Cornel Wilde (1912-1989)
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Dommage pour ceux qui n'ont pas compris que "No blade of grass" est un pur chef d'œuvre nihiliste très en avance sur son temps.
C'est une vision désespérée de l'humanité avec un personnage central qui devient par glissement progressif une véritable ordure. Et ce qui est génial c'est que le regard porté sur cet homme reste le même.
C'est une œuvre qui a été diffusée à la tv française dans les années 80 et je me souviens du choc que ça a été. Bien sûr les années sont passées mais "No blade of grass", ainsi que les autres films de Cornel Wilde, du moins ceux que l'on arrive à dénicher, sont des chefs d'œuvre visionnaires.
C'est une vision désespérée de l'humanité avec un personnage central qui devient par glissement progressif une véritable ordure. Et ce qui est génial c'est que le regard porté sur cet homme reste le même.
C'est une œuvre qui a été diffusée à la tv française dans les années 80 et je me souviens du choc que ça a été. Bien sûr les années sont passées mais "No blade of grass", ainsi que les autres films de Cornel Wilde, du moins ceux que l'on arrive à dénicher, sont des chefs d'œuvre visionnaires.
- Jeremy Fox
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Tu connaitrais mieux Père Jules, tu aurais moins été étonné : il n'y comprend pas grand chose en matière de cinéma. Bienvenue quand même.oates a écrit :Dommage pour ceux qui n'ont pas compris que "No blade of grass" est un pur chef d'œuvre nihiliste très en avance sur son temps.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Je viens de voir sur TCM dans une copie magnifique (mais celle de La Proie nue l'était tout autant) Le sable était rouge (Beach Red, 1967). Malgré moults maladresses et naïvetés criantes (flash backs avec arrêts sur image parfois embarrassants, comédiens discutables, textes approximatifs), j'en ai conclu que j'étais plutôt pour. La bizarrerie frontale, un peu Douanier Rousseau, de ce brûlot guerrier pacifiste, emporte le morceau. Si l'oeuvre ressemble par endroits à un gosse flottant dans un pantalon trop grand pour lui, reproduisant maladroitement les gestes de la guerre, cela sert paradoxalement le choix de Cornel d'en restituer la sauvagerie puérile et teigneuse. La guerre y apparaît comme une affaire d'hommes qui retombent dans des affects atrocement enfantins ("J'espère qu'il y aura pas de corps à corps, ça doit faire mal" ou bien "Je voudrais me refaire une nana avant de mourir", ou encore "J'aimerais bien me faire une p'tite blessure qui fasse pas trop mal pour sortir de cette connerie" : on est loin des envolées philosophiques de La Ligne rouge, à laquelle je n'ai pu m'empêcher de penser, débarquement dans une île oblige). Ici, on ne philosophe pas : on pense vite et pauvrement. Ce parti-pris qui consiste à conférer à des scènes de guerre un côté "dessin d'enfant" est original et reste dans le ton des belles peintures qui défilent pendant le générique. Qu'on aille pas conclure que le film est fait de bric et de broc: les séquences de débarquement et de progression des troupes se déploient de manière impressionnante, avec une figuration imposante et sont remarquablement photographiées. Moins bien que La Proie nue, mais vraiment estimable.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Cornel wilde pour moi c'est la jeunesse, le cinéma de patronage du mercredi soir ( pas d’école à cette époque le jeudi ); cinéma américain de série B essentiellement; les acteurs avaient pour nom Cornel Wilde, John Derek, John Payne, Yvonne de carlo .....
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
BEACH RED - Cornel Wilde (1967) découverte
On commence à se rendre compte que le comédien palot Cornel Wilde, cache une carrière de réalisateur aussi spéciale que passionnante. Un an après son (aujourd'hui) culte The Naked Prey, alors que les États-Unis sont fourrés jusqu'au coup dans une guerre avec le Vietnam, le monsieur s'offre un film de guerre brutal et... pacifique. La guerre contre les japonais vue comme un carnage par des soldats nostalgiques et ce, dans les deux camps, fallait oser surtout qu'en 1967 le ton n'était pas encore à la mélancolie (la fin des 70's est encore loin) mais au hargneux (The Dirty Dozen, 1967, de Robert Aldrich) ou au patriotisme old school (The Green Berets, 1968, de Ray Kellogg et John Wayne). Wilde se fout du budget modeste (les stock-shots feront l'affaire) et peint sa vision de la guerre entre dégout et tristesse. La première demi-heure (le débarquement) annonce clé en main Saving Private Ryan (1998) de Steven Spielberg (même le soldat au bras en moins y est) tandis que l'attachement à retranscrire le désarroi des deux camps rappelle le propos de Clint Eastwood sur Flags of Our Fathers (2006) et Letters from Iwo Jima (2006). Tantôt fulgurant, tantôt élégiaque, Beach Red est une œuvre fascinante, parfois empêtrée dans quelques maladresses (trop de flashbacks Cornel !) mais surprenante.
