Phil Karlson (1908-1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Supfiction »

L'affaire de la 99ème rue "99 River Street" (1953)

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Attention, c’est du brutal !


A mi-chemin, dans son scénario, entre Mark Dixon détective et Nous avons gagné ce soir (de sacrés références personnelles puisque tous deux dans mon SupfictionTop100) auxquelles je pourrai même ajouter Taxi Driver pour certains aspects, 99 River Street est un film noir en tous points réjouissant mêlant les différents univers de la nuit tel-que la mafia, les chauffeurs de taxi, la faune des bars, ainsi que la boxe et même le théâtre.

Il a donc fallu que je vois mon 8ème film de l'excellent Phil Karlson (après les westerns La poursuite des tuniques bleues, Texas Rangers et Le salaire de la violence, l'adaptation de Georges Simenon Les frères Rico, mais également la parodie Matt Helm, agent très spécial avec Dean Martin, le musical Ladies of the Chorus avec Marilyn Monroe, auxquels j’ajoute Le quatrième homme "Kansas City Confidential" vu dans la foulée) pour enfin identifier le nom de ce réalisateur et faire le lien entre ses films. Et encore, pas tout seul, puisque c'est sur les conseils très avisés de Kiemavel, spécialiste du noir sur Classik, que je vois celui-ci.
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C’est dire si ce réalisateur souffre d’un déficit de notoriété (il n'y a qu'à voir même ici le faible nombre de messages), peut-être parce que ce cinéaste fut quelque peu inégal au cours de sa carrière ou plus surement à mon avis parce que peu de grandes stars travaillèrent pour lui.
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L'argument :
Après avoir perdu son match de boxe dans le championnat des poids lourds, Ernie Driscoll est devenu chauffeur de taxi pour gagner sa vie. Il doit de plus supporter les remarques de sa femme, Pauline, qui lui reproche sans cesse son statut de perdant. Elle est assassinée par Victor Rawlins, un voleur de bijoux, qu'elle fréquentait. accusé du meurtre de sa femme, Ernie part à la recherche du vrai coupable...


Phil Karlson est ici au sommet de son art. La photographie noir et blanc est splendide. La réalisation particulièrement soignée et éloquente avec ses protagonistes filmés le plus souvent en contre-plongée, à cinquante centimètres du sol. Comment l’interpréter ? Un moyen d’accentuer le réalisme cru, le cynisme et la dureté des rapports humains, probablement. Ainsi qu’une accentuation de la violence physique et de la cruauté qui habitent chaque force en présence. On retrouve les mêmes effets de style mêlés à un naturalisme formel dans Le quatrième homme que beaucoup considèrent comme son chef-d’œuvre mais que personnellement je situe en dessous.

Et en effet, les scènes de combat (sur le ring mais encore davantage en dehors) sont impressionnantes de réalisme. Et l’acteur John Payne est tout à fait crédible et remarquable dans la peau d’un ex-boxeur mis en retraite anticipée et reconverti en chauffeur de taxi à la suite d’une mauvaise blessure à l’œil lors d’un combat.

L’ambiance est en tous points typique du film noir : une action intégralement de nuit (dans les rues, les bars, sur le port) donnant au film son aspect onirique inquiétant, un antihéros au fond du trou et au summum de la frustration et de la rage (non contenue!), deux femmes fatales (la garce, aigrie et arriviste, et la chic fille) qui vont lui attirer des ennuis, et bien sûr les durs à cuire (tous des brutes !) auxquels l’homme ordinaire sera confronté pour se sortir du piège dans lequel il est tombé, retrouver la lumière et l’estime de lui. On retrouve d'ailleurs ce même schéma de l’homme ordinaire confronté à une organisation dans Kansas City Confidential et bien sûr dans l'excellent Nightfall de Tourneur)
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Cette photo d'exploitation ne correspond pas à une scène du film, je précise.

