Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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Alexandre Angel a écrit :
Chip a écrit :Je crois que ce film est au catalogue Sidonis-Calysta, donc dvd à venir.
D'ailleurs il a l'air de ressembler un peu au Signe du Renégat d'Hugo Fregonese (anecdotique), déjà chez l'éditeur.
L'action du film de Fregonese se situait peu après l'indépendance du Mexique et même si c'était intégré dans la romance (comme d'habitude) il y était un peu plus question des tensions qui suivent les grands changements politiques, même si on peut discuter du sérieux de cet aspect là. Là, pas du tout. Sur la période et en ces lieux, il y a aussi Les pirates de Monterrey de Alfred Werker avec Rod Cameron et Maria Montez et Passion de Allan Dwan (Je ne me souviens plus de l'époque où se situe l'action mais c'est de toute façon secondaire dans cette histoire de vengeance)
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Alexandre Angel
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Re: California Conquest

Message par Alexandre Angel »

kiemavel a écrit : Scénario crétin mais assez distrayant. 4/10
Merci pour les nombreux et précieux conseils! Je pourrais bien me laisser tenter aussi par ce Lew Landers (elle est marrante la capture de John Dehner et Eugene Iglesias : comme ils ont l'air de conspirer! :mrgreen: ).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: California Conquest

Message par kiemavel »

Alexandre Angel a écrit :
kiemavel a écrit : Scénario crétin mais assez distrayant. 4/10
Je pourrais bien me laisser tenter aussi par ce Lew Landers (elle est marrante la capture de John Dehner et Eugene Iglesias : comme ils ont l'air de conspirer! :mrgreen: ).
:mrgreen: Quand ce sont mes propres captures (parfois je ne me foule pas), je choisis assez soigneusement les photos, sinon ce serait sans intérêt (même si je sais que les photos ne sont pas plus éternelles que les ébergeurs). C'est une séquence de bal durant laquelle au lieu de s'occuper des filles, les deux frères mijotent leur prochain forfait. A la décharge du plus vieux, quand il cesse de faire tapisserie et se décide à inviter Teresa Wright à danser, il est repoussé et évincé par Cornel Wilde :twisted: . Il faudrait parler de la frustration sexuelle qui explique sans doute bien des saloperies commises en ce bas monde mais on sort de mon champ de compétence si tant est que le cinéma en soit un :uhuh:
Merci pour les nombreux et précieux conseils!
Merci. Ah bon ; tant que ça :mrgreen: ce n'est pas parce que je cite des films que je les recommande (le dernier message) et même quand je m'épanche parfois assez longuement sur les films, ce n'est pas forcément pour les recommander. mais ok, parfois le bon conseil consiste à recommander de ne pas perdre de temps sur certains films … Sans parler du tout d'histoire, cinématographiquement parlant, le meilleur film sur cette époque et sur ce territoire, c'est encore Le signe de Zorro (ah bon) et ensuite probablement Tornade/Passion (pas revu depuis longtemps bien qu'ayant le beau coffret Allan Dwan édité par Carlotta) mais il me semble que la localisation et l'époque n'ont aucune importance dans l'histoire.
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Alexandre Angel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Alexandre Angel »

kiemavel a écrit :ce n'est pas parce que je cite des films que je les recommande (le dernier message) et même quand je m'épanche parfois assez longuement sur les films, ce n'est pas forcément pour les recommander. mais ok, parfois le bon conseil consiste à recommander de ne pas perdre de temps sur certains films …
C'est le côté guide au travers d'un genre, d'une ambiance qui me convient. Que les films soient nazes ou pas, tu leur donnes une exposition sympa et ce sont des films qui m'attirent tous à priori (l'enfance, l'aventure, l'exotisme..). Et je marche exactement de la même manière pour les westerns de série. On ne se refait jamais totalement :mrgreen:
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Alexandre Angel a écrit :C'est le côté guide au travers d'un genre, d'une ambiance qui me convient. Que les films soient nazes ou pas, tu leur donnes une exposition sympa et ce sont des films qui m'attirent tous à priori (l'enfance, l'aventure, l'exotisme..). Et je marche exactement de la même manière pour les westerns de série.
Eclaireur ou explorateur, je prends. Ça m'arrange car à priori on en veut moins aux découvreurs de dire des conneries. Le premier naturaliste qui a croisé un dauphin a du dire : ça ... c'est un poisson ! et on ne lui en veut pas car la démarche était courageuse. C'est d'ailleurs bien pour ça que je ne m'exprime pratiquement que sur des films nazes :twisted: :wink:
On ne se refait jamais totalement :mrgreen:
Toi aussi :lol:

Je vais essayer de faire une petite série "Yvonne de Carlo" avec Maitre après le diable (Hurricane Smith) de Jerry Hopper, Une fille à bagarres (Scarlet Angel) de Sidney Salkow, Fort Algiers de Lesley Selander, La femme du hasard (Flame of the islands) de Edward Ludwig, Les amours de Salomé (Salome Where She Danced) de Charles lamont et L'aigle du désert de Frederick de Cordova.
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Re: Le bistrot du péché - South Sea Sinner

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Le bistrot du péché - South Sea Sinner (1950)
Réalisation : H. Bruce Humberstone / Production : Michael Kraike pour Universal / Scénario : Joel Malone et Oscar Brodney d'après une histoire de Ladislas Fodor et Laszlo Vadnay / Photographie : Maury Gertsman / Musique : Walter Scharf

avec Macdonald Carey (Jake Davis/Smitty), Shelley Winters (Coral), Luther Adler (Cognac), Frank Lovejoy (Doc), Helena carter (Margaret Landis), Art Smith (Grayson), John Ridgely (Williams)

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Un marin connu de ses camarades sous le nom de Smitty et servant sur un navire croisant dans les mers du sud est pris de violentes douleurs au ventre qui sont identifiées par le pharmacien du bord comme les signes d'une appendicite aiguë. Contre sa volonté, il est opéré puis débarqué sur l'ile d'Oraca pour qu'il puisse récupérer de l'opération dans l'hôpital de l'ile. Cognac, le patron du "Port of Hope", une boite du front de mer croit reconnaitre en lui Jake Davis, un homme recherché depuis des années pour avoir durant la guerre détourné des livraisons de caoutchouc volées à son entreprise pour les revendre aux japonais. Cognac lui rend visite à l'hôpital pour tenter de le démasquer puis, n'ayant pas pu lui arracher le moindre renseignement, il demande à Coral, la séduisante chanteuse de sa boite de le faire parler …
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Un remake de La maison des 7 péchés de Tay Garnett (1940). Le budget n'était sans doute pas comparable à celui de la version initiale mais la production avait quand même pu avoir : 5 m3 de sable, un lot de chemises Hawaïennes, quelques palmiers en plastique, une corbeille avec 3 papayes et 2 mangues (pour la touche d'exotisme) … et tourne ma poule. Un critique de l'époque avait écrit que le film était "aussi exotique qu'une buvette au toit de paille sur le bord d'une route". Pas faux. C'est moins le manque de dépaysement que les idées des scénaristes qui ont entrainé cette histoire vers une profonde mélancolie qui baigne le film au moins dans sa première partie. Smitty/Jake (Macdonald Carey) est un homme démoli qui passe à coté de sa vie. Rongé par les accusations qu'il a subi, il a du changer d'identité, de métier et s'est terré dans les cales d'un navire marchand où il est tombé suffisamment bas pour refuser d'être soigné lorsqu'il se retrouve le ventre en feu. Par accident et contre sa volonté, il échoue sur une ile fréquentée par d'autres épaves. C'est l'une d'elle qui va lui faire amorcer sa remontée.
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Coral (Shelley Winters) semble elle aussi revenue de tout ; à une différence près c'est qu'elle n'est partie de rien. Même à Oraca, pourtant un bout du monde où on ne semble pas trop regardant, on ne veut plus d'elle puisque les autorités veulent l'expulser. Elle ne peut compter que sur Cognac (Luther Adler), l'aimable propriétaire du bar/cabaret/bordel (mais ce n'est pas dit comme ça) le plus et le plus mal fréquenté. Difficile d'échapper aux griffes de ce manipulateur /maitre chanteur / calculateur qui possède une certaine emprise sur Coral. Pourtant, au clair de lune, elle raconte l'histoire de sa vie au fugitif recherché par la police et ils finissent par se faire le coup du : partons-d'ici-tous-les-deux ; sans trop y croire. 1ère étape : l'honneur retrouvé. Jake Davis est-il coupable ? Il affirme ne pas l'être mais ne pas pouvoir apporter la preuve de son innocence … et c'est Coral qui le sort de sa torpeur et l'incite à se battre pour faire éclater la vérité. Qui va emporter la course entre Cognac et Coral ? A vrai dire, on s'en moque un peu.