On commence à se rendre compte que le comédien palot Cornel Wilde, cache une carrière de réalisateur aussi spéciale que passionnante. Un an après son (aujourd'hui) culte The Naked Prey, alors que les États-Unis sont fourrés jusqu'au coup dans une guerre avec le Vietnam, le monsieur s'offre un film de guerre brutal et... pacifique. La guerre contre les japonais vue comme un carnage par des soldats nostalgiques et ce, dans les deux camps, fallait oser surtout qu'en 1967 le ton n'était pas encore à la mélancolie (la fin des 70's est encore loin) mais au hargneux (The Dirty Dozen, 1967, de Robert Aldrich) ou au patriotisme old school (The Green Berets, 1968, de Ray Kellogg et John Wayne). Wilde se fout du budget modeste (les stock-shots feront l'affaire) et peint sa vision de la guerre entre dégout et tristesse. La première demi-heure (le débarquement) annonce clé en main Saving Private Ryan (1998) de Steven Spielberg (même le soldat au bras en moins y est) tandis que l'attachement à retranscrire le désarroi des deux camps rappelle le propos de Clint Eastwood sur Flags of Our Fathers (2006) et Letters from Iwo Jima (2006). Tantôt fulgurant, tantôt élégiaque, Beach Red est une œuvre fascinante, parfois empêtrée dans quelques maladresses (trop de flashbacks Cornel !) mais surprenante.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Très bientôt en Blu-ray chez Sidonis. Vivement!
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Pareil. J'en attends beaucoup.Nestor Almendros a écrit :Très bientôt en Blu-ray chez Sidonis. Vivement!
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Le Sable était rouge (Beach Red) - 1967
Immense déception pour ce film dont j'attendais beaucoup. Alors certes le film est très original pour l'époque, assez culotté concernant la violence graphique et les dialogues autour du sexe, assez gonflé concernant sa construction et ses partis pris de mise en scène... Mais que tout ceci est lourd, naïf et mal interprété surtout pour en arriver juste à dire que la guerre, c'est l'enfer ! Après un premier quart d'heure préfigurant assez brillamment le Soldat Ryan, j'ai commencé à m'ennuyer et trouver le temps long, les scénaristes ayant été incapables de nous (me) rendre attachant quiconque de ses personnages, n'ayant jamais réussi à m'accrocher ni du coup à me captiver ni pour le fond ni pour la forme. Et puis ce thème musical répété jusqu'à l’écœurement... Autant j'arrive à comprendre tout ce qu'on a pu lui trouver de bien et de novateur, autant il me semble aujourd'hui totalement dépassé. Selon moi n'arrive pas à la cheville des magistrales œuvres similaires et plus anciennes signées Aldrich (Attack), Wellman (Bastogne), Fleischer (Le temps de la colère), Fuller (Merril's Marauder)...
Immense déception pour ce film dont j'attendais beaucoup. Alors certes le film est très original pour l'époque, assez culotté concernant la violence graphique et les dialogues autour du sexe, assez gonflé concernant sa construction et ses partis pris de mise en scène... Mais que tout ceci est lourd, naïf et mal interprété surtout pour en arriver juste à dire que la guerre, c'est l'enfer ! Après un premier quart d'heure préfigurant assez brillamment le Soldat Ryan, j'ai commencé à m'ennuyer et trouver le temps long, les scénaristes ayant été incapables de nous (me) rendre attachant quiconque de ses personnages, n'ayant jamais réussi à m'accrocher ni du coup à me captiver ni pour le fond ni pour la forme. Et puis ce thème musical répété jusqu'à l’écœurement... Autant j'arrive à comprendre tout ce qu'on a pu lui trouver de bien et de novateur, autant il me semble aujourd'hui totalement dépassé. Selon moi n'arrive pas à la cheville des magistrales œuvres similaires et plus anciennes signées Aldrich (Attack), Wellman (Bastogne), Fleischer (Le temps de la colère), Fuller (Merril's Marauder)...
