Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Chip
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Pour en revenir à Sophia Loren et " Ombres sur la mer", citons le livre de souvenirs de Jean Negulesco, illustré de photos et de dessins de l'auteur, il semble vraiment avoir été sous le charme de la plantureuse italienne.
" Un flâneur à Hollywood" aux Presses de la Cité.( 1988 pour l'édition française)
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Pour en revenir à Sophia Loren et " Ombres sur la mer", citons le livre de souvenirs de Jean Negulesco, illustré de photos et de dessins de l'auteur, il semble vraiment avoir été sous le charme de la plantureuse italienne.
" Un flâneur à Hollywood" aux Presses de la Cité.( 1988 pour l'édition française)
J'ai déjà lu des souvenirs de cinéastes plus intéressants mais on y sent une personnalité plutôt conciliante. Il n'était semble t'il pas homme à polémiquer ou se plaindre (en dehors des habituelles plaintes contre les producteurs), c'est pourquoi à la lecture de ce qu'il rapporte du tournage, on comprend -parfois entre les lignes- que ce fut une expérience assez pénible pour lui…en dehors de l'éblouissement qu'il a eu l'air d'éprouver pour sa naïade.
francesco a écrit :PS : évidemment le dyptique de Lang est un chef d'oeuvre absolu du cinéma. :evil:
Je peux le faire aussi :evil: :shock: :twisted:... :wink: Je ne vois pas ce que ça a d'évident. Vous êtes au moins 3 à adorer. Point. Je déplore de passer à coté mais il n'est pas nouveau que le diptyque ne fait pas l'unanimité. Jacques Lourcelles a écrit des lignes merveilleuses sur ces films ; certains critiques éminents les tiennent eux aussi pour deux des meilleurs films de Lang...et d'autres non. Le topic consacré au dyptique sur ce forum est tout aussi partagé. Quant à la rédac, elle semble moyennement d'accord avec vos avis car dans le top exprimé il y a moins d'un an, les deux films ne figuraient pas dans le top 10 de Lang. Pour résumer mon avis de manière extrêmement sommaire, je dirais : C'est beau mais c'est chiant. Ce n'est pas ce que ce film raconte qui m'ennuie, c'est le véhicule employé : Le kitsch outrancier, l'intrigue démente de serial. Et la manière : La caméra contemplative de Lang …et du coup une mise en scène dans laquelle on peut surement voir le comble de l'épure. Je vois bien pourquoi on peut être fasciné par le spectacle mais même ceux qui aiment ont parfois su dire pourquoi on pourrait moins aimer. Jacques Lourcelles écrivit notamment ceci :
Chez Chandra, personnage pivot du film, c'est lorsque le trop plein s'acceptera comme vide, cad lorsque les passions s'annihileront dans le renoncement, que la sérénité pourra faire son apparition. Message qui n'est qu'apparemment positif car il implique la suppression du désir, l'abolition des passions pour que survienne une paix qui a quelque chose de sépulcral. Cette paix est vue "comme du fond de la mort", selon l'expression de Luc Mourlet : "Ce qu'il y a de plus profond chez Lang, c'est une certaine manière de regarder de très loin, comme du fond de la mort, les hommes, les femmes, le meurtre et la fatalité. Dans ses 4 ou 5 derniers films, on ne distingue plus que cela. Si on entend pas ce ton d'éternité, on entend rien. Le silence et le vide"…Et plus loin...(Lang) réduit l'univers à quelques désirs contradictoires et monstrueux de l'homme, l'amour accouchant du meurtre (ou de la volonté de meurtre), la soif de pouvoir accouchant de la destruction, et la philosophie devenant à la fin cette inutile -mais fascinante- contemplation du néant.

