Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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francesco
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par francesco »

Pas touche à June et à Vanou ! Bon, j'ai le film, à ne pas confondre avec celui du presque même titre de Dwan avec Dana Andrews et Jane Powell (avec la fin la plus crétine de l'histoire du cinéma), j'y jetterai un oeil.
Des autres de la série, je n'ai vu que les premières séquences de Drôle de meurtre, qui sont curieuses dans mon souvenir, mais je serais très curieux de découvrir Too young to kiss pour lequel June Allyson reçut un Golden Globe.
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June Allyson
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

francesco a écrit :Pas touche à June et à Vanou ! Bon, j'ai le film, à ne pas confondre avec celui du presque même titre de Dwan avec Dana Andrews et Jane Powell (avec la fin la plus crétine de l'histoire du cinéma), j'y jetterai un oeil.
Des autres de la série, je n'ai vu que les premières séquences de Drôle de meurtre, qui sont curieuses dans mon souvenir, mais je serais très curieux de découvrir Too young to kiss pour lequel June Allyson reçut un Golden Globe.
:D Je ne suis réellement pas un grand fan des deux mais June Allyson avait au moins un coté pétillant que n'avait pas le néanmoins sympathique Van Johnson. Je croyais n'avoir vu aucun autre June + Vanou mais en fait je connais Drôle de Meurtre. Enfin, je l'ai vu mais n'en ai absolument aucun souvenir (ce qui ne veut pas forcément dire que c'est mauvais).

Pour la suite, je confirme John Payne :
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Ah ouais ! Présentation du programme. Affiche ; ça devient très professionnel. Bientôt la bande annonce de youtube (si elle existe) :roll:
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Re: Raiders of the Seven Seas

Message par kiemavel »

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Le pirate des sept mers - Raiders of the Seven Seas (1953)

Produit, écrit et réalisé par Sidney Salkow / Distribution : United Artists / Scénario co-écrit avec John O'Dea / Photographie : W. Howard Greene / Musique : Paul Sawtell

Avec John Payne (Barberousse), Donna Reed (Alida), Gerald Mohr (Le capitaine Salcedo), Lon Chaney Jr. (Peg), Anthony Caruso (Renzo), Henry Brandon (Le capitaine Goiti)

Pour être soupçonné d'avoir tenté de séduire la nouvelle épouse du sultan du Maroc, le capitaine Barberousse est condamné à mort et pourchassé par des soldats à travers le désert. Apercevant un bateau croisant à faible distance des côtes, il parvient à monter à bord, à surprendre son capitaine et à prendre le contrôle du navire espagnol qui transportait des esclaves vers l'ile de la tortue. Barberousse libère les esclaves et en fait son équipage après avoir balancé par dessus bord les marins espagnols. Il se dirige vers Saint Domingue où il est recruté comme corsaire au service de la France puis gagne la destination prévue, l'ile de la Tortue pour y livrer sa marchandise. Trouvant un prétexte pour être reçu en audience par le gouverneur, il aperçoit une jeune femme à sa toilette et tente de la séduire, avant de s'apercevoir qu'il s'agit de la comtesse Alida, la fille du gouverneur de l'ile. Cette dernière, commandant l'ile en l'absence de son père, constatant la disparition de l'équipage espagnol, fait mettre aux arrêts Barberousse mais à un signal convenu, les "esclaves" qui feignaient d'être attachés se libèrent, sortent leurs armes et prennent possession de l'ile. Puisque Alida se refuse à lui, Barberousse fait savoir qu'il réclame 50 000 pièces d'or contre sa libération puis ils prennent la mer à la recherche de bateaux espagnols à prendre. À La Havane, la dissension règne entre deux officiers en désaccord sur l'attitude à adopter : le capitaine Goiti est partisan de négocier avec le pirate tandis que son rival, le capitaine Salcedo, pourtant fiancé à la comtesse Alida, refuse de transiger et décide de monter une expédition pour la libérer…
