Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Ali Baba et les 40 voleurs (Ali Baba and the 40 Thieves) 1944

- La copie passée sur le sat. français est belle mais celle présente sur le Blu-Ray américain donne envie d'investir quelques dollars sans attendre l'hypothétique édition française. Le choc des photos, c'est par là :arrow:
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Alors là, ça tient plus du complément d'informations pour connaisseurs :mrgreen: (Une scène de bain heureuse avec Maria Montez. Ça ne durera pas. Quand on vous dit qu'il faut profiter de tous les bons moments parce que tout ceci finira mal)
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Je n'avais pas dit un mot sur cette chronique mais je dois dire que j'adore ce film depuis sa découverte il y a des années lors de sa sortie sur un misérable dvd acheté sur un étalage au rabais (dans des boutiques parisiennes aujourd'hui passablement disparues).
Ce blu ray (all zone à priori) semble magnifique et me donne envie de l'acheter en dépit de l'absence de sous-titres français car il me semble très hypothétique qu'il sorte un jour en France. Qui connaît encore Maria Montez à part quelques-uns ici ? Cette fille a quelque-chose d'indéfinissable, pas une très bonne actrice mais je l'adore, elle dégage une sensualité réjouissante, "maîtrisée" mais imparable, et ce sans en montrer beaucoup.
Dommage qu'en dehors de ce Ali baba et de Cobra Woman, elle n'ai pas fait grand chose. Je crois l'avoir vu également dans un film avec Pierre brasseur mais dans un rôle bien moins attrayant.
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Message par francesco »

J'adore Maria Montez .... 8)

Il y une poignée d'autres films visibles quand même où elle peut être très bien (Les Mille et une nuits, L'Exilé d'Ophuls qui est passé sur cineclassik, Portrait d'un assassin dont tu parlais). J'aime beaucoup Hans le marin, également visible en DVD. C'est un rien "too much" mais on ne s'ennuie pas et la distribution (Aumont, Lilli Palmer et Maria donc, dans son meilleur rôle, à mon avis) est très plastique.
A noter que le Videosphère à Paris propose une rare copie VF de L'Atlantide avec elle et Aumont encore, un film "maudit" qu'on ne sait très bien à qui attribuer mais qui est fascinant dans son genre.
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Supfiction a écrit :Je n'avais pas dit un mot sur cette chronique mais je dois dire que j'adore ce film depuis sa découverte il y a des années lors de sa sortie sur un misérable dvd acheté sur un étalage au rabais (dans des boutiques parisiennes aujourd'hui passablement disparues).
Tu confirmes avoir trouve jadis une edition francaise de ce film ?
Supfiction a écrit :Cette fille a quelque-chose d'indéfinissable, pas une très bonne actrice mais je l'adore, elle dégage une sensualité réjouissante, "maîtrisée" mais imparable, et ce sans en montrer beaucoup.
Sensualite oui, mais elle me semble plus naturelle que ce que tu sous-entends. A moins que par maitrisee, tu veuilles dire qu'elle n'etait pas exhuberante...Elle n'en avait d'ailleurs pas besoin tant sa beaute etait grande mais d'autres qu'elle ont davantage compte sur leur beaute, souvent pour une juste cause d'ailleurs en ajoutant de la malice, une certaine distance ironique ou en jouant de maniere plus calcule de leurs atouts. Maria semblait plus nature et sans arrieres pensees mais parfois c'est aussi un defaut car elle n'avait tout de meme pas la presence a l'ecran de quelques unes de ses concurrentes.

Rien qu'en considerant les redheads, la concurrence ne manquait d'ailleurs pas mais aux connues de tous, j'en ajoute une qui l'est beaucoup moins, c'est la volcanique et tres sensuelle rousse Arleen Whelan, malheureusement pas suffisamment vue a l'ecran...Dans sa petite filmo comportant une trentaine de titres dont beaucoup de petits roles, il n'y a qu'un film celebre dans lequel elle tient le principal role feminin, c'est The Sun Shines Bright de John Ford.
francesco a écrit :J'adore Maria Montez .... 8)

Il y une poignée d'autres films visibles quand même où elle peut être très bien (Les Mille et une nuits, L'Exilé d'Ophuls qui est passé sur cineclassik, Portrait d'un assassin dont tu parlais). J'aime beaucoup Hans le marin, également visible en DVD. C'est un rien "too much" mais on ne s'ennuie pas et la distribution (Aumont, Lilli Palmer et Maria donc, dans son meilleur rôle, à mon avis) est très plastique.
A noter que le Videosphère à Paris propose une rare copie VF de L'Atlantide avec elle et Aumont encore, un film "maudit" qu'on ne sait très bien à qui attribuer mais qui est fascinant dans son genre.
Aux films que tu cites, j'ajoute Le voleur de Venise de John Brahm qui est pour moi son meilleur mais je n'ai pas vu Hans le marin sorti jadis en vhs et seulement visible de cette facon il me semble...
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Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :Je n'avais pas dit un mot sur cette chronique mais je dois dire que j'adore ce film depuis sa découverte il y a des années lors de sa sortie sur un misérable dvd acheté sur un étalage au rabais (dans des boutiques parisiennes aujourd'hui passablement disparues).
Tu confirmes avoir trouve jadis une edition francaise de ce film ?
Supfiction a écrit :Cette fille a quelque-chose d'indéfinissable, pas une très bonne actrice mais je l'adore, elle dégage une sensualité réjouissante, "maîtrisée" mais imparable, et ce sans en montrer beaucoup.
Sensualite oui, mais elle me semble plus naturelle que ce que tu sous-entends. A moins que par maitrisee, tu veuilles dire qu'elle n'etait pas exhuberante...Elle n'en avait d'ailleurs pas besoin tant sa beaute etait grande mais d'autres qu'elle ont davantage compte sur leur beaute, souvent pour une juste cause d'ailleurs en ajoutant de la malice, une certaine distance ironique ou en jouant de maniere plus calcule de leurs atouts. Maria semblait plus nature et sans arrieres pensees mais parfois c'est aussi un defaut car elle n'avait tout de meme pas la presence a l'ecran de quelques unes de ses concurrentes.

