Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-1967

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

John Holden a écrit : Smith le taciturne, Tomahawk ou encore Face au châtiment,
filmographies plus confidentielles comme celles de Lesley Selander ou bien Richard Bartlett.
Parmi mes plus belles découvertes effectivement :wink:
Hitchcock
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Hitchcock »

Comme dit plus haut, on ne peut que féliciter Jeremy pour ces cinq années de travail passionné qui est un peu la référence absolue pour tout amateur du genre ! ;)
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Jeremy Fox
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How the West was Won

Message par Jeremy Fox »

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La Conquête de l'Ouest (How the West was Won - 1962) de John Ford, Henry Hathaway & George Marshall
METRO GOLDWIN MAYER


Avec John Wayne, James Stewart, Richard Widmark, Carrol Baker
Scénario : James R. Webb
Musique : Alfred Newman
Photographie : William H. Daniels, Milton R. Krasner, Charles Lang & Joseph LaShelle (Metrocolor 2.89)
Un film produit par Bernard Smith pour la MGM


Sortie USA : 01 novembre 1962


Western "à sketchs" ou saga épique narrant comme son titre l'indique La Conquête de l'Ouest à travers cinq parties assez distinctes même si reprenant à chaque fois un ou plusieurs des membres de la famille vue dans le premier segment. Une chose est certaine est qu'il s'agit d'une très beau livre d'images, que la photo est splendide et que le film est un régal pour les oreilles grâce à une partition enlevée et lyrique d'Alfred Newman qui en profite pour rendre hommage à de très nombreux thèmes musicaux de précédents classiques du westerns et aux chansons traditionnelles déjà entendues ici et là.

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Pour le reste, j'ai plus eu l'impression d'assister à une gigantesque bande annonce de l'histoire du western et des thèmes déjà abordés dans le genre. Après une premiere partie plutôt agréable signée Hatahway (notamment grâce à des décors assez cocasses comme cette taverne sise dans une maison troglodyte au bord du fleuve et à la beauté de Carroll Baker), le reste m'a franchement ennuyé, ayant eu l'impression de ne me trouver que devant des bribes de scènes avec en lieu et place de personnages bien typés ou richement développés, des pantins qui ne m'ont fait ressentir aucune empathie, aucun comédien ne s'avérant mémorable et n'arrivant vraiment à sortir son épingle du jeu. Le somptueux livre d'images se déroule sous nos yeux sans génie ni sens du récit. Si la photo est belle, l'esthétique est en partie gâchée par l'intégration à de très nombreuses reprises de transparences hideuses lors de séquences mouvementées ou autres ; un comble pour un film à tel budget ! Un studio comme Universal n'aurait jamais eu le mauvais goût de faire ça.

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Bref, si la première demie-heure qui arrive encore à prendre son temps, m'a paru sympathique, tout ce qui a suivi ne m'a pas autant diverti, pas plus George Marshall que John Ford qui signe un segment sur la Guerre de Sécession absolument dépourvu d'intérêt. Une déception ; un film au final qui me semble assez peu intéressant pour les amateurs du genre, ces derniers ayant déjà vu tout cela bien mieux dans des dizaines de westerns précédents.

Je renvoie à la très bonne chronique de Franck sur le site pour beaucoup plus de détails techniques et scénaristiques.
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HollywoodClassic
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Re: How the West was Won

Message par HollywoodClassic »

Jeremy Fox a écrit :La conquête de l'Ouest (How the West was Won) : Henry Hathaway, George Marshall & John Ford
A suivre (courte notule) : Les Ranchers du Wyoming (Cattle King) de Tay Garnett avec Robert Taylor & Robert Loggia
:uhuh:

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Geoffrey Carter
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Re: How the West was Won

Message par Geoffrey Carter »