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Quelques qualités qui s'étiolent un peu sur la durée. L'humour assez présent dans la première partie s'évapore un peu en chemin et c'est dommage. Ça commençait pourtant plutôt bien. On découvrait un John Payne en mode Errol Flynn : sourire éclatant et virevoltant comme jamais je ne l'ai vu dans le cinéma d'aventure (en revanche pour la moquette qu'il ne se prive par de montrer, on pense plus à King Kong). Au moins un de ses complices nous fait aussi un peu sourire, c'est Peg Leg (Lon Chaney Jr.), le vieux marin à jambe de bois (un truc qu'on a jamais vu). Ensuite, au palais du Sultan, celui ci ne sait même plus combien d'épouses il peut bien avoir…Puis, dans celui du gouverneur de l'ile de la tortue, Payne et Chaney "refont le portrait" de la galerie d'affreux qui constituent les ancêtres du gouverneur avant que Barberousse, en passe pourtant d'être démasqué, ne se montre tellement vindicatif que sur ordre de la comtesse espagnole, il va se faire souffleter par un officier, puis claque après claque, il va finir par se monter plus modeste dans ses exigences, finissant par regarder d'un oeil craintif si les coups risquent de partir avant chacune de ses paroles…Plus tard, on fait parler le maire de l'ile de la tortue de manière amusante ; on se déguise un peu, etc…Mais c'est la relation initiale entre Barberousse et Alida qui est encore la plus plaisante. Les scénaristes et dialoguistes mettent assez bien à profit la relation entre le soudard et la noble espagnole hautaine. Lorsqu'il apprend que le mariage d'Alida avec le capitaine Salcedo a été arrangé par leurs familles, cela révulse Barberousse car lui même est pour les élans du coeur. Enfin il appelle ça ainsi et c'est une excuse comme une autre. Pour manifester son courroux, il kidnappe la belle. Normal ! L'enlèvement de l'héroïne était une fantaisie commune dans le film de pirates. Cela dit, dans un premier temps, la séduction à la pirate : Je me montre empressé. Tu me mets des claques. Je t'embrasse de force… La grande classe, quoi, fonctionne moyennement.
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Moins en tout cas que le couple John Payne-Donna Reed qui m'a bien plu et j'avoue en avoir été étonné tant Donna Reed me semblait à priori peu faite pour ce registre là. Elle campe de manière très plaisante une aristocrate espagnole méprisante avec un petit coté pince sans rire bien senti et elle déploie aussi une belle énergie dans son duel avec John Payne. Car même sa présence physique face à un acteur dont c'était une des qualités m'a surpris, sans oublier un coté sexy là aussi étonnant tant sa sensualité a été très peu exploitée au cours de sa carrière. À leurs cotés, Lon Chaney Jr. a quelques compagnons. Pour continuer dans l'inédit, le pirate à jambe de bois devait être accompagné d'un enfant, on l'a : Datu ( Skip Torgeson). Le seul autre pirate a avoir un rôle un peu étoffé est Renzo (Anthony Caruso), le second du navire espagnol pris par Barberousse au tout début du récit. Il est le seul espagnol a rester à bord en raison de ses compétences de navigateur. Et oui, on le sent venir le fourbe…Car à mi chemin, le récit se noircie assez nettement. La cruauté des espagnols qui attaquent le campement de Barberousse en son absence et massacrent femmes et enfants ; la trahison d'un proche, l'assassinat d'un autre, les tentatives de manipulations de Alida, tout ceci assombrit le caractère de Barberousse et il va vouloir s'attaquer à La havane, une prise trop grande pour lui, quitte à sacrifier ses compagnons pour assouvir sa vengeance. Heureusement pour Barberousse et ses pirates, les espagnols sont du genre à se tirer une balle dans le pied car ses grands ennemis, les deux officiers espagnols qu'il va combattre sont plus occupés à se combattre mutuellement qu'à unir leurs forces contre lui. Le plus compétent, le capitaine Goiti (Henry Brandon) en raison de ses origines modestes est méprisé par le gouverneur de La Havane et surtout par le Capitaine Jose Salcedo (Gerald Mohr), un jeune homme ambitieux et prétentieux. C'est une parfaite crapule qui va même préférer risquer la vie de sa future femme plutôt que d'accepter de céder à Barberousse.
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Je passe sur les nombreuses péripéties…La pauvreté du budget passe plus facilement inaperçu dans les séquences de bagarres terrestres que sur mer où là l'emploie de stock-shots ou de jolies maquettes est quand même préjudiciable. Divertissant mais facultatif. Vu en VF.
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Pour la suite : La princesse de Samarcande de George Sherman

