Allez on rapatrie ma critique d'Illicit vu dans mon cycle Stanwyck
!
Illicit - Archie Mayo (1931)
Anne Vincent vit une liaison avec James Rennie, mais devant le qu'en dira-t'on se voit obligée de l'épouser, ce qui est contre ses principes à savoir que le mariage tue l'amour contrairement à une relation amoureuse.
Le sujet ne semble pas très original, mais quand on pense que le film date de 1931, on voit à quel point le cinéma était libre et confondant de modernité à l'époque. On est dans cette jeunesse dorée insouciante qui ne pense qu'à s'amuser. Le film débute clairement par la relation hors mariage, avec le téléphone qui sonne à côté d'un soulier de femme déposé à ses côtés ainsi qu'un vêtement masculin, le plan suivant montrera les amants en robes de chambre, la modernité est confortée par l'arrivée du père qui ne jugera pas immorale cette relation, mais veut que les deux jeunes gens se marient, même s'il connaît la théorie de sa future belle-fille. Le mariage célébré, la routine de la vie de couple ne sied pas à la jeune femme qui décidera d'habiter seule pour pimenter les relations, mais le mari étant plus traditionnaliste, cela est source d'adultère possible. Il y a donc toute cette théorie, mais aussi la vie légère des amis qui passent leur temps à faire la fête dont l'ami alcoolique mondain et Ducky interprétée par Joan Blondell, moins explosive que dans ses films postérieurs mais qui montre déjà sa personnalité. Barbara Stanwyck est de quasiment tous les plans et elle arbore encore les rondeurs de la jeunesse qui lui donnent un charme fou en jeune fille n'ayant pas peur d'égrainer ces anciennes conquêtes. Le film n'est pas un grand film, c'est plus une petite comédie de mœurs, mais c'est toujours frappant de voir de tels sujets abordés à l'époque et surtout avec un traitement moderne qui changera avec l'établissement du Code Hayes !
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Charley's Aunt (1941) - Archie Mayo
A la fin du 19ème siècle, deux étudiants veulent épouser deux jeunes femmes, la tante de l'un d'eux doit les chaperonner pendant qu'ils se déclareront, mais suite à un changement, la tante ne peut pas venir et c'est leur co-locataire, qui joue le rôle de cette vieille tante
Est-ce vraiment une screwball, sans doute pas, mais c'est une véritable comédie totalement déjantée, adaptation d'une pièce à succès, le film d'Archie Mayo sent bien son inspiration théâtrale dans certains mécanismes d'entrée, de sortie, la fin aussi où il ne manque que les applaudissements, pourtant la première scène où l'on fait connaissance de ce vieil étudiant qui est depuis 15 ans à l'Université d'Oxford et cette partie de cricket qui dégénère en une suite de gags pas forcément fins mais qui marchent très bien ! Et puis il y a la performance de Jack Benny, érnorme en étudiant qui ne veut pas retourner garder des moutons, ou en vieille tante qui oublie régulièrement sa "féminité". Le film est une suite de situations certes téléphonées traditionnelles, avec le père de l'étudiant et le tuteur de la fiancée qui veulent épouser cette fameuse Donna Lucia, le premier pour refaire sa fortune, le second, car il est tombé sous le charme de la maîtresse femme. Il y a sans doute des gags énormes, mais ils fonctionnent comme la scène du fixe chaussette. Et puis il y a aussi la véritable Donna Lucia qui elle aussi fait croire qu'elle est quelqu'un d'autre pour mieux connaître son neveu. Là encore Kay Francis se montre totalement pleine de charme, de naturel et de gaieté, on retrouve aussi la jeune Ann Baxter qui bien que créditée en troisième place sur le générique ne doit avoir qu'une dizaine de phrases à prononcer. Edmund Gwenn est irresistible de drôlerie en Pettigue ce vieil homme complètement fou d'amour. La comédie n'est pas fine, mais est plutôt réussie, car elle fait rire de bout en bout avec le principe finalement très vieux du travestissement qui fonctionne une fois encore à merveille, même s'il faut être aveugle pour ne pas voir que la Charlie's Aunt est un homme ! Belle découverte en tout cas !
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It's Love I'm after (1937), Archie Mayo
Une jeune femme Marcia West (Olivia de Havilland) fiancée s'éprend de Basil Underwood (Leslie Howard), le grand acteur shakespearien à la mode qui doit lui-même se marier à Joyce Arden (Bette Davis). Le fiancé de Marcia (Paul Knowles) demande à l'acteur de venir passer une journée dans la demeure des parents de sa fiancée pour la décourager
Le scénario tire plus vers la pièce de théâtre filmée que vers le film, mais nous sommes là dans une "screwball comedy". Leslie Howard incarne à merveille l'acteur cabotineur qui ne peut s'empêcher de réciter des tirades de ses pièces et de se rappeler ses succès, à ses côtés Olivia de Havilland est lumineuse en jeune femme totalement amoureuse de l'acteur qui s'attache de plus en plus à l'acteur alors qu'il est de plus en plus infect. Tous les ingrédients de la comédie américaine sont présents avec ces familles loufoques, le père de famille dépassé, la petite peste qui écoute aux portes, etc. Bette Davis est remarquable dans ce rôle de comédie, où on a moins l'habitude de la voir. Un des atouts majeurs de ce film est la présence de Diggs, le valet d'Underwood joué par Eric Blore. Naturellement il en fait par moment des tonnes, comme dans la scène des oiseaux, mais cela renforce le côté comédie typique du film. Bref un agréable divertissement qui se laisse voir sans problème.