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Outre John Payne, le casting est très réussi avec ses gueules de durs typiques des films noirs de Karlson (cf. Les frères Rico ou Le quatrième homme dans lequel on trouve Lee Van Cleef notamment), et surtout, surtout avec Evelyn Keyes, au physique pas forcément accrocheur de premier abord mais au tempérament bien marqué et qui fait ici deux sacrés numéros, qu’il s’agisse de se battre pour un rôle de théâtre ou bien de faire du charme, ou plutôt du rentre-dedans (scène mémorable) auprès du bad guy pour pouvoir l’entourlouper (elle use notamment de la cigarette de manière encore plus sexuellement explicite que Lana Turner dans Le facteur sonne toujours deux fois, ce qui n’est pas un mince exploit.. mais que faisait la censure !).

Peggie Castle est la seconde contribution féminine au film et apporte un supplément glamour (le réalisateur ne se privant pas d'ailleurs de quelques plans sexy, limite racoleurs, sur les jambes de la belle notamment) bienvenu dans ce monde de brutes et de baffes !
Des baffes, Payne va commencer par s'en prendre, au propre comme au figuré, mais pas de chance pour les salauds, en tant qu'ex-boxeur écarté prématurément du ring et de la gloire (qui lui échappa injustement), il en a des lots à revendre.. trop c'est trop, ça va barder (comme disait Eddie Constantine). Fallait pas l'emmerder. :D

En résumé : un film noir de toute beauté à classer dans les meilleurs représentants du genre, ni plus ni moins. Bravo Mr Karlson, je n'oublierai plus votre nom désormais.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par bruce randylan »

Vivement la rétrospective de la cinémathèque cet été :mrgreen:
(en espérant que ça tombe pas en même temps que les Fukasaku)

Celà dit sur les 5-6 que j'ai vu, je suis loin d'adhérer à tout comme Tight Spot qui n'a jamais dépassé l'ennui poli ou Dark Alibi (un Charlie Chan assez fade). Mais bon, j'ai bien accroché à Kansas city confidential et j'ai adoré Les frères Ricco.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Supfiction »

bruce randylan a écrit :Tight Spot
Tiens, je l'avais oublié celui-là, avec Brian Keith du Juge et le pilote :D .
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par bruce randylan »

Sans doute parce qu'il n'est pas mémorable :mrgreen:
(malgré la présence de William Bowers au scénario/dialogues)
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
bruce randylan a écrit :Tight Spot
Tiens, je l'avais oublié celui-là, avec Brian Keith du Juge et le pilote :D .
Je n'avais jamais entendu parler de cette série. çà passait à la TV çà ?

Pour Brian Keith et Phil Karlson, rencontre insatisfaisante en effet, 2 films (Tight Spot et 5 Against the House) et 2 demi ratages.
D'autre part, Phil Karlson a réalisé un autre Charlie Chan Le cobra de Shanghaï pas mal et édité en zone 1 avec sous titrage
en français.
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Supfiction
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :
Tiens, je l'avais oublié celui-là, avec Brian Keith du Juge et le pilote :D .
Je n'avais jamais entendu parler de cette série. çà passait à la TV çà ?

Oui, vers 1984.. toute ma jeunesse, entre deux émissions du Dimanche de Jacques Martin! Un truc à mi-chemin entre Magnum et L'homme qui tombe à pic.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Major Tom »

bruce randylan a écrit :Mais bon, j'ai bien accroché à Kansas city confidential
Un de mes films préférés, et je l'ai découvert grâce à Tarantino (il l'avait fait figurer en bonne place dans sa liste des films favoris, et bah ça se voit: Reservoir Dogs, quoi). Tu vois que tout n'est pas à jeter chez lui. :mrgreen: Je te filerai Tarantino fils de pulp, le bouquin paru sur lui au moment de Jackie Brown (son dernier bon film avant la dégringolade :fiou:), tu y verras sa liste de l'époque: il y a de très, très bonnes choses dedans. ;)
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par bruce randylan »

