Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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Alaska Seas

Americano Rendez-vous sur l'Amazone William Castle. 1955 avec Glenn Ford, Frank Lovejoy, Cesar Romero

Le cirque fantastique (The Big Circus)1959 Réalisation : Joseph M. Newman

Boy and a Dolphin

Back from Eternity (Les échappés du néant) de John Farrow avec Robert Ryan, A. Ekberg, Rod Steiger, Keith Andes, Gene Barry

Bird of Paradise (L'oiseau de paradis) de Delmer Daves. 1951 avec Louis Jourdan, Debra Paget, Jeff Chandler

The Brave Bulls

Bullfignter and a lady

Caribbean (Le trésor des Caraïbes) de Edward Ludwig. 1952

The Devil's Hairpin (Le virage du diable) de Cornel Wilde. 1957 avec Cornel Wilde, J. Wallace, Arthur Franz, Mary Astor

Duel in the Jungle

Ebb Tide (Le voilier maudit) de James P. Hogan. 1937 avec O. Homolka, Frances Farmer, Ray Milland, B. Fitzgerald, L. Nolan

High Barbaree

I Pirati di Capri/The Pirates of Capri (Les pirates de Capri) de Edgar G. Ulmer avec Louis Hayward

Jamaica Run (Courrier pour la Jamaïque) de Lewis R. Foster. 1953 avec Ray Milland, Arlene Dahl, Wendell Corey

John Paul Jones (John paul Jones, maitre des mers). John Farrow. 1959 avec R. Stack, M. Pavan, C. Coburn, M. Carey, Bette Davis, J-P Aumont

King of the Khyber Rifles (Capitaine King) de Henry King avec Tyrone Power, Terry Moore, Michael Rennie

Magnificent Matador, The (Le brave et la belle) de Budd Boetticher avec Anthony Quinn et Maureen O'Hara. Page 5 = http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p2374675
Maracaibo (Tueurs de feux à Maracaibo) de Cornel Wilde. 1958

Mask of the avenger (L'épée de Monte Cristo) de Phil Karlson. 1951

The Mountain (La neige en deuil) de Edward Dmytryk. 1956 avec Spencer Tracy, Robert Wagner, Claire Trevor, William Demarest

The Naked Prey (La proie nue) de Cornel Wilde. 1966

Omar Khayyam (Les amours d'Omar Khayyam) de William Dieterle. 1957 avec Cornel Wilde, Michael Rennie, Debra Paget, John Derek

Prince of Pirates (Le roi pirate) de Sidney Salkow. 1953 avec John Derek, Barbara Rush

Princess of the Nile (La princesse du Nil) de Harmon Jones. 1954 avec Debra Paget, Jeffrey Hunter, Michael Rennie

Prisoners of Bagdad

Raiders of the seven Seas

Samarkand (La princesse de Samarcande) de George Sherman avec

Secret of the incas (Le secret des Incas) de Jerry Hopper. 1954 avec Charlton Heston, N. Maurey, R. Young, T. Mitchell

Seven Cities of Gold ( de Robert W. Webb avec Richard Egan, Anthony Quinn, Michael Rennie, Jeffrey Hunter. http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p2523960

Schéhérazade (1947Yvonne de Carlo (Cara de Talavera/Shéhérazade), Jean-Pierre Aumont (Nicky/Nikolaï Rimsky-Korsakov), Brian Donlevy

Slave Ships

Tripoli/The First Marines de Will Price. 1950

The Veils of Bagdad (Le prince de Bagdad) de George Sherman. 1953 avec Victor Mature, Mari Blanchard

The White Tower (La tour blanche) de Ted Tetzlaff. 1950 avec Glenn Ford, Alida Valli, Lloyd Bridges, Claude Rains
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Tripoli - Will Price - 1950

Le film porte un titre alternatif THE FIRST MARINES par lequel il est parfois encore reconnu peut être pour le distinguer de TO THE SHORES OF TRIPOLI avec également John Payne et Maureen O'Hara dans les rôles principaux.

Malgré le blocus exercé depuis 6 mois sur les principaux ports qu'ils tiennent, les États-Unis n'arrivent pas à venir à bout des pirates libyens qui rançonnent les bateaux de commerce traversant la Méditerranée. Le commandement militaire décide donc de tenter une manoeuvre audacieuse. Pendant qu'un détachement réduit commandé par le lieutenant O'Bannion (John Payne) arrivera par le désert, la flotte américaine sera chargé de bloquer la sortie des bateaux du port de Derna, situé à proximité de Tripoli, et bombardera la ville, empêchant toute fuite. O'Bannion et son détachement comportant en tout et pour tout 8 soldats doit d'abord rejoindre une oasis perdue du nord de l'Egypte dans laquelle a trouvé refuge Hamet, l'ancien pacha de Libye évincé par son frère. O'Bannion doit le convaincre de participer à l'expédition et de lui fournir des hommes ce qu'il accepte contre la promesse de retrouver le pouvoir. Le recrutement fonctionne, des mercenaires dont un groupe de guerriers chevronnés commandés par le capitaine Demetrios (Howard Da Silva) se joint notamment à la troupe. La longue traversée du désert qui doit les mener jusqu'à Derna commence…