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Car Macdonald Carey, victime trop molle des évènements ne vend pas très bien sa cause (il a bien une raison secrète mais quand même ....) et Luther Adler est un méchant un peu trop croquignol. Même si on sent bien que la veine parodique - au demeurant très plaisante - notamment amenée par Adler est volontaire, elle altère l'intérêt pour l'intrigue "criminelle" proprement dite. Elle se poursuit néanmoins et s'enrichie heureusement avec l'arrivée sur l'ile des témoins américains du passé de Jake conviés par ce bon Cognac. C'est donc lui qui sans le savoir va aider le fugitif en croyant le piéger ... tout en se compliquant lui-même la vie. Au policier et aux cadres de l'entreprise spécialisée dans le commerce de caoutchouc qui employait Jake pendant le guerre, s'est joint "la-fille-surgie-du-passé", l'ancienne fiancée. Le soucis c'est que Coral n'a pas requinqué un homme déglingué pour qu'une autre en profite mais évidemment on comprend que - dans l'esprit de Jake - "la prostituée au grand coeur qui l'a sorti du pétrin" est concurrencée par "la sainte fille de retour du vieux pays".
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Mais en réalité, les tourments amoureux ne touchent pas que ces trois là. Car tous les hommes en pincent pour Coral. Evidemment Cognac - qui va bien s'accrocher mais les méthodes employées sont celles des désespérés et elles ne sont pas les plus séduisantes - et surtout Doc (Frank Lovejoy), le pharmacien qui faisait office de médecin du bord qui démissionne de son poste pour rester sur l'ile. On le découvre sur un mode presque burlesque ; s'aidant du "manuel du chirurgien amateur" avant d'opérer Jake, puis le whisky ne suffisant manifestement pas à calmer son patient agité, il l'anesthésie de manière radicale en lui assénant une bonne patate dans sa face. La suite de la prestation de l'excellent Lovejoy est plus riche. Il est à la fois le bon copain porté sur la bouteille, jovial et bagarreur, mais il est évident qu'il en pince grave pour Coral et il ne va pas supporter qu'elle en bave à cause de Jake. Le rôle de la rivale de Coral est tenu par la très belle madone qu'était Helena Carter qui a eu une toute petite carrière (13 films dont au moins 4 ou 5 que j'ai présenté sur le forum). Sa beauté classique illumine encore une fois l'écran mais elle est éclipsée par l'extraordinaire présence de sa rivale.
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Car le clou du spectacle, c'est la prestation d'une sublime Shelley Winters qui justifie à elle seule le "visionnage". Je crois ne l'avoir jamais vu offrir une performance aussi complète. Elle geins, évidemment ; implore ; mais elle est aussi : drôle (elle a plus d'une réplique qui font mouche), séduisante et aguicheuse. Elle chante (doublée) et danse 4 numéros complets plus quelques courtes redites. Elle ondule et roule des hanches dans une robe fendue accompagnée par un orchestre ou parfois seulement au piano par un interprète dont c'était la première apparition à l'écran, Liberace. 'Maetro' est lui aussi venu s'enterrer là pour une raison inconnue mais grave alors qu'on apprend qu'il fut un concertiste de renom (s'il a du fuir un scandale, ça ne m'étonnerait pas que ce soit pour exhibitionnisme ou pour avoir voulu séduire un toréro). C'est un prétexte pour offrir au pianiste l'occasion de s'illustrer et il en profite bien car je n'ai jamais vu un film d'aventures dans lequel la musique occupe une telle place. Par moments la performance est bluffante, en précisant bien que je ne l'avais jamais entendu jouer ; le phénomène ne m'étant connu que pour le coté exubérant tout en paillettes, en cape et en traine (à coté, le Elton John de la grande époque c'était un prêtre traditionaliste). Il joue et parfois adapte Liszt (concerto), Beethoven et surtout Chopin, des préludes et des valses ; au moins un numéro étant visiblement un prétexte pour monter la virtuosité du pianiste : le récital donné lors d'une grande réception mondaine pour laquelle 'Maestro' retrouve provisoirement le prestige perdu en même temps que la défroque du concertiste qu'il fut. Jean Tulard donne 3 étoiles au film et surtout prétend que François Truffaut admirait beaucoup ce film (pas retrouvé dans les vieux "cahiers" reliés que je possède. Peut-être dans Arts ?) … tout comme Bertrand Tavernier. Et effectivement, dans 50 ans … , il est dit que ce film est un des meilleurs de son réalisateur. Un peu court .. mais juste. Vraiment très sympa et chaudement recommandé. Le film 6/10 + 2 pour Shelley = 8/10

