Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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Prisonniers du marais (Lure of the Wilderness) 1952
Réalisation : Jean Negulesco
Production : Robert L. Jacks (20th Century Fox)
Scénario : Louis Lantz d'après le roman "Swamp Water" de Vereen Bell
Image : Edward Cronjager
Musique : Frank Waxman

Avec :

Jeffrey Hunter (Ben Tyler)
Jean Peters (Laurie Harper)
Walter Brennan ( Jim Harper)
Constance Smith (Noreen)
Jack Elam (Dave Longden)

Malgré les mises en garde de son père, un jeune chasseur s'aventure avec son chien dans les marais d'Okefenokee dont personne n'est jamais ressorti vivant. Sa barque s'enfonce prudemment dans les canaux bordés de végétations luxuriantes mais lorsque son chien s'échappe, il est contraint de laisser sa barque et de poursuivre à pied. Il suit les appels de la bête et tombe ainsi sur un vieil homme et sa fille qui ont dressé un campement au milieu de la jungle. Il comprend rapidement qu'il vient de tomber sur Jim Harper, un homme qui avait jadis fuit son village en raison des accusations de meurtre qui pesait sur lui et qui était présumé mort depuis des années. Le père et la fille ne semblent dans un premier temps pas décidé à le laisser partir…
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Ce film de Jean Negulesco reprend la trame générale du film dont il est le remake L'étang tragique (Swamp Water), l'un des films américains de Jean Renoir. Il lui est supérieur en quelques points et ne le vaut pas selon d'autres, ce qui au final s'équilibre et justifie son visionnage. 1er point : l'apport du Technicolor, le travail sur l'image et la mise en scène de Negulesco. Ce n'était que la 2ème fois, après Take Care of My Little Girl (1951) qu'il travaillait "en couleurs" et de ce point de vue la réussite est totale. On pourrait y voir la marque de l'ancien peintre qu'il fut (dans le Montparnasse des années 20), une expérience artistique qui a du lui être profitable au cours de sa carrière de cinéaste mais il faut aussi souligner l'apport sans aucun doute déterminant du directeur de la photographie Edward Cronjager à qui l'ont doit les somptueuses images des " Pionniers de la Western Union ", du " Passage du canyon ", de " La furie du désert " (visuellement l'un des plus beaux film noir en couleurs) et du " Ciel peut attendre ", tous tournés au cours des années précédents le film de Negulesco. Les vues sur les paysages marécageux tournées sur place dans le Okefenokee Swamp Park entre Georgie et Floride sont en tout cas superbes. Contrairement à Renoir, Negulesco prend manifestement plaisir à filmer la lenteur, la tranquillité des lieux. Il filme les barques filant lentement sur les eaux stagnantes. On a ainsi parfois l'impression que certaines images montrant des visages passant en gros plans dans le champ sont ralenties. Cette quiétude délibérée est presque paradoxale par rapport aux dangers bien réels de ses marais infestés d'Alligators, de serpents, de panthères…et de jeune(s) femme(s) rendue(s) à la vie sauvage…