Rien qu'en considerant les redheads, la concurrence ne manquait d'ailleurs pas mais aux connues de tous, j'en ajoute une qui l'est beaucoup moins, c'est la volcanique et tres sensuelle rousse Arleen Whelan, malheureusement pas suffisamment vue a l'ecran...Dans sa petite filmo comportant une trentaine de titres dont beaucoup de petits roles, il n'y a qu'un film celebre dans lequel elle tient le principal role feminin, c'est The Sun Shines Bright de John Ford.
francesco a écrit :J'adore Maria Montez .... 8)

Il y une poignée d'autres films visibles quand même où elle peut être très bien (Les Mille et une nuits, L'Exilé d'Ophuls qui est passé sur cineclassik, Portrait d'un assassin dont tu parlais). J'aime beaucoup Hans le marin, également visible en DVD. C'est un rien "too much" mais on ne s'ennuie pas et la distribution (Aumont, Lilli Palmer et Maria donc, dans son meilleur rôle, à mon avis) est très plastique.
A noter que le Videosphère à Paris propose une rare copie VF de L'Atlantide avec elle et Aumont encore, un film "maudit" qu'on ne sait très bien à qui attribuer mais qui est fascinant dans son genre.
Aux films que tu cites, j'ajoute Le voleur de Venise de John Brahm qui est pour moi son meilleur mais je n'ai pas vu Hans le marin sorti jadis en vhs et seulement visible de cette facon il me semble...
Alors gros erratum je me suis planté de film. :oops:
Je parlais des Mille et une nuits que j'ai en dvd et que je me repasse régulièrement tellement il est fun et Maria sexy.
Ce qui fait une bonne nouvelle pour ma part: je n'ai jamais vu Ali baba et ce nouveau blu ray me tends donc les bras (comme à tous ceux qui veulent découvrir Maria Montez)! :D


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Il n'y a pas de fil "Maria Montez" ? Il faut que Feb nous arrange ça ... :mrgreen:

Hans le marin est bien dispo en DVD chez RC, je l'ai sous ce format.

En revanche je n'ai récupéré Le Voleur de Venise (effectivement, c'est un de ses meilleurs rôles, si ce n'est le meilleur, je l'avais écarté parce que c'est difficile à visionner) que sous un format "pirate" (et en italien). Les Pirates de Monterey sont disponibles avec st espagnol, mais c'est une bande plus traditionnelle et négligeable, à mon sens.
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Message par Supfiction »

francesco a écrit :Il n'y a pas de fil "Maria Montez" ? Il faut que Feb nous arrange ça ... :mrgreen:
Je ne sais pas pour Feb, mais le topic Maria Montez te tends les bras..
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... =2&t=35813
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Captain China / Dans les mers de Chine (1950, de Lewis R. FOSTER, d'après le roman de John et Owen BAGNI)

"Film d'aventures maritimes pas transcendant mais mais dont les 1er rôles se nomment Gail Russell :oops: et John Payne…"

Le capitaine China a un compte a réglé avec son ancien second, Brendensen, après s'être retrouvé seul, ivre et enfermé dans sa cabine et avoir failli couler avec son bateau. Finalement repêché, China est révoqué. Cherchant à retrouver son poste de capitaine déchu, il se retrouve à nouveau en rivalité avec Brendensen, lorsqu'il embarque sur le navire de celui-ci. Il en profite pour régler ses comptes (avec Brendensen mais aussi avec un marin qu'il suspecte de l'avoir enfermé dans sa cabine lors du naufrage).
Gail Russell est une passagère rapidement intrigué par ce quasi-mythique "China" dont tout le monde parle. La rivalité entre China et Brindensen s'accroit alors.
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John Payne n'incarne pas le héros d'aventure valeureux à la Errol Flynn /Tyrone Power. C'est un homme brutal, hargneux, revanchard et qui se bat avant tout pour lui-même. Il faut voir dans quel état quasi bestial il se met lors d'une bagarre sur le pont avec un marin (Lon Chaney Jr), ce qui n'est pas pour déplaire à la belle Gail (dont l'état d'excitation devant la scène est sans équivoque). A cet égard, son personnage est très intéressant, se situant à mi-chemin entre la femme fatale et la jeune femme fragile que l'on trouve d'ordinaire dans le cinéma d'aventure (cf. Virginia Mayo, Olivia de Havilland, etc). Elle est de fait assez proche de certaines héroïnes de western (Angie Dickinson, Rhonda Fleming..).
C'est d'ailleurs elle qui fait le premier pas et s'invite dans la cabine de China, lui faisant le coup du "une allumette ?". On pense à Lauren Bacall face à Bogart dans la fameuse scène du port de l'angoisse.

