Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1967

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Jeremy Fox »

:(

Ce n'est pas avec Chuka (cheap, musicalement insupportable, théâtral, bavard, télévisuel et sans intérêt) que Gordon Douglas va remonter dans mon estime dans le domaine du western. Du coup c'est clair pour moi : son meilleur film dans le genre est aussi son premier essai, le malheureusement trop méconnu et excellent The Doolins of Oklahoma. A suivre pour Chuka qui est cependant très apprécié par un grand nombre d'amateurs du genre.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :A suivre pour Chuka
Il y a fort à parier, oui :wink:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :A suivre pour Chuka
Il y a fort à parier, oui :wink:
Fort à parier quoi ? :oops:
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Alexandre Angel »

Tu as dit "à suivre". J'en ai un bon souvenir (je l'avais enregistré sur le câble en vhs) et j'aimerais le voir dans de bonnes conditions (c'est un Sidonis que j'aimerais vraiment voir paraître) pour pouvoir en discuter (je n'ai plus accès à ma vhs). C'est pour ça qu'il y a fort à parier que des amateurs, dont je me sens faire partie, le défendent. Sinon, il y a quand même d'autres bons westerns de Douglas (Yellowstone Kelly, La Maîtresse de fer et Rio Conchos!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :Tu as dit "à suivre". J'en ai un bon souvenir (je l'avais enregistré sur le câble en vhs) et j'aimerais le voir dans de bonnes conditions (c'est un Sidonis que j'aimerais vraiment voir paraître) pour pouvoir en discuter (je n'ai plus accès à ma vhs). C'est pour ça qu'il y a fort à parier que des amateurs, dont je me sens faire partie, le défendent. Sinon, il y a quand même d'autres bons westerns de Douglas (Yellowstone Kelly, La Maîtresse de fer et Rio Conchos!

Pas aimé du tout non plus Yellowstone Kelly. Les autres que j'apprécie sont The Nevadan, The Big Land et surtout Fort Dobbs. La copie de Chuka passée sur Paramount Channel était très belle.
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30175
Inscription : 31 déc. 04, 14:17

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Jack Carter »

Alexandre Angel a écrit :Tu as dit "à suivre". J'en ai un bon souvenir (je l'avais enregistré sur le câble en vhs) et j'aimerais le voir dans de bonnes conditions (c'est un Sidonis que j'aimerais vraiment voir paraître) pour pouvoir en discuter (je n'ai plus accès à ma vhs).
Film Paramount donc tu n'es pas pret de le voir debarquer chez Sidonis.....et puis, il passe regulierement sur Paramount Channel.. :fiou:
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit :et puis, il passe regulierement sur Paramount Channel.. :fiou:
Je sais, c'est là que je l'ai vu mais j'ai perdu la niaque de l'enregistrement. Je veux un bon dvd ou br (mode caprice :mrgreen: ).
Après je comprends pas grand chose à ces histoires de "pas près de le voir chez Sidonis" : en ce moment, ils sont sur Columbia, bon OK. Et alors, ils peuvent pas changer de crèmerie? Quels sont , à plus ou moins long terme j'ai bien compris, les freins réels?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit : The Big Land et surtout Fort Dobbs.
Je ne connais pas le premier et le second attend sur l'étagère :)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Chuka

Message par Jeremy Fox »

Image

Chuka le redoutable (Chuka - 1967) de Gordon Douglas
PARAMOUNT


Avec Rod Taylor, Ernest Borgnine, Luciana Paluzzi, John Mills
Scénario : Richard Jessup
Musique : Leith Stevens
Photographie : Harold E. Stine (1.85 Pathecolor)
Un film produit pour la Paramount


Sortie USA : 23 juillet 1967


1876. Les indiens souffrent de la famine d’autant que le gouvernement américain ne leur apporte aucune aide. Pour survivre ils ne leurs restent plus qu’une solution, attaquer les fortins isolés pour s’approprier de la nourriture. Chuka (Rod Taylor), un aventurier, fait route vers le fort commandé par le Capitaine Valois (John Mills), un homme impitoyable qui refuse de faire évacuer ses soldats et les quelques autres résidents –dont deux femmes arrivées ces derniers jours avec Chuka- au risque de les faire tous massacrer. Chuka, pour essayer d’en sauver une poignée, reste auprès de cet officier borné en espérant réussir à fuir avec quelques uns avant l’arrivée imminente des indiens...