Après le visionnage de ce film, je ne sais toujours pas ce que l'on doit attribuer à l'obscur Will Price, un cinéaste dont je ne sais rien à part qu'il était à l'époque du tournage l'époux de sa vedette féminine Maureen O'Hara. Il n'aura en tout cas réalisé que 3 films alors je prends le pari que celui ci, une fantaisie militaire historique absolument débridée mais basée sur des faits absolument authentiques doit bien une partie de sa réussite au savoir faire de quelques uns des prestigieux collaborateurs qui y ont participé. Je pense tout d'abord aux 2 producteurs, William H. Pine et William C. Thomas, les spécialistes attitrés du film d'aventure à la Paramount. Ils sont notamment derrière presque tous les films d'Edward Ludwig et de Lewis R. Foster, 2 des rois du cinéma d'aventure des années 50. Autre collaborateur de prestige, le directeur de la photo James Wong Howe. Il se sert admirablement du Technicolor et nous propose des images du désert superbement composées. La traversée du désert qui occupe la partie centrale du film est pourtant la moins intéressante, malgré tout JWH renouvelle sans cesse ses cadres, charge l'image de multiples mini évènements et soigne particulièrement quelques scènes remarquables, notamment une assez longue parenthèse autour d'un point d'eau longuement attendu dans un cadre idyllique cerné par le désert. Cela dit on a droit aussi aux incidents de parcours obligés, vues et revues, des traversées en milieu hostile. En revanche, cette caravane est bien plus hétéroclite et originale que ce que nous propose ordinairement le western ou le film d'aventure, à une exception près, l'amusante (ou navrante) odyssée des basques bondissants du film de Russell Rouse.

Après çà, on enchaine avec la bataille finale assez spectaculaire mais qui souffre tout de même d'un manque de moyens assez visible malgré une figuration conséquente. Les décors (et les maquettes) avec lesquelles le cinéaste et son chef opérateur font joujou sont notamment assez moches. Par contre, on retrouve dans ces séquences un peu de l'humour qui caractérisait la première partie du film. En effet, pour un film relatant des évènements politiques et militaires authentiques, on ne prend au sérieux ni les uns ni les autres. La hiérarchie militaire est constamment raillée et bousculée. A ce titre, l'amiral commandant la flotte américaine est particulièrement gâté. C'est un abruti pédant et incompétent qui sera joyeusement ridiculisé. Il ne supporte pas les suggestions de ses officiers subalternes alors même que ce sont bel et bien ceux là qui auront systématiquement raison. La vision de la diplomatie est aussi assez réjouissante. On pourrait résumer l'état (de mauvais) esprit du film en disant qu'il montre des personnages opportunistes et constamment prêt à se duper et à retourner leurs vestes. La plus douée dans ce registre, c'est l'atout féminin du film, la comtesse d'Arneau (Maureen O'Hara) qui joue la fille d'un exilé politique français, favorite du pacha écarté du pouvoir et exilée elle aussi dans son oasis au milieu du désert. Elle rêve de grande vie, de retrouver Paris et est prête à tout pour çà ; à épouser le pacha (mais elle se refuse à lui en attendant le mariage) et elle est par conséquent furieuse qu' O'Bannion parvienne à embarquer Hamet dans son aventure alors qu'elle intrigue de longue date pour se faire épouser. Maureen O'Hara joue çà dans son meilleur registre, celui de la fille exubérante, libre et farouche…et ajoute encore plus de distance ironique que d'habitude. Elle est aussi, de manière moins habituelle totalement vénale et superficielle (Ohhh ! Avec ce soleil, je vais être couverte de taches de rousseur).

Je termine par un aperçu de l'humour qui traverse le film. Lorsqu'il apprend que les arabes recrutés s'engagent pour la plupart avec leurs femmes, le sergent recruteur dira "Mais c'est absurde alors que tant d'hommes s'engagent justement pour échapper à la leur". Juste après, quand le capitaine Demetrios, un ancien officier de l'armée grecque campé par un hilarant Howard Da silva viendra pour s'engager lui aussi, il dira au Lt O'Bannion :

- A vos ordres mon général !
- Je ne suis que Lieutenant !
- Ah non ! Je ne peux pas obéir à un officier d'un rang inférieur
- Alors appelez moi mon colonel et vous n'avez qu'à appelez le Lt Tripp, mon amiral
- ça c'est acceptable mon colonel.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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LE SECRET DES INCAS (Secret of the incas). Jerry Hopper. 1954

Harry Steele (Charlton Heston), un aventurier américain vivotant à Cuzco, l'ancienne capitale des incas, en faisant visiter la ville à des touristes, rêve en réalité de retrouver un fabuleux trésor disparu depuis des siècles, le soleil d'or incrusté de pierres précieuses qui est réputé avoir été dissimulé dans la tombe du dernier roi Inca sur le site de machu Picchu. A Cuzco, Il fait la connaissance d'Elena, une réfugiée roumaine cherchant à sortir du pays. Elle fait appel à Steele espérant que ce dernier lui vienne en aide mais lorsqu'il découvre qu'Elena est sans ressources il l'abandonne avant de finalement profiter de l'avion privé qui doit la faire sortir du pays. Ils atterrissent à proximité du site et parvenus sur place, alors que Steele pensait avoir toute liberté et le temps de retrouver la tombe, il s'aperçoit qu'une mission archéologique est déjà sur les lieux. D'autre part, Ed Morgan (Thomas Mitchell) un autre aventurier que Steele pensait avoir semer est également sur la piste du trésor, tout comme les indiens pour qui le disque solaire serait le symbole du renouveau du peuple inca et qui ne sont absolument pas disposés à le laisser échapper…

Un film assez célèbre en partie pour des raisons extérieures au film lui-même. Tout d'abord en raison du personnage interprété par Charlton Heston qui est réputé avoir servi de modèle à celui d'Indiana Jones. L'allure de steele, son chapeau de feutre, son blouson, le fouet qu'arbore le personnage rappelleront effectivement celui crée par Spieiberg, son scénariste et sa costumière ou les trois à la fois. C'est d'autre part, un des héros de film d'aventure les moins sympathiques qui soit. Le guide touristique est un type revanchard. C'est un ancien pilote de guerre qui posséda plus tard une petite compagnie aérienne avant de se reconvertir, bien malgré lui, comme guide touristique. Il arrondi accessoirement ses fins de mois difficiles en usant de ses charmes pour séduire quelques vieilles dames de passage au Pérou. Oui, si on lit un peu entre les lignes, il est bel et bien un brin gigolo…C'est un type qui ne semble penser qu'à l'argent. Sera t-il sauvé in-extremis ? Un indice, il ne finit pas en Suisse.