C'est là une autre différence majeure par rapport au film initial, la plus grande importance donnée au premier rôle féminin en raison d'une modification sensible du scénario. Dans le film de Renoir, le jeune chasseur tombait accidentellement sur le meurtrier présumé qui vivait seul en ermite. Dans le remake il découvre le père…et la fille vivant au milieu de la jungle et il y reste comme prisonnier pendant longtemps contrairement au personnage de la 1ère version qui multipliait les allées et retours entre son village et la marais. Cela laisse le temps à une relation complexe de s'installer entre les 3 personnages. Des 2 ermites, le plus sauvage n'est pas celui qu'on pourrait imaginer car si le vieux Jim Harper se méfie du jeune homme qui vient les perturber dans leur refuge très précaire et leur environnement passablement dangereux, c'est sa fille qui voudra d'abord se débarrasser du gêneur, puis lentement, elle finira par accepter le jeune homme et finira par lui permettre de quitter le camp, de rentrer au village contre la promesse faite par Ben d'oeuvrer à la réhabilitation de son père…en attendant mieux car la sauvageonne petit à petit va s'humaniser, se féminiser au contact de Ben (…et je ne dis pas comment çà se termine car je risque de devenir obscène). La sauvageonne est donc interprétée par une très sexy Jean Peters, vêtue de peaux de bête, qu'on retrouve là dans un rôle très proche de celui qu'elle tenait l'année précédente dans La flibustière des Antilles (Anne of the Indies) de Jacques Tourneur. Il y a d'ailleurs au moins une scène qui est assez évidemment plagiée sur le film de Tourneur. Laurie Harper reçoit en cadeau une robe de bal qui la métamorphose totalement. Une variation sur Cendrillon sauf que là c'est un peu comme si une GI Jane (sans les rangos) recevait en cadeau la robe de Sissi impératrice.
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Donc forcément qui dit modif. et ajout, dit perte de quelque chose par rapport à l'original. En l'occurrence, c'est le second rôle féminin qui perd beaucoup de son intérêt. C'est la fiancée de Ben. Dans les deux cas, la jeune femme sera sur la même ligne : Jalousie, rancoeur, trahison mais on voit donc beaucoup moins ce personnage dans le remake de Negulesco. Quand à la fille du fugitif, dans le film de Renoir, on découvrait son identité en cours de route (sous un faux nom, elle sert de domestique à l'un des commerçants du village…Toujours Cendrillon) et sa relation avec le jeune ben, tout comme celle du même avec sa fiancé, évoluait au gré de ses allées et retours entre son village et le marais. D'autre part, on déplore quand même une vrai perte cette fois ci par rapport à Renoir car on ne retrouve pas -loin sans faut- l'art de Renoir pour montrer la petite communauté du village de Tyler et des personnages secondaires disparaissent même totalement du remake, notamment le prétendant de la belle mère de Ben Tyler superbement interprété par John Carradine. C'est ainsi tout un pan du désarroi du père de Ben qui disparait avec la perte de ce personnage. En revanche, toute l'intrigue tournant autour du meurtre, tout le coté : réhabilitation, découverte des auteurs du crime initial, dénouement, etc...est presque repris intégralement du film original et n'apporte rien de nouveau, Jack Elam remplaçant simplement Ward Bond dans un registre comparable.

La distribution : On se doute bien qu'avec Jeffrey Hunter à la place de Dana Andrews on perd au change….et c'est juste. Malgré tout, même si le film n'a sans aucun doute pas été tourné dans la continuité, j'ai l'impression que l'interprétation de Dana Andrews dans la 1ère partie du film de Renoir était un peu maladroite et qu'il s'améliore en cours de route. Jeffrey au moins reste égal à lui même tout du long, pas folichon et ce n'était pas l'acteur le plus expressif de sa génération mais il est régulier dans l'effort. Même remarque pour Anne Baxter (qui était Laurie, la fille de Jim Harper) que pour son partenaire. La sauvageonne du tout début du film, celle qui se cache dans les granges, qui passe un oeil dans l'embrasure d'une porte et baisse la tête devant les hommes, la Cendrillon exploitée par ses patrons fait (malheureusement) un peu sourire. Quant au rôle du vieux Harper, il est tenu dans les deux cas par Walter Brennan et à 11 ans de distance, il est très peu changé et même peut-être meilleur dans le remake. Vu en VF et en VO. La version Renoir a été édité en DVD.
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Jean Peters à la tombée de la nuit, seule, si seule…Bref, le
genre de fille qui donne envie de se perdre au milieu d'un
marais tout pourri sans GPS. Une fille à pique nique, à feu
de camp. Le genre avec lequel tu pourrais dormir dehors
malgré les fourmis qui se font la malle avec le sucre ou en
te foutant des araignées qui squattent le duvet.

La suite : L'oiseau de paradis. Delmer Daves (1951) avec Louis Jourdan, Debra Paget et Jeff Chandler
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Federico
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Quel pouêt tu fais, kiemavel... L'amour t'a même fait mal orthographier à quatre reprises le prénom de cette délicieuse actrice. :wink:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Federico a écrit :Quel pouêt tu fais, kiemavel... L'amour t'a même fait mal orthographier à quatre reprises le prénom de cette délicieuse actrice. :wink:
:oops: C'est parce que je l'a préfère en Jane, quand elle est en Jean çà m'excite mais paradoxalement je perd tous mes moyens. Mais qu'est ce qui se passe ? Effectivement, depuis hier j'ai bidouillé ou posté plusieurs de mes réflexions effectivement poétiques sur le cinéma et je me suis déjà mélangé les crayons entre les Jane, les Jeanne et les Jean. Alors dans l'ordre, c'est Jane Greer, Jeanne Crain et Jean Peters. Je te remercie de t'être arrêté là et de ne pas avoir relever les autres, de fautes. Remarques, çà pourrait vite devenir un boulot à plein temps :mrgreen: . Merci, je corrige...
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Beware ! I'm not Jane Greer, I'm Jean Grrrrrr...
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Federico a écrit :
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Beware ! I'm not Jane Greer, I'm Jean Grrrrrr...
" Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue…"…et de la réserve de cartouches. Moralité, il est temps de rentrer, Y se fait tard :arrow:
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L'oiseau de paradis (Bird of Paradise) 1951
Produit, écrit et réalisé par Delmer Daves
Producteur associé : Harmon Jones (20th Century Fox)
Scénario écrit d'apres une pièce de Richard Walton Tully
Image : Winton C. Hoch
Musique : Daniele Amfitheatrof

