Alberto Lattuada (1914-2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par bruce randylan »

On le connait surtout (uniquement ?) pour son adaptation du manteau mais la découverte du Bandit me laisse croire qu'on son œuvre recèle bien d'autres réussites.

La bandit (il bantito - 1946)

A la fin de la seconde guerre mondiale, un homme rentre dans sa ville natale pour découvrir un monde frappé par la misère où sa soeur se prostitue

Le manteau m'avait bien plu mais sans forcément avoir créer un grand enthousiasme ; par contre ce titre-ci m'a convaincu au plus haut point.
Lattuada mélange le néo-réalisme et le film noir avec une force de tout les instants. Les deux genres se nourrissent admirablement bien et sont indissociables grâce à un formidable scénario et une réalisation d'une concision très dense. Il suffit de très peu de plans pour poser une atmosphère étouffante de déliquescence morale et de pauvreté. Ses plans sont construits avec une telle habilité qu'il arrive à leur donner régulièrement une puissance universelle comme si le cadre comprenait une vérité absolue tout en étant parfaitement intégré au cinéma de genre. Pourtant ce n'est pas grand chose : une lumière qui tombe sur un groupe de mendiants, une façon de filmer une cage d'escalier, un regard échangé avec une petite fille etc.. Cette habilité et cette efficacité m'ont fait penser par moments aux meilleurs Walsh dans le sens où le cinéaste parvient à leur donner une valeur qui dépasse le simple cadre du cinéma et du narration un peu comme dans Gentleman Jim, la fille du désert ou la charge fantastique.
En parlant de Walsh, tout la fin fait fortement penser à High Sierra avec le même lyrisme tragique. Le fait que Amedeo Nazzari ressemble beaucoup à Errol Flynn renforce encore ce sentiment troublant.

Pour continuer dans les superlatifs : les dialogues sont parfois brillants avec ce qu'il faut de sous-entendus, la narration ne se relâche jamais, les personnages complexes, un scénario imprévisible et enfin les auteurs n'ont pas peur d'aborder frontalement les problèmes mais sans jamais tomber dans la démonstration ou le discours moralisateur.
Cette virtuosité de pur metteur en scène (au delà de la technique même) parvient à contourner tous les clichés (relation avec le personnage féminin) et les péripéties grossières (la sœur).

C'est une grande révélation pour moi. Le bandit dégage une richesse thématique et visuelle d'une ambition dramaturgique qui en fait un classique instantané. Je rêve de pouvoir le revoir depuis sa découverte dans le cycle film noir italien à la cinémathèque l'été dernier. Je sens qu'il va falloir être patient puisque Lattuada est très mal représenté en DVD comme Giuseppe De Santis (dont le sensationnel chasse tragique était aussi présent dans ce même cycle - celui-là une critique 1kult est à venir)
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par daniel gregg »

Il bandito est disponible sur Youtube avec des sous titres italiens (approximatifs hélas).
Bonne idée de topic à propos d'un réalisateur dont je dois au plus vite me programmer Mafioso. :)

bruce randylan
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par bruce randylan »

Ah oui, j'ai vu qu'il existait un DVD italien mais j'avais pas pensé à regarder sur youtube (je n'ai pas encore ce reflex :mrgreen: )
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Kevin95
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Kevin95 »

LA SPIAGGIA (Alberto Lattuada, 1954)

