Phil Karlson (1908-1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

Hop me revoilà ! Avec le festival coréen (21 films de vus en 1 semaine) et le passage à Toulouse pour Extrême Cinéma (on présentait deux séances : une pour 1kult et une autre pour Badlands 8) ), j'ai une dizaine de titres en retard !

l'assaut des jeunes loups (Hornests nest - 1970)

Durant la seconde mondiale, la population d'un petite village italien qui refusait d'indiquer où se trouver les résistants est fusillé par les troupes allemandes. Seul une poignée enfants ont échappé au massacre. Ils profitent d'avoir sauvé un parachutiste américain, lui aussi unique survivant de son unité, pour lui demander de les aider à se venger.

Un film de guerre de 1970 où Rock Hudson entraîne des enfants de 10-14 ans à tuer des nazis, voilà qui fait craindre le pire. Et bien au final, c'est vraiment pas mal du tout. :D
C'est qu'il ne faut pas oublier que le film est inspiré (sans doute librement) d'une histoire vraie) et que Phil Karlson n'est jamais meilleur que dans ce genre d'histoire où il prend à coeur d'être le plus intègre possible.
Loin d'être risible, kitsch ou bis, le film surprend par son traitement réaliste qui tente d'être le plus crédible dans les comportements de ses personnages. Nous sommes en pleine guerre, dans une période charnière du conflit, et la population a déjà beaucoup souffert. Pas étonnant que des jeunes enfants cherchent à se comporter comme des adultes tout en restant pathétiquement puéril sur de nombreux points comme il n'est pas surprenant que l'infirmière cherche à collaborer avec l'occupant. On peut avancer que les protagonistes ne sont absolument pas héroïques ou valeureux. Le leader de la troupe d'enfant est par exemple totalement névrosé par son âge et ce qu'il a traversé. Son désir de vengeance l'aveugle au point de le pousser à commettre de nombreux actes choquant comme laisser des résistants se faire tuer par la gestapo, à tenter de violer une femme, à faire échouer une opération militaire primordiale et même à abattre un enfant qui se trouve dans sa ligne de mire ! En face de ça, Rock Hudson n'est pas vraiment plus reluisant, n'hésitant pas sans le moindre scrupule pas à utiliser les enfants pour sa mission ou à vouloir abandonner les plus faibles sur le bord de la route (même si lui agit de manière moins personnel, on voit qu'il sait que la guerre est de base injuste et n'a donc pas de honte à user de méthodes peu humanistes pour arriver à ses fins).
Evidément vu le sujet, Karlson ne peut pas non plus aller jusqu'au bout des choses et doit faire plusieurs concessions mais il s'en sort tout de même avec les honneurs à mon goût (et je pense que la censure a donné quelques coups de ciseaux aussi). Un tel film serait inimaginable à notre époque d'ailleurs.

Par ailleurs, la réalisation est vraiment carrée. C'est bien rythmé, sans fioriture, bien construit avec une mise en scène efficace et précise quand il faut et d'autres moments plus calmes et sobre (l'ouverture parvient à rester élégante malgré ce qu'on y voit).

Supfiction a écrit :
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Les blouses blanches / The Young Doctors (1961) est une sorte de mélodrame hospitalier sur fond de rivalité générationnelle entre un jeune médecin incarné par un très convaincant Ben Gazzara et son responsable, le vieux et plutôt rigide Frédéric March, attaché aux anciennes méthodes.

La romance entre Ben Gazzara et la charmante Ina Balin (jeune infirmière) est assez réussie et donne un peu d'air à ce film dont la mise en scène est assez statique le reste du temps. En effet, la partie hospitalière, sans rythme, son jargon spécifique et ses choix cornéliens (tumeur bénigne ou maligne ? Opérer ou ne pas opérer ?..) n'est pas très prenante à moins d'être particulièrement amateur de ce type de productions, un sous-genre en soi dont les héritiers sont les séries Urgences ou Docteur House (il y a un peu de ça ici), ce qui n'a jamais été mon cas.
C'est pas si mal que ça en fait. Le problème vient des 2 sous-intrigues (l'infirmière et son cancer hypothétique et le bébé malade) dont il aurait été plus judicieux de réunir en un seul cas. En l'état, ça penche du coup beaucoup trop vers le mélodrame et le démonstratif pas très fin dans l'opposition des caractère qui commettent ainsi chacun une erreur d'appréciation.
Karlson est bien plus à l'aise et convainquant quand il opte pour un style très documentaire qui semble être filmer en parti dans un vrai hôpital avec une volonté d'être réaliste et crédible dans les gestes effectués. J'aime beaucoup à ce titre la simplicité et le style du premier tiers, quelque chose de très dépouillé, volontairement banal et sans éclat. Après ça se gâte un peu mais quelques moments relève le niveau.
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Kevin95
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :l'assaut des jeunes loups (Hornests nest - 1970)
Celui-ci, je suis un poil dégouté de l'avoir raté tant le score de Morricone est si beau qu'il me tarde de découvrir le film à l'origine. :evil:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Message par bruce randylan »