Comme on le voit, c'est super deep (Ah oui, ça change de Lourcelles :P ) et du coup, ça mérite sans doute une seconde vision car le premier volet notamment m'avait paru tellement long que je n'ai pas revu ces 2 films là depuis 20 ans mais j'y repiquerais un jour (J'ai malgré tout les DVD Wild Side)
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Cathy
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Cathy »

Je me demande si on a vu le même film. En plus comment tu peux dire que c'est kitsch quand tu aimes les serials où les décors sentent le studio à 10000 lieux à la ronde, je n'ai rien contre, mais on n'a pas la même notion de kitsch. En plus il me semble que justement les films de Fritz Lang ont été tournés à Udaipur ou ont respecté l'intérieur des palais. Je me demande comment on peut trouver ça beau et chiant, car ce n'est absolument pas chiant. L'action est continue, l'érotisme latent. Debra Paget est sublimissime. Il y a des idées géniales comme la fameuse toile d'araignée, pourtant c'est digne des séries B que tu affectionnes. Caméra contemplative chez Lang, alors oui, il y a un sens de la mise en scène et des plans mais ce n'est pas faire beau pour faire beau !!! On n'est pas chez Visconti. Bref que tu n'aimes pas, je veux bien. Je sais que le diptyque n'est pas forcément apprécié et je me fous des opinions des critiques à la Lourcelles, Tavernier, Coursodon, etc. Bref c'est du cinéma d'aventures, de la série B signée Lang.
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Message par francesco »

kiemavel a écrit :
Chip a écrit :
Pas sûr que ça vaille un tel développement, voyons ! Chip a carrément parlé d'une purge sans argumenter, tu as répondu que tu était d'accord, sans argumenter davantage, j'ai répondu que je ne l'étais pas du tout avec exactement le même ton (mais le smiley en plus, c'est vrai). C'était absolument accessoire (d'où la place en PS de la remarque) et, comme tu l'as fait remarquer, il y a un topic qui est dédié au Lang, de toute manière.
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Message par Jeremy Fox »

francesco a écrit :
kiemavel a écrit :
Pas sûr que ça vaille un tel développement, voyons !.
Idem ; c'était de l'humour. J'ai toujours accepté que l'on apprécie pas mes films préférés et vice-versa. C'était juste pour donner une voix de plus en faveur du dytique.
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Message par Supfiction »

Puisque l'on évoquait Maria Montez et Debra Paget plus haut, une petite comparaison entre la danse du Cobra de Debra Paget dans Le Tombeau Hindou et celle de Maria Montez dans Le signe du cobra est flagrante. Dans le premier, la séquence semble durer une éternité (alors que la demoiselle est en tenue très légère), dans le second on s'amuse à contempler une Maria Montez à 200% dans son rôle (et pourtant elle est habillée elle).
Les deux films n'ont bien entendu rien à voir, mais il y a un kitsch exubérant et taquin d'un côté (et ridicule aussi), qui me fait rire et rêver aussi, et un kitsch trop balisé, très lent et un peu pompeux de l'autre. D'ailleurs les Lang ne sont pas des séries B.

Il faut dire aussi que même chez Powell, la représentation de l'Inde traditionnelle dans les films occidentaux m'ennuie et me parait manquer d'authenticité.

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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

francesco a écrit :
kiemavel a écrit :
Pas sûr que ça vaille un tel développement, voyons ! Chip a carrément parlé d'une purge sans argumenter, tu as répondu que tu était d'accord, sans argumenter davantage, j'ai répondu que je ne l'étais pas du tout avec exactement le même ton (mais le smiley en plus, c'est vrai). C'était absolument accessoire (d'où la place en PS de la remarque) et, comme tu l'as fait remarquer, il y a un topic qui est dédié au Lang, de toute manière.
Les smiley ont la même fonction chez moi que chez vous :wink: C'est de la faute à chip qui avait effectivement parlé d'une purge :wink: . J'ai répondu en disant que c'était deux des Lang que j'aimais le moins. Effectivement, c'était on ne peut plus laconique mais je n'exprimais rien d'autre qu'une opinion et ça ne se présentait pas autrement. La dessus, tu me réponds de manière également laconique que tu adores en ajoutant une nuance qui fait qu'on pourrait penser que c'est une évidence et que ça fait l'unanimité…D'ou mon explication.

