Rappel : société de production financée par l'Allemagne qui a fait réaliser 30 films de 1941 à 1944... films réalisés par -- notamment -- Christian-Jaque, Henri Decoin, Maurice Tourneur, Henri-Georges Clouzot, Richard Pottier, André Cayatte.
Dernièrement, je me disais qu'il aurait été intéressant de savoir comment ces films avaient été reçus par le public à l'époque...
Je rappelle aussi que Bertrand Tavernier a réalisé un film sur le sujet (2002).
Liste des films par date de sortie :
- Premier rendez-vous : 14 août 1941
- le dernier des six : 16 septembre 1941
- le club des soupirants : 26 septembre 1941
- l'assassinat du père Noël : 16 octobre 1941
- Ne bougez plus : 30 octobre 1941
- Péchés de jeunesse : 16 novembre 1941
- Mam'zelle Bonaparte : 16 janvier 1942
- Caprices : 16 février 1942
- Annette et la dame blonde : 16 mars 1942
- la symphonie fantastique : 1er avril 1942
- les inconnus dans la maison : 16 mai 1942
- l'assassin habite au 21 : 7 août 1942
- la fausse maîtresse : 14 août 1942
- Simplet : 11 septembre 1942
- Défense d'aimer : 30 octobre 1942
- Mariage d'amour : 22 décembre 1942
- Picpus : 12 février 1943
- la main du diable : 21 avril 1943
- Vingt-cinq ans de bonheur : 25 mai 1943
- Au bonheur des dames : 20 juillet 1943
- la Val d'Enfer : 22 septembre 1943
- le Corbeau : 28 septembre 1943
- Mon amour est près de toi : 29 septembre 1943
- la ferme aux loups : 14 décembre 1943
- Adrien : 22 décembre 1943
- Pierre et Jean : 29 décembre 1943
- Cécile est morte : 8 mars 1944
- la vie de plaisir : 16 mai 1944
- Les caves du Majestic : 31 octobre 1945
- le dernier sou : 21 janvier 1946 (!)
Dans mes archives, j'ai un paquet de vieux journaux couvrant la période 1941-1944 (un lot acheté 5 euros) et je viens de trouver ça :
Bon ben, en dehors de l'allusion à l'orchestre et aux girls, on n'est pas plus avancés. Je trouverai peut-être des critiques dans les numéros suivants. A suivre...Entre Danielle Darrieux et Henri Decoin, il y avait cinq fauteuils d'orchestre.
Devant la façade du Normandie, aux Champs-Elysée, on n'a pas dressé le grand dais ni étalé le tapis rouge comme avant la guerre. Mais c'est pourtant une grande première cinématographique. On présente le premier film tourné à Paris depuis l'armistice. Cela s'appelle "Premier rendez-vous". Réalisation d'Henri Decoin. Dialogues de Michel Duran. Vedette : Danielle Darrieux.
Le tout Paris du cinéma est là. Ou, tout au moins, ce qu'on a pu en réunir au mois d'août. Ça ne fait pas encore beaucoup. Et la salle est grande. Aussi a-t-on accepté également les spectateurs payants. Ainsi, il y a eu d'un côté le grand public. Et de l'autre, si l'on peut dire, la famille.
L'atmosphère se révèle tout de suite très sympathique. Dans le hall, des photographes prennent des clichés. L'un d'eux, pour avoir un champ plus large, grimpe lentement sur une vitrine. On entend soudain un fracas de verre brisé. C'est le photographe qui est passé à travers la vitrine. La glace est rompue.
Le programme du Normandie ressemble beaucoup à ceux du Paramount avant-guerre : il y a un orchestre de 42 musiciens et une troupe de girls. On a régénéré le cinéma français. Les producteurs marrons ne lèveront plus le pied. Mais les girls lèvent la jambes.
"Premier rendez-vous" est un film charmant et tendrement ému. Danielle Darrieux interprète une chanson. Elle y met beaucoup de mesures.
Dans la salle, elle s'écoute chanter. Sur le même rang qu'elle, Henri Decoin est assis. Il y a cinq fauteuils entre eux. C'est la marque extérieure de leur séparation. Danielle Darrieux est à côté d'un monsieur fort distingué. Henri Decoin est accompagné d'une jolie femme. Sur l'écran, c'est le "premier rendez-vous" ; dans la salle, c'est le dernier.
source : 7 jours n°45 / 7 septembre 1941, page 13.