Kevin95 a écrit :
bruce randylan a écrit :l'assaut des jeunes loups (Hornests nest - 1970)
Celui-ci, je suis un poil dégouté de l'avoir raté tant le score de Morricone est si beau qu'il me tarde de découvrir le film à l'origine. :evil:
Il repasse samedi après-midi :wink:

Tu fais bien de rappeler la très belle musique que j'ai oublié d'évoquer. D'ailleurs, durant le générique d'ouverture, je me disais : "c'est beau comme du Morricone" :)


La ruée sanglante (they rode west - 1954)

Un poste reculé près d'une réserve indienne doit faire face à des attaques de différentes tribus tandis que les médecins envoyés par le gouvernement sont des incompétents ayant causé la mort de plusieurs hommes. C'est dans ce climat tendu qu'un nouveau docteur arrive, un jeune homme consciencieux et bienveillant, y compris envers les indiens

Un honnête western à tendance pro-indienne avec un héros qui soigne autant les américains que les indiens, ce qui provoque le mépris des militaires. Le scénario est plutôt bien dosé et tente d'éviter un discours trop naïf et manichéen, chaque personnage possède ses motivations et ses convictions qui sont justifiés vu les événements qu'ils ont traversés. On trouve dans chaque camp des chefs belliqueux pour avoir été trop déçu par la vie, comme on croise des individus qui tentent au contraire des compromis et plus de compréhensions entre les peuples (joli échange plein de respect entre les 2 "guérisseurs")
Dans ce sens, chaque actions possèdent des conséquences plus graves que prévus, changeant le point de vue de ceux pris aux cœurs de ces bouleversements. Le parcours du jeune médecin est ainsi plutôt intéressant avec un passage de remise en question violent, annonçant Saïpan sans en posséder la même force
Plusieurs éléments desservent le film à commencer par le casting avec des acteurs malheureusement trop transparents et fades qui peinent à nous passionner ou émouvoir (il s'agit du premier rôle de la courte carrière de Robert Francis). Les personnages féminins, originaux sur le papier, manquent également de consistance et leur face à face ne décollent pas vraiment même si le film évite plusieurs clichés
Spoiler (cliquez pour afficher)
La femme élevée par des indiens préférera continuer de vivre avec eux, même dans des conditions de plus en plus dur, plutôt que retourner vers la civilisation.
Quelques running gags sympathique (le whisky contre le mal de dents), quelques solides scènes d'actions parsèment également le récit pour une mise en scène correct qui manque un peu de conviction alors que tous les éléments étaient là pour Karlson s'épanouisse pleinement.
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

Down Memory lane (1949)

Un présentateur télé perdu entre son direct et ses directeurs qui réclament plus d'audience diffuse un hommage à Mack Sennett

On ne peut pas parler vraiment de long-métrage réalisé par Karlson puisque l'essentiel du film est composé d'extraits plus ou moins longs de court-métrages produits par Sennett. Les parties filmées par Karlson ne doivent même pas représenter 25% du film et se limite aux présentateurs se débattant devant les caméra depuis son studio avec des acteurs cabotinant à outrance dans une hystérie assez amusante en fait. On voit qu'ils jouent ça vraiment comme une vaste blague cartoonesque sans chercher à être subtil ou raffiné (d'ailleurs un étonnant plan furtif dévoile l'envers du décor en filmant les caméra filmant l'acteur)... Un joyeux bordel naïf qui fait sourire avec indulgence... un peu comme les extraits diffusés. L'occasion donc de revoir l'excellent The dentist avec WC Fields et de découvrir un court-métrage muet totalement farfelu qui se présente comme une réunion de travail dans les bureaux du vrai Mack Sennett débordant de figurants, scénaristes, cascadeurs et même d'un lion. :lol:
En revanche les passages avec Bing Crosby au début de sa carrière sont bien plus dispensables avec des intermèdes musicaux sirupeux (je précise que j'ai toujours un peu de mal avec ce crooner).