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francesco
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par francesco »

J'attends ta critique pour celui-ci avec impatience ! J'aime bien le titre français de ce film et je suis toujours curieux d'Ann Blyth.
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Re: The Golden Horde

Message par kiemavel »

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La princesse de Samarcande - The Golden Horde ( 1951)
Réalisation : George Sherman / Production : Robert Arthur et Howard Christie (Universal) / Scénario : Gerald Drayson Adams d'après une histoire de Harold lamb / Photographie : Russell Metty / Musique : Hans Salter

Avec Ann Blyth (La princesse Shalimar), David Farrar (Guy de Devon), George Macready (Raven), Henry Brandon (Juchi), Howard Petrie (Tugluk), Richard Egan (Gill), Marvin Miller (Gengis Khan), Donald Randolph (Torga), Peggie Castle (Lailee) et Poodles Hanneford (frère Jean)
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Vers 1220, l'armée de Gengis Khan, connue sous le nom de Horde d'or, arrive aux portes de Samarcande. Pour prendre la ville et la piller, il envoie deux chefs de son armée, son propre fils Juchi et son allié Tugluk, le roi Kalmouk. Ils sont cependant devancés par une troupe de croisés anglais conduite par Guy de Devon qui est introduite en ville par un officier de la princesse Shalimar qui lui annonce la défaite de son armée. Guy propose de prendre en main la lutte contre le Khan mais Shalimar décline l'offre, préférant employer la ruse plutôt que la force contre un ennemi en bien trop grand nombre. Elle invente avec son astrologue une soi disant prophétie disant que seul un conquérant venu de l'est sera en mesure de l'épouser et que si cela s'accompli, le couple régnera sur le monde. C'est ainsi qu'elle compte bien séduire les deux envoyés de Gengis Khan et les dresser l'un contre l'autre. Elle est bien aidé par le fait que les deux hommes sont déjà ennemis mais son plan est compromis par les initiatives de Guy et de ses croisés qui ne pensent qu'à en découdre…
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Deux stratégies s'opposent pour affronter la horde de Huns (Hein ?). A ma droite, Shalimar : 1m57, 90-60-90 ; beaucoup de dents (32 comme tout les monde mais on dirait qu'elle en a plus que nous quand elle sourit Ann Blyth) ; des robes de princesse…et très futée. A ma gauche, Guy de Devon. Arrogant comme un anglais ; grande épée, grand par la taille, des gros bras mais avec une toute petite tête. Par contre, il est pistonné : Il a été envoyé par Dieu (enfin, le sien). La première rencontre se passe mal. Alors que Shalimar reçoit en audience son astrologue (dans ces pays là c'est encore plus important qu'un premier ministre) elle est dérangée par le bruit provoqué par les croisés anglais sans gêne qui rient dans les couloirs et chahutent avec les servantes. Ça ne s'arrange guère quand Guy déclare à la princesse (je résume l'idée) : Laisses faire, femme, je m'occupe de tout :shock: . L'idée qu'une femme ne peut pas être compétente dans ce genre d'affaire ne va pas quitter le croisé puisqu'il ne va pas cesser de répéter à Shalimar pendant les 2/3 tiers du film : Mais laisses nous faire puisqu'on te dit qu'on est des épées ! C'est dire s'ils sont courageux mais un peu présomptueux les croisés car les défenseurs de la vrai foi ne sont guère plus nombreux que les apôtres. En fait, les croisés ne servent presque à rien : ils livrent une petite bataille au tout début, se battent dans le palais lors de la première rencontre avec les Mongols ; plus tard, les archers de Guy vont abattre un messager important mais pour le reste, c'est Shalimar qui assure. Pour qu'il ne contrarie par ses plans, elle est même contrainte d'écarter Guy et de l'exiler dans les montagnes à l'écart de la ville. On revoit certes le chef des croisés de temps à autre parce qu'il faut bien faire progresser l'idylle prévisible mais pour les coups d'épée, il va falloir attendre la partie finale pour que le film s'anime très nettement.
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Car pour le reste, sans doute en partie faute de budget, on est plutôt dans des intrigues de palais plutôt que dans la grosse bataille. La prophétie de Shalimar et de son charlatan - pardon, de son astrologue- ça marche surtout si la princesse accroche le regard. Bon là, visiblement ça marche car les deux prétendants semblent assez bien accrochés par sa beauté mais elle joue surtout très intelligemment avec eux, semant le trouble entre les deux rivaux, ce qui accentue la division chez ses ennemis. Il faut dire aussi que les deux Mongoliens (c'est pas comme ça qu'on dit ?) ne sont pas des flèches. Le fils du Khan, Juchi (Henry Brandon) c'est le genre, fils à papa, toujours prêt à rappeler qu'il est le fils du patron. D'un autre coté, son rival Tugluk (Howard Petrie) est roi, ce qui en impose aussi. Leur duel est d'ailleurs la plupart du temps hilarant. S'ils ne s'étripent pas avant la fin, c'est en raison des interventions de Raven (George Macready), le chaman de Gengis Khan qui sépare les frères ennemis quand l'affrontement va trop loin. Il finit par en appeler au grand patron mais on ne le voit guère en dehors d'une scène au tout début (mais il réapparaît dans le grand final).
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Je ne sais pas si c'était délibéré pour souligner le contraste entre la vrai foi et les croyances de ces barbares mais les scénaristes ont beaucoup insisté sur les superstitions et les prophéties de ces orientaux décidément très crédules. Même le chef est un vrai couillon. Au tout début du film, on voit Gengis Khan ordonner à un soldat de donner un coup de surin à un chaman de Samarcande qui le mettait en garde contre une prophétie qui prétend que " toute personne qui tenterait de détruire Samarcande serait lui-même détruit " mais il va pourtant finir par avoir la pétoche…Un mot sur les interprètes. Dans ce genre de films, le mieux à faire serait de ne pas se prendre trop au sérieux, alors Il est toujours amusant de constater que certains comédiens prennent un ton très solennel et déclament comme dans la cour d'honneur à Avignon. C'est un peu le cas au palais (le grand vizir Torga interprété par Donald Randolph) et surtout chez les mongols : Gengis khan (Marvin Miller), son fils Juchi (Henry Brandon) et le roi Tugluk (Howard Petrie) sont très sérieux…alors qu'ils sont les plus tordants des personnages ; ils sont juste un cran au dessus du pourtant très voyant chaman interprété par George Macready. Au palais, on remarque à peine Peggy Castle qui interprète la servante favorite de Shalimar, Lailee. Au coté du Guy de Devon, deux autres croisés se distinguent à peine, Poodles Hanneford (frère Jean) et Richard Egan (Gill). Chez les croisés, le seul qui ai un rôle important, c'est évidemment David Farrar dans son premier film américain. Sa diction impeccable et son accent british collent parfaitement à ce personnage plein de noblesse et un peu grandiloquent.