Jeremy Fox a écrit :John Ford qui signe un segment sur la Guerre de Sécession absolument dépourvu d'intérêt.
Je te trouve un peu sévère avec le travail de Ford, Jeremy. Pour moi, il s'agit non seulement de la meilleure séquence du film, mais également d'un des meilleurs moments de la fin de carrière du cinéaste. Voici ce que j'écrivais dessus il y a quelques années lors d'une rétrospective Ford :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Au milieu de l'épopée inégale célébrant l'expansion territoriale de l'Amérique, Ford réalise un épisode magistral, à la simplicité et à la densité d'un poème lyrique. Objet singulier niché dans une l'ampleur d'une grosse production, The Civil War est une note de modération au cœur du chauvinisme grandiloquent de l'ensemble. Le scénario complexe et ambigu de James R. Webb est magnifiquement servi par la mise en scène de Ford, qui utilise poteaux de barrière, piliers, arbres et autres objets pour dissimuler les lignes de séparation entre les trois panneaux de l'écran Cinérama, et délaisse paradoxalement le spectacle pour se concentrer sur la dimension intime cachée dans la grande histoire. Portrait sans concession des horreurs de la guerre, le segment ne propose qu'un traitement impressionniste de la bataille de Shiloh - quelques plans nocturnes d'une longue rangée de canons - pour se concentrer sur ses conséquences sanglantes. Intensifié par l'échelle de l'imposant écran Cinerama, le Shiloh de Ford est un paysage de cauchemar où des piles de cadavres sont enterrées dans une tranchée et où une salle d'opération de fortune ressemble à une boucherie. « Ce fut le jour le plus sanglant de la guerre sur le front de l'Ouest, dit le narrateur (Spencer Tracy). Le matin, on pouvait croire à une victoire des sudistes. Mais la nuit venue personne n'aurait osé employer les mots "victoire" ou "défaite". » Le personnage principal, Zeb, tout à son excitation naïve du départ à la guerre, erre parmi le carnage, hébété et ensanglanté, disant : « Ce n'est pas ce que j'espérais. Il n'y a aucune gloire à voir un homme avec ses tripes à l'air. »

Ford et Webb s'étendent sur le découragement de Grant constatant son manque de préparation pour l'attaque des Sudistes. Il dit à Sherman qu'il est prêt à démissionner en raison du « manque général de confiance en moi » et de la rumeur erronée disant qu'il avait bu avant la bataille. Un Sherman hagard et débraillé (interprété symboliquement par John Wayne) lui répond : « Il y a un mois, on disait que j'étais fou et dément. Maintenant, je suis considéré comme un héros. Je suis le même homme. Peu importe ce que les gens pensent. Ce qui compte, c'est ce que vous pensez, Grant. Partageant l'isolement du général face à l'incompréhension et à l'hostilité du public, Ford présente Shiloh comme un obstacle temporaire au progrès de l'Union vers la victoire ultime. Mais ce que les gens pensent n'est pas indifférent. Zeb a écouté la conversation avec un ami de fraîche date, un déserteur sudiste qui l'incite à fuir avec lui. Quand le rebelle réalise que Grant est face à lui et lève son fusil pour assassiner le général, Zeb tue son nouvel ami d'un coup de baïonnette, puis secoue son corps sans vie, en demandant : « Pourquoi m'as-tu obligé à faire ça ? » Comme dans Liberty Valance, l'inexorable logique de l'Histoire l'emporte sur l'humanité ordinaire des individus.

Les séquences où Zeb quitte sa mère puis revient quand elle est morte sont filmées avec un naturel et une simplicité qui expriment une harmonie primitive avec la terre et un accablant sentiment de vide. A la fin, prenant une pose consciemment héroïque sur les marches de sa maison, Zeb parle à son frère de son projet de partir dans l'Ouest et s'engager dans la cavalerie pour combattre les Indiens. Cette évolution en apparence illogique de Zeb après sa cruelle désillusion à Shiloh est présentée par Ford comme une tragique soumission à la destinée belliqueuse de la nation. Cette vision remarquablement sombre de l'histoire de l'Amérique s'inscrit directement dans le regard désillusionné de L'Homme qui tua Liberty Valance ou du Sergent Noir, et les amateurs de Ford ne doivent en aucun cas négliger cet épisode dans la carrière du cinéaste.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

J'ai lu avec attention ta défense de ces 20 minutes de film mais franchement je n'y ai pas vu la complexité que tu y trouves. Sur la Guerre de Sécession, on a vu bien mieux auparavant et par Ford lui-même avec The Horse Soldiers - Les Cavaliers. J'ai trouvé son segment très ennuyeux.
Geoffrey Carter
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Geoffrey Carter »

Je comprends évidemment que la séquence t'ait ennuyé, mais je vois que Franck Viale partage en partie mon avis dans sa très belle analyse
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Jeremy Fox
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Showdown

Message par Jeremy Fox »

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Le Collier de fer (Showdown - 1963) de R.G. Springsteen
UNIVERSAL


Avec Audie Murphy, Kathleen Crowley, Charles Drake, Harold J. Stone
Scénario : Ric Hardman
Musique : Hans J. Salter
Photographie : Ellis W. Carter (1.37 Noir et blanc)
Un film produit par Gordon Kay pour la Universal