"Ce remake inavoué de Only the Valiant témoignait d'un lyrisme nostalgique, d'une puissance et d'une invention rares chez Douglas. A peine handicapé par le manque de moyens, il ne se contentait pas de mettre en valeur un scénario mais imposait un ton dont l'efficacité évoquait les Walsh de la Warner et arrachait à bout de bras plusieurs séquences qui compte parmi les meilleures qu'il ait tourné". Cette dithyrambe sur Chuka, on la trouve sous la plume de Bertrand Tavernier dans son 50 ans du cinéma américain, l'historien-cinéaste réitérant peu après son envie de faire redécouvrir ce western dans son non moins imposant Amis américains. Les plus curieux qui souhaiteraient avoir un avis pourront donc se tourner vers ces déclarations enflammées en ayant également en tête que bien d’autres amateurs du genre en pensent aussi beaucoup de bien.

Pour ma part, en lisant cette notule, j’ai juste l’impression de ne pas avoir vu le même film. A commencer par "à peine handicapé par le manque de moyens" qui au contraire pour moi fut un élément totalement rédhibitoire qui pourrait être en grande partie la cause de mon rejet. En effet, la laideur des décors ultra-fauchés ainsi que des éclairages mis en place avec la plus totale incompétence –avec ces ombres qui viennent de tous côtés- n’ont probablement pas aidé à me faire m'immerger dans ce huis-clos d’une grande noirceur due à une situation 'claustrophobique' et à une galerie de personnages tous plus ou moins frustrés et psychologiquement perturbés, que ce soit le capitaine ayant perdu sa virilité lors d’une guerre au Soudan ou cet autre officier qui utilise les prisonnières indiennes comme objets sexuels. Le tout, très bavard –avec par exemple d’interminables séquences de beuverie-, fait beaucoup trop artificiel et théâtral d’autant que les dialogues s’avèrent assez quelconques, que les personnages féminins n’apportent pas grand-chose à l’intrigue et que les comédiens ne sont pas tous forcément convaincants à commencer par un James Whitmore que l’on a connu plus inspiré.

De belles idées disséminées ici et là comme celle du commandant qui se félicite d’avoir deux dames à sa table avec qui il va enfin pouvoir entamer une conversation digne de ce nom, ou encore la manière qu’à Rod Taylor –assez charismatique d'ailleurs- de tuer sans sourciller, une attaque indienne finale assez rude et somme toute plutôt efficace –contrairement au long combat à poings nus entre Rod Taylor et Ernest Borgnine qui ne m’a pas semblé si bien réalisé que ça- et le visage absolument magnifique de la James Bond Girl de Thunderball, Luciana Paluzzi, pour un ensemble que je trouve malheureusement –et contrairement à Bertrand Tavernier- dénué de lyrisme, de puissance et d’invention. Le tragique nihiliste de cette situation que l’on sait d’emblée désespérée et ce rude côté pro-indien qui annonce l’étonnant Fureur Apache (Ulzana’s Raid) de Aldrich auraient pu me plaire ; la faiblesse des moyens, une écriture qui manque de rigueur, une musique ininterrompue assez pénible et le manque de dynamisme de la mise en scène m’en ont empêchés.

Dans la filmographie westernienne très inégale de Gordon Douglas, je préfère me souvenir du superbe et méconnu The Doolins of Oklahoma (Face au châtiment), du doux The Big Land (Les Loups dans la vallée) ou du très efficace Fort Dobbs (Sur la piste des Comanches). Le reste m’inspire beaucoup moins mais je compte encore sur Barquero pour espérer terminer sur une note positive avec Gordon Douglas qui, en cette même année 1967, aura néanmoins réalisé l’un de mes polars préférés, le réjouissant, ensoleillé et nonchalant Tony Rome.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Rough Night in Jericho

Message par Jeremy Fox »

Image

Violence à Jericho (Rough Night in Jericho - 1967) de Arnold Laven
UNIVERSAL


Avec Dean Martin, George Peppard, Jean Simmons, John McIntire
Scénario : Sydney Boehm & Marvin H. Albert
Musique : Don Costa
Photographie : Russell Metty (1.85 Pathecolor)
Un film produit par Martin Rackin pour la Universal