Sous ses airs de romance de gare filmée comme une carte postale, La spiaggia / La Pensionnaire est un film plutôt acide que l'on peut (sans trop de mauvaise foi) rapprocher de Le notti di Cabiria / Les Nuits de Cabiria. Mais là où le film de Federico Fellini cherchait une poésie dans un décorum et un visuel sinistre, celui d'Alberto Lattuade effectue la démarche inverse à savoir trouver la laideur et la lâcheté dans un paysage magnifique peuplé d'êtres photogéniques.
La spiaggia raconte l'histoire de Martine Carol, jeune mère prostitué de son état qui pour se rapprocher de sa fille s'en va prendre l'air dans une province italienne et notamment dans une région essentiellement peuplée de riches fortunes. Pour ne pas se faire remarquer (et donc fait état de son "métier"), elle cache constamment son jeu jusqu'au moment où elle rencontre un ancien client. Un tel scénario appelle le plus larmoyant des mélos mais La spiaggia avance masqué, caché entre autres par une esthétique très désuète (qui peut rebuter les plus septiques mais qui chez moi marche plutôt bien) et un humour enfantin. Seulement, au milieu d'une ribambelle de personnages Tatiesques on remarque combien le réalisateur n'est pas tendre avec le couple d'odieux entrepreneurs (les nouveaux riches de l'Italie renaissante des années 50) et l'on se dit que tout cela va bien craquer à un moment ou à un autre.
Si effectivement ça craque, ce n'est pas exactement comme on aurait pu l'imaginer. Lattuada va jusqu'à conclure son film par une fin très étrange : la forme semble emprunter au cinéma hollywoodien (grosse musique symphonique, visage plein cadre de l'actrice etc) tandis que le discours lui est d'une noirceur surprenante. Sans rien dévoiler, disons que si l’héroïne de Le notti di Cabiria finissait abandonnée, celle de La spiaggia fini récupérée (hum hum hum).

Pas un chef d’œuvre mais un film à redécouvrir pour ceux (je le répète) qui ne sont pas allergique aux couleurs pastelles et aux clichés des bords de mer.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Profondo Rosso
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Profondo Rosso »

Mafioso (1962)

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Nino, cadre moyen dans une entreprise milanaise, retourne dans sa Sicile natale afin d'y présenter son épouse, Marta, et d'y passer quelques jours de vacances. Tout se passe très bien, mais des "parrains" de la mafia, à qui il doit sa situation, le chargent, à l'insu de sa famille, d'exécuter une mission particulière.

En ce début des années 60 la Sicile constitue un fameux terreau d'inspiration pour le cinéma italien. Par ses mœurs archaïques et son autarcie, la Sicile constitue un extrême de l'opposition régionale et sociale au cœur du pays entre le nord riche et industriel et le sud pauvre et paysan. Deux versant et thèmes se font alors jour pour évoquer cette Sicile, en premier lieu la Mafia scrutée dans les films dossiers de Francesco Rosi avec Salvatore Giuliano (1962) et Main basse sur la ville (1963 qui se déroule à Naples mais la ville sudiste implique ce fracture régionale). En second ce sera les comédies de mœurs de Pietro Germi scrutant plutôt des tares sociales comme le crime d'honneur ou le mariage forcé dans le diptyque sicilien Divorce à l'italienne (1961) et Séduite et abandonnée (1963). Alberto Lattuada réussit le mariage parfait entre le regard froid et lucide de Rosi et le rire grinçant de Germi avec une force saisissante. Le scénario offre ainsi un engrenage implacable où l'ironie de Marco Ferreri (qui devait initialement le réaliser) et le sens du grotesque des duettistes Age et Scarpelli fait merveille.

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Nino Badalamenti (Alberto Sordi) est un employé dans une usine milanaise et s'apprête à partir en vacances dans sa Sicile natale afin de présenter son épouse Marta (Norma Bengell) et ses filles à sa famille. Avant de partir son patron lui confie un "paquet" à donner au parrain local Don Vincenzo (Ugo Attanasio). Ce geste singularise un Badalementi qui sans cela se fondait parfaitement dans cet environnement d'entreprise classique et constitue une première manière de montrer à quel point l'on ne peut vraiment échapper à ses origines. Les sous-entendus (le patron se félicitant d'avoir un employé sicilien qui réussit, une manière de souligner l'échec des autres) et certains dialogues hilarants (la recommandation d se faire vacciner contre la typhoïde comme si l'on allait dans quelconques contrées exotique) souligne bien avant d'y être l'image quelque peu arriérée que véhicule la Sicile dans l'inconscient collectif de l'italien moyen. Alberto Lattuada en joue également dans la manière d'illustrer le voyage de la famille vers la région, en faisant un épuisant périple nécessitant deux trains et un bateau. Seulement l'énergie et l'enthousiasme d'Alberto Sordi si heureux de retrouver sa patrie nous emporte et atténue le sentiment d'inquiétude. Cette angoisse latente va constamment s'opposer à l'allant du personnage au fil de notre découverte du pays, jusqu'à le contaminer à son tour.