Autre objet de culte, la présence au générique de l'insupportable chanteuse péruvienne Yma Sumac dont ce fut l'un des rares films avec "Les amours d'Omar Khayyam" de William Dieterle. Elle interprète ici une prêtresse inca. Pour paraphraser Gainsbourg, je dirais "çà, pour être un cas, c'est un cas". Titicaca, ce n'est pas forcement la meilleure chanson de son auteur mais c'est toujours mieux que n'importe quelle chanson de la Castafiore des Andes. Pourtant elle fait encore aujourd'hui l'objet d'un culte en raison de son registre vocal très étendu, 4 octaves et demi ou 5 octaves selon les sources ! Certes, c'est impressionnant mais la chanson, ce n'est pas les jeux olympiques, on peut faire beaucoup avec peu de moyens physiques et je me fous des performances des cordes vocales de la diva des hauts plateaux andins. Moi même je chante comme une casserole et je n'ai qu'une guitare à 4 cordes (j'en ai 2 à remplacer + les 2 de mon gosier. En tout, çà fait donc 4 ) et on peut toujours faire mieux mais la seule réflexion que çà m'inspire c'est que si on a le droit de chanter des conneries (hein Céline) il faudrait avoir la décence de simplement les murmurer. Bref, dans le film d'Hopper, perchée sur un rocher au sommet du site du Machu Picchu, elle vocalise à n'en plus finir à 4 ou 5 reprises sous les regards ébahis des autochtones, faisant fuir les oiseaux, provoquant le suicide de quelques lamas neurasthéniques préférant se jeter dans le vide plutôt que d'entendre çà et réussissant même -parait-il- à fendre des pierres plusieurs fois millénaires (Attention y'a un piège, plusieurs fois millénaires c'est en Egypte). Bilan (rien que chez les humains, pour les plaintes, s'adresser à la spa) : 7 tympans explosés et 23 pertes auditives plus ou moins dramatiques. D'autre part, visuellement aussi c'était impressionnant. La prêtresse du Kitsch avait bon gout. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi Charlton Heston s'obstine à rechercher un trésor Inca qu'Yma Sumac portait tout simplement sur elle.

Plus intéressante est la présence au générique d'acteurs au métier solide. Si Robert Young en archéologue intègre et par ailleurs rival amoureux de Charlton Heston, fournit le minimum, Thomas Mitchell, en vieux baroudeur rapace, à la fois complice ( en réalité ils se ressemble ) et rival du "héros", est lui beaucoup plus convaincant. L'opposition entre le jeune et puissant Charlton Heston et son ennemi, qui pourrait tout aussi bien être son modèle ou l'image de sa propre vieillesse, campé par le tenace, malin et sournois T. Mitchell est d'ailleurs l'un des aspects les plus intéressants du film. Cette opposition nous offre même sans doute les meilleures scènes du film dans sa dernière partie, avec celles, empreinte de magie, précédant la découverte du trésor.
L'innocente et naïve jeune femme roumaine dont se sert Harry Steele est jouée par l'une des moins connues des petites françaises qui tentèrent leur chance à Hollywood, Nicole Maurey. Elle joua au moins dans 2 autres films visibles, "Violence au Kansas", un western de Melvin Frank et dans "La maison des 7 faucons" de Richard Thorpe. Dans le film d'Hopper, elle est absolument charmante mais n'a pas pour autant un rôle très actif dans l'intrigue principale. Enfin, on reconnait aussi Michael Pate, un des seconds rôles caméléons du cinéma américain de l'époque dans celui de Pachacutec, le chef des Quechuas et par ailleurs frère de la bruyante prêtresse. En revanche la plupart des autres indiens sont authentiques. Certaines séquences comportant une importante figuration (500 indiens parait-il ?) tourné sur le site lui-même spectaculaire du Machu Picchu ne sont d'ailleurs pas mal fichus. L'impact de ces séquences est tout de même amoindri par le fait que tout le monde aujourd'hui a déjà vu des images du site mais il n'en reste pas moins que celui ci est plutôt bien mis en valeur par Jerry Hopper dont c'est un des films visibles.
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Jivaro

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L'appel de l'or - Jivaro - Edward Ludwig - 1954

Rio Galdez (Fernando Lamas) tient l'unique commerce d'un petit comptoir situé sur les bords d'un affluent de l'Amazone. Il possède aussi un bateau qui lui permet d'échanger des marchandises avec les tribus Jivaro qui vivent le long du fleuve. Un jour, il voit arriver une jeune américaine, Alice Parker (Rhonda Fleming) qui, sans nouvelles de son fiancé rencontré aux États-Unis, souhaite le retrouver pour l'épouser. Mais Jerry Russell (Richard Denning) qui avait fait croire à sa fiancée qu'il était propriétaire d'une plantation d'hévéa est en réalité devenu un semi-clochard alcoolique et il a disparu au cours d'une expédition en territoire indien. Il avait lu le récit d'une ancienne mission espagnole qui 150 ans plus tôt était réputé avoir découvert un fabuleux trésor mais qui avait disparu sans laisser de traces et en était resté totalement obsédé, rêvant après bien des déconvenues d'une fortune inespérée. Rio, qui avait refusé d'accompagner Jerry, ne veut pas dans un premier temps révéler la vérité à Alice, ni même évoquer sa déchéance contrairement à Tony (Brian Keith), un autre aventurier sans scrupules qui lui ne pense qu'à profiter de la situation. Finalement, accompagné de guides, ils décident de partir à la recherche de Jerry...