Quoiqu'il en soit, l'effet nostalgique (sans être passéiste) fonctionne bien surtout quand le vrai Mack Sennett vient faire un caméo dans les dernières minutes.
Très anecdotique pour du Karlson mais le plaisir n'est pas à négliger.
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Key witness (1959)

Un homme assiste à un assassinat en pleine rue commis une bande de jeunes délinquants. Comme ceux-ci terrorisent le quartier, il est le seul à témoigner devant la police.

Un excellent début mais les promesses sont loin d'être tenues malheureusement. Le gros problème provient d'un scenario qui abandonne d'excellentes idées et un suspense moral palpitant pour un drame moralisateur où les trous dans l'histoire sont béants : la police arrivent et repartent quand ca arrange, les personnages sont dans l'ensemble des pantins pour les auteurs et se comportent donc en dépit du bon sens... On passe plus de temps à se demander pourquoi ils agissent de la sorte plutôt que craindre pour leurs vies. On sent bien que Karlson cherche à saisir une jeunesse rebelle, violente et marginale mais au final il ne les comprend pas et se contentent de clichés dans l'air du temps. Reste quelques traces par ci par la comme la relation entre l'ado noir et sa mère ou le très curieux portrait feminin dont on se ne parvient à savoir s'il est grotesque ou génial.

Le contraire donc des 15 premieres minutes où le cinéaste parvenait à fixer son histoire dans un contexte social très fort avec une economie de moyen brillant : un mouvement de caméra captant la vie du quartier, les figurants très naturels, un gang multiracial, les sous-entendus entre la population...

Cela dit, la copie que la cinémathèque a diffusé était coupée de 15 minutes. Fort possible que la censure (ou les exploitants êtrangers) aient supprimer des passages violents, ambigus et troubles pour la lisser (drogue, sexualité, racisme, brutalité, torture psychologique sont évoquer dans ce titre)
Dans l'état, ça reste un film en grande partie raté et datée.
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Message par kiemavel »

bruce randylan a écrit :Key witness (1959)

Un homme assiste à un assassinat en pleine rue commis une bande de jeunes délinquants. Comme ceux-ci terrorisent le quartier, il est le seul à témoigner devant la police.

Un excellent début mais les promesses sont loin d'être tenues malheureusement. Le gros problème provient d'un scenario qui abandonne d'excellentes idées et un suspense moral palpitant pour un drame moralisateur où les trous dans l'histoire sont béants : la police arrivent et repartent quand ca arrange, les personnages sont dans l'ensemble des pantins pour les auteurs et se comportent donc en dépit du bon sens... On passe plus de temps à se demander pourquoi ils agissent de la sorte plutôt que craindre pour leurs vies. On sent bien que Karlson cherche à saisir une jeunesse rebelle, violente et marginale mais au final il ne les comprend pas et se contentent de clichés dans l'air du temps. Reste quelques traces par ci par la comme la relation entre l'ado noir et sa mère ou le très curieux portrait feminin dont on se ne parvient à savoir s'il est grotesque ou génial.

Le contraire donc des 15 premieres minutes où le cinéaste parvenait à fixer son histoire dans un contexte social très fort avec une economie de moyen brillant : un mouvement de caméra captant la vie du quartier, les figurants très naturels, un gang multiracial, les sous-entendus entre la population...

Cela dit, la copie que la cinémathèque a diffusé était coupée de 15 minutes. Fort possible que la censure (ou les exploitants êtrangers) aient supprimer des passages violents, ambigus et troubles pour la lisser (drogue, sexualité, racisme, brutalité, torture psychologique sont évoquer dans ce titre)
Dans l'état, ça reste un film en grande partie raté et datée.
La fille de la bande dont l'arme principale est le sac à main :mrgreen: , je l'avais trouvé carrément grotesque pour ma part avec un autre des thugs du reste, Muggles interprété par Joby Baker. D'accord pour le début qui est très bon. L'ambiance du bar, l'allumage de la fille sur J. Hunter dans la cabine tel. , la perspective sur la rue en pente par où arrive la bande et le silence des témoins qui restent curieux mais indifférents et sans réactions autour de la scène de crime .
Tu sais quelle a été la durée de la copie projetée ? La copie diffusée à la TV il y a de nombreuses années faisait 1 h 17
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

On et d'accord, son attaque finale est pathétique mais je pensais plutot à sa manière de prendre en main le groupe entre Lady Macbeth et l'ingénue polygame.

