Maurice Chevalier (1888-1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Supfiction »

Hello beautiful !
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Pas de topic dédié à Momo :shock: , comment c'est possible ??!!!
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Maurice Chevalier est né Maurice Auguste Chevalier le 12 septembre 1888 à Paris 20e et mort le 1er janvier 1972.

J'ouvre ce topic à l'occasion d'une vente aux enchères qui vient d'être annoncée.

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Le 9 décembre, des souvenirs du chanteur seront dispersés à l'Hôtel Drouot. Ils proviennent de sa maison de Marnes-la-Coquette que Le Figaro a pu visiter.

C'était le jardin secret de Maurice Chevalier. En 1952, il achète à Marnes-la-Coquette une propriété où il se repose entre deux tournées et reçoit des personnalités du monde entier. Il la baptise «La Louque», le surnom de Joséphine, sa mère. Quand il nous quitte, le 1er janvier 1972, il lègue cette maison à Odette Meslier, sa dernière compagne rencontrée à l'Empire, où elle dansait tandis qu'il chantait Valentine. Elle choisit de continuer à vivre dans son souvenir, en laissant les lieux en l'état. J'ai eu le privilège d'être admis, à de nombreuses reprises, dans ces murs chargés d'histoires, qui semblaient attendre le retour de leur propriétaire.

J'ai ainsi découvert du salon à la salle à manger, en passant par le bureau du premier étage, la plupart des meubles, objets, livres, affiches et photographies qui, quelques mois après la disparition de la «gardienne du temple», sont dispersés aux enchères.

Sur des photos encadrées, j'ai lu les dédicaces amicales, admiratives et affectueuses de fans que Maurice a rencontrés, dans les années trente, à Hollywood. Parmi eux, figurent Walt Disney, Al Jolson, Douglas Fairbanks, que Maurice appelait «my best pote», ou Gary Cooper, dont l'humilité et la simplicité le fascinaient.

Un portrait de Charlie Chaplin rappelle un dîner en tête à tête à New York, où Charlot lui a confié son angoisse de voir son vagabond disparaître à l'arrivée du cinéma parlant. Greta Garbo, qu'il a croisée drôle ou désespérée selon son humeur du moment, Marlene Dietrich, amie intime, Mary Pickford, Marylin Monroe, les Marx Brothers, Grace Kelly, Ingrid Bergman, Audrey Hepburn, Sophia Loren, Jerry Lewis, Elvis Presley, le duc et la duchesse de Windsor, le duc d'Edimbourg, la reine Elizabeth II et le général MacArthur côtoient dans ce Panthéon personnel le roi Alphonse XIII d'Espagne qui, en 1916, est intervenu pour faire libérer Maurice du camp d'Alten Grabow, où il était, depuis deux ans, prisonnier des Allemands.

Un cliché de Charles Boyer rappelle son amitié avec cet acteur français qui a effectué, lui aussi, une brillante carrière outre-Atlantique. En 1940, il avait proposé à Chevalier de le rejoindre aux États-Unis. La réponse avait été immédiate: «Quand la mère est malade, ses fils ne doivent pas partir.» Maurice avait également conservé des images rappelant ses jeunes années de misère à Ménilmontant, ses débuts à douze ans, dans les Caf' Conc', moyennant un café au lait, en guise de cachet.

Chaque soir, avant de s'endormir dans un lit placé entre deux immenses bibliothèques en acajou, il se plongeait dans l'un des livres qui avait transformé l'enfant ayant quitté l'école avec un certificat d'études primaires en poche, en un puits de culture. Au fil des années, il avait réuni, sur les rayons, Molière, Corneille, André Gide, André Maurois et Louise de Vilmorin, des éditions originales de Louis Aragon, Tristan Bernard, ainsi que les dix volumes de ses Mémoires intitulés Ma route et mes chansons. Rédigés entre 1943 et 1970, ils sont vendus accompagnés de tapuscrits démontrant qu'il avait réellement mis la main à la plume. Sur la page de garde de son Discours de réception à l'Académie royale de langue et de littérature françaises, Jean ­Cocteau avait salué «une grande et belle figure qui résume toute la noblesse du peuple».

