Notez les films naphtas décembre 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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hellrick
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Notez les films naphtas décembre 2012

Message par hellrick »

THE BIG RACKET

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Non je n'avais jamais vu ce gros classique :oops: , c'est rattrapé avec une version uncut beaucoup plus explicite, en particulier dans les scènes de viols où le doublage est remplacé par une VO.

Un bon gros polar italien qui vire au vigilante avec un flic dégoutté du laxisme de la justice qui voit son collègue abattu sous ses yeux et en a marre de la situation ("avec tous ces types qui débarquent de partout ce sera bientôt nous qui auront l'air d'immigrés") et décide d'agir en engageant une bande de types qui ont envie d'en découdre. Anciens gangster, type dont la fille a subi un viol collectif et s'est suicidé, mec dont la femme a été violée et brulée vive par des raclures, etc. Bref, tout ce petit monde prend les armes pour nettoyer la ville et ils massacrent des dizaines de pourritures et même leur avocat complice, responsable de tous les maux et sans doute la pire ordure du lot. Le crime est un poison, Fabio Testi est l'antidote :D

Du bon divertissement très efficace à la foi carré, raciste, brutal et ultra réac, bref jouissif... à savourer avec plaisir pour les amateurs du genre, un des meilleurs dans le style "dégommage de cailleras à la sulfateuse". Vive Fabio Testi et Enzo Castellari !
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Flol
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Flol »

hellrick a écrit :Non je n'avais jamais vu ce gros classique :oops:
C'est tellement un gros classique que j'en ai jamais entendu parler. :|
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Kevin95 »

Maiiiiis si, il est même dit qu'il inspira grandement le À toute épreuve de John Woo ! 8)

Je rêve de le voir celui-ci (comme beaucoup d'autres polars italien tel que Revolver de Sergio Sollima).
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hellrick
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par hellrick »

Ratatouille a écrit :
hellrick a écrit :Non je n'avais jamais vu ce gros classique :oops:
C'est tellement un gros classique que j'en ai jamais entendu parler. :|
Il est souvent présenté comme un des meilleurs si ce n'est LE meilleur poliziesco des années '70 (justement avec Revolver que je n'ai pas vu :( ) et, effectivement, comme une des principales sources d'inspiration d'A toute épreuve...je connais assez mal le polar italien "burné" (j'en ai vu une quinzaine) mais celui là vaut la peine, comme le Live like a cop die like a man de Deodatto, la rançon de la peur de Lenzi (sorti chez Neo Publishing) et La peur règne sur la ville, sans doute le plus réac et violent qui soit.

Chronique détaillée sur Psychovision: http://www.psychovision.net/films/criti ... big-racket :wink:
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Frances
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Frances »

Revu les trois dans la foulée ce week end.

--> All about Eve - Mankievich - n’a rien perdu de sa férocité. Un peu bavard peut être mais le trio Anne Baxter, Bette Davis, George Sanders est tout à fait magistral.
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--> Le docteur Jivago - D. Lean - reste un magnifique film d’époque (avec de vrais figurants de chair et de sang) malgré quelques longueurs. Lean aux manœuvres sur un film « à grand spectacle » c’est toujours un régal de mise en scène. Une caméra virtuose et intelligente au service du destin de ses personnages. Omar Sharif souvent bouleversant, en revanche Julie Christe ne m’a toujours pas convaincue dans le rôle de Lara. Pour une femme censée incarner la passion je la trouve plutôt froide. J’ai une nouvelle fois beaucoup aimé Géraldine Chaplin dans le rôle de Tania par contre.
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Enfin the last but not the least --> Les contrebandiers de Moonfleet - F. Lang - la quintessence même du film d’aventure que je revois toujours avec un plaisir immense. Un film capable de ressusciter les héros qui peuplaient mes rêveries d’enfant. La magie opère à chaque fois…et le voyage est inoubliable.
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"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
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Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
popcyril
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par popcyril »

Mankievich??? :uhuh:

Le Conformiste - B. Bertolucci Je me suis copieusement ennuyé, en dépit de la présence de Trintignant et Sandrelli. En revanche, je déteste toujours autant le "jeu" de Dominique Sanda. Peut-être m'attendais-je à autre chose, j'ai trouvé la photographie de V. Storaro superbe, certains plans fantastiques, la construction originale et intéressante, la musique de G. Delerue très belle, mais tout ceci n'a pas suffi à me faire vibrer. Des personnages incompréhensibles, des ellipses étonnantes, comme s'il manquait des répliques, des scènes qui en revanche n'en finissent plus. J'avoue que je n'ai pas lu le bouquin de Moravia, mais ce film me laisse penser que Bertolucci n'est pas fait pour moi.
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manuma
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par manuma »