En revanche, il pense surtout avec son épée…mais il féraille finalement assez peu car les croisés sont véritablement très peu nombreux. D'un autre coté, partir en croisade à 20, faut vraiment être couillu. C'est comme si un producteur affirmait qu'il peut faire un film d'action avec 20 figurants, c'est pas possible. Ah ben si :mrgreen: Ce relatif manque d'action ne m'a pas gêné car le film se rattrape par les intrigues de couloir. Le personnage de Shalimar est intéressant car contrairement à bien d'autres figures féminines du genre, c'est par son intelligence qu'elle parvient à ses fins en s'amusant au passage des 3 imbéciles qui gravitent autour d'elle. Le croisé et les deux chefs mongols s'entendent au moins sur un point : un pays ou une guerre, ne peuvent pas être dirigés par une femme….Elle prouve le contraire...ou plutôt elle tente de le prouver car le final contredit un peu les intentions, si intentions il y avait, des auteurs. Ann Blyth est parfaite, moins sexy que d'autres, elle donne en revanche de la noblesse à ce personnage et y ajoute une touche d'humour. Petit défaut agaçant par moment, je n'ai pas aimé la musique très pétaradante de Hans Salter. Ce film trainait sur mes étagères depuis un bon moment mais c'est une belle petite surprise. Pas un chef d'oeuvre, non, mais à voir tout de même.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

francesco a écrit :J'attends ta critique pour celui-ci avec impatience ! J'aime bien le titre français de ce film et je suis toujours curieux d'Ann Blyth.
Moi aussi c'est un titre qui m'a fait rêver et au delà du cinéma, Samarcande, c'est encore une destination qui fait rêver. Bon là, si on est pointilleux comme peut l'être notre commissaire, faut passer son chemin car le film a évidemment été tourné bien loin de l'Ouzbékistan. George Sherman devait être casanier car à priori l'équipe de tournage n'a pas bougé de Californie (une source indique Furnace Creek et la Death Valley), cad que Sherman a sans aucun doute parfois plus bougé pour tourner ses westerns, sa grande spécialité.

Je précise que pour le nombre de figurants, j'ai bien évidemment exagéré car il y a en a parfois bien 50 dans le champ !!! et dans la partie finale, bien plus que ça mais pour l'interminable Golden Horde que l'on voit au cours du générique du début et dans la partie finale, l'équipe chargée des effets spéciaux a du être sollicitée.
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Re: The Golden Horde

Message par Federico »

kiemavel a écrit :Shalimar : 1m57, 90-60-90 ; beaucoup de dents (32 comme tout les monde mais on dirait qu'elle en a plus que nous quand elle sourit Ann Blyth)
Je ne vois pas du tout ce que vous insinuez par là... :mrgreen:
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Ann Blyth, OK pour le mètre 57, pour les 90 cm je doute fort :?:
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Ann Blyth, OK pour le mètre 57, pour les 90 cm je doute fort :?:
Je suis capable de deviner les mensurations d'une femme au centimètre près ! Ah non, ça c'est du Charles Denner (c'est à peu près du Denner/Truffaut pour être précis)
Pour les mensurations, en ce qui concerne le tour de poitrine, j'ai effectivement sans doute vu grand. C'était juste pour souligner que c'est une jolie fille (à part pour le quadrille de mâchoires…ça c'est du Gabin :D ) mais je n'aurais même pas du conserver cette partie du texte car il sous entend que l'atout principal de l'héroïne est son physique, hors si elle séduit les 3 imbéciles qui lui font la cour, elle y parvient en se servant davantage de sa tête que de son jolie sourire (faudrait savoir :wink: )
Federico a écrit :
kiemavel a écrit :Shalimar : 1m57, 90-60-90 ; beaucoup de dents (32 comme tout les monde mais on dirait qu'elle en a plus que nous quand elle sourit Ann Blyth)
Je ne vois pas du tout ce que vous insinuez par là... :mrgreen:
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Elle doit avoir un ancêtre trappeur qui a du se croiser avec un castor :?
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Francis devrait avoir peur :lol:
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Re: Alaska Seas

Message par kiemavel »

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Alaska Seas (1954)
Réalisation : Jerry Hopper / Production : Mel Epstein (Paramount) / Scénario : Walter Doniger et Daniel Mainwaring d'après une histoire de Barrett Willoughby / Photographie : William C. Mellor / Musique : Leo Shuken et Roy Webb

Avec Robert Ryan (Matt Kelly), Jan Sterling (Nicky Jackson), Brian Keith (Jim Kimmerly), Gene Barry (Verne Williams), Richard Shannon (Erickson), Tim Carey (Wycoff)