Major Tom a écrit :
bruce randylan a écrit :Mais bon, j'ai bien accroché à Kansas city confidential
Un de mes films préférés, et je l'ai découvert grâce à Tarantino (il l'avait fait figurer en bonne place dans sa liste des films favoris, et bah ça se voit: Reservoir Dogs, quoi). Tu vois que tout n'est pas à jeter chez lui.
Bah, je rejette pas tout chez lui... faut pas croire.
Je vais pas pousser la mauvaise foi à lui reprocher d'avoir sorti Chungking express aux USA par exemple. Et c'est grâce à lui si je me suis penché sur la blaxploitation. Après son excitation de fanboy lui fait parfois dire des conneries ("Coffy est un film parfait" :| ) ou délirer sur des plus-ou-moins croûtes (Thriller) en balançant des "cool" à longueur de phrase.
Mais bon, c'est un autre débat ça :mrgreen:
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Jeremy Fox »

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La Poursuite des tuniques bleues (A Time for Killing - 1967) de Phil Karlson
COLUMBIA


Avec Glenn Ford, Inger Stevens, Paul Petersen, George Hamilton
Scénario : Halsted Welles
Musique : Mundell Lowe
Photographie : Kenneth Peach (2.35 Eastmancolor)
Un film produit par Harry Joe Brown pour la Columbia


Sortie USA : 01 novembre 1967


La Guerre de Sécession touche à sa fin. Dans un fort unioniste près de la frontière mexicaine, le Major Tom Wolcott (Glenn Ford) est en charge de la surveillance de nombreux prisonniers confédérés qui ne perdent pas une occasion de planifier puis de tenter une évasion au risque de se faire fusiller, le commandant nordiste s’avérant impitoyable voire même sadique. Ce jour là, sous la direction du Capitaine Dorrit Bentley (George Hamilton), un petit groupe d’une dizaine d’hommes réussit à s’enfuir non sans avoir tué plusieurs sentinelles. Ils sont aussitôt pris en chasse par Wolcott d’autant que la fiancée de ce dernier (Inger Stevens) a été prise en otage par les fuyards. Même si Bentley apprend la fin de la guerre civile, il garde le silence pour pouvoir poursuivre un combat acharné et violent…


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Si Phil Karlson fut surtout associé au film noir et policier, genres aux seins desquels il œuvra majoritairement, il réalisa également cinq ou six westerns de série B dès 1947, quasiment tous inconnus au bataillon, avant Le Salaire de la violence (Gunman’s Walk) qui sortit à la sauvette en France, qui fut accueilli très tièdement par la critique et qui resta aux abonnés absents de quasiment toutes les bonnes anthologies du genre. C’est assez récemment que sa cote de popularité commença à remonter, et ce regain d’intérêt n’est qu’amplement mérité au vu des très grandes qualités que cette œuvre recélait à quelque niveau que ce soit. Si le cinéaste était très fier de son western, il m’étonnerait fort qu’il en ait été de même pour ce A Time for Killing commencé durant une quinzaine de jours par Roger Corman qui, après des conflits avec la production, laissa tout tomber, parti avec son équipe technique -dont Monte Hellman au montage- en lui laissant le bébé entre les mains. Quasiment 10 ans après avoir signé ce Gunman's Walk, l’un des plus beaux westerns psychologiques des années 50, Phil Karlson réalise cette fois l’un des plus mauvais westerns de la décennie suivante.