Sortie USA : 01 août 1967 1967


Sur la route qui se rend à Jericho, une diligence est attaquée par un mystérieux tireur embusqué qui blesse le conducteur, Ben Hickman (John McIntire). Le seul passager est Dolan (George Peppard), ex-Marshall devenu joueur professionnel. L’homme qui a tenté de les décourager de poursuivre leur chemin n’est autre qu’Alex Flood (Dean Martin), un shérif autrefois embauché pour nettoyer Jericho de sa ‘racaille’ mais qui y fait désormais régner la terreur, propriétaire à 51% de toute la ville sauf de la société de diligences tenue par son ancienne maîtresse, Molly (Jean Simmons), qui refuse de partager son gagne-pain avec un homme que désormais elle hait. C’est cette dernière qui a fait appel à Ben –ex homme de loi lui aussi- pour l’aider à mettre un terme aux exactions du tyran local puisque ses concitoyens apeurés préfèrent laisser faire. D’abord réticent à les aider, Dolan va finir par se laisser convaincre devant la violence que fait régner un Alex n’hésitant pas à lyncher le premier venu ou à battre les femmes…

Image
Le cinéaste Arnold Laven –dont la carrière télévisuelle est bien plus conséquente que la carrière cinématographique- n’aura réalisé sur onze longs métrages que quatre westerns, tous durant les années 60. Son premier, Geronimo -avec Chuck Connors personnifiant le célèbre chef apache- se révélait assez ridicule en raison principalement d’un script manquant totalement d’inspiration, ce qui était fort dommage car l’exécution était plutôt honnête, le cinéaste prouvant qu’il savait correctement filmer une chevauchée, assez bien rythmer une séquence mouvementée et même savamment cadrer de somptueux paysages. Son deuxième, Les Compagnons de la gloire (The Glory Guys), était d’une toute autre trempe, western militaire très intéressant et assez réussi, écrit par et pour Sam Peckinpah et dont l’histoire était basée -en modifiant expressément noms et lieux- sur les derniers jours du Général Custer et évidemment sa défaite cuisante à Little Big Horn, emportant dans la mort tous ses hommes avec lui. Un mélange assez détonnant -mais parfois déséquilibré et inharmonieux- de gaillardise et de grande brutalité, comme c’est aussi le cas dans ce Violence à Jericho qui s'avère néanmoins aussi un très honnête divertissement. La dernière incursion de Arnold Laven dans le genre sera en 1969 avec Sam Whiskey dont les trois têtes d’affiches seront Burt Reynolds, Clint Walker et Angie Dickinson.

Image
L’histoire de Rough Night in Jericho est celle -assez traditionnelle dans le western urbain, de Femme ou démon à L'homme aux colts d'or- d'un tyran local que l’on cherche à déloger -voire à éliminer- en faisant appel à un homme étranger à la ville, ville qui a besoin d’être débarrassée de tous ses ‘éléments perturbateurs’ ; bref, en un mot comme en cent, celle d’un nettoyeur requis pour faire place nette. Sauf que le scénario très habile écrit par le duo Sydney Boehm (les excellents The Big Heat de Fritz Lang, The Raid de Hugo Fregonese, Violent Saturday de Richard Fleischer…) & Marvin H. Albert est rempli de détails assez nouveaux ou (et) insolites. Le despote est devenu cet homme impitoyable après qu’il ait précédemment été mandaté en tant que shérif pour faire ‘le ménage’ une première fois ; c’est le sauveur de la ville qui s’est donc transformé en son dictateur, prenant 51% des parts de chaque établissement afin d’avoir la mainmise et le droit de regard sur tout. La seule personne qui lui résiste est son ancienne maitresse qui n’a pas apprécié la tournure qu’a prise l’administration de sa ville sous le règne de son nettoyeur ; une femme forte et deux fois veuve qui ne s’en laisse pas compter et qui, très persévérante, se battra jusqu’au bout sans jamais douter de sa victoire. Les hommes à qui on a fait appel pour remettre de l’ordre sont eux aussi deux anciens hommes de loi, l’un à la retraite et l’autre qui a préféré devenir joueur professionnel, métier bien moins dangereux à son goût. D’ailleurs ce dernier, dans un premier temps, va refuser d’intervenir, conseillant au contraire à la jeune femme de, soit quitter les lieux, soit accepter de se faire racheter son affaire elle aussi par l’autocrate local.