Le film n'est d'ailleurs pas tout à fait un film d'aventure. S'il commence un peu ainsi, on est en suite un peu frustré par le manque d'action et de rebondissements. On est clairement pas devant un grand film exotique d'aventure mais plutôt devant quelques péripéties maritimes avec une pointe de romance (comme Les naufrageurs des mers du sud mais dans la série B). Sur terre, le scénario aurait également pu être celui d'un (petit) film noir rédempteur. Le film a également un petit côté "Casablanca", son dénouement est d'ailleurs son exact inverse..

S'il y a du John Wayne dans John Payne, carrure aidant, on est pas immédiatement convaincu lorsqu'il enfile sa casquette de capitaine de navire. Trop fougueux peut-être (ou sans doute ai-je été trop marqué par certains de ses rôles de loser magnifique).
En revanche, j'ai trouvé ses (trop courtes) scènes de romance avec Gail très convaincantes. Sans parler de la castagne dans lequel il excelle toujours autant..
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Supfiction a écrit :Captain China / Dans les mers de Chine (1950, de Lewis R. FOSTER, d'après le roman de John et Owen BAGNI)

"Film d'aventures maritimes pas transcendant mais mais dont les 1er rôles se nomment Gail Russell :oops: et John Payne…"
Pas vu depuis longtemps celui là mais je n'en ai pas gardé un grand souvenir. Ce que tu en dis confirme donc plutôt l'impression assez vague qu'il m'en reste. Je me souviens du noir et blanc. Captain China doit d'ailleurs être le seul film d'aventures de Lewis Foster a être en B&W. A part ça, le film m'avait paru long, étriqué (effectivement pour un film d'aventures, toute l'action ou presque a bord d'un bateau c'est un peu claustro mais pourquoi pas). Je me souviens surtout de la beauté de Gail Russell ! et si ma mémoire est bonne elle devait fricoter avec les deux il me semble : le fourbe et "le héros"...
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Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :Je me souviens surtout de la beauté de Gail Russell ! et si ma mémoire est bonne elle devait fricoter avec les deux il me semble : le fourbe et "le héros"...
Oui, il y a un semblant de fricotage entre la sublime Gail et son rival mais c'est à peine suggéré tant il ne fait pas le poids une seconde. Rien en comparaison du regard surexcité qu'elle jette sur un John Payne animal et torse nu (rien vu de tel en naphta depuis Marlon Brando) lorsqu'il se bat à mort avec le marin qui l'avait précédemment enfermé dans sa cabine alors que son bateau faisait naufrage.
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Tueurs de feux à Maracaibo (1958)
Fred Scott, un spécialiste reconnu dans l'extinction des incendies de puits de pétrole arrive à Caracas pour y passer des vacances sans savoir que tout près de là, sur le lac de Maracaibo, un incendie vient de se déclarer sur une plate forme pétrolière. A peine arrivé, il rencontre Laura Kingsley, une jeune romancière à succès américaine avec laquelle il prend du bon temps avant qu'une idylle ne démarre entre eux. Bientôt, les ingénieurs travaillant au service de Miguel Orlando, le richissime homme d'affaires propriétaire du gisement en flammes, apprenant sa présence au Venezuela, sollicite Fred qui arrive à Maracaibo avec Laura. Il retrouve sur place son vieil ami Milt Karger ainsi que Lago, le fils adoptif de Miguel Orlando qui se proposent pour l'assister mais Fred découvre aussi qu'Elena, une de ses anciennes maitresses, est devenue celle de Miguel qui ignore tout de son sulfureux passé…
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Maracaibo était le 3ème film réalisé par Cornel Wilde et le 4ème produit par Theodora productions, la société qu'il avait crée à l'origine pour produire Association criminelle (The Big Combo) de Joseph H. Lewis. C'est un film d'aventures assez inégal dont l'aspect le plus séduisant ne sont pas les scènes spectaculaires ( l'incendie, les scènes sous marines, le sauvetage, etc…), tout ce qui appartient au cinéma d'action et d'aventures, mais les moments d'accalmie et de détente, notamment l'histoire d'amour entre Fred et Laura en raison de la façon dont Cornel Wilde rend compte de sa fascination pour sa charmante épouse Jean Wallace. C'est avec une candeur touchante que Wilde semble faire une très longue déclaration d'amour à sa femme, multipliant les plans décoratifs sur : Jean en maillot de bain, qui danse, qui rie aux éclats, qui chante, qui est inquiète pour son Red Adair…quand il ne multiplie pas les plans sur ses courbes généreuses. Toutes les scènes ou on les voit ensemble, cote à cote ou face à face, les regards ou les sourires échangés trahissent les liens qui existaient entre eux. Lui même, c'est aussi dans un registre léger, détendu et souriant qu'il est le plus agréable comme dans les scènes qui marquent la rencontre entre Fred et Laura. Il l'a croise alors qu'elle se dirige vers le port, elle ôte son peignoir et se lance sur le lac en ski nautique. Fred ne prend alors pas le temps d'enlever son costume de ville et tracté par un autre loueur, il se lance à la poursuite de Laura puis, lorsqu'il arrive à sa hauteur, on a droit à une séquence de drague sur l'eau assez amusante (seulement partiellement truquée grâce aux transparences).