Au début des années 20, la sur-pêche qui a provoqué une chute très importante des ressources de poissons a poussé le gouvernement américain à établir des quotas de pêche. C'est dans ce contexte que revient dans sa ville natale l'ancien pêcheur Matt Kelly tout juste libéré de prison. Bien qu'ancien braconnier, Il est aussitôt engagé par son ami Jim Kimmerly qui est le leader des pêcheurs de saumon locaux avec lesquels il a créé une conserverie coopérative. Ils sont en lutte contre une bande organisée qui pille les pièges des pêcheurs, sans doute pour le compte du propriétaire de la grande conserverie Verne Williams. Bientôt à court d'argent, à l'insu de son ami, Matt va travailler pour le compte des braconniers mais les deux hommes vont avoir un autre motif de discorde car Nicky, la petite amie de Jim est aussi l'ancienne fiancée de Matt…
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Ce film de Jerry Hopper est le remake du film de Henry Hathaway, Les gars du large (1938). Si le casting de 1954 ne vaut quand même pas celui du premier film : Robert Ryan, Jan Sterling, Brian Keith, Gene Barry (+ Tim Carey) à la place de George Raft, Dorothy Lamour, Henry Fonda et John Barrymore…c'était aussi du solide…et c'est d'ailleurs un des rares arguments pour voir un film par ailleurs assez moyen. Au centre du film, il y a un classique triangle amoureux pas inintéressant mais on ne peut pas dire que les gentils soient très clairvoyants au sujet de Matt (Robert Ryan). Bien que l'acteur soit assez moyennement inspiré -je pencherais pour un manque de motivation- on le voit arriver de loin avec ses regards en dessous, ses airs de chien battu montrant que si c'est un méchant, c'est le genre à souffrir d'un fort sentiment de culpabilité mais il ne s'aide tout de même pas beaucoup : menteur, déloyal, manipulateur ; puis tenté de supprimer son rival, avant d'aider à commettre des meurtres et enfin de tuer lui même. Dans un film américain de l'époque, ça pardonnait rarement car même si le méchant était tenté de se racheter in extremis, il finissait par payer. Dans le western, il pouvait périr de la main du vrai méchant ou ramassait une balle perdue ; ici, contexte oblige, c'est "On the Rocks" que finit Robert Ryan. Mais je l'ai dit, on le cerne bien trop vite quand bien même les scènes d'ouverture -les seules à être un peu légères- auraient pu le faire passer pour un forban plus que pour un vrai méchant. Il joue un vilain tour à Wycoff (Tim Carey), le propriétaire de l'atelier naval où Matt avait laissé son bateau durant son incarcération mais il refuse de payer les 900 $ que réclame Wycoff pour le stockage et la réparation de ce bateau avec lequel Matt s'enfuit sans payer son du.
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Puis dès son retour dans la petite ville portuaire, Matt s'installe dans le seul hôtel de la ville dont le propriétaire est aussi le père de son ex fiancé. Il y retrouve d'abord l'otarie de la maison qui se baigne dans sa baignoire avant de suivre Matt quand celui ci va plonger directement dans le port depuis la fenêtre de sa chambre quand il va voir passer Nicky (Jan Sterling) en barque sous ses fenêtres. On voyait d'ailleurs des scènes similaires dans le film d'Hathaway, y compris l'otarie, cet animal joueur et sympathique dont les différentes facéties amusent un tout petit peu...mais ça ne nous met quand même pas trop dans l'ambiance. C'est à peine mieux pour les retrouvailles avec Nicky puis avec Jim (Brian Keith) le nouveau fiancé. Trop bon le Jim ! Non seulement c'est un gars honnête et droit qui est respectueux des quota de pêche fixé par le gouvernement ; solidaire des autres pêcheurs puisque c'est lui qui a été le promoteur de la coopérative qui leur permet d'écouler le produit de leur travail sans avoir affaire à Verne Williams (Gene Barry), le peu scrupuleux propriétaire de la conserverie avec lequel Jim va pourtant tenter de négocier sagement pour éviter une guerre entre les deux clans antagonistes. Mais il est aussi confiant et loyal. Il ne veut pas forcer la main de sa fiancée alors qu'il n'ignore pas que Matt est toujours amoureux d'elle et même s'il comprend que Matt a l'intention de reconquérir son ex petite amie, il propose immédiatement un emploi au sein de la coopérative à quelqu'un dont pourtant il sait qu'il est un ancien braconnier ! Jim est très compréhensif ! (d'autres auraient dit qu'il est un peu con mais je me garde bien de juger, surtout en employant un langage pareil). Plus tard, ignorant sa duplicité, il va aller jusqu'à défendre Matt auprès des autres pêcheurs légitimement méfiants. Quant à Nicky (Jan Sterling), je me garderais bien de dire à quel point elle est bonne (oui mais non, pas de ça ici) parce que j'aurais peur d'être désobligeant.
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La dérive de Matt va commencer par les tentatives de sabotage de la flotte de pêcheurs mais il ne s'arrêtera pas là. Évidemment entre marins, on se bagarre un peu et on se combat et on tue de manière parfois originale : on se bat au canon à harpons au milieu des champs d'iceberg. Si le film est parfois spectaculaire, au niveau des effets spéciaux, ce n'est quand même pas Titanic. On fait joujou avec des maquettes de bateaux pris dans les glaces ou bien sur lesquels s'abattent de la glace aussi légère que du polystyrène (des avalanches de glace provenant d'immenses icebergs s'abattent sur les bateaux) ; les flotilles de bateaux de pêche proviennent d'images d'archive et viennent en surimpression derrière les images des têtes d'affiche tanguant sur le pont d'un navire et se prenant des paquets d'eau. On ne voit quand même pas les bras des accessoiristes lancer les sauts d'eau mais les scènes d'action fleurent bon la série B quand même.

Je crois qu'il a au moins un fan (Federico) alors je dois dire un mot de Timothy Carey. On retrouve le dingo dès le début du film dans le rôle du propriétaire d'un atelier de réparation de bateaux auquel Matt doit une forte somme d'argent. On lui voit faire plusieurs fois des démarches pour tenter de récupérer son du, et forcément Tim s'énerve, grimace un peu et hurle aux oreilles de Matt mais ça reste assez sobre pour du Tim. On le retrouve plusieurs fois (le pauvre est assommé et enlevé) mais la seule autre scène qui mérite d'être signalée est une scène nocturne. Il est filmé à travers la porte fenêtre de son bureau visiblement saoul, assis dans un rocking chair et serrant dans ses bras son chat auquel il chante des chansons…C'est le moment choisi par Matt pour récupérer son bateau au nez et à la barbe de Wycoff qui tombe dans le port en essayant de l'en empêcher. Sorti en Belgique sous le titre : Les pirates du nord. Facultatif.
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Re: Slave Ship

