Le cinéma polonais

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par Federico »

riqueuniee a écrit :Un film à rajouter : Le dibbuk (Michal Waszynski, 1937) . Une adaptation d'une pièce de théâtre, elle-même inspiré par une légende juive. Sa partidcularité :il est yiddishophone. Des films polonais tournés en yiddish, il ne doit pas en subsister beaucoup.
Je l'ai cité un peu plus haut... :wink:
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riqueuniee
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par riqueuniee »

Je viens de m'en apercevoir :oops:
Ceci dit, le film est en effet très beau visuellement (et sans doute introuvable en DVD, je l'ai vu lors d'un (re)sortie salles en 80 ou 81).
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par Commissaire Juve »

Federico a écrit :
riqueuniee a écrit :Un film à rajouter : Le dibbuk (Michal Waszynski, 1937) . Une adaptation d'une pièce de théâtre, elle-même inspiré par une légende juive. Sa partidcularité :il est yiddishophone. Des films polonais tournés en yiddish, il ne doit pas en subsister beaucoup.
Je l'ai cité un peu plus haut... :wink:
Ouiii, je l'ai vu aussi à la télé (je ne retrouvais plus le titre et je pensais au Golem). Je me souviens de la présentation de Télérama (ou que sais-je) qui nous disait que la plupart des comédiens du film avaient ensuite été exterminés.
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julien
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par julien »

Le film est visionnable sur youtube, sous-titré en anglais :

Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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AtCloseRange
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par AtCloseRange »

On en a peut-être parlé mais le studio KADR a sur Youtube des tas de films (parfois sous-titrés anglais) comme Mère Jeanne des anges ou Pharaon.

https://www.youtube.com/channel/UCAskl5 ... 33qLaiXR7Q
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El Dadal
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par El Dadal »

Il faut que je touche deux mots du magnifique film de Krzysztof Zanussi, La Constante (1980).
Image

On y suit Witold, un jeune polonais idéaliste, s'inscrivant au corps des parachutistes lors de son service militaire, une manière pour lui de marcher dans les pas de son père. Ce dernier, figure accomplie d'une époque différente, aura laissé un vide incomparable dans la famille, mourant lors d'une escalade du mont Everest alors que son fils n'a que 8 ans. Witold décroche ensuite un emploi qui, luxe rare dans la Pologne de l'époque, lui permet de voyager, de l'Inde à l'Allemagne de l'Ouest, la promesse ultime restant le continent nord américain. Alors, qu'il prépare avec des amis une nouvelle expédition dans l'Himalaya pour achever l'œuvre de son père, il doit cependant faire face à la dégradation rapide de l'état de santé de sa mère, gérer une rencontre amoureuse avec une jeune infirmière, se heurter à sa direction et ses collègues et surtout batailler avec sa conscience dans sa recherche d'idéal moral.

La photo est magnifique, magnifiant un Pologne hivernale, une Inde ocre et un Himalaya éclatant, fait rare dans la cinématographie nationale. La partition de Wojciech Kilar est grandiose et mériterait bien d'être éditée séparément. Zanussi procède par tableaux elliptiques mais suffisamment chargés de sens pour induire une évolution dans le regard que porte son protagoniste sur son monde. Ce dernier n'est pas tant en lutte avec l'idéal communiste qu'avec la perversion de cet idéal, en particulier par toutes les figures d'autorité sensées le représenter. Entre l'image avortée et déformée de la figure paternelle, une mère malade et un état corrompu, Witold fait figure de dernier homme. Le film pourrait être vu comme une version polonaise du Serpico de Lumet tant il aborde frontalement la question de la corruption (politique, financière, morale), des tourments sociaux qu'elle peut causer (mise au ban de Witold qui ne veut pas prendre de pot de vin) et du compas moral qu'elle dérègle dans un monde en pleine évolution. Witold est montré comme déconnecté du monde, refusant l’entrebâillement capitaliste auquel tout un chacun semble vouloir accéder. Sa recherche d'accomplissement personnel et d'ailleurs géographique le met toutefois aux antipodes du système communiste mourant. Il n'a sa place nulle part et ne sait comment traiter sa relation amoureuse. Sa vertueuse résistance et son abnégation en font un esprit rebelle et tourmenté errant dans les limbes d'un monde déjà-mort. Le rêve d'Everest (soit un environnement parfaitement hostile à l'humain) doit devenir réalité tangible si Witold veut avancer dans la vie: on gravit une montagne comme on monte une marche d'escalier, un pied devant l'autre. Stagner, c'est mourir et toute évolution devient bonne à prendre. Nul renoncement dans le final qui pourrait sembler amer, mais un nouveau début.

Le film est plus complexe et nuancé que ma vulgaire appréciation ne le laisse paraître. Le cinéma polonais avait vraiment atteint un niveau d'extase de la pensée incroyable, mariant avec une belle finesse les tourments intérieurs, le portrait social en creux et l'histoire en marche. Un film détox.
beb
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par beb »

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Lohmann
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par Lohmann »

Étonnant l'absence de Pawel Pawlikowski.

Et sinon merci pour toutes ces listes, comme si je n'avais pas déjà suffisamment de films dans ma Watchlist IMDb :lol:
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par Lohmann »

Et pire l’absence de Walerian Borowczyk
beb
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par beb »

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Chapichapo
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Re: Le cinéma polonais

Message par Chapichapo »

J'avais beaucoup aimé l'adaptation du roman de Witold Gombrowicz "La pornographie" tourné par Jakub Kolski en 2003.
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Jack Carter
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Re: Le cinéma polonais naphta

Message par Jack Carter »

J'en ai vu 17 :|
beb a écrit : 4 juin 22, 19:17
Spoiler (cliquez pour afficher)
1. Le Manuscrit trouvé à Saragosse (Rękopis znaleziony w Saragossie - 1964), Wojciech Has
2. Cendres et diamant (Popiól i diament - 1958), Andrzej Wajda
3. Tu ne tueras point (Krótki film o zabijaniu - 1987), Krzysztof Kieslowski
5. Train de nuit (Pociąg - 1959), Jerzy Kawalerowicz
6. L'Amateur (Amator - 1979), Krzysztof Kieslowski
7. Le Couteau dans l'eau (Nóż w wodzie - 1961), Roman Polanski
8. Mère Jeanne des anges (Matka Joanna od Aniolów - 1961), Jerzy Kawalerowicz
9. Ils aimaient la vie (Kanal - 1956), Andrzej Wajda
12. Un homme sur la voie (Czlowiek na torze - 1956), Andrzej Munk
17. Brève histoire d'amour (Krótki film o milości - 1988), Krzysztof Kieslowski
18. Camouflage (Barwy ochronne - 1976), Krzysztof Zanussi
19. Le Hasard (Przypadek - 1981), Krzysztof Kieslowski
29. La Passagère (Pasażerka - 1963), Andrzej Munk
54. Le Pharaon (Faraon - 1965), Jerzy Kawalerowicz
64. Trois Couleurs : Blanc (Trzy kolory: Bialy - 1994), Krzysztof Kieslowski
68. The Last Family (Ostatnia rodzina - 2016), Jan P. Matuszyński
90. Haut les mains (Ręce do góry - 1967), Jerzy Skolimowski
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Le cinéma polonais

Message par Lohmann »

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Re: Le cinéma polonais

Message par Alibabass »

Vénère, merci pour l'info. Malgré tout, j'ai le seum que ça soit pas STFR :( .
beb
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Re: Le cinéma polonais

Message par beb »

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