Image
Ce beau gosse un peu lâche de prime abord, c’est l’impassible et décontracté George Peppard que l’on avait déjà croisé dans La Conquête de l’Ouest (How the West was Won) et qui s’avère ici très sympathique par sa nonchalance mais très éloigné de l’héroïsme par son pragmatisme qui le fait ne pas s’impliquer ni prendre part au combat, estimant la lutte très inégale au vu des forces en présence, une vingtaine de tueurs à gages face à un groupe de trois dont un ‘vieillard’ et une jeune veuve. Car le shérif a préféré quitter ses fonctions en laissant lyncher un innocent et les autres habitants de la cité ne comptent pas bouger d’un pouce, trop apeurés pour agir. Dolan bénéficie donc de la décontraction et du physique imposant de son interprète qui aura au bout du compte quand même à prendre partie et par exemple à se battre à poings nus contre Slim Pickens, bagarre –qui débute au fouet- peut-être la plus brutale vue jusqu’à présent dans un western –bien plus efficacement montée et filmée que celle pourtant plus réputée dans le Chuka de Gordon Douglas la même année- et qui démontre une montée supplémentaire de la violence dans le genre en cette année 1967 ; violence cependant un peu atténuée par un ton globalement assez léger du fait de l’interprétation d’ensemble assez goguenarde, même Dean Martin ayant du mal à nous inquiéter malgré son personnage ignoble, lynchant à tour de bras et frappant des femmes sans aucun scrupules. Le comédien trouvait là l’un des seuls rôles de Bad Guys de sa carrière et il s’en sortait relativement bien sans cependant trop nous effrayer. C’est ce mélange légèreté/cruauté déjà présent dans le précédent western de Laven qui fait que Rough Night in Jericho, malgré sa violence inhabituelle –jets de sang bien rouges, coups qui résonnent et qui font mal, tirs à bout portant…-, n’apparait pas comme trop rude contrairement aux westerns italiens de la même époque.

Image
Le troisième homme est interprété par l’un des plus grands seconds rôles du cinéma hollywoodien –notamment dans le genre qui nous concerne ici-, John McIntire ; citer tous les chefs-d’œuvre du western auxquels il a participé deviendrait vite laborieux tellement ils sont nombreux. Comme les deux autres personnages principaux -et ce qui constitue l’un des autres éléments originaux et cocasses du scénario-, Ben est également un ancien shérif ; un homme vieillissant et qui va rester alité plus d’une bonne moitié de la durée du film. Lorsqu’il sera à nouveau debout, il endossera un cache-poussière qui rappelle ceux des protagonistes des films de Sergio Leone. Il va sans dire que le comédien s’avère une fois de plus parfait. Tout comme Jean Simmons qui, loin des rôles qui l’ont rendu inoubliable (Angel Face de Otto Preminger ; The Big Country de William Wyler ; Elmer Gantry de Richard Brooks...), se sort néanmoins avec les honneurs de celui de cette femme courageuse et déterminée, à l’origine de l’idée de l’éviction du tyran. Il faut l’avoir vu le fusil à la main ou lors d’une scène mémorable de biture avec George Peppard où ils finissent tous les deux après une difficile montée d’escalier… dans le lit de la jeune femme… en tout bien tout honneur cependant ; et d’ailleurs les auteurs ont eu la bonne ou mauvaise idée -c’est selon- de faire quasiment abstraction d’une quelconque romance si ce n’est que l’on comprend qu’une des raisons pour lesquelles Dolan décide de rester se battre ce sont les beaux yeux de la jolie veuve. Parmi les autres détails inédits dans le genre, les vigiles du saloon cantonnés dans des sortes de guérites surplombant la salle de jeu, le personnage de la propriétaire du saloon jouée par Carol Anderson totalement soumise et amoureuse de son amant, allant presque jusqu'à lui lécher les bottes, le shérif qui tourne le dos au lynchage qu’il réprouve mais qui va s'amender en participant à la lutte sans qu'on ne lui ait reproché sa lâcheté…