Si on ne retrouve pas tout à fait dans ce film les qualités du plus célèbre film d'aventure de Ludwig, le très beau "réveil de la sorcière rouge" dont le romantisme noir est assez rare à l'intérieur du genre, ce film d'aventures exotiques presque sans action sauf dans les 20 dernières minutes est sauvé de l'ennui par un certain luxe, grâce à un humour omniprésent dans sa première partie et surtout par une atmosphère d'une rare sensualité.

Le luxe, c'est d'abord d'avoir pu tourner non pas dans un coin de décor, devant des transparences ou des toiles peintes, pas même dans les Everglades ou dans les bayous de Louisiane mais bel et bien au Brésil. Les décors naturels tout comme la vie du comptoir isolé au milieu de la jungle, vivant et animé grâce à une figuration relativement abondante, sont d'ailleurs très bien mis en valeur par un somptueux Technicolor. L'humour, il intervient par petites touches éparses, dans quelques personnages tel ce curé énergique qui calmera un homme aviné et violent en l'assommant, rétorquant à celui qui s'étonnera de ses méthodes "Par ici, pour convaincre, il faut autre chose que des bonnes paroles". Ludwig exploite aussi quelques situations de la vie quotidienne de ces héros célibataires dont les vies aventureuses sont exemptes de tout confort. Un repas trop épicé et accompagné de bière tiède concocté par Rio se terminera par l'image d'une Rhonda Fleming titubante regagnant sa cabine assez éméchée. Mais le film se distingue du tout venant des récits d'aventure ordinaire surtout par l'atmosphère de grande sensualité qui le baigne. Le détachement préalable apparent, la distance ironique que Rio établit avec Alice, c'est celle d'un homme sûr de sa séduction et de sa virilité mais c'est aussi une façon de se protéger et de respecter encore l'amour que semble toujours éprouver la jeune femme pour son fiancé disparu. C'est pourquoi il se refuse tout d'abord à lui révéler la déchéance de Jerry. Mais lorsque Tony, l'aventurier sans scrupules, violent mais inquiet, incarné par Brian Keith, tentera de séduire, d'abord par la ruse puis de force Alice, Rio interviendra. Les deux hommes, qu'on verra presque toujours torses nus, s'affronteront donc d'abord pour la femme, puis de manière prévisible pour l'or. Cette atmosphère virile, électrique et inquiétante se transforme cependant immédiatement, et le rythme du film l'accompagne parfaitement, en sérénité dès que Rio et Alice se retrouvent seuls. Tous les deux vivent ainsi de manière impromptue des parenthèses harmonieuses suivant le rythme paisible du bateau sur le fleuve entrainant un sentiment de plénitude assez rare. Ces moments vécus, avant les ennuis pour le couple en devenir on en est à peu près certain, c'est le calme avant la tempête. Il faut les voir chacun de leurs cotés, Fernando Lamas allongé torce nu sur le pont du bateau, ne parvenant pas à trouver le sommeil alors que Rhonda Fleming, en sueur, jambes dénudées et s'étirant de profil dans la pénombre de l'habitacle ne le peut pas non plus.

Pour autant, on ne peut pas parler d'osmose avec une nature paisible car la tempête, on l'aura au sens propre. Elle éclatera dans une longue séquence frôlant le fantastique lorsque l'expédition partie à la recherche du fiancé disparu (mais en réalité les motivations des uns et des autres seront plus complexes) s'approchera du lieu sacré des Jivaro et le final très animé ressemblera lui plutôt à un western. D'autre part, un tas de bestioles plus ou moins hostiles rodent un peu partout, sur le fleuve ou dans la jungle exubérante. On a ainsi d'assez nombreux plans de coupe sur les dites bestioles mais ces plans tombent un peu à plat...et ceci pour une bonne raison. Le film a en effet été tourné à l'origine en 3D or ces serpents, filmés en gros plan, qui pendouillent des arbres et qui en version plate ont tout l'air de provenir de stock-shots devaient produire en relief un effet "ils vous sifflent aux oreilles". Cependant, l'apport que pourrait constituer un visionnage en 3D ne saute pas immédiatement aux yeux à part dans quelques séquences éparses : celles incluant les fameuses bestioles, l'attendue tête réduite filmée en gros plan, etc...et surtout dans la très longue séquence finale, mais ayant eu une véritable révélation en revoyant récemment L'étrange créature du lac noir sur grand écran, dans une copie numérique en relief, je me méfie de cette impression car ce qui m'avait bien souvent paru n'être qu'un gadget sans grand intérêt, bien utilisé est un apport indéniable par rapport à la version communément distribuée. Or, je n'avais pas perçu cette apport éventuel en voyant le film d'abord dans sa version "plate". Dans celui de Ludwig, la partie finale déjà spectaculaire devrait bénéficier d'une projection hypothétique en 3D et dans la première partie du film, qui est comme je l'ai dit presque dépourvue d'action, c'est l'atmosphère extrêmement sensuelle qui devrait être sérieusement renforcée par le relief. Or, déjà en version plate, Rhonda Fleming ne l'est pas, alors en 3D !!! Mais dans ce film, il y en a pour tous les gouts car même les gars sont sexy et si Fernando Lamas n'était qu'un 3ème couteau du film d'aventure, il ne s'en séparait jamais et le portait semble t'il en permanence dans sa poche. Après ça, si ma petite chronique ne contribue pas à augmenter ne serait-ce qu'un peu la cinéphilie féminine, j'y renonce. A noter que Ludwig avait déjà tourné en 1953 un autre film d'aventure "historique" en relief, Sangaree avec le couple Arlene Dahl et son Fernando de mari car c'était un "vrai" couple. Ce sont les parents du génial (Pardon ?) Lorenzo Lamas. DVD gravé (vo)
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Mask of the Avenger

