Le cinéma de l'ex Yougoslavie
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
Au fait, le Mimica était vraiment très bien. Moins abouti peut-être que Prométhée de l'île de Visevica (notamment au niveau de la construction scénaristique), le film est plus qu'intéressant. Notammment dans les descriptions des jalousies , rancoeurs et trahisons qui pousseront cette femme au suicide. Et , pour le premier film de quelqu'un sans expérience (vraiment ?), c'est visuellement très réussi. Mimica a sans doute été bien aidé par son chef opérateur.
- Stagger Lee
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
Dans le dernier numéro de Jeune Cinéma (Printemps 2013), on peut lire un "Panorama du cinéma croate", compte-rendu de la rétrospective présentée au Festival du film d'Amiens (novembre 2012) reprise ensuite par la Cinémathèque Française (à l'exception de "L'événement", film pourtant admirable de Vatroslav Mimica)...
La fille et le chêne (Kreso Golik, 1955)
Rien que des hommes (Branko Bauer, 1957)
H-8 (Nikola Tanhofer, 1958)
Train sans horaire (Veljko Bulaje, 1959)
Les Menottes (Krsto Papic, 1969)
Prométhée de l'île de Visevica (Vatroslav Mimica, 1964)
Lundi ou mardi (Vatroslav Mimica, 1966)
Kaja, je vais te tuer ! (Vatroslav Mimica, 1967)
L'événement (Vatroslav Mimica, 1969)
La fille et le chêne (Kreso Golik, 1955)
Rien que des hommes (Branko Bauer, 1957)
H-8 (Nikola Tanhofer, 1958)
Train sans horaire (Veljko Bulaje, 1959)
Les Menottes (Krsto Papic, 1969)
Prométhée de l'île de Visevica (Vatroslav Mimica, 1964)
Lundi ou mardi (Vatroslav Mimica, 1966)
Kaja, je vais te tuer ! (Vatroslav Mimica, 1967)
L'événement (Vatroslav Mimica, 1969)
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
Lundi ou mardi (sauf erreur) ne faisait pas partie non plus de la rétrospective de la Cinémathèque (qui comprenait aussi des séances consacrées aux courts-métrages d'animation des années 50 à 80).
Par contre, ne sont pas cités dans ta liste des films que j'ai vus lors de cette rétrospective (et dont je parle page précédente) : Mon fils, ne te retourne pas (Branko Bauer, 1955), l'occupation en 26 images (Lordan Zafranovic, 1978), On n'aime qu'une seule fois (Rajko Grlic, 1981), la patrie perdue (Ante Babaja, 1980) et Une vie accidentelle (Ante Peterlic, 1969).
Par contre, ne sont pas cités dans ta liste des films que j'ai vus lors de cette rétrospective (et dont je parle page précédente) : Mon fils, ne te retourne pas (Branko Bauer, 1955), l'occupation en 26 images (Lordan Zafranovic, 1978), On n'aime qu'une seule fois (Rajko Grlic, 1981), la patrie perdue (Ante Babaja, 1980) et Une vie accidentelle (Ante Peterlic, 1969).
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
C'est vrai.riqueuniee a écrit :Lundi ou mardi (sauf erreur) ne faisait pas partie non plus de la rétrospective de la Cinémathèque (qui comprenait aussi des séances consacrées aux courts-métrages d'animation des années 50 à 80).
Ces films-là, ainsi que le programme de courts-métrages d'animation, ont été présentés lors du festival du film d'Amiens, mais l'article de Jeune Cinéma n'en parle pas...riqueuniee a écrit : Par contre, ne sont pas cités dans ta liste des films que j'ai vus lors de cette rétrospective (et dont je parle page précédente) : Mon fils, ne te retourne pas (Branko Bauer, 1955), l'occupation en 26 images (Lordan Zafranovic, 1978), On n'aime qu'une seule fois (Rajko Grlic, 1981), la patrie perdue (Ante Babaja, 1980) et Une vie accidentelle (Ante Peterlic, 1969).
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
A noter le 13/7 à 18h30 et 20h45 à la Cinémathèque, une programmation "Yougostalgie" : à chaque fois, deux courts métrages (d'animation à 18h30) et un film. A 18h30, ça sera le très bon Qui chante là-bas ? dont il a été question un peu plus haut. Je ne sais rien du fîlm programmé dans la deuxième séance, Travaux précoces, de Zelimir Zelnik, (1968) à part le résumé proposé par la Cinémathèque : Trois hommes et une femme prénommée jugoslava partent en campagne pour éveiller les consciences en diffusant la bonne parole de Marx et Engels.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
Qui chante la-bas (Slobodan Sijan - 1980)
A la veille d'invasion allemande en avril 1941, plusieurs voyageurs se retrouvent dans un bus en direction de Belgrade : un chasseur, un couple de jeune marié, deux tziganes, un ancien soldat à la retraire, un chanteur qui pense faire carrière à la capitale...