Image
Arnold Laven est un cinéaste assez impersonnel mais son travail se révèle cependant une fois de plus très efficace et professionnel. Son film possède un rythme soutenu, une belle photographie, une piste musicale dynamique, des dialogues bien 'punchy' et un scénario habile au déroulement implacable ; quant à la brutalité de l’ensemble, elle devrait plaire aux amateurs d’action trépidante et d’émotions fortes. Un western cependant assez prévisible, ce qui ne l’empêche nullement d’être curieux et divertissant, paradoxalement aussi violent que goguenard et dont on regrette qu’il ne se soit pas terminé par la violente fusillade urbaine, la trop longue séquence finale en extérieurs entre George Peppard et Dean Martin, qui aurait dû représenter le climax du film, s’avérant bien moins puissante que ce qui a précédé. Malgré ses défauts et le fait d'être un western mineur, une bonne surprise qui mérite le détour !
Avatar de l’utilisateur
Commissaire Juve
Charles Foster Kane
Messages : 24538
Inscription : 13 avr. 03, 13:27
Localisation : Aux trousses de Fantômas !
Contact :

Re: Rough Night in Jericho

Message par Commissaire Juve »

Tu m'avais convaincu de tenter le coup...
Jeremy Fox a écrit :
Le film est sorti en DVD chez Sidonis avec VF et VOST mais copie mediocre et proposée en 2.35 – 4/3
... et tu m'as déconvaincu ! :x

EDIT : je n'avais pas fait attention à la jaquette... quelqu'un a touché un salaire pour pondre "ça" ? The best job ever !
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
ithaque
Assistant(e) machine à café
Messages : 127
Inscription : 30 janv. 16, 18:57

Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1969

Message par ithaque »

Barquero lorgne beaucoup du côté des westerns spaghetti , désolé Jérémy.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Waterhole #3

Message par Jeremy Fox »

Image

L’Or des pistoleros (Waterhole #3 - 1967) de William Graham
PARAMOUNT


Avec James Coburn, Carroll O’ Connor, Margaret Blye, Claude Akins
Scénario : Joseph T. Steck & Robert R. Young
Musique : Dave Grusin
Photographie : Robert Burks (2.35 Technicolor)
Un film produit par Joseph T. Steck & Blake Edwards pour la Paramount


Sortie USA : 10 octobre 1967


1884, Arizona. Le Capitaine Shipley (James Whitmore) demande au sergent Foggers (Claude Akins) de garder un chargement de lingots d’or destiné à l’armée de l’Union. Mais, au lieu de protéger le coffre, Foggers, avec l’aide de deux bandits confédérés, Quinlen (Roy Jenson) et Hib (Timothy Carey), s’en empare. Quinlen va cacher le butin au fond d’un trou d’eau situé dans le désert, préférant attendre que l’affaire se soit tassée et ait été oubliée pour aller le rechercher et opérer le partage. Seulement, Lewton Cole (James Coburn), un joueur émérite, se retrouve par hasard avoir en main ‘la carte au trésor’ qu’a dessiné Quinlen pour plus tard. Lewton part sans attendre pour se l’approprier, accompagné malgré lui par le shérif de la petite ville d’Integrity (Carroll O’ Connor) qu'il venait rien de moins que d'emprisonner –nu- dans sa propre cellule, de voler son cheval et de violer sa fille (Margaret Blye)... qui va se lancer à son tour à la poursuite des deux hommes... tous rejoints un peu après par les voleurs et l’armée. Il va y avoir du monde pour se disputer les lingots…

Image
En 1965, Cat Ballou, le premier film signé par Elliot Silverstein, s’était vu placé 10ème meilleur western de tous les temps par le très sérieux American Film Institute ! De quoi disserter pendant des heures sur la différence de réception de l’humour en fonction des pays et des cultures ; car pour beaucoup d’entre nous, il y a de quoi tomber des nues devant ce que nous pourrions voir comme une étonnante indulgence ! Vu d’Europe, une telle ‘surestimation’ aurait à la rigueur pu se comprendre si Cat Ballou avait été la première comédie westernienne ; ce qui est loin d’être le cas ! Waterhole #3, sans plus révolutionner le genre que son prédécesseur, est autrement plus réussi dans le domaine de la parodie iconoclaste. Mais cette fois encore, alors que le film a beaucoup fait rire les américains –hormis un grand nombre de féministes ayant poussé des cris d’orfraie après avoir pris au premier degré tout ce qui tournait autour du viol- il a profondément atterré une grande majorité des aficionados français du western ; pour s’en rendre compte il suffit d’aller lire le topic consacré au film sur le forum de westernmovie ou pas un seul membre ne l’a apprécié ; et c’est peu de le dire !

