Archie Mayo (1891-1968)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Archie Mayo (1891-1968)

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Under 18 - Archie Mayo (1931)

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1931, une production Warner, Marian Marsh, Anita Page, Warren William, Archie Mayo à la réalisation et un titre, Under 18, très Pre-Code. Tout semblait réuni pour faire de ce film un petit Pre-Code social comme la Warner a su en faire durant cette période mais malheureusement il n'est pas aussi bon que son titre le laissait espérer.

Une jeune couturière (Marian Marsh) va tout faire pour trouver l'argent nécessaire afin d'aider sa soeur (Anita Page) à divorcer au point de demander à un riche producteur de Broadway (Warren William) moyennant certaines conditions. Avec un tel casting, une histoire aussi simple mais terriblement Pre-Code et un titre aussi intrigant, on pouvait s'attendre à un film piquant, dynamique, jouant avec le Code par le biais de thèmes comme les rapports riches/pauvres, le besoin d'argent, le remboursement "en nature" mais rien de tout ça malheureusement. Le film de Mayo s'avère être un film social avec des touches de film romantique et d'éléments Pre-Code mais ce n'est en rien un pur film Pre-Code comme Baby Face par exemple.
La mise en scène ou le jeu des acteurs ne posent aucun problème, ce qui pêche réellement c'est d'abord un scénario qui ne donne pas assez de corps à son personnage principal, le fait que la partie la plus interessante se retrouve sur les 20 dernières minutes du film et enfin que le twist final soit vraiment décevant voire ridicule. Une fois de plus le film se finit sur une scène plus classique, gommant les aspects Pre-Code au détriment d'un aspect romantique où le personnage principal finit avec celui qu'elle aime, oubliant ce qui vient de se passer. Ce besoin de finir le film sur une touche positive ne fait que grandir le sentiment de frustration que l'on ressent devant un tel gâchis (même si le mot est un peu fort). Marian Marsh est une actrice pétillante et réellement charmante mais c'est vraiment dommage que le scénario lui offre si peu pour s'exprimer, Anita Page est une actrice que je découvre petit à petit et qui brille par un jeu naturel et fort au point qu'elle eclipse le reste du casting lors de ses scènes (on en vient à regretter que son personnage soit si peu utilisé), et, enfin, Warren William est fidèle à lui même dans ce rôle de prédateur mais il est ici peu présent et il souffre d'une fin assez ridicule.
Le film se laisse néanmoins regarder par curiosité, pour sa description de la vie difficile des personnages de Margie et Sophie en totale opposition au Penthouse très Art-Deco de Raymond Harding et pour ses quelques notes Pre-Code (mais je soupçonne quand même la production d'avoir fait tomber pas mal de pellicule par terre à cause de scènes où l'avortement semble être la solution pour la grossesse du personnage de Sophie (Anita Page) mais le casting et le titre auraient pu (et du) donner beaucoup mieux.

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Dernière modification par feb le 22 juin 13, 18:31, modifié 1 fois.
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Profondo Rosso
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

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Un peu de recyclage pour contribuer :mrgreen: le seul que je connais de ce réal d'ailleurs mais ça donne envie de poursuivre

L'Aventure de minuit (1937)

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Un acteur vaniteux, Basil Underwood (Leslie Howard), est l'éternel fiancé de sa partenaire Joyce Harden (Bette Davis) à qui il promet toujours le mariage. Une spectatrice emballée, Marcia (Olivia de Havilland), vient faire une déclaration d'amour à l'artiste. Basil est sollicité par Henry Grant (Patric Knowles) fiancé de la jeune femme et fils d'un vieil ami afin de se rendre détestable auprès d'elle et stopper cette passion. Souhaitant se laver de ses fautes passé avant son mariage, Basil accepte et s'invite dans la famille pour le weekend...