Pour le reste, quand je lis "digne d'une série B comme je les affectionne" oui, mais je n'ai jamais crié au chef d'oeuvre pour les films que j'évoque, ou rarement. Même si pour l'essentiel j'évoque sur le forum des films méconnus et de série B, je ne vois pas que ça et je fais la part des choses entre Prince of Pirates que je vais évoquer rapidement et Moonfleet. Et pour continuer, entre Moonfleet et le fameux diptyque. D'autres ne font pas la différence et ils ont surement raison...parce qu'ils ont vu un meilleur film que celui que j'ai vu. Maintenant, il est possible sinon probable que des choses me passent au dessus et de toute façon, ça reste un souvenir trop ancien pour aller plus loin.
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Cathy
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Cathy »

Je vais me faire tuer :wink: , mais personnellement c'est Moonfleet qui ne m'emballe guère, je m'y ennuie ! Sans doute que je n'ai aucune empathie pour le héros bien que ce soit Stewart Granger que j'apprécie ! Maintenant au niveau image, il est tout à fait superbe, mais il manque quelque chose pour me faire vibrer :) !
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Pas envie d'argumenter, je me suis profondément ennuyé , c'est tout. Que ce soit signé Lang, ne change rien à l'affaire, comme dit Kiemavel, c'est chiant !
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Cathy a écrit :Je vais me faire tuer :wink: , mais personnellement c'est Moonfleet qui ne m'emballe guère, je m'y ennuie ! Sans doute que je n'ai aucune empathie pour le héros bien que ce soit Stewart Granger que j'apprécie ! Maintenant au niveau image, il est tout à fait superbe, mais il manque quelque chose pour me faire vibrer :) !
Ben non, je ne tue pas, en tout cas pas pour ce genre de choses mais je souris un peu. Tu interviens pour marquer ton incompréhension pour mon manque d'entrain devant le diptyque pour finir par lâcher dans le message suivant que toi, c'est Moonfleet devant lequel tu t'ennuies. :wink: Bref…comme quoi, les gouts et les couleurs (j'en ai plein des phrases importantes comme celle là :P ) . Si je voulais être vache, je dirais que c'est même plus curieux et atypique dans ton cas parce tu ne dois pas ignorer que Moonfleet, s'il ne fait surement pas l'unanimité non plus, est en tout cas souvent plus admiré que les deux autres films en question. Bref, le plus important la dedans c'est que ça m'a donné envie de revoir ces films…

2 ou 3 films d'aventure de Sidney Salkow à suivre dans ce topic. Un metteur en scène qui s'avère beaucoup moins mauvais que son exécrable réputation.
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Chip »

Le diptyque de Lang ne m'a pas séduit, interprétation défaillante, où seule surnage une Debra Paget très érotisée, intrigue feuilletonesque, proche du serial, en matière de films à épisodes le " Zorro's fighting legion" de Witney et English est , pour moi, autrement plus jouissif. Lang m'avait ébloui et fait rêver avec " Moonfleet", frissonner avec " the big heat", intéresser avec " Western-Union" et " Rancho notorious", là rien, hormis Paget.
Dans " Western women" , l'actrice parle de quelques- un de ses films, et de ses partenaires, et fait l'impasse sur les films de Lang. Aujourd'hui Paget, s'occupe de religion et déplore la des films comtenporains.
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Prince of Pirates

Message par kiemavel »

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Le roi pirate - Prince of Pirates (1953)
Réalisation : Sidney Salkow / Production : Sam Katzman (Esskay Pictures) / Distribution : Columbia / Scénario : John O'Dea et Samuel Newman d'après une histoire de William Copeland et Herbert Kline / Photographie : Henry Freulich / Technicolor.