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L'épée de Monte-Cristo - Mask of the Avenger de Phil Karlson (1951)
Réalisation : Phil Karlson / Production : Hunt Stromberg (Columbia) / Scénario : Jesse Lasky Jr. d'après une histoire de George Bruce. Adapt : Ralph Gilbert Bettison et Philip MacDonald / Photographie : Charles Lawton Jr. / Musique : Mario Castelnuovo-Tedesco

avec John Derek (Renato Dimorna), Anthony Quinn (Viovanni LaRocca), Jody Lawrance (Maria d'Orsini), Arnold Moss (Colardi), Eugene Iglesias (Rollo d'Anterras), Dickie LeRoy (Jacopo), Harry Cording (Zio d'Orsini)
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Au milieu du 19ème siècle, dans une principauté italienne en guerre contre l'Autriche, le très populaire gouverneur LaRocca (Anthony Quinn) se rend au palais pour répondre à une convocation du souverain, le comte Dimorna. Ce dernier veut dénoncer les agissements de son gouverneur. En effet, un courrier intercepté prouve sa trahison. LaRocca a promis aux Autrichiens de faciliter l'invasion du pays de Casamare contre une forte récompense qui l'attend en Suisse. Se sentant démasqué, LaRocca abat le comte, maquille le crime en suicide et rend publique la soi-disant trahison du souverain provoquant l'indignation de la population. Ainsi, lorsque Renato Dimorna (John Derek), le fils du souverain et capitaine de l'armée qui tente de freiner l'avancée des troupes autrichiennes rentre en ville, il est pris à parti par la population et manque même d'être lynché. Blessé, il est recueilli au château dont LaRocca a pris possession. Abattu moralement, blessé et soumis, Il semble tout d'abord accepter la prise du pouvoir par le gouverneur ce qui provoque l'indignation de la noble famille de Maria, sa fiancée, qui ne croit pas du tout à la culpabilité du comte. LaRocca, qui se méfie de cette famille influente qui peut contrarier ses projets, envoie la troupe pour les faire arrêter mais cette même nuit, une main mystérieuse s'empare de l'épée du comte de Monte Cristo qui avait jadis été déposée dans une niche aménagée dans le socle de sa statue...
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Dans ce petit film d'aventures de Phil Karlson, la référence à Monte Cristo est totalement gratuite et le personnage principal n'a strictement rien à voir avec celui créé par Victor Hugo mais comme on peut le constater je ne suis pas le plus indiqué pour en juger. Cependant, je ne me souviens pas que l'auteur avait fait du comte le libérateur d'un petit coin d'Italie pas plus dans Les misérables que dans Michel Strogoff. L'idée des scénaristes était sans aucun doute de réemployer le nom d'un des héros les plus célèbres du roman d'aventures et de lui trouver un prolongement mais ni l'intrigue ni le personnage ne s'inspire de près ou de loin du Monte Cristo de Dumas. La référence au comte n'apparait d'ailleurs pas dans le titre original alors que c'était le cas pour le titre français, sans doute pour attirer le client.

Quoiqu'il en soit, la seule véritable référence au comte vient au tout début du film. On apprend de la bouche du gouverneur LaRocca que la cité avait obtenu son indépendance grâce aux combats menés jadis par le comte de Monte Cristo. Au pied de sa statue figure une inscription qui indique "...Je laisse mon épée au peuple de Casamare. Si elle doit servir à nouveau, que la cause soit juste" et de fait le héros masqué qui passera pour être le fantôme de Monte Cristo s'aura s'inspirer de la bravoure du comte mais il doit bien évidemment bien plus à Zorro qu'à Monte Cristo. Cela dit comme renard italien, on pourra préférer -c'est mon cas- Le cavalier au masque de Bruce Humberstone avec Tony Curtis.
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Car le film n'est pas très emballant. Esthétiquement, il y a un gouffre assez important entre les intérieurs luxueux et soignés ; autant que le sont les costumes … et toutes les séquences se déroulant en extérieur urbain car c'est là que le budget insuffisant est clairement visible. La figuration est insuffisante sur la place principale de la ville où se déroule les débats publics et les discours ; et c'est encore davantage le cas dans la grande séquence de la bataille quasiment finale (mais d'un autre coté, il faut être sacrément courageux pour partir à l'assaut d'un château à 20 …) alors évidemment il était difficile de rendre spectaculaire l'attaque d'un château ou une émeute ( Non monsieur, une révolution ! ) avec aussi peu de figurants et d'acteurs secondaires.