Très vite, le film reprend son cours "normal". Lorsque Fred, Milt et Lago se rendent en bateau sur le lieu de l'incendie, un premier examen de la situation convaint Fred qu'il faut agir vite car en raison de la violente tempête qui est annoncée, l'incendie risquerait de se propager à la ville (1) et de provoquer une catastrophe sans précédent. Les séquences d'action sont parfois spectaculaires et les images sous marines assez belles et assez habilement mises en scène pour ménager leurs doses de suspense. Une première tentative pour éteindre l'incendie va tourner au drame avant que Fred ne se décide à employer les grands moyens en tentant de stopper l'incendie à coup de nitroglycérine.

Entre deux scènes d'action, on suit l'évolution d'une sous intrigue sentimentalo-dramatique qui ne présente pas beaucoup d'intérêts mais qui permet d'admirer la plastique de la magnifique Abbe Lane (qui pour une fois ne chante pas). Miguel (Charles Lederer), le riche propriétaire du puits de pétrole enflammé, qui accueille Fred chez lui, est un homme diminué par un accident qui l'a rendu muet et c'est un personnage curieux mais intéressant : L'homme de pouvoir diminué, effacé et vulnérable qui est à deux doigts d'épouser une aventurière (Abbe Lane) qui a déjà utilisé ses charmes pour séduire, parfois ruiner et quitter plusieurs hommes. Lago (Michael Landon/Charles Ingals), le fils adoptif de Miguel, connaissant ce passé déteste la jeune femme mais c'est surtout Fred, lui même un de ses anciens amants qui va être tenté d'ouvrir les yeux de son ami mais ses actes vont parfois entrainer des malentendus avec Laura…Plus amusant, on a droit comme presque toujours dans ce genre de films à la présence du marrant de la bande, souvent un petit vieux mais pas toujours (ici il l'est), c'est Milt (Joe E. Ross)…vu en VF

(1) On avait déjà ici en arrière plan car c'est vraiment de manière très indirecte, les préoccupations écologistes de Cornel Wilde que l'on retrouvera dans plusieurs de ses films ultérieurs car le scénario s'inspire sans aucun doute des deux catastrophes pétrolières qui se sont déroulées au Vénézuela. En dehors du fait que les groupes pétroliers étrangers étaient exonérés de taxes et payaient des impôts minimes sur les bénéfices générés par l'extraction du pétrole, ils faisaient peu pour le développement du pays (dans les années 30, les employés américains étaient payés 15 $ par jour contre 40 ct pour les vénézuéliens). Ils n'étaient pas non plus trop obsédés par la protection de l'environnement… En 1928 puis en 1939, le pétrole en suspension sur le lac Maracaibo s'est enflammé provoquant l'incendie des habitations traditionnelles sur pilotis. En 1939, il y eu entre 200 (bilan officiel) et 3 000 morts. 2 versions s'opposent. Incendie accidentel ou provoqué par des employés d'un groupe pétrolier intéressé par la libération des berges du lac afin d'y construire un terminal pétrolier. Ce qui est sûr, c'est que la presse locale s'est réjouie qu'un trou à rats comme Lagunillas ai été détruit et la ville a été reconstruite sur la terre ferme…et l'espace libéré ainsi a été utilisé par la suite par les pétroliers.
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Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit :Je me souviens surtout de la beauté de Gail Russell ! et si ma mémoire est bonne elle devait fricoter avec les deux il me semble : le fourbe et "le héros"...
Oui, il y a un semblant de fricotage entre la sublime Gail et son rival mais c'est à peine suggéré tant il ne fait pas le poids une seconde. Rien en comparaison du regard surexcité qu'elle jette sur un John Payne animal et torse nu (rien vu de tel en naphta depuis Marlon Brando) lorsqu'il se bat à mort avec le marin qui l'avait précédemment enfermé dans sa cabine alors que son bateau faisait naufrage.
Dans Le trésor des Caraïbes (Caribbean) de Edward Ludwig, il y avait, si ma mémoire est bonne, des plans comparables notamment ceux montrant la bête torse nu attachée à un poteau de torture suite aux ordres donnés par l'infâme :wink: Francis L. Sullivan, un des gros salopards que j'avais listé il y a quelques temps. A ceci près que Arlene Dahl ne se frotte quand même pas sur John (quoi, la non plus ? Je dois confondre…). Pour la comparaison Payne / Brando, je ne sais pas. Brando en marcel :wink: c'était évidemment crédible et en même temps c'était un rôle de composition. Un peu comme si le docteur Itard avait réussi a éduquer suffisamment Victor pour qu'il rentre à la fac. Y'avait comme un parfum de lutte des classes. Le routier contre la grande bourgeoise faux jeton qui jouaient les vierges effarouchée tout en fantasmant à mort sur un pue-la-sueur. La violence qu'il dégageait était parfois réellement impressionnante mais à d'autres moments, je le trouvais assez féminin le Marlon avec ses déplacements de chat et ses trucs hérités de la méthode. Bref, bestial mais avec des tas de nuances que traduisent ses regards, sa voix, cette façon de mâcher les mots. Bref, arrogance, mépris, désirs, violence, vulnérabilité, intentions, émotions… John Payne, c'était quand même un acteur élevé en pleine nature, aux plus près des éléments. Il dégage une virilité bien réelle mais par sa présence et dans ses regards passent beaucoup moins de choses. Quand il regarde Arlene Dahl, on voit bien qu'il a une idée derrière la tête mais pas deux. Et on devine qu'il aurait eu presque le même s'il avait vu passer un steack ou un beau camion… :oops: :arrow:

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Je ne peux pas quand même pas rester sur une photo comme celle là…Alors sans faire de surenchère, Abbe Lane, la femme fatale de Maracaibo à la plage... Bonus :
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Le virage du diable (The Devil's Hairpin) 1957
Depuis deux ans, l'ancien champion de course automobile Nick Jargin a pris sa retraite en ayant réussi à rester invaincu en course. Avec ses gains et grâce à un prêt de son ancien directeur d'écurie, il a ouvert une discothèque dans laquelle il emploie nombre de ses anciens adversaires dont certains portent les séquelles d'accidents de course dont Jargin avait parfois été le responsable, y compris son propre frère que Nick avait envoyé dans le ravin bordant un circuit Californien. Un chroniqueur sportif manipulé par l'ancien directeur de course de Nick qui a maintenant dans son écurie le nouveau champion du monde, va tenter de le forcer à reprendre la piste…
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The Devil's Hairpin était le 2ème film réalisé par Cornel Wilde et le 3ème produit par Theodora productions, la société crée avec son épouse Jean Wallace. Comme il a également co-écrit le scénario, co-signé une des deux chansons et qu'il y tenait bien sûr le rôle principal, on peut parler d'un film de Cornel Wilde ! Après La proie nue (qui est son meilleur film) et Le sable était rouge, c'est l'un des meilleurs films de Wilde en tant que metteur en scène. Celui ci est en tout cas dépourvu de certaines grosses maladresses de mise en scène qui parsèment la plupart de ses films (sauf son meilleur). L'intérêt de celui ci réside surtout dans "l'étude" de la psychologie complexe d'un champion qu'il propose. On ne voit rien de révolutionnaire mais Wilde livre ce portrait sans complaisances malgré quelques ficelles dramatiques plus ou moins attendues que l'on peut regretter surtout dans ce qui est montré des relations entre le grand sportif et sa famille, en l'occurrence son frère et sa mère et l'origine de ces conflits plus ou moins ouverts et avoués.

Si Cornel Wilde tenait dans Storm Fear, le premier film qu'il avait réalisé, le rôle du méchant, laissant le "beau rôle" à Dan Duryea, intervertissant donc leurs emplois habituels pour un pari selon moi très peu payant, son personnage à peine moins antipathique dans Le virage du diable est beaucoup plus intéressant. C'est la personnalité complexe de Nick qui est le centre d'intérêt principal de ce film. Cornel Wilde y joue sur deux registres, un habituel : le charme, le sourire, la désinvolture, l'humour. Ses scènes avec Jean Wallace sont toujours aussi charmantes et elle-même toujours aussi sexy, bien aidée ici par les robes et tenues diverses (dont un mini short blanc bien sympa) conçus par Edith Head mais derrière cette façade désinvolte se cache un récit plus sombre qu'il n'y parait, l'habilité du scénario permettant de nous faire prendre conscience relativement lentement de cette face sombre du personnage alors qu'elles étaient là sous nos yeux.