Une merveille de screwball comedy digne des grands classiques du genre et assez inexplicablement méconnue, sans doute à cause de son casting qui aura peu eu l'occasion de déployer ses talents comique avec ce trio Leslie Howard (qui confirmera l'année suivante dans l'irrésistible Pygmalion d'Anthony Asquith), Bette Davis et Olivia de Havilland. L'histoire nous plonge dans le quotidien orageux du couple d'acteur shakespearien formé par Basil Underwood (Leslie Howard) et Joyce Harden (Bette Davis). Ces deux-là ne fonctionnent que dans le conflit permanent, l'égo surdimensionné de Basil n'ayant d'égal que le tempérament volcanique et la jalousie (justifiée) de Joyce. La mémorable scène d'ouverture les voyant interpréter sur scène le dernier acte de Roméo et Juliette donne le ton avec notre couple échangeant phrases assassines en douce et se déstabilisant mutuellement afin d'être l'attraction principale. Pourtant dans le public, une spectatrice vit le moment intensément tant elle est folle d'amour pour Basil, c'est la jeune Marcia (Olivia de Havilland) qui ira même lui déclarer sa flamme en coulisse. Tout cela au grand désarroi de son fiancé Henry qui va solliciter Basil afin qu'il dégoute Marcia de ses charmes. Ne reculant jamais devant la performance et souhaitant s'absoudre de ses infidélités passée avant une énième demande en mariage à Joyce, Basil accepte le défi et s'invite pour le weekend dans la richissime famille de Marcia.

Le potentiel de ce pitch prometteur sera génialement exploité grâce à l'abattage des acteurs du scénario à rebondissement de Casey Robinson et du rythme effréné qu'instaure Archie Mayo. Leslie Howard jusque-là cantonné aux rôles de dandy romantique et d'intellectuel délivre là une prestation comique de haut vol. Il incarne là l'acteur narcissique dans toute sa splendeur, soliloquant du Shakespeare à toute occasion et en recherche constante de l'attention générale. On peut d'ailleurs y voir un second degré réjouissant sur lui-même puisqu'il jouait l'année précédente dans une adaptation de Roméo et Juliette signée George Cukor au côté de Norma Shearer. Le voir ainsi tirer vers l'exagération ridicule les poses de héros romantique torturé est donc d'autant plus savoureux. Il retrouve ici Bette Davis avec laquelle il tourna L'Emprise (1934) et La Forêt pétrifiée (1936). Réticente au départ et n'ayant accepter que sur l'insistance du producteur Hal B. Wallis, cette dernière rayonne en actrice versatile,féroce puis radieuse, capricieuse puis jalouse et offre un répondant intense à Howard toutes leurs scènes communes étant chargée d'électricité. Enfin Olivia de Havilland en ingénue se pâmant d'amour est parfaite, maniant la niaiserie de son personnage juste ce qu'il faut pour le rendre drôle sans le ridiculiser. Tous trois sont au diapason en poussant loin la caricature mais réussissant à rester attachant (notamment la faiblesse toute masculine d'Howard sous l'arrogance) et maintenir l'intérêt pour les enjeux.

Rien ne se passe ainsi comme prévu, Howard malgré ses bonnes intentions n'étant pas insensible au charme d'une Olivia de Havilland (les deux se retrouveront bien sûr en Ashley et Mélanie dans Autant en emporte le vent) à croquer de charme sous l'œil courroucé du fiancé (Patric Knowles un peu transparent au sein de la folie ambiante). On rit franchement plus d'une fois devant les attitudes odieuses de goujateries d'Howard en roue libre (l'arrivée nocturne bruyante dans la maison, le petit déjeuner épique) et une De Havilland énamourée qui lui pardonne tout à son plus grand désespoir. Le meilleur moment reste lorsqu'il s'introduit dans la chambre de la jeune femme et qu'il se montre très entreprenant afin de l'effrayer et qu'au contraire elle s'avère encore plus pressante que lui :lol: . Mayo s'avère particulièrement inventif pour tirer ses situations loufoques dans leurs derniers retranchement notamment grâce au majordome déjanté de Basil génialement joué par Eric Blore tel cette scène où il imite sans succès tous les champs d'oiseaux possible pour prévenir son maître en fâcheuse posture (pas de chance une voilière se trouve juste à côté) de l'arrivée de Bette Davis. Porte qui claquent, quiproquos en pagaille et gags s'enchaînent donc joyeusement jusqu'à un final où la morale bien malmenée jusque-là (De Havilland attendant Howard dans sa chambre d'hôtel) sera finalement sauve. Basil jamais aussi charmant que face à une partenaire le malmenant peut retrouver Joyce tandis que Marcia semble enfin avoir ouvert les yeux sur la mentalité des "acteurs". Et cette réplique de nous achever définitivement, Marcia s'avérant guérie de son amour pour Basile et lui un peu moins de son amour pour lui-même.