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Des prisonniers détenus dans des conditions déplorables ; une exécution qui vire au sadisme le plus écœurant lorsque le commandant du fort fait fusiller le prisonnier confédéré par des noirs qui ne savent même pas viser… autant dire que ce début d’une violence assez extrême ainsi que les noms prestigieux au générique laissaient augurer d’un western nihiliste à la Sam Peckinpah. Le film narre ensuite la poursuite impitoyable qui s’engage entre une poignée de fuyards sudistes et une troupe de la cavalerie unioniste, les premiers ayant pris en otage la fiancée du commandant de la section des poursuivants ; un antagonisme larvé entre deux officiers bornés, acharnés -voire quasiment psychopathes- alors que le conflit civil a pris fin mais qu’ils décident néanmoins de continuer à mener leur guérilla personnelle sans en toucher mots à leurs hommes. Il y avait sur le papier un grand film à faire, prétexte à dénonciation de l’absurdité de la guerre, à réflexions sur la vengeance personnelle d’officiers au détriment de la sécurité de leurs hommes, sur la difficulté voire l’impossibilité de mettre un terme à l’engrenage de la violence, ou plus globalement encore sur la bêtise humaine… d’autant que le scénariste Halsted Welles n’est autre que celui de chefs-d’œuvre du genre, à savoir La Colline des potences (The Hanging Tree) et surtout 3.10 pour Yuma, tous deux réalisés par Delmer Daves. Ici à l’écran il ne reste rien de l’extrême sensibilité et de la profonde intelligence de ces deux histoires, de ces deux films ; à croire que Welles avait lui aussi pris la poudre d’escampette avec la bande à Corman.

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Bref, malgré son extrême cruauté et son outrancière violence, malgré une galerie de personnages tous aussi détestables -voire crétins- les uns que les autres et malgré son cynisme total, nous sommes à des années-lumière de l’univers crépusculaire de l’immense Peckinpah d’autant que l’interprétation et la mise en scène s’avèrent aussi catastrophiques que l’écriture. Face à un Glenn Ford tristement amorphe et qui passe presque la durée du film sans qu’on ne le remarque, George Hamilton –probablement agacé que l’adjectif terne lui soit le plus souvent accolé ; il l’était déjà d’ailleurs dans Tonnerre Apache de Joseph M. Newman- décide d’en faire des tonnes et de ‘sur-surjouer’ sans évidement jamais nous convaincre. Seul Inger Stevens tire son épingle du jeu et arrive à surnager au milieu de cet océan de médiocrité où l’on rencontre aussi le temps de quelques secondes un tout jeune Harrison Ford (d’ailleurs très reconnaissable). Et d’ailleurs que viennent faire dans ce western qui se veut poisseux ces deux duos dans chacun des camps, d’un côté ces sudistes brutaux et ne pensant qu’à se ‘foutre sur la gueule’, de l’autre ces nordistes couards tout droit sortis d’un film de Laurel et Hardy ?! De l’humour totalement hors contexte tout comme cette partition de Mundell Lowe aussi pénible que l’ensemble du film. Quant à la mise en scène, elle s’avère désolante et finit de desservir le film, piochant dans ce que le western américain et transalpin étaient capables de nous offrir de plus calamiteux en ce qui concerne le montage -et sa moisson de faux-raccords-, les cadrages, le choix des objectifs ou les mouvements de caméra.

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Triste pour Phil Karlson, Halsted Welles, Glenn Ford ou même Harry Joe Brown qui fut le producteur des chefs-d’œuvre de Budd Boetticher ! Car ne soyons ni tièdes ni indulgents et affirmons que ce western qui a certes souffert d’un tournage chaotique n’est pas seulement inégal voire bancal comme je l’ai souvent lu mais –à mon humble avis- tout simplement excessivement mauvais ! Il ne suffit pas de vouloir faire un western à la violence physique et psychologique omniprésente pour penser qu’il sera puissant, radical ou marquant ! Au contraire, cette constante brutalité gratuite et cette bêtise permanente nous donnent plutôt envie de prendre nos jambes à notre cou et d’aller revoir Fort Bravo ou La Horde sauvage ; c’est d’ailleurs ce que je pars faire sans plus m’attarder !
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :Le western du WE : Le Salaire de la violence
Excellent western en dépit d'un scénario maintes fois vu (Abel et Caïn au far west). Le casting est très bon avec Van Heflin en patriarche, Tab Hunter en ptit con et surtout James Darren (Johnny Rico des Frères Rico, Papadimos dans Les canons de Navarone ) très convaincant en gentil garçon réservé se désolidarisant petit à petit de sa propre famille.
Aucun manichéisme ici, c'est cela qui est très appréciable. Et le film dit beaucoup de choses sur l'Amérique contemporaine (de 1958 s'entend), avec des propos très progressistes ("je ne connais qu'une race, la race humaine"), la responsabilité d'une génération sur ses fils.