Véritable film culte, et toujours très populaire semble-t-il, voilà un road-movie attachant écrit par le futur scénariste d'Underground de Kusturica.
Sur le principe, ça ne raconte pas grand chose (comme beaucoup de road movie), et même les personnages sont assez peu développés au final, par contre il se dégage un ambiance et un rythme immédiatement atypiques avec ses "routes" chaotiques en plein campagne, son bus sur le point de s’effondrer, sa galerie de comédiens qui campe délicieusement leur personnage. On est immergé sans problème au cœur des balkans alors que la population ne veut pas croire à un conflit sur leur terre. Comme cette menace est loin de leur préoccupations présente, le ton est léger, décalé, presque absurde, sans jamais non plus vouloir fait rire à tout prix. C'est davantage par un sens du détail qui détourne ce qu'on imagine très bien un quotidien de l'époque : le propriétaire du bus qui fait du transport de cochon, des hommes réactionnaires qui critiquent les ébats dans la nature qu'ils ont tous largement maté, les péages sauvages, le chauffeur prétentieux qui veut conduire les yeux bandés etc...
Mais doucement, l'humour se teinte d’amertume et de gravité au fur et à mesure que la mort se fait plus présente et qu'un malaise diffus s'installe : déviation par les forces de l'ordre, passage d'un corbillard, pont en rénovation, un passager tuberculeux qui se sait condamné, réquisition de l'armée... jusqu'à la dernière séquence apocalyptique qui laisse K.O.
De ce point de vue la, la construction du scénario est un modèle d'autant que le film ne dure que 80 minutes sans jamais être précipité ou bâclé avec son rythme nonchalant et son mélange des genres bien dosés où des gags impayables (le come-back du noyé) alterne avec des moments plus mélancoliques.
Un seul petit regret, une BO très sympa (Guitare - Guimbarde) mais qui tourne un peu en rond.
A la veille d'invasion allemande en avril 1941, plusieurs voyageurs se retrouvent dans un bus en direction de Belgrade : un chasseur, un couple de jeune marié, deux tziganes, un ancien soldat à la retraire, un chanteur qui pense faire carrière à la capitale...
Véritable film culte, et toujours très populaire semble-t-il, voilà un road-movie attachant écrit par le futur scénariste d'Underground de Kusturica.
Sur le principe, ça ne raconte pas grand chose (comme beaucoup de road movie), et même les personnages sont assez peu développés au final, par contre il se dégage un ambiance et un rythme immédiatement atypiques avec ses "routes" chaotiques en plein campagne, son bus sur le point de s’effondrer, sa galerie de comédiens qui campe délicieusement leur personnage. On est immergé sans problème au cœur des balkans alors que la population ne veut pas croire à un conflit sur leur terre. Comme cette menace est loin de leur préoccupations présente, le ton est léger, décalé, presque absurde, sans jamais non plus vouloir fait rire à tout prix. C'est davantage par un sens du détail qui détourne ce qu'on imagine très bien un quotidien de l'époque : le propriétaire du bus qui fait du transport de cochon, des hommes réactionnaires qui critiquent les ébats dans la nature qu'ils ont tous largement maté, les péages sauvages, le chauffeur prétentieux qui veut conduire les yeux bandés etc...
Mais doucement, l'humour se teinte d’amertume et de gravité au fur et à mesure que la mort se fait plus présente et qu'un malaise diffus s'installe : déviation par les forces de l'ordre, passage d'un corbillard, pont en rénovation, un passager tuberculeux qui se sait condamné, réquisition de l'armée... jusqu'à la dernière séquence apocalyptique qui laisse K.O.
De ce point de vue la, la construction du scénario est un modèle d'autant que le film ne dure que 80 minutes sans jamais être précipité ou bâclé avec son rythme nonchalant et son mélange des genres bien dosés où des gags impayables (le come-back du noyé) alterne avec des moments plus mélancoliques.
Un seul petit regret, une BO très sympa (Guitare - Guimbarde) mais qui tourne un peu en rond.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- Jeremy Fox
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Re: Le cinéma de l'ex Yougoslavie
Réouverture des salles oblige, nous ne devions pas louper le rendez-vous et la publication du jour est la reprise par Malavida de Qui chante là-bas de Slobodan Sijan. Une chronique signée Antoine Royer