Avec :

Louis Jourdan (André)
Debra Paget (Kalua)
Jeff Chandler (Tenga)
Maurice Schwartz (Kahuna)
Everett Sloane (le banni)
Prince Lei Lani (le chef)
Jack Elam (le marchand)
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Après avoir passé plusieurs années en Europe, Tenga, le fils du chef d'une tribu polynésienne, revient sur son ile natale en compagnie de André, un français avec lequel il s'était lié d'amitié durant ses études. André est très bien accueilli par la population et par le père de Tenga, le souverain de l'ile, moins par le Kahuna, le sorcier qui fait de sombres présages en raison de la présence de cet européen qui en s'installant sur l'ile va perturber son équilibre…Or ses prédictions semblent se réaliser. Malgré les avertissements de Tenga qui lui avait enseigné les tabous tribaux qu'André se devait de respecter, notamment ceux touchant les jeunes filles non encore mariées, André et Kalua, la soeur de Tenga, tombent amoureux et brisent un tabou lorsqu'ils se parlent en secret sans y avoir été autorisé. Les deux amoureux vont devoir se soumettre à un certain nombre de rituels mais çà ne suffira pas à apaiser les dieux…
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Bien qu'il fasse encore une fois la preuve de sa grande curiosité intellectuelle pour les cultures différentes et bien que sa volonté manifeste était de faire passer une nouvelle fois un message de tolérance, Delmer Daves semble cette fois encore plus perplexe qu'à l'accoutumée sur les possibilités d'entente entre des êtres humains culturellement trop différents. Il explore cette fois les limites du multiculturalisme en montrant des personnages incapables de s'adapter à des cultures trop différentes de celles ou ils ont grandis et surtout les difficultés rencontrées par un couple interracial qui rappellera celui de son film précédent, La flèche brisée, mais le propos est cette fois encore plus pessimiste…et surtout plus ambigu. Il semble cependant que le metteur en scène -qui était aussi comme dans au moins 50 % des cas le scénariste de son film- ne soit pas totalement responsable de la fin de celui ci et qu'il n'est pas responsable non plus de la voix off finale qui nous rabâche une "morale de l'histoire" qui contredit une bonne partie du propos du film en venant défendre globalement tous les aspects de toutes les cultures, sous entendu, y compris ce qui relève pour le coup du fanatisme religieux. Or, cet appel au respect de toutes les coutumes quelles qu'elles soient pousse la leçon de tolérance un peu trop loin après la violence qu'elles auront engendré. Comme dans le western déjà cité, l'idylle entre deux jeunes gens innocents passionnément amoureux se terminera en tragédie. Mais si dans l'esprit de Daves, ce film devait sans doute être le pendant exotique, la suite logique de La flèche brisée, il en est plutôt le codicille tant il contredit selon moi au moins partiellement le message du film antérieur, pas seulement parce qu'il inverse les rôles, les responsables de la tragédie à venir étant cette fois clairement les autochtones contrairement au western qui précédait dans lequel, faisant suite à un récit équilibré qui montrait qu'il y avait des bons et des mauvais du coté des blancs comme du coté des indiens, c'était par les conquérants qu'arrivait le drame. Ici, le couple interracial est victime de l'intolérance des autochtones qui ne sont plus seulement montrés comme les victimes de l'histoire, comme des peuples colonisés et vaincus ou -si l'histoire est prise en cours de route- comme de bons sauvages contraints de défendre leur territoire contre son envahissement.
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Dans La flèche brisée, Daves faisait de son couple des victimes d'un contexte historique qui causait la perte des êtres les moins bien armés, victimes collatérales de la lutte que se livrait les plus extrémistes des adversaires prêt à tout pour défendre ce qu'ils croyaient être les intérêts de leurs peuples respectifs. Dans L'oiseau de paradis, Daves défend évidemment toujours "son" couple dans l'adversité et le propos complète tout de même celui du film précédent, mais la leçon de tolérance est beaucoup plus ambiguë car cette fois la violence qui s'abat sur le couple n'est plus seulement ou plus principalement la conséquence de conflits plus vastes entre des peuples incapables de se partager raisonnablement et équitablement un territoire, l'intolérance est d'une certaine manière inscrite dans les coutumes et les croyances des peuples. La 1ère ambiguité étant que Daves qui s'était entouré de spécialistes de la culture polynésienne dans un soucis de sérieux et d'exactitude et surtout avec l'intention de faire comprendre cette culture…nous montre aussi et surtout le nombre considérable de choses interdites et tabous dans la culture polynésienne. Or, si une partie de ces rites pourra sembler amusant -c'est d'ailleurs l'effet qu'ils produiront parfois sur André, d'abord curieux voire émerveillé par les pratiques surprenantes de ses hôtes, d'autres pratiques des habitants du paradis terrestre sont beaucoup plus barbares. Ce sont sans doute les réponses…violentes que les organisations sociales tribales ont trouvées pour résoudre les problèmes posées par une nature sauvage dont les soubresauts peuvent être eux-mêmes violents. Les évènements qui se produiront dans le final démontreront d'ailleurs que le sorcier avait raison lorsqu'il annonçait que l'arrivée d'un étranger sur l'ile perturberait son équilibre et provoquerait des catastrophes. Celles ci relèvent d'ailleurs parfois -tout comme les réactions qu'elles entrainent- davantage du film fantastique que du film d'aventures mais en voyant ces phénomènes extraordinaires : ces rivières de sang, ces épreuves infligées aux amoureux pour apaiser les dieux et ces autres rites plus ou moins barbares incluant les sacrifices humains, on pense à certains péplums…et aux récits de l'ancien testament…et on y repense forcément en écoutant le fameux long discours final appelant à la tolérance pour les coutumes des autres, quelles qu'elles soient.