Sortie USA : 03 mai 1963


Chris Foster (Audie Murphy) et Bert Pickett (Charles Drake) arrivent dans la ville d’Adonde pour encaisser leur paie. Ivre et mécontent d’avoir perdu aux cartes, Bert provoque une bagarre au saloon : les deux compères sont arrêtés par le shérif. A défaut de prison, ceux qui auraient mérité d’y être enfermés sont à la place enchaînés par des colliers de fer accrochés à un mat installé au plein milieu de la rue. Nos deux cow-boys ont pour voisins de ‘potence’ une bande de malfrats capturée ce même jour et commandée par l’inquiétant Lavalle (Harold J. Stone). Profitant de la nuit, ils déterrent le poteau et réussissent tous à s’échapper après avoir causé quelques morts lors d’une fusillade et avoir emporté le contenu du coffre fort de l'endroit où ils s’étaient réfugiés le temps de récupérer armes et chevaux. Chris et Bert sont malgré eux entraînés dans cette évasion ; ils vont avoir fort à faire pour sauver leurs têtes, en même temps otages des bandits et recherchés par la police. Une femme va être mêlée à tout ça, l’ancienne petite amie de Bert (Kathleen Crowley) qui va causer encore plus de ravages…

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Même si les années 50 furent les plus prolifiques pour celui que les critiques français avaient l’habitude de nommer le ‘comédien au visage poupin’, Audie Murphy tourna encore énormément durant la décennie suivante. Pour preuve, en 1963, avant le western qui nous concerne ici, Audie Murphy avait déjà été en tête d’affiches de cinq autres. L’ultra prolifique réalisateur R.G. Springsteen ayant sillonné entre Republic, Universal et Paramount, allant être souvent associé dans les années 60 au tristement mauvais producteur A.C. Lyles spécialisé dans le recyclage d’ex-stars vieillissantes, il allait de soi que son nom au générique d’un western pouvait souvent faire craindre le pire, surtout au regard de certaines productions non seulement fauchées mais de plus extrêmement médiocres, voire nullissimes (l’effroyable navet que sera Taggart – 5000 dollars mort ou vif). Ce n'est pas le cas de ses deux films avec Audie Murphy et l'on peut dire à cette occasion que les amoureux de cet acteur Universal ont bien de la chance car malgré le fait que ce soit quasiment tous ‘d’obscurs films de séries B’ -expression et termes pas employés ici dans un sens péjoratif-, la majorité des titres de sa carrière sont disponibles dans notre contrée sur galettes numériques (on passera expressément sous silence celui sorti dans une honteuse version pan & scan).

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Pour en revenir à Springsteen, son précédent western avec Audie Murphy, La Patrouille de la violence (Bullet for a Badman), n’avait pas été trop déplaisant. On ne demandait pas au cinéaste ni de révolutionner le genre ni d’être novateur, puissant ou original ; on attendait juste un honnête divertissement ; c'était le cas comme ça le sera donc également pour ce Showdown qui arrive presque à se hisser au niveau de l’un de ses meilleurs films, Cole Younger, Gunfighter dont Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon parlaient dans leur 50 ans de cinéma américain comme du seul scénario adulte qu’eut Springsteen entre les mains. Comme pour Bullet for a Badman, Le Collier de fer partait sur un sacré potentiel de départ -celui notamment que reprend le titre français- avec d’autres éléments plutôt originaux et notamment aussi une intrigue pleine de bruit et de fureur. Imaginez une petite ville de l’Ouest privée de prison -pour on ne sait quelles raisons- et qui pour la remplacer à érigé un mat au centre de la rue principale où sont fixées une dizaine de chaines avec à chacune à leurs extrémités un ‘collier de fer’ servant à emprisonner les malfrats ainsi coincés par le cou. Le shérif a décidé de faire ainsi ‘prendre l’air’ aux habitants un peu trop turbulents le temps d’une ou deux journées ; et c’est ce qui arrive au début du film à nos deux ‘héros’ ayant provoqué une bagarre un peu vigoureuse dans le saloon.