Je crois que la copie faisait 67 minutes. :?
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par kiemavel »

bruce randylan a écrit :On et d'accord, son attaque finale est pathétique mais je pensais plutot à sa manière de prendre en main le groupe entre Lady Macbeth et l'ingénue polygame.

Je crois que la copie faisait 67 minutes. :?
Ah oui, Lady Macbeth :wink: . J'avais pas été la chercher et je t'avoue que je ne me rappelle pas du coté manipulatrice, inspiratrice du mal de la lady des bas-fonds…si c'est ce que tu veux dire car il y a plusieurs interprétations possibles du rôle joué par ce personnage. Quant à la copie, oui, 10 min de sucrée, c'est pas top mais ça serait plus grave pour un film important. Il y a effectivement des trucs assez explicites sur la drogue notamment. Le fameux Muggles est clairement défoncé.
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

kiemavel a écrit :
bruce randylan a écrit :On et d'accord, son attaque finale est pathétique mais je pensais plutot à sa manière de prendre en main le groupe entre Lady Macbeth et l'ingénue polygame.

Je crois que la copie faisait 67 minutes. :?
Ah oui, Lady Macbeth :wink: . J'avais pas été la chercher et je t'avoue que je ne me rappelle pas du coté manipulatrice, inspiratrice du mal de la lady des bas-fonds…si c'est ce que tu veux dire car il y a plusieurs interprétations possibles du rôle joué par ce personnage.
Non, je pense pas qu'il y ai de sous-lecture, c'était plus un ressenti dû à sa façon à la fois maternelle et sexuelle de peser dans les choix dans la bande.


Trafic d'âme (wife wanted - 1946)

Une ancienne vedette de cinéma apporte son soutien financier à une société de rencontre par correspondance. Elle ne sait que ses dirigeants en profite pour faire chanter leur nombreux clients

Pour ce que j'ai vu de sa filmographie, je crois qu'on tient le pire film de Karlson pour cette première 1944 -1949.
Une catastrophe à tous les niveaux à commencer par la réalisation brouillonne, statique, fade, plat visuellement et sans la moindre idée. L'introduction est par exemple incompréhensible avec un collage sans queue ni tête censée nous présenter les malversations de ce groupe sans scrupule, prêt à aller jusqu'au meurtre.
La suite est plus clair mais indigeste. Faut dire que les acteurs sont sans saveurs à commencer Kay Francis (productrice aussi) qui a l'air gênée d'être à l'écran. Pas étonnant que ça reste son dernier rôle au cinéma. Son partenaire masculin est à peine meilleure, sans doute grâce au personnage qui lui permet de sortir son épingle du "jeu".
Patrick Brion, présent dans la salle, avait l'air d'avoir regretté d'avoir fait le déplacement aussi :mrgreen:

Il y avait aussi un double programme avec 2 épisodes de 30 minutes tirés de 2 séries.

L'erreur d'une nuit (Night visitor - 1954)

Tiré de la série The ford television Theatre, il s'agit d'un drame policier sur un flic accusé de corruption qui se voit donc privé de son salaire. Après plusieurs mois sans revenu, le manque d'argent le pousse à commettre un crime.
C'est pas trop mal, surtout la présentation où la peinture sociale de cette famille est plutôt bien retranscrite avec de petits détails et des dialogues assez réalistes même si l'essentiel se passe dans leur modeste appartement. La partie polar stimulante visuellement même si Karlson recycle beaucoup de figure de style de son début de carrière avec les contre-plongées de nuit sous une pluie battante.
Les acteurs sont plutôt crédibles, à l'inverse du scénario dont la résolution est vraiment bancale. Avec un script plus fouillé, ça aurait été bien mieux mais ça demeure honorable vu sa origine télévisuelle.