Kevin95 a écrit :Je rêve de le voir celui-ci (comme beaucoup d'autres polars italien tel que Revolver de Sergio Sollima).
A choisir entre les 2, opte tout de même pour le Sollima, autrement plus ambitieux.
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Kevin95 »

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Attention, les enfants regardent (Serge Leroy, 1978) : Image Découverte

Étrangeté made in 70's mise en scène par un Serge Leroy qui m'intrigue de plus en plus (nom inconnu au bataillon mais derrière quelques réussites de genre françaises) Attention, les enfants regardent est un thriller mettant en scène des enfants meurtriers livrés à eux mêmes.
On pense évidemment à Sa majesté des mouches mais aussi et surtout au trop méconnu Our Mother's House (Jack Clayton, 1967). Loin de l'élégance toute anglaise de Clayton qui distillait un parfum de mélancolie et de fantastique dans son film, Leroy opte lui pour un traitement brutal de l'enfance. Les quatre mômes meurtriers sont présentés dès l'introduction comme des êtres gâtés, grossiers et incroyablement méchants. Obnubilés par la bouffe et la télévision (en somme de purs produits d'une société capitaliste), ces enfants "jouent" aux adultes de pacotille, ceux de fiction. Dès lors rien d'étonnant à les voir assassiner de sang froid, provoquer physiquement voir sexuellement (scène haute surréaliste où l'ainé pense être une femme) ceux qui oseraient leur refuser quelque chose puisque leur totem télévisuel leurs offre ce spectacle à longueur de journée. Leroy ne juge pas pour autant, évite le discours rétrograde accablant une nouvelle génération mais peint une perversion globale imprégnant adultes (dont Alain Delon bluffant en salaud intégral) et enfants. Seul bémol à la fin du film, où en un claquement de doigts les enfants (re)trouvent en eux des émotions d'enfants. Mais le regard nihiliste du cinéaste est si cinglant que Attention, les enfants regardent demeure une perle noir comme la décennie 70 en abrite beaucoup.
Je meurt d'envie de découvrir le réputé La Traque (1975) du même réalisateur.
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Filiba »

Frances a écrit :
Enfin the last but not the least --> Les contrebandiers de Moonfleet ..........
......- et le voyage est inoubliable.
je m'efforce de le faire tous les ans
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Filiba »

Surlecutté par la verve de Double Wedding de Richard Thorpe avec Myrna Loy et William Powell
rentre aussitôt dans mon panthéon des comédies des années 30 (où il y a pourtant du trés lourd)
Le personnage de William Powell bohème alcoolo séducteur est irresistible, et Myrna Loy toujours à sa place (c'est à dire au top)
produit par un certain Joe Mankiewicz
9/10
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par locktal »

Un condamné à mort s'est échappé (Robert Bresson, 1956)
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Un film totalement épuré, qui suit l'unique point de vue de son héros Fontaine (interprété par François Leterrier, que Bresson utilise comme "modèle") dans sa quête autant physique que spirituelle pour s'évader de la prison où il est détenu. La répétition des situations, des gestes et des sons, la préparation minutieuse de l'objectif, la froide détermination de Fontaine malgré les questionnements, l'enchaînement implacable des plans, sont comme ritualisés par Bresson... Le spectateur est littéralement accroché aux faits et gestes de Fontaine, il est tout le temps avec lui, il voit seulement ce que Fontaine voit, obligé de partager ses doutes mais aussi sa volonté inflexible et son désir de salut, de rédemption, qui sera comme une renaissance pour lui... Impressionnant !!
"Vouloir le bonheur, c’est déjà un peu le bonheur"
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Kevin95 »

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The Life and Times of Judge Roy Bean (John Huston, 1972) : Découverte