Shelley Winters :
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Affiches belge et américaine bis :
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Il y a toujours des Yvonne de Carlo sur le gaz.
Dernière modification par kiemavel le 22 janv. 17, 14:58, modifié 2 fois.
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Alexandre Angel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Alexandre Angel »

Tavernier cite ce film, en bonus de Frenchie (Une Femme sans loi, 1950), de Louis King comme un titre à retenir des contributions scénaristiques d'Oscar Brodney, avec Le Cavalier au masque (dispo en dvd Universal dans une copie...pan&scannée), du même H.Bruce Humberstone, Le Chevalier du Roi, de Rudolph Maté (dispo également en dvd chez le même éditeur dans une copie au format Scope respecté) ainsi que La Belle Aventurière, de Frederick De Cordova (belle copie chez Sidonis), tous plaisants divertissements issus de notre chère Universal.
C'est également Brodney qui aurait contribué à la franchise qui fait peur : Francis, le mulet qui parle.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Alexandre Angel a écrit :C'est également Brodney qui aurait contribué à la franchise qui fait peur : Francis, le mulet qui parle
Elle fait tellement peur que je n'ai jamais tenté (j'en ai un). Avant éventuellement de me risquer, il faudrait déjà que je donne sa chance (ohhhhh) à Dolittle qui à priori doit mieux passer.
Tavernier cite ce film, en bonus de Frenchie (Une Femme sans loi, 1950), de Louis King comme un titre à retenir des contributions scénaristiques d'Oscar Brodney, avec Le Cavalier au masque (dispo en dvd Universal dans une copie...pan&scannée), du même H.Bruce Humberstone, Le Chevalier du Roi, de Rudolph Maté (dispo également en dvd chez le même éditeur dans une copie au format Scope respecté) ainsi que La Belle Aventurière, de Frederick De Cordova (belle copie chez Sidonis), tous plaisants divertissements issus de notre chère Universal.
Je n'ai pas le DVD de Frenchie mais il est dans la liste des westerns à acquérir (même si je n'en ai pas gardé un immense souvenir). Le reste, j'aime bien, voire beaucoup.

Sur des scénars de Brodney (je fais le malin mais merci IMDB) on peut voir aussi assez facilement Le joyeux corsaire (Double Crossbones) sorti en DVD zone 1 (mais zone all) dans un coffret intitulé " Pirates of the Golden Age". C'est sorti il y a au moins 10 ans. vost sur tous les films. La co-vedette avec Donald O'Conor était Helena Carter dont il a été question juste au dessus.
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13 films. Suis-je le seul à trouver que c'est insuffisant ? :oops:
Dans Double Crossbones (1951)

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Et il était aussi le scénariste d'un film dont il va être question dans pas trop longtemps : Une fille à bagarres (Scarlet Angel) avec Rock Hudson et Yvonne de Carlo
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Voilà, j'ai retrouvé. Cahiers du cinéma n°24 (1953). Article de François Truffaut qui s'intitulait "De A jusqu'à Z" et qui était consacré à deux films : Le bistrot du péché et L'Enigme du Chicago Express. extraits : Est-ce que je serais accusé de blasphème si j'assure que Shelley Winters est ici si charmante, drôle, et émouvante, que nous oublions Marlene ? … Si par hasard Le Bistrot du péché surgit au détour de votre chemin, entrez-y ; on y boit du mousseux de fête foraine : il pétille mieux que le label de qualité offert par le Centre National du Cinéma (et paf en passant :mrgreen: )
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