Image
Produit par Blake Edwards dont on retrouve ici un peu le ton –notamment dans son approche du sexe, son burlesque débridé et certains des personnages-, L’or des pistoleros est au contraire me concernant un western humoristique joyeusement amoral et jubilatoire dans son 'politiquement incorrect', exécuté avec vigueur et rythmé par ‘The Code of the West’, une balade cocasse et entêtante de Dave Grusin interprétée avec un savoureux second degré par Roger Miller -Graeme Allwright dans la VF- qui vient continuellement commenter l'action et dont les paroles se révèlent vraiment très drôles, le refrain étant en quelque sorte le conseil "de faire aux autres ce que vous ne souhaitez pas que l’on vous fasse avant que les autres ne vous le fasse" : "do onto others, before they do it onto you." Le ‘héros’ -interprété avec beaucoup d’ironie par un James Coburn nonchalant et rigolard qui semble s’être amusé comme un fou sur le tournage- est un joueur imprévisible qui ne s’embarrasse pas de morale : "This tale has a hero, his name...Lewton Cole. They say he was born with an ace in the hole! They nursed him on bourbon, they teethed him on steel, And his first words were 'shut up and deal!' " Un jovial antihéros qui tue, ment, viole et vole comme il respire, mais néanmoins, avec son perpétuel sourire communicatif aux lèvres, étonnamment sympathique. A son image, le film dynamite tous les clichés du genre avec notamment cet exemple du duel qui anticipe celui 'sabre contre arme à feu' des Aventuriers de l’arche perdue : Coburn ne se rend pas au milieu de la rue où son rival se trouve déjà, l’attendant jambes écartées et mains levées le long de son corps, mais court se cacher derrière son cheval où il prend son fusil et abat son adversaire à l’encontre de toutes les règles de ‘bienséance et de dignité’. Il va sans dire que James Coburn est tout à fait à son aise dans ce genre de rôle et que le film repose en grande partie sur son talent et son charme canaille.

Image
Le shérif de la petite bourgade d’Integrity –ça ne s’invente pas- s’avère tout autant ‘immoralement savoureux’. Il s’agit d’un homme qui porte mal le nom de sa ville et qui avoue que si on ne l’avait pas élu shérif et que si ce métier n’avait pas été aussi tranquille, il se serait lancé avec plaisir dans un hold-up qu’il avait d’ailleurs planifié juste avant son élection : "If this job weren't so sweet and soft, I might just elect to join the criminal profession." Il se préoccupe bien plus de son cheval qu'il vient de se faire subtiliser que de sa fille qui lui raconte s'être fait violer. "Raping and killing weren't really so bad, but stealing Old Blue, now that made Sheriff John mad" chante le narrateur. Il défend même le violeur de sa fille en expliquant qu’un homme prend son plaisir là où il le trouve : "a man picks his fruit from the nearest tree". Son assistant -Bruce Dern- pourrait être l’idiot du village alors que Timothy Carey interprète un Bad Guy guère moins demeuré, se mettant à bêler pour un oui ou pour un non et que Joan Blondell campe une délectable tenancière de bordel. L'humour se trouve également dans les situations, le flegme de Coburn, l'amoralité de presque tous les protagonistes ainsi évidemment que dans les dialogues qui pour certains s’avèrent succulents ou (et) hilarants comme l'ont déjà peut-être démontré les exemples ci-dessus. Un autre échange entre le Gambler-Coburn et le Shérif-O’Connor -alors que le premier vient d’emprisonner le second dans sa propre cellule afin de pouvoir fuir sans se faire poursuivre- devrait vous faire appréhender sa drôlerie ainsi encore ce qui a pu choquer les ligues de vertus et les bien pensants ne voyant pas la satire et le second degré notamment dans la dernière réplique.

- Lewton Cole (James Coburn) : I didn't break any law, Sheriff.
- Sheriff John H. Copperud (Carroll O’Connor) : No? What about stealing my horse, huh?
- Lewton Cole : I needed that horse to recover the gold.
- Sheriff John H. Copperud : Locking me in my own jail?
- Lewton Cole : I wanted you behind me.
- Sheriff John H. Copperud : Murder?
- Lewton Cole : It was self-defense.
- Sheriff John H. Copperud : Raping?
- Lewton Cole : Assault with a friendly weapon?