Western atypique et bordélique d'un John Huston qui visiblement se fout complétement du scénario de John Milius (lequel cria sur tous les toits à la trahison) et semble s'amuser à démystifier un genre qu'il a très peu exploité (trois films).
On est loin du ton cynique et de la cruauté d'un Buffalo Bill and the Indians (Robert Altman, 1976) mais plus proche du ton mélancolique et désabusé de certains Ford ou de The Ballad of Cable Hogue (Sam Peckinpah, 1970). Même rythme lancinant, même humour potache et surtout même tristesse autours d'un personnage grotesque, arrogant mais au final terriblement attachant (les visages de Jason Robards et de Paul Newman ont un étrange lien de parenté). Narrativement, le film part dans tout les sens (la dernière demi-heure par exemple est assez improbable) mais qu'importe, Huston laisse aller son œuvre non comme un diléttant (comme dirait Les Cahiers) mais comme un artiste qui donnerait un plan sur un visage pour n'importe quel scénario. On sent le metteur en scène prendre un plaisir (communicatif) à filmer certaines scènes comme celle magnifique où Newman chante sa chanson ou celle de Bad Bob.
Ce western Pagnolesque ce termine sur une scène ultra émouvante où s'illustre Ava Gardner, qui me rappelle elle la fin du film de Nicholas Ray, They Live by Night (1948).
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par nobody smith »

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Avec Django Unchained qui arrive d’ici quelques semaines, je me permets quelques séances de rattrapage en matière de western. Et comme toujours, je fais avec ce que j’ai. Autrement dit, pas forcément du très réputé, ni du très bon. En l’occurrence, c’est pourtant une bonne surprise qui prédomine à la vision de Quelques Dollars Pour Django, énième avatar du film de Sergio Corbucci (pas vu donc passons). Réalisé par Leon Klimovsky (Enzo Castelliari mettra également la main à la patte), le film n’est pas parfait mais a un certain charme. Comme sur les quelques autres long-métrages du même cru que j’ai vu, je suis très charmé par cette capacité de la mise en scène de scotcher son spectateur à moindre frais. C’est pas forcément innovant ni très réussi dans l’exécution mais il y a cette tentative de soin de l’image qui interpelle. La position des personnages dans le cadre cinémascope, l’utilisation des contre-plongées, le jeu entre premier plan et second plan… ça donne à défaut d’une véritable force un aspect très accrocheur au spectacle. Ça s’accorde bien avec un script dont l’intrigue peine à embrayer correctement pour joindre ses multiples sous-intrigues. Le film tente de mixer le classique conflit éleveur/fermier avec un Django à la recherche du frère d’un bandit en se faisant passer pour le shérif de la ville. Le résultat peine parfois à trouver une cohérence (pourquoi Django pousse aussi loin l’usurpation d’identité ?) mais s’excuse par les rapports de force qui se tissent à partir de là (la tension des non-dits entre Django et le frère du bandit). En dépit d’un travail thématique perfectible, sa somme d’idées suffit à faire de Quelques Dollars Pour Django un divertissement très sympa.

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Bien moins de réticence toutefois sur ce Dernier Jour De La Colère qui est un véritable petit bijou. Jusqu’à présent, je ne connaissais de Tonino Valerii que Mon Nom Est Personne. La vision du Dernier Jour De La Colère tend à me confirmer ce que je pensais sur la légende persistante faisant de lui un simple homme de paille derrière lequel se cache Sergio Leone. Bien que s’inscrivant apparemment dans une méthode de production à la chaine (on retrouve des décors de Pour Une Poignée De Dollars), le film fait preuve d’une extrême maîtrise dans sa mise en scène. Dans les bonus du DVD seven7, les intervenants loue la manière dont Valerii joue sur le rythme pour conter son histoire. Rétrospectivement, il est vrai que sa manière de prendre le temps pour poser contexte et personnages joue beaucoup dans la réussite du film. Cela permet de nous rapprocher grandement des sentiments du héros. L’introduction montrant le héros traité en souffre-douleur par les habitants d’une ville trop tranquille nous fait partagé son rêve d’évasion et rend plus forte la fascination pour le charismatique Lee Van Cleef. De même, on jubile du sentiment de vengeance lorsqu’on apprend que les si respectables et détestables citoyens n’ont pas les mains propres. Et bien sûr, on est désarçonné lorsque Van Cleef révèle sa vraie nature. Le rapport maître/élève au cœur du film évoque assez ce que fera Valerii sur Mon Nom Est Personne même si la posture est ici plus psychologique que mythologique. Le résultat est donc plus classique mais son soin de traitement le rend assez merveilleux. Le climax où le héros réutilise toutes les leçons du maître est ainsi une magnifique manière d’offrir spectacle tout en synthétisant le renversement des rapports de force. Enfin bref, c’est du tout bon.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Profondo Rosso »

Ça plane les filles d’Adrian Lyne (1980)

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Quatre adolescentes désœuvrées de San Fernando Valley découvrent le monde du sexe, de la drogue et entrent en confrontation avec leurs parents.