D'autre part, presque tous les décors extérieurs sont médiocres (la place centrale de la ville est assez laide et les murailles du château font d'au moins 3 m de haut) ; sans parler de tous les trucages (on voit bruler un autre château ; enfin on voit surtout bruler sa maquette), sans parler des toiles peintes assez évidentes et nombreuses. Bref, le manque de moyens est vraiment criant et ni Karlson ni son directeur de la photographie ne parviennent, malgré la boite à artifices, à masquer le coté carton patte de la plupart de ces décors et à sauver les meubles visuellement.
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Enfin, pour en finir avec les principaux griefs, l'interprétation des principaux comédiens est assez inégale. A ce titre, John Derek est dans un de ces mauvais jours. C'était surement une des stars masculines les moins doués à qui on aura offert autant de premiers rôles dans le cinéma d'aventures. Il en aura tourné pas mal ; 7 ou 8, des films d'ailleurs acceptables, finissant comme beaucoup d'autres sa carrière en Italie mais sans presque jamais se départir de son indolence naturelle, promenant sa belle gueule de film en film. Ici, elle est d'ailleurs plutôt grimaçante, il lève aussi les yeux au ciel, prend un air de chien battu et fronce les sourcils pendant une partie du récit. C'est comme cela qu'il manifeste son désarroi et son impuissance devant les agissements du nouveau maitre du pays. Pourtant, bien vite, il trouve le moyen de réparer les injustices faites à son peuple et à agir afin de le soulever contre le tyran.
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Dans sa lutte clandestine, il trouve une famille pour l'épauler mais c'est surtout une femme qui va participer activement à la lutte (quitte à elle même se dissimuler derrière le masque). Le rôle est tenu par une des moins connues des rousses flamboyantes des belles années de Hollywood. Jody Lawrance n'aura pas fait une grande carrière et pourtant celle qui interprète la fiancée de J. Derek met bien plus de vie dans son interprétation. Elle féraille d'ailleurs de manière convaincante dans une scène d'escrime plutôt bien réglée par le metteur en scène. Cependant, on la voit assez peu et plus largement on ne la reverra pas beaucoup par la suite. Je ne lui connais que 2 autres rôles importants, dans le médiocre 10 de la légion dans lequel elle joue une algérienne (si ma mémoire est bonne) et dans le tout aussi médiocre Les flèches de feu de Lew Landers, un western ou plutôt un film "historique" très fauché dans lequel elle joue Pocahontas.

Anthony Quinn est égal à lui-même. Il est, tout au moins dans ce type de rôles, toujours dans le même registre. Son jeu est très physique et il se sépare rarement de son sourire narquois et satisfait notamment dans ses changes avec son aide de camp, spécialiste des mauvais coups et des mauvais conseils. On peut d'ailleurs noter quelques petites touches sarcastiques dans les dialogues entre le gouverneur LaRocca et son aide de camp. Indirectement, la naïveté et l'immaturité politique du peuple sont aussi raillés par le scénariste et le dialoguiste qui insistent sur la grande popularité du gouverneur, pourtant un apprenti tyran redoutable mais dont le bagout impressionne et dont les discours démagogiques rassurent, séduisent et endorment une population que les "bons" auront d'ailleurs un mal de chien a convaincre de leur sincérité...Heureusement, that was before ! Tout ceci a bien changé ! (ironie)
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Enfin, dans les rôles secondaires, on reconnait Eugene Iglesias qui était surtout un acteur de complément dans des westerns dans lesquels il interprétait souvent des rôles d'indiens avec une certaine crédibilité.

On a aussi droit -c'est le moins que l'on puisse attendre- à quelques péripéties sympathiques : quelques chevauchées et quelques combats, des duels à l'épée à 1 contre 10 et un beau duel final...à 3. Quelques accrobaties : l'escalade des murailles du château. Un brin de mystère et des passages secrets. Par contre, je n'ai pas vu beaucoup de personnalité s'exprimer dans ce petit film d'aventure qui fut l'un des rares films "historiques" tourné par Karlson avec Les maudits du château-fort, tourné comme "l'épée de Monte Cristo" en 1951 et The Brigand tourné l'année suivante. Même si ces films là sont honorables, le genre ne l'aura pas autant inspiré que le polar - ou à un degré moindre - le western. vu en VF
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Jody :oops:
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

Je sens qu'il va me passionner ce topic d'autant que je ne connaissais aucun de ces films 8) Merci par avance
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Commissaire Juve »

Quel travail ! 8)

Les aventures de la Castafiore du Machu Picchu m'ont bien fait marrer. :mrgreen:

Je viens de me taper les 9 premières minutes du film sur Youtube... Charlton joue peut-être les gigolos, mais il n'a pas beaucoup à se forcer. Les mémères qu'il trimbale dans la montagne lui courent après à peine descendues de l'avion. :lol:
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par riqueuniee »

Pareil pour moi. Le personnage de Heston est à l'évidence un ancêtre d'Indiana Jones (qui est d'ailleurs à la base spécialiste des civilisations précolombiennes). Mais pour le look surtout. Pour le reste, il y a à mon avis un autre modèle : l'archéologue interprété par Robert Taylor dans la Vallée des rois (Robert Pirosh, 1954). Comme dans le film de Spielberg, c'est un archéologue quelque peu aventurier qui fait des recherches en Egypte à partir de textes bibliques (avec l'aide d'un guide -?- local appelé Salah !). Film par ailleurs pas mal du tout, et qui permet de voir Abou Simbel et quelques autres sites tels qu'ils étaient avant la construction du barrage d'Assouan.
NB J'ai tenté d'écouter quelques titres de Yma Sumac sur youtube : je dis bien tenté, j'ai trouvé ça carrément inécoutable. OK, la voix a une étendue incroyable, mais appeler ça du chant me sembler exagéré : de la performance physique, tout au plus.
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kiemavel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Il est peut-être temps de présenter le programme.

