Il y a aussi le fait que Scola, sans que cela ne soit désobligeant envers les autres mousquetaires qui avaient tous leur personnalité et leur talent spécifiques, cultivait farouchement une différence au sein du club qui en faisait une sorte de satellite, si proche mais aussi si loin des autres, courtisant une forme d'étrangeté rompant avec le prosaïsme de Risi, Monicelli et consorts.. Ettore Scola aimait les paysages mentaux, l'imaginaire, les configurations variées et abordées comme autant de paris à relever. D'où sa propension à "enfermer" ses histoires dans des lieux uniques, théâtralisant ses dispositifs comme pouvait aimer le faire Alain Resnais, ou même Robert Altman : La Terrasse, Le Bal, Une Journée particulière ou La plus belle soirée de ma vie répondent à cette description. Sans que cela ne minimise, encore une fois, le talent de ses confrères, il était celui qui donnait le plus l'impression de "faire du cinéma", féru de mouvements d'appareil inventifs, caressants, racés.. Mais surtout, chacun de ses films sonnait comme une expérience unique, interdisant la redite, nous emmenant ailleurs à chaque fois. Je crois que c'est ce que je retiendrais le plus d'Ettore Scola.ed a écrit :C'est un beau texte, souvent juste, mais intégrer Scola et pas Germi (pour lequel l'essentiel des généralités que tu énonces demeurent vrai, d'ailleurs) parmi les maîtres de la comédie italienne, c'est à mes yeux de l'ordre de la grande injustice.
Et puis , il y avait chez lui un sens du spectacle assez affirmé. Pas ostentatoire, mais aiguisé, comme dans Une journée particulière, lorsque les immeubles dégorgent leurs chemise brunes, qui se rendent, fanfaronnant, à la grande messe de tous les fascismes. C'est de la pure mise en scène, tout cela !