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Lattuada lance cette idée de la manière la plus simple dans un premier temps en jouant du pittoresque moyenâgeux que peut évoquer la Sicile. Ruelles désertiques et sablonneuse où circule les charrettes plutôt que les voitures, demeures sommaires, traditions étranges (convives d'un enterrement se restaurant en honneur du mort dont le cadavre trône sur la table), femmes à la laideur grotesque (la cousine moustache, une servante à la dentition chevaline) et une consanguinité plus que suggérée (Nino confondant sa mère et sa tante, le père aux traits fort voisin de l'homme à qui il voudra acheter un terrain et qui le traitera d'ailleurs de cocu), tout prête à donner une aura monstrueuse à ce cadre et bien nous faire comprendre que nous avons quitté la civilisation. Ces motifs ont certes déjà été vus et moqués dans d'autres comédies italiennes dont Pietro Germi bien sûr mais Lattuada trouve l'équilibre entre outrance et réalisme. On rit mais jaune tant l'on devine que les figures pittoresques rencontrées semblent tout de même bien être des locaux, faisant ressurgir le passé néoréaliste de Lattuada. Une nouvelle fois l'allant de Sordi et les explications qu'il fait à son épouse (et au spectateur du coup) finissent par atténuer les préjugés, la singularité de ces siciliens étant bien présente dans ses bon comme mauvais côté. On aura ainsi quelques moments amusants comme lorsque Sordi rappelle à d'anciens amis frustrés regardant d'un peu trop près sa femme en maillot de bain que bien que vivant à Milan, son tempérament sicilien peut ressurgir si l'on attente à son honneur.

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Le réalisateur en grossissant les clichés rattachés à la Sicile nous aura ainsi habilement induit en erreur sur le vrai mal rongeant la Sicile. S'il est facile de rendre la faune locale repoussante, le vrai danger vient de ceux à l'inverse plus civilisé et qui soumettent les autres. C'est la mafia locale qui s'affichera à travers vieillards auxquels curé, hommes et femmes affichent une étrange dévotion. Ce sera le seul élément "du cru" que Sordi évoquera d'un rire cette fois forcé et inquiet et où il reprendra complètement son identité sicilienne en ayant une soumission similaire pour "les parrains". On devinera qu’ils ne sont pas pour rien dans sa situation actuelle et que plus jeune il fut contraint de leurs rendre quelques menus services. Pourtant cette mafia avait fini par devenir pour lui l'assimilé du nord une chimère mais la réalité va le rattraper. Les rires se figent alors peu à peu, le malaise s'installe sans pouvoir être désamorcé alors que les situations restent pourtant anodines dans les échanges que le héros a avec les chefs mafieux. Ceux-ci ont un service à lui demander, un acte où son anonymat et sa précision aux armes peuvent leur servir. On aura senti le piège se refermer dans les différentes scènes légères qui nous amènent à la dernière partie et "la mission" et où chacun sera tacitement au courant (les adieux appuyés du père avant la partie de chasse) sauf Sordi.

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Le final constitue une longue séquence à la fois absurde et hallucinée où Sordi hébété avance sans pouvoir rien y changer vers son destin meurtrier. Un moment glaçant où Lattuada use de tous les motifs visuels et narratifs pour signifier la perte de repère, le jour succédant brutalement à la nuit, la claustrophobie aux grands espaces, l'humour aux éclats de violence. La mise en scène plutôt naturaliste se fait lus sophistiquée pour signifier l'irruption du vrai mal, que ce soit les contre-plongée sur la silhouette de Don Vincenzo, la séquence où Sordi est engagé faisant figure de pacte faustien dans l'imagerie démoniaque associée au parrain. Alors que le basculement de la ville vers la campagne était finalement assez artificiel, celui moral qui brise Sordi est cette fois bien plus marquant. Alberto Sordi offre là une de ses interprétations les plus mémorables, crédible sans en rajouter dans l'exubérance sudiste et se liquéfiant progressivement quand s'impose sa destinée inexorable. Ses racines sont une prison où il n'est qu'un pion et le retour à la vie réelle en fait désormais un homme hanté par ses actes. 5/6
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Profondo Rosso
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Profondo Rosso »

La Fille (1978)

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Un homme marié tombe amoureux d'une étudiante, qui se révèle être la fille de l'une de ses anciennes compagnes. Il pense être le père...