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Toutefois, si les barrières posées entre les amoureux ne seront cette fois pas le fait des "envahisseurs", le(s) blanc(s) ne débarquant pas cette fois ci en conquérant, la méfiance qu'inspire André -et même son rejet radical par le sorcier de l'ile- s'explique en partie par les rencontres antérieures des autochtones avec les occidentaux. Voici la situation de départ et "l'historique" des relations entre blancs et polynésiens tels qu'ils sont exposés dans le film. On découvre les deux principaux personnages masculins à la toute fin du voyage de retour de Tenga vers son ile. Tenga (Jeff Chandler), un «canaque» (c'est ainsi qu'il est nommé dans la VF) a été incapable de s'adapter à la vie occidentale et même s'il ne s'en explique jamais vraiment, parlant tout de même d'une impossibilité pour un homme ayant grandi dans une culture si différente de s'adapter à la culture occidentale, le racisme qu'il a du subir n'est sans doute pas pour rien dans cet échec. C'est symbolisé par le premier personnage qui intervient au tout début du récit. A bord du bateau, un marchand raciste (incarné par Jack Elam) se moque de Tenga et le provoque avant d'apprendre son identité "princière" et de révéler au passage à André Laurence (Louis Jourdan) que Tenga n'est pas tout à fait un "canaque" mais qu'il est le petit fils d'un marin européen qui avait débarqué jadis sur l'ile ou vivait aujourd'hui sa descendance et qu'il y avait vécu vénéré comme un dieu. Voici pour la rencontre positive (si on veut car d'une certaine manière cette première rencontre et la position initiale des uns et des autres annoncent déjà la catastrophe à venir…). On l'apprendra en cours de route en recevant les informations au feu et à mesure du récit, la dernière confrontation avec un blanc avait en revanche causé beaucoup de troubles sur l'ile. Le marin anglais (incarné par un formidable Everett Sloane) qui avait débarqué sur l'ile des années avant André Laurence avait brisé tant de tabous et s'était montré tellement violent qu'il avait été banni de l'ile principale et rejeté sur un ilot qu'il occupe encore avec ses enfants qui lui servent d'esclaves. Ça, c'est en tout cas la version des habitants de l'ile, y compris celle de Tenga qui fera de cette rencontre entre André et le banni, une sorte de point de non retour pour son ami.
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Bien qu'il ne soit pas hostile à l'idylle en train de naitre entre son ami et sa soeur, Tenga montrera à partir de là les limites de sa bienveillance à l'égard d'André car s'il a provoqué la rencontre avec le banni, c'est pour mettre en garde André contre les risques d'échec de son intégration. Il sent déjà que son ami aura le plus grand mal à se plier aux coutumes immuables réglant la vie des habitants de son ile. A son retour, il lui demande donc d'être bien certain de vouloir rester parmi eux et d'épouser Kalua…lui promettant de le tuer de sa propre main s'il abandonnait ou trahissait Kalua ou son peuple. Ce n'est pas encore le pont culminant du désenchantement d'André qui prendra conscience plus tard qu'il lui est impossible d'accepter toutes les règles coutumières de ses nouveaux amis…Il avait pourtant commencé par être émerveillé par la beauté de l'ile…et par celle de Kalua mais l'émerveillement initial d'André va peu à peu s'estomper. D'abord surpris, parfois amusé, il prendra progressivement conscience de tous les tabous pour lui incompréhensibles réglant la vie de la communauté. Cette apprentissage d'abord bienveillant va se faire sous la direction de Tenga, un personnage inventé par Delmer Daves et qui n'avait pas d'équivalent ni dans la pièce originale ni dans sa première adaptation cinématographique tourné par King Vidor en 1932. La création de ce personnage permet à Daves d'avoir un porte parole "pratique" pour expliquer sur le long terme à André…et aux spectateurs, les us et coutumes des Polynésiens.
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Dans ce rôle de Tenga, Jeff Chandler recycle son interprétation de Cochise du film précédent….et ce registre limité mais acceptable fait de dignité et de solennité est tout à fait adapté à ce personnage qui ressemble beaucoup au chef indien qu'il interprétait dans La flèche brisée. Mais le film repose surtout sur les deux autres interprètes principaux. Louis Jourdan et Debra Paget ne sont pas de grands interprètes mais l'alchimie entre les deux crève l'écran. Ces deux là ne sont habituellement pas d'une expressivité extraordinaire mais ils sont ici très bien dirigé par leur metteur en scène qui prolonge les plans exaltant la beauté de ses interprètes, leur fascination réciproque et leur insouciance. Comme il l'avait déjà fait pour d'autres interprètes féminines, il fait paraitre cette jolie fille qu'était Debra Paget encore plus belle que d'habitude. Elle n'a -je crois- jamais été aussi bien filmé que dans Bird of Paradise…Mais c'est tout le film qui visuellement est une splendeur. Le Technicolor flamboyant et une très belle photographie du grand Winton C. Hoch qui travailla notamment à plusieurs reprises avec John Ford sur certains de ses plus beaux films en couleurs (Le fils du désert, La charge héroïque, L'homme tranquille ou La prisonnière du désert) nous donnent de magnifiques images des iles (plusieurs iles Hawaïennes) sur lesquels le film a été tourné.