Les décors (intérieurs et extérieurs) sont également réussis et justifieraient un beau blu ray pour le revoir en projection.
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Dernière modification par Supfiction le 10 mai 14, 10:13, modifié 1 fois.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Jeremy Fox »

Supfiction a écrit :
Excellent western en dépit d'un scénario maintes fois vu (Abel et Cain au far west).
Maintes fois vu, c'est quand même vite dit ; je ne pense pas être capable d'en citer une dizaine. Mais c'est vrai que durant les années 50, arrivée de la psychologie dans le genre oblige, le thème avait été abordé à quelques reprises, peut-être jamais aussi bien qu'ici.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par Hitchcock »

Le Salaire de la violence est un film dense et superbement écrit au cours duquel, outre le fait de narrer une tragédie familiale poignante, le cinéaste parvient en peu de temps et de moyens à brosser un portrait assez juste du Far West de cette fin de XIXème siècle.
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par AtCloseRange »

La rétrospective à la Cinémathèque commence vendredi

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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par bruce randylan »

AtCloseRange a écrit :La rétrospective à la Cinémathèque commence vendredi

Oh yeah !
(va falloir jongler avec ça, la demi-douzaine d'adaptations de Kawabata à la MCJP et le festival de films coréens fin octobre :P )
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Re: Phil Karlson (1908 - 1985)

Message par bruce randylan »

behind the mask (1946)

un maître chanteur a été assassiné. Tout semble indiqué que The Mask soit le coupable. Le vrai justicier masqué décide donc de mener son enquête lui-même, chose peu pratique avec son mariage approchant
Cette deuxième (sur trois) adaptations du héros de comics interprété par Kane Richmond est une comédie policière fauchée au budget dérisoire. Par exemple, 60% du récit se déroule dans deux appartements : les décorateurs ont donc changé quelques meubles et rajouter des rideaux pour faire croire que l'histoire vient de changer de lieu. C'est tellement mal fait qu'il faut un moment pour comprendre le principe ; au début, on comprend pas pourquoi le héros revient chez lui masqué par exemple :mrgreen: !
De plus, le film est parsemé d’intermèdes humoristiques souvent affligeants avec des comédiens médiocres et des gags/quiproquos terriblement répétitifs.
Pourtant, plusieurs raison méritent qu'on jette un coup d'oeil indulgent sur cette oeuvre de jeunesse : l'ouverture par exemple est excellente et très stylisée avec sa pluie battante, ses contre-plongées et un réel sens du cadre (dont un mini plan-séquence fixe prenant place sous un porche située en contre-bas de la chaussée et qui témoigne d'un sens du mouvement et du timing saisissant). La fin est également très sympathique mais dans un mode plus léger avec le dénouement où Le Masque souffle à son oncle policier les indices désignant le vrai coupable alors que le rythme de la mise en scène s’accélère et tous les personnages se retrouvent sur un petit balcon. Sinon, quelques séquences sont tout de même amusantes même si le découpage n'est pas toujours à la hauteur (notamment le passage avec les deux femmes cachées derrière le canapé).
Avec 1h07 au compteur, on a pas vraiment le temps de s'ennuyer et comme la fin ne manque pas de fraîcheur, on ressort avec une impression positive.
Mais bon, tout cela reste très anecdotique et dispensable. Mais dans le genre, c'est plutôt le haut du panier (il faut préciser que Karlson a remplacé William Beaudine qui avait débuté le tournage)
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