Tout le contraire avec The rift (1954 - issu de la série Waterfront) qui est peut-être ce que Karlson a filmé de plus insipide et transparent avec son intrigue dégoulinant de bons sentiments. Le réalisateur a dû se contenter de dire "action" et "coupez" sans s'occuper du reste. On a de toute façon dû lui dire que la vedette du show était Preston Foster et que ça suffisait aux spectateurs. N'empêche que Karlson a filmé 11 épisodes de la première saison. Faut pas cracher sur de l'argent facile de temps en temps...
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par kiemavel »

ça ce confirme, il y a au moins deux stakhanovistes sur classik. Ce programme Karlson :shock: . J'ai beau bien aimer ce metteur en scène, je n'aurais jamais été voir tout ça même si j'avais la cinémathèque à 10 stations de métro. Tu t'es risqué à des choses…risquées mais un grand merci en tout cas pour ce rôle de défricheur et pour ses comptes rendus de films souvent rares pour lesquels les sources sont presque inexistantes en français surtout que certains de ces films pourraient (c'est quand même très hypothétique) devenir plus facilement visibles en vost, je pense aux films d'aventures ou aux westerns par exemple. De ton coté, même s'il y a quelques mauvaises surprises, c'est le lot de l'aventurier, les bonnes découvertes doivent largement les compenser.
Tant que tu "tiens" Brion, même si cet avis est loin d'être partagé par tout le monde, tu pourrais lui glisser à l'oreille qu'un peu plus de raretés et d'inédits au cdm seraient bien vus par certains aficionados de l'émission. Un petit cycle Phil Karlson par exemple :mrgreen:
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

kiemavel a écrit :ça ce confirme, il y a au moins deux stakhanovistes sur classik. Ce programme Karlson :shock: . J'ai beau bien aimer ce metteur en scène, je n'aurais jamais été voir tout ça même si j'avais la cinémathèque à 10 stations de métro.
J'habite à treize arrêts de métro (avec une correspondance :twisted: )
Le drame de ma vie, c'est d'être complétiste. Donc, dans ce genre d'événements (et dans mes achats dvds), je veux être exhaustif et tout voir... C'est comme ça que je me retrouve avec 2200 films qui attendent d'être regarder chez moi. :|

Ladies of the chorus (1948)

Une mère et sa fille dansent dans la même revue. La jeune femme tombe bientôt amoureuse d'un homme issu de la haute société. La différence des classes sociales inquiètent la maman.

Une petite comédie (musicale) qui aurait été vite oublié si Marylin Monroe n'y avait pas tenu son premier rôle important mais le film ne remporta pas de succès et l'actrice retourna dans les seconds rôles encore quelques années. Celà dit, le film est loin d'être connu ou trouvable si facilement.
Il faut que cette petite production n'a pas grand chose à proposer d'inédit ou de neuf. Karlson abat sa besogne consciencieusement mais sans génie, le scénario enchaîne les lieux commun et le casting ne brille pas son charisme.
Après, comme souvent avec ce genre de petit film sans grande prétention (et très court), c'est qu'on a pas envie d'être méchant et crier à l'infâme croûte. C'est certes fade mais pas sans saveur non plus... Et surtout la dernière séquence lui donne une grosse côte de sympathie : alors qu'on s'attendait à virer dans le mélodrame moralisateur et gonflant sur la lutte de classes, la mère de bonne fille se lance dans un numéro de cabaret improvisée en faisant croire qu'elle a un passé sur les scènes, une façon sainement provocatrice de couper l'herbe sous le pieds aux personnes qui auraient des réserves à faire sur le futur mariage de son fils.
Cette touche, légère et assez drôle, permet in extremis de donner un peu de corps à cette comédie pas si inoffensive du coup et qui laisse à penser que la conscience progressiste de Karlson n'était pas totalement en veille.
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

Les eclaireurs du texas (the texas rangers - 1951)

Une horde de gangsters terrorisent le Texas. Les autorités demandent à deux repris de justice de les aidés

Le western semble vraiment le genre dans lequel Karlson s'est le plus épanoui. C'est le cas une nouvelle fois avec cette excellente série B qui surprend encore aujourd'hui par sa brutalité sèche, directe et très crue. Contrairement à nombres representants du genre, le cinéaste délaisse les plans larges pour se rapprocher au maximun de ses acteurs qui sont eux-mêmes peu espacés. Cette proximité est vraiment ce qui décuple les actions avec de nombreux coups de feux à bout portant. Meme sans voir les impactes, les morts sont parmis les plus violents du genre avec une perversité radicale qui fait se demander comment la censure a laissé passer certains plans (on y voit le heros glisser l'arme dans le pantalon d'un méchant et faire feu pour l'emasculer !).
La réalisation est tout aussi percutante le reste du film pour un rythme mené tambour battant enchaînant règlement de compte, fusillade ou attaque de train sans temps mort.
Le scénario en lui-même n'est pas surprenant mais l'aspect "best-of" des bad guys de l'ouest et l'approche extrême de sa brutalité parviennent à lui donner toute son originalité, voir même à transcender les clichés.