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Le dernier négrier - Slave Ship (1937)
Réalisation : Tay Garnett / Production : Darryl F. Zanuck (20th Century Fox / Scénario : Sam Hellman, Lamar Trotti, Gladys Lehman, William Faulkner d'après une nouvelle de George S. King / Photographie : Ernest Palmer / Musique : Alfred Newman

Avec Warren Baxter (Jim Lowett), Wallace Beery (Jack Thompson), Elisabeth Allan (Nancy Marlowe), Mickey Rooney (Swifty), George Sanders (Lefty), Jane Darwell (Mme Marlowe), Joseph Schildkraut (Danelo)

Un employé du chantier naval est tué lors du lancement du bateau The Wanderer baptisé à Salem dans le Massachusetts en 1857 et dans les années qui suivent les incidents et les événements dramatiques se multiplient sur ce bateau qui change plusieurs fois de main avant d'être racheté par Jim Lowett qui poursuit le commerce des esclaves entre l'Afrique et les USA même si la traite négrière transatlantique est devenu illégale dans la plupart des pays occidentaux et si cela expose les derniers bateaux se livrant encore au trafic à l'intransigeance des britanniques qui pendent les équipages capturés. Juste après avoir livré une nouvelle cargaison d'esclaves en Virginie, Lowett rencontre Nancy Marlowe et sous l'influence de la jeune femme abolitionniste, tout en négligeant de lui parler de son passé, il décide de changer de vie. Il ordonne à son second et ami Jack Thompson d'annoncer à l'équipage qu'il arrête le commerce des esclaves et qu'il se sépare d'eux puis d'embaucher un nouvel équipage qui l'accompagnera vers sa nouvelle destination, la Jamaïque où il projette de s'installer avec Nancy qu'il vient d'épouser. Mais l'équipage d'origine, Thompson en tête, refuse de renoncer à leur lucratif commerce sans combattre. Ils surprennent Lowett, reprennent possession du bateau et se déroutent vers l'Afrique...
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Ce film de Tay Garnett présente quelques points communs avec Âmes à la mer (Souls at Sea) de Henry Hathaway qui sortira deux mois plus tard. D'abord évidemment pour l'action qui se passe dans le même milieu, celui des marins se livrant à la traite des esclaves mais on retrouve des points communs aussi dans leurs péripéties (mutinerie, incendie, procès) et jusqu'au personnage du second au comportement controversé ou ambigu. Controverse et ambiguité, c'est aussi l'impression que me laisse ce film de Garnett qui peut mettre mal à l'aise. D'un coté, Slave Ship montre l'inhumanité de la traite négrière avec des images assez fortes, sinon inédites pour l'époque au moins assez rares et qu'on ne voyait d'ailleurs pas dans le film d'Hathaway mais ce sont toujours de très courtes séquences. Dès le début, un long travelling arrière nous fait découvrir progressivement les esclaves enchaînés, fouettés par l'équipage dans les cales du bateau de Lowett. Puis, alors qu'une colonne d'esclaves monte à bord du navire, un membre de l'équipage voyant un homme toussant et semblant malade, il le tue sur place et réclame aussitôt qu'un autre homme plus sain soit envoyé pour le remplacer. Dans le final, à l'approche de l'ile de Ste Hélène, craignant d'être pris par un navire patrouilleur anglais, les marins n'hésitent pas à se débarrasser des esclaves en les jetant à la mer enchainés et attachés à une ancre qui les entrainent par le fond les uns après les autres.
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Mais ce ne sont que de très brefs moments car jusque dans les prolongements les plus dramatiques de l'histoire, qui vont survenir lorsqu'après une longue période d'abattement Lowett va tenter de reprendre possession de son navire, Tay Garnett ne va pas hésiter à semer énormément d'humour et de légèreté ce qui peut surprendre voir heurter dans un tel sujet même si l'on sait que le metteur en scène était coutumier du fait. Il nous montre en effet la plupart du temps de braves types très sympathiques et amusants mais entre deux scènettes plus ou moins drôles, Garnett montre aussi des comportements monstrueux chez ces mêmes personnages totalement indifférents quant au sort réservé à leur "marchandise". On retrouve aussi cette ambiguité jusque dans les motivations de Jim Lowett même si l'on peut voir aussi de la sincérité dans le fait de montrer la réalité des motivations du personnage interprété par Warner Baxter qui ne cherche pas à quitter le lucratif commerce des esclaves pour des raisons morales mais parce que le métier devient de plus en plus dangereux depuis que l'équipage de plusieurs navires qui pratiquaient la traite négrière a été pendu après avoir été capturé par les anglais. Mais c'est finalement par amour qu'il renonce à son commerce pour ne pas froisser sa fiancée sensible au sort réservé aux esclaves. Au coeur du film, cela donne quelques scènes d'explication entre les époux qui se séparent même à l'initiative de Nancy ce qui plonge Lowett dans une profonde dépression (qu'il noie dans l'alcool).