Comme dans son film précédent, Daves défend des amoureux innocents pris dans des tourmentes qui finissent par les engloutir. Si le film reste intéressant, comme je l'ai déjà laissé entendre je trouve la démonstration cette fois ci un peu ambiguë….mais c'est peut-être la conséquence d'un athéisme quasi hystérique. En tout cas d'un coté il nous montre de manière semble t'il sérieuse et respectueuse ce peuple…pour ensuite nous montrer qu'ils vivent dans une "nuit religieuse"…et on ne peut guère soupçonner Daves d'avoir voulu nous montrer le bon chemin vers la vrai foi. Pas trop son genre…mais c'est peut être en revanche celui des producteurs. C'est comme çà que j'interprète le long discours final prônant -après un tel récit- une tolérance sans réserves vis à vis des autres cultures, avec pour sous entendu selon moi vis à vis de toutes les religions. Ce qui est sûr c'est que Delmer Daves désapprouvait une fin selon lui imposée par la production…tout comme le fameux discours final. Dans une lettre adressée à Bertrand Tavernier publiée dans Amis Américains, le metteur en scène affirmait qu'à l'époque du tournage les producteurs ne pouvaient toujours pas tolérer une fin heureuse pour les histoires d'amours interraciales !..ajoutant que le 1er film qui avait montré une histoire d'amour entre un européen…et en l'occurrence une asiatique qui finissait bien sera La flamme pourpre (The Purple Plain) de Robert Parrish qui sorti seulement 3 ans plus tard. Pour finir sur une note sérieuse, cette histoire édifiante sur les moeurs des peuples barbares a eu un certain effet sur moi. La volte face est en cours mais il me faut rendre grâce à notre bonne vieille religion d'homme civilisé qui nous permet de faire à peu près n'importe quoi depuis que le chef de la tribu à accepter de se sacrifier pour tout le monde (Erreur vieux, seulement les chrétiens). Bon, c'est sûr que le personnel en rajoute depuis pour nous faire expier notre faute de ne avoir pas reconnu le patron à temps mais au moins on a pas besoin de renouveler le bail avec dieu en étant obligé de sacrifier de temps à autre des enfants innocents ou nos plus jolies gonzesses. A voir mais pas un indispensable du maitre. Vu d'abord en VO puis récemment en VF.
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

kiemavel a écrit :
L'oiseau de paradis (Bird of Paradise) 1951
.
Raaah, je l'ai vu à la télé -- en noir & blanc -- quand j'étais gosse :mrgreen: . La fin m'avait fait froid dans le dos. Je vais essayer de retrouver la date de diffusion.