Avec : John Derek (Le prince Roland), Barbara Rush (La contesse Nita Orde), Carla Balenda (La princesse Maria), Whitfield Connor (Le roi Stephan), Edgar Barrier (Le comte Blanco)
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Au milieu du 16ème siècle, à la tête d'une troupe de volontaires hollandais, le prince Roland de Haagen combat dans les Pyrénées au coté de l'armée française pour tenter de repousser une attaque espagnole. Au même moment au Pays-Bas, son père, le roi Oswald se meurt et son fils ainé Stephan devient roi. Il conclu aussitôt une alliance secrète avec l'Espagne et pour sceller cette alliance un mariage avec l'infante d'Espagne est même programmé. Alors que Roland regagne la Hollande à la tête de ses troupes, le nouveau roi, craignant la réaction de son jeune frère et pour briser son alliance avec les français, le fait attaquer par des cavaliers ayant revêtus des uniformes français. Mais Roland comprend qu'il s'agit d'une supercherie et dès son retour dans la capitale, il prend contact avec des opposants hostiles à la nouvelle alliance. Stephan le fait placer en résidence surveillée au palais avant de l'envoyer en exil mais lors du voyage, on tente de le faire disparaitre avec ses compagnons. Ils parviennent à reprendre le contrôle du bateau qui avait été volontairement incendié avant, par ruse, de s'emparer d'un navire espagnol. Dès lors, Roland va devenir le chef de la rébellion, aidé de Nita, la fille d'un comte hollandais tué au combat contre les espagnols.
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Lutte de pouvoir aux Pays-bas. Le méchant Stephan brise l'alliance traditionnelle des princes de La Haye avec la France et s'allie à l'Espagne. Le gentil Roland, favorable aux français, se dresse contre son frère. Tandis que l'ainé -cette injustice qu'on ne trouve que chez les riches, je ne m'y ferais jamais- se retrouve avec une couronne sur la tête, le droit de lever impôts comme bon lui semble ou de torturer les opposants dans les geôles d'un palais où il vit entouré de marquises poudrées ; son frère cadet est obligé de voyager avec une bande de bras cassés (because pas beaucoup de budget) pour la plupart illétrés et qui ne prennent même pas un bain par semaine. Mais Roland est courageux, très malin et opportuniste. Alors qu'avec ses compagnons évadés, il se retrouve sans vivres sur un bateau en perdition, lorsqu'un navire espagnol va croiser leur route, ayant sous la main une comtesse hollandaise bien foutue (Nita alias Barbara Rush), il va lui demander un service qu'on demanderait plus facilement à une serveuse de tavernes : Tu veux pas un peu remonter ta robe ? Et ça marche...Voilà comment Roland parvient à prendre possession de son premier navire espagnol. Bon, pour rassurer les amateurs éventuels, le reste est un peu plus spectaculaire et pour tout dire, j'ai bien aimé ce petit film d'aventures.
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La première bonne surprise de cette petite production, c'est l'interprétation de John Derek. Il montre plus d'entrain que d'habitude et j'ai vu, enfin, un peu de vie sur ce visage souvent inerte s'approchant du merlan (mais d'autres auraient dit maquereau because l'exploitation éhontée qu'il fera plus tard des charmes de ses femmes). John Derek a été vivant et j'en ai maintenant la preuve. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour mais il est l'un des atouts de ce film qui soufre quand même d'une distribution assez faible et c'est même de ce coté là que la faiblesse des moyens se fait le plus sentir. Les méchants, notamment, ne sont pas bien terribles mais pour le reste, Sidney Salkow et son producteur sont parvenus à masquer le manque de moyens, un peu grâce à du recyclage car les images des grosses bagarres proviendraient en partie de stock-shots, notamment du Jeanne d'Arc de Victor Fleming, mais on fera comme si on avait rien vu car quelque soit les artifices employés, le film est très, très mouvementé.
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Entre l'embuscade dans un col pyrénéen du début et la bataille navale finale, on se bât beaucoup mais contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, un peu plus sur terre que sur mer. On a quand même droit à un petit abordage et on se déplace beaucoup sur mer mais c'est à terre qu'ont lieu la plupart des scènes d'action. Toutefois, les moyens en homme du prince Roland étant limités, et ceux de Sidney Salkow l'étant encore plus, on feinte aussi beaucoup l'adversaire. Après avoir pris possession du château ou l'infante d'Espagne Maria doit rejoindre son futur époux Stephan, le beau Roland usurpe l'identité de son frère ainé et c'est lui qui l'épouse. La suite de scènes impliquant l'infante d'Espagne, la comtesse Nita et Roland est assez amusante et cet humour constant est l'un des autres attraits de ce film. A son arrivée au château, on s'amuse d'abord un peu de l'air dédaigneux de Maria mais la princesse hautaine dissimule derrière cette froideur de facade un tempérament assez fougueux. Elle ne peux s'empêcher de manifester son enthousiasme à l'arrivée de son fiancé qu'elle trouve beaucoup plus séduisant -et pour cause- que sur ses portraits. On s'amuse encore un peu plus quand, après la cérémonie de mariage, la comtesse Nita déguisée en femme de chambres va tout faire pour saborder la nuit de noces alors que l'infante semble assez pressée de se mettre au lit, car évidemment Nita est depuis le début secrètement amoureuse de son prince. Quand les promesses sont modestes et qu'on passe un meilleur moment qu'escompté, ce n'est pas une mauvaise soirée. Pas indispensable mais distrayant. Vu en VF.
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Pendant le tournage :
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John Derek - Sidney Salkow - Sam Katzman