Alberto Lattuada avait déjà observé l'éveil à la sexualité des jeunes filles dans Les Adolescentes (1960) où il révélait Catherine Spaak. Il allait renouer avec cette thématique en fin de carrière mais sous l'angle plus trouble et provocateur de l'érotisme 70's dans des œuvres comme Le faro da padre (1974) ou La Fille. Cette exploration servira des titres assez douteuses et frisant la pédophilie dans le sous-genre dit de "teensploitation" mais Lattuada a d'autres ambition même lorsqu'il s'attaque à ce type de sujet sulfureux, Le faro da padre usant de son angle sordide (le désir sexuel d'une jeune handicapée mentale exploité par le désir masculin) pour dénoncer l'hypocrisie d'un microcosme (qu'on retrouve entre autres avec la Sicile de son Mafioso (1960) et là une société bourgeoise opaque et concupiscente. La Fille tout en gardant cette aura de scandale (par son sujet mais aussi ses conditions de tournage où une Nastassja Kinski âgée de 17 ans dû tourner de nombreuses scènes de nus qu'elle regrettera amèrement par la suite) aborde la question dans une veine bien plus mélancolique.

Giulio (Marcello Mastroianni), architecte quarantenaire marié et père de famille croise la route de la jeune et belle Francesca avec laquelle il a une brève aventure d'une nuit. Tombé réellement amoureux il apprend qu'elle est la fille d'un ancien grand amour et son âge correspond à l'époque de leur histoire vingt ans plus tôt. L'ensemble du film naviguera ainsi entre sincérité et provocation pour saisir les sentiments profonds des personnages. Giulio ne s'est jamais vraiment remis de cette romance avortée, Lattuada dessinant le souvenir du passé dans de délicats flashbacks s'opposant à la médiocrité de son ménage présent. Les sentiments envers Francesca se disputent ainsi entre nostalgie, regrets, amour et culpabilité pour ce désir coupable autant par leur différence d'âge que leurs possibles liens filiaux. Nastassja Kinski crève l'écran pour son premier rôle au cinéma avec cette femme enfant à l'amour tout aussi ambigu, recherchant la figure du père qu'elle n'a pas connu à travers ses amants et finissant par la trouver (peut être littéralement) à travers Giulio. Toutes leurs scènes commune sont ainsi hésitante quant à leur portée, Francesca ayant autant l'empressement de l'amante que le besoin de protection de la fillette. Tout le récit sera nourrit de la tension de ce possible lien et Lattuada reste d'une remarquable sobriété pour l'aborder, Giulio n'osant "consommer" à nouveau au grand désarroi de Francesca.

A l'inverse de la retenue de cette romance, le climat de libération sexuelle de l'époque éclate à travers les autres protagonistes (la meilleure amie jouée par la belle Ania Pieroni que l'on recroisera chez Argento dans Inferno (1980) et Ténèbres (1982)) mais ajoute à la nature oppressante des sentiments de nos héros. L'ensemble baigne dans une atmosphère automnale et dépressive prolongeant la profonde mélancolie du récit, accentuée par le thème somptueux composé par Ennio Morricone. Les scènes où ils cèdent à leur passion par leur esthétisme un peu trop publicitaire sont la seule faute de goût du film, même si c'est justement cet excès qui réveillera sans doute le retour à la moral final. Lattuada démontre un bouleversant sens du drame lors de la conclusion où un simple regard suffit à faire comprendre aux amants que tout est fini, tout comme la séparation finale où se rejouent passé et présent. Un vrai grand mélodrame sous son argument sulfureux et la naissance d'une star avec une Nastassja Kinski qui subjuguera bientôt le monde dans Tess (1979). 5/6

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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Rick Blaine »

Mon choix s'est aussi porté sur un Lattuada hier, c'était Le Bandit et c'était très chouette. Bruce a déjà dit l'essentiel sur ce film en tête de topic, mais il faut vraiment souligner l'habileté du réalisateur à mélanger néo-réalisme - avec notamment des choses très impressionnantes dans l'ouverture du film, avec ce train qui ramène des prisonniers de guerre dans une Italie détruite - et film noir dont Le Bandit reprend de nombreux codes (femme fatale, gangsters, codes vestimentaires, ...).
Je reste marqué par la manière dont Lattuada parvient à installer une intrigue d'une immense richesse en quelques scènes au début du film, à tourner une conclusion frappante et, entre temps, à mener sa narration avec concision et efficacité. Un film riche et intelligent, qui vient renforcer mon impression positive sur Lattuada après la découverte du chef d’œuvre Mafioso.
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Jack Carter »