EDIT : ayé, j'ai trouvé... Dimanche 22 octobre 1972, sur la 2e chaîne. C'était le film du dimanche après-midi (14h45 !). :P C'était une semaine avant les vacances de la Toussaint. Le dimanche suivant, on avait vu "Robinson Crusoé sur Mars". C'était le bon temps ; on était jeunes et pleins d'espoir.
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Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :
kiemavel a écrit :
L'oiseau de paradis (Bird of Paradise) 1951
.
Raaah, je l'ai vu à la télé -- en noir & blanc -- quand j'étais gosse :mrgreen: . La fin m'avait fait froid dans le dos. Je vais essayer de retrouver la date de diffusion.

EDIT : ayé, j'ai trouvé... Dimanche 22 octobre 1972, sur la 2e chaîne. C'était le film du dimanche après-midi (14h45 !). :P C'était une semaine avant les vacances de la Toussaint. Le dimanche suivant, on avait vu "Robinson Crusoé sur Mars". C'était le bon temps ; on était jeunes et pleins d'espoir.
Comme c'est démontré dans un autre topic dans lequel tu interviens parfois, A la télévision autrefois, la qualité de la programmation TV, en l'occurrence celle des dimanches AM a sérieusement baissé. Les films :shock: (Je n'ai jamais vu celui de Byron Haskin). J'ignore si le film de Daves a été rediffusé depuis sur une chaine française mais à priori s'il l'a été ce n'est sans doute pas au cours des 15 ou 20 dernières années ce qui est tout de même hallucinant compte tenu de la réputation du metteur en scène. France Télévision a parfois épisodiquement proposé les AM de semaine de petites séries de films similaires. Il est vrai que ça fait tout de même un bon bout de temps que France 3 n'a plus passé ni westerns ni films d'aventure sur ce créneau horaire ou alors ça m'aura échappé.

Pour le coté choquant de la fin du film de Daves, oui et même révoltant (oui, j'étais bien dedans…)

Bonux :
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Debra Paget, 80 ans...et retraitée depuis 1965, vit au Texas

Louis Jourdan, 93 ans, vivait il n'y a encore pas si longtemps entre Cote d'Azur et Californie mais depuis 3 ou 4 ans sa santé se serait sérieusement dégradée.
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Message par Tutut »

Merci pour ce superbe compte rendu.
kiemavel a écrit :Comme il l'avait déjà fait pour d'autres interprètes féminines, il fait paraitre cette jolie fille qu'était Debra Paget encore plus belle que d'habitude. Elle n'a -je crois- jamais été aussi bien filmé que dans Bird of Paradise…
Je crois surtout qu'elle était jeune et fraiche et pas encore dans la routine des rôles de princesse, fille de harem ou danseuse exotique, à choisir, je préfère Dolores del Rio dans la version de 1932.:)
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Message par kiemavel »

Tutut a écrit :Merci pour ce superbe compte rendu.
kiemavel a écrit :Comme il l'avait déjà fait pour d'autres interprètes féminines, il fait paraitre cette jolie fille qu'était Debra Paget encore plus belle que d'habitude. Elle n'a -je crois- jamais été aussi bien filmé que dans Bird of Paradise…
Je crois surtout qu'elle était jeune et fraiche et pas encore dans la routine des rôles de princesse, fille de harem ou danseuse exotique, à choisir, je préfère Dolores del Rio dans la version de 1932.:)
C'est vrai qu'il est superbe mais la fin est tout de même indigne du reste :fiou:
Plus sérieusement, d'après le souvenir que j'en garde, je ne te suis pas sur le match Dolores Del Rio v/s Debra Paget mais il y a longtemps que je n'ai pas vu la version de 1932. C'est d'ailleurs pourquoi à aucun moment je n'ai comparé les deux versions. J'ai failli le revoir pour l'occasion mais un peu échaudé par ce lointain souvenir, je me suis abstenu bien qu'étant bien évidemment un grand admirateur de Vidor. Vu mon rythme actuel dans ce topic, je ne fais plus de bande annonce mais il est possible que le premier Bird of Paradise soit le prochain...
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Ali Baba et les 40 voleurs (Ali Baba and the 40 Thieves) 1944
Réalisation : Arthur Lubin
Production : Paul Malvern (Universal)
Scénario : Edmund L. Hartmann
Photographie : W. Howard Greene et George Robinson
Musique : Edward Ward

Avec :

Jon Hall (Ali Baba)
Maria Montez (Amara)
Turhan Bey (Jamiel)
Andy Devine (Abdullah)
Kurt Katch (Hulagu Khan)

