Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, etc.)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, etc.)

Message par hellrick »

Comme finalement je vais me faire la série entière, je déplace ici mes deux premières chroniques (du topik erotik), je posterais ensuite celles des épisodes suivants :wink:

FLOWER AND SNAKE (VICES ET SUPPLICES ou FLEUR SECRETE)


Image
Bien mieux que le remake amha

Ecrivain japonais décrit comme « le plus fameux auteur érotique SM », Oniroku Dan (1931 – 2001) publia plus de 200 (!) romans dans ce style mais devint célèbre avec « Flower and snake », dont il écrivit par la suite neuf séquelles. Véritable classique nippon aussi connu que L’HISTOIRE D’O en Occident, le roman donna lieu à une première adaptation cinématographique en 1974 dont le succès sauva de la ruine la compagnie Nikkatsu. En effet, le vénérable studio se trouvait alors dans une position financière difficile malgré ses précédentes tentatives, peu fructueuses, dans le domaine de l’érotisme, ou « roman porno ».
La solution, pour attirer le public dans les salles, résidait dans l’obtention d’une véritable star en la personne de Naomi Tani, laquelle avait déjà une riche carrière dans le cinéma d’exploitation sado-maso. Réticente à intégrer la Nikkatsu, Naomi Tani finit par accepter à la condition que son premier film pour le studio soit une adaptation du roman « Flower and Snake ». Après avoir convaincu l’écrivain Oniroku Dan, le long-métrage est mis en chantier sous la direction de Masaru Konuma, lequel effectue de nombreux changements dans le récit original. Malgré les désaccords entre le romancier et le cinéaste, FLOWER AND SNAKE devient un grand succès et relance véritablement la Nikkatsu qui enchaine immédiatement avec un décalque / séquelle, UNE FEMME A SACRIFIER. Par la suite, FLOWER AND SNAKE connut trois suites (durant les années ’80) et un remake en 2004 sous le même titre, lui-même suivit de deux nouveaux épisodes en 2005 et 2010.

L’intrigue, elle, reste typique du pinku nippon à tendance sado-maso. Enfant, Makoto Katagiri a assassiné un client violent qui frappait sa mère, une prostituée. Des années plus tard, le jeune homme, traumatisé, vit toujours en compagnie de sa génitrice, une dominatrice qui photographie des scènes de bondage pour arrondir ses fins de mois. Impuissant, Katagiri ne peut obtenir du plaisir qu’en se masturbant sur des photos sadomaso, ce que découvre son patron, Senzo Toyoma. Le vieil homme décide d’exploiter ce vice et charge Katagiri de kidnapper sa jeune épouse, la trop prude Shizuko, qui refuse à céder à ses fantaisies érotiques et préfère les étreintes féminines. Le riche homme d’affaires ordonne à son employé d’enlever Shizuko et de la soumettre aux pires humiliations afin d’en faire une parfaite salope et une épouse dévouée. Un long dressage débute pour la pauvre demoiselle…qui finit par tomber amoureuse de son ravisseur.

Sans surprise, FLOWER AND SNAKE reprend le schéma habituel des films S/M basé sur l’initiation – ou le dressage – d’une demoiselle trop timide sexuellement qui, après bien des sévices, accepte avec joie de se plier aux désirs sadiques des hommes. Dans la tradition nippone, l’érotisme ne se comprend que dans des rapports de domination et de soumission teintés de viols, de tortures et de scatologie. Les lavements imposés, les coups et les corps soumis à de sévères séances de bondages tiennent donc lieu de stimulants sexuels.

La première scène osée nous montre ainsi la jeune héroïne, dénudée et ligotée, aux mains de son ravisseur et de sa mère. Cette dernière, sadique, lui injecte à l’aide d’une seringue de belle taille une grande quantité de liquide dans l’anus. La prisonnière se tortille sous ce lavement forcé puis, incapable de se retenir, demande d’aller aux toilettes mais son tortionnaire refuse cette demande. La jeune femme relâche finalement le contenu de ses intestins dans un sac en plastique. Excité par ce spectacle dégradant, son ravisseur, jusque-là impuissant, retrouve vigueur et la viole.

La suite de FLOWER AND SNAKE égrène les habituels composants de l’érotisme nippon, lesquels incluent du bondage, des corps féminins suspendus ou supplicié dans des positions très inconfortables, des flagellations, des humiliations diverses et des intromissions d’objets dans l’intimité malmenée de la demoiselle capturée. Au final, bien sûr, cette dernière y prend goût, en redemande et devient une parfaite salope, toujours disponible mais soumise aux désirs de l’Homme. La Femme, en effet, est toujours décrite comme un simple objet de plaisir uniquement destinée à être violentée et rabaissée. Cette conception éminemment machiste de l’érotisme s’oppose résolument à la plupart des classiques occidentaux du genre où, souvent, le scénario suit les pérégrinations d’une héroïne libérée couchant avec de nombreux hommes. FLOWER AND SNAKE se situe par conséquent à l’opposé des EMMANUELLE et autre DEBBIE DOES DALLAS qui triomphaient à la même époque en France ou aux Etats-Unis.

Toutefois, la crudité des situations n’exclut pas une mise en scène travaillée qui, en dépit des contraintes imposées et des passages chauds placés à intervalles réguliers, se montre inventive et intéressante. Malgré leur aspect d’exploitation pure, les pinku possèdent souvent un soin bien supérieur aux mornes productions érotiques confectionnées à la chaine par les artisans besogneux de la pornographie. Peut-être parce que le « film rose » n’est pas considéré comme un genre mineur au Japon mais bien un moyen comme un autre d’expérimenter au travers de sujets autorisant, il est vrai, peu de variations. L’humour, lui aussi, occupe une large place au sein de FLOWER AND SNAKE ce qui lui confère un ton très particuliers, non dénué d’un romantisme pervers surprenant dans un contexte aussi graveleux. Etrange mais, au final, intéressant, ce mélange de genre (érotisme, romance, comédie et même une pointe de critique sociale) aboutit à un film jamais ennuyeux et fort plaisant à suivre.

A la fois plus allusif (aucune nudité intégrale) et plus cru que ses homologues européens de la même époque, FLOWER AND SNAKE constitue une plongée fascinante dans l’imaginaire fantasmatique nippon. Sa courte durée, typique du Pinku (souvent exploités en triple programme) le rend en outre très digeste et recommandable pour les amateurs de divertissements pervers.



FLOWER AND SNAKE 2 : SKETCH OF HELL
Image
Adaptation d’un roman du spécialiste japonais de l’érotisme SM Oniroku Dan, FLOWER AND SNAKE avait été un grand succès en 1974, sauvant pratiquement la vénérable compagnie Nikkatsu alors en mauvaise posture financière. Une pseudo séquelle, UNE FEMME A SACRIFIER, est bien sûr produite dès l’année suivante et le romancier voit ensuite une dizaine de ses œuvres portées à l’écran. Pourtant, il faut attendre 1985 pour que débarque une suite officielle à FLOWER AND SNAKE, laquelle s’apparente, en réalité, à un remake du premier film. Par conséquent, aucun des protagonistes de l’original ne revient dans cette « variation sur un même thème » guère innovant mais néanmoins divertissant pour les amateurs de pinku corsé.

Parti en voyage d’affaires, un homme laisse son épouse seule à la maison. Sa belle-fille profite de l’aubaine pour tenter d’arnaquer Madame et lui extorquer une forte somme d’argent. Pour ce faire, elle organise son propre enlèvement et espère partager sa rançon avec ses ravisseuses.
Malheureusement, la demoiselle est doublée par ses complices et se voit réellement séquestrée. Des Yakuza, renseignés par le chauffeur de Madame, amoureux d’elle, interviennent et les délivrent. Mais les deux femmes ne sont pas au bout de leurs peines puisqu’elles vont être humiliées, battues, torturées et violées de diverses manières durant toute une nuit.