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Barbara Rush - Sidney Salkow - John Derek
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Re: High Barbaree

Message par kiemavel »

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L'ile enchantée - High Barbaree (1947)
Réalisation : Jack Conway / Production : Everett Riskin (MGM) / Photographie : Sidney Wagner / Musique : Herbert Stothart

Avec : Van Johnson (Alec Brooke), June Allyson (Nancy Fraser), Thomas Mitchell (le capitaine Thad Vail), Marilyn Maxwell (Diana Case), Cameron Mitchell (Le lieutenant Joe Moore), Henry Hull (le docteur Brooke)

A Hawaï, pendant la seconde guerre mondiale, le pilote Alec Brooke retrouve par hasard son amie d'enfance puis ex petite amie Nancy Fraser, maintenant infirmière dans la navy sur un navire commandé par Thad, l'oncle d'Alec. Très vite, faisant le constat qu'ils sont toujours aussi épris l'un de l'autre, ils décident de se marier dès la fin de la guerre. Mais peu après, lors d'une mission, l'avion d'Alec est abattu et il est contraint d'amerrir en catastrophe. Alec et son co-pilote Joe Moore sont les seuls de l'équipage à survivre mais privés de radio, avec très peu de nourriture et d'eau, à bord d'un avion partant à la dérive sur le pacifique, les deux hommes ont peu de chance de survie. En attendant un hypothétique sauvetage et pour distraire son ami dont la santé décline, Alec va lui raconter l'histoire de sa vie, entre rêve et réalité…

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Avec ce film qui est l'adaptation d'une nouvelle signée Charles Nordhoff et James Norman Hall, auteurs de plusieurs récits d'aventures portés à l'écran (Les révoltés du Bounty, Les bagnards de Botany Bay, Hurricane), Il y a un peu tromperie sur la marchandise. Je m'attendais à un film d'aventures exotiques mais de l'aventure il y en a peu ; ce n'est pas plus un film de guerre même si le drame vécu par les deux soldats est le contexte qui incite le plus valide des deux à raconter la vie déjà riche qu'il a vécu, avec pour fil rouge son histoire d'amour avec Nancy la compagne qu'il vient tout juste de retrouver après une assez longue séparation mais qu'il connait depuis la petite enfance. Ce film est donc avant tout une comédie romantique. Le récit prend la forme d'une succession de flashbacks qui nous ramènent dans le passé d'Alec et Nancy à différents âges. Alec (d'abord interprété par Jimmy Hunt puis Claude Jarman Jr.) est un enfant puis un adolescent intrépide nourri par les récits des aventures plus ou moins imaginaires de son oncle Thad (Thomas Mitchell) un marin excentrique et rêveur qui, alors que Alec était enfant, était parti pour une expédition pour tenter de trouver une légendaire ile paradisiaque du pacifique sud appelée High Barbaree.