Image
Rajoutez à ça de beaux décors naturels des Alabama Hills superbement photographiés par Robert Burks -le chef-opérateur qui aura entre autre signé la photo des plus grands chefs d’œuvres d’Alfred Hitchcock de L’Inconnu du Nord Express à Pas de printemps pour Marnie en passant par Sueurs froides ou La Mort aux trousses- qui allait décéder quelques semaines plus tard, de magnifiques plans de couchers de soleil, un score délicieux de Dave Grusin –dont il s'agissait au contraire du premier travail pour le cinéma-, des scénariste ‘One Shot’ ayant écrit un nombre assez important de péripéties et de rebondissements en chaine, ainsi qu’une plus que charmante Margaret Blye dont le personnage réjouissant de naïveté vient de découvrir l’amour d’une ‘drôle’ de manière, n’ayant désormais de cesse que de retrouver son premier amant/violeur pour s’en faire épouser… et avouez qu’à la lecture de cette description, il ne semble pas trop difficile de passer un agréable moment en compagnie de ce western comique parfois désopilant. De plus, la mise en scène classique du prolifique réalisateur de télévision William Graham reste rigoureuse et assez efficace notamment lors des innombrables Gunfights et courses-poursuites qui pourraient être sorties tout droit d’un Cartoon de Chuck Jones.

Image
Excepté le dernier quart d'heure, l’ensemble de cette amusante pantalonnade rempli d’escrocs peu reluisants fût à ma grande surprise plutôt sobre et même visuellement très soigné. Dans le même style ‘pieds nickelés’, un western comique, sympathique et décalé bien plus drôle à mon avis que les précédents et consternants Cat Ballou de Elliot Silverstein ou Texas nous voilà de Michael Gordon. Loufoque, décontracté, un peu provocateur, certes mineur mais cependant au final très distrayant... ou atterrant... c'est selon !
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Waterhole #3

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :

A suivre : La Poursuite des Tuniques Bleues (A Time for Killing) de Phil Karlson avec Glenn Ford & Inger Stevens
Malgré la tripotée de noms prestigieux au générique (acteurs, réalisateur, producteur et scénariste), une catastrophe voire même -n'ayons pas peur des mots- un bon gros navet ! De plus techniquement, le DVD est un des plus mauvais de la collection Sidonis. A suivre...
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99489
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

A Time for Killing

Message par Jeremy Fox »

Image

La Poursuite des tuniques bleues (A Time for Killing - 1967) de Phil Karlson
COLUMBIA


Avec Glenn Ford, Inger Stevens, Paul Petersen, George Hamilton
Scénario : Halsted Welles
Musique : Mundell Lowe
Photographie : Kenneth Peach (2.35 Eastmancolor)
Un film produit par Harry Joe Brown pour la Columbia


Sortie USA : 01 novembre 1967


La Guerre de Sécession touche à sa fin. Dans un fort unioniste près de la frontière mexicaine, le Major Tom Wolcott (Glenn Ford) est en charge de la surveillance de nombreux prisonniers confédérés qui ne perdent pas une occasion de planifier puis de tenter une évasion au risque de se faire fusiller, le commandant nordiste s’avérant impitoyable voire même sadique. Ce jour là, sous la direction du Capitaine Dorrit Bentley (George Hamilton), un petit groupe d’une dizaine d’hommes réussit à s’enfuir non sans avoir tué plusieurs sentinelles. Ils sont aussitôt pris en chasse par Wolcott d’autant que la fiancée de ce dernier (Inger Stevens) a été prise en otage par les fuyards. Même si Bentley apprend la fin de la guerre civile, il garde le silence pour pouvoir poursuivre un combat acharné et violent…


Image
Si Phil Karlson fut surtout associé au film noir et policier, genres aux seins desquels il œuvra majoritairement, il réalisa également cinq ou six westerns de série B dès 1947, quasiment tous inconnus au bataillon, avant Le Salaire de la violence (Gunman’s Walk) qui sortit à la sauvette en France, qui fut accueilli très tièdement par la critique et qui resta aux abonnés absents de quasiment toutes les bonnes anthologies du genre. C’est assez récemment que sa cote de popularité commença à remonter, et ce regain d’intérêt n’est qu’amplement mérité au vu des très grandes qualités que cette œuvre recélait à quelque niveau que ce soit. Si le cinéaste était très fier de son western, il m’étonnerait fort qu’il en ait été de même pour ce A Time for Killing commencé durant une quinzaine de jours par Roger Corman qui, après des conflits avec la production, laissa tout tomber, parti avec son équipe technique -dont Monte Hellman au montage- en lui laissant le bébé entre les mains. Quasiment 10 ans après avoir signé ce Gunman's Walk, l’un des plus beaux westerns psychologiques des années 50, Phil Karlson réalise cette fois l’un des plus mauvais westerns de la décennie suivante.