Né en 1930, le Japonais Shougorou Nishimura débute à la Nikkatsu en 1954 et y accomplit différentes tâches avant d’être promu réalisateur en 1963. Quelques années plus tard, le studio décide d’embrasser complètement le « roman porno » et le cinéaste, à l’aise dans ce genre alors en vogue, livre plus de 80 films érotiques en une quinzaine d’années. En fin de carrière, il dirige les 3 séquelles à FLOWER AND SNAKE produites au milieu des années ’80. Rôdé aux outrances du pinku sadomaso, Shougorou Nishimura égrène donc, sur environ 70 minutes, tous les clichés attendus du genre. Une jeune femme délaissée tombe ainsi, en compagnie de sa belle-fille, dans les griffes d’une bande de sadiques et la majeure partie du long-métrage, au budget sans doute aussi serré que les cordes emprisonnant les demoiselles, se déroule, dès lors, en huis-clos. La valse des tortures peut commencer…

Linéaire et très classique dans sa progression, FLOWER AND SNAKE 2 reprend l’argument habituel du pinku, à savoir des jeunes femmes humiliées et violées qui finissent, bien sûr, par apprécier ce traitement, y prennent goût et en redemandent après être devenues de parfaites salopes soumises aux mâles tout puissants. Le film va donc assez loin dans le malsain et transforme rapidement ses protagonistes féminines en objet de plaisir qui se tordent de souffrance pour amuser une poignée de tortionnaires imaginatifs.
Comme dans la plupart des « roman porno », FLOWER AND SNAKE 2 joue la carte de la scatologie avec l’inévitable scène de lavement (ou « enema »). Ici, pour corser la situation, la belle-mère voit son anus remplit par deux seringue d’eau tandis que sa belle-fille, elle, se tord pour aller uriner…qui va perdre ce « concours » ? Au final, bien évidemment, les deux se soulagent en public, la plus jeune étant même forcée de goûter à l’urine imprégnant sa culotte trempée.

La suite poursuit dans la même atmosphère de dégradation féminine avec divers viols, coups, etc. La routine du pinku. L’aspect bondage, évidemment très développé, comprend les habituelles suspensions inconfortables et autres cordages qui s’incrustent dans la peau délicate des poitrines dénudées. Etrangement, l’ensemble garde une véritable esthétique et ne sombre jamais dans le répugnant, le cinéaste dosant habilement le suggestif et l’explicite en conférant au produit un réel style, bien au-dessus de la plupart des films occidentaux similaires.

Heureusement, quelques passages délaissent le côté malsain pour jouer plus franchement la carte du sexy. Les deux « héroïnes » se voient par exemple obligées de participer à des jeux coquins et Madame, recouverte de cire brulante tombant d’une bougie, est violée par sa belle-fille équipée d’un gode ceinture. Sans hésiter le meilleur passage du long-métrage.

Dans la tradition du genre, tout finira très mal avec une explosion de violence abrupte et surprenante ponctuée de coups de couteau saignants. Un petit carnage façon polar seventies. Mais, après tout, nous sommes dans le monde impitoyable des Yakuza.

Très classique FLOWER AND SNAKE 2 constitue une intéressante plongée dans le monde dépravé du pinku sadomaso. Les amateurs de cinéma érotique occidental seront évidemment choqués de cette glorification machiste de la souffrance féminine (tous les rapports sexuels sont basés sur la brutalité et la domination) mais les curieux ne seront pas déçus de ce petit film. L’ensemble se révèle en outre esthétiquement soigné et filmé avec un certain talent, ne serait-ce que pour ruser avec la censure et éviter de révéler la moindre foufoune. Un sacré défi étant donné les positions des jeunes femmes qui passent les neuf dixième du film dans le plus simple appareil.
La courte durée de ce FLOWER AND SNAKE 2 évite d’ailleurs de s’ennuyer et permet d’oublier son aspect très linéaire et prévisible pour goûter à ses charmes pervers. A réserver toutefois aux curieux ou aux amateurs de bizarreries nippones.
Dernière modification par hellrick le 12 mars 13, 10:31, modifié 1 fois.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: La saga Flower and Snake (érotique SM nippon)

Message par hellrick »

Voici le dérivé plus ou moins officiel de la saga, qui reprend d'ailleurs les acteurs et cinéastes de l'opus 1, bref un "Flower and Snake 2" alternatif :wink:

UNE FEMME A SACRIFIER

Image

UNE FEMME A SACRIFIER appartient à la vague des productions érotiques japonaises, populaires dans les années 70, qui utilisant les fantasmes sadomasochistes comme base de leur scénario. L'intrigue, inspirée des œuvres d’Onikoru Dan, le grand spécialiste nippon du SM, est donc minimale. Un professeur pédophile, renvoyé de son établissement après avoir abusé d'une élève, disparaît durant trois ans. Il revient finalement capturer sa femme, la kidnappe, l'emmène dans une maison de campagne, la viole, la torture et à la soumet à de nombreuses humiliations. La découverte par le pervers d'un jeune couple ayant raté un double suicide va encore ajouter du piment à la situation, d'autant que l'épouse finit par prendre beaucoup de plaisir à servir d'objet sexuel.

Réalisé avec beaucoup de professionnalisme, UNE FEMME A SACRIFIER hésite entre sa dimension érotique et son envie manifeste de s'élever au niveau d'un véritable cinéma d'arts et essais. Le réalisateur Konuma Masaru (dont FLOWERS AND SNAKES demeure l'œuvre la plus renommée) soigne le produit mais, malheureusement, le scénario tourne rapidement en rond. Il s’agissait, au départ, d’une pseudo suite à FLOWER AND SNAKES (on y retrouve d’ailleurs les mêmes interprètes principaux) mais une brouille entre le réalisateur et l’écrivain Onikoru Dan, transforma le produit. Toutefois, Konuma Masaru, même si il s’appuie sur un scénario original de Yôzô Tanaka, reprend les thématiques chères à Onikoru Dan et construit UNE FEMME A SACRIFIER sur une logique similaire en dépeignant la dégradation d’une jeune femme qui finit par prendre goût aux sévices endurés.

Cependant, au lieu de se concentrer sur la seule relation sadomasochiste entre le « héros » et son épouse soumise, Konuma fait intervenir deux nouveaux protagonistes pour ne pas lasser le public et permettre de nouveaux raffinements érotiques. A ce niveau on retrouve l’habituelle fascination nippone pour la scatologie, entre autre dans l'éprouvante séquence du lavement subie par une très jeune fille. Le pervers lui injecte ainsi une énorme quantité de liquide dans l'anus à l'aide d'une seringue géante et attend le jet d'excréments, ensuite recueilli dans un sac par son épouse attentionnée. Un quasi remake d’une scène similaire située au début de FLOWER AND SNAKE. Certes tout est suggéré et ne verse pas dans les délires d'un WATER POWER mais, à moins d'être très amateur de ces pratiques, cela reste dérangeant.

D'autres passages, heureusement plus classiques, se révèlent davantage excitants mais restent toujours allusifs. En effet, Japon oblige, pas la moindre foufoune en vue, d’où l’obligation, finalement assez stimulante pour le réalisateur, de rivaliser d'adresse afin ne pas révéler l'intimité de ses deux demoiselles violentées. Un beau jeu sur les ombres et autres objets qui dissimulent les zones sensibles, à la manière du futur générique d'AUSTIN POWER pour prendre une comparaison immédiatement parlante.

Bondage, rasage intime, cire brulante déversée sur l'entre-jambe, flagellation,...Konuma égrène la plupart des poncifs du SM mais reste suffisamment soft pour ne pas gêner un public plus frileux. Néanmoins, le long-métrage développe très sérieusement une thématique assez malsaine de plaisir dans la souffrance, y compris contre la volonté des intervenants. Certes le cinéma érotique et pornographique nous a souvent habitués à ce mode de pensée mais rarement de manière aussi généralisée. Ici, le message est clairement machiste : l'Homme dispose de la Femme et se doit de la violer, de la punir et de l'humilier à sa guise. De toutes façons, elle finit par y prendre goût et, transformée en salope soumise, en redemande, comme en témoigne l’ultime réplique. La très belle Naomi Tani incarne ainsi l'épouse livrée à toutes les perversions et qui, au final, déclare aux policiers voulant la délivrer de ses liens « non, laissez, je suis très bien ainsi ». Les féministes apprécieront.

