de jalousie de l'une envers l'autre. Bonne trame musicale, photographie magnifique de même que des décors sublimes... un excellent film.
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onvaalapub
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par onvaalapub »

someone1600 a écrit :Voila, j'ai débuter hier soir par un revisionnement de La prisonnière du désert, un de mes westerns préférés, qui m'a encore plus captivé car j'essayais de me souvenir exactement des endroits que j'ai moi-même visité. C'est particulier de voir a quel point la réalité est travesti par John Ford alors que les personnages traversent les décors qui sont en réalité tout près les uns les autres, et que l'on nous affirme dans le film qu'ils doivent franchir plusieurs kilomètres. En fait, ils ne font que tourner en rond dans Monument Valley pendant 10 ans. :roll:
Oui c'est comme dans le Convoi des Braves où le convoi ne fait que tourner en rond autour des Fisher Tower ce qui casse un peu la dynamique du film quand on y est allé et que l'on reconnaît les lieux.
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someone1600
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

Ça ne gâche pas le film je trouve cela plutôt amusant en fait lol.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

J’enchaîne avec Canyon Passage, une splendide découverte dont je ne saurais mieux décrire mon appréciation que ne l'a fait Jeremy Fox dans sa chronique. Film sublime dans un technicolor magnifique, un western fantastique qui s'incruste donc dans mon top 10 du genre. :D
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

someone1600 a écrit :J’enchaîne avec Canyon Passage, une splendide découverte dont je ne saurais mieux décrire mon appréciation que ne l'a fait Jeremy Fox dans sa chronique. Film sublime dans un technicolor magnifique, un western fantastique qui s'incruste donc dans mon top 10 du genre. :D

8)
someone1600
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

Le suivant étant 3:10 to Yuma, qui intègre lui aussi mon top 10, en fait, il s'installe parmi mes 5 westerns préférés. Quel western fantastique, servis par une photographie noir et blanc à tomber, absolument sublime sur le Blu-ray Criterion. Un casting 5 étoiles et un scénario minimaliste, mais qui va à l'essentiel et dont aucune scène ne sert à rien. Une pépite que je n'avais pas encore vu, c'est chose faite maintenant.

1- Once upon a time in the west
2- The far country
3- The searchers
4- She wore a yellow ribbon
5- 3:10 to Yuma
6- Commanche station
7- Rio Bravo
8- The good, the bad and the ugly
9- Bend on the river
10- Canyon Passage
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

Tu fais plaisir :wink:
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par someone1600 »

Il faut le dire, on a des gouts plutot semblables pour les westerns, c'est donc pas vraiment une surprise que j'apprécie les mêmes films. :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

L'année 1961 devrait enfin démarrer dès la fin de semaine prochaine. Elle sera constituée des films suivants :


* Le Trésor des sept collines (Gold of the Seven Saints) : Gordon Douglas
* La Vengeance aux deux visages (One Eyed Jacks) : Marlon Brando
* Les Cavaliers de l'Enfer (Posse from Hell) : Herbert Coleman
* New Mexico (The Deadly Companions) : Sam Peckinpah
* El Perdido (The Last Sunset) : Robert Aldrich
* Les Deux Cavaliers (Two Rode Together) : John Ford
* Tonnerre Apache (A Thunder of Drums) : Joseph Newman
* Les Comancheros (The Comancheros) : Michael Curtiz
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

La réputation du trio des westerns de la collaboration Gordon Douglas/ Clint Walker est peut-être la plus surfaite de l'histoire du western. Heureusement qu'il y a Fort Dobbs pour sauver les meubles.
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Jeremy Fox
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Gold of the Seven Saints

Message par Jeremy Fox »

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Le Trésor des sept collines (Gold of the Seven Saints - 1961) de Gordon Douglas
WARNER


Avec Clint Walker, Roger Moore, Letitia Roman, Robert Middleton
Scénario : Leigh Brackett & Leonard Freeman
Musique : Howard Jackson
Photographie : Joseph F. Biroc (Noir et blanc 2.35)
Un film produit par Leonard Freeman pour la Warner



Sortie USA : 18 février 1961


Les deux trappeurs Jim Rainbolt (Clint Walker) et le jeune Shaun Garrett (Roger Moore) tombent par hasard sur un gisement d’or au Mexique. Les voici repartis pour ramener leur butin de l’autre côté de la frontière ; mais Shaun commet une grossière erreur en payant une monture avec l’une des pépites. Il va sans dire que le fait va se propager comme une traînée de poudre et attiser les convoitises. Voilà donc nos deux trappeurs poursuivis par la bande de McCracken (Gene Evans) qui souhaite s’accaparer le trésor. Jim ayant appris la bêtise commise par son associé écervelé trouve plus prudent de cacher l’or avant de se remettre en route. Et en effet, ils sont vite rejoints par les bandits ; une échauffourée s’ensuit qui aurait pu tourner très mal pour le duo sans l’arrivée inopinée de Doc Gates (Chill Wills), médecin qui manie le fusil avec une étonnante dextérité. Il fait fuir la bande et soigne la blessure de Shaun. En échange de ses services, il demande néanmoins à ce qu’on lui reverse une part du butin. Tous trois sont une nouvelle fois stoppés par une bande de Caballeros conduite par Amos Gondora (Robert Middleton), vieil ami de Jim, qui les invite à passer quelque temps dans son hacienda avec comme arrière-pensée de s’emparer de l’or qu’il a cru deviner dans les sacoches. Nos trois nouveaux associés ne sont pas prêt de retraverser la frontière d’autant que non seulement McCracken revient à la charge mais Tita (Letitia Roman), l’orpheline recueillie par Gondora fait tourner toutes les têtes…