Encore enfants, Ali Baba, fils du calife de Bagdad, et Amara, fille du prince Cassim, se sont promis de se marier mais ils sont séparés brutalement quand Ali est contraint de fuir lorsque les mongols sous le commandement de Hulagu Khan prennent la ville. Attitré dans un piège tendu par le traitre Cassim, le calife est assassiné sous les yeux de son fils qui parvient à s'enfuir. Errant dans le désert, il tombe par hasard sur une bande de voleurs sortant de la grotte abritant leu trésor. Lorsque les voleurs y reviennent et découvrent l'enfant, impressionnés par son aplomb ils l'épargnent et il est même adopté par leur chef. 10 ans plus tard, Ali est devenu le chef des voleurs et s'est rendu populaire en raison de la lutte qu'il mène contre l'envahisseur mongole. Alors qu'Amara doit épouser sous la contrainte le tyran Hulagu Khan, les deux amis d'enfance se retrouvent...

Pour celui ci je privilégie le choc des photos au…Voici donc un aperçu rapide sur les bienfaits de cette petite Bagdaderie. Investissement intellectuel minimal donc pour celui là :mrgreen: Ces aventures cinématographiques d'Ali Baba s'inspirent on ne peut plus librement de l'histoire rattachée aux contes des Milles et Une Nuits. Le scénariste fait d'Ali Baba un fils de calife qui après qu'il ai été recueilli par les voleurs devient le chef des "résistants" à l'occupant mongol. C'était le 4ème film réunissant Jon Hall et Maria Montez. A partir du film Les milles et une nuits (Arabian Nights) de John Rawlins (1942) qui fut un grand succès, le couple Jon Hall/Maria Montez, souvent accompagnée de Sabu et Turhan Bey, a été reconduit à 6 reprises, Arthur Lubin tournant deux des films de cette série. En 1943, il avait déjà réalisé La sauvagesse blanche (White savage), un film d'aventures "Polynésiennes" puis en 1944 ce Ali Baba avec les mêmes têtes d'affiche moins Sabu (remplacé ici par le très moyen Scotty Beckett qui tient le rôle d'Ali Baba enfant).

Le scénario est très prévisible. Les méchants le sont énormément. Le héros est (moyennement) agile mais je dois avouer que je n'ai jamais été un grand fan de Jon Hall, préférant largement dans des rôles similaires par exemple un Gilbert Roland. Le metteur en scène assure le service minimum derrière la caméra et les deux chefs op. ne dynamisent pas des masses les scènes d'action. Y'a pas trop d'humour malgré la présence de comédiens qui parfois pouvaient faire fonctionner nos zygomatiques (Andy Devine). Le responsable de la VF avait d'ailleurs réussi à trouver une voix aussi éraillée que la sienne. Voyant très peu de VF, j'ignore si cette voix était la voix habituelle attribuée à Devine. Bref, on est dans la routine…sauf que l'héroïne est encore mieux roulée que la plupart des filles comparables dans ces années là (c'était avant Rhonda, Arlene, Julie, Debra, etc…) et contrairement à sa réputation, elle était plutôt bien dans ce genre de rôles dans lesquelles malgré tout on l'a trop systématiquement cantonné jusqu'à la fin de sa carrière (et jusqu'à la fin tout court). D'autre part, la belle copie disponible permet de profiter pleinement d'un superbe album d'images, certes parfois en carton patte…mais magnifié par un splendide Technicolor. Autre particularité, le film a été tourné sur place !!! À Bagdad ! Non, je déconne. Les scènes dans le désert ont été tournées dans l'Utah, le reste dans le Red Rock Canyon en Californie…enfin, le reste…Lubin, son chef op. + les décorateurs et responsables des effets spéciaux font quand même beaucoup joujou avec les maquettes, les toiles peintes, les transparences et les rochers en polystyrène. Sympathique et distrayant mais le message politique aurait mérité d'être plus appuyé (c'est pour rire). Diffusé en VF sur notre sat.