En dépit d'un budget restreint et d'une mise en scène parfois vite expédiée (zooms, long plans fixes) la photographie se révèle, elle, charmante et les acteurs convaincants, en particulier le mari pervers et psychopathe qui aura droit finalement à sa part de bonheur en partant main dans la main avec une petite fille (on n'ose imaginer ce qu'il lui fera subir !).

Témoignage d’une époque révolue où l’érotisme nippon amassait des montagnes de billet au box-office local, UNE FEMME A SACRIFIER doit clairement être pris avec des pincettes en raison de son absence totale de « politiquement correct ». Cependant, cinématographiquement parlant, le résultat se tient et transcende un sujet scabreux pour offrir un spectacle étonnant, surprenant et parfois excitant.

Grâce à une durée réduite (à peine 70 minutes) parfaitement adaptée, UNE FEMME A SACRIFIER réussit également à ne pas lasser et à se suivre sans le moindre ennui malgré une intrigue fine comme du papier à cigarettes.
Si ce long-métrage à la réputation flatteuse ne s'élève jamais beaucoup au-dessus de la moyenne des « pinku eiga » interchangeables sortis à la même époque, il n’en reste pas moins un bel exemple de l’érotisme sadomaso nippon qui devrait ravir les amateurs. Dans son genre, un (petit) classique.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Alphonse Tram
Réalisateur
Messages : 6937
Inscription : 7 juil. 03, 08:50

Re: La saga Flower and Snake (érotique SM nippon)

Message par Alphonse Tram »

[Attention, commentaires super interressants]
Je me souvenais pas que la Tani avait du poil axillaire... En fait je me referais à l'affiche
Image
Notez que les liens sont également enlevés.

Mais sinon oui, après recherche de mon dvd Geneon, sur la jaquette les poils sont bien là :fiou:
DVD japonais qui coute un poil,... pardon un bras (4000 yens, environ 30€) Qualité correcte, sans plus. Image douce avec parfois quelques tâches (poils ?). Pas de sous titres mais pour les plus japonisants une interview de Dan Oniroku.
ImageImage
Déjà en 2006 le catalogue dvd Nikkatsu roman porno était impressionnant (il y avait un livret inclus). J'en avais acheté quelques uns à l'époque (juste pour voir) - J'ai vite vu que c'était pas trop ma tasse de thé.
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: La saga Flower and Snake (érotique SM nippon)

Message par hellrick »

FLOWER AND SNAKE 3 : PUNISHMENT
Image

Débutée en 1974, la sage « Flower and Snake » avait pratiquement sauvé de la banqueroute la compagnie Nikkatsu. En dépit de nombreuses déclinaisons (comme UNE FEMME A SACRIFIER), il fallut pourtant attendre 1985 pour que Shôgorô Nishimura en propose une première suite officielle, toujours adaptée d’Oniroku Dan, le maître nippon de la littérature sado-maso. Ayant efficacement relancé la saga, Shôgorô Nishimura lui offre rapidement de nouvelles suites. Dès 1986, FLOWER AND SNAKE 3 : PUNISHMENT débarque sur les écrans japonais, reprenant une formule à présent bien rodée basée sur la longue humiliation d’une jeune femme réduite à un objet prompt à satisfaire les désirs sadiques d’une poignée de pervers. Evidemment, d’abord réticente, la belle finit par y prendre goût et, dans les dernières minutes, en redemande.

L’intrigue n’a donc rien d’originale. Cette fois, un homme d’affaire, Takayoshi Tooyama, refuse de sauver l’entreprise d’un de ses anciens amis. Ce-dernier, pour se venger, kidnappe la femme du businessman, Shizuko, l’enferme, la soumet à diverses tortures et humiliations et décide de la transformer en chienne lubrique avant d’en faire la vedette d’un film porno. Ce projet ruinera définitivement la réputation de la demoiselle et celle de son mari. Par la suite, les kidnappeurs s’en prennent également à la servante de Shizuko, la forcément désirable Chiyo, qu’ils soumettent aux mêmes traitements dégradant. Pour sauver Chiyo de cette dépravation, Shizuko accepte d’obéir aux moindres souhaits de ses tourmenteurs.

Le scénariste Masahiro Kakefuda (auteur de quelques classiques du cinéma japonais déviant comme LE COUVENT DE LA BÊTE SACREE ou HORROR OF THE MALFORMED MEN) ne change pas un iota à l’intrigue, toujours très basique, des précédents épisodes de cette vague saga érotique. Il reprend les inévitables rapports de domination entre hommes et femmes et ne semble pouvoir envisager l’érotisme que par la brutalité et la contrainte imposée à des demoiselles attachées, « bondagées », fouettées, violées, tortures et humiliées.

Toujours porté sur l’urologie, FLOWER OF SNAKE 3 propose une scène assez étonnante au cours de laquelle la pauvre victime doit ingurgiter, via un entonnoir, des litres d’eau. Ses ravisseurs lui écrasent ensuite le ventre, évidemment distendu comme un ballon près à éclater, et la force à uriner au visage d’un homme agenouillé. Les autres passages érotiques se révèlent, eux, plus classiques, avec les inévitables suspensions inconfortables, les introductions d’objets variés dans les divers orifices de la suppliciées, les viols, les flagellations, les amours lesbiennes contraintes et, bien sûr, le traditionnel épandage de cire brulante sur un corps offert. Du classique, forcément suggestif (le cinéaste ruse une nouvelle fois pour proposer du chaud sans révéler la moindre chatte), mais toujours plaisant pour les amateurs de pinku sadomaso, ici en terrain connu puisque FLOWER AND SNAKE 3 se contente de ressasser les mêmes éléments déjà vus et revus depuis le premier épisode.

En dépit du manque flagrant de budget, qui condense l’action dans un décor quasi unique, FLOWER AND SNAKE 3 se suit avec plaisir et s’avère un bon divertissement « pinku » dont les scènes chaudes, parfois gratinées, sauront contenter les amateurs de perversions. En raison d’une durée ridiculement courte (à peine 70 minutes), il est quasiment impossible de s’ennuyer même si le film se contente de reprendre une formule à présent balisée, soit une suite de scènes avilissantes pour les protagonistes féminines qui délecteront les spectateurs mâles.

Dans le genre « pinku » à tendance sadomaso / torture (soft), ce nouvel opus de la prolifique saga constitue donc une bonne pioche.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: La saga Flower and Snake (érotique SM nippon)

Message par hellrick »

FLOWER AND SNAKE 4 : WHITE UNIFORM ROPE SLAVE
Image

Déjà réalisateur des deux précédents opus de la saga thématique « Flower and Snake », Shogoro Nishimura propose un quatrième volet sans grande surprise qui s’intéresse, cette fois, à un pervers dentiste. Comme nous sommes dans le monde merveilleux du pinku tendance sadomaso et tortures, le cinéaste nous dépeint le quotidien très sexualisé du praticien Obe et de son assistante Naoe. Le couple prend plaisir à endormir leur patiente pour, ensuite, en abuser de diverses manières, ce qui accroit leur excitation et les pousse à copuler frénétiquement.

La suite du long-métrage ne surprendra guère les adeptes de la saga puisque FLOWER AND SNAKE 4 présente de longues séquences d’humiliation et de souffrance infligée à une demoiselle maintenue dans un état d’esclavage sexuelle par ses tortionnaires. Le point d’orgue de cette entreprise de dégradation systématique de la gent féminine survient lorsque le cruel dentiste enfonce une dizaine d’aiguilles dans la bouche de sa patiente martyrisée. Un moment particulièrement éprouvant pour quiconque à frissonner sur le siège d’un dentiste !

Autre constante de la série : le passage urologique imposée. Ici, la suppliciée se voit contrainte d’avaler plusieurs litres d’eau et, ensuite, d’uriner devant ses bourreaux, lesquels prennent plaisir à lui comprimer le ventre de manière sadique pour augmenter son malaise.
Les saynètes érotiques se succèdent donc sur un rythme soutenu (la durée réduite à 70 minutes aidant le spectateur à ne point s’ennuyer) et comprennent les inévitables viols, flagellations et autres scènes lesbiennes, sans oublier la cire brulante répandue sur le corps d’une masochiste. Japon oblige, la pilosité est bannie et cette contrainte force le cinéaste à user de différents subterfuges pour ne jamais dévoiler l’intimité de ses actrices pourtant dans le plus simple appareil durant la majorité du temps de projection.