Je ne vais pas faire un tour d'horizon forcément très subjectif d'un genre que je ne prétend pas baliser. Tout de même, voici une liste de metteurs en scène qui se sont plus particulièrement dépensés dans le cinéma d'aventure et dont les oeuvres auraient leur place dans ce sujet même si quelques uns doivent avoir un sujet dédié :

Edward Ludwig, Lewis R. Foster, Robert D. Webb, Gordon Douglas, Joseph Pevney, Byron Haskin, George Sherman, George Marschall, Rudolph Maté, Bruce Humberstone, Sidney Salkow, William Witney, Harmon Jones, Frederick De Cordova, voir les B-Movies de metteurs en scène plus prestigieux comme Jacques Tourneur, Alan Dwan ou Andre De Toth par exemple. Enfin bref, une bricole ! A la louche entre 100 et 200 titres visibles pour ne parler que des metteurs en scène américains en incluant toutefois leurs fins de carrière européenne plus ou moins médiocres. C'est par là qu'on trouvera le plus de Z (comme zéro) de l'intitulé du sujet.

Quant aux principaux comédiens du genre, que l'on devraient retrouver dans ce sujet, on peut également s'amuser à les classer pour baliser indirectement d'une certaine manière le cinéma d'aventure.

Les bondissants et drôles : Douglas Fairbanks père et fils, Errol Flynn (et moi, mais bondissant, c'est plus ce que c'était)
Les costaux, les biens bâtis : Tyrone Power, Burt Lancaster, John Payne, Fernando Lamas (Ah çà oui)
Les élégants : Ronald Colman, Cary Grant, Stewart Granger, James Mason, David Niven (Oui, mais c'est plus rare. La cravate, le Jabot, le menton haut et la pose altière, c'est une composition)
Les beaux gosses : Robert Taylor, Tony Curtis, Cornel Wilde, Robert Wagner, Rock Hudson (seulement d'après maman)
Les droits, les intègres : Gary Cooper, Spencer Tracy, Gregory Peck (à l'occase)
Le tout-terrain : parfois médiocre et déplacé, parfois sublime : John Wayne (J'en ai un japonais. Il est à vendre mais pas la peine de me contacter en MP)
Le little big man mélancolique : Alan Ladd (J'aurais bien aimé le rencontrer celui là)
Les forces de la nature : Charlton Heston, kirk Douglas, Victor mature (Voui mais je baisse)
Les oubliés : John Hall, Gilbert Roland, Richard Greene (les jamais reconnu plutôt en ce qui me concerne)
Les français : louis Jourdan, George Marchal, Jean Marais, J-P Belmondo (Oui, et un vrai français. Ok, je sors )
Les faux (faux arabes, faux asiatiques, faux indiens, etc...) : Pedro Armendariz, J. Caroll Naish, Michael Pate, Jack Palance (ben non, comme je l'ai dit : blanc, caucasien. Le seul truc que j'ai eu de bridé c'était ma mobylette)
Les fils de Crao : Johnny Wessmuller, Lex Barker, Gordon Scott (Surtout l'été. Je peux pas saquer les piscines)
Les 3ème couteaux, parfois 1er rôles : Paul Henreid, Richard Denning, Ricardo Montalban, Rory Calhoun, Richard Carlson, John Agar, Richard Egan, David farrar (Taille 1, 2, 3 , 4. Les couteaux, j'ai toute la panoplie)
Les enfants : Dean Stockwell, Bobby Driscoll, Sabu, Mickey Rooney (je le fus et je reprendrais bien tout depuis le début)
et enfin les soporifiques naturels : Fredric March, Louis Hayward, John Derek, Jeff Chandler, Robert Stack (Oui forcément, on est tous la purge d'un autre)

-Mention spéciale aux traitres et aux fourbes parfois inquiétants, parfois drôles ou les deux à la fois :
George Sanders, Francis L. Sullivan, Robert Newton, Basil Rathbone, Cedric hardwicke, George Macready, Anthony Quinn, Robert Morley (Ah ben non, je suis super fiable ou alors, pour que je trahisse, faut vraiment y mettre le prix)

-Et aux femmes qui -çà se confirme même à Hollywood- tiennent plutôt mieux la distance que les hommes :
Olivia De Havilland, Maureen O'Hara, Rhonda Fleming, Arlene Dahl, Piper Laurie, Debra Paget, Ann Blyth, Eleanor Parker et les défuntes Virginia Mayo, Yvonne de Carlo, Patricia Medina, Maria Montez, Susan Hayward (la mienne, la dernière en date, a préféré partir avant sa vieillesse inéluctable et je l'en remercie)

J'ai oublié une catégorie essentielle, les faire-valoirs et autres copains du héros, mais pour ceux là, la liste est innombrable.

Bref, j'entends essayer de faire partager mon gout pour ce cinéma dont on attend qu'il nous propose un bel album d'images et qu'ainsi il nous transporte de manière plus ou moins convaincante dans une époque révolue. On espère aussi des principaux protagonistes quelques prouesses physiques et on rêve de les voir s'exprimer dans des scènes d'action montrant le courage de héros par ailleurs moralement irréprochables, ou lorsqu'ils ne le sont pas, on attend au moins qu'ils soient drôlement antipathiques. Et enfin, si on a pas affaire à des cinéastes aussi doués que Raoul Walsh ou Michael Curtiz, on espère au moins qu'ils auront pu exprimer un peu de leur personnalité dans leurs films. Vaste programme...Qui m'aime me suive, même les non français de souche. Je pense en premier lieu à tous ces descendants des peuplades plus ou moins barbares jadis colonisés par nos glorieux ancêtres. Aux sarrazins qui ont failli être arrêté par Charles Martel. Aux héritiers des petits peuples sournois si bien décrits par Marco Polo. Aux peuples nomades dont les caravanes sont enfin sortis du désert. (J'espère qu'il n'est pas utile de le préciser, mais je le fais quand même : Gag include...)
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

Passionnant. Petite requête cependant ; pourras tu rajouter sous chacun de tes avis si tu as vu le film en DVD et si oui s'il possède des sous titres français ? Merci par avance :wink:
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Quel travail ! 8)