Arthur Lubin, décédé en 1995 alors qu'il allait avoir 97 ans, fut l'un des moins connus des centenaires d'Hollywood. Je l'incorpore d'ailleurs sans rien demander à personne dans un club de metteurs en scène prestigieux dans lequel il n'a jamais été invité par les historiens de cinéma. Ses modestes titres de gloire, il les doit à 2 séries comiques qui font (parait-il) encore rire. Il dirigea 5 fois les deux nigauds (Abbott et Costello) et il mit 6 fois en scène Francis (le mulet qui parle). Une spécialiste me dit que les A&tC sont parmi les meilleurs…Heu ! Les moins mauvais :?: Les films de ses premières années sont difficiles à voir, dommage car certains titres des années 30 sont tentants. Par la suite il réalisa quelques films visibles, le plus célèbre étant son Fantome de l'opéra en couleurs qui ne vaut pas la version muette de 1925 avec Lon Chaney. Il a aussi réalisé un film d'action mouvementé et qui se voulait comique... et qui est mouvementé mais facultatif : Le bagarreur du Pacifique (South Sea Woman) avec Burt Lancaster et Virginia Mayo (DVD zone 1 avec vost). Sa version de Lady Godiva of Coventry avec Maureen O'Hara dans le rôle titre n'est pas terrible. En revanche, deux de ses incursions dans le film criminel sont réussies. Impact (1949) avec Brian Donlevy, Ella Raines et Helen Walker est un bon film noir et Des pas dans le brouillard (Footsteps in the Fog), 1955 est plutôt un film gothique…et un des très bons thrillers en costumes. Reste quelques films tentants mais que je n'ai jamais vu, notamment Ca pousse sur les arbres (It Grows on Trees), le dernier film (de cinéma) d'Irene Dunne.


- La copie passée sur le sat. français est belle mais celle présente sur le Blu-Ray américain donne envie d'investir quelques dollars sans attendre l'hypothétique édition française. Le choc des photos, c'est par là :arrow:
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Alors là, ça tient plus du complément d'informations pour connaisseurs :mrgreen: (Une scène de bain heureuse avec Maria Montez. Ça ne durera pas. Quand on vous dit qu'il faut profiter de tous les bons moments parce que tout ceci finira mal)
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Commissaire Juve »

Plus on avance en âge, plus on accumule les visionnages, plus on voyage (en vrai ou via les chaînes documentaires), plus on finit par affiner son regard sur la géographie des lieux de tournage.

Alors, quand on avait 10 ans, ça n'avait aucune importance. Mais plus tard... beaucoup plus tard... certaines choses deviennent difficile à avaler.

Là, en voyant une des captures (la n°10), j'ai eu un coup de blues. Pour faire bref : ça m'a fait le même effet que si John Ford avait tourné "La prisonnière du désert" à la mer de sable (celle d'Ermenonville, hein !). :mrgreen:

PS : ça m'a fait le même coup en voyant la BA de "Samson & Dalila" (1949). Quant à "L'homme qui voulut être roi", je ne peux plus le regarder. Sacrés Américains.
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Supfiction
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Crosswinds (1951)

Message par Supfiction »

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Crosswinds (1951)

Excellent moment passé devant ce film d'aventure de 1951, Crosswinds alias "L'or de la Nouvelle-Guinée" en français.
Le ténébreux dur à cuir John Payne (tendance Mitchum en plus athlétique) avant de finir dans les bras de la très sexy Rondha Fleming devra défendre chèrement sa peau contre des escrocs en pagaille (les gueules Alan Mowbray et John Abbott et le double malfaisant du héros incarné par Forrest Tucker qui lui vole son bateau avant de se retrouver à ses côtés dans la quête de l'or) et autres "sauvages" et crocodiles. Pas énormément d'action selon les critères actuels, une pointe de romantisme, un scénario simple et pourtant on ne s'ennuie à aucun moment. Le technicolor tire partie de paysages de rêve et bien sûr de la beauté de la belle Rhonda qui illumine le film de sa présence. Le couple Payne-Fleming est très réussi et constitue l'atout majeur de ce bon divertissement de dimanche après midi.
Une vague quête d'un trésor ("l'or" du titre du film est caché dans une épave d'avion) servant de prétexte à l'aventure presque 100% sur mer. Du cinéma pour rêver, ado des années 50 ou adulte du XXIème siècle, ça marche encore, le sourire moqueur en plus (ou non). Un type de cinéma qui s'est malheureusement totalement perdu en dépit de quelques ultimes rejetons (bien moins romantiques et bien plus excitées) dans les années 80 (A la poursuite du diamant vert, Alan Quaterman..).


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Dernière modification par Supfiction le 18 oct. 21, 16:10, modifié 1 fois.
kiemavel
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Re: Crosswinds (1951)

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit : Crosswinds (1951)
Lu et approuve. C'est surement le meilleur film d'aventures de Lewis Foster. Le scenario de L'or de la Nouvelle Guinee presente des points communs avec Jamaica Run que j'avais evoque dans ce topic mais Crosswinds lui est superieur. Par contre Arlene y est au moins aussi sexy que Rhonda...Je viens de decouvrir un nouveau film d'aventures avec Rhonda, c'est Yankee Pacha de Joseph Pevney avec Jeff Chandler et Lee J. Cobb...Pas mal. Je vais essayer d'en causer rapidement dans ce topic.
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