Ce jeu avec la censure, digne de la chatte et de la souris, permet d’ailleurs au réalisateur de se montrer innovant dans ses cadrages, à la fois suggestifs et modéré, un élément de décor empêchant à chaque fois le spectateur / voyeur d’observer l’entrejambe des nymphettes entravées.
Seule une scène use des peu esthétiques mosaïques afin de dissimuler, par ce procédé frustrant, la levrette octroyée au dentiste sur son assistante surexcitée.

Sans surprise et guère innovant, FLOWER AND SNAKE 4 se révèle une addition sympathique mais loin d’être essentiel à une saga tournant, hélas, rapidement en rond. Si l’intrigue s’éloigne, cette fois, de l’habituel schéma de la demoiselle martyrisée qui finit par prendre plaisir aux tortures infligées par ses ravisseurs, les raffinements érotiques proposés par ce quatrième volet ne se renouvèlent guère et provoquent au final une certaine lassitude.

Les inconditionnels du pinku sadomaso où ceux qui fantasment sur les dentistes (il en faut, comme peut en témoigner le Jack Nicholson de LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS) peuvent néanmoins jeter un œil distrait sur ce FLOWER AND SNAKE 4 routinier mais raisonnablement divertissant.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

I LOVE IT FROM BEHIND
Image
En dépit de son titre provocateur et de nombreuses scènes « sexy », I LOVE IT FROM BEHIND demeure essentiellement une comédie paillarde en provenance de la compagnie spécialisée Nikkatsu.

L’intrigue, très simple, suit une jeune demoiselle, Mimei, dont l’idée fixe est d’avoir couché avec cent hommes avant son mariage. Une entreprise entamée depuis plusieurs années comme en témoigne les « empreintes » de pénis que la belle collectionne. Toutefois, cette routine érotique est perturbée par son mariage prochain qui oblige la jeune femme à mettre – au propre comme au figuré – les bouchées doubles pour atteindre son objectif. En effet, il lui reste à coucher avec trente hommes pour y parvenir…en tout juste un mois !

L’odyssée sexuelle de Mimei (jouée par Junko Asahina, ensuite vue dans le LA BESTIA Y LA ESPADA MAGICA de Paul Naschy) débute par un homme d’affaire pressé qui se jette sur elle avec sa virilité enduite d’encre et se poursuit avec un travesti finalement davantage intéressé par les femmes que par les hommes.
Une sous-intrigue vient cependant se greffer à cette trame narrative basique. Elle concerne Rei (Yumi Hayakam dont il s’agit apparemment du seul rôle au cinéma), une amie de Mimei devenue lesbienne suite à une déception sentimentale causée par un sadique qui l’a torturée, rasée contre son gré et sodomisée à l’aide d’un godemichet. Tout en essayant d’atteindre son score escompté de cent partenaires, Mimei accepte d’aider sa copine à se venger de son tortionnaire. De son côté Masumi, la compagne de Rei, découvre les joies des vibromasseurs et commence à tester tous les objets phalliques lui tombant sous la main.

Traité à la manière d’une comédie érotique, I LOVE IT FROM BEHIND s’avère plutôt plaisant et bien mené, sa durée réduite (67 minutes !) constituant, bien sûr, un atout certain. En dépit du ton léger adopté, l’une ou l’autre scène induisent cependant un véritable malaise pour le spectateur non familiarisé avec les « raffinements » du cinéma érotique nippon, à commencer par les supplices infligées à une demoiselle ligotée puis sodomisée avec un godemichet. L’expérience la transforme d’ailleurs en lesbienne (hum !) et, comme souvent, le film véhicule des considérations machistes et rétrogrades typiques du pinku. La relation homosexuelle entre les deux protagonistes est, par exemple, considérée comme « anormale », une simple passade qui sera d’ailleurs vite oubliée après leur rencontre avec un homme, un vrai. Notre violée organise dès lors une revanche envers son abuseur : avec son amie, la jeune femme lui rase les parties intimes puis enfonce brutalement un gode entre les fesse de son tourmenteur! Y prenant goût, la lesbienne furieuse décide d’infliger un traitement similaire à ses nombreuses conquêtes, ponctuant l’introduction du gode d’un revanchard « turn gay ».

Mené à bon rythme, I LOVE IT FROM BEHIND tranche avec la production habituelle du roman porno. Il est d’ailleurs étonnant de retrouver au poste de metteur en scène Kōyū Ohara (1935 – 2004), lequel a débuté à la Nikkatsu avec PASSION : OHICHI’s LOVE SONG en 1972. Par la suite, le cinéaste devint un habitué du cinéma érotique et dirigea une quarantaine de long-métrages, souvent d’inspiration sado maso comme FAIRY IN A CAGE et ROPE HELL, d’après le romancier Oniroku Dan. Kōyū Ohara donne aussi dans la nunsploitation avec SINS OF SISTER LUCIA et WET ROPE CONFESSION : CONVENT STORT, les Women In Prison comme en témoigne la trilogie TRUE STORY OF A WOMAN IN JAIL ou FEMALE CONVICT 101 : SUCK et réactive la veine « pinku violence » basée sur le viol avec ZOOM UP : RAPE SITE.
Retrouvé Kōyū Ohara au poste de réalisateur de ce bien plus léger I LOVE IT FROM BEHIND s’avère donc surprenant mais le résultat n’en reste pas moins sympathique et joyeux, loin des pinku beaucoup plus brutaux des seventies. Le ton se situe clairement dans la farce paillarde vulgaire et excessive mais l’humour fonctionne agréablement tandis que l’érotisme, placé en retrait, occupe la portion congrue du long-métrage.

Ceux qui attendent d’un titre comme I LOVE IT FROM BEHIND un érotisme torride en seront par conséquent pour leurs frais (les scènes chaudes sont rares et, en outre, fortement mosaïquées) mais les amateurs de comédies très crues à l’humour souvent « énormes » passeront un bon moment devant ce petit pinku divertissant et plaisamment emballé.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

ANGEL OF DARKNESS 2

Image

Adaptation sous forme de long-métrage « live » d’un célèbre Hentai, ANGEL OF DARKNESS 2 est une très modeste production érotico-horrifique qui reprend, dans ses grandes lignes, l’intrigue d’EVIL DEAD.

Quelques étudiants partent pour un week-end en forêt et rencontrent une vieille dame complètement folle qui mange une offrande placée aux pieds de trois statues. Ce sacrilège réveille involontairement ( ?) les démons des bois qui vont, dès lors, de se mettre en quête de nouvelles victimes. De leur côté, nos jeunes gens commencent à explorer les environs et, bientôt, chacun trouve sa chacune pour de petites randonnées en amoureux, exceptés les inévitables lesbiennes (une prof nommée Fujino et une élève) qui partent, elles, folâtrer dans une grotte. Après une séance de léchouille, la prof disciple de Sapho se désaltére à l’eau fraiche d’une rivière. Hélas, celle-ci est contaminée par les démons et, rapidement, leurs tentacules envahissent les intimités des demoiselles tandis que Fujino, possédée, s’en prend à toute la petite bande de joyeux campeurs.

Manifestement sous l’influence de Sam Raimi, le réalisateur Atsushi Shimizu (une douzaine de titres au compteur) reprend tous les trucs et astuces éprouvés par la saga EVIL DEAD, à commencer par les vues subjectives sensées figurer le démon en chasse de proies à posséder. Mais dans ANGEL OF DARKNESS 2 les proies en question se font possédées dans tous les sens du terme et par tous les orifices.

D’une durée de 70 minutes, ANGEL OF DARKNESS 2 déroule une intrigue très simple et sans surprise qui se limite, généralement, à des passages érotiques plaisants mais très timorés. Japon oblige, les nudités intégrales sont proscrites et le réalisateur doit donc ruser pour ne point trop en montrer tout en satisfaisant le voyeurisme du spectateur. Une position inconfortable dont Atsushi Shimizu se tire honorablement en proposant l’habituel répertoire fétichiste basé sur les petites culottes immaculées des nymphettes. Celles-ci, heureusement, tombent régulièrement le haut pour exhiber leurs poitrines ce qui permet de maintenir un intérêt parfois défaillant entre deux passages osés. L’humour, pour sa part, ne vise jamais très haut et se limite à des vannes bien grasses (« tu veux manger mon salami ? ») mais le ton général reste léger et rarement offensant contrairement à bien des productions similaires.