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En dehors de la romance et de l'influence exercée par Nancy qui ne sont pas les aspects les plus intéressants de ce film, on peut voir dans le traitement du sujet une forme d'honnêteté mais sans doute en raison des ambiguités déjà soulignées, Bertrand Tavernier, et d'autres avec lui, trouvent ce film de Garnett détestable mais selon moi le comble du détestable aurait été de montrer des états d'âme chez les négriers mais il n'en reste pas moins que le traitement du sujet par Garnett peut troubler car l'humour pourra sans doute parfois apparaitre à certains comme déplacé, là où d'autres vont l'accueillir sans sourciller. On s'amuse plus ou moins devant les différents personnages ; moyennement devant Danelo (Joseph Schildkraut), le marchand d'esclaves européen installé sur les côtes africaines qui est un personnage grotesque aux manières efféminées. On sourit un peu plus quand apparait Jane Darwell qui interprète la mère soupçonneuse et un peu guindée de Nancy qui trouve farfelues les manières du marin qui courtise sa fille. On rit franchement à chaque apparition de Francis Ford (le frère de John), dans le rôle du cuisinier Scraps qu'on ne voit évidemment jamais autrement que saoul. Il est d'un assez bon running gag avec le chien de Nancy. La 1ère fois, on le voit sortir titubant de sa cuisine une feuille de boucher à la main et tentant de s'en prendre au petit chien. La seconde fois, il parvient à l'attirer devant la porte de sa cuisine et s'en saisit mais on découvre dans la scène suivante l'homme en train de lui donner un bain. C'est le même homme qui est pris de hoquet dans chaque scène où il apparait qui est de manière surprenante appelé pour déchiffrer un courrier qu'il parvient effectivement à lire malgré son air ahuri. Swifty (Mickey Rooney, 16 ans au moment du tournage) est le mousse de cabine de Lowett. Lui aussi est assez amusant même si l'impulsivité propre à sa jeunesse occasionne un gag très répétitif. Le gamin haut comme 3 pommes est raillé par ses collègues adultes ce qui met en rogne le petit gars colérique et bagarreur mais ce sont surtout des simulacres de bagarres ce qui peut surprendre chez un metteur en scène qui les aimaient tant. C'est avec le quasi débutant George Sanders (Lefty) que se chamaille le plus Rooney (mais Sanders est assez effacé).
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Enfin, le personnage qui montre le mieux l'approche de Garnett c'est celui de Thompson (Wallace Beery). C'est le meilleur de ces sympathiques salopards. D'un coté il se morfond de trahir son grand ami Jim Lowett mais pour ce type pas très malin et qui ne sait sans doute rien faire d'autre, il est hors de question de laisser filer ce qui constitue son gagne pain. Mais c'est à regret qu'il trahi Lowett sans sembler prendre conscience de la sincérité -à vraie dire nouvelle- de son ami dont il ne peut comprendre la transformation. Lui aussi est de multiplies gags. On le voit abusé par sa petite amie, entraineuse dans un bar et Il est lui aussi d'un running gag (assez moyen) car à chaque fois que l'on évoque la pendaison de leurs collègues (et ça revient à pas loin de 10 reprises) il se passe la main sur le cou et ne peut réprimer une grimace d'angoisse. Toute l'ambiguité du personnage est symbolisée par sa fin car le type inhumain qui venait d'ordonner de jeter à la mer les esclaves enchaînés est aussi celui qui, avant de mourir, relâche le canari qu'il tenait enfermé dans une cage. Dernière ambiguité dans l'épilogue qui se passe à la Jamaïque…car au second degré, on peut aussi trouver amusant le fait que Lowett pour oublier son passé et se racheter aux yeux de sa femme, souhaite s'installer comme planteur en Jamaïque. Quand bien même l'esclavage y avait été aboli au moment où est censé se passer l'action, si les conditions de travail y étaient dignes, il n'y aurait pas eu tant de révoltes contres les propriétaires terriens blancs…Bref, à propos de noirs et de personnels plus ou moins exploités, je signale que pour figurer les esclaves, Zanuck avait recruté à Hollywood des serviteurs et des chauffeurs de stars :wink: … Vu en vost.
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Chip
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Un film que je me souviens avoir vu à l'époque de l' ORTF, jamais revu.
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Supfiction
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Message par Supfiction »