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Bon... Ca refroidi.
Amazon ne me l'a toujours pas expédié, ça donne limite envie d'annuler.
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- Jeremy Fox
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Tu ne devrais pas me faire confiance concernant le genre. En tout cas la copie est superbe et Tavernier semble avoir aimé puisqu'il en parle durant plus de 25 minutes et le film est bien apprécié par ici dans l'ensemble.Rick Blaine a écrit :Bon... Ca refroidi.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
De toute façon la commande est en préparation, donc c'est réglé.Jeremy Fox a écrit :Tu ne devrais pas me faire confiance concernant le genre. En tout cas la copie est superbe et Tavernier semble avoir aimé puisqu'il en parle durant plus de 25 minutes et le film est bien apprécié par ici dans l'ensemble.Rick Blaine a écrit :Bon... Ca refroidi.
Amazon ne me l'a toujours pas expédié, ça donne limite envie d'annuler.
Et puis c'est vrai qu'après j'ai repensé à ton avis sur Play Dirty et j'ai relativisé ta position sur le genre.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Je venais d'y repenser en même temps et j'allais le ressortir comme troisième contre-argument.Rick Blaine a écrit :
Et puis c'est vrai qu'après j'ai repensé à ton avis sur Play Dirty et j'ai relativisé ta position sur le genre.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Bon, je serais un peu moins sévère que toi, mais dans l'ensemble je te rejoins. Il y a une originalité, uneforce dans le propos mais malheureusement trop de lourdeur, notamment dans ces "flashbacks" multiples qui viennent surligner à l'excès des choses que l'on avait bien comprises.Jeremy Fox a écrit :Le Sable était rouge (Beach Red) - 1967
Immense déception pour ce film dont j'attendais beaucoup. Alors certes le film est très original pour l'époque, assez culotté concernant la violence graphique et les dialogues autour du sexe, assez gonflé concernant sa construction et ses partis pris de mise en scène... Mais que tout ceci est lourd, naïf et mal interprété surtout pour en arriver juste à dire que la guerre, c'est l'enfer ! Après un premier quart d'heure préfigurant assez brillamment le Soldat Ryan, j'ai commencé à m'ennuyer et trouver le temps long, les scénaristes ayant été incapables de nous (me) rendre attachant quiconque de ses personnages, n'ayant jamais réussi à m'accrocher ni du coup à me captiver ni pour le fond ni pour la forme. Et puis ce thème musical répété jusqu'à l’écœurement... Autant j'arrive à comprendre tout ce qu'on a pu lui trouver de bien et de novateur, autant il me semble aujourd'hui totalement dépassé. Selon moi n'arrive pas à la cheville des magistrales œuvres similaires et plus anciennes signées Aldrich (Attack), Wellman (Bastogne), Fleischer (Le temps de la colère), Fuller (Merril's Marauder)...
Dommage car le film propose une immersion rare au coeur de la guerre, de la bataille, c'est assez impressionnant mais cela aurais mérité un peu plus de subtilité. Intéressant, mais pas totalement convainquant.
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
C'est maintenant qu'il faut voir No blade of grass !!! On peut y voir ce qu'est un cordon sanitaire autour d'une ville, en l occurence Londres, et les mesures un peu trash qui en découlent...c'est assez jouissif !Jeremy Fox a écrit :Tu connaitrais mieux Père Jules, tu aurais moins été étonné : il n'y comprend pas grand chose en matière de cinéma. Bienvenue quand même.oates a écrit :Dommage pour ceux qui n'ont pas compris que "No blade of grass" est un pur chef d'œuvre nihiliste très en avance sur son temps.
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- Junior
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Re: Cornel Wilde (1912-1989)
Juste pour le plaisir de voir à quel point No blade of grass était en avance sur son temps. Il y a dans ce film toutes les craintes d aujourd'hui avec une sorte de coronavirus qui nous ferait replonger dans la barbarie.
Regardez "Joe Dante on NO BLADE OF GRASS (Trailer Commentary)" sur YouTube
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