Il est assez incroyable que ce titre ne soit pas plus connu.
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par Jeremy Fox »

Espérons que Sidonis se penche sur son cas.
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par Hitchcock »

bruce randylan a écrit :Les eclaireurs du texas (the texas rangers - 1951)

Une horde de gangsters terrorisent le Texas. Les autorités demandent à deux repris de justice de les aidés

Le western semble vraiment le genre dans lequel Karlson s'est le plus épanoui. C'est le cas une nouvelle fois avec cette excellente série B qui surprend encore aujourd'hui par sa brutalité sèche, directe et très crue. Contrairement à nombres representants du genre, le cinéaste délaisse les plans larges pour se rapprocher au maximun de ses acteurs qui sont eux-mêmes peu espacés. Cette proximité est vraiment ce qui décuple les actions avec de nombreux coups de feux à bout portant. Meme sans voir les impactes, les morts sont parmis les plus violents du genre avec une perversité radicale qui fait se demander comment la censure a laissé passer certains plans (on y voit le heros glisser l'arme dans le pantalon d'un méchant et faire feu pour l'emasculer !).
La réalisation est tout aussi percutante le reste du film pour un rythme mené tambour battant enchaînant règlement de compte, fusillade ou attaque de train sans temps mort.
Le scénario en lui-même n'est pas surprenant mais l'aspect "best-of" des bad guys de l'ouest et l'approche extrême de sa brutalité parviennent à lui donner toute son originalité, voir même à transcender les clichés.

Il est assez incroyable que ce titre ne soit pas plus connu.
J'avais trouvé également ce western très étonnant (le seul que j'aurais vu de la rétro Karlson d'ailleurs) avec une violence inhabituelle, un rythme tendu et dynamique, qui évite au maximum le manichéisme puisque les deux frères "héros" du film sont des anciens criminels, ce qui donnera des morts particulièrement touchantes comme celle de Noah Beery Jr. Et comme tu dis, j'ai aimé aussi cet aspect de "réunion" des gangsters célèbres (Sam Bass, Buth Cassidy, The Sundance Kid...). Du côté de la distribution, on retrouve le sympathique George Montgomery, habitué des westerns de série B, et Gale Storm, dans le rôle d'une journaliste rappelant un peu Gene Tierney dans Le Retour de Frank James.
bruce randylan
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Re: Phil Karlson (1908-1985)

Message par bruce randylan »

La dame de jade (The missing lady - 1946)

Lamont Cranston (alias The Mask) enquête sur un meurtre ayant eut lieu dans son immeuble et qui concerne une mystérieuse statue volée... Le problème c'est qu'il est lui-même le suspect principal.

Deuxième aventure du héros inspiré d'un comic filmé par Karlson (après Behind the mask, tourné la même année), cette dame de jade est à la fois plus cohérent que le précédent épisode... et plus décevant.
Avec son McGuffin sorti du faucon Maltais, le scénario est plus soigné que le précédent. C'est un peu mieux rythmé, les touches d'humour sont plus discrètes et mieux intégré au récit, les acteurs cabotinent moins et l'intrigue s'éparpille un peu moins. De ce point de vue là, il y a une unité qui manquait à Behind the mask.
En revanche, la réalisation est bien moins inspirée. Dans le premier épisode de Karslon, certaines séquences étaient assez stylisées et d'autres un peu plus enlevées. Ici, A part à la rigueur l'ouverture (un p'tit mouvement de caméra dans une ruelle et des ombres expressionnistes dans une cage d'escalier vide)), aucun moment ne sort véritablement du lot (le duo de gardienne qui font des courses d'ascenseur est assez original celà dit ! :lol: )

Le vrai point commun entre les deux films, c'est l'aspect fauché ! Ici, les scénaristes ont trouvé la parade pour ne avoir à créer plusieurs décors puisque les meurtres ont lieu dans le même bâtiment, à un étage différent. On peut donc facilement recycler les appartements et les couloirs. :mrgreen:

Anecdotique et dispensable donc.
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