Marsha : '' I was in love with Clark Gable last year. If I can get over him, I can certainly get over you !''
Basil : ''Who's Clark Gable?


Tordant ! 5,5/6
feb
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par feb »

Profondo Rosso a écrit :Un peu de recyclage pour contribuer :mrgreen: le seul que je connais de ce réal d'ailleurs mais ça donne envie de poursuivre
Merci Profondo :mrgreen:
Sinon il faut absolument que je le découvre celui-là :D
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Profondo Rosso
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Profondo Rosso »

Oh oui au moins dans mon top 10 screwball comedy, gros gros fous rire devant celui là vraiment dommage que Leslie Howard n'ai pas fait plus de comédie entre ça et Pygmalion je le trouve vraiment génial à chaque fois dans ce registre.
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

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Vendu 8)
bruce randylan
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par bruce randylan »

Du cinéaste, des 2-3 que j'ai vu (La forêt pétrifiée, une nuit à Casablanca), je recommande chaudement Black Legion :wink:
bruce randylan a écrit :Black Legion (Archi Mayo - 1937)
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Dans l’Amérique des années 30, un modeste ouvrier qui pensait se voir attribuer une promotion découvre que le poste est donné à un immigré. Aigri et influencé par des collègues nationalistes, il rejoint un groupe armé de pro-américains qui rappelle forcément le KKK.

Une très bonne surprise que ce drame très réaliste dont l’ancrage social est vraiment très marqué. Les personnages sont de vrais personnages de chair et de sang avec leurs défauts et leurs qualités qui demeurent tous crédibles. L’introduction par exemple possède une tonalité à la limite du documentaire. J’ai rarement vu des séquences d’usine sentant à ce point le vécu.
La description des militants racistes est également tout aussi réussi en faisant des membres de la Black Legion, des individus influençables et manipulé par des discours populistes qui reposent sur les clichés que tout le monde aime entendre.
La aussi, le film n’a pas du tout vieilli et demeure toujours d’actualité.

On peut regretter bien-sûr quelques facilités et une dramaturgie par moment factice (l’espèce d’ancienne prostituée venant s’introduire dans la vie de Bogart) ainsi qu’une mise en scène qui manque de force et d’impact même si c’est solidement mené (Curtiz aurait tourné plusieurs scènes).

En tout cas, le film est très courageux et audacieux, surtout pour son époque et on imagine que le tournage comme sa sortie à dû donner lieu à de nombreuses pressions. Black Legion parvient en tout cas à conserver son intégrité et sa charge anti-raciste du début à la fin grâce à une conclusion stupéfiante, amer au possible qui banni tout happy-end.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par feb »

Ann Sheridan inside donc ça aussi c'est bien noté ! :oops:
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Jeremy Fox
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Jeremy Fox »

Illicit découvert dernièrement fut une excellente surprise pré-code. Sinon, je connais deux de ses comédies musicales, une très bonne, une mauvaise.


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The Great American Broadcast (1941) de Archie Mayo 20TH CENTURY FOX

Dans l'excellent Hollywood Cavalcade déjà avec Alice Faye (qui n’était absolument pas une comédie musicale), Irving Cummings narrait avec bonheur les débuts du cinéma muet. Ici, ce sont les prémices du "Wireless" (sans fil) et ainsi les premiers pas de la radio qui sont à l’honneur à travers l’histoire de 4 personnages venus de milieu différents (une chanteuse, un employé des télécom, un millionnaire et un ‘aventurier’) et qui se ‘réunirent’ pour faire naître et se développer ce nouveau média.