Dans une lettre accompagnant un exemplaire de La fille du puisatier, Marcel Pagnol lui avait proposé le rôle principal de la version américaine d'un film, qui n'a jamais été tourné. Amateur de peintures et de sculptures, Chevalier collectionnait aussi des aquarelles et des dessins originaux de Charles Kiffer, auteur de la plupart de ses affiches de music-hall. Dans le hall, il avait placé, en évidence, un moulage en bronze de ses mains, offert, en 1953 par sa maison de disques reconnaissante. Enfin, il y avait, un peu partout, des canotiers. Ce chapeau de paille fait partie de sa légende. Il l'a porté pour la première fois en 1921, au Casino de Paris, dans une revue intitulée Dans un fauteuil. En ignorant qu'il allait asseoir sa réputation pour l'éternité.
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Commissaire Juve
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Commissaire Juve »

Supfiction a écrit :
Pas de topic dédié à Momo :shock: , comment c'est possible ??!!!
Ah si si ! C'est possible ! :mrgreen:

Je n'aime pas Tino Rossi, je n'aime pas Luis Mariano... mais le Maurice, c'est vraiment l'angoisse ! Je dois l'avoir dans deux films, et c'est déjà bien beau.

En dehors de son accent parigot outré, je crois que les trucs qui me collent vraiment de l'urticaire ce sont les chansons du style "ça fait d'excellents Français" et sa façon de parler anglais. Quand j'ai vu Danny Kaye l'imiter dans "On the Riviera" (1951), j'ai carrément remis le visionnage du film aux calendes grecques.
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Supfiction
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Supfiction »

Dommage. On ne peut pas toujours avoir bon goût :lol: !
("On the Riviera", je voulais le voir à une époque, Gene Tierney oblige..)

Tiens, pour les amateurs de Gene Kelly, un petit clin d’œil :

https://www.youtube.com/watch?v=9rQBEKGtw3U#t=2m38s

J'aimerai bien savoir s'il s'agit d'un emprunt conscient ou non..

Du même "Homme des Folies Bergère" (1935), on trouve un second emprunt, cette fois-ci dans Le milliardaire avec Yves Montand :

https://www.youtube.com/watch?v=9rQBEKGtw3U#t=7m40s
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par BaronLundi »

Un soi-disant monument tellement caricatural qu'il en est insupportable, en tous cas à mes yeux (et surtout à mes oreilles). Dès qu'il apparaît dans Gigi (qu'est déjà pas un chef d'oeuvre) c'est la consternation :roll:.

Mysogine, outré, suffisant, pas drôle, franchouillard. Sa présence suffirait presque à me dissuader de voir un film dans lequel il a un rôle.
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Supfiction
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Supfiction »

BaronLundi a écrit :Mysogine
:?:

Pour le reste, l'humour ne se discute pas. Caricatural? oui, sans aucun doute.
Mais qu'on l'aime ou non (et je conçois très bien qu'on puisse le trouver agaçant), c'est bel et bien un monument. Peut-être encore aujourd'hui l'acteur français le plus connu aux États-Unis (devant ou à égalité avec Depardieu et Dujardin).
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par BaronLundi »

J'aurais dû préciser : des rôles (et une image) mysogines, de la mysoginie du barbon séducteur. Fat et paternaliste.
Supfiction a écrit : Pour le reste, l'humour ne se discute pas. Caricatural? oui, sans aucun doute.
Mais qu'on l'aime ou non (et je conçois très bien qu'on puisse le trouver agaçant), c'est bel et bien un monument. Peut-être encore aujourd'hui l'acteur français le plus connu aux États-Unis (devant ou à égalité avec Depardieu et Dujardin).
Jean Reno, Marion Cotillard, Charles Boyer, Audrey Tautou and Brigitte Bardot say hello :mrgreen:
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par onvaalapub »

Stupfiction, tu m'as l'air bien seul sur ce coup-là, j'arrive !
Moi aussi je l'aime le Momo et d'ailleurs ses chansons me font sourire, ses films sont très loin d'être tous mauvais. C'est sûr qu'il a un jeu qui peut en agacer plus d'un.
Ce n'est qu'une question de goût. Quelqu'un qui a réussi se maintenir au top pendant tant d'année à forcément un grand talent, que l'on aime ou non.
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Jeremy Fox »

Superbe chez Lubitsch et Minnelli en tout cas.
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Commissaire Juve
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Commissaire Juve »

onvaalapub a écrit :...
Ce n'est qu'une question de goût...
Oui, ne soit pas triste, Supfiction. Au moins, il y a de l'animation dans le topic. :mrgreen:
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Supfiction »

Heureusement que tout le monde n'est pas toujours unanime, sinon effectivement on s’ennuierait. :D
Et c'est encore plus vrai dans la comédie.
Néanmoins, l'accusation de misogynie/paternalisme me semble vraiment erronée et douteuse ou bien on peut en dire autant de pratiquement toutes les productions d'avant les années 60. Cagney, Bogart, Wayne, Sinatra, Gabin, etc etc.