Je te conseille de revoir Frenchie qui à mon avis est tout à fait délectable.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Jeremy Fox a écrit :Je te conseille de revoir Frenchie qui à mon avis est tout à fait délectable.
J'ai tellement aimé le film de Humberstone que j'ai envie de vite voir ou revoir Shelley Winter en action et ça tombe bien car son rôle dans Frenchie devait être dans la lignée de ce qu'elle fait dans South Sea Sinner, même si Frenchie devait être bien plus franchement porté sur la comédie (vu une fois et peut-être mal luné …) Du coup, c'est commandé avec deux autres Sidonis, des Harry Keller dont un (La journée des violents) que je ne connais qu'en VF. Il était temps …
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit : Du coup, c'est commandé avec deux autres Sidonis, des Harry Keller dont un (La journée des violents) que je ne connais qu'en VF. Il était temps …

N'oublie pas que Sidonis ne l'a édité qu'au sein d'une copie pan et scannée. Bref, un western que je ne verrais probablement jamais :|
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :N'oublie pas que Sidonis ne l'a édité qu'au sein d'une copie pan et scannée.
C'est vrai, j'avais complètement oublié. Dans mon souvenir, il était juste non-anamorphosé.. Quant à Frenchie, oui, c'est très agréable, d'autant qu'il y a Joel McCrea.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Jeremy Fox a écrit :
kiemavel a écrit : Du coup, c'est commandé avec deux autres Sidonis, des Harry Keller dont un (La journée des violents) que je ne connais qu'en VF. Il était temps …

N'oublie pas que Sidonis ne l'a édité qu'au sein d'une copie pan et scannée. Bref, un western que je ne verrais probablement jamais :|
J'étais passé totalement à coté de l'info :? et n'ai pas eu le réflexe de vérifier puisque c'est tout de même rare chez Sidonis. Je ne sais pas comment ils se sont débrouillés mais la version d'origine existe. Je pense que c'est ce que j'ai (la copie VF mentionnée plus haut)
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C'est d'autant plus dommageable que dans ce film essentiellement urbain, il y a beaucoup de séquences avec de nombreux personnages dans le champ ; et sur toutes sa largeur parfois (au tribunal) Dans la version du DVD, forcément ils sont coupés.
Je suis allé voir tes captures et je ne regarderais pas ça non plus. ça va repartir à la vente direct :oops:

Edit : Les captures étaient de Freddy Dupont qui avait critiqué le film pour le site
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Flame of the Islands - La femme du hasard