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Le Trésor des sept collines est le premier western produit par un grand studio hollywoodien à sortir sur les écrans américains en cette année 1961. On avait déjà constaté que la production de western s’était considérablement amoindrie l’année précédente comparativement aux glorieuses années 50 mais la décroissance s’accélèrera encore nettement pour cette nouvelle cuvée qui ne proposera qu’à peine cinq westerns de relative importance. Il faut dire que, dès le début de cette nouvelle décennie, la production de série B s’est quasiment réduite à peau de chagrin, tout du moins concernant le western ; ceci explique évidemment cela, le pourcentage de série B au sein du genre ayant toujours été important. Pour en revenir à la troisième et dernière collaboration entre Gordon Douglas et Clint Walker, elle me conforte dans l’idée que la réputation de ce triptyque est selon moi l’une des plus surfaites qui ait été concernant le western, à mille lieues de celles qui liaient Anthony Mann et James Stewart ou encore Budd Boetticher et Randolph Scott. Seul Fort Dobbs (Sur la piste des Comanches) m’a semblé globalement très satisfaisant, les deux suivants ayant été de sacrés douches froides surtout au vu des dithyrambes qu'ils ont autrefois suscités. Il en va d'ailleurs de même pour l'ensemble de son corpus westernien. Si donc le méconnu Face au châtiment (The Doolins of Oklahoma), sa première contribution au western, s’était révélée extrêmement attachante, par la suite, jusqu’en ce début des années 60, Gordon Douglas n’aura pas forcément brillé à l’intérieur du genre, beaucoup de ses westerns qui ont suivi ne s’étant pas avérés bien fameux : se succédèrent un exercice de style un peu froid (Only the Valiant - Fort Invincible), un bon divertissement guère mémorable (The Nevadan – L’Homme du Nevada), un film très médiocre (The Great Missouri Raid - Les Rebelles du Missouri) et voire même un remake pénible et complètement raté du Carrefour de la mort (Kiss of Death) d’Henry Hathaway, Le Tueur au visage d’ange (The Fiend who Walked the West). Et puis alors qu’on ne s’y attendait plus, en 1957, avec le méconnu Les Loups dans la vallée (The Big Land), le cinéaste nous offrait à nouveau une belle réussite, un western au charme certain et au ton étonnamment doux.

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Si l’excellent Fort Dobbs (Sur la piste des Comanches) qui suivit laissait augurer beaucoup de la deuxième rencontre avec Clint Walker (d'autant plus que le budget était plus conséquent et que le Technicolor remplaçait le noir et blanc), Le Géant du Grand Nord, entre quelques séquences d’action encore une fois très réussies, nous ennuyait ferme, Burt Kennedy semblant s’être totalement désintéressé de son histoire. Il en va malheureusement de même en ce qui concerne l’ultime collaboration entre le cinéaste et le comédien à l’imposante stature, Le trésor des sept collines. L’intrigue est très simple : deux hommes ayant trouvé par hasard un gisement d’or, suite à la maladresse du plus jeune qui a dévoilé être en possession d’une fortune, se voient évidemment poursuivis par des bandits peu scrupuleux souhaitant s’en emparer. Le début du film se tient plutôt bien, se focalisant presque exclusivement sur la relation entre les deux comparses que l’on voit avancer nonchalamment au sein de paysages grandioses, rien moins que ceux du grand Canyon et de Monument Valley, ces derniers bien évidemment immortalisés par John Ford. L’un, Jim, le plus âgé, est peu loquace mais attire immédiatement la sympathie sa 'coolitude', par le fait de ne jamais s’énerver ni s’inquiéter malgré les menaces de plus en plus nombreuses qui pèsent sur eux. C’est Clint Walker qui de par sa stature en impose sacrément, filmé souvent en contre plongée devant les immenses rochers qui composent cette impressionnante région aride et désertique. Le comédien possède une sacré prestance et son interprétation est en tout point convaincante, manquant cependant du supplément d'âme qu'aurait pu apporter un Jock Mahoney (pour citer un comédien au même style de jeu et de même carrure). Le deuxième, Shaun, est la jeune tête brulée par qui les malheurs arrivent. Pour avoir payé un cheval avec une des pépites de leur butin, il attire évidemment l'attention de tous les brigands alentour. Écervelé, débonnaire, prétentieux et un peu naïf, ce trappeur est interprété par un tout jeune Roger Moore qui s’avère plutôt amusant malgré ou à cause de son accent irlandais que l’on sent un peu forcé. La combinaison des deux comédiens fonctionne assez bien.