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Seulement viennent les rejoindre toute une bande de dangereux malfrats que les autorités pensent mener au tribunal et pendre dès le lendemain. Il va sans dire que ces bandits vont tout faire pour se sauver ; alors que le garde s’est endormi, le chef de bande demande à ses hommes et à ses ‘voisins’ de creuser discrètement le sol avec les mains autour du poteau afin de le desceller. Ils vont y passer toute la nuit et au petit matin, alors que la surveillance s’est relâchée, ils font basculer le mat et s’en servent alors comme bélier pour défoncer la porte d’une pièce où sont stockés armes et coffre-fort de la ville ; ce n'est ni une question de chance ni de hasard puisqu'un citoyen-prisonnier attaché à leurs côtés leur avait indiqué ce lieu où ils pourraient se 'procurer' tout cela. Les outlaws en profitent pour se libérer de leurs entraves, pour se servir en fusils et pistolets, pour soutirer l’argent se trouvant dans le coffre et enfin pour fuir grâce aux montures qu’ils trouvent à l’arrière du bâtiment. Le tir étant nourri à l’extérieur, les morts s’accumulant tout autour, nos deux cow-boys, de peur de recevoir une balle perdue, se carapatent eux aussi. Ils tombent peu après à nouveau sur les scélérats qui les prennent en otage ; en effet, dans la ville frontière où ils se trouvaient juste avant, Bert a subtilisé 12.000 dollars en obligations. Une indiscrète maladresse fait que ce pactole volé n'est plus un secret pour personne. Bert pense alors acheter sa liberté avec ce butin ; le chef de la bande le prend au mot mais l'envoie se faire payer ces actions en liquide, s’estimant trop connu dans la région pour pendre le risque. Comptant sur l’amitié des deux hommes, il menace Bert d'abattre son compagnon s’il ne revient pas avec l’argent.

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Voici nos deux hommes malchanceux pris entre deux feux, coincés entre les criminels et la police qui est partie à leur recherche. L’arrivée de la petite amie de Bert -dont les mérites sont vantés depuis le début de l’intrigue et à maintes reprises par son compagnon- va amener des dangers supplémentaires ; en effet, elle est désormais en possession des obligations censées délivrer Chris –alors que Bert s’est fait rattraper et appréhender de nouveau par la bande- et ne veut surtout pas les restituer puisque l’on se rend vite compte qu’elle ne conçoit en fait que haine et mépris pour son soi-disant amant. Je ne vous en dirais pas plus afin de ne pas déflorer un plus grand nombre d’éléments du récit ; mais cette brève description aura probablement dû vous donner un aperçu de l’originalité d’une histoire qui de plus se révèle d’une rare noirceur, seul le personnage interprété par Audie Murphy pouvant être considéré comme droit et digne même si son honnêteté et sa naïveté ne l’empêcheront pas de n'avoir aucune hésitation lorsqu'il lui faudra tirer dans le dos de ses adversaires ou abattre leurs montures pour sauver sa peau. Le fait que le comédien soit un peu fatigué et qu’il ait pris un peu d’embonpoint rend son personnage de cow-boy accablé par la lassitude mais constamment loyal, très crédible et très humain.

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Si Harold J. Stone n’est pas forcément convaincant/inquiétant en chef de gang, la palette de seconds rôles interprétant ses hommes est en revanche savoureuse ; même si très peu bavards, les excellents L.Q. Joes, Skip Homeier ou Henry Wills font leur effet surtout d’ailleurs à cause de leur laconisme. Charles Drake -déjà à maintes reprises le partenaire de Audie Murphy- est très bon dans la peau du protagoniste le plus ambigu du récit et dont les mauvais côtés ressortiront au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue. Quant à Katherine Crowley, elle s'avère bien plus charmante que talentueuse, surtout lors de la séquence un peu pénible au cours de laquelle elle raconte à Audie Murphy ses malheurs passés. On appréciera par contre les deux enfants-comédiens que l’on retrouvera à plusieurs reprises tout au long de ce récit et qui lui apportent une dimension dramatique supplémentaire. S’il n'est pas dénué de défauts, le script de Bronson Howitzer –pseudonyme de Ric Hartman, scénariste très prolifique à la télévision dans le domaine des séries westerniennes- se tient plutôt bien et R.G. Sprinsteen nous surprend par son inspiration dans la composition de certains plans, par sa belle utilisation des paysages de Lone Pine et par une belle efficacité dans sa gestion des scènes d’action, lui qui ne nous avait pas spécialement habitué à une telle vigueur et à un tel savoir-faire. Notons également une partition d’un beau lyrisme d’un des compositeurs hollywoodiens les plus injustement méconnus, le génial Hans J. Salter, ainsi qu’une très jolie et âpre photographie signée Ellis W. Carter. Dommage que Audie Murphy n’ait pas reconnu cette dernière qualité, lui qui avait menacé de ne pas faire le film par le simple fait qu’il soit tourné en noir et blanc –pour raisons budgétaires et non artistiques- et disant qu’on ne l’y reprendrait plus ; ce qui fut effectivement le cas !