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La femme du hasard - Flame of the Islands de Edward Ludwig (1956)
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Rosalind Dee, employée d'une entreprise de relations publiques, apprend par le journal le décès brutal de Carlton Hammond, un client fortuné de son employeur. Elle semble touchée et multiplie les attentions inhabituelles dans ce genre de relations professionnelles, surtout venant d'une simple employée. Elle envoie des fleurs au domicile de Hammond en joignant un mot personnel laissant entendre qu'elle connaissait intimement le défunt. Puis elle se rend aux obsèques auxquelles elle assiste seule au fond de l'église. La veuve, une femme invalide, convoque alors Rosalind croyant avoir identifiée en elle la maitresse de son mari et elle finit par lui remettre une part de l'héritage se montant à 100 000 $. Au cours d'une soirée avec son ami Wade Evans, ce dernier présente à Rosalind, Cyril Mace, un joueur professionnel qui a un projet ambitieux : construire un club pour une clientèle fortunée à Nassau au Bahamas. Ayant reconnu parmi sa clientèle une de ses anciennes connaissances, Rosalind co-finance le projet et devient même l'hôtesse et la chanteuse du club ….
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Dans la petite série de films avec Yvonne de Carlo, je commence par le plus mauvais, et celui là l'est vraiment. Une horreur ! Flame of the Islands, tu parles ! Soap Opera aux Bahamas serait plus fidèle à la réalité. Le scénario est ahurissant. D'emblée on nage en pleine invraisemblance. En ce qui concerne le don de la veuve, on comprend à l'attitude vaguement gênée de Rosie qu'il y a eu méprise et qu'elle n'était pas la maitresse de Hammond. Elle laisse malgré tout sa veuve lui exprimer toute sa gratitude pour avoir rendu son mari heureux au cours de ses dernières années d'existence et que son attitude désintéressée pendant toutes ces années mérite récompense. Et la veuve de lui remettre une part de l'héritage. 100 000 $ qui tombe du ciel sans avoir eu besoin de gâter un vieux, on peut la comprendre : ça se prend ! Wade Evans, son collègue de travail (Zachary Scott), commence par lui demander de rendre l'argent puis 5 min plus tard il se ravise et ils vont faire la fête :wink: . Cette relation entre le fringuant moustachu et la belle Yvonne est on ne peut plus déconcertante. On devine que l'idée que voulait faire passer le scénariste est que Wade est amoureux de Rosie mais rien ne se passe jamais alors qu'ils ne se quittent pas pendant 1h30. Les hommes virevoltent autour d'elle (enfin, virevoltent … Ils sont nombreux mais mous) mais lui reste le bon copain omniprésent et sans doute secrètement amoureux mais on ne détecte pas grand chose à part peut-être l'expression d'une frustration dans le jeu de Scott. Même quand Yvonne se baigne dans la piscine de l'hôtel - rien que pour lui - à aucun moment, Zachary Scott n'a le plus petit début d'érection. Ce n'est pas normal. C'est Yvonne de Carlo quand même. Remarquez, la lecture du scénario avait de quoi faire débander les plus doués et les plus durs des comédiens.
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Il n'a pourtant apparemment pas grand chose à craindre d'un possible premier rival, Kelly Rand (interprété par ce grand niais de James Arness), un américain vivant sur une plage proche du complexe hôtelier. Il gagne sa vie en emmenant pêcher des touristes (la pêche aux gros est horriblement filmée, les transparences et les inserts sont atroces). Mais le pêcheur n'est pas un pécheur, c'est un prêcheur. En effet, entre deux parties de pêche, c'est le pasteur du coin (il faut dire que c'est un ancien alcoolique repenti. Re :wink: ). L'arrivée ou plutôt le retour d'un autre homme fait rentrer le film dans la 4ème dimension du Soap Opera. J'ai fait comme si on n'avait pas anticipé l'arrivée d'un autre homme dans cette histoire alors qu'en réalité on l'anticipe longtemps à l"avance puisque Rosalind avait manifesté un mystérieux intérêt pour la photo d'un homme accrochée dans le bureau de Cyril Mace, celui d'un pêcheur américain revenant chaque année à Nassau. C'est même ce qui paraissait l'avoir définitivement convaincu d'investir dans l'affaire. Et effectivement, quelque temps après l'arrivée de Rosalind et Wade, cet homme arrive à son tour accompagné de sa mère (une mère qui serait plus crédible en soeur mais on n'est plus à ça près)
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Il s'agit de Doug Duryea (Howard Duff). Je résume : ils se sont connus 15 ans plus tôt lorsque Rosalind avait 15 ans et s'appelait Linda d'Arcy. Il ne se souvient d'abord plus du tout d'elle alors qu'il lui avait quand même fait un enfant ! L'enfant était mort né et l'idylle avait tourné court sur intervention de la famille de Doug qui était opposée à l'union de ce fils de famille avec une pauvrette. Ce n'est que le début des élucubrations … La dessus débarque sur l'ile, Evelyn, la veuve de Carlton Hammond (voir plus haut), qui est une amie de la famille Duryea. Cette fois ci, loin de la bienveillance qui avait suivie la mort de son époux, quand elle voit Rosalind au bras du fils Duryea, elle la traite de salope (je résume l'idée) la prenant pour une arriviste sans scrupules. Pfff ! tout ça est d'ailleurs complètement infondé puisqu'on finit par apprendre que la maitresse de Carlton Hammond n'était vraiment pas Rosalind … mais Charmaine, la mère de Doug Duryea. Vous avez suivi ? Ah mais ce n'est que le début ! Je passe sur les péripéties qui impliquent ces joyeux personnages, pour passer à l'épilogue. Dans une partie finale démente, arrivent les gangsters (on avait vu brièvement au début que Cyril Mace avait pris comme co-investisseurs de son projet une bande de racketteurs basée à Cuba). Tout ce qui concerne la partie "criminelle" de l'histoire est consternante de débilité et mieux vaut jeter un voile pudique sur ces passages … Dans le même temps, tous les hommes se jètent sur la belle Yvonne : Doug Duryea (sur le coup depuis un moment), Cyril Mace, Kelly Rand et même Wade se déclare (toujours mollement) … Il y a bien encore quelques surprises mais elles ne sont pas bonnes alors j'abrège le massacre. Pour faire bref. Selon moi : à fuir. Après avoir longtemps fantasmé sur les films "invisibles" de Edward Ludwig à cause de belles réussites comme L'appel de l'or (Jivaro), aujourd'hui après avoir vu pas mal de films, je constate que les belles réussites sont finalement des exceptions. DVD gravé (vost). 3/10 (pour les chansons et danses d'Yvonne)
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Effondrée par tant de médiocrité, Yvonne commence à boire (elle joue très mal l'ivresse) :
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Puis elle appelle au secours pour être rapatriée en urgence à Los Angeles :
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Message par hellrick »