Avant ses succès tapageurs des années 80 (Flashdance, Liaison Fatale, 9 semaines ½ ) signait ce superbe teen movie qui offre un des meilleurs rôles adolescents de Jodie Foster. Le style tape à l'œil et léché du réalisateur, mètre étalon d'une certaine esthétique 80's sert grandement le propos ici. La scène d'ouverture nous présente nos quatre héroïnes Jeanie (Jodie Foster) Annie (Cherie Currie), Madge (Marilyn Kagan) et Deirdre (Kandice Stroh) endormies après une folle nuit de fête. La caméra caresse amoureusement leurs courbes, le tout nappé dans une photo diaphane créant un climat de douceur et de sensualité pour une érotisation qui jure avec les visages poupins et juvéniles des demoiselles. Toute la thématique du film se résume dans cette ouverture avec des héroïnes donnant l'illusion d'être adultes et aguerries pour voler de leur propre ailes mais en réalité encore fragiles et immatures. La trame s'attarde sur le quotidien peu reluisant de chacune, confrontée chacune à une situation familiale difficile. Jeanie voit peu son père promoteur de concert séparé de sa mère qui elle aligne les amants de passages. Annie suit une pente d'autodestruction sordide entre coucheries, drogues, un père policier violent et une mère déconnectée. Quant à Madge, sa famille est certes plus équilibrée mais elle vit une liaison inappropriée avec un adulte plus âgé (Randy Quaid).

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Loin du côté propret et rétro d'un American Graffiti et pas encore phagocyté par le modèle John Hughes, Foxes s'éloigne du côté très conceptuel de ces deux visions du teen movie pour une narration plus libre et décousue où le drame vient s'inscrire progressivement dans une tonalité faussement légère. Contrairement au côté WASP propret de Hughes, nos adolescentes nettement plus délurées et couchent, fument et semblent totalement livrées à elles-mêmes tant les adultes semblent eux-mêmes névrosés (Sally Kellerman excellente en mère dépassée). La ville de LA constituent ainsi un personnage à part entière tant le cadre hédoniste et dangereux à la fois constitue un nid de tentation pour notre quatuor.

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Lyne alterne ainsi les déambulations face à la pittoresque faune du Sunset Strip, les séquences nocturnes où cette ensemble peut devenir violent et cauchemardesque et une imagerie onirique à la photo voilée qui semble figer ces moments dans (rétrospectivement) une certaine nostalgie de ce que fut la ville à cette époque et une accompagne les rêveries de ce spleen adolescent. Le score de Giorgio Moroder renforce ces directions et le leitmotiv disco instrumental du On the Radio de Donna Summer (écrit précisément pour le film par Moroder) dévoile toute la mélancolie de la chanson avec cet arrière-plan dramatique.

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Ayant ainsi si bien posé l'ambiance, Lyne peut s'attarder sur les destins individuels. Jodie Foster, fragile et mature à la fois est formidable de justesse, seul soutien solide pour ses amies mais aussi perdues qu'elles. L'autre grande révélation est Cherie Currie en fille perdue qui joue là un rôle quasi autobiographique. Cherrie Currie fut en effet la chanteuse des Runaways, groupe rock adolescent précocement soumis aux dérapages en tout genre et certaines errances de son personnage furent également les siens. Cette fragilité et mimétisme se ressente dans sa prestation à fleur de peau et elle s'avère très touchante. Le reste du casting est constitué d'autres gloires plus ou moins éphémères de l'époque comme un très attachant Scott Baio ou encore des apparitions d'une Lara Dern débutante.

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L'intrigue est un va et viens constant entre un trop précoce passage à l'âge adulte prenant un tour décalé avec une scène de dîner privé "comme les grands" qui vire à l'apocalypse, certaines rencontrant un bonheur inespéré ou se brûlant les ailes une fois de trop. Dernier rôle de Jodie Foster avant un hiatus de 4 an pour ces études universitaires, Foxes démontrait qu'il faudrait compter avec elle, tout comme Adrian Lyne même s'il n'a pas réellement confirmé cette belle entrée en matière. 5/6
Grimmy
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Re: Notez les films naphtas décembre 2012

Message par Grimmy »

Kevin95 a écrit :Image

Attention, les enfants regardent (Serge Leroy, 1978) : Image Découverte
Et le bouquin dont est tiré le film est sensationnel ! (signé Laird Koenig, l'auteur de "La petite fille au bout du chemin, autre grand roman)
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