Rick Blaine a écrit :Mon choix s'est aussi porté sur un Lattuada hier, c'était Le Bandit et c'était très chouette. Bruce a déjà dit l'essentiel sur ce film en tête de topic, mais il faut vraiment souligner l'habileté du réalisateur à mélanger néo-réalisme - avec notamment des choses très impressionnantes dans l'ouverture du film, avec ce train qui ramène des prisonniers de guerre dans une Italie détruite - et film noir dont Le Bandit reprend de nombreux codes (femme fatale, gangsters, codes vestimentaires, ...).
Je reste marqué par la manière dont Lattuada parvient à installer une intrigue d'une immense richesse en quelques scènes au début du film, à tourner une conclusion frappante et, entre temps, à mener sa narration avec concision et efficacité. Un film riche et intelligent, qui vient renforcer mon impression positive sur Lattuada après la découverte du chef d’œuvre Mafioso.
mon film du mois de janvier, content que ça t'ait plu :)
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Père Jules »

Tu l'as vu via le dvd ? Il est bon ?
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Jack Carter »

Père Jules a écrit :Tu l'as vu via le dvd ? Il est bon ?
oui, pour un Bach, c'est correct.

les captures de Rick : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p2439736
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Rick Blaine »

Père Jules a écrit :Tu l'as vu via le dvd ? Il est bon ?
Oui. Il est tout à fait correct, très surprenant pour un Bach film.
J'avais fait quelques captures ici : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 6#p2439736, en mouvement ça passe même mieux. Ce n'est évidemment pas exceptionnel, mais il n'y a rien de gênant dans la qualité de l'image, au contraire.
Le son est parfois un peu étouffé mais globalement c'est bon aussi.
Hormis les copies de la vieille collection Universal, je n'ai jamais vu aussi bien chez Bach. Il n'y a pas d'hésitation à avoir quant à la qualité du DVD.
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Père Jules »

Merci à vous ;)
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par John Holden »

Rick Blaine a écrit :Mon choix s'est aussi porté sur un Lattuada hier, c'était Le Bandit et c'était très chouette. Bruce a déjà dit l'essentiel sur ce film en tête de topic, mais il faut vraiment souligner l'habileté du réalisateur à mélanger néo-réalisme - avec notamment des choses très impressionnantes dans l'ouverture du film, avec ce train qui ramène des prisonniers de guerre dans une Italie détruite - et film noir dont Le Bandit reprend de nombreux codes (femme fatale, gangsters, codes vestimentaires, ...).
Je reste marqué par la manière dont Lattuada parvient à installer une intrigue d'une immense richesse en quelques scènes au début du film, à tourner une conclusion frappante et, entre temps, à mener sa narration avec concision et efficacité. Un film riche et intelligent, qui vient renforcer mon impression positive sur Lattuada après la découverte du chef d’œuvre Mafioso.
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Jeremy Fox »

Mafioso par Justin Kwedi.
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Re: Alberto Lattuada (1914-2005)

Message par Jeremy Fox »

Mafioso - 1962

Pas grand chose à ajouter à la chronique de Justin avec laquelle je suis totalement en phase. Un mélange assez unique -tout du moins dans le peu que je connais du cinéma italien- et détonnant de sérieux, de grinçant, de grotesque, de film criminel et de documentaire quasi néoréaliste. Si le film est d'une ironie assez vertigineuse, il n'en oublie cependant pas l'émotion -et c'est surtout à ce niveau qu'il fait très fort, dans cette coexistence assez improbable- avec ce personnage inoubliable en ce qui me concerne de l'épouse de Sordi, une comédienne que je découvre à l'occasion. Sordi est évidemment impérial, le scénario implacable, la musique de Piccioni assez entêtante, la mise en scène superbe n'oubliant pas de faire de la Sicile un de ses personnages principal, n'ayant pas peur de s'arrêter sur les paysages et les gestes du quotidien... J'étais loin de m'attendre à une telle réussite.
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