LE RETOUR D’IVANHOE de Roberto Mauri (1971)

Réalisé en 1971, cette petite production anachronique semble suivre une voie proche des aventures de Robin des Bois tout en empruntant également aux codes du western à l’italienne.

L’intrigue débute en Angleterre au début du XIIème siècle, à la mort du roi Henry. En l’absence de son fils, le trône est réclamé par Stephen Cunningham. Celui-ci assoit sa légitimité par la possession de la légendaire « épée normande » et instaure un règne tyrannique…Des années s’écoulent. Ivanhoé, de retour des Croisades, sait que le fils du roi est mort et que l’épée en possession de Cunningham est une imitation. Il décide dès lors de retrouver l’authentique épée normande et, pour cela, recrute une troupe de comédiens et une bande de joyeux compagnons vivant dans les forêts. Il retrouve également la fille du roi, identifiée par un médaillon, et en tombe amoureux.

Né en 1924, le Sicilien Roberto Mauri est un des nombreux artisans oubliés du bis italien ayant écrit et réalisé 26 films en une vingtaine d’années. Comme la plupart des besogneux du cinoche populaire, Mauri a tâté de tous les genres, d’un proto giallo (CALL GIRLS 66) à de nombreux westerns (SARTANA DANS LA VALLEE DES VAUTOURS, le triptyque humoristique consacré à Spirito Santo) en passant par le péplum (LES 3 CENTURIONS) et l’espionnite (COMMISSAIRE X ET LES 3 SERPENTS D’OR).

Ce RETOUR D’IVANHOE, bercé par une musique d’inspiration parfois très western, donne la vedette à Mark Damon et suit un scénario très balisé qui rappelle à la fois le « spaghetti » et anticipe sur les futurs récits de fantasy avec son héros en quête de l’épée assurant la légitimité royale de son détenteur. Dès lors le long-métrage, sans être désagréable, se regarde d’un œil parfois distrait tant l’intrigue recourt à des schémas narratifs éprouvés (duels à l’épée, romance contrariée, trahisons diverses, exécutions sommaires,…) jusqu’au duel final très attendu entre le héros et le félon.

En partie tourné au château de Cardona, en Espagne, ce RETOUR D’IVANHOE n’innove donc pas vraiment dans son déroulement linéaire et recourt aux habituels clichés médiévaux (avec ses joyeux compagnons prompts à rire à gorge déployée) mais bénéfice d’un rythme soutenu et de la conviction de ses interprètes principaux. Le ton général, parfois léger, distraie et quelques scènes convaincantes (comme cette fuite du héros en charmante compagnie dans les couloirs humide d’une forteresse éclairés à la torche) fonctionnent de belle manière. Il ne faut donc pas y chercher la moindre crédibilité historique mais, plus simplement, le simple plaisir de visionner l’équivalent cinématographique d’une bande dessinée colorée et mouvementée.

Dans l’ensemble, ce modeste RETOUR D’IVANOHE demeure plaisant pour les amateurs de cape et épée : un honnête divertissement populaire dont les nostalgiques auraient tort de se priver même si le tout n’est pas franchement mémorable et ne vise qu’à offrir une heure trente d’évasion. Parfois, on sait s’en contenter.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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