Ce côté sexy prononcé n’empêche toutefois pas le cinéaste de jouer, prudemment mais avec une bonne volonté appréciable, la carte de l’horreur. Les scènes nocturnes essaient ainsi d’instaurer une atmosphère sinon angoissante du moins inquiétante et quelques effets gore prudents rehaussent cette oeuvrette finalement sympathique. Dans ses meilleurs moments, ANGEL OF DARKNESS 2 réalise d’ailleurs la synthèse entre les deux « mamelles » de l’entreprise et présente des jeunes filles forcées de sucer des tentacules gélatineux, violées par des démons lubriques ou aspergées d’un immonde liquide verdâtre. De bons moments. On regrettera cependant des effets spéciaux risibles, mal camouflés par un jeu assez piètre sur l’éclairage (noyé de brumes verdâtres) et des flous tout sauf artistiques. Néanmoins, cet aspect bricolé et ringard confère au film un côté nanar finalement plutôt adapté au sujet.

Loin d’un bon film, ANGEL OF DARKNESS 2 reste un divertissant « pour adultes » globalement sympathique. Ployant sous le cahier des charges (petites culottes, scènes lesbiennes et tentacules vicelards), le cinéaste ne peut donner libre cours à son imagination mais parvient, en dépit d’un budget minimaliste, à accoucher d’un décalque potable, érotique et irrévérencieux des deux premiers EVIL DEAD de Sam Raimi. Les ultimes minutes promettent, classiquement, des « choses bien pires » pour le prochain épisode. Dans le genre direct to vidéo horrifico-sexy, ANGEL OF DARKNESS 2 se situe, au final, dans une honnête moyenne.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

ANGEL OF DARKNESS
Image
Célèbre Hentai, « Angel of darkness » s’inscrit dans la veine si particulière de l’horreur érotique tentaculaire. Dans ces récits, de jeunes nymphettes sont violées par des créatures démoniaques aux multiples tentacules, lesquels les pénètrent par tous les orifices. Révélé en Occident par l’excellent animé UROTSUKIDOJI, cette particularité nippone fut, par la suite, adaptée sous forme de petites productions « live » qui mêlent sexe et monstres de façon complètement zarbi.

Premier volet s’une pentalogie à petit budget, ANGEL OF DARKNESS se déroule dans un lycée très particuliers dans lequel toutes les étudiantes sont des cochonnes prêtes à tout pour arrondir leurs fins de mois. Les unes se prostituent, les autres posent pour des photos osées ou vendent leurs petites culottes sales à des pervers, etc. Une nuit, une adolescente occupée à tapiner est assassinée, ce qui entraine une enquête préjudiciable pour l’établissement scolaire. Mais le meurtrier est inimaginable: le professeur de chimie, Mr Tojo, est, en effet, devenu une créature maléfique. Possédé par un démon, il se transforme régulièrement en monstre lubrique dont les appendices fureteurs s’en prennent aux lolitas croisant sa route.

Plombé par un manque de moyens rédhibitoires (une scène se déroulant dans une boite de nuit convie seulement une dizaine de figurants !), ANGEL OF DARKNESS n’en reste pas moins vaguement divertissant pour les amateurs de curiosités cinématographiques improbables. L’intrigue, simpliste, se limite aux différentes demoiselles violentées par le professeur devenu une créature caoutchouteuse. Bien sûr, les effets spéciaux et les maquillages sont rudimentaires, au point de faire passer, par comparaison, les productions Troma les plus fauchées pour des blockbusters. L’interprétation, elle, est généralement outrée et cabotine mais, dans l’ensemble, plutôt bien adaptée au sujet. La mise en scène, purement fonctionnelle et souvent bâclée, tente d’instaurer un climat surnaturel en noyant les maigres décors dans une lumière verdâtre aussi baveuse que les monstres. Bien sûr, les faux raccords et les erreurs sont légions et témoigne d’une regrettable précipitation. On n’échappe pas, non plus, au comique involontaire devant ces sortes de tuyaux d’arrosage camouflés tenus à bout de bras par de piteuses actrices mimant aussi mal l’angoisse que le plaisir.

Néanmoins, ANGEL OF DARKNESS amuse et joue effrontément la carte de la sexy lolita perverse vêtue d’un uniforme de lycéenne et toujours partante pour une partie de jambe en l’air. Toutes se trimballent d’ailleurs avec leur petite collection de sex toy et autre vibromasseurs (« oh qu’est ce que c’est, je ne connais pas ») qu’elles sont toujours prête à utiliser pour se détendre entre deux cours. Même l’infirmière de l’école se conforme aux clichés et semble tout droit sortie d’un fantasme adolescent. Les saynètes érotiques se succèdent donc à intervalles réguliers mais restent timorées : les actrices se contentent d’exhiber leur poitrine ou d’écarter les jambes pour dévoiler leur culotte immaculée. Cependant, l’arrivée des tentacules lubriques apportent un certain piment puisque ceux-ci s’introduisent (de manière suggérée) dans les intimités offertes avant d’asperger les corps dénudés d’une sorte de semence verdâtre et gluante du plus mauvais goût.

En dépit de plusieurs scènes qui flirtent avec l’épouvante, ANGEL OF DARKNESS demeure toutefois sobre et le gore en est complètement absent, déséquilibrant le mélange entre le fantastique et l’érotique. Un défaut en partie rectifié dans la séquelle, ANGEL OF DARKNESS 2, plus satisfaisante en dépit de ses emprunts flagrants aux deux premiers EVIL DEAD. Heureusement quelques touches d’humour volontaire sauvent les meubles, comme cette adolescente pas contrariante qui écoute stoïquement son professeur déblatérer ses théories philosophiques fumeuses avant de couper court par un définitif : « c’est trop compliqué pour moi, si vous voulez me sauter j’ai rien contre mais pas de sodomie ».

Vaguement inspiré de l’horreur parasitaire de David Cronenberg (ANGEL OF DARKNESS ressemble parfois à une version très Z de ses premiers films, en particuliers FRISSONS et RAGE), ce petit budget se suit sans trop d’ennui étant donné sa durée restreinte (70 minutes) et l’abondance des passages sexy. Rien de mémorable mais l’assurance d’un bon moment de rigolade.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

ANGEL OF DARKNESS 5

Image

Cinquième et dernier « direct to vidéo » transposant en film « live » un célèbre Hentai, ANGEL OF DARKNESS 5 n’innove guère et se contente de reproduire, de manière très mécanique, les péripéties attendues par les spectateurs des quatre précédents opus. Au programme : érotisme, monstres tentaculaires et lycéennes en péril.

L’intrigue traite, cette fois, d’écolières qui, pour mieux assimiler leurs leçons, recourent à des cassettes audio de stimulation mémorielle subliminale. Malheureusement, celles-ci induisent aussi d’étranges visions et réveillent les pulsions sexuelles refoulées des demoiselles qui se laissent aller à leurs fantasmes…tentaculaires ! Une des jeunes filles, Michiru, commence à s’interroger sur les raisons de ses cauchemars érotiques et s’inquiète des événements étranges survenus dans son collège, dont plusieurs étudiantes ont connus une fin tragique. Se pourrait-il que l’établissement soit maudit et en proie à des démons avides de sexe et de sang?

Pas grand-chose de nouveau à dire sur cet épisode qui applique scrupuleusement une recette à présent bien rôdée : nymphettes en uniforme, fantasmes très japonais de la lolita perverse, nudité fréquente mais jamais intégrale, scènes de sexe (soft) saupoudrées d’un soupçon de fantastique discret et d’un zeste d’horreur quasiment « lovecraftienne », référence à divers classiques (un parasite dans une baignoire évoque LES GRIFFES DE LA NUIT) et complot « conspirationniste » qui rappelle, vaguement, HALLOWEEN 3.