Une bien belle réussite que cette comédie musicale (pas non plus noyée sous les numéros et chansons pour ceux qui seraient allergiques au genre) qui se situe dans la lignée de Alexander’ Ragtime Band par le ton employé et l’excellence de son scénario aussi bien niveau développement et intérêt de l’intrigue que richesse des personnages tous autant attachants les uns que les autres malgré des caractères pas forcément faciles de prime abord. Niveau romance, nous assistons d’ailleurs, non pas à un triangle amoureux mais à un ‘rectangle’ puisque pas moins de 3 hommes soupirent après le personnage de la chanteuse interprétée par la délicieuse Alice Faye (et on les comprend). Ces hommes, ce sont Jack Oakie, César Romero et John Payne, un acteur qu’il serait urgent de réévaluer et de ne pas uniquement le compter comme étant le comédien de prédilection d’Allan Dwan pour ses fabuleux westerns. Il se révèle ici parfait dans la peau de cet aventurier bagarreur, égoïste et plaçant sa fierté un peu trop haut au risque de la faire plus compter que ses amours et amitiés. Beaucoup de séquences assez touchantes en découleront et ses relations avec les 3 autres personnages seront tous richement développées. Dommage d’ailleurs que ce beau film ne dépasse pas les 90 minutes ‘réglementaires’ car il y avait matière à le faire durer plus longtemps ; les spectateurs que nous sommes auraient été ravis de continuer à côtoyer un peu plus ce quatuor.

Sobre et honnête mise en scène de Archie Mayo et beau programme musical : outre Alice Faye susurrant quelques très belles mélodies, on y trouve entre autre les étonnants danseurs que sont les Nicholas Brothers, deux numéros musicaux comiques par les Wiere Brothers, la chanson titre par James Newill… Une jolie réussite qui finit d’entériner la très bonne qualité de ce deuxième coffret Alice Faye.


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Ce que femme veut : Orchestra Wives (1942) de Archie Mayo 20TH CENTURY FOX

Second film avec Glenn Miller et son orchestre. Mais autant Sun Valley Serenade était sympathique, autant celui-ci est médiocre de bout en bout excepté un morceau du Band assez frénétique que l'on peut entendre au bout d'une demie heure (Bugle Call Rag) et l'apparition des Nicholas Brothers à la dernière minute. Le reste n'est qu'ennui, ridicule et nullité ! Que le scénario fasse préférer à notre séducteur de héros la pénible Ann Rutherford (à gifler tout du long) plutôt que Lynn Bari est dès le départ d'une totale ineptie. Mais finalement, on s'en fout un peu tellement notre bellâtre est fade et antipathique, comme quasiment tout le reste des acteurs et personnages. Bavard, inintéressant de bout en bout, le scénario n'est guère aidé par une mise en scène sans saveur d'Archie Mayo. Et musicalement, nous n'avons pas droit non plus à grand chose. Bref, à oublier le plus vite possible tellement tout ceci se révèle laborieux.
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Cathy
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Cathy »

Allez on rapatrie ma critique d'Illicit vu dans mon cycle Stanwyck :) !


Illicit - Archie Mayo (1931)

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Anne Vincent vit une liaison avec James Rennie, mais devant le qu'en dira-t'on se voit obligée de l'épouser, ce qui est contre ses principes à savoir que le mariage tue l'amour contrairement à une relation amoureuse.

Le sujet ne semble pas très original, mais quand on pense que le film date de 1931, on voit à quel point le cinéma était libre et confondant de modernité à l'époque. On est dans cette jeunesse dorée insouciante qui ne pense qu'à s'amuser. Le film débute clairement par la relation hors mariage, avec le téléphone qui sonne à côté d'un soulier de femme déposé à ses côtés ainsi qu'un vêtement masculin, le plan suivant montrera les amants en robes de chambre, la modernité est confortée par l'arrivée du père qui ne jugera pas immorale cette relation, mais veut que les deux jeunes gens se marient, même s'il connaît la théorie de sa future belle-fille. Le mariage célébré, la routine de la vie de couple ne sied pas à la jeune femme qui décidera d'habiter seule pour pimenter les relations, mais le mari étant plus traditionnaliste, cela est source d'adultère possible. Il y a donc toute cette théorie, mais aussi la vie légère des amis qui passent leur temps à faire la fête dont l'ami alcoolique mondain et Ducky interprétée par Joan Blondell, moins explosive que dans ses films postérieurs mais qui montre déjà sa personnalité. Barbara Stanwyck est de quasiment tous les plans et elle arbore encore les rondeurs de la jeunesse qui lui donnent un charme fou en jeune fille n'ayant pas peur d'égrainer ces anciennes conquêtes. Le film n'est pas un grand film, c'est plus une petite comédie de mœurs, mais c'est toujours frappant de voir de tels sujets abordés à l'époque et surtout avec un traitement moderne qui changera avec l'établissement du Code Hayes !