En ce qui concerne sa carrière américaine, contrairement à ce qui se fait ces dernières années avec nos stars nationales, Maurice Chevalier était la star ou co-star de ses films américains. Il n'y a bien que Charles Boyer qui a réussit cet exploit d'une vraie carrière en tête d'affiche en jouant moins de sa "francitude" et en faisant même presque oublier sa nationalité.
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Ceci dit, je viens de voir l'excellent Silence est d'or (1947) de René Clair dans lequel Maurice Chevalier est entre deux âges et joue justement de cet entre-deux où il n'est plus dans son rôle de dragueur mais pas encore totalement dans le rôle de père (tel-que dans Gigi et Ariane) mais un peu beaucoup quand même.
Il y partage l'affiche avec le jeune François Perrier qu'il prend sous son aile et lui apprend comment faire avec les filles jusqu'à ce que ce dernier le prenne à son propre jeu en lui soutirant la fille qu'il convoitait. Dans le rôle de la jeune femme justement, une bien belle découverte pour ma part en la personne de Marcelle Derrien, qui n'a apparemment pas fait une grande carrière et c'est dommage.
Encore un grand film de René Clair !

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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Commissaire Juve »

Un des deux films que j'ai de lui. J'ai bien aimé (coup de bol : il ne fait pas son numéro dedans).
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Supfiction »

En parlant de Charles Boyer, ça me fait penser au remake américain de la trilogie marseillaise de Pagnol: Fanny (1961, réalisé par Joshua Logan).
Je n'aurai jamais cru ça possible avant de le voir, mais j'avais beaucoup aimé ce remake (même si c'est tout de même en dessous de l'original), justement pour son casting de rêve pour l'époque, les trois français d'Hollywood: Charles Boyer+Maurice Chevalier+Leslie Caron !

Leslie, en particulier, était très émouvante.
En revanche, dommage que le personnage de Marius n'ai pas bénéficié d'un acteur à la hauteur d'un tel casting royal. Je ne sais pas si Delon avait été approché, mais je l'aurai bien vu en Marius ..
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Dernière modification par Supfiction le 21 nov. 13, 23:40, modifié 2 fois.
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Commissaire Juve »

:shock: Rhooo ! Je ne connaissais pas.

La trilogie marseillaise en vraiment vu de toutes les couleurs ! :? Il n'y aurait pas eu un "Turkish Marius" aussi ? :lol:
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par Federico »

Supfiction a écrit :En ce qui concerne sa carrière américaine, contrairement à ce qui se fait ces dernières années avec nos stars nationales, Maurice Chevalier était la star ou co-star de ses films américains. Il n'y a bien que Charles Boyer qui a réussit cet exploit d'une vraie carrière en tête d'affiche en jouant moins de sa "francitude" et en faisant même presque oublier sa nationalité.
Le Chevalier des débuts du parlant fut une des plus grandes stars du cinéma américain. Boyer le fut lui aussi peu après mais je ne suis pas d'accord : il jouait au moins autant que le Momo de son image de french lover. Son accent était nettement moins faubourien mais très prononcé (jusqu'à être souvent caricaturé dans les cartoons de l'époque, de Pepe Le Pew aux loups dragueurs à moustaches de Tex Avery).
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Re: Maurice Chevalier (1888-1972)

Message par BaronLundi »

J'ai revu Gaslight y'a pas longtemps et l'accent anglais de Boyer, bien qu'assez marqué par moment, ne m'a pas tant choqué que ça. Son accent français est en tous cas bien meilleur que celui de Chevalier :mrgreen:

Quant aux séducteurs, aussi vieux jeu soient-ils, la comparaison entre Chevalier et Cagney, Bogart, Wayne, Sinatra ou Gabin me paraît un tantinet audacieuse. Mais il est vrai que je suis probablement plus sensible à la ringardise de mes compatriotes qu'à celle des autres (m'enfin, Bogart quand même, c'est autre chose). Fred Astaire dans Funny Face m'a un peu fait le même effet (et je ne dis pas ça pour l'allitération) : les (jeunes) femmes, ces petites choses fragiles et un peu sottes (mais tellement mignonnes) auxquelles le vieux (beau) sage enseigne la vie :roll:

Et puis les chansons sur les petites filles de 5, 6 ou 7 ans n'arrangent pas le cas de Chevalier à ce sujet.
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