En dépit du contexte d’épouvante, l’érotisme domine, entretenu par un vocabulaire très cru, des petites culottes blanches dévoilées sous les jupes plissées et des scènes chaudes simulées placées à intervalles réguliers. Les actrices, évidemment fort mignonnes, s’y montrent appliquées et relativement convaincantes, y compris lorsqu’elles simulent le plaisir sous la caresse de pseudopodes caoutchouteux maladroitement animés. Bien sûr, lorsqu’une jeune femme frustrée subit les effets de la fameuse cassette, elle devient aussitôt assoiffée de sexe. Défoncée par tous les orifices par des tentacules gluants, elle en redemande, à grands cris, encore plus. Les contraintes de la censure nipponne obligent cependant le cinéaste à ruser, de manière parfois ridicule, pour éviter tout plan proscris, notamment lors des scènes de viols démoniaques au cours desquelles les actrices gardent leur sous-vêtements.

Visuellement, ANGEL OF DARKNESS 5 reste pauvre et propose une esthétique banale sans beaucoup d’imagination, y compris lors des séquences « infernales », lesquelles usent des inévitables couleurs verdâtres pour générer un minium d’atmosphère et, surtout, camoufler la maladresse des effets spéciaux artisanaux. L’apparition finale de monstres grotesques aux maquillages ridicules et aux appendices en plastique apporte toutefois une bonne dose de folie et rend le long-métrage plus délirant et, par conséquent, plus amusant, tout comme l’opération de sauvetage mené par le frère de l’héroïne, un karatéka armé de nunchaku prêt à en découdre avec les monstres.

Comme les quatre premiers volets, ANGEL OF DARKNESS 5 tourne cependant rapidement en rond étant donné le caractère franchement répétitif des scènes érotiques « tentaculaires » qui occupent une bonne moitié du temps de projection. Le final, attendu et éculé, ne relève pas vraiment le niveau mais les amateurs de bizarreries en auront néanmoins pour leur argent, d’autant qu’une durée réduite (70 minutes) aide à digérer la pilule. A réserver néanmoins aux complétistes acharnés de la série qui le regarderont avec le sourire, une bière et du popcorn. Les autres se contenteront de l’épisode 2, plus déjanté et davantage porté sur l’horreur et le gore.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

LA FEMME AUX SEINS PERCES

Image

Datant de 1983, LA FEMME AUX SEINS PERCE s’inscrit dans cette prolifique lignée d’œuvres basées sur l’initiation à la soumission d’une jeune femme prête à accepter toutes les humiliations pour garder l’amour de son « maître ». Dans la lignée du Marquis de Sade (crédité comme inspirateur « officiel ») ou des classiques littéraires comme « Histoire d’O » ou « L’Image », LA FEMME AUX SEINS PERCES suit le parcours d’une infirmière jouée par Jun Izumi, Satsuki, qui se laisse séduire par un inconnu, Gondo. Celui-ci lui offre chaque jour des fleurs et le couple entame une liaison passionnée. Mais l’homme désire bien plus qu’une amante, il veut une femme totalement soumise prête à accepter le moindre de ses désirs. Peu à peu, Satsuki accepte les chaines et les brutalités, étant chaque jour rabaissée davantage jusqu’à devenir un simple objet entre les mains de son « seigneur »…

Réalisé par le spécialiste incontesté du SM nippon Shôgorô Nishimura (auquel on doit de nombreuses adaptations de Dan Oniroku dont les actualisations de FLOWER AND SNAKE au milieu des années ’80), LA FEMME AUX SEINS PERCES déroule l’attirail coutumier de la domination. Une initiation progressive filmée avec beaucoup de maîtrise afin de suggérer sans jamais trop en dévoiler. Le film se conforme ainsi aux tabous japonais érigés par la censure et ne montre, par exemple, jamais les sexes des acteurs et actrices. Le cinéaste, timoré sur le plan purement graphique, se permet par contre un discours idéologiquement gratiné qui débute par un viol sauvage dans les toilettes publiques. Classiquement, la jeune femme en redemande et s’installe chez son « bourreau », lequel va prendre plaisir à l’humilier de diverses manières.

Le long-métrage s’intéresse, dès lors, à cette relation amoureuse en apparence aberrante et complètement toxique pour la demoiselle qui, pourtant, se soumet de bonne grâce aux envies perverses de son partenaire. Pour cela, ce-dernier use d’une sorte de conditionnement mental effectué à l’aide de « phrase clé », répétées à l’envie, dont les mots possèdent un pouvoir hypnotique sur sa maîtresse. Une bonne idée même si la courte durée du film (un peu moins de 70 minutes) empêche de la crédibiliser réellement…au spectateur d’accepter les ellipses dans le processus de dressage. Et, aussi, d’admettre la volonté d’exploitation d’un titre à considérer, surtout, comme un pur fantasme plutôt que comme une exploration psychologiquement sérieuse d’un processus de soumission.

Lors d’une scène qui constitue, probablement, le passage à la limite (pour le personnage mais aussi le spectateur qui risque d’être choqué devant l’audace) la femme devient l’urinoir de son « maitre » et accepte d’ouvrir la bouche chaque fois qu’il a besoin de se soulager. Agenouillée, la demoiselle lui conseille simplement de « bien viser » car elle s’est maquillée pour sortir et n’aura pas le temps pour une retouche. Un peu plus tard, devant une de ses amies, notre infirmière s’apprête à recevoir une nouvelle douche dorée en public mais l’homme s’éloigne en souriant et la laisse en position de complète soumission. Tordu et malsain! Emportée par son souhait de satisfaire l’Homme, Satsuki sera encore davantage rabaissée par la suite puis transformée en véritable chienne qui, enchainée, mange par terre ou se nourrit dans une gamelle tel un animal domestique.

LA FEMME AUX SEINS PERCES propose d’autres idées particulièrement tordues, à l’image de ce club privé pour « gentlemen » qui comprend une étrange cave à vin dont les occupantes, nues et enchaînées, se plient aux désirs des hommes venus les déguster comme de véritables « grands crus ». Les plus sensibles détourneront également le regard lors de deux passages éprouvant au cours desquels des tétons sont percés en gros plan afin d’y placer des anneaux, considérés comme signes d’appartenance complète de la soumise. Au rayon des idées folles et complètement sadiennes citons encore cette jeune femme attachée à une cible tournoyante tandis que son tortionnaire y décoche des flèches enflammées à l’aide d’un arc.

Toutefois, LA FEMME AUX SEINS PERCES peut, à plusieurs occasions, se conformer aux attentes des amateurs d’érotisme et compose quelques scènes plastiquement sublimes. On note, en particuliers, cette séance de masturbation de l’héroïne qui se roule sur un véritable tapis de rose dont les épines lui meurtrissent la peau.

Exemple typique d’un érotisme nippon à la fois malsain, raffiné et fascinant, LA FEMME AUX SEINS PERCES constitue un bel exemple de « roman porno » teinté de sadomasochisme mais sera néanmoins réservé aux habitués du genre, lesquels ne se choqueront pas du discours machiste et de l’imagerie humiliante développée.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

ANGEL OF DARKNESS 3
Image

Nanti d’un scénario plus développé et intéressant que les deux précédents volets, ANGEL OF DARKNESS 3 n’en reste pas moins un prétexte à exhiber l’anatomie de ses interprètes féminines lors d’une poignée de scènes érotiques soft ponctué de quelques passages horrifiques

Seule rescapée du précédent épisode, la jeune Manami rejoint, fort mal en point, son lycée. Hospitalisée, la jeune fille se révèle possédée par Injuu, un démon se nourrissant d’énergie sexuelle et passant de corps en corps. Hélas, la nymphette étant pucelle, l’ange des ténèbres perd de sa puissance car il ne peut se repaitre de sa lubricité. Après le décès de Manami, une enseignante, Manabe, devient le nouvel hôte involontaire d’Injuu, ce que découvre un étudiant timide nommé Takashi. Après avoir surpris sa professeur en train de dévorer un rat cru, le pauvre Takashi pérît à son tour, victime de l’incube. Mais, heureusement, un brave curé surgit pour combattre les forces du mal et protéger la mignonne Fumie, promise à un sort funeste…