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Charley's Aunt (1941) - Archie Mayo

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A la fin du 19ème siècle, deux étudiants veulent épouser deux jeunes femmes, la tante de l'un d'eux doit les chaperonner pendant qu'ils se déclareront, mais suite à un changement, la tante ne peut pas venir et c'est leur co-locataire, qui joue le rôle de cette vieille tante

Est-ce vraiment une screwball, sans doute pas, mais c'est une véritable comédie totalement déjantée, adaptation d'une pièce à succès, le film d'Archie Mayo sent bien son inspiration théâtrale dans certains mécanismes d'entrée, de sortie, la fin aussi où il ne manque que les applaudissements, pourtant la première scène où l'on fait connaissance de ce vieil étudiant qui est depuis 15 ans à l'Université d'Oxford et cette partie de cricket qui dégénère en une suite de gags pas forcément fins mais qui marchent très bien ! Et puis il y a la performance de Jack Benny, érnorme en étudiant qui ne veut pas retourner garder des moutons, ou en vieille tante qui oublie régulièrement sa "féminité". Le film est une suite de situations certes téléphonées traditionnelles, avec le père de l'étudiant et le tuteur de la fiancée qui veulent épouser cette fameuse Donna Lucia, le premier pour refaire sa fortune, le second, car il est tombé sous le charme de la maîtresse femme. Il y a sans doute des gags énormes, mais ils fonctionnent comme la scène du fixe chaussette. Et puis il y a aussi la véritable Donna Lucia qui elle aussi fait croire qu'elle est quelqu'un d'autre pour mieux connaître son neveu. Là encore Kay Francis se montre totalement pleine de charme, de naturel et de gaieté, on retrouve aussi la jeune Ann Baxter qui bien que créditée en troisième place sur le générique ne doit avoir qu'une dizaine de phrases à prononcer. Edmund Gwenn est irresistible de drôlerie en Pettigue ce vieil homme complètement fou d'amour. La comédie n'est pas fine, mais est plutôt réussie, car elle fait rire de bout en bout avec le principe finalement très vieux du travestissement qui fonctionne une fois encore à merveille, même s'il faut être aveugle pour ne pas voir que la Charlie's Aunt est un homme ! Belle découverte en tout cas !

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It's Love I'm after (1937), Archie Mayo

Une jeune femme Marcia West (Olivia de Havilland) fiancée s'éprend de Basil Underwood (Leslie Howard), le grand acteur shakespearien à la mode qui doit lui-même se marier à Joyce Arden (Bette Davis). Le fiancé de Marcia (Paul Knowles) demande à l'acteur de venir passer une journée dans la demeure des parents de sa fiancée pour la décourager
Le scénario tire plus vers la pièce de théâtre filmée que vers le film, mais nous sommes là dans une "screwball comedy". Leslie Howard incarne à merveille l'acteur cabotineur qui ne peut s'empêcher de réciter des tirades de ses pièces et de se rappeler ses succès, à ses côtés Olivia de Havilland est lumineuse en jeune femme totalement amoureuse de l'acteur qui s'attache de plus en plus à l'acteur alors qu'il est de plus en plus infect. Tous les ingrédients de la comédie américaine sont présents avec ces familles loufoques, le père de famille dépassé, la petite peste qui écoute aux portes, etc. Bette Davis est remarquable dans ce rôle de comédie, où on a moins l'habitude de la voir. Un des atouts majeurs de ce film est la présence de Diggs, le valet d'Underwood joué par Eric Blore. Naturellement il en fait par moment des tonnes, comme dans la scène des oiseaux, mais cela renforce le côté comédie typique du film. Bref un agréable divertissement qui se laisse voir sans problème.
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Jeremy Fox »