Jack Carter a écrit :le 30 septembre, enfin un titre naphta "neuf"

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kiemavel
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Re: Duel in the Jungle

Message par kiemavel »

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Duel dans la jungle (1954)
Réalisation : George Marshall / Production : Marcel Helman et Tony Owen / Distribution usa : Warner / Scénario : Samuel Marx et T.J. Morrison d'après une histoire de S.K. Kennedy / Photographie : Erwin Hillier / Musique : Mischa Spoliansky


Avec Dana Andrews (Scott Walters), Jeanne Crain (Marlan Taylor), David Farrar (Perry Henderson/Arthur Henderson), Patrick Barr (Roberts), George Coulouris (malburn), Charles Goldner (Martell) / Wilfrid Hyde-White (Pitt)

Scott Walters, le détective d'une grande compagnie d'assurance américaine, est envoyé à Londres pour enquêter sur Perry Henderson, qui dirige une société de négoce de diamants. Il s'est assuré pour une somme inhabituellement importante et est suspecté de vouloir préparer une escroquerie. Lorsqu'il apprend qu'Henderson se trouve en Afrique, Walters cherche à obtenir des renseignements de la part de Marian Taylor, sa secrétaire, mais cette dernière refuse de collaborer avec lui À la fois séduit par elle et pour en apprendre plus sur la famille Henderson, Walters cherche à la revoir et en enquêtant sur elle apprend qu'elle est aussi la fiancée du suspect. Aussi, quand Walters apprend par le journal que Henderson est sensé s'être noyé en Afrique du Sud et en découvrant que Marian a quitté précipitamment son hôtel et a disparu, il en vient à soupçonner que l'homme est toujours vivant et qu'il tente d'escroquer la compagnie d'assurance. Walters part pour Johannesburg…
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La première partie qui se déroule à Londres est interminable. Pendant plus de 30 minutes, on suit l'enquête un peu laborieuse du Yankee qui va parfois porter un regard amusé sur ses hôtes britanniques…mais ce sont les rares séquences un tant soi peu intéressantes en dehors des prémisses de l'idylle qu'on anticipait de toute façon entre les deux têtes d'affiche. Le reste est bien longuet et se limite à une partie de cache-cache entre Walters et Marian et le reste de l'enquête menée par Walters n'est pas plus excitante si ce n'est que la rencontre avec le cousin d'Henderson, parfait sosie de Perry, annonce une intrigue possiblement rocambolesque. On y vient d'ailleurs, mais il faut attendre de mettre le pied sur la terre africaine…et encore, ce n'est qu'arrivé dans la jungle du titre -au bout de 40 min- que l'on commence à s'amuser vraiment. Le rythme s'accélère donc nettement lorsque Walters arrive en Afrique. Son enquête se complique car tout le monde cherche à lui mettre des bâtons dans les roues : l'équipage du bateau de la famille Henderson (on essaie de le tuer) ; le personnel de l'hôtel de Johannesburg…Et Marian , tout comme à Londres, ne cesse de vouloir lui échapper car elle est persuadée que Walters s'acharne pour rien et que son fiancé est réellement mort noyé. Au cours de cette partie intermédiaire, on croise aussi quelques personnages un peu amusants : la mère de Perry Henderson (genre aristo anglaise un peu fofole) et un vieil anglais voyageur, chauvin et vieux jeu (interprété par Wilfrid Hyde-White).
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Toujours à la poursuite de Marian, Walters trouve un guide et quitte enfin la ville. À partir de là, le film devient nettement plus excitant mais il aura fallu patienter plus de 40 min. Je passe rapidement sur l'intrigue…Mais évidemment Henderson est vivant et il vit en despote pas éclairé régnant sur une tribu habitant sur les berges du fleuve Zambèze. Marian est tiraillée entre sa loyauté envers un homme qu'elle a aimé…avant que n'apparaisse Walters et qu'elle ne prenne conscience de la face obscure de son promis, même si ses doutes et ses hésitations durent bien longtemps (mais occasionnent de bonnes scènes entre tout ou partie des 3 principaux personnages). Et même du coté des autochtones qui paraissent soumis et fidèles à Henderson, on pourra être tenté de passer dans l'autre camp. Routine…Mais les multiples péripéties et les sublimes paysages africains permettent de passer un très bon moment même si on a encore dans les yeux les multiples film analogues du sous genre "aventures africaines" qui furent tournés plus particulièrement à cette époque là (milieu des années 50). La nouvelle variation sur La chasse du comte Zaroff vient (presque) clôturer une suite de péripéties incluant une charge de zèbres et d'éléphants (*), des attaques de lion ; la rencontre avec un nid de serpents (un cadeau d'Henderson). En dehors du safari (Walters se fait d'ailleurs passer pour un guide…), on profite aussi de la balade touristique, notamment pour de magnifiques séquences ayant pour cadre les chutes Victoria. Puis on fait du canoë dans les rapides du fleuve Zambèze…Et l'on chasse, et pas que des animaux sauvages.
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Enfin je signale une lonnnngue séquence qui plairait aux amateurs de curiosités et aux rieurs (Kevin par exemple). Lors d'un bivouac, autour d'un feu de camp, l'un des autochtones qui accompagne Marian commence à chanter et son chant est repris par le reste des accompagnateurs et des porteurs. Or, c'est une chanson…évidemment en anglais (The Night Belongs To Me) qui semble toute droit sortie de Porgy and Bess ou du film Halleluyah de King Vidor. Hilarant ! Par contre, d'autres séquences nous montrent les autochtones et elles sont très belles mais si leur présence se limite à de la figuration. Le tournage au Zimbabwe est donc bien mis à profit par le metteur en scène et son chef opérateur même si dans le montage final encore trop d'images d'archives et surtout de transparences ont été utilisées. (*) D'ailleurs pour l'anecdote, la charge des éléphants qui avait été tournée initialement en Afrique ayant été jugée inutilisable, elle fut retourné à Londres avec les éléphants d'Asie d'un cirque auxquels on rajouta des prothèses d'oreille en caoutchouc :D . Anecdote 2 : L'assistant réalisateur Anthony Kelly est mort durant le tournage quand son canot s'est renversé pendant une séquence tournée sur le fleuve Zambèze et son corps n'a jamais été retrouvé...
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Bilan : c'est sans surprise mais bien fait. George Marshall n'était pas un foudre de guerre mais il m'a en l'occurrence plutôt agréablement surpris par le dynamisme et l'efficacité de toutes les séquences d'action de la 2ème partie et même les séquences "sentimentales" -par ailleurs plutôt bien écrites- sont bien intégrées au cadre africain et elles permettent de comprendre les états d'âme de Marian et l'évolution du personnage. David Farrar "fait" un méchant hautain assez sobre et ce n'est pas un reproche. Dana Andrews, assez sobre lui aussi (je veux dire en forme et tenant bien debout) est très bien (mais je suis fan de cet acteur). Moins de Jeanne Crain...c'est pourquoi je "cadre" moins sur elle que de coutume :oops: mais c'est par là :arrow:

Jeanne :
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