Si ANGEL OF DARKNESS 2 puisait son inspiration auprès de la saga EVIL DEAD, ce troisième volet, pour sa part, décalque effrontément L’EXORCISTE. Lors du dernier tiers du métrage, confiné dans une chambre, un curé tente en effet d’extirper le démon du corps d’une adolescente qui, le visage déformé, éructe des obscénités. Le prêtre, armé de son goupillon l’asperge d’eau bénite, prie avec force le Seigneur et averti sentencieusement la mère de la possédée : « ce n’est pas elle qui parle mais le démon, aussi n’écoutez pas ses paroles ». ANGEL OF DARKNESS 3 reprend même, quasiment à l’identique, le climax du classique de Friedkin puisque l’émissaire de Dieu accueille l’incube en lui avant de se donner la mort. Aucune surprise, donc, dans ce scénario-prétexte qui permet surtout d’exhiber de nombreuses anatomies féminines. Le retour à l’univers scolaire, après l’escapade forestière du précédent épisode, donne, lui, l’occasion au cinéaste de jouer sur les habituels clichés de la lycéenne dévergondée. Les fétichistes des lolitas en uniformes seront, par conséquent, ravi, d’admirer des nymphettes écartant les jambes pour dévoiler leur petite culotte immaculée ou tombant le soutif pour exposer leur poitrine. Les tentacules, marque de fabrique de la saga ANGEL OF DARKNESS, sont, eux aussi, bien évidemment, de la partie : ils entrent et sortent des corps martyrisés des lycéennes par tous les orifices possibles. Malgré tout, ANGEL OF DARKNESS 3 reste soft et fonctionne essentiellement sur la suggestion pour entretenir son ambiance volontiers déviante et fantasmatique.

Cet « Hentai live » n’apporte rien à une saga aux outrances finalement très classiques (masturbations féminines suggérées, nudité complaisante, tentacules entreprenant) qui se contente d’alterner scènes érotiques bizarres et moments horrifiques référentiels aux effets spéciaux peu concluant. Les amateurs de cinéma excentrique et d’exploitation crapuleuse passeront toutefois un moment relativement plaisant devant cet ANGEL OF DARKNESS 3 dont la courte durée (environ 70 minutes) empêche tout sentiment d’ennui. Vite vu, vite oublié mais, dans l’ensemble, le film atteint son but et parvient à divertir les spectateurs pervers. C’est déjà ça.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

GUTS OF A VIRGIN 2 : ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN

Image

Scénariste de plusieurs classiques de l’érotisme nippon (comme le VA, VA, VIERGE POUR LA SECONDE FOIS de Kôji Wakamatsu) Gaira a, également, mis en scène huit long-métrages (dont les trois volets de GUTS OF A VIRGIN) qui anticipent grandement sur les futurs « délires sexy gore » du cinéma japonais du XXIème siècle et, en particuliers, l’école Sushy Typhoon et ses dérivés. On pointera immédiatement les parallélismes évidents entre les bricolages de Gaira et les récents ALIEN Vs NINJA et autre MUTANT GIRLS SQUAD. Dans les deux cas, on relève une semblable obsession pour le sexe et la violence au sein d’un univers très « cartoonesque » dont les outrances provocatrices frisents souvent la parodie.
GUTS OF A VIRGIN 2: ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN s’adresse donc essentiellement aux amateurs de bizarreries ou aux spectateurs ayant apprécié la précédente réalisation de Gaira, le très fauché GUTS OF A VIRGIN. Quoiqu’il s’agisse d’une séquelle sans aucun lien avec le (soi-disant) premier volet, le réalisateur en reprend, toutefois, les mêmes ficelles : il mixe violence, érotisme et horreur sanglante avec une bonne volonté évidente, dans la grande tradition du cinéma d’exploitation à budget rachitique.

L’intrigue traite, cette fois, d’un groupe de Yakuza de troisième zone dont la principale occupation consiste à enlever, violer et droguer des jeunes femmes. Après en avoir longuement abusés, les gangsters les vendent « aux Africains » afin d’augmenter leurs profits bien mal acquis. Pour accomplir leurs méfaits, ces racailles emploient une drogue très puissante, nommée Angel Rain, qui plonge immédiatement les utilisatrices dans un état de forte dépendance et de frénésie sexuelle irrépressible. Parvenant à échapper aux Yakuza, une de ces demoiselles trouve refuge chez une psychiatre, Hiromi, avant de se suicider en se jetant du toit d’un immeuble. Décidée à la venger, Hiromi est capturée par les gangsters qui la violent et lui injectent une dose létale d’Angel Rain. Inexplicablement, la pauvre fille se change en une sorte de zombie qui sort de sa tombe pour massacrer ses tourmenteurs à l’aide d’un énorme pénis !

Très classique dans ses excès, GUTS OF A VIRGIN 2: ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN convie, de manière bordélique, les univers érotico-horrifiques des bandes dessinées pour adultes les plus outrancières. Le film aligne, dès lors, les brutalités, les viols, les humiliations et les flagellations dans la grande tradition du « pinku violence », sous-genre prisé au Japon depuis les années ‘70.

Sans verser dans le hardcore (tabou nippon des organes génitaux oblige), l’ensemble se monstre cependant corsé et oblige le cinéaste à ruser avec la censure en plaçant sa caméra de manière inventive. Les plans, astucieux, dévoilent ainsi les attrayantes anatomies féminines sans toutefois offrir de véritables scènes de nu intégrale. Gaira recourt néanmoins, lors du final, à un « floutage » disgracieux de ses acteurs en pleine copulation.

Si GUTS OF A VIRGIN 2 : ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN constitue un divertissement amusant pour les amateurs de séries Z déjantée, l’ensemble devient, malheureusement, quelque peu répétitif au fil de la projection. En dépit de sa courte durée, le film multiplie les scènes suggestives de masturbation féminine mais finit par instaurer une réelle lassitude, y compris chez les plus pervers.

Niveau gore, GUTS OF A VIRGIN 2 : ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN se montre généreux, du moins lors de son dernier tiers qui détaille les exactions du zombie revanchard nanti d’une sorte de pénis monstrueux manifestement inspiré de la créature d’ALIEN. Tête pulvérisée dans des flots de sang écarlate, demoiselle pénétrée par le membre répugnant qui lui déchire la poitrine de l’intérieur, cadavre retrouvé les tripes exposées, démembrement, etc. Gaira ne fait pas dans la dentelle même si, comparé à des productions contemporaines comme TOKYO GORE POLICE ou THE MACHINE GIRL, le résultat reste sobre et souffre, hélas, d’un budget réduit qui musèle les excentricités proposées.

Malgré une courte durée (environ 70 minutes), GUTS OF A VIRGIN 2: ENTRAILS OF A BEAUTIFUL WOMAN manque de rythme et son orientation hésitante (horreur, sexe, gore, comédie, drame,…) échoue à pleinement satisfaire le spectateur. Trop porté sur l’érotisme pour les uns, trop sanglant et répugnant pour les autres, le long-métrage, assis le cul entre deux chaises, s’adresse surtout aux amateurs de pure exploitation mais reste une bizarrerie raisonnablement plaisante pour les cinéphiles curieux.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

J'aurais pu le mettre dans le "giallo" mais bon, voici une curiosité entre érotisme, film de viol, thriller, giallo...Une découverte obscure :wink:

ZOOM IN : RAPE APARTMENT
Zûmu in: Bôkô danchi de Naosuke Kurosawa (1980) Japon
Avec Youko Azusa, Erina Miyai, Yuuko Ohzaki, Yôko Ôyagi