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Loin d’être un grand western, Le Collier de fer est néanmoins une sympathiue réussite de la série B qui devrait tout autant plaire aux amateurs de westerns mouvementés aux nombreuses péripéties et à l’action soutenue qu’à ceux qui apprécient plus particulièrement les films noirs dont il reprend ses éléments les plus sombres et notamment une galerie de personnages peu recommandables ainsi qu'une atmosphère sinistre parfois teintée de barbarisme et de sadisme. Enfin, pour l’anecdote, il s'agira du dernier western produit sous l’appellation Universal-International.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Strum »

Geoffrey Carter a écrit :Je comprends évidemment que la séquence t'ait ennuyé, mais je vois que Franck Viale partage en partie mon avis dans sa très belle analyse
Je partage également ton avis. Le segment fait écho à plusieurs films tardifs de Ford qui démythifient une certaine vision de l'Ouest américain et doit être interprété à leur lueur.
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Jeremy Fox
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Cattle King

Message par Jeremy Fox »

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Les Ranchers du Wyoming (Cattle King - 1963) de Tay Garnett
METRO GOLDWIN MAYER


Avec Robert Taylor, Robert Loggia, Robert Middleton, William Windom
Scénario : Thomas Thompson
Musique : Paul Sawtell & Bert Shefter
Photographie : William E. Snyder (Metrocolor 2.00)
Un film produit par Nat Holt pour la MGM


Sortie USA : 31 juillet 1963


Film de fin de carrière pour Tay Garnett qui disait avoir tourné ce western en moins de deux semaines, s'en montrant fier devant Bertrand Tavernier qui l’interviewait pour 'Amis Américains'. Ce devait bien être le seul des participants à s'en satisfaire tellement le résultat s'avère désastreux, le manque de moyens se faisant grandement ressentir sans que ça ne soit à son avantage. La mise en scène est non seulement indigente mais aussi souvent hideuse (abondance de zooms avant lors de certaines séquences) tout comme la direction d'acteurs (la plupart semblent s'ennuyer à mourir, les autres au contraire paraissant profiter de l'absence de tous conseils de la part du cinéaste pour cabotiner à outrance) tandis que le scénario se révèle totalement intéressant, narrant une n-ième guerre entre ranchers, ici entre ceux du Wyoming et ceux du Texas qui souhaitent traverser leurs terres.

Un très mauvais western au sein duquel cependant deux choses surnagent : les paysages au sein desquels l'intrigue se déroule ainsi qu'une séquence assez inédite et étonnement réussie de mon point de vue, la visite du ranch tenu par Robert Taylor par le Président des États-Unis en personne (Larry Gates, le comédien tirant d'ailleurs le mieux son épingle du jeu) ; jolie scène avec dialogues intéressants faisant comprendre la situation de l'époque, humour assez bienvenu provenant notamment de l'inquiétude de la maitresse de maison qui n'avait pas été prévenue de cet illustre passage dans sa maison. Et c'est bien tout ce qu'il y aurait à en retenir.

Pour le reste, mieux vaut éviter ce western calamiteux !
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Frank 'Spig' Wead »

Ce soir sur Paramount Channel, Condamné à être pendu de William F. Claxton (1964).
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Un avis peut-être?
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

Les productions AC Lyles sont en principe à fuir comme la peste. Ce que par ailleurs j'en ai lu le confirme concernant ce film : esthétique série Z à priori.
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AtCloseRange
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par AtCloseRange »

Pour les curieux, on trouve sur Netflix Scandinavie un western semble-t-il assez rare de Hugo Fregonese de 66 avec Robert Taylor, La Pampa Sauvage.
Pas très bonne réputation mais pour les complétistes...
Dernière modification par AtCloseRange le 26 mars 15, 11:15, modifié 1 fois.
Frank 'Spig' Wead
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Frank 'Spig' Wead »

Jeremy Fox a écrit :Les productions AC Lyles sont en principe à fuir comme la peste. Ce que par ailleurs j'en ai lu le confirme concernant ce film : esthétique série Z à priori.
En effet, il ne fait pas très envie, mais ma curiosité prendra peut-être le dessus.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique IV 1960-19

Message par Jeremy Fox »

Frank 'Spig' Wead a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Les productions AC Lyles sont en principe à fuir comme la peste. Ce que par ailleurs j'en ai lu le confirme concernant ce film : esthétique série Z à priori.
En effet, il ne fait pas très envie, mais ma curiosité prendra peut-être le dessus.

Je n'aurais pas cette curiosité ; j'attends ton avis :wink:
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