C'est ce guide spirituel qui entraine Alec a faire des expériences, à se dépasser et à rêver sa vie pour mieux la vivre. Dès l'enfance, Alec entraine avec lui Nancy (joué d'abord par Gigi Perreau puis par Joan Wells à l'adolescence) l'entrainant à dépasser ses peurs. Enfants, dans une commune rurale de l'Iowa, ils partent ensemble à l'assaut d'un château d'eau puis Alec entraine Nancy à s'enfuir pour rejoindre un cirque dans lequel Alec fait une brève carrière afin d'aider son oncle qui avait été emprisonné. Durant leur adolescence, Alec et Nancy se perdent de vue avant de se retrouver jeune adulte au moment ou Alec, perdant de vue les idéaux de sa jeunesse, abandonne l'idée de devenir médecin comme son père le Dr William G. Brooke (Henry Hull), l'autre modèle, pour devenir cadre chez un constructeur d'avions dont il s'apprête à épouser la fille Diana (Marilyn Maxwell). A diverses reprises, l'ile légendaire revient par la voix de l'oncle Thad qui fait rêver Alec et Nancy…plus que le spectateur. Finalement, entre deux retours en arrière, en étudiant une carte donnée par l'oncle Thad, Alec se rend compte que la dérive de l'avion les amènent à se rapprocher de l'endroit où est supposé se trouver High Barbaree et il tente de s'y diriger espérant y trouver le salut…

Et ben, c'est pas pour dire du mal mais pour résumer ma pensée : c'est emmerdant. Le critique américain Bosley Crowther du New-York Times écrivit à l'époque que si le co pilote mourrait à la fin de la succession de très longs flashbacks, ce n'était pas de soif ou d'épuisement, c'est d'ennui à force d'écouter son copain raconter l'histoire de sa vie. J'approuve totalement le propos. On peut penser que les auteurs avaient été inspirés par Horizons perdus, le roman plus que le film de Frank Capra d'ailleurs : Une guerre pour contexte. Un accident d'avion entrainant des occidentaux dans un environnement hostile. Un lieu légendaire, ici une ile, qui rappelle Shangri-là, la cité idéale du Tibet. Mais on est très loin des préoccupations de ces deux oeuvres. Le film commence comme une chronique de l'Amérique rurale avec personnage excentrique (l'oncle Thad interprété par Thomas Mitchell…qui fait ce qu'il peut pour nous distraire…et y parvient un peu) qui est complété par un autre modèle plus rigide, le père médecin mais un médecin idéalisé (pas le genre à vous dire à la fin de la consult. Ah non, là c'est une consultation privée, faut sortir la CB). Mais plus qu'un récit d'initiation, le film est centré sur l'histoire d'amour entre Alec et Nancy…et alors là, c'est d'un ennui tel qu'on en sort harassé et avec une seule envie, remettre une galette dans le lecteur pour enclencher une réconciliation immédiate avec le mélo, quitte à n'en regarder que 5 min histoire de reprendre gout au caviar. C'est assez rare mais j'ai été tenté d'accélérer dis donc :shock: Vu en VF. C'était le 3ème des 6 films que Van Johnson et June Allyson tournèrent ensemble ! Je ne me souviens pas avoir vu les autres mais en tout cas, celui ci donne moyennement envie de s'intéresser aux autres.

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Re: High Barbaree

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :et alors là, c'est d'un ennui tel qu'on en sort harassé et avec une seule envie, remettre une galette dans le lecteur pour enclencher une réconciliation immédiate avec le mélo
En même temps .. June Allyson + Van Johnson, ça risquait pas d'être rock’n’roll. :D
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Re: High Barbaree

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit :et alors là, c'est d'un ennui tel qu'on en sort harassé et avec une seule envie, remettre une galette dans le lecteur pour enclencher une réconciliation immédiate avec le mélo
En même temps .. June Allyson + Van Johnson, ça risquait pas d'être rock’n’roll. :D
:D C'est sûr qu'on ne risquait pas de la prendre dans le rôle d'une nymphomane et lui n'avait rien d'un rebelle avec ou sans cause mais les deux ensemble çà dépote :mrgreen:

Pour la suite, je vais revenir à du sûr : John Payne
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