On a d'abord l'impression d'avoir affaire à une forte personnalité, un homme flamboyant et immensément populaire que la réussite sportive puis la reconversion réussis ont comblé. Mais progressivement, sa propre attitude, le jugement parfois sévère exprimé par d'autres, les explications sur son passé fournies par les témoins de sa vie, par ses proches, ses anciens adversaires et par sa mère, vont permettre de prendre plus nettement conscience de la profonde dureté du personnage et de son égocentrisme maladif…en même temps que lui-même en prendra conscience ce qui le mettra "en bout de course" et même "in-extremis" sur la voie du rachat…et ceci très concrètement puisque sa métamorphose se traduira en actes dans les seules séquences qui finalement appartiennent au cinéma d'action puisque c'est dans un long épilogue d'une dizaine de minutes que l'on voit les seules séquences de course automobile. Avant cela, on aura vu cet homme aveuglé par son immense popularité écraser son entourage comme il écrasait jadis tous ses adversaires sur la piste, y compris son propre frère (et même surtout son propre frère). Il a poursuivi d'ailleurs au delà de sa carrière une relation fondée sur la domination d'autrui car il a gardé sous ses yeux, sous couvert d'aider à leurs reconversions et de se racheter, ses victimes de la piste, les ex adversaires qu'il continue d'humilier sans même s'en rendre compte, clamant à la foule de ses admirateurs qui réclament son retour et font pression pour que Nick relève le défi lancé par ses ennemis : " Regardez ce que sont devenu les hommes qui ont voulu me défier ! ".
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En dehors de ses admirateurs qui souhaitent sans arrières pensées le retour d'un grand champion, il y a ceux qui intriguent : un chroniqueur sportif (et à sa suite les reporters sportifs de la télévision) et surtout la foule des envieux qui voudraient voir chuter l'idole. Celui chez qui le ressentiment est le plus fort, c'est Danny Rhinegold (Arthur Franz), l'ancien directeur d'écurie de Nick qui tient absolument à ce qu'il revienne sur sa décision pourtant maintes fois réitérées de ne jamais revenir en course, pour montrer à l'arrogant ex champion qu'il ne s'est pas fait tout seul et qu'il est capable de façonner un champion encore meilleur qu'il ne l'a jamais été, le nouveau champion du monde qui court aussi pour lui, Tony Boari. La confrontation inévitable à la fois sur la piste et avec son propre passé aura lieu et on le sait d'emblée puisque le film débute par une courte scène montrant l'avant course qui va clôturer le film, toute l'histoire étant racontée en un long flash-back qui s'arrête sur le départ de la course finale. Ceux qui aiment les courses de bagnoles, en l'occurrence de voitures vintage, vont être déçu car comme je l'ai dit l'unique course automobile qui va donner l'occasion à Nick Jargin de se racheter n'intervient que dans l'épilogue du film mais cette séquence dure une dizaine de minutes. "L'épingle à cheveux du diable" du titre original, le virage du même nom de la version française est un gros symbole mais le final offre quelques rebondissements sympas et les séquences de course sont très bien filmées. Est ce que rien ne doit venir entraver la soif de victoires d'un grand champion, Cornel Wilde répond que non (ouf…). Les quelques films qu'il a réalisé dans les années 50, notamment celui ci ainsi que Maracaibo ont été largement bénéficiaires alors je ne sais pas pourquoi il a mis cette carrière là entre parenthèse pendant 5 ans, ne retournant à la réalisation qu'en 1963 pour Lancelot, chevalier de la reine. vu en VF

Je vais poursuivre à priori encore un peu la mini série en cours sur cet acteur/réalisateur que j'aime bien…
Avec : Cornel Wilde (Nick Jargin), Jean Wallace (Kelly James), Arthur Franz (Danny Rhinegold), Mary Astor (Mme Jargin), Paul Fix (Doc Addams)
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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Schéhérazade (1947)
En 1865, un bateau de la marine impériale russe qui doit accomplir un tour du monde de deux ans accoste dans un port du Maroc. A son bord, Nicky, un élève officier qui est aussi un compositeur frustré et brimé par la rigueur imposée sur le bateau par le tyrannique capitaine Gregovich, réussi à convaincre le docteur Klin, un médecin qui est aussi à l'occasion chanteur, de l'accompagner en ville. A la recherche d'un piano, Nicky s'introduit dans une vaste demeure appartenant à une famille d'aristocrates espagnols ruinés et fait ainsi la connaissance de Mme de Talavera. Le soir même, dans un cabaret de la ville, alors qu'il est occupé à la rédaction de sa dernière composition, son regard est attiré par le numéro d'une danseuse masquée qui le fascine et l'inspire. Dans les jours qui suivent, de retour chez Mme de Talavera, il fait la connaissance de Cara, sa charmante fille...
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Selon moi ce film est plus une comédie musicale qu'un film d'aventures mais puisque IMDB le dit :wink: . C'est un épisode hautement fantaisiste de la vie du compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov (surnommé Nicky par ses camarades) qui avait réellement été marin pendant plusieurs années. C'est d'ailleurs à bord d'un navire russe qu'il avait terminé sa première symphonie. Par contre, la genèse de la création de sa suite symphonique Shéhérazade est totalement délirante. Ici, c'est la rencontre avec la jeune et jolie fille d'une famille ruinée qui la nuit se mue en une danseuse de cabaret qui va l'inspirer. On suit leurs amours contrariés, un peu par la rivalité avec un autre officier, un arrogant prince russe (qui nous donne un assez spectaculaire duel au fouet) mais surtout par ses obligations militaires. La musique du fameux compositeur revisitée ici par Miklos Rozsa accompagne donc tout le film. On entend certain de ses airs les plus célèbres dont des extraits du vol du bourdon, du Capriccio espagnol et…quand même de Shéhérazade ainsi que 3 chansons qui sont adaptées de ses opéras (chantées par le ténor américain Charles Kullman qui tient un second rôle). A cela s'ajoute plusieurs ballets dont le très beau final montrant la première représentation du ballet Shéhérazade à Moscou. Bon, c'est sûr que les puristes vont peut-être s'étonner de retrouver Yvonne dans un ballet classique mais elle est à peine moins incongrue que Cyd Charisse dans ce contexte. D'autres vont peut-être faire leurs mauvaises têtes puisque Shéhérazade, qui était une suite symphonique devient un ballet mais on va pas chipoter pour si peu. C'est Hollywood !