Image
Des prisonniers détenus dans des conditions déplorables ; une exécution qui vire au sadisme le plus écœurant lorsque le commandant du fort fait fusiller le prisonnier confédéré par des noirs qui ne savent même pas viser… autant dire que ce début d’une violence assez extrême ainsi que les noms prestigieux au générique laissaient augurer d’un western nihiliste à la Sam Peckinpah. Le film narre ensuite la poursuite impitoyable qui s’engage entre une poignée de fuyards sudistes et une troupe de la cavalerie unioniste, les premiers ayant pris en otage la fiancée du commandant de la section des poursuivants ; un antagonisme larvé entre deux officiers bornés, acharnés -voire quasiment psychopathes- alors que le conflit civil a pris fin mais qu’ils décident néanmoins de continuer à mener leur guérilla personnelle sans en toucher mots à leurs hommes. Il y avait sur le papier un grand film à faire, prétexte à dénonciation de l’absurdité de la guerre, à réflexions sur la vengeance personnelle d’officiers au détriment de la sécurité de leurs hommes, sur la difficulté voire l’impossibilité de mettre un terme à l’engrenage de la violence, ou plus globalement encore sur la bêtise humaine… d’autant que le scénariste Halsted Welles n’est autre que celui de chefs-d’œuvre du genre, à savoir La Colline des potences (The Hanging Tree) et surtout 3.10 pour Yuma, tous deux réalisés par Delmer Daves. Ici à l’écran il ne reste rien de l’extrême sensibilité et de la profonde intelligence de ces deux histoires, de ces deux films ; à croire que Welles avait lui aussi pris la poudre d’escampette avec la bande à Corman.

Image
Bref, malgré son extrême cruauté et son outrancière violence, malgré une galerie de personnages tous aussi détestables -voire crétins- les uns que les autres et malgré son cynisme total, nous sommes à des années-lumière de l’univers crépusculaire de l’immense Peckinpah d’autant que l’interprétation et la mise en scène s’avèrent aussi catastrophiques que l’écriture. Face à un Glenn Ford tristement amorphe et qui passe presque la durée du film sans qu’on ne le remarque, George Hamilton –probablement agacé que l’adjectif terne lui soit le plus souvent accolé ; il l’était déjà d’ailleurs dans Tonnerre Apache de Joseph M. Newman- décide d’en faire des tonnes et de ‘sur-surjouer’ sans évidement jamais nous convaincre. Seul Inger Stevens tire son épingle du jeu et arrive à surnager au milieu de cet océan de médiocrité où l’on rencontre aussi le temps de quelques secondes un tout jeune Harrison Ford (d’ailleurs très reconnaissable). Et d’ailleurs que viennent faire dans ce western qui se veut poisseux ces deux duos dans chacun des camps, d’un côté ces sudistes brutaux et ne pensant qu’à se ‘foutre sur la gueule’, de l’autre ces nordistes couards tout droit sortis d’un film de Laurel et Hardy ?! De l’humour totalement hors contexte tout comme cette partition de Mundell Lowe aussi pénible que l’ensemble du film. Quant à la mise en scène, elle s’avère désolante et finit de desservir le film, piochant dans ce que le western américain et transalpin étaient capables de nous offrir de plus calamiteux en ce qui concerne le montage -et sa moisson de faux-raccords-, les cadrages, le choix des objectifs ou les mouvements de caméra.

Image
Triste pour Phil Karlson, Halsted Welles, Glenn Ford ou même Harry Joe Brown qui fut le producteur des chefs-d’œuvre de Budd Boetticher ! Car ne soyons ni tièdes ni indulgents et affirmons que ce western qui a certes souffert d’un tournage chaotique n’est pas seulement inégal voire bancal comme je l’ai souvent lu mais –à mon humble avis- tout simplement excessivement mauvais ! Il ne suffit pas de vouloir faire un western à la violence physique et psychologique omniprésente pour penser qu’il sera puissant, radical ou marquant ! Au contraire, cette constante brutalité gratuite et cette bêtise permanente nous donnent plutôt envie de prendre nos jambes à notre cou et d’aller revoir Fort Bravo ou La Horde sauvage ; c’est d’ailleurs ce que je pars faire sans plus m’attarder !
Répondre