Les aventures de la Castafiore du Machu Picchu m'ont bien fait marrer. :mrgreen:

Je viens de me taper les 9 premières minutes du film sur Youtube... Charlton joue peut-être les gigolos, mais il n'a pas beaucoup à se forcer. Les mémères qu'il trimbale dans la montagne lui courent après à peine descendues de l'avion. :lol:
:D Oui, je me souviens surtout de celle qui lui court après dans l'hôtel au tout début du film. En cherchant un peu avant de te répondre, j'ai vu qu'il s'agissait de Glenda Farrell. Je ne l'avais pas du tout reconnu alors qu'elle a tenu quelques premiers rôles féminins dans les années 30 dans des films aussi célèbres que "Le petit César" (Elle joue la danseuse qui tente de persuader Douglas Fairbanks Jr d'abandonner le banditisme), dans "Je suis un évadé", "Masques de cire", etc...Bien évidemment, ces femmes d'un certain âge lui font de l'oeil et on a le droit d'être séduit par des femmes de plus de 50 ans même dans un film Hollywoodien (hein...). Quoique...De toute façon, le type est vraiment globalement douteux alors je crois vraiment que le coté "C'est maman (mon oeil) qui m'a offert une nouvelle gourmette en or ! " est évident. Ou alors j'ai vraiment l'esprit tordu ce qui ne m'étonnerait qu'à moitié. Charlton gigolpince or not gigolpince ?
Dernière modification par kiemavel le 22 avr. 13, 19:04, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

riqueuniee a écrit :Pareil pour moi. Le personnage de Heston est à l'évidence un ancêtre d'Indiana Jones (qui est d'ailleurs à la base spécialiste des civilisations précolombiennes). Mais pour le look surtout. Pour le reste, il y a à mon avis un autre modèle : l'archéologue interprété par Robert Taylor dans la Vallée des rois (Robert Pirosh, 1954). Comme dans le film de Spielberg, c'est un archéologue quelque peu aventurier qui fait des recherches en Egypte à partir de textes bibliques (avec l'aide d'un guide -?- local appelé Salah !). Film par ailleurs pas mal du tout, et qui permet de voir Abou Simbel et quelques autres sites tels qu'ils étaient avant la construction du barrage d'Assouan.
NB J'ai tenté d'écouter quelques titres de Yma Sumac sur youtube : je dis bien tenté, j'ai trouvé ça carrément inécoutable. OK, la voix a une étendue incroyable, mais appeler ça du chant me sembler exagéré : de la performance physique, tout au plus.
Oui, comme toujours, même chez les grands plagiaires (mais ce n'est pas le cas ici) l'inspiration est multiple. ici, c'est surtout le costume et l'allure de Harry Steele qui ont sans doute inspirés en partie je ne sais lequel des créateurs du personnage d'Indiana Jones.

Quant à Yma Sumac, et bien oui c'est difficilement supportable mais le culte dont je parlais est bien réel. Par contre, je faisais aussi allusion à ses costumes Kitschissimes mais plus que dans le film c'est surtout dans ses prestations scéniques qu'elle avait l'habitude de porter tout son or sur elle ! Plus discret que le coffre-fort, plus léger et pratique que le bahut à double fond, d'une plus grande capacité que la tirelire, l'Yma Sumac, mobile et transportable, vous permet de toujours garder un oeil sur votre fortune (on doit pouvoir trouver des images sur le net)
Dernière modification par kiemavel le 22 avr. 13, 19:05, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit :Je pense tout d'abord aux 2 producteurs, William H. Pine et William C. Thomas, les spécialistes attitrés du film d'aventure à la Paramount.
Producteurs du passionnant et trop méconnu L'aigle et le vautour de Lewis R. Forster, western louchant d'ailleurs vers le film d'aventure, déjà avec John Payne, acteur que j'aime énormément. Vivement un DVD
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Cathy »

Sympa comme topic ! J'espère que les films ne sont pas disponibles en DVD ! Cela fera faire des économies :D ! En tout cas merci pour ton heureuse initiative Kiemavel et bienvenue sur le forum :D !
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par riqueuniee »

Pour Yma Sumac, je ne nie pas le culte dont elle fait l'objet , mais ça me laisse quand même perplexe : qui peut écouter ça plus d'une minute? (et ce n'est pas une question de style musical inhabituel ou auquel je n'accroche pas : même le mambo est difficilement supportable). J'ai pu me faire une idée du look de la dame grâce à youtube. Coffre-fort ambulant , peut-être (à moins que tout soit 100 % toc), mais alors il lui fallait des gardes du corps pour protéger tout ça...
Sinon, pour Indiana Jones, les sources sont évidemment multiples. Comme pour Star Wars, et même avant ça, pour le Seigneur des Anneaux (le roman) qui puise dans diverses mythologies. L'important , c'est qu'à l'arrivée on ait un récit original et marquant, et non pas un vague plagiat.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Sympa comme topic ! J'espère que les films ne sont pas disponibles en DVD ! Cela fera faire des économies :D ! En tout cas merci pour ton heureuse initiative Kiemavel et bienvenue sur le forum :D !
J'espérais au contraire que quelques-uns l'auraient été sauf pour les économies. Car si peu arrivent à trouver grâce à mes yeux, c'est pourtant le genre qui m'attire le plus après le western et la comédie musicale. Bref, les genres "en couleur" comme disait je ne sais plus qui. Technicolor, années 50, exotisme, kitsch, Rhonda Fleming et autres rousses... doivent y être pour (très) beaucoup :mrgreen:

Je repose donc la question : par quel biais as-tu pu voir ces films dont je ne connaissais même pas les titres ?
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