La genèse de l'oeuvre à défaut d'être véridique est au moins plaisante. C'est "l'exotisme" de la jeune espagnole Cara (...bon, en même temps pour un gars de Saint Pétersbourg…) qui va le faire rêver à l'orient et aux Contes des Milles et Une Nuits, qui va inspirer à Rimsky-Korsakov sa plus belle oeuvre…Dommage que le metteur en scène Walter Reisch (qui était cela dit surtout un scénariste) a été moins inspiré car plus kitsch, je ne connais pas. On s'ennuierait même assez rapidement si le film n'était pas sauvé par l'humour amené par les seconds rôles. Eve Arden en matrone espagnole ? Oui, je sais mais elle est excellente en aristo fauchée, superficielle, aussi hautaine que stupide, jouant à la grande dame mais marquant les cartes (au cas ou les riches invités voudraient jouer) ou rêvant de caser Cara auprès d'un gars qui crache jaune (comme disait ma grand mère). C'est de loin la meilleure comédienne de la troupe même si Brian Donlevy est assez drôle dans le rôle de l'officier russe commandant le bateau. Il passe la moitié du temps le torse nu et bombé, un fume cigarettes au bec et il en fait beaucoup en officier faussement acariatre. On se moque aussi un peu des aristos russes décadents, notamment lorsque le jeune prince Mischinski se fait choper par son capitaine avec un fouet dissimulé sous son uniforme. Un vieux réflexe pour mater les paysans sans doute. Il y en a encore un autre qui est drôle mais lui il ne le fait pas exprès...c'est Jean-Pierre Aumont. :mrgreen: Comment peut-on faire carrière avec aussi peu de talent, c'est un mystère. Sa bonne tête, son sourire, sa bonne humeur ? Bref, pour moi, cet acteur, en tout cas à cette époque là, était catastrophique mais je veux bien que le public féminin (c'est quoi cette condescendance ?) lui ai trouvé du charme. A ces petites qualités, s'ajoute tout de même la beauté exceptionnelle d'Yvonne De Carlo...mais à ce sujet je privilégie les photos aux mots…

Avec Yvonne de Carlo (Cara de Talavera/Shéhérazade), Jean-Pierre Aumont (Nicky/Nikolaï Rimsky-Korsakov), Brian Donlevy (Le capitaine Gregovich), Eve Arden (Mme de Talavera), Alan Reed (Le prince Mischetsky)
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Le voilier maudit (Ebb Tide) 1937
Réalisation : James P. Hogan
Production : Lucien Hubbard (Paramount)
Scénario : Bertram Millhauser d'après le roman de
Robert Louis Stevenson et Lloyd Osbourne
Photographie : Ray Rennahan et Leo Tover
Musique : Victor Young

Avec :

Oscar Homolka (Le capitaine Jakob Thorbecke)
Frances Farmer (Faith Wishart)
Ray Milland (Robert Herrick)
Barry Fitzgerald (Huish)
Lloyd Nolan (Attwater)



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En 1890, sur Tehua, une ile du Pacifique, 3 aventuriers désoeuvrés trouvent enfin un emploi imprévu. Ils se voient proposer de convoyer jusqu'en Australie un bateau américain sur lequel s'était déclarée une épidémie de variole qui avait décimé tout l'équipage afin que bateau et cargaison soient détruits. Lorsque l'un d'eux s'aperçoit que la cargaison était constituée de Champagne, ils décident de se dérouter et de rejoindre le Pérou afin d'y écouler la marchandise. En cours de route, Faith la fille de l'ex capitaine décédé au cours de l'épidémie sort de la cachette ou elle s'était dissimulée avec quelques rescapés et tente de reprendre les commandes du navire, en vain...

Le voilier maudit était la 3ème adaptation d'un court roman co-écrit par Robert Louis Stevenson, The Ebb Tide : A Trio and Quartette, édité en français sous le titre Le creux de la vague. Il y avait déjà eu deux versions muettes en 1915 puis 1922 et ce roman sera encore adapté en 1947 sous le titre L'ile aux serpents (Adventure Island), un film réalisé par Sam Newfield avec Rory Calhoun, Rhonda Fleming et Paul Kelly. L'affiche française annonçait La couleur…On l'a. Ce film est effectivement le 1er film d'aventures maritimes en Technicolor comme l'était Les hommes volants de William Wellman, évoqué quelques pages en arrière, pour le cinéma d'aviation. Enfin…pour ce qui est du dépaysement, la Paramount a tout de même grugé et malheureusement ça se voit. Le village des mers du sud ou débute l'intrigue avait été reconstitué sur l'ile de Santa Catalina en Californie avec végétation tropicale importée de Hawai et poissons exotiques de Polynésie française. Le village du fou mystique (voir plus loin) ayant lui été crée au Paramount Ranch près de Malibu. Ce film très inégal présente au moins un intérêt "vital" : ce fut le seul film en couleurs tourné par la sublime Frances Farmer. Il faut bien dire qu'elle n'est pas, une fois de plus, très gâtée par son rôle qui ne présente qu'un mince intérêt (et au vu de son implication, elle devait le savoir), aussi on doit bien se contenter du minimum. Quelques robes (dues à Edith Head), une sortie de l'eau en sarong qui va même subjuguer le fou de dieu incarné par Lloyd Nolan et quelques scènes avec Ray Milland ne sont pas mauvaises mais elles auraient été encore bien meilleures si le film n'avait pas été écrit avec les pieds et dirigés par quelqu'un qui avait semble t'il (j'ai vu très peu de films) un vrai sens visuel mais qui n'était pas jusqu'à preuve du contraire un grand directeur d'acteurs.