Image

Au début des années ’80, le giallo a disparu des écrans européens mais semble inspirer les Asiatiques qui le redécouvrent avec quelques années de retard. Outre l’une ou l’autre production de la Shaw Brothers largement tributaire des modèles italiens (notamment HEX et CORPSE MANIA), les Japonais en reprennent, eux aussi, les codes distinctifs dans ce curieux hybride qui tient à la fois du thriller violent, du drame et de l’érotisme déviant.
La jeune Saeko profite de l’opportune absence de son époux pour renouer avec son ancien copain Takaya qui vit à l’autre bout de la ville, dans une zone en construction. Sur le chemin, Saeko est agressée par un mystérieux homme masqué qui la viole en la menaçant d’une sorte de pic à glace. C’est le début d’un véritable engrenage de violences : de nombreuses demoiselles sont attaquées, violées, sexuellement torturées et assassinées par le maniaque. Au fil du temps, Saeko soupçonne Takaya d’être le responsable de ses meurtres mais se refuse cependant à le dénoncer, trop heureuse de pouvoir profiter de ses ardeurs sexuelles.
ZOOM IN : RAPE APARTMENT constitue la première réalisation du débutant Naosuke Kurosawa, lequel s’illustre ici dans le domaine codifié du « pinku violence ». Situé dans un environnement urbain menacé par la décrépitude où se succèdent sinistrement immeubles à l’abandon, terrains vagues et échafaudages, le film emprunte beaucoup au cinéma populaire italien des années ’70 et offre une vision guère engageante de la société. L’intrigue, quelque peu confuse, se réfère beaucoup au giallo et dépeint les agissements d’un tueur sadique dont la « signature » réside dans la façon dont il supprime ses victimes féminines : en enflammant leurs parties intimes ! Peu soucieux de vraisemblance, ZOOM IN : RAPE APARTMENT développe au contraire une atmosphère onirique et surréelle qui délaisse l’enquête policière, habituellement prisée par les Italiens, pour privilégier les relations tendues entre les deux personnages principaux. La conviction de l’héroïne concernant la culpabilité de son amant ne sera, par exemple, étayée par aucun fait précis mais permettre d’illustrer le dilemme moral qui découle de cette certitude ainsi que les rapports sexuels, toujours envisagés comme des jeux de pouvoir et de soumission.
Si l’importance des décors architecturaux, le tueur portant un imperméable et des gants noir, l’accent mis sur la sexualité et la mise en scène stylisée sont autant d’éléments qui rapprochent ZOOM IN : RAPE APARTMENT du thriller à l’italienne, l’érotisme reste cependant proéminent et inclut les fantasmes coutumiers du cinéma d’exploitation nippon concernant le viol, la soumission, le voyeurisme et les jeux pervers. Bref, le catalogue récurrent de la Nikkatsu en matière de sexe et de violence, toujours teinté d’une misogynie prononcée.
L’esthétisation des mises à mort induit également quelques scénographies fétichistes intéressantes comme cette victime qui fuit le meurtrier, appelle à l’aide sans recevoir la moindre réponse de témoins indifférents et finit dans une clôture dont les fils barbelés lui déchirent le visage avant que le maniaque ne lui brule l’entrejambe. Le tueur, par la suite, utilisera un chalumeau pour carboniser le vagin d’une autre demoiselle. Des scènes évidemment plus suggérées que détaillées, censure oblige, mais qui dénotent l’imagination particulièrement cruelle et morbide des cinéastes japonais dans l’érotisation de la brutalité. D’autres passages, plus classiques, recourt cependant à un érotisme plus conventionnels basé sur le saphisme, la masturbation féminine, le viol et la nudité.
Mené à un rythme très correct et bien aidé par une durée adéquatement restreinte (68 minutes), ZOOM IN : RAPE APARTMENT constitue une étrange décoction de violence, de sadisme, de sexualité malsaine et de drame. Ses influences « giallesques » assumées lui assurent en outre de sortir de la masse interchangeable des « films érotiques violents » nippon et en font une estimable curiosité pour les amateurs de dépravations cinématographiques.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

DEBAUCHERY

Image

Reprenant, grosso modo, le postulat de BELLE DE JOUR, cette production japonaise du fameux studio Nikkatsu se conforme surtout à toutes les conventions du cinéma érotique basé sur l’initiation et la dégradation d’une « oie blanche ». Le métrage renoue par conséquent avec la progression traditionnelle du genre et la demoiselle humiliée, battue et violée finit par y prendre goût et en redemander. Rien de neuf dans un style déjà largement abordé par les adaptations de Dan Oniroku, le maître du bondage et du sadomasochisme.

Ami, « desperate housewive » classique, aime son mari, attentionné et gentil…Sans doute un peu trop pour son tempérament volcanique pour l’instant assoupi. Lors d’une conversation, Ami apprend d’un médecin l’existence d’un bordel très spécial où des ménagères désœuvrées trompent leur ennui en se prostituant au plus offrant. Intriguée et excitée, Ami rencontre la tenancière, Madame Machiko, qui décèle immédiatement son potentiel et lui assigne aussitôt les clients les plus brutaux et sadiques. Ami entre, dès lors, dans une véritable spirale de flagellations et autres humiliations consenties puis espérées. Débutée comme un jeu érotique destiné à épicer son existence, la prostitution volontaire de la demoiselle tourne à l’addiction et nécessite toujours plus de brutalités pour la satisfaire.
Image
Interprété avec conviction par Ryôko Watanabe, DEBAUCHERY constitue le passage à la limite de la Nikkatsu qui, contrainte de rester dans le carcan du softcore, remplace les scènes graphiques interdites par une complaisance inégalée dans la misogynie et la perversion. En seulement 70 minutes, DEBAUCHERY orchestre donc une série de saynètes érotiques agréables à l’œil et souvent fort plaisantes. La jeune et séduisante Ryôko Watanabe n’hésite pas à donner de sa personne et, aux côtés des habituelles suspensions inconfortables et autres coups de fouet, la belle laisse, par exemple, une horrible araignée parcourir son corps nu. A la fois paralysée de peur et excitée par ce répugnant contact, la jeune femme ne résiste pas longtemps à se toucher.
Une autre séquence marquante intervient à la fin du métrage, alors qu’une demoiselle, sanglée de cuir et promenée à quatre pattes et en laisse dans les bas quartiers de la cité, est offerte à une bande de clochards avinés qui s’empressent évidemment de la violer.

Hélas, toutes les scènes sexy ne sont pas de ce niveau et DEBAUCHERY propose également des passages plus classiques rendus disgracieux par l’adjonction d’affreux caches, véritables plaies du cinéma rose nippons, qui cachent les « points stratégiques » et rendent l’ensemble bien peu excitant. C’est véritablement lors des rituels fantaisistes, faits d’humiliations et de soumissions acceptées et même recherchées, que le cinéaste marque des points et s’élève au-dessus du tout-venant en déballant l’attirail coutumier à base de tenues fétichistes, de chapelet anal et de fouets divers et variés. Des intermèdes placés de manière quasi métronomiques qui évitent au spectateur de s’ennuyer, la courte durée assurant un spectacle toujours enthousiaste malgré un rythme quelque peu languissant typique du « roman porno » de cette époque.

Réalisé avec professionnalisme et même inspiration par Ito Hidehiro (qui avait précédemment porté à l’écran deux romans de Dan Oniroku), DEBAUCHERY témoigne de l’évolution du cinéma érotique au début des années ’80 : moins porté sur le drame ou la réflexion que durant la décennie précédente, ces petites productions se rapprochaient de plus en plus de « simples » successions de scènes chaudes justifiées par un scénario prétexte. Toutefois, le niveau qualitatif du pink cinema japonais restait largement supérieur à la majorité des mornes productions osées occidentales, ne serait-ce que par le jeu largement plus crédible et impliqué des comédiennes.

Si DEBAUCHERY ne peut rivaliser avec des classiques antérieurs comme UNE FEMME A SACRIFIER ou FLOWER AND SNAKE, il n’en demeure pas moins une honnête contribution à l’érotisme SM.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Pinku Eiga et cinéma érotique nippon (Flower & snake, et

Message par hellrick »

CAPTURED FOR SEX 2

Image

Un des pinku les plus extrêmes...
Est-ce encore du cinoche? Bof, c'est mal fichue, mal filmé et tout se déroule entre 5 ou 6 personnages dans un décor unique. Durant 67 minutes on a droit à une suite non stop de tortures sexuelles variées: viols, bondage, lavements, introductions diverses, cire brulante, pince à linge sur les seins, épingles plantées dans la chair puis chauffée,...
Pratiquement pas d'histoire, aucune prétention esthétique,...on est loin du pinku des 70's mais niveau extrême c'est gratiné même si les zones stratégiques restent floutées, hypocrisie japonaise oblige.
Bref, pas pour les délicats mais une sacré curiosité si on aime le vrai déviant
:oops:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Répondre