A signaler qu'il a réalisé l'un des films les plus drôles des Marx Brothers à mon goût, pourtant régulièrement vilipendé par les fans, Une nuit à Casablanca. Son Marco Polo a en revanche bien mal vieilli je trouve : il fut pourtant l'un des films qui me donnèrent la passion du cinéma.
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :A signaler qu'il a réalisé l'un des films les plus drôles des Marx Brothers à mon goût, pourtant régulièrement vilipendé par les fans, Une nuit à Casablanca. Son Marco Polo a en revanche bien mal vieilli je trouve : il fut pourtant l'un des films qui me donnèrent la passion du cinéma.

Vrai qu'Une nuit à Casablanca est un très bon Marx. Et que Marco Polo est assez poussif, malheureusement.
D'Archie Mayo, j'aime énormément The Mayor of Hell, avec un excellent James Cagney.
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onvaalapub
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par onvaalapub »

Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit :A signaler qu'il a réalisé l'un des films les plus drôles des Marx Brothers à mon goût, pourtant régulièrement vilipendé par les fans, Une nuit à Casablanca. Son Marco Polo a en revanche bien mal vieilli je trouve : il fut pourtant l'un des films qui me donnèrent la passion du cinéma.

Vrai qu'Une nuit à Casablanca est un très bon Marx. Et que Marco Polo est assez poussif, malheureusement.
D'Archie Mayo, j'aime énormément The Mayor of Hell, avec un excellent James Cagney.
Pléonasme :mrgreen:
Plus sérieusement, excellent film effectivement.
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Rick Blaine »

onvaalapub a écrit : Pléonasme :mrgreen:
Je suis d'accord! :mrgreen:
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Cathy
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par Cathy »

Toujours dans mon coeur, Ever in my heart (1933)

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En 1908 Une jeune fille attend son cousin dont elle est amoureuse, mais quand celui-ci lui présente un ami allemand, elle tombe irrémédiablement amoureuse et l'épouse. Mais la guerre va surgir.

Archie Mayo signe en 1933 un film fort original par son thème. En effet si le film commence comme une histoire d'amour certes atypique avec ce coup de foudre entre une jeune américaine aisée et un allemand qui va devenir professeur. Mais le film tourne en mélodrame avec la mort de leur fils unique et l'arrivée de la guerre. Le réalisateur dénonce ici le regard des amis qui vont changer et se transformer en haine quand la guerre éclate. La haine monte par les articles de presse qui exacerbe les sentiments contre ces allemands montrés comme de fervents adeptes de la torture ou du viol. C'est d'ailleurs assez comique de voir les deux vieilles filles qui se sont engagés préférer tuer l'allemand ou s'empoisonner que de risquer de perdre leur virginité.
On pense que le réalisateur va prendre le parti pro-américain quand ce mari d'origine allemande après sa naturalisation finit par quitter les USA et s'enrôler dans ce qu'il considère comme SA patrie à savoir l'Allemagne, les américains n'ayant pas voulu l'accepter parmi eux mais pas totalement
Spoiler (cliquez pour afficher)
bien que divorcée, la femme retrouvera son ex-mari devenu espion, et pour l'empêcher de divulguer des informations l'empoisonnera mais s'empoisonnera aussi
l'amour étant plus fort que tout.
Pour une fois Barbara Stanwyck n'incarne pas les filles faciles ou légères qu'elle incarnait à l'époque, mais une jeune femme romantique, mère et épouse dévouée. Otto Kruger campe ce mari allemand à qui il ne sera jamais possible de s'intégrer. Un film assez bouleversant et fort pour l'époque.
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El Dadal
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Re: Archie Mayo (1891-1968)

Message par El Dadal »

Après révision de la superbe Forêt pétrifiée sur le non moins superbe blouré Warner, je m'aperçois avec effroi qu'il s'agit du seul film de Mayo que je connais à ce jour: je note donc pour Black Legion et Mayor of Hell, qui me pousseront à enfin acquérir le coffret gangsters vol.3. Quant à Illicit, It's Love I'm After et Ever in my Heart sont-ils facilement disponibles?
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