L'autrichien Oscar Homolka dans son 1er film américain est le seul qui assume pleinement son rôle même si son jeu très expressif et grimaçant a un peu vieilli. Sans être le méchant de service du film de marins, il est au moins des trois amis le plus sombre et le moins scrupuleux…et surtout comme comédien le plus juste et le plus en phase avec le genre. A regarder le générique aujourd'hui, on n'imagine pas que c'était lui la tête d'affiche mais pourtant Il l'est, surtout en tant que capitaine de l'équipage car en temps de présence sur l'écran, les 3 têtes d'affiche sont presque également servies. On voit donc presque autant le petit Barry Fitzgerald (Huish) qui n'a pas été du tout dirigé et qui bât des records de cabotinage. Il est énorme en bon copain alcoolique, grimaçant, titubant, se cassant la gueule à plusieurs reprises ; bref, c'est le bouffon du trio…J'aime bien cette acteur de toute façon "excentrique" de par sa présence physique et son jeu mais là c'est quand même beaucoup. Ray Milland (Robert Herrick) est lui assez effacé et me semble même décevant et presque niais en jeune premier de film d'aventures…pourtant plus le film avance, plus il occupe l'écran avec Frances Farmer (car forcément…)

Il y avait pourtant beaucoup de choses intéressantes dans ces personnages aux motivations plus ou moins douteuses et médiocres et tous plus ou moins attirés par le mal. Les trois aventuriers, ex marins, occasionnellement pilleurs d'épaves, emmenés par Jakob Thorbecke, le capitaine d'origine allemande qui aussitôt embauché avait pris pour l'épauler ses deux amis les expatriés anglais Robert Herrick et Huish, vont se disputer un temps au sujet de la cargaison du navire…mais pour la seule raison qu'ils sont diversement malhonnêtes. Ainsi, avant et surtout après la découverte des passagers clandestins, tous gênants compte tenu des projets des 3 amis, la dissension va régner un temps à bord entre les 3 hommes, d'autant plus que la fille de l'ancien capitaine du navire va commencer à plaire au jeune Robert. Elle va toutefois se refuser à lui lorsqu'elle comprendra que le jeune anglais veut rester loyal vis à vis de ses amis qui passent leur temps de leur coté à vider les bouteilles de Champagne qui constitue la cargaison…Mais pas toute la cargaison car on apprendra en cours de route que même le défunt père de Faith n'était pas plus recommandable que les compagnons de voyage de sa scrupuleuse fille…

C'est un violent typhon qui va définitivement décider de leur sort. Ce typhon (nous réveille si on dormait) et surtout donne une longue séquence extrêmement spectaculaire et bien dirigée (je soupçonne une aide extérieure). La violente tempête lave t'elle les hommes de tous leurs vices ? …et bien non. Obligés d'accoster d'urgence afin de réparer le navire et de faire des provisions, les marins arrivent au large d'une ile qu'ils croient déserte mais qui est en réalité habitée par une poignée d'autochtones gouvernée par un fou mystique armé d'une bible et d'une winchester (on est jamais trop prudent) qui se comporte en despote pas éclairé de son ile minuscule, régnant sur quelques indigènes qui le prennent pour un dieu. Accessoirement, il est aussi assis sur une fortune en perles, celles pêchées par ses "esclaves". Or, on sait que la convoitise est un péché…Lloyd Nolan est assez surprenant et assez fin dans un rôle de fanatique religieux qui pouvait faire peur…mais je pense que l'on peut trouver ce personnage grotesque. Ce qui est sûr, c'est que le dénouement est filmé avec les pieds, Hogan ne sachant manifestement pas filmer les scènes d'action. Il n'est pas le seul à avoir tenté de faire du cinéma d'action en étant manifestement pas doué pour ça mais dans ce final c'est assez spectaculaire. C'est pourquoi on ne peut que regretter que le film n'ai pas été finalement confié à Henry Hathaway qui avait été pressenti pour le réaliser…Par contre, James Hogan n'a quand même pas oublié de mettre en valeur Frances Farmer. Ce n'était pas très difficile mais elle aura rarement été aussi belle que dans ce film notamment grace au Technicolor…et au climat tropical qui a inspiré Edith Head pour sa garde-robes (et ça se dit cinéphile :wink: )
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Frances Farmer (photos d'exploitation de Ebb Tide) :oops: :
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Les affiches :
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

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J'insiste…Frances :

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La suite…A priori South of Pago Pago de Alfred E. Green avec Frances Farmer, Victor McLaglen et Jon Hall

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