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Deux complices sympathiques, un troisième se joignant bientôt à eux avec truculence (l'inusable Chill Wills) et un méchant assez bien campé (Gene Evans) mais que l’on ne voit malheureusement pas beaucoup ; au contraire, une fois n’est pas coutume, un Robert Middleton assez agaçant par sa façon de surjouer. Souvent inquiétant et intrigant (il était par exemple magnifique dans Le Shérif - The Proud Ones de Robert D. Webb), son grimage en mexicain et son cabotinage éhonté font du personnage haut en couleurs de Gondora un Bad Guy bien peu convaincant et surtout pas du tout menaçant. Quant à la prestation de Letitia Roman, elle n’est guère plus concluante alors que Tita est au départ un personnage féminin tout à fait étonnant, qui cependant n'en laisse pas moins un goût d'amertume, ne sachant jamais vraiment ce que les auteurs ont voulu en faire : une fille d'une extrême naïveté ou une garce intégrale ? Peut-être un peu des deux que cette fille ‘libérée’ qui se laisse embrasser et même vendre au gré de l’envie de son tuteur, qui ne s’en offusque pas mais au contraire y prend un plaisir non dissimulé. Leigh Brackett, l’une des scénaristes attitrées de Howard Hawks (Le Grand sommeil, Rio Bravo, Eldorado…), semble non plus ne pas savoir sur quel pied danser et d’un personnage à priori moderne et attachant fait sans le vouloir une femme esclave ; pas certain que ça ait été voulu ainsi, d’où un certain malaise qui s'en dégage. La faute en incombe également à la comédienne sans aucun talent. La longue partie centrale qui réunit nos trois comparses dans l'hacienda mexicaine de Gondora est d'ailleurs très pénible, totalement ratée et bien trop étirée, cassant totalement le rythme et la tension qui avaient réussi à s'installer durant la première demi-heure. Une longue parenthèse qui s’avère être un ventre mou d’un bon tiers et qui nous sort complètement de ce western qui n’avait pourtant pas trop mal débuté. La dernière partie nous fera retourner en extérieurs au milieu de paysages désertiques pour un final cynique qui ressemblera beaucoup (en plus léger et moins puissant) à celui du Trésor de la Sierra Madre de John Huston. Une séquence mouvementée, assez bien réalisée et qui, après quelques éclairs de violence très sèches, réduit à néant l’objet de toutes les convoitises. "Tout ça pour ça" durent penser tous les protagonistes de l'intrigue ! Dommage que l’on soit obligé de dire la même chose du film.

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Car malgré de bons acteurs (pour les principaux issus essentiellement de la télévision, hormis l'indémodable Chill Wills), une joyeuse amoralité, des dialogues iconoclastes aux répliques parfois assez savoureuses par leur ton décalé, de magnifiques décors extérieurs en Utah, une photographie superbe de Joseph Biroc (même si on regrette que de tels paysages n’aient pas été filmés en couleurs) et une mise en scène assez professionnelle, à quelques séquences près, nous n’aurons jamais vraiment été captivés par ce qui arrive à tous ces personnages manquant singulièrement d’âme, faute avant tout à un scénario non seulement peu novateur mais également moyennement bien écrit. Alors que le flegme et le décontraction peuvent aboutir à de petits chefs-d’œuvre (je citerais ici le nom de Richard Bartlett mais Leigh Brackett nous le prouvera elle-même avec Hatari ou encore Le Privé – The Long Goodbye de Robert Altman), ce western d’aventure sur la folie de l’or s’avère un peu mollasson, se suit sans passion, de petites pointes d’ennui venant même se faire jour à plusieurs reprises. Encore un western de Gordon Douglas, pas spécialement mauvais mais relativement décevant !
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Kevin95
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Kevin95 »

A ce propos, je viens de découvrir Fort Dobbs du même tandem Douglas/Walker et je confirme les dires de Mister Fox, c'est un film très attachant (malgré le talent très relatif de Clint Walker qui use et abuse de sa voix grave et de son torse bombé) qui offre quelques séquences remarquables (un sens de l'économie et de l’efficacité puisque la violence chez Gordon Douglas comme chez Henry Hathaway est fulgurante et inattendue) et un Brian Keith d'anthologie.
En revanche, une chose m'a pas mal intriguée et/ou amusée c'est le traitement terrible réservé au personnage de Virginia Mayo tant celle-ci est infantilisée à outrance (la chose est flagrante puisqu'à coté d'elle, il a cet enfant traité lui comme un adulte). D'un coté nous avons une Virginia Mayo gauche (elle multiplie les bourdes) et midinette (elle fait les gros yeux dès que Clint Walker tombe la chemise) et de l'autre vous avez ce gamin sur de lui, tenant le fusil et toujours en avance sur sa mère (au point que Walker et lui doivent l'attendre). Si j’applaudis le fait de ne pas avoir encore doit au singe savant via le personnage de l'enfant (ça repose), je suis plus perplexe quand à la place de la femme dans le film.

M'enfin, autre temps... Par contre, je suis un poil inquiet quand au DVD français et son histoire de format. :?
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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